Christian Merlinki
22/07/2011
Un vent nouveau (presque) est-il en train de souffler sur les Etats-Unis? Une doctrine Monroe revue et corrigée par la situation globalisante de ce siècle? On pourrait prévoir, dans ce cas de figure, le retrait des bases US stationnées en Europe. Serait-ce un choix judicieux? Pour les affaires internes aux USA, sans doute; mais pour les Européens…? Et la globalisation? Est-ce qu’un repli sur soi est souhaitable, même pour eux, et imaginable avec une Asie revendicative?
Jean-Paul Baquiast
21/07/2011
Si l’US Air Force s’y prêtait, il y aurait là un cas très intéressant à étudier d’intoxication d’un système anthropotechique par sa propre complexité.
Certains diront qu’il faudrait éliminer encore plus complètement le pauvre anthropos (sapiens)
Petite question aux spécialistes: le Rafale est-il à l’abri de ces ennuis?
2e petite question: j’ai lu dans Space War express qu’un 2e F35 venait d’être remis pour essais aux militaires. Cela voudrait il dire que les difficultés du programme sont derrière lui, comme le suggérait l’auteur de cet article?
Arrou Mia
21/07/2011
Du monoxyde de carbone dans l’oxygène et l’oiseau n’a plus d’aile?
L’hypothèse est-elle vraisemblable?
jean-jacques hector
21/07/2011
Entre Windows 95 et Windows Vista, Microsoft a pu tester
son logiciel et ses millions de lignes de code pendant 15 ans auprès de centaines de millions d’utilisateurs, avec des centaines de mises à jour pieusement et régulièrement installées par les cobayes, il y en a encore, il y en aura toujours (des bugs et des cobayes).
Alors, c’est pas grave, quand ça marche pas, on arrête la machine et on redémarre, y a pas mort d’homme, comme on dit.
Oui mais, à 10.000 m d’altitude à mach 2 avec l’ennemi aux trousses…on arrête et on redémarre ?
Morales
21/07/2011
Excellent diagnostic du mal qui nous ronge !
Pour la petite histoire, le triple langage était déjà en service dès 1985; il s’agissait alors de (se) dissimuler le fait que, en matière de souveraineté, la France ne produisait plus de lois mais se contentait de répliquer, dupliquer, conjuguer les Directives Européennes, admises comme sacro-saintes et intouchables ...
Les directeurs des Administrations étaient priés de répondre à l’attente des cabinets ministériels !
Le seul et dernier bastion légal que pouvaient invoquer les représentants des administrations (prudemment) à cette époque était” l’Avis du Conseil d’Etat, en la matière”.
Ceci a été illustré particulièrement lors de la transcription en Droit français de la directive européenne dite “Directive ‘JOUET’ relative aux contrôles (de sécurité) applicables lors de l’importation des dits jouets “.
Un revirement de position du C.E. a entraîné, par jurisprudence, un revirement des administrations ... à croire que tous attendaient ce moment avec impatience !
Ironie de l’histoire : c’est sur les enjeux économiques de l’industrie du jouet que la France a renoncé à sa souveraineté manufacturière !
Merci au C.E. d’avoir résisté seul, si longtemps, contre l’opinion des partis politiques et des milieux qui croyaient faire ...des affaires !
Olivier Gaudin
21/07/2011
Le moins que l’on puisse dire c’est que cet appareil est vraiment furtif. Petit plaisanterie mise à part.
Je pense que les matériels militaire -et civil- arrivent à un tel degré de complexité dans les systèmes et systèmes de système que cela devient ingérable pour l’humain.
Pour le F-22 avec 187 appareils, le prix de l’appareil et de la vie du pilote, il me semble tout à fait logique de d’interdire de vol cet appareil, ce n’est pas lui qui changera la défense aérienne des USA.
