ZC
24/10/2012
Il n’y a rien de paradoxal dans ce que je dis de la psychologie des dirigeants sunnites cornaqués par leur guides spirituels et les projets footbalistiques Qataris.
Tout d’abord le Qatar veut donner à l’Occident une image politiquement correcte; il investit dans le sport le plus viril qui soit et qui ne remet pas en cause la trame fondamentale et fondamentaliste de son projet.
Il en tirera des bénéfices sonnant et trébuchants pour continuer de financer les djihadistes qui sont ses “blackwater” à lui.
Cette notion de fin du monde (takhir zaman) n’est pas pour le croyant fondamentaliste sunnite la fin du monde, mais la fin de ce monde tel qu’il est organisé dans sa diversité et ses contradictions.
Le QATAR, l’ARABIE et leurs serviteurs entendent au contraire profiter pleinement de l’avènement du KALIFAT.
Vous relèverez qu’aucun de ces Etats si bien vus de nos dirigeants ne concède la moindre parcelle de leur vision du monde(confère à ce sujet leur position sur la place et le rôle des femmes)
Seule les biens matériels utiles ,conçus et fabriqués par l’OCCIDENT, les interesse.
Cela ne veut pas dire que cette démarche est unanimement suivie par les musulmans sunnites; eux mêmes sont extrêmement divers et partagés selon leurs pays , leur culture et leurs centres d’intérêts.
Acet égard vous noterez les luttes d’influences entre dirigeants religieux shiite et sunnites selon le degré de resistance des dirigeants politiques à l’arc altantico/sioniste.
Mais par les moyens financiers colossaux que ces deux pays dégagent et avec l’aide maistrienne et bienfaitrice de l’occident dans la conduite de leur projet, peu de monde leur résiste.
Avez vous vu les membres de la classe politique française en particulier et occidentale en général, refuser de serrer la main aux SEOUD ? Avez vous vu François Hollande refuser de recevoir l’émir du Bahrein qui pourtant ne va pas de main morte avec son opposition (shiite,bien sûr)?
Voyez la SYRIE , elle est le symbole parfait de cette extraordinaire alliance entre deux conceptions du monde radicalement différentes et qui s’allient pour faire tomber un régime laique, multiconfessionnel et arabe!!!jamais la divergence d’intérêts aussi radicaux n’a accouché d’une si parfaite alliance!!!
Le QATAR et l’ARABIE recrutent à ciel ouvert des mercenaires djihadistes et l’occident soutient l’armée des fantômes autremennt désignée sous le sigle improbable d’ASL. devinez qui gagne à ce jeu là?
Voyez la TURQUIE et l’invraisemblable retournement d’ERDOGAN: qui y comprend quelque chose s’il ne relie pas le tout à ces liens indissolubles entre religion et opposition à l’intérieur de la religion (SUNNITES/SHIITES et ARABES/ NON ARABES MUSULMANS).
Pour l’OCCIDENT le pétrole c’est le carburant qui sert à faire fonctionner l’économie; pour l’occidental moyen, c’est le chauffage et les déplacements interurbains. Pour le musulman c’est la manne de Dieu donnée pour hâter la fin des temps.
J’ai souligné incidemment que cette notion de fin des temps était partagée par les deux autres fondamentalismes religieux monothéistes: le judaïsme et le christianisme.
Concernant le judaïsme la politique de l’actuel gouvernement d’Israel ne peut davantage se comprendre sans prendre en compte l’énorme influence de cette notion de fin des temps dans l’esprit des dirigeants qui dépendent de leur religieux pour leur réelection. Et donc mieux analyser aujourd’hui ce pays et ses errements géostratégiques.
La mosquée d’El AQSA qui se trouve bâtie sur le temple de Salomon , est sapée dans ses fondations pour s’effondrer et permettre ainsi la construction du Temple qui permettra la désignation du Grand Rabin et ainsi permettre l’avenement du Messie. Les guerres perpetuelles d’Israel sont menées par ce grand dessein.
