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Le QATAR ET LE FOOT

Article lié : Notes sur un “monstrueux avatar” de la postmodernité

ZC

  24/10/2012

Il n’y a rien de paradoxal dans ce que je dis de la psychologie des dirigeants sunnites cornaqués par leur guides spirituels et les projets footbalistiques Qataris.
Tout d’abord le Qatar veut donner à l’Occident une image politiquement correcte; il investit dans le sport le plus viril qui soit et qui ne remet pas en cause la trame fondamentale et fondamentaliste de son projet.
Il en tirera des bénéfices sonnant et trébuchants pour continuer de financer les djihadistes qui sont ses “blackwater” à lui.
Cette notion de fin du monde (takhir zaman) n’est pas pour le croyant fondamentaliste sunnite la fin du monde, mais la fin de ce monde tel qu’il est organisé dans sa diversité et ses contradictions.
Le QATAR, l’ARABIE et leurs serviteurs entendent au contraire profiter pleinement de l’avènement du KALIFAT.
Vous relèverez qu’aucun de ces Etats si bien vus de nos dirigeants ne concède la moindre parcelle de leur vision du monde(confère à ce sujet leur position sur la place et le rôle des femmes)
Seule les biens matériels utiles ,conçus et fabriqués par l’OCCIDENT, les interesse.
Cela ne veut pas dire que cette démarche est unanimement suivie par les musulmans sunnites; eux mêmes sont extrêmement divers et partagés selon leurs pays , leur culture et leurs centres d’intérêts.

Acet égard vous noterez les luttes d’influences entre dirigeants religieux shiite et sunnites selon le degré de resistance des dirigeants politiques à l’arc altantico/sioniste.

Mais par les moyens financiers colossaux que ces deux pays dégagent et avec l’aide maistrienne et bienfaitrice de l’occident dans la conduite de leur projet, peu de monde leur résiste.
Avez vous vu les membres de la classe politique française en particulier et occidentale en général, refuser de serrer la main aux SEOUD ? Avez vous vu François Hollande refuser de recevoir l’émir du Bahrein qui pourtant ne va pas de main morte avec son opposition (shiite,bien sûr)?

Voyez la SYRIE , elle est le symbole parfait de cette extraordinaire alliance entre deux conceptions du monde radicalement différentes et qui s’allient pour faire tomber un régime laique, multiconfessionnel et arabe!!!jamais la divergence d’intérêts aussi radicaux n’a accouché d’une si parfaite alliance!!!
Le QATAR et l’ARABIE recrutent à ciel ouvert des mercenaires djihadistes et l’occident soutient l’armée des fantômes autremennt désignée sous le sigle improbable d’ASL. devinez qui gagne à ce jeu là?
Voyez la TURQUIE et l’invraisemblable retournement d’ERDOGAN: qui y comprend quelque chose s’il ne relie pas le tout à ces liens indissolubles entre religion et opposition à l’intérieur de la religion (SUNNITES/SHIITES et ARABES/ NON ARABES MUSULMANS).
Pour l’OCCIDENT le pétrole c’est le carburant qui sert à faire fonctionner l’économie; pour l’occidental moyen, c’est le chauffage et les déplacements interurbains. Pour le musulman c’est la manne de Dieu donnée pour hâter la fin des temps.
J’ai souligné incidemment que cette notion de fin des temps était partagée par les deux autres fondamentalismes religieux monothéistes: le judaïsme et le christianisme.
Concernant le judaïsme la politique de l’actuel gouvernement d’Israel ne peut davantage se comprendre sans prendre en compte l’énorme influence de cette notion de fin des temps dans l’esprit des dirigeants qui dépendent de leur religieux pour leur réelection. Et donc mieux analyser aujourd’hui ce pays et ses errements géostratégiques.
La mosquée d’El AQSA qui se trouve bâtie sur le temple de Salomon , est sapée dans ses fondations pour s’effondrer et permettre ainsi la construction du Temple qui permettra la désignation du Grand Rabin et ainsi permettre l’avenement du Messie. Les guerres perpetuelles d’Israel sont menées par ce grand dessein.
Et enfin les chrétiens fondamentalistes ne sont pas en reste ; les chrétiens sionistes ont leur propre ambassade à Jérusalem d’où ils financent les colonies pour permettre le retour de tous les juifs en terre sainte afin de faciliter l’ARMAGEDON signifiant par la la victoire totale des chrétiens.
Voila le monde est fou, non?
Si tout cela a toujours existé, chacun révant de sa fin du monde à l’aune des évènements historiques du moment; aujourd’hui, dotés pour certains de la force militaire inégalée, pour d’autre d’une fortune colossale tout aussi inégalée et d’une main d’oeuvre mobilisable à la vitesse de nos moyens de communication, Imams, Rabins et Prêtres disposent de pouvoirs politiques à leur merci pour réaliser leurs rêves apocalyptiques; la crise économique anémiant l’intelligence et les capacité de réaction du coprs social, les folies eschatologiques donnent sens au crépuscule de notre civilisation
Je n’ai jamais été aussi longue merci.

