Olivier
20/09/2011
Bonjour,
J´étais ce matin avec un ami dans un bistrot et nous parlions de la situation actuelle. Et je lui ai raconté l´expérience que j´avais eu dans un garage automobile. J´habite en Espagne, vous savez le pays du mouvement des indignés (ou 15 M).
Bien, alors j´amène ma voiture pour la révision et la laisse au technicien, je pourrai la récupérer le soir même (quelle efficacité). En revenant chez moi, je me rends compte que j´ai oublié de dire au technicien de réviser les plaquettes de frein, ils m´avaient dit, lors de la révision précédente qu´il faudrait surement les changer. Je ne m´inquiète pas trop de cet oubli, car après tout, l´état d´usure des plaquettes cela doit pouvoir se voir très facilement, surtout pour des professionnels. Je retourne au garage le soir même, et ils me font attendre avant de pouvoir récupérer la voiture, dans la salle d´attente il y a une télévision et une machine à café. Je prends donc un café (sic ) et regarde les informations, passe alors le technicien du matin et me commente l´information du 15 M avec la culpabilité des banques, les politiques etc… Il faudrait tous se manifester et faire la révolution parce que rien ne va plus Il m´invite alors à récupérer la voiture et me donne la check-list de la révision ainsi que la facture. Je regarde rapidement la facture (pas de trace de changement de plaquettes de frein) et regarde la check-list et vois que tout est OK pour la révision des plaquettes. Ne comprenant plus trop, je lui demande si les plaquettes sont OK et il me dit que oui qu´ils les a inspectées mais que probablement dans 15.000 km il faudrait les changer. Ce à quoi je lui réponds que, ce commentaire, il me l´avait déjà donné il y a 15.000 km et lui demande de bien vouloir me confirmer si le travail avait bien été fait. Il me répond du tac-au-tac que oui. On va à la voiture et on regarde les plaquettes et effectivement le plastique était parti en fumé (tout comme les actifs des banques .). Cette petite histoire pour dire, que finalement les gens sont prompt à porter des jugements (comme ce mécanicien) sur des choses qui les dépassent, mais qu´ils font exactement la même chose à leur mesure.
Tout cela m´amène à penser que le système est bien installé dans la mentalité des gens et que pour pouvoir faire un changement, cela doit forcément passer par un travail personnel/individuel de réflexion, de volonté de changement et non ce laisser porter par la facilité, par le courant des choses.
Un site internet comme Dedefensa est un site des plus utiles dans cette perspective; et le travail, que fait Monsieur Grasset, est des plus enrichissants. Je ne comprends pas comment les abonnés, lecteurs, nous autres en définitive, nous ne pouvons pas répondre à cet appel de détresse lancé par Monsieur Grasset. Et que finalement, nous faisons la même chose que ce mécanicien, ce banquier, ce politique Avons un discours, mais n´avons pas les actes qui y correspondent. Et ce pourquoi ? Parce que 1.000 personnes ne veulent pas perdre UN café par mois pour assurer la simple survie de ce site????
Lecteurs de Defensa, faisons cause commune et montrons que nous ne sommes pas si totalement imprégnés de ce Système (que nous aimons critiquer) et que nous pouvons nous montrer solidaire d´une entreprise qui est, non seulement nécessaire, mais également humaine
Olivier
Andros
19/09/2011
La ruine de l’Antiquité fascinait l’époque des Lumières finissantes, avec notamment , en cette même année 1776 où Adam Smith publiait « La richesse des nations », le britannique Edward Gibbon publiait son « Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain ».
En 1939, le livre « Les raisins de la colère » s’achève sur une scène hautement symbolique. Une jeune mère, qui a vécu l’éclatement de sa famille par la Grande Dépression et une chute continuelle vers le dénuement, se retrouve au milieu de la désolation calme et morne d’un Déluge qui finit d’emporter les derniers vestiges de la civilisation. Son enfant est mort, elle allaite un vieillard affamé. L’hiver 1932-1933, c’était déjà le grondement de l’Apocalypse.