Et enfin les chrétiens fondamentalistes ne sont pas en reste ; les chrétiens sionistes ont leur propre ambassade à Jérusalem d’où ils financent les colonies pour permettre le retour de tous les juifs en terre sainte afin de faciliter l’ARMAGEDON signifiant par la la victoire totale des chrétiens.
Voila le monde est fou, non?
Si tout cela a toujours existé, chacun révant de sa fin du monde à l’aune des évènements historiques du moment; aujourd’hui, dotés pour certains de la force militaire inégalée, pour d’autre d’une fortune colossale tout aussi inégalée et d’une main d’oeuvre mobilisable à la vitesse de nos moyens de communication, Imams, Rabins et Prêtres disposent de pouvoirs politiques à leur merci pour réaliser leurs rêves apocalyptiques; la crise économique anémiant l’intelligence et les capacité de réaction du coprs social, les folies eschatologiques donnent sens au crépuscule de notre civilisation
Je n’ai jamais été aussi longue merci.
Pascal B.
24/10/2012
Question très prosaïque en réponse à l’exégèse (très intéressante) livrée par ZK ... Sachant que la candidature du Qatar pour les JO de 2022 n’a pas été retenue ! En effet les dirigeants qatari qui ont défendu ces dossiers sont bien ces va-t-en-guerre qui font feu de tout bois aux fins de précipiter l’effondrement qu’ils appelleraient donc de leurs voeux ...
Jean-Paul Baquiast
23/10/2012
Nous devons remercier l’auteur(e) de l’information sur la mentalité sunnite dans le conflit du Moyen Orient. Il s’agit d’une explication par les croyances religieuses (en la fin des temps notamment) que les rationalistes occidentaux se refusent à prendre en considération, ce qui est bien dommage.
Jean-Paul Baquiast
23/10/2012
Effectivement, rien ne l’arrête. Le voici maintenant inondant Gaza de dollars, reçu par le Hamas comme Allah lui-même.
Nous attendons votre commentaire, cher PG, avant de tenter de nous faire une opinion nous-mêmes
ZC
23/10/2012
Sans avoir la science stratégique qui est la votre, ni les capacités informatives m’autorisant à répondre de façon pertinente aux interrogations posées par votre article, je me permets de vous apporter quelques reflexions que je tire de ma longue fréquentation du monde arabe et particulièrement du monde sunnite.
Dans la psychologie des dirigeants sunnites, alimentée par les religieux ,la fortune colossale de ceux du golfe et de l’Arabie,qui leur est échue sans qu’ils n’aient “transpiré” pour la créer relève du don de Dieu. Ces dirigeants sont persuadés (à l’instar des fondamentalistes monotheistes) que nous vivons la fin des Temps, (takhir zaman); cette fortune doit donc être mise à la disposition de ce qu’ils pensent être les desseins de Dieu.
Le QATAR n’ambitionne pas de tenir un rôle de leader mondial, selon les codes politiques logiques; il entend peser de tout le poids de sa colossale fortune pour hâter le dessein divin; ils est “cornaqué” par des EL KADARAOUI qui s’opposent dans leur “connaissance” des signes de la fin des temps à celle de certaines tendances sunnites (voir les écrits et vidéos d’IMRAN HUSSEIN) et à celle des Shiites.
La “bataille” de Syrie et les alliances RUSSIE/IRAN/ LIBAN /SYRIE doivent se lire à la lumière de ces temps eschatologiques qui imprègnent la psychologie des acteurs du moyen orient.
Pour EL KADARAOUI, la RUSSIE est l’enemi des musulmans; pour CHEIKH IBRAHIMI et les IMANS de la Mosquée d’EL AQSA, c’est le QATAR et EL KADARAOUI qui sont hors de l’Islam et ses enemis.
Quant à la majorité silencieuse musulmane, fort est celui qui peut dire pour qui elle penche réellement.
Mais une chose est claire, pour cette partie de l’humanité, nous serions entrés dans la fin des temps.