Par exemple, autrefois les commandes de vol étaient avec des câbles, des biellettes, des démultiplicateurs de force, la bonne vieille mécanique avec son huile, sa graisse. Vous arrivez maintenant à des millions de lignes de codes informatique… Et cela devient difficile à contrôler car les lignes de codes sont binaires elles font de qu’on leur demande où elles plantent si l’action n’a pas été identifiées au préalable.
Prenez également tous les déboires de l’A400M concernant la gestion de son système de vol -qui n’est toujours pas solutionné-
Les États devront un jour ou l’autre revoir cette course à l’armement technologique et revenir à un pragmatisme opérationnel ou une dilution des technologies dans les projets en évitant de lancer des projets avec de trop grosses fractures technologiques par rapport à la génération précédente, ce qu’à réussit Dassault avec le Rafale même si nous ne sommes pas à labri, et si le même problème que le F-22 devait nous arriver, nous serions au plus mal car nous n’aurions plus un seul avion de combat pour la défense du territoire. C’est un risque lorsque nous ne possédons qu’un seul type d’appareil.
Arrou Mia
21/07/2011
Le système devenait sa doublure même.
De se revêtir du manteau de sa ‘narrative’ il n’est plus que cette pellicule.
Pas de Tatcher ni de Reagan sans Murdoch.
Leurs successeurs non plus.
Il y a aboutissement à la lettre du dogme capitaliste de la Dame de fer qui a fait dérailler les chemins de fer.
Privatiser.
L’armée, la police, l’espionnage, le contre-espionage.
Accrochez vos ceintures, l’atterrissage dans le monde réel est imminent. Drôle de descente pour les renifleurs de la Dame Blanche.
arndebian
20/07/2011
L’ère actuelle étant résolument technologique il faudra bien s’y habituer.
Les machines modernes étant de plus en plus dépendantes de l’électronique embarquée (avionique) et plus récemment d’informatique, leurs complexités augmente d’autant plus mais pas du tout suivant un rythme linéaire en fonction du nombre d’élements mais de façon exponentielle.
En informatique (idem en électronique mais en moins complexe) l’état du systeme est déterminé par la résultante des combinaisons possible de l’ensemble des états de ces élements.
Le système peut ainsi être dans un état indéterminé malgré les toutes les précautions prises. En informatique on dit qu’il devient indécidable.
D’ou l’émergeance de la programmation fonctionnelle, des méthodes formelles et des crise de nerf pour les autres.
L’industrie informatique gés critères des autres industries.
Etant donné que l’avion d’aujourd’hui tient plus du programme informatique que du Blériot V il a de forte chance de rencontrer les mêmes difficultés en aéronautique (et dans d’autres domaines par ailleurs).
En attendant une nouvelle révolution technologique (ou autre) il semblerais qu’il faille faire preuve de beaucoup de patience et de portefeuilles bien remplis.
Morbihan
20/07/2011
... Il n’y a pas qu’en l’air que les produits de LM posent problème: la frégate légère “furtive” (?) LCS-1 Freedom, démonstrateur construit, entre autres, par LM, pose les mêmes problèmes que le JSF, que ce soit en matière de surcoûts, de fiabilité, que d’adéquation aux besoins. Résumons: un coût estimé à $ 500 millions l’unité, le bateau est à quai, grâce à une turbine HS, nombre de soultionsd techniques considérées comme n’étant pas fiables,...
Et si l’on suggérait à nos “cousins” nord-américains de construire plus rustique? Ou d’acheter sur étagère chez Dassault et DCNS?
Joke
Francis Lambert
20/07/2011
“Dans tous les cas, il nous paraît quun point de non retour a été atteint et dépassé, ... , donc plus aucune possibilité de tenter de réformer le Système, ce qui nest pas nécessairement un mal, la meilleure chose étant effectivement leffondrement. “
Nous n’arrêtons pas d’être surpris dans un climat général assez sombre depuis l’immersion glauque du “rêve américain” (scandales financiers incessants, rackets “souverains” des oligarchies financières par les dettes, Fukushima, révolutions arabes, disparition probable de l’euro et soumission impériale habituelle des Nations d’europe, convergence des crises climatiques+diversité+pollution+matières premières+énergie+eau douce+etc.)