Dans la culture des Etats-Unis, l’Apocalypse selon Saint Jean tient une place de choix, alors que texte est d’un intérêt bien plus mince en Europe. Elle est ressentie à la fois comme un châtiment pour cette Sodome & Gomorrhe, cette Grande Prostituée régnant sur le monde, mais aussi comme une libération et un retour au jardin d’Eden, qui ressemble furieusement au 19ème siècle américan tel qu’il fut fantasmé par Hollywood. Un exemple des plus directs est le roman (puis le film) « The Postman ». Tea Party est en partie bâti sur ce fantasme (adulation du “cowboy d’opérette président” R. Reagan incluse).
Une partie des « survivalistes » américains vit dans cette optique d’un chambardement certes immense (car *américain*, en quelque sorte) mais auquel on survivra car on aura accumulé armes, munitions et nourriture que l’on se gardera bien de donner aux nécessiteux car ce serait gâché.
Il y a dans cette vision des survivalistes « mainstream »une réelle rage, une impatience de régler ses comptes dans un Grand Soir sans programme politique, et qui ressemblerait quand même beaucoup aux pogroms médiévaux.
Or, pour une autre frange des survivalistes, qui sont plus des « alternatifs » cherchant à vivre sainement, ou au moins d’une manière moins toxique que l’américain moyen (« leaving the rat race »), l’effondrement est celui du Système (tel qu’il est décrit par Dedefensa). Les influences sont multiples, mais une des références récurrente est le Manifeste d’Unabomber (où Theodore Kaczynski s’inspire confusément des écrits du théologien français Jacques Ellul, dans une sorte de « remake » US).
Dans tous les cas, il s’agit de gens accablés mais non encore broyés par le Système, très souvent issus de cette fameuse classe moyenne qui n’a cessé de se déliter depuis au moins les années 1980, et qui semble vivre ses derniers moments. Les survivalistes “mainstream” ont encore l’illusion de valoir plus que cette immense classe populaire, en grande paupérisation, que sont devenus les Etats-Unis.
Un film de 1972, « Delivrance » du britannique John Boorman, nous livre un regard intéressant sur cette illusion. Il montre des citadins dans un endroit « sauvage » encore présérvé du Système, mais que celui-ci va bientôt dévorer (un barrage va être construit). Un de ces citadins est Burt Reynolds, héros viril de l’époque s’il en est, qui se professe d’une forme de survivalisme, hésitant entre le « mainstream » et « l’aternatif ».. Pourtant face à l’accumulation des difficultés il se « dégonfle », et c’est un pékin moyen qui doit tirer les marrons du feu pour tout le monde. Les locaux sont à la fois source danger mais aussi d’humanité, une famille les incluant dans leur cérémonie de deuil.
Le survivalisme « mainstream » est une expression du Système. On en tire les moyens de vouloir s’en affranchir, sans le pouvoir : les critères de valeur ont été faussés par le Système, ce n’est qu’un marketing ciblé de plus, comme le 4x4 qui permet de rêver à l’évasion et à la liberté en attendant la fin de l’embouteillage des heures de pointe.
Il y a bien, dans chaque cas, la perception d’un monde moribond, avec l’espoir ou la certitude d’y survivre, comme on croit finalement à la vie après la mort. Peut-être les caves emplies de boîtes de conserve et de munitions sont-elles nos momifications à nous (avec les bunkers du CMI - « Continuity of Goverment » en guise de Vallée des Rois, pour l’émerveillement de sociétés d’un avenir lointain).