Acet égard, les “victoires” en Afganistan contre les Russes et les Occidentaux est le signe de cette arrivée de la fin des temps, car nul selon eux ne peut expliquer que ces deux geants se soient cassés les dents sur ce territoire, face à des “gueux”.
Ces mêmes gueux, pensent que l’Irak, l’Iran, le Mali sont des dominos qui doivent tomber entre les mains des salafistes pour aider à l’arrivée du pouvoir KALIFAL, annonciateur du retour du Messie.
C’est ce qui explique que le QATAR et l’ARABIE sont les meilleurs alliés de l’Occident qui les aide (pour des motifs radicalement étrangers à ces objectifs), à la réalisation du projet KALIFAL.
L’Occident tenant selon eux le rôle de l’idiot utile, ou pour reprendre un thème qui vous est cher, le rôle de héros maistrien parfait.
Ces deux “marionnettes” aux mains pleines savent où elles vont, je suis moins sur que les tireurs de ficelles à washington et à Paris le savent eux .Une chose est sûre, l’ignorance de ce monde complexe et l’arrogance fondée sur la puissance technologique et scientifique de l’OCCIDENT agit comme un extraordinaire facilitateur de ces projets.
J’en suis parfois ébahie!!!!
Pascal B.
23/10/2012
Le Qatar membre d’office de la francophonie : voici une événement qui a lui seul illustre le non-sens vertigineux et proliférant qui transpire par tous les pores d’un système emporté par les forces dont la logique de son axiologie de base l’a engrossées !
Au bout de cette logique qui devrait le conduire à la phase ultime de son développement : l’effondrement sur lui-même, comme happé dans le trou noir qu’il aura lui-même engendré, poussé dans ses retranchements comme dans une voie sans issue ! Le système est Cerné ;)
Dedef
23/10/2012
Ce texte m’a fait penser à une remarque d’Omar Bongo (de mémoire) : j’attends que quelqu’un m’explique un jour pourquoi mes étudiants me reviennent communistes de Paris et capitalistes de Moscou!
Hédi Dhoukar
22/10/2012
Ces exercices ne sont-ils pas à mettre en relation avec les manuvres étasuniennes dans la région, marquées par d’importants exercices conjoints avec l’armée de l’air israélienne (avec l’Iran en ligne de mire) et par la relève de l’un de leurs porte-avions dans les eaux du Golfe ? Cela paraît plus probable qu’un lien avec les élections aux États-Unis et cela signifierait surtout qu’une attaque contre l’Iran pourrait bien dégénérer et que la Russie s’y prépare.
GEO
22/10/2012
Le texte intégral vaut bien sûr la lecture.
http://www.theatrum-belli.com/archive/2012/10/19/tribune-libre.html#more
La faillite du projet de fusion BAE-EADS fut accueillie par un mélange de déception, de tristesse et de noble fureur par la quasi-totalité des commentaires. Déception et tristesse pour lEurope, supposée être la grande perdante de laffaire, et fureur contre les Etats égoïstes, qui auraient manqué cette superbe occasion rien que pour satisfaire leurs vilains intérêts. En y regardant de plus près, ce poignant récit devient exactement son inverse. LEurope devrait être soulagée davoir reçu une seconde chance avant de se réveiller un jour pour voir son secteur stratégique télécommandé depuis Washington par le duo Pentagone-Maison Blanche. Et le seul reproche que lon puisse faire aux gouvernements (à part leurs mobiles, parfois bien piteux au regard des enjeux), cest quils nont pas été plus fermes.
