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Invraisemblance

Article lié : Sierra en Floride

Bertrand Arnould

  08/11/2012

«Defense officials say that a nuclear-powered Russian attack submarine sailed to within 200 miles of the United States last week and was granted safe harbor as Superstorm Sandy struck the East Coast.
Un sous-marin n’est en aucun cas, sauf problème technique, tributaire des conditions météo, il lui suffit de rester sous l’eau.

Du climat aux USA

Article lié : Enquête sur les drones-tueurs

Jean Lemoine

  07/11/2012

Avant de revenir aux sempiternels commentaires-Système, France Info ce matin nous a offert une interview de l’éditorialiste d’Harper (de mémoire) qui nous a donné son ressenti sur les élections aux USA, quelques heures à peine après l’annonce de la victoire de BHO.
Je n’ai pas tout entendu, mais on l’a notamment entendu dire (citations approximatives) :
- “[...] Bien sûr, il y a eu les grandes déclarations patriotiques, les grands idéaux, les embrassades, etc., et c’était nécessaire : vous ne pouvez peut-être pas le comprendre, mais c’est très important dans notre pays ; vue notre histoire, ces images et discours sont très importants parce que c’est un peu la seule chose qui nous lie [...]”
- “J’ai 59 ans, et de toute ma vie je n’ai jamais vu les américains aussi dépressifs…”
- “Obama a été élu sur l’espoir de le voir ouvrir une nouvelle voie, remettre en cause le statu quo et secouer la politique du pays[...] Aujourd’hui, il gagne le vote populaire d’une marge infime : ceux qui hier s’étaient déplacés en masse pour lui sont restés chez eux. Ils savent qu’avec Obama, les USA vont dans le mur.”
- “Il était impossible que Romney gagne : il s’est complètement dissout en essayant de rallier les courants extrémistes du parti républicain alors qu’il était connu comme un modéré.” (cf. sa politique comme gouverneur du Wisconsin).
Ce que j’interprète comme une situation dans laquelle l’électorat est placé devant un choix : “aller dans le mur”, ou “aller très vite dans le mur”...
Ou encore :
- “Obama a commencé par tendre la main à Romney en lui proposant de négocier avec lui les prochaines réformes, dans une politique de consensus bipartisan. C’est une erreur : Romney est fini. Et tout ce qu’il restera du parti républicain sera les extrémistes. Le congrès, lui, restera bloqué dans ses querelles.”
Donc, Obama est d’ores et déjà parti pour continuer tête baissée dans cette impasse d’un consensus illusoire.

Ce qui est intéressant ici, c’est que pour une fois, ce n’est pas DeDefensa qui nous parle d’un American-Gorbatchev qui ne fut pas, de dépression populaire, d’un montage de communication comme fondement de la “nation”, etc., mais un Américain pur jus (quoi qu’il parle plutôt bien français).
Ou peut-être est-il lui-même lecteur de DeDefensa ?...

Byron au charbon

Article lié : Glossaire.dde : le “déchaînement de la Matière”

Michel DELARCHE

  06/11/2012

Dans le monde anglo-saxon, on trouve souvent cités ces vers de Byron (tirés de Don Juan):
“This is the patent age of new inventions
for killing bodies and for saving souls
All propagated with the best intentions”
(par exemple mis en exergue de “The Quiet American”, le plus férocement et le plus judicieusement anti-américain des romans de Graham Greene) mais on oublie généralement de citer les vers suivants:
“Sir Humphry Davy’s lantern, by which coals
Are safely mined for in the mode he mentions,
    Tombuctoo travels, voyages to the Poles,
Are ways to benefit mankind, as true,
Perhaps, as shooting them at Waterloo”

Comme quoi Byron était déjà il y a un siècle un critique lucide et acéré du “Parti de l’Industrie” (déjà bien plus développé en Angleterre qu’en France) et du globalisme voyageur (ou faut-il dire du voyagisme global ?)

Devant la Chambre des Lords, Byron prit seul la défense de quelques ouvriers disciples de Charles Ludd qui avaient été condamnés à mort pour avoir brisé quelques de ces “new inventions” qu’ils accusaient d’accroître le chômage et la misère du peuple.

Pour nous inciter à prendre quelque distance envers tous les fanatismes religieux, Byron nous dit ironiquement:
“Christians have burnt each other, quite persuaded
That all the Apostles would have done as they did.”