Mais lorsqu’on se prépare à vouloir surmonter l’Apocalypse, c’est que l’on a décidé que le monde ne pourrait plus être sauvé, engoncé qu’il est dans son surplus de puissance inutile. Lorsque non seulement vos amis ne peuvent plus vous sauver de votre démarche suicidaire (Veto français de 2003 ?), mais même vos propres gens, cela signifie simplement qu’il est trop tard.
dont acte
19/09/2011
enfin opter pour la publicité serait moins une infamante contradiction quune énième version de «la corde pour les pendre».
dont acte
19/09/2011
Pardonnez mes mots sans doute trop durs (qui aime bien, etc.)
mais foin dangélisme ! La fin justifie les moyens. Salissez-vous un peu, que diable !
Cest à ce prix que vous pourrez poursuive votre uvre, déchiffrer les mutations de notre monde et le faire savoir, continuer de faire bouger les consciences. Quimportent les moyens qui vous permettent de poursuivre votre entreprise, de subsister.
Bref, à moins que vous jugiez votre amour-propre, votre « pureté » plus importante que votre noble tâche, osez ce compromis, fût-il compromission : faite de la publicité. Ainsi, vous pourrez durer, persister et signer encore les nombreux commentaires qui vous restent à écrire.
Laurent Caillette
19/09/2011
J’expédie ce jour-même un don équivalent à deux cafés par jour pendant un an. Je laisse la direction financière de de defensa choisir entre le pic de caféine et une représentation mensualisée d’aspect moins violent.
Qui dit mieux ?
Longue vie à de defensa.
ericb
19/09/2011
voir à ce sujet le site :
( fortement déconseillé aux âmes sensibles)
Les personnes qui s’ occupent de ce site ont mis en place dés le départ une stratégie de confidentialité de leurs identités et de leurs adresses IP…
Il y aurait beaucoup à dire sur le fait que d’une manière générale, les menteurs, les escrocs, les assassins et à fortiori les tortionnaires ne supportent absolument pas d’être mis en face de leurs actes.
Michel Bakus
19/09/2011
Bonjour,
A la lecture des difficultés de financement exposées dans cet article et aussi à travers l’état d’esprit “dépressif” qui en émane, au moins deux réflexions me viennent à l’esprit.
Premièrement, je crois qu’il ne faut pas se faire d’illusions sur la bonne volonté, la lucidité, la correction etc. des lecteurs mêmes assidus d’un site ... et encore plus dans la sphère Internet où les gens ont pris de (mauvaises) bonnes habitudes ...
Quiconque a eu une modeste expérience de trésorier dans le cadre d’une association ou d’un club quelconque en est toujours étonné. Chez les mêmes personnes peuvent cohabiter des sentiments d’attachement très forts avec une propension à remettre indéfiniment à plus tard le réglement de leurs cotisations, accompagnés souvent d’une forme de refus obstiné d’envisager les conséquences.
La crise économique que nous traversons ces dernières années, fournit également des arguments et des motifs supplémentaires (toujours bien justifiés) ...
Il me semble qu’une état d’esprit trop distancié ou trop élevé ne peut pas convenir pour se coltiner ce genre de problèmes très contingents ... donc, il faut probablement accepter de dédier une partie de son temps à relancer les lecteurs, suivre les campagnes, faire une certaine forme de marketing ou d’autopromotion etc.
Un exemple qui semble marcher et qui me vient à l’esprit est celui du blog de paul jorion.
Enfin pourquoi ne pas rétablir une (des) forme(s) d’abonnement payant ?
Cordialement
Un lecteur assidu (et abonné)
Olivier
19/09/2011
Bonjour,
Je ne sais pas quel est le nombre d´abonnés à Dedefensa, mais il va falloir que tous (et moi-même) nous nous bougions un peu.