Distorsions de la vérité
Echec pour lEurope ? En réalité, léquation fut simple. Nous avions dun côté une société, BAE Systems, anciennement British Aerospace, qui sétait tellement investie dans sa carrière doutre-Atlantique que cest le ministre de la Défense de Sa Majesté lui-même (Geoffrey Hoon à lépoque), qui constate à son sujet dès 2003 quelle “nest plus britannique”. De lautre, un EADS dont les dirigeants sont à ce point fascinés par lAmérique et ses éventuels contrats supposés mirifiques, quils répètent à qui veut lentendre quils sont devenus “un bon citoyen américain”. Et, dans cet esprit, essuient, de la part des Etats-Unis, humiliation après humiliation avec un inébranlable sourire. Difficile dimaginer quen additionnant ces deux, on aurait obtenu un “champion européen” de laéronautique et de la défense, autrement dit un support essentiel de notre indépendance. Par ailleurs, les protagonistes nont même pas eu cette prétention. Les deux se présentent comme des leaders “mondiaux” ou “globaux” dans leurs domaines respectifs, et se méfient comme du feu de ladjectif européen, jugé trop risqué du point de vue de leur projet prioritaire qui est la pénétration-conquête du gigantesque marché de défense des Etats-Unis. Or il ny a pas deux façons de le faire. On ny est vraiment admis quaprès avoir levé le soupçon même dune quelconque interférence étrangère (et encore ; il arrive que le seul souvenir dune origine autre quUS suffise pour se retrouver sur la touche), et ayant accepté des règles du jeu garantissant une soumission totale aux intérêts américains. Ou mieux : en devenant, en Europe par exemple, la courroie de transmission de ces mêmes intérêts.
Précisons demblée : que lemprise US sur ses fournisseurs darmement soit telle nest pas un reproche, on parlerait même plutôt dun modèle. Elle nen pose pas moins un problème. Notamment quand il sagit dentreprises à lorigine européennes. Cest-à-dire souvent créées, financés, soutenus à bout de bras pendant des décennies par largent des contribuables-citoyens. Non pas par bonté dâme, et certainement pas pour des raisons mercantiles, mais justement parce quelles sont les dépositaires dune expérience, dun savoir-faire, datouts humains, technologiques et industriels très spécifiques, qui sont comme autant dingrédients indispensables à notre liberté de décision et à notre marge de manuvre autonome. Aussi faudrait-il noter que si les gouvernements européens renoncent à leur droit de regard dans leurs industries stratégiques au profit du secteur privé, ce nest sans doute que provisoirement que lAmérique pourra en profiter. La même logique de lappât du gain qui pousse aujourdhui une entreprise ainsi « normalisée » vers le Pentagone, pourra très bien un jour le conduire vers dautres horizons.
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Limpasse EADS
Sur les traces de BAE, lentreprise européenne se place actuellement aux Etats-Unis au 5e rang des lobbyistes de défense avec 1,4 millions de dollars dépensés depuis le début de lannée 2012, et un total de 3,5 millions lan dernier. Le tout pour réaliser moins quun dixième du chiffre daffaires américain de BAE, et au prix dhumiliations spectaculaires. Comme ce fut la perte du méga-contrat des avions ravitailleurs, début 2011, après de longues années dune épopée tumultueuse, et dans des conditions unanimement qualifiées de “honteuses”. Le ministre français des Affaires européennes est allé jusquà parler d’“affront pour la France et pour lEurope”. Mais rien ny fait. EADS vient dannoncer, début juillet dernier, louverture dun site dassemblage en Alabama pour son avion A320 le même projet quelle avança pour lA330 en cas de succès dans lappel doffres du Pentagone. Cette fois-ci sans poser aucune condition. Au même moment, il se voit recalé par lAIA (lAssociation américaine des industries aérospatiales), dont le président précise : “Nous sommes ici pour représenter les intérêts des Etats-Unis (industrie) et nous ne croyons pas quil soit approprié pour des gouvernements étrangers dutiliser lAIA pour faire du lobbying auprès du nôtre”.
Pourtant, EADS na pas ménagé ses efforts pour faire oublier ses origines européennes, et la présence dEtats en son sein. Depuis 2004, date de la mise en place de sa filiale US sous lappellation EADS North America, la compagnie ne cesse de multiplier les démarches pour peaufiner son profil et accroître son “empreinte” outre-Atlantique. Le patron de la nouvelle unité annonce, dès le premier jour, quils ont lintention de “se créer une citoyenneté US”, et la société procède à lembauchage massif de lobbyistes, de capitaines dindustrie et de hauts gradés à la retraite. Et ce avec un si bon flair que lactuel directeur général/président du conseil dadministration, Sean OKeefe, est pressenti comme un des candidats possibles au poste de Secrétaire à la Défense sous une éventuelle présidence Romney.