Pourquoi vouloir organiser coupe du monde de foot et autres JO si on entend hâter la fin des Temps ?

Article lié : Notes sur un “monstrueux avatar” de la postmodernité

Pascal B.

  24/10/2012

Question très prosaïque en réponse à l’exégèse (très intéressante) livrée par ZK ... Sachant que la candidature du Qatar pour les JO de 2022 n’a pas été retenue ! En effet les dirigeants qatari qui ont défendu ces dossiers sont bien ces va-t-en-guerre qui font feu de tout bois aux fins de précipiter l’effondrement qu’ils appelleraient donc de leurs voeux ...

Une analyse remarquable

Article lié : Notes sur un “monstrueux avatar” de la postmodernité

Jean-Paul Baquiast

  23/10/2012

Nous devons remercier l’auteur(e) de l’information sur la mentalité sunnite dans le conflit du Moyen Orient. Il s’agit d’une explication par les croyances religieuses (en la fin des temps notamment) que les rationalistes occidentaux se refusent à prendre en considération, ce qui est bien dommage.

la Qatar maintenant sauveur de Gaza

Article lié : Notes sur un “monstrueux avatar” de la postmodernité

Jean-Paul Baquiast

  23/10/2012

Effectivement, rien ne l’arrête. Le voici maintenant inondant Gaza de dollars, reçu par le Hamas comme Allah lui-même.
Nous attendons votre commentaire, cher PG,  avant de tenter de nous faire une opinion nous-mêmes

QATAR KAGUEMUSHA OU L OMBRE DU GUERRIER

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ZC

  23/10/2012

Sans avoir la science stratégique qui est la votre, ni les capacités informatives m’autorisant à répondre de façon pertinente aux interrogations posées par votre article, je me permets de vous apporter quelques reflexions que je tire de ma longue fréquentation du monde arabe et particulièrement du monde sunnite.

Dans la psychologie des dirigeants sunnites, alimentée par les religieux ,la fortune colossale de ceux du golfe et de l’Arabie,qui leur est échue sans qu’ils n’aient “transpiré” pour la créer relève du don de Dieu. Ces dirigeants sont persuadés (à l’instar des fondamentalistes monotheistes) que nous vivons la fin des Temps, (takhir zaman); cette fortune doit donc être mise à la disposition de ce qu’ils pensent être les desseins de Dieu.
Le QATAR n’ambitionne pas de tenir un rôle de leader mondial, selon les codes politiques logiques; il entend peser de tout le poids de sa colossale fortune pour hâter le dessein divin; ils est “cornaqué” par des EL KADARAOUI qui s’opposent dans leur “connaissance” des signes de la fin des temps à celle de certaines tendances sunnites (voir les écrits et vidéos d’IMRAN HUSSEIN) et à celle des Shiites.
La “bataille” de Syrie et les alliances RUSSIE/IRAN/ LIBAN /SYRIE doivent se lire à la lumière de ces temps eschatologiques qui imprègnent la psychologie des acteurs du moyen orient.
Pour EL KADARAOUI, la RUSSIE est l’enemi des musulmans; pour CHEIKH IBRAHIMI et les IMANS de la Mosquée d’EL AQSA, c’est le QATAR et EL KADARAOUI qui sont hors de l’Islam et ses enemis.
Quant à la majorité silencieuse musulmane, fort est celui qui peut dire pour qui elle penche réellement.
Mais une chose est claire, pour cette partie de l’humanité, nous serions entrés dans la fin des temps.
Acet égard, les “victoires” en Afganistan contre les Russes et les Occidentaux est le signe de cette arrivée de la fin des temps, car nul selon eux ne peut expliquer que ces deux geants se soient cassés les dents sur ce territoire, face à des “gueux”.
Ces mêmes gueux, pensent que l’Irak, l’Iran, le Mali sont des dominos qui doivent tomber entre les mains des salafistes pour aider à l’arrivée du pouvoir KALIFAL, annonciateur du retour du Messie.
C’est ce qui explique que le QATAR et l’ARABIE sont les meilleurs alliés de l’Occident qui les aide (pour des motifs radicalement étrangers à ces objectifs), à la réalisation du projet KALIFAL.
L’Occident tenant selon eux le rôle de l’idiot utile, ou pour reprendre un thème qui vous est cher, le rôle de héros maistrien parfait.
Ces deux “marionnettes”  aux mains pleines savent où elles vont, je suis moins sur que les tireurs de ficelles à washington et à Paris le savent eux .Une chose est sûre, l’ignorance de ce monde complexe et l’arrogance fondée sur la puissance technologique et scientifique de l’OCCIDENT agit comme un extraordinaire facilitateur de ces projets.
J’en suis parfois ébahie!!!!