Monsieur Grasset, outre les euros versés, publiez, svp, le nombre d´abonnés, car si vous nécessitez, par exemple, 2000 euros mensuels pour la survie du site et que nous sommes, par exemple, 1000 abonnés; nous ne sommes pas dignes de continuer à lire ce site si nous ne sommes pas capables de calculer votre besoin de financement par abonnés et si nous ne sommes pas capable de faire l´effort y correspondant (moi-même ne fume pas, mais je peux très bien diminuer ma consommation de café et passer de 30 cafés par mois à 29 voire 28).Et je ne pense pas que nous soyons seulement 1000 abonnés
Je souhaite dire que lors du passage de la formule payante à la formule “donation”, j´avais fait un versement “one shot” qui correspondait à la somme de l´abonnement annuel+dde…. je pensai que cela m´exemptai d´un paiement mensuel pour au moins une année, mais je vais devoir diminuer ma dose de caféine pour continuer à bénéficier de ma dose de dedefenseine, finalement faire un trad-off et poursuivre ce qui est vraiment de mon intérêt.
Je m´engage à verser trimestriellement 15 euros durant un an. Ce qui correspond à 5 euros par mois, soit 0.25% de votre besoin de financement mensuel. Je souhaiterai que 399 autres abonnés fassent de même et fassions cause commune pour diminuer les effets nocifs du café, ou du tabac et également du système, en continuant à pouvoir lire les dénonciations de ce que vous appelez la Contre-Civilisation. Et si nous sommes plus de 400 à faire cela, l´effet de dilution sera apprécié par mes finances personnelles.
En vous remerciant et en espérant que vos appels soient entendus et que la ligne de front financière disparaisse afin que vous puissiez vous concentrer sur les autres lignes de front.
Olivier
Morbihan
19/09/2011
Je vous suggère d’en revenir à la formule de l’abonnement payant… sous réserve, bien évidemment, que cette solution ne vous coûtât pas plus qu’elle ne rapporte au fonctionnement de votre site.
ANDREA VENTURA
19/09/2011
Mi scusi se le scrivo nella mia lingua: lei è una fonte meravigliosa di riflessioni e di aggiornamento e la seguo da molto tempo.
Ho sottoscritto, nel corso del tempo, circa 65 euro.
Secondo il mio punto di vista occorre fornire un servizio a pagamento (come il sito italiano che seguo costantemente: http://www.effedieffe.com) con abbonamenti di almeno tre tipi: mensile (a 7 euro), trimestrale (a 19 euro), annuale (a 60 euro).
Abbassando le tariffe credo sarebbe possibile moltiplicare le adesioni.
Un carissimo saluto
Christian Merlinki
19/09/2011
Je partage totalement votre avis sur la question.
Vous savez, Sarkozy plaide régulièrement dans ses déclarations officielles, dans le cadre des forums et autres réunions internationales, pour un encadrement des marchés et des banques afin de réduire les risques de retombées négatives sur les budgets. Il est unique dans ce rôle. Il m’étonnerait qu’un candidat à la présidentielle ose s’aventurer sur ce terrain, déjà bien investi par le Napoléoneau de service. Je pense que les carottes sont cuites. Le débat n’aura pas lieu. Les candidats préféreront discutailler sur l’utopique sortie de la zone euro et la souveraineté à recouvrer dès 2012 avec le retour au franc. Ils répondent bien entendu aux mots d’ordre lancés dans les coulisses anglo-saxonnes, qui ne souhaitent évidemment pas la consolidation de l’Union européenne pour des raisons géostratégiques, car elle porte en germe une atteinte à leur prédominance financière, économique, politique et militaire sur le monde. Le pire ennemi de l’Europe, ce sont nos amis de Londres et New York. Vaut mieux s’habituer à ne pas avoir d’amis, c’est plus sûr et avisé que de leur confier nos faiblesses. Mais à ce jeu, apprenons à devenir les amis qu’ils sont pour nous, en usant de leurs tactiques contre eux et osons rapidement la centralisation pour l’émancipation! Utopie, quand tu nous tiens…
Jean-Paul Baquiast
19/09/2011
Je voudrais expliquer à Philippe Grasset, devenu j’espère un ami via le web, pourquoi jusqu’ici je n’ai pas contribué à son financement.
C’est pour une raison simple. J’entretiens moi-même trois sites. Ils sont ” évidemment” non commerciaux et non politiques (sans publicité commerciale ni support par un parti quelconque). Je prends en charge les frais de connexion, achats d’ouvrage, etc. ce qui à la fin du mois représente un certain budget.