Bien évidemment, la filiale nord-américaine a signé un SSA comme il se doit, mis en place tous les cloisonnements nécessaires, et appris à vivre avec toutes les contraintes ITAR. Surtout, EADS dans son ensemble a développé le même réflexe dalignement qui est la marque de fabrique des compagnies dont une ou plusieurs unités font affaire avec le Pentagone à la différence près quil lapplique déjà pour la promesse même de pouvoir figurer dans la course aux contrats. Ainsi, sur le même dossier épineux de la levée de lembargo européen contre Pékin en 2005, le coprésident allemand dEADS a son propre mot à dire : “Même si lUE décide de lever lembargo, en tant quentreprise nous devrons suivre notre propre politique. Nous sommes très conscients de nos intérêts. Et nous sommes fermement décidés à faire une offre très attractive à lU.S. Air Force pour le renouvellement de sa flotte davions ravitailleurs, et à nous établir sur le marché de défense américain, le plus grand au monde. Les menaces américaines de cesser tous les transferts et exportations de technologies vers lEurope montrent clairement que nous devons tenir compte des Etats-Unis pour tout ce qui touche à la Chine et à Taiwan. Nous sommes vulnérables et dépendants”.
Arrêtons-nous un instant. De telles déclarations ont pour conséquence immédiate que, sur un dossier crucial dans nos relations avec un acteur géopolitique de premier rang, lEurope perd la face. Et ceci na rien à voir avec ce que lon pense de lutilité, de la légitimité ou de lefficacité de lembargo, cest simplement une question de crédibilité. Il est pour le moins consternant de voir lune de nos entreprises stratégiques se déclarer demblée prête à se désolidariser dune décision politique si elle la trouve contraire aux vux de lAmérique. A force de désengagements des Etats et de fuite vers une hypothétique expansion outre-Atlantique, nous nous mettons à la merci de menaces, pressions et chantages. Or des pressions, il y en a.
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Dernières précisions
Il convient dajouter deux observations à propos de lex-plan de fusion BAE-EADS. La première concerne le contexte, la seconde se réfère à la façon de faire. Il est dabord vrai que, sur le papier, le projet apparaissait comme le point daboutissement dun processus d“européanisation” lancé par les gouvernements quinze ans auparavant. En effet, le traité dAmsterdam de 1997 fut le premier texte UE à prévoir explicitement une coopération en matière darmement, en appui de la mise en place, encore hypothétique, dune Europe de la défense. Et cest à la fin de cette même année 1997, le 9 décembre, que la France, le Royaume-Uni et lAllemagne ont publié une déclaration conjointe pour dire quils “partagent un intérêt politique et économique essentiel à ce que lEurope dispose dune industrie aérospatiale et délectronique de défense efficace et compétitive”. Lun des objectifs de la réorganisation-intégration annoncée fut de “garantir que lEurope joue pleinement son rôle dans sa propre défense”. En ce sens, cette déclaration doit être considérée comme le précurseur de celle de Saint-Malo, co-signée par Londres et Paris un an plus tard (et reprise par les Quinze de lUE au sommet de Helsinki en juin 1999) qui lança la défense européenne sur de toute nouvelles bases. Non plus à lintérieur de lOTAN (ce que prétendait faire à lépoque le fameux IESD ou Identité européenne de sécurité et de défense), mais à lextérieur de lAlliance.