Le Qatar et la francophonie : nouveau raffinement allégorique d'un système Cerné au bord du trou !

Article lié : Notes sur un “monstrueux avatar” de la postmodernité

Pascal B.

  23/10/2012

Le Qatar membre d’office de la francophonie : voici une événement qui a lui seul illustre le non-sens vertigineux et proliférant qui transpire par tous les pores d’un système emporté par les forces dont la logique de son axiologie de base l’a engrossées !

Au bout de cette logique qui devrait le conduire à la phase ultime de son développement : l’effondrement sur lui-même, comme happé dans le trou noir qu’il aura lui-même engendré, poussé dans ses retranchements comme dans une voie sans issue ! Le système est Cerné ;)

Formation universitaire US à l'antiaméricanisme

Article lié : Brahimi pris sur le vif

Dedef

  23/10/2012

Ce texte m’a fait penser à une remarque d’Omar Bongo (de mémoire) : j’attends que quelqu’un m’explique un jour pourquoi mes étudiants me reviennent communistes de Paris et capitalistes de Moscou!

La relation

Article lié : Pour info : Poutine et la Russie sont diablement sérieux

Hédi Dhoukar

  22/10/2012

Ces exercices ne sont-ils pas à mettre en relation avec les manœuvres étasuniennes dans la région, marquées par d’importants exercices conjoints avec l’armée de l’air israélienne (avec l’Iran en ligne de mire) et par la relève de l’un de leurs porte-avions dans les eaux du Golfe ? Cela paraît plus probable qu’un lien avec les élections aux États-Unis et cela signifierait surtout qu’une attaque contre l’Iran pourrait bien dégénérer et que la Russie s’y prépare.

vincze exerce son droit de suite.

Article lié : Notes sur une fusion-entropisation

GEO

  22/10/2012

Le texte intégral vaut bien sûr la lecture.

http://www.theatrum-belli.com/archive/2012/10/19/tribune-libre.html#more

La faillite du projet de fusion BAE-EADS fut accueillie par un mélange de déception, de tristesse et de noble fureur par la quasi-totalité des commentaires. Déception et tristesse pour l’Europe, supposée être la grande perdante de l’affaire, et fureur contre les Etats égoïstes, qui auraient manqué cette superbe occasion rien que pour satisfaire leurs vilains intérêts. En y regardant de plus près, ce poignant récit devient exactement son inverse. L’Europe devrait être soulagée d’avoir reçu une seconde chance avant de se réveiller un jour pour voir son secteur stratégique télécommandé depuis Washington par le duo Pentagone-Maison Blanche. Et le seul reproche que l’on puisse faire aux gouvernements (à part leurs mobiles, parfois bien piteux au regard des enjeux), c’est qu’ils n’ont pas été plus fermes. 