Je n’ai pas de fortune personnelle particulière mais, à la différence sans doute de Philippe, je suis retraité de la fonction publique française, ce qui m’assurait jusqu’à présent une certaine tranquillité matérielle. Il me semble donc normal de consacrer ce revenu, non au tourisme et autres activités de consommation, mais à l’espèce de service public qui consiste à tenter d’apporter sur le web mes compétences aux citoyens qui veulent bien me lire.
Ce n’est pas pour autant que j’avais jugé, sinon possible du moins facile pour moi d’ajouter à mes dépenses le soutien à DeDéfensa, aussi nécessaire que soit ce soutien. Il me semble que ceux nombreux qui n’éditent et n’écrivent rien mais se bornent à consommer la matière grise des autres devraient au contraire avoir à coeur de contribuer à la survie des éditeurs dont ils apprécient l’action. Je demande rien à mes propres lecteurs, mais s’ils sont aussi lecteurs de Dedefensa et l’apprécient, je ne peux que les encourager à voir ce qu’ils peuvent faire pour Philippe.
Je pense cependant que, si la situation de Philippe s’aggravait et qu’il soit vraiment menacé d’interruption de parution, il devrait le faire savoir expressément, de façon à ce que ses vrais amis (dont je suis j’espère) voient ce qu’ils pourraient faire.
Soufiane T.
18/09/2011
Un article intéressant. Merci beaucoup. Il semble cependant que la volonté d’adhésion de la Turquie semble être un artifice afin que cette dernière s’émancipe de l’armée, que pensez-vous de cette analyse (il faut dire) répandue?
Ilker de Paris
18/09/2011
L’idée selon laquelle les États-unis voudraient l’adhésion de la Turquie à l’UE pour l’utiliser comme cheval de Troie est assez répandue mais fausse.
En effet, sans même parler des pays du Nord de l’Europe, ni de ceux comme la Pologne, même la France sous Sarkozy est soumise, sur les plans economique et politique, aux décisions américaines, par ailleurs il n’est pas dit que la Turquie accepte de jouer le rôle que les États-unis voudraient, prétendument, lui faire jouer - la Turquie sait oser s’opposer.
Cet argument est utilisé pour rejeter l’adhésion turque à l’UE par ceux qui de toute manière sont par essence opposés à cette adhésion - argument prétexte donc car comme je l’ai dit l’UE est déjà soumise aux États-unis.
Concernant le danger d’un radicalisme religieux en Turquie il existe certes, c’est comme le danger fasciste en Europe, il faut être vigilant.
Dans tous les cas, il n’est pas dit qu’une UE avec la Turquie aurait été moins européenne et a contrario une UE sans Turquie plus européenne, d’ailleurs la Turquie croit (croyait) certainement plus sincèrement au projet européen que nombre de pays déjà membre. On verra si sans la Turquie l’UE sera plus indépendante vis à vis du monde anglo-saxon qu’aujourd’hui.
Mais passons, on a décidé d’opposer l’UE à la Turquie et de faire de la politique là dessus, c’est de là que découle l’appellation “neo-ottomane” de la politique extérieure turque, en effet, celle-ci n’a de valeur “neo-ottomane” que dans l’opposition avec l’UE - opposition que cette dernière a décidé d’instaurer.
Christian Merlinki
18/09/2011
Poutine vient de faire une proposition d’intégration de l’Union Douanière (Russie-Biélorussie-Kazakhastan) à l’Union européenne. C’est ce qu’on appelle de l’inédit et l’offre de la dernière chance, pour les deux parties d’éviter des crises futures intracontinentales, qui tombe à point nommé alors que l’Amérique est déstabilisée de l’intérieur, perdant inexorablement de sa puissance intrinsèque.