Et plus gravement, dans une lettre à un prêtre:
“I do not believe in any revealed religion. I will have nothing to do with your immortality; we are miserable enough in this life, without the absurdity of speculating upon another.”

Un grand poète et une belle âme.

A propos de: "Glossaire.dde : le “déchaînement de la Matière”

Article lié : Glossaire.dde : le “déchaînement de la Matière”

P C

  05/11/2012

Bonjour,

Merci pour vos articles dont j’apprécie le regard original. Voici quelques pensées concernant celui-ci:

1) “Ce qui est créé en 1776-1788, c’est le socle d’une puissance, d’un monstre à la dimension d’un continent dont le premier but,(...), est d’assurer la pérennité de son oligarchie de possédants qui en est la fondatrice, ou des influences directes de ces fondateurs, grâce à un système économique (capitaliste) protégé des exigences du bien public et entièrement tourné vers le profit.” écrivez-vous. Je vous propose donc l’écoute de cette émission mettant en avant les compromis instaurés pour “la pérennité de son oligarchie de possédants ...”:

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-emission-speciale-histoire-du-vote-aux-etats-unis-2012-11-05

(Rq: Je ne me suis pas permis de leur signaler l’intérêt de votre site pour leur(s) analyse(s); à tout seigneur…)

2) “Du point de vue de la Matière, la Révolution a la tâche fondamentale d’imposer avec la plus extrême brutalité un tabula rasa à tout ce qui faisait la richesse de la Tradition qui est la source de la vérité du monde. En ce sens, elle est le complément de la “révolution américaniste” en détruisant la vérité du monde (l’Ancien Monde, dans le jargon du Système) pour permettre à ce que la “vérité virtualiste” du Nouveau Monde (l’Amérique) se répande plus aisément.”
Ne retrouve-t-on pas la bascule radicale “Ancien Testament/Nouveau Testament” dans la tentative (maladroitement athéiste, dirais-je) du Culte de la Raison et de l’Être suprême? Et donc pour une vision métaphysique croyante (dont je ne suis pas) une corroboration de sa vision métaphysique (Tradition, pour elle)?

3) Enfin, je n’arrive pas à articuler votre vision maistrienne avec une vision plus hégelienne de l’Histoire, plus simplement matérialiste, descriptive (rapports de force), donc a-morale (Quid Bien/Mal?). D’où mon incompréhension devant ce qui suit (oui pour la métaphysique, mais toujours née -créée, comme la divinité en des Temps plus anciens-  du Sapiens sapiens (2 fois, ce n’est pas rien quand même, le dit-il lui-même)):

“C’est-à-dire que nous ne pouvons concevoir le concept du “déchaînement de la Matière” que d’un point de vue métaphysique ; la Matière, bientôt créatrice du Système pour opérationnaliser son action, se découvrant alors elle-même, d’une façon totalitaire, comme n’étant rien en elle-même et n’ayant pour justification d’être que l’exercice de la pure opérationnalité du Mal. Elle est le Mal (elle n’est que parce qu’elle est le Mal). “

En espérant une réponse détaillée de votre part, merci encore pour vos analyses et informations sur la géopolitique en cours, dont étonnamment je ne trouve que rarement trace ailleurs.

PC

Welcome to the Third World (USA) by John Rubino

Article lié : Notes eschatologiques sur Frankenstorm

Francis Lambert

  04/11/2012

Welcome to the Third World, Part 9: Entrepreneurs Can’t Retire on September 3, 2012
For most small business people, the ideal life goes pretty much like this: a few years of all-consuming obsession to get set up, followed by a few decades of 12-hour days to build a reputation and client base sufficient to make the business valuable. Then sell out for enough to retire comfortably. This is easier [...]

Welcome to the Third World, Part 8: A PhD Is Now a “Path to Poverty”  on August 23, 2012
Newly-minted anthropology PhD Sarah Kendzior has written a chilling piece for Aljazeera on what things are really like in academia these days: The closing of American academia It is 2011 and I’m sitting in the Palais des Congres in Montreal, watching anthropologists talk about structural inequality.  The American Anthropological Association meeting is held annually [...]

