jc
06/04/2018
En s'intéressant aux mathématiques en décrétant que "les maths, c'est l'ontologie", Alain Badiou tente de faire rentrer par la grande porte les maths en philosophie (alors qu'Aristote les avait faites sortir par la petite).
René Thom a consacré une partie de sa vie à tenter de rétablir le lien math-philo, lien rompu par la coupure galiléenne. Mais il n'a réussi, je crois, qu'à se mettre à dos à la fois les matheux et les philosophes; en maths les commentaires sarcastiques d'Arnold et de Smale l'ont, ai-je lu, atteint.
En lisant la fiche wiki de Badiou je me suis aperçu qu'il était considéré avant tout comme philosophe politique. Lisant alors la fiche Wiki de la philosophie politique j'ai trouvé Badiou en compagnie de Maistre, Tocqueville, etc. Et aussitôt j'en ai conclus que l'étiquette "Site de philosophie (géo)-politique" allait comme un gant à Dedefensa.
En rédigeant ces notes je me suis aperçu que la traduction topologique de concepts philosophiques était une autre façon (celle de Thom) de rentrer en philosophie par la grande porte.
Ainsi, typiquement, le parménidien "ce qui est est, ce qui n'est pas n'est pas", (qui, pour le matheux de base ressemble furieusement à une tautologie) renvoie à la dialectique ouvert/fermé (qui pour le philosophe de base doit ressembler à une niaiserie de matheux). Mais puisque la dialectique ouvert/fermé est pour le matheux, même de base, tout sauf une tautologie, ce dernier est amener à réviser son opinion de matheux de base sur la philosophie en général et l'ontologie en particulier. Et dans une prétentieuse candeur il se prend à rêver de philosopher, et, tant qu'à faire, par la grande porte. Et de décliner, à la Parménide comme à la Shakespeare:
1: Celui qui a a, celui qui n'a pas n'a pas.
2: Celui qui a n'a pas, celui qui n'a pas a.
3: Celui qui a est, celui qui n'a pas n'est pas.
4: En avoir ou pas, là est la question.
-Etc.
On remarque quand même, dès ce premier jet, que 2. renvoie à un certain "Heureux les pauvres", que 3. est tout à fait d'actualité, et que 4 est de Thom (où il est question de solution réelle d'une équation à coefficients réel, telle l'équation x2=à, qui apparaît dans la catastrophe "pli" (je rappelle que la thèse de Thom est que la théorie des catastrophes a une portée universelle).
L'étude de l'avoir a évidemment un intérêt fondamental en philosophie politique: toute l'histoire politique en témoigne, en particulier celle du capitalisme.
(Le néologisme ékologie vient de ce que avoir semble s'écrire epsilon-khi-omega en grec (Google translate).)
Au premier abord on trouve une difficulté commune à l'ontologie et l'ékologie : être et avoir sont deux verbes ambigus, être renvoyant à l'essence et l'existence, avoir étant à la fois l'inchoatif de prendre et de donner.
.
La thèse que Badiou défend ("Les maths c'est l'ontologie") est en fait, à mon avis, plus précise: "La théorie des ensembles c'est l'ontologie".
Or la théorie des ensembles a un rapport immédiat à l'ékologie puisque le seul symbole non logique utilisé en théorie des ensembles est le symbole "capitaliste" d'appartenance.
Pour moi, au flair, le véritable terrain de la philosophie politique c'est encore le rapport Homme/Femme. Pour moi (chacun voit midi à sa porte), compte tenu de mes précédents commentaires, j'en suis au point où je vois la Femme comme "génétiquement" plus socialiste et l'Homme comme "génétiquement" plus individualiste.
