Philippe Le Baleur
27/10/2013
Comme il est bon de se voir comme un intellectuel, toujours pret a donner des conseils irresponsables, a l’abri de sa propre impuissance, pour ainsi dire!
Les pionniers americains n’ont pas cette chance. Pour eux, toute idee doit porter des fruits tangibles. Leur ideal, depuis la conquete de l’Amerique, est un ideal de puissance. Ils etaient pauvres et frustres, ils ont emigre, et colonise cette terre. Une fois qu’ils en ont assure la possession, ils se sont organises pour que rien ne puisse la leur reprendre.
C’est la que ont intervenus les Peres fondateurs, avec leur philosophie democratique issue du Siecle des Lumieres… Ce qu’ils n’ont pas pense, c’est que le 18eme siecle europeen avait elabore une philosophie humaniste a un usage europeen, pour se debarrasser de l’autocratie royale.
Alors l’humanisme des Peres fondateurs a fonctionne a usage interne, pour gerer des communautes de pionniers enrichis qui voulaient conserver leur pouvoir.
En fait, tout a commence a basculer a partir de la fin de la seconde guerre mondiale, en 1945, quand les USA se sont retrouves en position de leadership mondial par defaut. Les affaires n’ont pas ete trop mal tant qu’il y avait l’URSS pour partager ce pouvoir immense. Mais a partir de 1990, avec l’effondrement de cet autre empire, l’hubris des corporations americaines n’a plus connu de limite.
Ainsi, en s’accrochant a leur Constitution humaniste et democratique, les USA auront ete les instruments de leur propre declin. Henry Kissinger avait raison quand il declarait que les USA etaient un empire sans doctrine imperiale. A l’epoque ou il a ecrit cela, on se faisait traiter de fasciste a la simple mention de la possibilite d’un pouvoir autocratique. Mais ce qu’il voulait dire, Dear Henry, ce n’etait pas “une doctrine imperiale”. En verite, une doctrine imperiale est imposee par un empereur.
Tous les empires de l’histoire connue ont toujours ete autocratiques. Les Romains, apres la republique, avaient un empereur coopte, mais assimile a un dieu. La democratie grecque a vite cede la place a Alexandre. La Republique Francaise, apres les aventures napoleoniennes, n’a pas su gerer un empire, et l’a perdu. L’empire britannique n’a fonctionne que par la monarchie, meme une monarchie constitutionnelle.
Aujourd’hui, les USA ne feront pas exception a la regle. A l’election d’Obama, je l’avais compare a l’empereur romain Marc-Aurele, intelligent, habile, philosophe de valeur, mais prisonnier d’une decadence inevitable.
BHO avait aussi le choix, comme les deux Bonaparte, de faire un coup d’etat en tant que dirigeant elu. En tant que “commander in chief”, il pouvait mettre l’armee de son cote et faire arreter toute personne qui conteste son pouvoir. Il n’avait pas la stature d’un empereur, je crois. C’etait sa meilleure option, mais il n’a pas ose… Et en plus, il a eu la force derisoire de stopper ceux qui auraient eu la carrure, comme Petraeus, mais qui n’avaient pas la legitimite.
A present, tout est fini. Les factions du pouvoir americaniste sont bloquees sur leurs privileges, arc-boutees sur leurs fortunes de papier. Le monde va se reorganiser, et les USA redeviendront ce qu’ils n’ont jamais cesse d’etre: un ensemble de communautes locales dirigees par des potentats locaux; une federation d’Etats sans pouvoir central. Le pouvoir de Washington n’aura ete qu’un passage fortuit, temporaire de l’Histoire… Le XXeme siecle figurera dans les livres d’histoire sous le nom de siecle americain, comme le XIXeme fut le siecle britannique, comme le XVIIIeme fut le siecle francais.
Théo TER-ABGARIAN
26/10/2013
Le mythe de l’actionnariat s’effondre en vrille. Une société qui vit au jour le jour, sans autre perspective qu’un gain imbécile, est vouée à sa perte.
Bernard CORNUT
26/10/2013
Intéressant article mais il aurait pu rappeler qu’un témoignage recueilli en Ghouta par le photographe arabe d’une journaliste posté en Jordanie a fait dire que Bandar était derrière la fourniture à des rebelles de la Ghouta de bonbonnes de produits chimiques sans mode d’emploi ni descriptif.
http://www.mintpressnews.com/witnesses-of-gas-attack-say-saudis-supplied-rebels-with-chemical-weapons/168135/
EXCLUSIVE: Syrians In Ghouta Claim Saudi-Supplied Rebels Behind Chemical Attack
Rebels and local residents in Ghouta accuse Saudi Prince Bandar bin Sultan of providing chemical weapons to an al-Qaida linked rebel group.