La naissance de cette PESD (Politique européenne de sécurité et de défense) sous lenseigne de lUE marquait, une fois nest pas coutume, un vrai changement de paradigme. Au point de provoquer, malgré toutes les précautions dusage dont on entourait la “petite”, un déluge de réactions hystériques de la part des analystes/commentateurs euro-atlantistes. Et un flot continu de menaces et de mises en garde venant de Washington, où sinstalla immédiatement la panique. Hélas, les choses ont beaucoup changé depuis. Si les Américains ne sindignent plus en entendant parler de PESD/PSDC (cest ainsi que le traité de Lisbonne lavait rebaptisée), et paraissent même soutenir lidée, cest quelle a été, en cours de route, profondément dénaturée. Elle a évolué dans un sens (toujours souhaité par les Britanniques, il faut le dire) où elle ne risque plus de déranger daucune manière lemprise US sur lEurope. Tant et si bien que des experts de plus en plus nombreux recommencent ces jours-ci de parler dIESD, prônent un re-transfert de la défense européenne sous les ailes de lOTAN, et ne dédaignent pas dévoquer une sorte de fusion entre la PSDC et lAlliance. Loin dêtre donc dans la droite ligne des projets dil y a quinze ans, le plan BAE-EADS se serait donc plutôt inscrit dans ces tentatives de réatlantisation de notre défense.
Finalement une dernière remarque, celle-ci au sujet de la fuite. Il semblerait, en effet, que les positions “obstructionnistes” des Etats ne se soient vraiment durcies quaprès les ébruitements sur lexistence des pourparlers. Que se serait-il passé si
? On ne le saura sans doute jamais. Mais une chose est certaine : il aurait été beaucoup plus commode pour les protagonistes de conduire lopération de manière discrète, pour ne pas dire secrète, que de voir les gouvernements obligés à étaler leurs divergences et leur propension à labdication sur la place publique. Dans tous les cas, ce serait réconfortant de croire quun ou plusieurs hauts fonctionnaires français ayant encore le sens de lEtat, le souvenir de la notion de souveraineté et de son lien avec la démocratie en particulier naient pas été complètement étrangers à la divulgation de laffaire. Cest du moins ce que lon espère. Car trop souvent, des dossiers darmement pourtant cruciaux du point de vue de leur implication politico-stratégique sont dissimulés ou présentés à la va-vite à lopinion publique, sous prétexte quils seraient trop techniques. La seule raison pour laquelle ce nétait pas le cas cette fois, cest que les média, alertées par la fuite, furent attirées par la dimension quantitative de la fusion proposée (visant à créer le futur numéro un mondial du secteur, avec 78 milliards deuros de chiffre daffaires). Lenseignement que peuvent en tirer les promoteurs-sympathisants du projet, cest quau lieu dun grand coup de trahison, il vaut mieux continuer à procéder par petits abandons successifs ce quils font déjà jour après jour, dans limpunité que leur procure lignorance, lindifférence, voire la complicité dune grande partie de lélite politico-médiatique.
Hajnalka VINCZE, pour Theatrum Belli
GEO
22/10/2012
http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/10/21/retour-de-voyage-dans-la-vie-en-morose/
Dans la campagne présidentielle, mélenchon s’était déjà singularisé par la hauteur de ses vues concernant la défense. Il n’a pas tout oublié.
(.....)