Francois Cottet
06/04/2018
bonjour Mr Perrier
Lecteur assidu de la vie divine de sri Aurobindo, je me suis rendu corporellement à Pondichery et ai visité Auroville. Je me dois de vous dire qu'il me semble que l'esprit de Sri Aurobindo s'est enfui de l'enclave élitiste de cette cité utopique; la lutte entre colocataires se fait non pour le don de soi mais plutôt pour savoir quelle climatisation personnelle utilisée. S'il existe des marchands du temple autour de l'enclave dorée, les marchands ont aussi pénétré au centre de la cité. J'en veux pour preuve le magnifique centre de vente de gadgets proposés aux touristes au milieu d'Auroville. Etonnant aussi le culte de la personnalité de la mère avec sa pléiade de livres proposés à l'avidité de cultures des chalands du monde entier. Les livres du "père" Sri Aurobindo sont nettement moins apparents, loin des têtes de gondoles. Si le courage de poursuivre le fantôme de ces deux etres d'exceptions vous tient, il est possible de visiter l'Ashram en ville et les centres de production artisanaux dans lesquelles les portraits de la mère sont mis bien en evidence comme le sont ceux du président de la république dans chaque perfecture.
Dire que la déception fut ma compagne lors de cette marche funèbre dans Auroville. Cependant quel magnifique symbole que de voir la décrépitude lorsque l'Esprit n'irrigue plus les plans divins. Certes le décor persiste avec cette magnifique boule solaire au patrimoine de l'unesco.
L'esprit est parti ailleurs. et il fait chaud à Auroville quel climatiseur choisir?
Alexis Toulet
06/04/2018
S'agissant des "activistes des médias sociaux" russes qui n'ont pas l'heur de plaire à Dmitry Orlov, voici les deux points fondamentaux de leurs discours :
- Le gouverneur de la région de Kemerovo, Aman Touleev, reçoit une protection qu'il ne mérite pas : poussé à la démission, il a été immédiatement reclassé à un poste équivalent, alors que ses responsabilités sont lourdes puisque le centre commercial qui a brûlé n'aurait jamais du être construit, ce qui rend Touleev coupable au minimum d'incompétence et peut-être de corruption. Les personnes qui ont été punies suite au désastre en revanche sont toutes des responsables très secondaires. La protection dont Touleev bénéficie pourrait être liée à son statut de proche de longue date de Vladim ir Poutine
- La Russie a un problème structurel avec les incendies, puisque environ 30 personnes y meurent chaque jour pour cette cause, comparé à 10 aux Etats-Unis avec une population double, ou 1 en Grande-Bretagne (voir par exemple ce panorama mondial ou ces chiffres en Russie plus anciens). Ce problème est lié à la corruption, car l'argent est économisé sur les normes anti-incendie et sert plutôt à "arroser" les officiels. Le gouvernement n'a pas grand résultat dans sa lutte contre la corruption. Ce manque de résultat pourrait être lié à la corruption, justement
Ces messages incluant des remises en cause des autorités définissent leurs auteurs comme des opposants. Ils n'ont donc pas accès aux principaux médias en Russie, si bien qu'ils se rabattent par défaut sur les médias sociaux.
Christian Feugnet
06/04/2018
Raté .? Bref qu'est ce qu'elle dit ? Qu'est ce qu'elle dit ? Qu'elle va mieux ! La question que tout le monde se pose bien sur . Nul doute la communication se dégrade .
jc
06/04/2018
Thom: "Il me semble qu'il y a au cœur de l'aristotélisme un conflit latent (et permanent) en un Aristote logicien, rhéteur (voire même sophiste quand il critique Platon et les anciens) et un Aristote intuitif, phénoménologue, et topologue quasiment malgré lui. (...) Il a essayé de faire la jonction avec le concept de séparation, fondamental pour lui."
(D.W. Graham, dans "Aristotle's two systems", argumente pour l'incompatibilité des deux.)
Le "Il a essayé" signifie pour Thom qu'il n'a pas réussi: exit pour lui l'organon (il dit quand même que la logique aristotélicienne est considérablement plus subtile que celle de Boole -ce qui n'est pas, de mon point de vue, bien difficile à réaliser). Pour Thom c'est la Physique qui importe: "Les livres II et III de la Physique d'Aristote constituent à mes yeux l'un des sommets de l'esprit humain."
Le couperet thomien est tombé: Aristote est pour lui d'abord un topologue, c'est-à-dire, avec ma terminologie, un topocrate.
