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la politique pétrolière de l'Argentine

Article lié : Le Système contre l’Argentine

Michel DELARCHE

  05/05/2012

Je suis rentré dimanche dernier d’un de mes fréquents séjours en Argentine et j’ai pu observer sur place la quasi-unanimité de la classe politique et de la population en faveur de la renationalisation, à part quelques politiciens néo-libéraux comme Macri, le maire de Buenos Aires (un mélange de Bernard Tapie pour ses attaches footballistique et de Boris Johnson pour son dilettantisme et ses faveurs aux privilégiés et aux spéculateurs immobiliers en matière de gestion municipale) et les habituels commentateurs ultra-libéraux et anti-kirchnéristes pavloviens de la Presse “sérieuse” c’est-à-dire soutenant l’opposition de Droite (La Nacion, équivalent local du Figaro en un tout petit peu moins outrageusement partial, et Clarin, quotidien appartenant à un groupe en bisbille de longue date avec le gouvernement, qui a réglementé énergiquement le monopole de ce groupe sur la distribution du papier journal pour lui imposer une tarification égalitaire.)
Sur le fond, YPF, comme son nom l’indique (F = Federal) était au départ une compagnie d’Etat créée dans les années 20 qui a eu une histoire récente chaotique sur fond de désinvestissement et d’épuisement progressif des ressources conventionnelles.
La décision improvisée de la présidente Fernandez et de son équipe (par exemple, le projet de loi initial n’avait pas envisagé le problème des multiples filiales d’YPF: c’est une bonne illustration de la légèreté et de l’amateurisme qui caractérisent ce système hyper-présidentiel devenu tout aussi dysfonctionnel que celui qu’a mis en place N. Sarkozy en France)  répond essentiellement à des considérations tactiques:
1°) faire un bras d’honneur à l’ancienne puissance coloniale est de nature à susciter la compréhension (voire l’imitation) des pays voisins, et c’est bien plus facile que d’affronter directement les Américains, par exemple
2°) susciter une vague d’unanimisme nationaliste en période de difficultés économiques (25% d’inflation annuelle pour 5% de croissance prévue cette année) est une vieille recette qui a fait ses preuves (cf. le vieux slogan “o Braden o Peron”, qui n’a d’ailleurs pas empêché le vieux démagogue en chef de brader aux Américains les intérêts pétroliers argentins juste avant d’être renversé...)
3°) profiter du considérable affaiblissement économique et politique de l’Espagne et plus globalement de l’UE, la faible intégration de l’Argentine au marché mondial des capitaux et la forte demande mondiale pour ses productions agricoles devenant ici des avantages-clés, car l’impact des mesures éventuelles de rétorsion restera tout aussi symbolique que les récentes gesticulations juppéo-sarkoziennes à propos de la Syrie

Il convient surtout de relever que cette décision de Mme Fernandez constitue la reconnaissance implicite de l’échec complet de la stratégie de privatisation mise en oeuvre par son prédécesseur et mari Nestor Kirchner, stratégie qui consistait à combiner un partenaire extérieur de seconde ou troisième magnitude (Repsol n’a jamais eu les moyens techniques et financiers, ni la volonté politique d’investir réellement en Argentine) avec un “capitaliste national” (la famille Eskenazi, dont les dirigeants étaient de longue date “en affaires” avec les Kirchner dans leur province de Santa Cruz).
Repsol (dirigé par l’ineffable Dufau, un manager-bankster aznaro-américaniste formé chez Arthur Andersen…) et les Eskenazi se sont entendus comme larrons en foire pour piller YPF (sur les 5 dernières années, les dividendes distribués ont représenté 144% des bénéfices de l’entreprise…) afin de pouvoir rembourser les dettes contractées pour cette acquisition (c’est un effet pervers classique du montage de type LBO utilisé par le groupe Eskenazi pour prendre 25% du capital d’YPF sans sortir de ses caisses un argent que de toute façon il n’avait pas.)
Après cette renationalisation à grand spectacle, le problème stratégique de l’Argentine reste entier: Total, Petrobras, Sinopec, Exxon et d’autres ont été approchés pour investir davantage, mais du point de vue de ces groupes multinationaux, il y a deux obstacles majeurs:
- le statut juridique des ressources du sous-sol en Argentine (le sous-sol reste toujours propriété de l’Etat, contrairement à d’autres pays où le propriétaire du sol devient ipso facto propriétaire du sous-sol)
- les maigres ressources existantes sont soumises à un prix de vente réglementé peu attractif (il y a des ressources non-conventionnelles importantes en Patagonie et peut-être aussi des gisements off-shore profonds du type de ceux découverts récemment au Brésil, mais cela demanderait des investissements initiaux importants et des années de délai de mise en exploitation.)
Or il y a urgence: l’impéritie combinée du gouvernement argentin et de “ses” industriels ont fait qu’en 2011 l’Argentine est devenue largement déficitaire en ressources pétrolières et gazières et le sera encore plus cette année.
Je crois donc que cette re-nationalisation en trompe-l’oeil est en fait une fusée à deux étages dont le second sera une reddition sans conditions aux multinationales du secteur (et celles des BRICS ne sont pas les moins avides…) qui n’ont qu’à attendre que le fruit soit mûr (et pour elles, contrairement au gouvernement argentin, rien ne presse.)
Quant à l’attitude présente de l’Union Européenne, que peut-on attendre d’autre d’une “Union” qui a mis à la tête de son service de diplomatie intégrée un ectoplasme libéralo-atlantiste du calibre de Catherine Ashton… ?