Welcome to the Third World, Part 7: Bye Bye, Public Services on August 12, 2012
Meredith Whitney was an obscure Oppenheimer & Co. bank analyst back in 2008 when she broke from the pack and predicted Armageddon. She was right, the pack was wrong, and she parlayed her new-found fame into a research boutique of her own. Last year she went for it again, predicting that the next big crisis [...]

Welcome to the Third World, Part 6: Portraits of a Quiet Depression on August 7, 2012
Last month I took a long, winding West Coast trip, partially for work and partially to see some old friends. It was…shocking. Almost without exception the old friends are having money or career troubles, in some cases catastrophically so. Most, to one degree or another, have lost the lifestyles they once saw as every well-educated [...]

Welcome To The Third World, Part 5: Higher Education Goes Broke on June 22, 2012
Not all that long ago, most college campuses were pleasant but somewhat austere places where kids without much free cash learned from modestly-paid (but dedicated and respected) professors. Then came the credit bubble, which allowed universities to put up modern buildings and hike pay and benefits, all paid for with state aid, student loans (which [...]

Welcome To The Third World, Part 4: Boomers Reap What They’ve Sown on December 19, 2011
It was fun while it lasted. We Baby Boomers got to diss our elders when we were young and borrow without restraint through middle-age. Few generations have traveled such a smooth stretch of financial/psychological highway. But now that we’re…old…the world we created isn’t so congenial. Our savings are inadequate, jobs are scarce, and retirement, as [...]

Welcome to the Third World, Part 3: Disappearing Pensions on November 8, 2011
One of the things that separate the “rich” world from the rest of humanity is the expectation that a lifetime of work is rewarded with a comfortable retirement. Whether through an employer’s pension or 401(K), or government plans like Social Security and Medicare, citizens of the US, Canada, Europe and Japan take it for granted [...]

Welcome To The Third World, Part 2: Real Lives on November 1, 2011
Yesterday’s Wall Street Journal devoted an entire page to the differences between today’s economy and a typical recovery: Slow Recovery Feels Like Recession Americans are two years into a recovery that doesn’t feel much different to many of them from life during the most bruising recession in seven decades. Scenes of the long haul back [...]

Welcome To The Third World. Part 1 on August 22, 2011
One upon a time, the US was a place where police came when you called, a basic safety net caught those who fell on hard times, and a lifetime of work was rewarded with a decent retirement. A First World country, in other words. To be born here was to win life’s lottery. But apparently [...]

Nous sommes tous concernés

Article lié : Notes eschatologiques sur Frankenstorm

Jean-Paul Baquiast

  03/11/2012

Sur le désir de catastrophe.

Article lié : Notes eschatologiques sur Frankenstorm

GEO

  03/11/2012

En guise de publicité: la fin du livre de cédric Lagandré
“la plaine des asphodèles”, publié par Climats, 2012.

(......)