Thom a axiomatisé ça topologiquement:
1. Axiome ABP: l'acte est le bord de la puissance;
2: Axiome FBM: la forme est le bord de la matière.
Il arrive au "pur" Logocrate qu'est PhG d'utiliser correctement (peut-être sans le savoir) les concepts fondamentaux de la topologie générale mathématique que sont les ouverts et les fermés lorsqu'il qualifie le Système du technologisme de fermé et le Système de la communication d'ouvert.
Partant des deux exemples suivants fournis par Aristote lui-même il est facile de topologiser le langage du stagyrite:
1. Pour lui l'énoncé qui dit que la somme des trois angles d'un triangle est l'angle plat est un énoncé en puissance tant qu'il n'a pas été démontré (les matheux parlent d'une conjecture, d'un problème ouvert). Une fois la monstration faite, le problème en puissance devient un théorème en acte (les matheux parlent de problème fermé).
2. L'anneau qui borde l'airain qui est à l'intérieur est ce qui donne sa forme à cette matière airain. Il suit qu'en langage moderne la matière est ouverte et la forme fermée.
(Il faut faire attention à ne pas confondre forme et figure, eidos avec morphè: cf. ES p. 246.)
Ainsi, en termes modernes, la forme d'un cercle, son eidos , son Verbe, c'est son équation, sa matière, sa morphè, sa chair, c'est le papier (ou l'ardoise) intérieur au cercle ayant la forme, l'équation donnée, tracé sur la feuille de papier (ou le tableau).
Pour la suite on aura besoin d'un peu plus. Pour fixer les idées considérons la droite réelle R: l'intervalle ]0,1[ est ouvert et son complémentaire dans R, formé des nombres <=O et des nombres >=1 est fermé. De même l'intervalle [0,1] est fermé son complémentaire dans R est ouvert.
[0,1] est le plus petit fermé contenant]0,1[: on dit que c'est sa fermeture. De même ]0,1[ est le plus grand ouvert contenu dans [0,1]: on dit que c'est son intérieur.
Tours ces "définitions" valent dans tout espace topologique.
Si on part de [0,1], qu'on prend son intérieur, puis la fermeture de l'intérieur on retombe évidemment sur [0,1]. De même si on part de ]0,1[, qu'on prend sa fermeture puis l'intérieur de cette fermeture on retombe évidemment sur [0,1].
La difficulté, considérable, est que ce n'est pas vrai en général: partant d'un sous ensemble A de R, on ne retrouve pas en général A lorsqu'on prend l'intérieur de sa fermeture ou la fermeture de son intérieur. Amusettes de matheux? Les lacaniens sont savent bien que non: c'est exactement le problème du carré de sexuation.
Un petit complément avant de conclure. Ce qui différencie un ouvert c'est qu'il n'a pas de bord intrinsèque: un ouvert c'est no-limit.
On le voit pour ]0,1[ dont on montre qu'il est pareil que R tout entier (on dit homéomorphisme). Mais ce n'est pas le cas pour [0,1]. Car [0,1] est plus qu'un intervalle fermé, c'est un intervalle fermé et borné, que les matheux appellent compact. Or on montre que l'image d'un compact par un homéomorphisme est encore un compact.
Ceci dit, à partir de maintenant c'est chaud bouillant. Ceux qui ont suivi mes précédents commentaires savent que pour moi la Femme est du côté de la matière (ovule virtuelle comme matière grise), et donc par ce qui précède de la puissance, de la chair, de l'ouvert, de l'hyperbole; alors que l'homme est du côté de la forme, de l'acte, du Verbe, du fermé, de l'ellipse. L'ellipse étant fermée et bornée, il suit qu'il semble naturel de considérer l'homme comme compact; la chanson de Guy Béart traduit alors dans le couple Homme/Femme la situation du couple [0,1]/]0,1[: "Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive; elle court comme un ruisseau, que les enfants poursuivent. Courrez, courrez, vite si vous le pouvez. Jamais, jamais, vous ne la rattraperez."