Remarquons cependant que beaucoup croient toujours à ce “rêve américain” ou un succédané (Chine, Indes ... voir la proliferation des nouveaux riches).
S’il y a une chose qui s’adapte depuis tant de siècle c’est bien le capitalisme.
Revenir à De Maistre et à une théocratie papale me semble un rêve ... vraiment pas doux à voir l’absolutisme violent dans les “Etats Papaux” avant l’unification de l’Italie.
Lors d’un effondrement les réactions risquent d’être brutales (vu la recherche fondamentale de sécurité dans la panique).
Il me semble essentiel que cela continue LENTEMENT pour ne pas étouffer l’émergence des alternatives, souvent déjà en cours malgré notre difficulté à les apercevoir à cause de la merdiacratie de style Murdoch.
Jean-Paul Baquiast
20/07/2011
Désolé de me citer, mais j’avais indiqué dans mon Essai Le paradoxe du Sapiens que les humains associés aux complexes technologiques dans les “systèmes anthropotechniques” ne disposent de capacité cognitives (y compris en terme de décision dite volontariste) que dans des limites nécessairement étroites, parce que dépendant des capacités des senseurs et effecteurs de ces systèmes. En particulier, le mythe d’un décideur omniscient et omnicapable relève du religieux. On pourra dire la même chose du citoyen, à son échelle.
Ilker de Paris
20/07/2011
Bonjour, il y a des obstacles et non des moindre à la création de cette ensemble politique, économique. Les différences sont grandes (culture, langue, économie, histoire..) d’un pays à l’autre, et donc l’alliance de ces derniers ne peut-être que provisoire et sous le danger, toujours, d’une rupture.
Ainsi, regrouper de telles différences demandent un socle commun le plus solide et pur possible. Profiter d’une crise pour “forcer” à une alliance plus poussée peut s’avérer inefficace à moyen terme.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la base actuelle de la construction européenne est la “paix”, le rejet de l’esprit belliciste, qui a failli emporter l’Europe justement. Or, pour constituer un groupe homogène il faut un ennemi commun, d’autant plus ennemi que ce qui est à lier est dispersé. Il faudrait donc changer la “philosophie” européenne et se lancer dans des guerres, qu’elles soient économiques, politiques ou militaires..
Enfin, pour finir cette liste non exhaustive, il y a les intérêts particuliers qui jouent. Si la France est favorable à une intégration plus poussée c’est que sa santé et puissance économiques ne lui permettent plus de jouer seule. Si l’Allemagne ne veut pas se coltiner les canards boiteux c’est qu’elle peut davantage jouer solo et ses intérêts sont ailleurs, la Grece, elle, met, évidemment, en avant, loue la solidarité européenne - pas sûr qu’elle l’aurait fait si il s’agissait d’aider plutôt que de recevoir - etc.
Bref, ça tire dans tous les sens, il y a certainement des configurations pour que cela marche plus ou moins bien, mais il faudrait des dirigeants plus intelligents, moins rabougris.
Francis Lambert
19/07/2011
“Milton Friedman bien instruit de la catastrophe argentine à laquelle il avait largement concouru en plaidant pour larrimage du peso au dollar avait compris dès 1992 que la création de leuro, voulue par François Mitterrand pour contrebalancer la puissance de lAllemagne réunifiée, donnerait naissance à un euro-mark, et que la BCE ne serait quune émanation, un ersatz de la Bundesbank. (...)
▪ Nous avons du mal à trouver aujourdhui des différences significatives entre le scénario argentin de janvier 2000 à janvier 2002 et celui auquel se retrouve confronté la Grèce depuis décembre 2009 (et nous sommes déjà en juillet 2011).
Ah si, vous avez raison : leuro lui a accordé un plan de sauvetage de 110 milliards deuros lan dernier, et sapprête à lui en consentir un second de même importance pour tenir jusquen 2014. Mais êtes-vous bien certain que cette aide lui sera versée ?