Distorsions de la vérité
Echec pour l’Europe ? En réalité, l’équation fut simple. Nous avions d’un côté une société, BAE Systems, anciennement British Aerospace, qui s’était tellement investie dans sa carrière d’outre-Atlantique que c’est le ministre de la Défense de Sa Majesté lui-même (Geoffrey Hoon à l’époque), qui constate à son sujet dès 2003 qu’elle “n’est plus britannique”. De l’autre, un EADS dont les dirigeants sont à ce point fascinés par l’Amérique et ses éventuels contrats supposés mirifiques, qu’ils répètent à qui veut l’entendre qu’ils sont devenus “un bon citoyen américain”. Et, dans cet esprit, essuient, de la part des Etats-Unis, humiliation après humiliation avec un inébranlable sourire. Difficile d’imaginer qu’en additionnant ces deux, on aurait obtenu un “champion européen” de l’aéronautique et de la défense, autrement dit un support essentiel de notre indépendance. Par ailleurs, les protagonistes n’ont même pas eu cette prétention. Les deux se présentent comme des leaders “mondiaux” ou “globaux” dans leurs domaines respectifs, et se méfient comme du feu de l’adjectif européen, jugé trop risqué du point de vue de leur projet prioritaire qui est la pénétration-conquête du gigantesque marché de défense des Etats-Unis. Or il n’y a pas deux façons de le faire. On n’y est vraiment admis qu’après avoir levé le soupçon même d’une quelconque interférence étrangère (et encore ; il arrive que le seul souvenir d’une origine autre qu’US suffise pour se retrouver sur la touche), et ayant accepté des règles du jeu garantissant une soumission totale aux intérêts américains. Ou mieux : en devenant, en Europe par exemple, la courroie de transmission de ces mêmes intérêts.

Précisons d’emblée : que l’emprise US sur ses fournisseurs d’armement soit telle n’est pas un reproche, on parlerait même plutôt d’un modèle. Elle n’en pose pas moins un problème. Notamment quand il s’agit d’entreprises à l’origine européennes. C’est-à-dire souvent créées, financés, soutenus à bout de bras pendant des décennies par l’argent des contribuables-citoyens. Non pas par bonté d’âme, et certainement pas pour des raisons mercantiles, mais justement parce qu’elles sont les dépositaires d’une expérience, d’un savoir-faire, d’atouts humains, technologiques et industriels très spécifiques, qui sont comme autant d’ingrédients indispensables à notre liberté de décision et à notre marge de manœuvre autonome. Aussi faudrait-il noter que si les gouvernements européens renoncent à leur droit de regard dans leurs industries stratégiques au profit du secteur privé, ce n’est sans doute que provisoirement que l’Amérique pourra en profiter. La même logique de l’appât du gain qui pousse aujourd’hui une entreprise ainsi « normalisée » vers le Pentagone, pourra très bien un jour le conduire vers d’autres horizons.
(........)
L’impasse EADS
Sur les traces de BAE, l’entreprise européenne se place actuellement aux Etats-Unis au 5e rang des lobbyistes de défense – avec 1,4 millions de dollars dépensés depuis le début de l’année 2012, et un total de 3,5 millions l’an dernier. Le tout pour réaliser moins qu’un dixième du chiffre d’affaires américain de BAE, et au prix d’humiliations spectaculaires. Comme ce fut la perte du méga-contrat des avions ravitailleurs, début 2011, après de longues années d’une épopée tumultueuse, et dans des conditions unanimement qualifiées de “honteuses”. Le ministre français des Affaires européennes est allé jusqu’à