By Dale Gavlak and Yahya Ababneh | August 29, 2013
Et l’article oublie de rappeler un propos de Kerry en audition le 4/09 reconnaissant que “des pays arabes” avaient proposé de payer l’intervention US , encore prévue.
http://www.youtube.com/watch?v=9oT9fx-DLh8 Audition de John KERRY à House of Representatives, le 4 sept. 2013; les militantes de PINKCODE sont présents derrière John KERRY, tenant levées leurs mains rougies ; durée totale 4h19. Le plus intéressant est de 1h08mn à 1h11mn.
Vers 1h07, questions de Mme Ileana Ros-Lehtinen, Rép.
Réponses de Kerry, de 1h09 à 1h11mn : « No boots on the ground »; « Arab countries offering to bear costs and assist.. yes ». Mme Ros-Lehtinen relance pour faire préciser les montants évoqués
« quite significant
very significant » . « In fact, (ricanant souriant et un peu gêné à la fois car il pense à la Libye ou à lIraq), some of them have said that if the U.S. is prepared to go do the whole thing, the way weve done it previously in other places, theyll carry that cost. Thats how dedicated they are to this.
Enfin il aurait du rappeler que le président actuel de la Coalition est un syrien chef de tribu Shammar, marié à une saoudienne…
Oui vivement la chute du régime saoudien…. et le partage de la rente pétrolière au prorata des populations des pays de l’ex empire ottoman.
Dedef
26/10/2013
En ce qui concerne l’attitude réelle du Guardian etc.. vis à vis de Wikileaks et d’Assange, et de ce qui attendait Snowden s’il n’était pas passé via un Greenwald, voir ici:
http://www.israelshamir.net/French/Mediastan-fr.htm
Wikileaks trace sa route à l’Est par ISRAEL SHAMIR
(A propos de Mediastan, A Wikileaks Road Movie. long-métrage présenté au premier London Raindance Film Festival, puis à Moscou lors d’un autre festival, la semaine suivante.)
——————
Le royaume de Mediastan ne se borne pas aux hautes cimes, il s’étend jusqu’aux rives de l’Hudson et de la Tamise, car c’est là que Wahlstrom rencontre deux lascars qui trônent tout en haut de la chaîne alimentaire médiatique: à Londres, l’éditorialiste en chef du Guardian, Alan Rusbridger, et à New York, celui qui faisait la loi au New York Times à ce moment, Bill Keller. Tous les deux sont doux, patelins et polis, suaves et botoxés, et ils ont des réponses toutes prêtes, mais ils sont aussi rampants devant le pouvoir que le dernier des pontes d’une feuille de chou locale.
Le Guardian a joué un sale rôle dans l’histoire de Wikileaks, et ils semblent bien vouloir refaire le coup avec Snowden. (2) Ils ont publié ses rapports, après les avoir corrigés à la sauce NBA, l’ont poussé à révéler son identité, moyennant quoi ils ont boosté leur réputation de gens de gauche, et au final, ont mandaté leur propre agent, Luke Harding, pour qu’il écrive un livre qui le mettra probablement en pièces. Ils y ont déjà gagné la bienveillance des services d’intelligence, des lecteurs qui leur font confiance, et ils pourraient bien finir par détruire leur victime.
C’est ce qu’ils ont fait avec Julian Assange: ils ont tiré parti de ses dépêches, les ont trafiquées et censurées pour les rendre compatibles avec la stratégie de leurs patrons, puis ont publié sur son compte des tombereaux d’ordures, tous les ragots qu’ils ont pu trouver, ils l’ont décrié tant et plus. Le New York Times a été encore plus sordide, dans la mesure où il n’a pas cessé de collaborer avec la CIA et le Pentagone, et a pleinement joué sa partition dans la chasse aux sorcières contre Assange.
Mais les lecteurs de CounterPunch ont pu suivre sa saga exceptionnelle en temps réel, depuis le début (3), probablement mieux que personne, mieux que par la grande presse ou les bloggeurs. Ils ont appris comment les câbles ont été publiés (4), comment le Guardian a calomnié Assange (ils ont reçu des notes confidentielles de la police suédoise et en ont biaisé le contenu). Lorsque, quelques mois plus tard, ces documents ont été rendus publics, un site suédois a écrit: “les pesants ragots publiés surtout par le toxique Nick Davies du Guardian ne tiennent plus debout. Le rapport de Nick Davies sur les procès-verbaux était une manipulation.” Le Guardian avait fait des chapeaux tendancieux sur les câbles obtenus par Bradley Manning et répandus par Assange. Les gens ne lisent guère au-delà des titres, de sorte que le Guardian à son habitude s’est permis d’attribuer à Wikileaks certaines remarques de représentants officiels des US, le plus souvent destinés à miner l’image de la Russie et à priver son président de légitimité. (5) C’est seulement maintenant que nous comprenons ces attaques infatigables contre Poutine, le seul qui a eu assez de volonté pour mettre un frein à l’attaque qui menaçait la Syrie, et signer ainsi la fin de l’hégémonie américaine.
etc…etc…
Dedef
26/10/2013
Léditorial de lagence chinoise Xinhua, du 13 octobre 2013 est traduit ici:
http://www.les-crises.fr/monde-desamericanise/
Précisons quil ne sagit nullement dune agence de presse, mais de lagence de presse officielle chinoise.