Comment interprétez-vous lattitude de lAllemagne qui consiste à faire traîner le processus de sauvetage, alors que la rapidité de sa mise en oeuvre constitue une des conditions premières de son efficacité ? (...)
Le pack européen dérape, se disperse, certains ont déjà le nez dans le gazon. La psychose de la crise des dettes souveraines franchit un nouveau cran et les marchés envoient aux dirigeants politiques et monétaires européens un nouveau signal de défiance censé les inviter à faire cesser la cacophonie actuelle. (...)
Lannonce de la tenue dun sommet européen extraordinaire concernant la dette grecque à partir de jeudi ne suffit pas à rassurer les investisseurs dans la mesure où Angela Merkel a averti que si les solutions étudiées ne convenaient pas à lAllemagne, elle ne sy rendrait pas. Autant annuler également cette réunion, comme ce fut déjà le cas jeudi dernier pour exactement le même genre de motifs
http://la-chronique-agora.com/allemagne-signera-t-elle-fin-euro-dans-crise-dette-souveraine/
Christian Merlinki
19/07/2011
Ce que vous dites est fondé. Ils peuvent maintenant passer au vote d’instauration d’un réel pouvoir économique commun, ce qui engendrera par corrélation une union politique et subséquemment une défense commune réelle. Vous direz qu’il reste trop d’obstacles, notamment de pays de l’Est qui craignent, étant donné le rapprochement continu du moteur économique qu’est l’Allemagne avec la Russie, la mutualisation de l’entraide qui puisse représenter un pont avec la grande voisine sibérienne qui propose une sphère de libre-échange Euro-Sibérienne qui séduit Angela Merkel; épouvantail s’il en est pour ces pays qui seront durs à convaincre mais seront mis au pied du mur de l’urgence dans l’Union fédérée ou du retour à l’isolationnisme dans lequel ils seront minorisés et perdants même se tournant vers une entité alternative qu’est l’hanséatique. Leur égo politique devra s’accomoder tant bien que mal de la gouvernance teutonne. Il y a dix ans, la période n’était pas propice à l’instauration d’une telle Europe centralisée, car les peuples n’avaient pas le sentiment d’appartenir à cette entité qui leur paraissait vague, étrangère et vide de substance. Depuis, et cela grâce aux crises internes et le taux grandissant de délégations des pouvoirs économiques nationaux vers la Commission européenne (gouvernement d’Europe) qui s’immisce dans la gestion économique des Etats, la conscience européenne a brusquement pris une tournure favorable au sentiment d’appartenance à cette entité future; même si beaucoup l’ont rejetée par référendum et l’opinion publique qui manifeste soit une déception soit une impatience de la voir s’ériger en centre fédéré tout puissant s’équilibrant sur une contestation non négligeable, plus aucun Européen ne passe un jour sans prononcer le mot Europe et du moins y penser. Alors, qu’avant 2000 et excepté le monde politique qui ne répercutait que timidement leur engouement pour elle, tout le monde s’en battait l’oeil. Aujourd’hui, je pense que la période est venue, car tout le monde participe au débat, qui descend même dans la rue avec les indignés. Chose impensable il y a seulement 10 ans. L’Europe est prête pour s’imposer avec l’Allemagne aux commandes et l’aide financière russe comme investissement. Sinon, l’Europe se rétrécira tragiquement au nombre de 10 nations rayonnantes qui asserviront les anciens mauvais élèves, et le courant politique de cette micro Europe confinera à l’autoritarisme le plus dur avec le risque de réentendre dans les couloirs de l’hémicycle strasbourgeois la première strophe du “Deutschland über alles”.
Jean Lemoine
19/07/2011
J’avoue qu’enchaîner le manifeste de M. Grasset avec l’intervention de M. Baquiast m’a fait l’effet d’une claque ébouriffante.
Je dis “oui” à l’Inconnaissance !
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