Mais ce n'est pas tout. Si l'on considère , comme moi, qu'il est plus naturel de penser que Adam est né d'Ève que l'inverse, alors il faut, si l'on veut rester cohérent, réécrire le début du premier évangile de Saint Jean en:
"Au commencement était la chair et la chair était Déesse."
Le lecteur comprendra alors aisément que je me sois replié sur une position médiane:
"Au commencement et à la fin étaient le Verbe-Chair, et le Verbe-Chair était Dieu-Déesse". Mais, dans le fond, je sens une Déesse en alpha et un Dieu en Oméga.
Revenons pour finir à la topologie générale.
Appelant bon ouvert un ouvert qui est l'intérieur de sa fermeture et bon fermé un fermé qui est la fermeture de son intérieur, il est facile de voir que les bons ouverts d'une part et les bons fermés d'autre part forment deux algèbres de Boole.
Ce n'est pas le cas pour les ouverts quelconques, qui, eux, forment seulement une algèbre de Heiting renvoyant à une logique intuitionniste, logique selon moi masculine, alors que les fermés forment, quant à eux, une algèbre de co-Heiting, renvoyant à une logique paraconsistante.
Comme il me semble clair (à vérifier quand même) que les deux algèbres de Boole précitées sont isomorphes, elles forment le terrain sur lequel l'homme et la femme peuvent logiquement s'entendre.
Je m'aperçois donc qu'il y a de ma part une "faute de flair" puisque j'aurais ici plutôt attendu l'ordre inverse.
Mais comme le dit Dieudonné dans "Mission Cléopâtre", il est grand temps de laisser la place aux professionnels.
Si la logique "naturelle" des femmes est la logique paraconsistante on conçoit aisément qu'elles partent avec un sérieux handicap (hand in the cap) en maths.
Selon moi il n'y a eu jusqu'à présent qu'une "grande" matheuse: Emmy Noether, reconnue comme telle par Einstein. Olivia Caramello pourrait bien être la seconde.
https://www.laurentlafforgue.org/math/TheorieCaramello.pdf
Christian Feugnet
05/04/2018
Pour moi tout celà existe en tant que matiére et indiscernable , de celle ci . Méme l'énergie c'est de la matiére , mais plus "fine" en quelque sorte , les obscurantistes , se sont glossés sur la disparition de la matiére à propos d'E égal mc2 qui signifie exacrement le contraire n'est pas Einstein qui a fait de la lumiére des corpuscules ?
Entropie , pareil celà désigne la différence entre mettons pour faire image des formes de la matiére des plus gtosses au plus fines . Des rassemblées , agglomérées , aux éclatées . exemple celle entre une protéone molecule extremement complexe par rapports aux molécules beaucoup plus simples dont elle est composée ou pire des atomes , tout celà à un rapport avec l'énergie , à 60 degré y a plus de protéines du moins fonctionnelle .
Autrement c'est juste de la métaphore . En communication , aussi il existe un support tout à fait matériel , y compris dans la simple écriture ou verbalisation , incoutournable . Je suppose que l'intuition çà se distingue de pifométre .
jc
05/04/2018
Thom: "Je pense que la stabilité des organismes vivants est de nature cinétique. C'est la stabilité d'un tourbillon et non d'une structure statique."
Je ne flaire pas l'entropisation comme un tourbillon. Pour moi l'entropisation c'est un déstructuration totale, c'est une lyse: la formation d'un tourbillon me semble impossible dans ce cas (au moins avec le modèle de base de Boltzmann).
Thom: "La thermodynamique ignore les formes, qu'elle ne peut que détruire."
Avec les forces de Van der Waals, les gaz ne sont plus parfaits, c'est-à-dire parfaitement entropiques, suivant la loi de Mariotte, mais sont dits réels, suivant la loi de Van de Waals, qui fait apparaître une falaise de Sénèque, plus précisément une fronce thomienne, (fronce qui est à la base, selon Thom, de l'embryologie animale…).