La catastrophe imminente

  Mais au fond notre enfermement même est de bon
augure : l’humain résiste à sa transformation en chose
muette. Désœuvrée, l’humanité se découvre une tâche
irréductible, que ne commande aucun Dieu, et dont
aucune pratique ne l’acquitte. Un avoir-à-faire alors
qu’il n’y a rien à faire ; un avoir-à-dire alors qu’il n’y a
rien à dire. Ce que l’humanité rencontre, en même
temps que l’impossibilité de restaurer les cultures dis-
parues, c’est l’impossibilité de s’acquitter du langage,
qui se maintient comme maladie, comme ne-pas-
tourner-rond, comme angoisse : l’angoisse vague mais
persistante que laisse à l’esprit l’irrésolu de cette tâche
à laquelle on ne peut répondre, cet avoir-à sans assigna-
tion, cette dette bizarre à l’égard de personne. Un rien,
sans doute, puisque aucun Dieu ne nous y oblige, et
qu’aucun discours ne sait en rendre compte. « Le désir
suffit à faire que la vie n’ait pas de sens à faire de nous
des lâches », disait Lacan. Dieu n’existe pas, et il n’est
pourtant pas permis d’être lâche. Même vide, la mer
reste à boire. L’appel d’être demeure, quoique aucun à-
venir ne se donne à désirer, puisque seule reste au
monde la vaste plaine du réel aplati. Mais il ne
demeure que sous une forme grimaçante, désir rendu
au désastre qu’il est. Pour avoir anéanti les significa-
tions, on n’en a pas pour autant fait taire le signifier,
qui se perpétue comme un rien. Mais un rien qui nous
chiffonne : à défaut de se déplier en pas-encore, c’est-
à-dire en possible subjectif, la négativité du pas-autrement
hante l’esprit comme une sourde angoisse. Le seul après
auquel le sujet, empêché de se faire, est exposé, est celui
de la catastrophe ; le seul horizon pour le moi désolé,
sommé de trouver en lui seul un sens à exister, c’est le
déluge de l’après-moi. Cet « après moi le déluge » qui
constitue la vérité de notre temps n’est pas à prendre
au sens où tel ou tel moi serait égoïste, mais au sens où
le « déluge » est le seul horizon possible pour un moi pris
à la lettre, un moi sans histoire, un moi sans sujet. Notre
lot historique est le sentiment de la catastrophe imminente.
La catastrophe matérielle annoncée par le discours éco-
logique n’est que la projection collective du désastre
individuel, c’est-à-dire de l’aberration anthropologique
où nous sommes, qui fait assumer à l’individu seul et
souverain, sans porte ni fenêtre, son identité au Tout. Le
prochain d’un être sans prochain, c’est le rien, c’est-à-
dire le contraire du Tout. Et comme rien ne freine plus
l’existence humaine, que malgré sa longévité l’homme
moderne a presque déjà fini sa vie sitôt qu’il la com-
mence, car une vie standardisée est par définition sans
devenir ni développement possible - de la même
manière que l’automobiliste empruntant une autoroute
est pour ainsi dire déjà arrivé, ce n’est qu’une question
de temps, juste un morceau de temps sans avenir-, les
vies humaines se trouvent aussitôt écrasées sur le rien
auxquelles elles sont promises. Quant à la catastrophe
naturelle qui s’annonce, elle n’est évidemment pas une
catastrophe du point de vue du réel : le réel est en soi la
catastrophe, rien n’est pour lui catastrophique ; que la
« nature » telle que nous la connaissons subisse bientôt
des modifications radicales,  comme elle en a subi
d’innombrables par le passé, n’est pas un problème pour
la nature, mais un simple bouleversement de ses équi-
libres. Des espèces peuvent disparaître, d’autres apparaî-
tront, et il est parfaitement raisonnable d’imaginer qu’un
jour, de nouvelles espèces de grands prédateurs domi-
neront la planète ; qui s’imagine sérieusement que
l’espèce humaine assistera à la mort du système solaire ?
L’homme ne « détruit » pas la nature : il se contente,
depuis qu’il s’en croit le propriétaire, de la rendre invi-
vable pour lui, et de précipiter la disparition des espèces
qui s’y trouvent, ainsi que la sienne propre. L’annonce
de la catastrophe matérielle n’est en somme que l’expres-
sion, inscrite dans les choses mêmes, de la catastrophe
culturelle,  pour autant que la catastrophe désigne
d’abord, dans le langage tragique, le moment où la fata-
lité se lève, désamorce le sérieux des actions humaines,
c’est-à-dire leur capacité à avoir prise sur les événements,
et précipite tout ce beau monde à l’abîme. Quand il
n’arrive rien, quand les choses sont disposées autour de
l’homme de manière à ce qu’il ne puisse plus rien arriver,
lorsqu’on bâtit un monde plein (aussi bien que plain),
saturé, expurgé de toute virtualité, la seule chose qui
puisse arriver est le rien lui-même. Le pressentiment
moderne de la catastrophe, et, disons-le, le goût pour la
catastrophe, n’est que l’effet d’un désir empêché de dési-
rer. Il faut quelque chose, dit Beckett ; mais la catas-
trophe est le seul nom possible de ce quelque chose qu’il
faut. Aussi est-elle réclamée à grands cris par les âmes des
asphodèles.
Le pressentiment de la catastrophe est l’expression de
la conscience partagée d’avoir franchi un point histo-
rique de non-retour, quoique cette conscience advienne
sous la forme paradoxale d’un revenu-de-tout ; la
conscience partagée, quoique diversement exprimée,
d’un épuisement des possibles ou, pour être exact :
d’une exténuation de la catégorie même du possible.
Sous la profusion sans précédent des discours, la vitesse
foudroyante des notoriétés, nous pressentons que nous
avons détruit les conditions mêmes de la mémorabilité.
Et puisque « le monde » ne vise en vérité que cette
mémorabilité, qui ménage pour les hommes le semblant
d’un tourner-rond, la fin du monde n’est plus à craindre,
nous y sommes déjà. « Sentiment de la préhistoire »,
disait De Chirico il y a déjà un siècle : les pierres s’affran-
chissent des monuments qui les vouaient à la forme et
au sens, la dureté de leur matière se dresse dans sa nudité
impitoyable et atemporelle, son éternel midi, son opa-
cité,  son mutisme,  révélant sous les récits humains
réduits à l’impuissance le monde sous l’homme, sans
l’homme, indifférent à l’homme. Sans le symbole, le réel
est un trou. C’est dans ce trou que l’homme moderne
est précipité ; de ce trou, notre époque est l’apocalypse,
c’est-à-dire la révélation. Apocalypse de l’en-soi rendu à
sa vitesse,  à son néant primitif,  et parvenant à la
conscience sous la forme dramatisée, la seule possible
dans la déchéance des drama, de l’imminence du
désastre. La catastrophe est le récit minimal, celui auquel
est condamné l’homme qui n’a plus rien à se raconter,
le seul horizon, le seul après possible, somme toute dési-
rable, pour qui n’est plus en devenir.
  Ce désastre n’en constitue pas moins une occasion
unique dans l’histoire des hommes. « A partir d’un cer-
tain point, écrit Kafka, il n’y a plus de retour. C’est ce
point qu’il faut atteindre. » Nous y sommes, mais ne
pouvons l’admettre. Les marges bruissent, mais le
centre est pétrifié. Le commun fait défaut, le monde
fait défaut ; nous qui aimerions posséder le monde
sans sortir de chez nous, peut-être finirons-nous,
dans ce désert, et comme l’annonçait encore Kafka, à
contraindre le monde à « se tordre devant soi » - le
monde à toute force voulant exister. Pour cela, il ne
nous manque peut-être que de parvenir à ce que
Beckett appelle la vraie prière : « Oui, on a beau dire,
il est difficile de tout quitter.  Les yeux usés d’offenses
s’attardent vils sur tout ce qu’ils ont longuement prié,
dans la dernière, la vraie prière enfin, celle qui ne sol-
licite rien. Et c’est alors qu’un petit air d’exaucement
ranime les vœux morts et qu’un murmure naît dans
l’univers muet, vous reprochant affectueusement de
vous être désespéré si tard. »