parler d’“affront pour la France et pour l’Europe”. Mais rien n’y fait. EADS vient d’annoncer, début juillet dernier, l’ouverture d’un site d’assemblage en Alabama pour son avion A320 – le même projet qu’elle avança pour l’A330 en cas de succès dans l’appel d’offres du Pentagone. Cette fois-ci sans poser aucune condition. Au même moment, il se voit recalé par l’AIA (l’Association américaine des industries aérospatiales), dont le président précise : “Nous sommes ici pour représenter les intérêts des Etats-Unis (industrie) et nous ne croyons pas qu’il soit approprié pour des gouvernements étrangers d’utiliser l’AIA pour faire du lobbying auprès du nôtre”.
Pourtant, EADS n’a pas ménagé ses efforts pour faire oublier ses origines européennes, et la présence d’Etats en son sein. Depuis 2004, date de la mise en place de sa filiale US sous l’appellation EADS North America, la compagnie ne cesse de multiplier les démarches pour peaufiner son profil et accroître son “empreinte” outre-Atlantique. Le patron de la nouvelle unité annonce, dès le premier jour, qu’ils ont l’intention de “se créer une citoyenneté US”, et la société procède à l’embauchage massif de lobbyistes, de capitaines d’industrie et de hauts gradés à la retraite. Et ce avec un si bon flair que l’actuel directeur général/président du conseil d’administration, Sean O’Keefe, est pressenti comme un des candidats possibles au poste de Secrétaire à la Défense sous une éventuelle présidence Romney.
Bien évidemment, la filiale nord-américaine a signé un SSA comme il se doit, mis en place tous les cloisonnements nécessaires, et appris à vivre avec toutes les contraintes ITAR. Surtout, EADS dans son ensemble a développé le même réflexe d’alignement qui est la marque de fabrique des compagnies dont une ou plusieurs unités font affaire avec le Pentagone – à la différence près qu’il l’applique déjà pour la promesse même de pouvoir figurer dans la course aux contrats. Ainsi, sur le même dossier épineux de la levée de l’embargo européen contre Pékin en 2005, le coprésident allemand d’EADS a son propre mot à dire : “Même si l’UE décide de lever l’embargo, en tant qu’entreprise nous devrons suivre notre propre politique. Nous sommes très conscients de nos intérêts. Et nous sommes fermement décidés à faire une offre très attractive à l’U.S. Air Force pour le renouvellement de sa flotte d’avions ravitailleurs, et à nous établir sur le marché de défense américain, le plus grand au monde. Les menaces américaines de cesser tous les transferts et exportations de technologies vers l’Europe montrent clairement que nous devons tenir compte des Etats-Unis pour tout ce qui touche à la Chine et à Taiwan. Nous sommes vulnérables et dépendants”.
Arrêtons-nous un instant. De telles déclarations ont pour conséquence immédiate que, sur un dossier crucial dans nos relations avec un acteur géopolitique de premier rang, l’Europe perd la face. Et ceci n’a rien à voir avec ce que l’on pense de l’utilité, de la légitimité ou de l’efficacité de l’embargo, c’est simplement une question de crédibilité. Il est pour le moins consternant de voir l’une de nos entreprises stratégiques se déclarer d’emblée prête à se désolidariser d’une décision politique si elle la trouve contraire aux vœux de l’Amérique. A force de désengagements des Etats et de fuite vers une hypothétique expansion outre-Atlantique, nous nous mettons à la merci de menaces, pressions et chantages. Or des pressions, il y en a.