Il me semble que pour PhG, dans un système fermé comme il voit le Système du technologisme (cf. le glossaire), ça ne peut se terminer que par une entropisation (USS Ford + JSF réduits en tas de sable en forme de cloche de Gauss, c'est-à-dire en étron bien visqueux).
Il y a une autre issue possible dans un système fermé (au sens des thermodynamiciens).
Thom: "J'ai toujours été frappé par la connotation quasi thermodynamique de la malédiction proférée par l'Éternel après la Faute: "Tu enfanteras dans la douleur, tu gagneras ton pain à la sueur de ton front" (...) Il n'y a pas une mais deux Mécaniques. Une Mécanique d'avant la Faute, sans frottement, hamiltonienne, (et où le temps est parfaitement réversible (et où, comme en Dynamique hamiltonienne, le changement est pure apparence, et où il ne se passe rien). Et une Mécanique d'après la Faute, où le temps est d'une essentielle irréversibilité, où la chaleur provenant de la dégradation de l'énergie accompagne tout changement, et où règne l'Histoire."
Je me demande si ce n'est pas à cette situation hamiltonienne (parfaite plénitude) qu'il pense quand il écrit à la fin de sa parenthèse en métaphysique extrême (fin de ES), qu'il hésite entre un commencement du monde en forme de nuit mystique, de parfaite plénitude, ou de pur néant?"
Perso, pourquoi pas une parfaite plénitude à la fin des temps? Au début les premier pas sont difficiles, il y a beaucoup de frottement, de gaspillage. Puis on s'améliore jusqu'à la fin des temps où là "tout baigne dans l'huile", hamiltoniennement.
Qu'en pense le spécialiste du sujet qu'est François Roddier?
jc
05/04/2018
"Logiques des mondes" d'Alain Badiou est selon moi important parce qu'un philosophe s'intéresse (enfin!) sérieusement (pas à la Aristote*, Kant où Hegel) à ce que font les matheux.
Dans son petit (125 pages, gros caractères) bouquin récent (2017) il y dit sa thèse pp. 71: "Dans mon propre système, la logique de l'être pur, de l'être en tant qu'être, est classique, la logique de l'apparaître est intuitionnisme, et la logique de l'évènement et des vérités qui en dépendent, du point de vue du sujet, est paraconsistante."
Il y a donc chez Badiou une audace intellectuelle considérable puisqu'il transgresse le sacro-saint principe de non-contradiction
(l'ambigü et l'oxymore ont droit de cité). Les matheux détestent l'ambiguïté, donc la logique paraconsistante: toute la théorie de Galois, appelée par son auteur "Théorie des ambiguïtés" en atteste. La logique modernement classique celle que considère, je crois, Badiou) c'est-à-dire la logique booléenne**, ne suffit pas aux matheux. Ils lui préfèrent une logique plus constructive, appelée je ne sais pas trop pourquoi intuitionniste, dans laquelle le principe de non contradiction vaut, au détriment du principe du tiers exclu qui, lui, ne vaut plus.
En résumé donc, trois logiques selon Badiou: la booléenne, l'intuitionniste, la paraconsistante, logiques que je qualifie, au flair, de culturelles.
Par opposition à une logique embryologique, que je qualifie, elle, de naturelle, qui est celle de René Thom: "La classe engendre ses prédicats comme le germe engendre les organes de l'animal. C'est, à mes yeux, l'unique moyen de définir ce que pourrait être la Logique naturelle."
René Thom qui écrit par ailleurs, en "chapeau" de "Structures cycliques en sémiotique" (Apologie du Logos): "Dans les deux articles "Topologie et signification" et "Les mathématiques modernes: une erreur pédagogique et philosophique?" j'exprime ma conviction qu'il y a un immense fossé entre la pensée "naturelle", le bon sens, et cette logique mathématisée, artificielle, qui a pris naissance avec Boole et qui s'est imposée par la suite comme parangon de la rigueur avec le formalisme et l'axiomatique hilbertienne."
De ce qui précède il apparaît une bifurcation de la logique booléenne en deux logiques, l'intuitionniste et la paraconsistante. Les biologistes entrevoient-ils un rapport entre cette bifurcation et une différenciation embryologique? En d'autres termes y-a-t-il un rapport entre la logique naturelle à la Thom et la logique culturelle à la Badiou?