Pékin, 13/10/2013 (Xinhua) Alors que les hommes politiques américains échouent à trouver un accord viable pour refaire fonctionner normalement les institutions politiques dont ils sont si fiers, cest peut-être le bon moment pour une planète abasourdie de commencer à envisager la construction dun monde désaméricanisé.
Ayant émergé de la Seconde Guerre Mondiale en tant que nation la plus puissante au monde, les États-Unis nont depuis eu de cesse que de bâtir un empire mondial en imposant leur ordre mondial, alimentant la croissance en Europe et encourageant des changements de régimes dans des pays quils considéraient comme inamicaux.
etc… etc…
Franck du Faubourg
26/10/2013
http://www.zerohedge.com/news/2013-10-25/open-letter-russell-brand
Ca devient de plus en plus interessant!
Michel
26/10/2013
L’infantilisme est bien un problème.
Qu’il ait ou pas fait lui-même construire le pont de l’Enterprise de Star Trek dans ses bureau, Alexander reste un fan de la série… et Greenwald dans un de ses articles signale combien les politiciens visitant les bureaux de la NSA étaient fascinés par ce décor de série télé...
Des gens qui disposent d’une puissance scientifique et militaire d’une telle portée et qui restent des enfants… Et les etatsuniens ne sont pas seuls dans ce cas. C’est une question de “civilisation.”
Voilà qui fait vraiment froid dans le dos, et qui en dit assez long sur notre société: Science et technologie ultra-puissantes, et mentalités restées, disons, moyenâgeuses.
Richard RUTILY
26/10/2013
le général Alexander veut nous faire croire que tout ce que la NSA écoute est traité au fur et à mesure. C’est là que réside l’absurdité. Tout est enregistré et seules les écoutes ciblées sont traitées. Les autres on les traitera si on recherche quelque chose, et cela passera par du traitement de masse avec des logiciels sémantiques, et peut être du traitement humain sur un ensemble réduit d’écoutes que les logiciels sémantiques auront permis de sélectionner.
catherine lieutenant
25/10/2013
Monsieur Grasset,
Croyez-vous vraiment que tous ces gens-là Merkel, Peña Nieto et même Dilma Roussef ne savaient pas, avant Snowden, à quel point ils étaient espionnés/surveillés ? Quils feignent aujourdhui de sindigner, cest dans lordre. Il faut bien quils gesticulent pour sauver la face devant une opinion publique qui ne fait même pas semblant, elle, de sindigner, puisque son ambition suprême est de rester passive.
Or, si ces gens-là - Merkel, Peña Nieto et même Dilma Roussef, ne parlons pas de la poire savaient, ce sont de fieffés Tartufes (qui sen étonnera ?), et sils ne savaient pas, que diable font-ils en politique ?
Vous parlez des BRICS, mais je ne me souviens pas avoir entendu (ou lu) Vladimir Poutine sindigner de quoi que ce soit. Il est évident quil se savait espionné à mort et faisait ce quil pouvait pour sen protéger en rendant si possible les coups. Un possible qui nest pas rien…
Pour ce qui est du rôle du Guardian et nen déplaise à Glenn Greenwald, qui a lélégance de ne pas cracher sur son ex-employeur, il conviendrait quand même de relativiser. Cest ce que fait par exemple Israël Shamir et non pour la première fois, ici : http://www.israelshamir.net/French/Mediastan-fr.htm .
Tout ceci nenlevant rien, bien sûr, aux mérites et au courage de M. Snowden.
Christian
24/10/2013
J’aimais bien l’ancienne bannière des donations, ça rajoutait une petite touche de couleur, notamment des couleurs chaudes (même si elles étaient rarement atteintes).
M’enfin, donation faite!
(malgré leur “contrôle” :-))
Avé!