(.............)
Dernières précisions
Il convient d’ajouter deux observations à propos de l’ex-plan de fusion BAE-EADS. La première concerne le contexte, la seconde se réfère à la façon de faire. Il est d’abord vrai que, sur le papier, le projet apparaissait comme le point d’aboutissement d’un processus d’“européanisation” lancé par les gouvernements quinze ans auparavant. En effet, le traité d’Amsterdam de 1997 fut le premier texte UE à prévoir explicitement une coopération en matière d’armement, en appui de la mise en place, encore hypothétique, d’une Europe de la défense. Et c’est à la fin de cette même année 1997, le 9 décembre, que la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont publié une déclaration conjointe pour dire qu’ils “partagent un intérêt politique et économique essentiel à ce que l’Europe dispose d’une industrie aérospatiale et d’électronique de défense efficace et compétitive”. L’un des objectifs de la réorganisation-intégration annoncée fut de “garantir que l’Europe joue pleinement son rôle dans sa propre défense”. En ce sens, cette déclaration doit être considérée comme le précurseur de celle de Saint-Malo, co-signée par Londres et Paris un an plus tard (et reprise par les Quinze de l’UE au sommet de Helsinki en juin 1999) qui lança la défense européenne sur de toute nouvelles bases. Non plus à l’intérieur de l’OTAN (ce que prétendait faire à l’époque le fameux IESD ou Identité européenne de sécurité et de défense), mais à l’extérieur de l’Alliance.
La naissance de cette PESD (Politique européenne de sécurité et de défense) sous l’enseigne de l’UE marquait, une fois n’est pas coutume, un vrai changement de paradigme. Au point de provoquer, malgré toutes les précautions d’usage dont on entourait la “petite”, un déluge de réactions hystériques de la part des analystes/commentateurs euro-atlantistes. Et un flot continu de menaces et de mises en garde venant de Washington, où s’installa immédiatement la panique. Hélas, les choses ont beaucoup changé depuis. Si les Américains ne s’indignent plus en entendant parler de PESD/PSDC (c’est ainsi que le traité de Lisbonne l’avait rebaptisée), et paraissent même soutenir l’idée, c’est qu’elle a été, en cours de route, profondément dénaturée. Elle a évolué dans un sens (toujours souhaité par les Britanniques, il faut le dire) où elle ne risque plus de déranger d’aucune manière l’emprise US sur l’Europe. Tant et si bien que des experts de plus en plus nombreux recommencent ces jours-ci de parler d’IESD, prônent un re-transfert de la défense européenne sous les ailes de l’OTAN, et ne dédaignent pas d’évoquer une sorte de fusion entre la PSDC et l’Alliance. Loin d’être donc dans la droite ligne des projets d’il y a quinze ans, le plan BAE-EADS se serait donc plutôt inscrit dans ces tentatives de réatlantisation de notre défense.
Finalement une dernière remarque, celle-ci au sujet de la fuite. Il semblerait, en effet, que les positions “obstructionnistes” des Etats ne se soient vraiment durcies qu’après les ébruitements sur l’existence des pourparlers. Que se serait-il passé si… ? On ne le saura sans doute jamais. Mais une chose est certaine : il aurait été beaucoup plus commode pour les protagonistes de conduire l’opération de manière discrète, pour ne pas dire secrète, que de voir les gouvernements obligés à étaler leurs divergences et leur propension à l’abdication sur la place publique. Dans tous les cas, ce serait réconfortant de croire qu’un ou plusieurs hauts fonctionnaires français – ayant encore le sens de l’Etat, le souvenir de la notion de souveraineté et de son lien avec la démocratie en particulier – n’aient pas été complètement étrangers à la divulgation de l’affaire. C’est du moins ce que l’on espère. Car trop souvent, des dossiers d’armement pourtant cruciaux du point de vue de leur implication politico-stratégique sont dissimulés ou présentés à la va-vite à l’opinion publique, sous prétexte qu’ils seraient trop techniques. La seule raison pour laquelle ce n’était pas le cas cette fois, c’est que les média, alertées par la fuite, furent attirées par la dimension quantitative de la fusion proposée (visant à créer le futur numéro un mondial du secteur, avec 78 milliards d’euros de chiffre d’affaires). L’enseignement que peuvent en tirer les promoteurs-sympathisants du projet, c’est qu’au lieu d’un grand coup de trahison, il vaut mieux continuer à procéder par petits abandons successifs – ce qu’ils font déjà jour après jour, dans l’impunité que leur procure l’ignorance, l’indifférence, voire la complicité d’une grande partie de l’élite politico-médiatique.