André Compagnon est Antoine Compagnon je suppose

Article lié : DIALOGUES-7 : Propos d’un “historien visionnaire”

Pascal B.

  02/11/2012

A deux reprises vous mentionnez André Compagnon ; je suppose qu’il s’agit en fait d’Antoine Compagnon ... Et son ouvrage

“Les anti-modernes ; de joseph de maistre a roland barthes”

9782070772230
Antoine Compagnon
Gallimard   - Bibliotheque Des Idees
03 Mars 2005

Le Système et les mensonges

Article lié : Le piège de la politique-Système

Franck du Faubourg

  01/11/2012

..Répétitifs et outrageants.
Flamby, fidèle serviteur, met à mal certains fait historiques avérés, mais peu connus du grand public.
Ci après une déclaration percutante de Bernard Lugan, sur le site d’E et R:
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Bernard-Lugan-La-coupe-de-la-repentance-deborde-14629.html

s'il faut avoir des raisons valables... au lieu de chercher tous les prétextes pour ne pas donner

Article lié : Au bout de notre octobre, quelques observations rapides

Carole

  31/10/2012

“Je pense qu’il serait instructif pour les visiteurs de defensa.org d’avoir un aperçu des charges que nécessite la maintenance de votre site”

Grasset doit travailler comme un forçat pour écrire autant d’articles quotidiennement, après sa veille documentaire (quiconque a pris un peu la plume sait ce qu’il en coûte).

Peu importe la maintenance du site - pour ma part, je fais une donation pour que son auteur puisse vivre et travailler, tout simplement.