Quel est le pourcentage de la population des Etats-Unis qui travaille ?

Article lié : Le rendez-vous de décembre

BRUNO ARFEUILLE

  05/05/2012

Etats-Unis :

« Employment-Population Ratio » = pourcentage de la population qui travaille.

Quel est le pourcentage de la population des Etats-Unis qui travaille ?
Janvier 1948 : 56,6 %.
Mars 1983 : 57,1 %. A partir de mars 1983, le chiffre monte, monte, monte.

Avril 2000 : 64,7 %. Ce chiffre de 64,7 % est un record dans l’histoire des Etats-Unis.

Ensuite, à partir du mois d’avril 2000, c’est une chute.
Le chiffre baisse, baisse, baisse.
Février 2012 : 58,6 %.
Mars 2012 : 58,5 %.
Avril 2012 : 58,4 %.
En avril 2012, seulement 58,4 % de la population travaille : c’est le chiffre d’octobre 1983.
Autrement dit : les Etats-Unis sont redescendus au niveau d’il y a 29 ans.

http://data.bls.gov/timeseries/LNS12300000

Pour voir le graphique depuis janvier 1948 jusqu’à aujourd’hui :

Sélectionnez les années 1948 et 2012, puis cliquez sur « GO ».

Quid d'un éventuel euroRIC

Article lié : Le RIC face aux antimissiles

Jean-Paul Baquiast

  04/05/2012

Un euroRIC s’opposant au BMDE américain en Europe n’émergera pas tant que les gouvernements européens ultra-atlantistes seront en place. Mais quid du rôle que pourrait jouer une France sous François Hollande?  Encore faudrait-il que celui comprenne l’enjeu et soit assez fort pour affronter Washington. On peut en douter. Le système anthropotechnique BMDE continuera à décider tout seul

le doigt qui cache la forêt.

Article lié : Le Système contre l’Argentine

Vincent .

  04/05/2012

Il me semble que ce sont les “Anglais”  les premiers à avoir lancer l’assaut sur l’Argentine via les institutions européennes, notamment au sujet des Malvinas, et non les espagnoles.

Ensuite, la généralisation au niveau d’un bloc BAO me parait trop floue car les USA et l’Europe ont des intérêts divergents en cette partie du monde ; les USA ont plutôt intérêts à ce que l’Argentine et les nations d’Europe soient fâchées. Cela ne répond-il pas à la doctrine Monroe ?

Enfin, la témérité de la présidente Argentine pourrait signifier qu’elle bénéficie de soutien(s) suffisamment puissant(s) pour faire face à l’U.E., bien plus puissants que les nations d’Amérique latine qui ont manifesté leur solidarité ( Venezuela, Bolivie ...).

A mon sens, l’affaire Repsol est le glaçon qui cache l’iceberg et qui sert aussi bien de déclencheur que de catalyseur. les enjeux sont ailleurs.

..et plus si affinités

Article lié : Le Système contre l’Argentine

Franck du Faubourg

  04/05/2012

La Bolivie y va aussi:
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/05/01/la-bolivie-nationalise-le-reseau-electrique-gere-par-une-entreprise-espagnole_1693861_3222.html
La récente réelection d’Evo Morales permet de l’audace!
Schizophrénie de l’ambassade de France qui n’en fait pas mention, et préfère parler de ... TOTAL et de Cancun :
http://www.ambafrance-bo.org/-Actualites-

Israel Etat intégriste

Article lié : Israël et ses aveux tardifs

mohamed salem Mohamed

  03/05/2012

la majorité de ceux qui font l’armée en Israël sont originaire des territoires occupés (colon et filles et fils de colons…). Ce-ci en dit long sur l’idéologie dominante dans l’appareil militaire sioniste.
Comme il est question, dans l’actualité,  de définir la camp de la rationalité entre les leaderships iranien et israélien, il est évident que BIBI est candidat à un asile psychiatrique 5 étoiles!