Peut-être vous souvenez vous que jai tiré la sonnette dalarme sur ce blog à propos du projet de fusion entre EADS et BAE. Il y avait très peu de commentaires dans la presse sur ce sujet pourtant vital pour notre industrie. Et encore plus pour notre indépendance. Mais ce projet na jamais été traité que sous son angle commercial et financier et jamais dans sa dimension stratégique et politique. Il a dailleurs été annoncé dans lindifférence du gouvernement, alors que lEtat français est un des principaux actionnaires dEADS. Pourtant le projet portait un penchant beaucoup plus transatlantique queuropéen. Car le britannique BAE est dores et déjà un groupe fortement intégré au complexe militaro-industriel états-unien. Il possède des filiales aux USA. Et il participe directement au développement du nouvel avion de combat des USA, le F35, qui a vocation à remplacer le F16, lavion militaire le plus vendu de lhistoire. Cela isolerait un peu plus le programme français Rafale en Europe. Pour ce qui est de lindustrie de défense, cette fusion enterrerait donc toute velléité dindépendance européenne face aux USA. Quant à laéronautique civile, BAE ny a pas laissé de bons souvenirs. Lors de la constitution dEADS en 1998, BAE avait en effet fait lacquisition de 20 % dans Airbus après avoir renoncé à intégrer EADS en tant que tel. Avant de se débarrasser de cette participation en 2006, contribuant directement aux difficultés financières dAirbus. Fort heureusement le projet a capoté. Mais du fait des français. Le nouveau gouvernement sen est absolument désintéressé. Le ministre du développement productif regardait ailleurs. Il faut dire que cest une tradition en la matière que cet abandon. Sous le gouvernement Jospin, lindépassable Dominique Strauss-Kahn avait accepté que létat abandonne ses droits de vote et confie la gestion de sa participation de 15 % dans lentreprise au sieur Lagardère. Et ça parce que les Allemands avaient hurlé au loup contre la présence de lEtat. Lesquels Allemands semblent avoir changé leur fusil dépaule et veulent à présent acheter à partir de la banque publique KFM les parts que possède lentreprise Daimler. Cette fois-ci encore lEtat est resté sans voix devant ce qui se tramait. François Hollande a pris son air des grands jours pour déclarer que tout ce nouveau Monopoly avec les Anglos-saxons relevait de « la décision des entreprises concernées ». On ne peut dire pire bêtise sur laffaire. En tout cas sil navait fallu que compter sur Hollande, les britanniques auraient pu se frotter les mains. En effet avec la fusion, ils auraient disposé de 40 % des parts de la nouvelle société alors quEADS aurait représenté 70 % du chiffre daffaire et 90 % du carnet de commande ! En réalité personne na dû lui dire, pas davantage quà ce pauvre Ayrault, qui est censé sen soucier, ni à ce malheureux Montebourg qui est chargé de sen occuper que sur ce dossier se jouait lavenir de notre avenir industriel et un bon morceau de lindustrie aéronautique. Voici une idée pour eux, en supposant quils sintéressent à quelque chose de laéronautique. Puisque lEtat espagnol va entrer au capital et puisque lEtat allemand va augmenter sa participation pourquoi ne pas racheter ses part à monsieur Lagardère qui dit vouloir sen aller depuis longtemps. Un groupe public français à 50,45 % est à portée de main. Quen dis le sieur Jouyet ? Canard boîteux, investissement stratégique ? Dire que ce sont de tels personnages qui président à nos destins ! En fait, le nouveau président se révèlent tout à fait « normal » pour un gouvernement de lEurope actuelle : sans ambition ni vue générale, abandonné aux arguties des prétendus experts et aux vautours qui les accompagnent.
(......)
Michel Filippi
21/10/2012
J’ai été touché en vous llisant, intimement. Et cela m’a rappelé Stefan Zweig. Est-ce l’analyse qui fait prendre conscience d’un monde qui peut s’écrouler ou le fait de le vire cet écroulement dans son âme, dans son existence—ou de l’avoir vécu déjà une première fois—qui (nous) rend plus sensible aux écroulements à venir?
L’analyse est-elle suffisante pour faire de nous de bons observateurs crédibles ou faut-il en être déjà passé par là et plus d’une fois pour être cet observateur? Karl Kraus aussi est rappelé. Vous le rappelez me semble-t-il.
Je pense aussi que dans l’écroulement des mondes, à l’instant où nous le percevons, nous percevons aussi le ou les mondes en devenir que ces mondes portent en eux et sur la trajectoire desquels nous sommes déjà pris. Or si le monde s’écourle n’allons-nous pas être comme des morts-vivants physiquement pris dans le monde qui vient—ou dans l’écroulement—et, existentiellement pris dans un ou des mondes non-advenus. Et là je ne fais que reprendre Pasternak.
Voilà mon commentaire n’est pas politique mais philosophique.
Cordialement
Bleik
21/10/2012
Bonjour,
je pense qu’il serait instructif pour les visiteurs de defensa.org d’avoir un aperçu des charges que nécessite la maintenance de votre site (sans rentrer dans trop de détails évidemment).
Cela pourrait aussi avoir comme effet de “motiver” d’éventuels donateurs.