C’est une opportunité réelle pour l’Union européenne qui assurerait son approvisionnement en énergie et verrait une alternative à son attachement à la City en déplaçant le centre de gravité financier vers Moscou. Effectivement, Medvedev a lancé le chantier d’un nouveau pôle financier rendu public au printemps 2011 mais dans l’ère du temps depuis 2008. La BCE devrait y percevoir une bouffée d’oxygène pour le sauvetage de l’euroland, la Russie possédant une réserve moins rivée au dollar qu’à l’euro sur lequel elle a tout misé. Si l’euroland coule, la Russie coule. Et c’est bien, me semble-t-il, ce que recherche la City et Wall Street soutenus par leur Congrès et Chambre des Lords. Poutine joue finement. Le renard pétersbourgeois la joue à temps cette carte pour remettre de l’ordre dans l’Union et sur le continent. C’est maintenant ou jamais. A nous de savoir de ce que l’on veut.
Géopolitiquement, la nouvelle confédération eurosibérienne contrecarrerait la montée des influences régionales dans le Sud de l’Europe telle la Turque dans les Balkans et au Sud-Caucase en plus d’offrir des débouchés inattendus en Asie centrale. La nouvelle Europe unie de Madère au Détroit de Behring serait en mesure de freiner l’expansion de la Chine dans cette région délicate et serait en mesure de peser confortablement sur l’Iran si Ahmadinejad ne se rallie ouvertement au nouveau pôle d’attraction que deviendrait ce monstrueux conglomérat d’un genre nouveau. Evidemment, cela implique de se détacher de la morbide soumission aux anglo-saxons. De toute façon, rien ne dit que la Grande-Bretagne reste longtemps au sein de l’Union étant donné la montée des eurosceptiques anglais suite à la crise de l’euro et face à la récession qui nous accable, alors que la Russie affiche des taux de croissance régulièrement supérieurs à la moyenne européenne. Ce serait aussi une manière d’obvier à une crise sur l’ABM américain sous couverture de l’OTAN. L’Europe serait avantagé dans la course de l’Articque qui, par l’intégration même, serait amené à prendre position pour ses nouveaux intérêts offerts par la Russie et ce contre les intérêts Nord-Américains (USA et le Canada qui continue à revendiquer unilatéralement tout l’Arctique pour elle toute seule sans l’assentiment des USA). Dans ce contexte à venir, il serait bon que l’UE défende les intérêts continentaux face à l’arrogance d’Amérique du Nord; il y va de son intérêt sinon elle continuera à picorer les miettes d’Outre-Atlantique. L’économie européenne ne s’en sortira que gagnante, ne fut-ce que sur le continent, dans la CEI, l’Asie centrale, le Caucase et l’Arctique. En ne négligeant pas la redoutable force de frappe que serait cette nouvelle entité, qu’elle prenne la forme d’une confédération assurant la protection des deux blocs occidental et oriental du continent ou de l’Union fédérale élargie.
L’empire néo-ottoman n’a pour le moment qu’une emprise populaire, mais quid à terme si celle-ci devient politique et de surcroît confessionnelle? Face à un durcissement voire une éventuelle radicalisation religieuse qui fédérerait l’ensemble Moyen-oriental, excepté l’Iran qui s’accroche à son espace persanophone (Afghanistan, Tadjikistan et une partie du Pakistan pour le chiisme), la nouvelle Eurosibérie deviendrait, en termes de promesses, la première zone économique du monde, la première puissance énergétique, et son niveau technologique dans le top 3, la puissance spatiale incontestable, cette énumération pourrait calmer les ardeurs néo-ottomanes qui menacent ouvertement l’Union européenne de gel des accords en 2012, voire une rupture dans les relations si Chypre présidait l’Union dans le second semestre de cette année.
L’Angleterre se retrouverait irréductiblement mat sur l’échiquier géopolitique. Son “diviser pour régner” et surtout “empêcher l’avènement d’un continent solide” n’aurait plus de prise et retournerait à ses moutons protectionnistes d’avant l’Empire.
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