Les hyper-planqués de l'hyper-sionisme

Article lié : Israël et ses aveux tardifs

Michel DELARCHE

  02/05/2012

En réalité, et un peu contrairement à ce que vous écrivez,  les plus extrémistes et obscurantistes des militants religieux juifs (les haredim) sont exemptés de service militaire et sont donc ce qu’on appelait au temps de mon grand-père poilu des “embusqués”.
C’est même une source de plus en forte de tensions au sein de la société israélienne (cf. l’intervention de M. Dagan que votre site analyse par ailleurs et où se lit une critique très directe des privilèges dont ces groupes ultra-religieux bénéficient.)
Cela dit, qu’une armée de conscrits peu éduqués (contrairement à la légende complaisamment entretenue d’un Tsahal composé essentiellement de “bacc.+n”) encadrées par des officiers de métier très majoritairement fascisants soit aisément compénétrée par les pulsions racistes qui animent l’ensemble du corps social, n’a rien d’inusuel: on a bien connu ça en Allemagne pendant la 2nde guerre mondiale, en France au temps de la guerre d’Algérie et aux USA depuis la guerre du Pacifique jusqu’à l’Afghanistan pour ne prendre que trois exemples pas trop éloignés dans le passé.

Mauvaise approche du système global

Article lié : Le F-22 menace l’Iran, – selon l'humeur des pilotes...

Jean-Paul Baquiast

  02/05/2012

Selon mon ami Alain Cardon, expert indiscutable mais non reconnu en France où l’on ne s’intéresse pas à ces questions, l’incapacité de maîtriser l’informatique du F22 tiendrait à une conception archaïque du système global. On y sépare l’informatique (le cerveau) du reste de l’appareil (le corps). Une approche plus global, du type de celle qu’il a modélisé dans ses travaux sur la conscience artificielle, devrait permettre de cibler le dysfonctionnement.
Je parle ici en mon nom et non en celui de Alain Cardon. Pour discuter ce que je viens d’(écrire, il faudrait se reporter à ses travaux. Voir dans un premier temps mon site Automates Intelligents

Essai manqué

Article lié : Israël et ses aveux tardifs

Fabrice

  02/05/2012

Avec l’arrêt des plans de Sharon (par son hospitalisation) et l’incapacité intellectuel des “élites” qui ont suivis à comprendre son plan machiavélique, Israël semble destinée à faire des mauvais choix et à voir sa situation empirer chaque années.

immunité retournée contre le soi

Article lié : Mélenchon tel qu’en lui-même

Arrou Mia

  02/05/2012

Les médecins confirment que cette pathologie est mortelle par ses effets propres et par les traitements immunosuppresseurs auxquels il faut recourir pour calmer un système emballé contre lui-même.

Puisque l’appareil répressif existe, il faut l’utiliser coûte que coûte et à domicile, il y a quoi faire, en particulier gérer les prisons privées et le travail d’esclave qu’il sous-tend!

Pathologie Auto-Immune

Article lié : A Chicago, le sommet de toutes leurs terreurs

René M

  02/05/2012

Le tableau de ces préparatifs que vous dressez dans votre analyse,  fait irrésistiblement penser à ces maladies ou le système immunitaire affolé s’exacerbe et   au lieu d’être la solution “devient le problème”  en s’attaquant à ses propres cellules, en se se retournant contre “l’intérieur qu’il vient à percevoir comme ennemi ” 

Les médecins nous disent que ces maladies sont très invalidantes, elles récidivent par crises répétées et ont dans certains cas une issue mortelle.

Sweet home, Chicago

Article lié : A Chicago, le sommet de toutes leurs terreurs

Franck du Faubourg

  01/05/2012

Précision d'orfèvre, Geo.

Article lié : Escobar, les BRICS et la France

Franck du Faubourg

  30/04/2012

Effectivement, vu sous cet angle, on comprend mieux le niveau du commentaire, ce qui impose un certain temps pour la méditation.
Une remarque toutefois: la “chute” Triste fin..

Tout d’abord, l’Histoire n’est pas en voie d’ètre finie.. Elle suit son cours. Ensuite, les doctrines dont vous détaillez les constructions sont établies par un pouvoir dominant dont il apparait de plus en plus clairement que son temps est compté, en fait.