Hajnalka VINCZE, pour Theatrum Belli

Traces de l'exception Mélenchon

Article lié : Notes sur une fusion-entropisation

GEO

  22/10/2012

http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/10/21/retour-de-voyage-dans-la-vie-en-morose/
Dans la campagne présidentielle, mélenchon s’était déjà singularisé par la hauteur de ses vues concernant la défense. Il n’a pas tout oublié.

(.....)

Peut-être vous souvenez vous que j’ai tiré la sonnette d’alarme sur ce blog à propos du projet de fusion entre EADS et BAE. Il y avait très peu de commentaires dans la presse sur ce sujet pourtant vital pour notre industrie. Et encore plus pour notre indépendance. Mais ce projet n’a jamais été traité que sous son angle commercial et financier et jamais dans sa dimension stratégique et politique. Il a d’ailleurs été annoncé dans l’indifférence du gouvernement, alors que l’Etat français est un des principaux actionnaires d’EADS. Pourtant le projet portait un penchant beaucoup plus transatlantique qu’européen. Car le britannique BAE est d’ores et déjà un groupe fortement intégré au complexe militaro-industriel états-unien. Il possède des filiales aux USA. Et il participe directement au développement du nouvel avion de combat des USA, le F35, qui a vocation à remplacer le F16, l’avion militaire le plus vendu de l’histoire. Cela isolerait un peu plus le programme français Rafale en Europe. Pour ce qui est de l’industrie de défense, cette fusion enterrerait donc toute velléité d’indépendance européenne face aux USA. Quant à l’aéronautique civile, BAE n’y a pas laissé de bons souvenirs. Lors de la constitution d’EADS en 1998, BAE avait en effet fait l’acquisition de 20 % dans Airbus après avoir renoncé à intégrer EADS en tant que tel. Avant de se débarrasser de cette participation en 2006, contribuant directement aux difficultés financières d’Airbus. Fort heureusement le projet a capoté. Mais du fait des français. Le nouveau gouvernement s’en est absolument désintéressé. Le ministre du développement productif regardait ailleurs. Il faut dire que c’est une tradition en la matière que cet abandon. Sous le gouvernement Jospin, l’indépassable Dominique Strauss-Kahn avait accepté que l’état abandonne ses droits de vote et confie la gestion de sa participation de 15 % dans l’entreprise au sieur Lagardère. Et ça parce que les Allemands avaient hurlé au loup contre la présence de l’Etat. Lesquels Allemands semblent avoir changé leur fusil d’épaule et veulent à présent acheter à partir de la banque publique KFM les parts que possède l’entreprise Daimler. Cette fois-ci encore l’Etat est resté sans voix devant ce qui se tramait. François Hollande a pris son air des grands jours pour déclarer que tout ce nouveau Monopoly avec les Anglos-saxons relevait de « la décision des entreprises concernées ». On ne peut dire pire bêtise sur l’affaire. En tout cas s’il n’avait fallu que compter sur Hollande, les britanniques auraient pu se frotter les mains. En effet avec la fusion, ils auraient disposé de 40 % des parts de la nouvelle société alors qu’EADS aurait représenté 70 % du chiffre d’affaire et 90 % du carnet de commande ! En réalité personne n’a dû lui dire, pas davantage qu’à ce pauvre Ayrault, qui est censé s’en soucier, ni à ce malheureux Montebourg qui est chargé de s’en occuper que sur ce dossier se jouait l’avenir de notre avenir industriel et un bon morceau de l’industrie aéronautique. Voici une idée pour eux, en supposant qu’ils s’intéressent à quelque chose de l’aéronautique. Puisque l’Etat espagnol va entrer au capital et puisque l’Etat allemand va augmenter sa participation pourquoi ne pas racheter ses part à monsieur Lagardère qui dit vouloir s’en aller depuis longtemps. Un groupe public français à 50,45 % est à portée de main. Qu’en dis le sieur Jouyet ? Canard boîteux, investissement stratégique ? Dire que ce sont de tels personnages qui président à nos destins ! En fait, le nouveau président se révèlent tout à fait « normal » pour un gouvernement de l’Europe actuelle : sans ambition ni vue générale, abandonné aux arguties des prétendus experts et aux vautours qui les accompagnent.

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Chronique ... d'un monde à venir ou sans avenir?

Article lié : Chronique du 19 courant… Tragédie

Michel Filippi

  21/10/2012

J’ai été touché en vous llisant, intimement. Et cela m’a rappelé Stefan Zweig. Est-ce l’analyse qui fait prendre conscience d’un monde qui peut s’écrouler ou le fait de le vire cet écroulement dans son âme, dans son existence—ou de l’avoir vécu déjà une première fois—qui (nous) rend plus sensible aux écroulements à venir?

L’analyse est-elle suffisante pour faire de nous de bons observateurs crédibles ou faut-il en être déjà passé par là et plus d’une fois pour être cet observateur? Karl Kraus aussi est rappelé. Vous le rappelez me semble-t-il.

Je pense aussi que dans l’écroulement des mondes, à l’instant où nous le percevons, nous percevons aussi le ou les mondes en devenir que ces mondes portent en eux et sur la trajectoire desquels nous sommes déjà pris. Or si le monde s’écourle n’allons-nous pas être comme des morts-vivants physiquement pris dans le monde qui vient—ou dans l’écroulement—et, existentiellement pris dans un ou des mondes non-advenus. Et là je ne fais que reprendre Pasternak.

Voilà mon commentaire n’est pas politique mais philosophique.

Cordialement

Quelques explications ?

Article lié : Ce “19 courant…” et son rythme languissant

Bleik

  21/10/2012

Bonjour,

je pense qu’il serait instructif pour les visiteurs de defensa.org d’avoir un aperçu des charges que nécessite la maintenance de votre site (sans rentrer dans trop de détails évidemment).
Cela pourrait aussi avoir comme effet de “motiver” d’éventuels donateurs.