(Et vive le monde haut en couleur! Le vrai, celui qu’ils nient et nous dénient (ils: le Système et ceux qui en sont trop proches!) - celui qu’ils détruisent, celui qu’ils compriment et repoussent, mais celui qui, comme tout monde, émerge de la relation entre les humains et la terre, et tout ce qui est là, ici, vivants, éléments, Principe…
Cette relation est si essentielle, si fondamentale, si radicale, qu’elle ne peut disparaître. Réduite à l’état de braise à peine rougeoyante sous la cendre déjà grise, plongée dans la nuit la plus totale (ce qui est bien notre cas), elle repart au plus petit souffle, à la moindre vibration, celle d’une goutte de rosée s’installant entre la tige et la pétiole d’une herbe… (ce qui est, ce qui sera notre cas aussi…)
Or qu’y connaissent-ils, à cette relation, aux relations, aux liens, eux qui les nient tous? Eux qui n’en n’ont même pas la moindre et plus petite notion, eux qui vivent à peine?
Qu’ils continuent donc à détruire leur monde aux relation niées, apeurées, laides - ce qui est l’exacte définition de l’im-monde! Qu’ils continuent donc à détruire cet im-monde “qui n’est plus le notre” mais qui nous entoure de toute part et dans lequel il nous faut vivre (hum! le verbe semble bien déplacé), mais sous lequel, au delà duquel quelque chose d’autre est toujours irréductiblement présent, subtilement, de manière têtue - un souffle, une ouverture, la vie).
Re-avé
perceval78
24/10/2013
Franck du Faubourg
24/10/2013
...il distille des informations en sa possession obtenues jusqu’à un instant T (ce qui est déja beaucoup!)
Savoir qui controle - ou plutot en est le moteur initial et l’utilise principalement - la machine NSA est plus délicat à isoler, mais in fine est relativement facile à modéliser;il s’agit de ceux qui fonctionnent désormais quasi exclusivement avec l’outil numérique: le monde financier.
Karen Hudes est une Whistle blower peu connue, mais dont les informations sont d’un poids probablement plus lourd qu’un Snowden qui semble t-il fait bien attention à ne pas trop dévoiler pour le moment le coeur du problème.
Une piste: environ 99% de la monnaie en circulation (hors dérivées) existe sous forme exclusivement numérique. Ayez le controle sur la création et la distribution de cette monnaie, et vous controlez TOUT; l’économie, l’information, la politique,la ruine ou le succès de telle ou telle société, nation, ce que vous voulez, car tout est traduit d’une façon ou une autre sous une forme financière, de nos jours..
Karen Hudes (et d’autres) dénoncent le fait qu’il existe un réseau de gens qui passent d’une institution bancaire à une autre, effacent sans ètre inquiétés des dossiers et analyses compromettantes, etc…
un extrait, parmi d’autres:
http://rt.com/shows/sophieco/world-bank-us-shutdown-820/
Mais vous pouvez lire aussi Martin Armstrong qui en connait un rayon (notamment, gag, sur ses soupçons vis à vis du 11/9/2001)
http://armstrongeconomics.com
..et tant d’autres… qu’on peut lire souvent sur ZeroHedge - mais pas que-
La monnaie de crédit est une escroquerie et il est essentiel que nous en comprenions tous les mécanismes!
http://www.hiddensecretsofmoney.com/
“They own you” disait Carlin…
Comme il avait raison!
http://www.youtube.com/watch?v=-14SllPPLxY
Jean-Paul Baquiast
24/10/2013
Rassurons nous, il reste en France, comme en Europe, beaucoup d’alliés inébranlables du pouvoir américain.
A preuve ce matin un éminent ex-responsable (ex pas tant que cela…) du renseignement français affirmant que la France en fait autant que la NSA. Comme si les quelques millions de budget de l’un pouvait se comparer aux milliers de milliards de l’autre. Mais le brave citoyen français ne connait pas ces différentiels budgétaires et se dit, qu’après tout, Obama peut légitimement se plaindre, lui aussi, le pauvre, de l’espionnage français.
Alain Vité
24/10/2013
Le prochain stade des révélations Snowden pourrait mettre au jour la possibilité de modifier les communications des autres, altérer les e-mails, les retarder, etc. Et l’étape suivante encore, la démonstration que de telles altérations ont eu lieu et ont interféré dans le fonctionnement d’institutions ou les relations entre des personnes, des pays ou entreprises clés.
Si c’est le cas, même la colonne vertébrale d’anguille de Barack Obama ne sera pas assez souple pour échapper à son sort.
Et avec l’hiver qui vient et la pauvreté qui augmente toujours là-bas, les crises risquent de ne pas manquer, climatiquement, politiquement, économiquement…
Ca va être la fête.
Bruno MELI
24/10/2013
La crise vit delle-même, se multiplie elle-même, se répand et sapprofondit delle-même. La crise Snowden/NSA, alias la crise deffondrement du Système qui prend tous les masques qui lui conviennent ; la Crise de la chute, comme un torrent…
Et bien vivement que cela se termine ... Il est temps de reconstruire !
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