Ainsi donc cette note d’espoir: il y a une forte probabilité pour que toutes ces constructions doctrinales soient remises en question, voire balayées, par des événements historiques fondamentaux - que personne d’ailleurs ne semble vraiment plus maitriser - et que par simplicité de language nous appelerons un “changement de paradigme”

Souhaitons avant tout que cela ne soit pas trop violent, et débouche vers un meilleur monde!

Pas besoin de diktat, on déconne très bien tout seul

Article lié : De la France et de l’Europe, face au piètre diktat euro-allemand

Francis Lambert

  29/04/2012

“Entre décembre 2004 et septembre 2009, la Banque De France se sépare d’un cinquième de son stock de métal fin (589 tonnes). Et empoche, en cumulé, un pactole de 4,67 milliards. Mais le cours de l’or, lui, continue de s’apprécier ! Depuis trois ans, il a pris 94 %. Au final, si le programme n’avait pas été exécuté, la valeur des réserves en or de la Banque de France aurait atteint 19,4 milliards d’euros à fin 2010, quand celle des réinvestissements en devises s’élevait à seulement 9,2 milliards d’euros !

Étonnant quand on sait que “le rythme de mise en oeuvre du programme de vente” devait dépendre du jugement du gouverneur de la BDF sur son opportunité, “en particulier au vu de l’évolution des cours observés sur le marché de l’or”. Plusieurs pays, engagés dans des programmes similaires, ont d’ailleurs choisi d’y mettre fin plus tôt, comme la Belgique en 2005, le Portugal en 2006 et l’Espagne en 2007. Pas la France.

http://www.lepoint.fr/economie/cour-des-comptes-quand-sarkozy-liquidait-un-cinquieme-du-stock-d-or-de-la-france-08-02-2012-1428657_28.php

A propos de l'avenir du nucléaire.

Article lié : Message du PS à la Russie

Jack v.

  29/04/2012

J’ai découvert avec surprise qu’il existe, en matière de production d’énergie électrique, une alternative à la dangereuse filière uranium.

Fukushima et le risque de prolifération nucléaire ont conduit certains à réfléchir sur l’opportunité de revoir la technologie utilisée dans lce domaine.

Un autre choix est paraît-il possible pour lequel les risques pour l’environnement seraient négligeables parce que les réacteurs fonctionnant d’après ce procédé n’explosent pas et qu’ils ne contiennent pas de fluide sous pression.

Le combustible utilisé à la place de l’Uranium est alors le thorium sous forme de fluorure de thorium fondu à 400° C.

Le réacteur au thorium est plus facile à construire et à contrôler. En cas d’accident et de perte d’alimentation électrique ce type de réacteur s’arrête de lui-même au lieu d’exploser comme on l’a vu à Fukushima.

On peut se demander pourquoi on “redécouvre” cette option aujourd’hui alors qu’elle était connue depuis longtemps. La réponse : le nucléaire a d’abord servi à fabriquer des bombes, ce qui n’est pas très aisé dans la filière thorium.

Les US ont choisi la filière de l’uranium pour cette raison puis ils ont exploité le savoir-faire acquis de cette façon pour produire de l’énergie. Une fois les investissement initiaux faits, il n’a plus été question de revenir sur le choix de la filière uranium. Les autres pays ont suivi, certains, comme la France, pour la même raison initiale.

En réalité, le seul avantage de l’uranium sur le thorium c’est justement qu’il permet de produire des bombes.

Aujourd’hui le lobby nucléaire continue de travailler à faire adopter ce choix choix irrationnel partout, y compris dans les pays qui ne désirent pas s’équiper d’armes nucléaires,  parce que la survie des multinationales qu’il sert en dépend.

Aujourd’hui, les pays qui envisagent de façon officielle de miser sur la filière thorium sont la Chine et l’Inde qui manquent d’uranium mais possèdent des ressources abondantes en thorium qui les mettraient à l’abri du besoin en matière d’énergie.

Pour la première fois, les pays occidentaux sont en retard dans un domaine qui risque de devenir vital, vu l’état des ressources en uranium. Ce retard est sans doute du à l’influence du lobby nucléaire (filière uranium) qui a tout à perdre dans cette affaire et qui est très proche de tous les régimes au pouvoir dans les pays occidentaux.

Je dois avouer qu’en creusant ce sujet, j’ai constamment eu à l’esprit, un doute sur les motivations réelles de ceux qui aujourd’hui sont sortis de leur silence pour promouvoir cette nouvelle filière. Et si ce n’était que pour imposer à l’Iran une filière nucléaire sans débouchés militaires ?

Introduction à la filière thorium.

La filière thorium en Inde.

La filière thorium en Chine.