Cordialement,
olivier taurisson
20/10/2012
A lire pour partage d’informations l’article de COMMENT EXPLIQUER LE COMPORTEMENT SUICIDAIRE DU MONDE DE LA FINANCE ?, par Nadj Popi
20 octobre 2012 sur le blog de Paul Jorion
René M
20/10/2012
La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil (René Char)
Il est vrai que le genre d’idées qui semble animer Philippe Grasset dans ce billet me traverse aussi l’esprit avec insistance depuis quelques années, et à vrai dire depuis mon enfance même où, témoin de la seconde guerre mondiale avec déjà son cortège de Déchaînements et de déstructuration, et en même temps imprégné de la première( G. mondiale) par les récits des tranchées fait par mon père et par mes oncles, ou leurs amis de tragédie, cette génération en effet ne pouvait faire autrement qu’exprimer sa stupeur de ces années dès que l’occasion s’en présentait, c’était LA chose de leur vie et les repas de famille leur en donnait des occasions…. !
Attention ! C’est du lourd là , dans cette chronique du 19 courant.
Si vous lisez :
“Ils vivent cette époque tragique, pour eux-mêmes parce quil le faut, également pour le reste, pour ceux qui les ont précédés et qui nont pas pu savoir, pour ceux qui les accompagnent comme des ombres et refusent de savoir ; ils vivent pour eux-mêmes et pour tous à la fois, individuellement et collectivement, le temps de la Fin des Temps. “
“Comme ceci que nous sommes tous touchés, frappés, secoués par cet ouragan immense de lHistoire qui hurle sa fureur sacrée, qui se déchaîne, qui mugit parce que lHistoire est entrée dans sa résolution finale, de sopposer, et de vaincre, dune façon ou lautre, la Matière déchaînée qui menace de nous emporter. “
“Nous allons donc voir des choses extraordinaires, si nous avons la présence desprit douvrir les yeux “
Alors le titre du récent film d’A. Raisnais me trotte en tête. “VOUS N’AVEZ ENCORE RIEN VU ! ”
Et en attendant puisque l’objet du billet c’est la situation des donations mensuelles à Dedefensa même si le rapprochement est jugé grotesque par l’auteur dans son post scriptum, je me fais le raisonnement suivant : Je viens de me désabonner de Médiapart après des mois de fidélité, suite à déception, Médiapart ne me semblant plus mériter ma participation .
Par ailleurs d’anciens billets de la chronique dite “du 19 courant ” ou d’autres textes nous ayant permis d’avoir une petite idée de l’importance numérique du lectorat de ce site (dedefensa), je vais donc verser les sommes qui allait avant à Médiapart à Dedefensa par exemple en versements trimestriels. Pour peu que d’autres agissent de même pour leurs propres raisons qui peuvent êtres diverses, ou d’une manière qui y ressemble. Les petits ruisseaux etc…
Ceci étant dit, je viens de lire Marc Gébelin qui m’a précédé en réagissant à ce billet de Ph. G, si je le suis dans les débuts de son commentaire ce n’est plus le cas dans le dernier tiers environ de son développement.
Léon Chibolet
20/10/2012
Selon Fabius, (celui qui souhaite la mort d’Assad), “il faut que les pilotes syriens volent plus haut” avouant ainsi, par pure forfanterie (c’est le genre) que la France envoie des armes antiaériennes aux miliciens qataris, saoudiens, Lybiens ...alors que lui-mêmel annonçait officiellement la fin de ces livraisons.
Je souhaite de tout coeur que vos analyses se révèlent juste et
qu’Erdogan et Cie engagent leur pays dans une route plus droite. Ce serait alors une petite lueur d’espoir liée à l’abandon progressif des pervers européens et U.S.
Je pense quant à moi que l’une des réponses des pseudos- musulmans de la péninsule arabique face à des changements aussi profonds de la Turquie, consiste à allumer les feux de la discorde au Liban. Ainsi en est-il des propos du petit Hariri en soutien de la France et ses alliés européens
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