À lui seul, dedefensa a une production infiniment plus intéressante que Le Monde et Libé réunis. Si ça ne vaut pas une petite donation mensuelle…

Concernant Sandy, les experts avaient depuis longtemps signalé l'absence totale de préparation des responsables. o

Article lié : Les étoiles (US) valsent et les rumeurs enflent

Jean-Paul Baquiast

  31/10/2012

Ceci n’est sans doute pas lié à ce que signale l’article. Il reste que les experts, scientifiques et spécialistes de la sécurité, rappellent aujourd’hui qu’ils avaient depuis longtemps mis en garde contre une massive inondation de New-York et d’autres régions littorales, sans qu’aucune autorité, y compris à la Maison Blanche, ne s’en inquiète.
Il est vrai qu’à plus grande échelle, le même refus de prendre en compte des signes plus qu’alarmants prévaut partout. Voyez mon article http://www.automatesintelligents.com/edito/2012/oct/ouragan-sandy.html

Tour d'horizon..

Article lié : La Russie au Moyen-Orient : la maîtrise du jeu ?

Jack v.

  31/10/2012

Une vidéo intéressante, en deux parties, qui fait le tour de la question du vrai-faux effondrement du système mis en scène par ses serviteurs. On comprend, en la visionnant que que l’éclatement de l’Europe actuelle serait une véritable bénédiction.

Partie 1
Partie 2

A la fin de la seconde partie, un intervenant laisse tomber le politiquement correct pour se poser la question de savoir dans quel camp se retrouvera la Russie quand éclatera la guerre contre le reste du monde que la gouvernance raciste et fanatique de l’Occident devra assumer (puisqu’elle l’a déclenchée) .

On comprend alors mieux pourquoi on hait Poutine à l’ouest.

violence virtuelle et violence réelle: ça ne sent pas pareil

Article lié : Glossaire.dde : Virtualisme (Narrative)

Michel DELARCHE

  31/10/2012

il me semble utile et important de souligner la relation entre ce processus de re-création de la réalité, ou plus exactement de création d’une réalité virtuelle, qui n’a plus que de précaires points d’adhérence avec la réalité réellement vécue par les peuples, et le déversement contemporain de la violence, elle aussi copieusement virtualisée.
Il y a dix ans déjà, nous avons entendu abondamment expliquer que les immenses dommages de guerre subis par l’Irak n’étaient que “collatéraux” du fait de la précision prétendument “chirurgicale” des frappes aériennes…
Aujourd’hui nous sommes à l’ère de la guerre (non officiellement déclarée) menée à distance par ces drones qui interposent des milliers de kilomètres entre le point d’application de cette violence et ceux qui sont chargés de l’infliger.
La réalité “réelle” est évidemment toute autre: la violence n’est pas aussi inodore et insipide qu’un jeu vidéo ou un reportage télévisé, même si le discours officiel s’essaye à nous le faire croire.
Voici ce que dit de l’irruption de la violence réelle l’écrivain espagnol Javier Marias (dans le second tome “Baile y sueño” de son roman “Tu rostro mañana” (“Your face tomorrow”, un emprunt à W. Shakespeare):
La majorité des gens de nos sociétés a vu trop de violence, factice ou réelle, sur les écrans. Et ils la prennent pour un mal mineur, pour pas grand chose. Mais c’est parce qu’aucune violence n’est véritable, là, sur l’image plate, aussi terrible soit ce qu’on arrive à leur montrer. Pas même la violence au journal télévisé.  “Oui, quelle horreur, tout cela s’est réellement passé”, pensent-ils, “mais pas ici, pas dans ma chambre”. Si cela se produisait dans nos salons, comme ce serait différent: le respirer, le sentir, il y a toujours une odeur, ça pue toujours. Quel effroi et quelle panique. Les gens trouveraient ça insupportable, ils ressentiraient la peur à l’intérieur d’eux-mêmes, la leur propre et celle d’autrui, l’effet et la commotion sont semblables, et en plus, rien n’est davantage contagieux.”  (ma traduction d’après l’original en espagnol.)
Et voici ce qu’écrivait Don DeLillo dans son roman “Falling Man” à propos du 11 septembre:
“He smelled something dismal and understood it was him, things sticking to his skin, dust particles, smoke, some kind of oily grit on his face and hands, mixing with the body slop, paste-like, with the blood and saliva and cold sweat, and it was himself he smelled, and Rumsey”
(Rumsey est un voisin de bureau décédé dans l’attentat.)
Heureusement qu’il subsiste quelques grands romanciers (ces deux-là que je cite sont d’ailleurs chaque automne rituellement évoqués comme faisant partie des “nobélisables” mais je ne crois pas qu’ils l’auront jamais…) dont les fictions paradoxalement nous rapprochent de cette “réalité réelle” de la violence.