Cordialement,

artcle sur le suicide

Article lié : The Emerging Doctrine of the United States

olivier taurisson

  20/10/2012

A lire pour partage d’informations l’article de COMMENT EXPLIQUER LE COMPORTEMENT SUICIDAIRE DU MONDE DE LA FINANCE ?, par Nadj Popi
20 octobre 2012 sur le blog de Paul Jorion

LA LUCIDITÉ EST LA BLESSURE LA PLUS RAPPROCHÉE DU SOLEIL

Article lié : Chronique du 19 courant… Tragédie

René M

  20/10/2012

La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil (René Char)

Il est vrai que le genre d’idées qui semble animer Philippe Grasset dans ce billet me traverse aussi l’esprit avec insistance depuis quelques années, et à vrai dire depuis mon enfance même où,  témoin de la seconde guerre mondiale avec déjà son cortège de Déchaînements et de déstructuration, et en même temps imprégné de la première( G. mondiale) par les récits des tranchées fait par mon père et par mes oncles, ou leurs amis de tragédie, cette génération en effet ne pouvait faire autrement qu’exprimer sa stupeur de ces années dès que l’occasion s’en présentait, c’était LA chose de leur vie et les repas de famille leur en donnait des occasions…. !

Attention ! C’est du lourd là ,  dans cette chronique du 19 courant.
Si vous lisez :
“Ils vivent cette époque tragique, pour eux-mêmes parce qu’il le faut, également pour le reste, pour ceux qui les ont précédés et qui n’ont pas pu savoir, pour ceux qui les accompagnent comme des ombres et refusent de savoir ; ils vivent pour eux-mêmes et pour tous à la fois, individuellement et collectivement, le temps de la Fin des Temps. “

“Comme ceci que nous sommes tous touchés, frappés, secoués par cet ouragan immense de l’Histoire qui hurle sa fureur sacrée, qui se déchaîne, qui mugit parce que l’Histoire est entrée dans sa résolution finale, de s’opposer, et de vaincre, d’une façon ou l’autre, la Matière déchaînée qui menace de nous emporter. “

“Nous allons donc voir des choses extraordinaires, si nous avons la présence d’esprit d’ouvrir les yeux… “

Alors le titre du récent film d’A. Raisnais me trotte en tête.  “VOUS N’AVEZ ENCORE RIEN VU ! ”

Et en attendant puisque l’objet du billet c’est la situation des donations mensuelles à Dedefensa même si le rapprochement est jugé grotesque par l’auteur dans son post scriptum, je me fais le raisonnement suivant : Je viens de me désabonner de Médiapart après des mois de fidélité, suite à déception, Médiapart ne me semblant plus mériter ma participation .
Par ailleurs d’anciens billets de la chronique dite “du 19 courant ” ou d’autres textes nous ayant permis d’avoir une petite idée de l’importance numérique du lectorat de ce site (dedefensa), je vais donc verser les sommes qui allait avant à  Médiapart à Dedefensa par exemple en versements trimestriels.  Pour peu que d’autres agissent de même pour leurs propres raisons qui peuvent êtres diverses, ou d’une manière qui y ressemble. Les petits ruisseaux etc… 

Ceci étant dit,  je viens de lire Marc Gébelin qui m’a précédé en réagissant à ce billet de Ph. G, si je le suis dans les débuts de son commentaire ce n’est plus le cas dans le dernier tiers environ de son développement.

les montagnes russes de la Turquie

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Léon Chibolet

  20/10/2012

Selon Fabius, (celui qui souhaite la mort d’Assad),  “il faut que les pilotes syriens volent plus haut” avouant ainsi, par pure forfanterie (c’est le genre) que la France envoie des armes antiaériennes aux miliciens qataris, saoudiens, Lybiens ...alors que lui-mêmel annonçait officiellement la fin de ces livraisons.

Je souhaite de tout coeur que vos analyses se révèlent juste et
qu’Erdogan et Cie engagent leur pays dans une route plus droite. Ce serait alors une petite lueur d’espoir liée à l’abandon progressif des pervers européens et U.S.

Je pense quant à moi que l’une des réponses des pseudos- musulmans de la péninsule arabique face à des changements aussi profonds de la Turquie, consiste à allumer les feux de la discorde au Liban.  Ainsi en est-il des propos du petit Hariri en soutien de la France et ses alliés européens