Pour moi il y a différenciation sexuelle, donc biologique: en effet, perso (mais chacun voit midi à sa porte), je considère que la logique intuitionniste est plutôt masculine et la logique paraconsistante est plutôt féminine.
Remarque finale: un commentateur, Nicolas Prenant, fait état d'une logique tétravalente. Il pense sans doute de l'algèbre de Boole standard à quatre éléments. D'après un théorème de Stone (de mémoire) toute algèbre de Boole est sous-algèbre de l'algèbre de Boole de l'ensemble des parties d'un ensemble assez grand (à deux éléments dans le cas concerné). C'est d'ailleurs pour cela que les matheux notent souvent "2 puissance X" l'ensemble des parties de l'ensemble X.
Il y a en logique intuitionniste un exemple d'algèbre de Heiting à trois éléments (et je pense que, dualement il y a aussi, en logique paraconsistante, une algèbre de co-Heiting à trois éléments). Je ne sais pas si le théorème de Stone s'étend à ces deux logiques.
Chaque topos de Grothendieck secrète sa propre logique intuitionniste sous forme d'un sous-topos it classifiant (et je flaire bien que chaque logos, dual de ce topos à définir, secrète également sa propre logique paraconsistante sous forme d'un sous-logos classifiant.
*: "Abstraire n'est pas mentir. Quand il abstrait le mathématicien ne ment pas." Ce qui laisse entendre qu'il ment lorsqu'il rêve…
Thom: "C'est dans le rêve que s'initie la connaissance". C'est, selon lui, là qu'il puise son inspiration haute, son inspiration "génétique".
*: Le mémoire original de Boole est intitulé: "The laws of the thought", pas moins!
Christian Feugnet
05/04/2018
Une expression que je considére comme une audace intellectuelle m' a jeté en reflexion : l'entropisation de la dynamique d'entropisation . Je n'en connais pas d'équivalent , en ingenirie ou science naturelle . Selà peut il avoir un sens ? A la reflexion , oui , çà signiefirai une dégradation de cette dynamique , une machine conçue a cet effet peut s'user , se dégrader , etre moins efficace plus aléatoire , c'est méme son destin comme toute chose ici bas çà ce corrmpt par opposition aux choses célestes qu'on croyait encore il y peu incorruptibles . Méme chose aussi pour donc de purs processus naturels . Mais alors ? Trump , il reduit l'entropisation , sans le vouloir ? Possible qu'il s'amuse . Quandt à Dc la folle et la machinerie étatique us , il me semble qu'il y a longtemps dejà qu'il n y a plus de pilote dans l'avion , ni méme de pilotage automatique Trump y vient rajouter son grain de folie dans cette nef des fous.
XDL
05/04/2018
Nous partageons entièrement l'avis de M. Pucciarelli et soulignons également cette erreur commise très souvent par les opposants de Trump comme par nombre de commentateurs se qualifiant d'antisystèmes : Trump n'est certainement pas un imbécile.
Notre hypothèse est la suivante : la seule raison de ses zigzags est la prodigieuse pression à laquelle il est soumis en permanence et au fait qu'il soit pratiquement isolé au sein de l'establishment. Ces conditions l'obligent à aller plus loin que les néoconservateurs pour désamorcer leurs critiques avant de partir immédiatement dans le sens opposé pour poser une pierre pour la politique qu'il souhaite vraiment.
Mais les épisodes "Félicitations à Poutine" et "Ciao Mc Master" ont mis en lumière un point qui nous paraît fondamental : Trump a compris que les "geôliers" placés autour de lui par le "Deep State" n'ont de pouvoir que celui qu'il leur donne. Dans ce cadre, la nomination de Bolton, le roi des néoconservateurs, au NSC est la meilleure chose qu'il pouvait faire : il bénéficiera du meilleur pare-feu possible vis à vis des critiques de l'establishment pour mener sa politique de désengagement extérieur et ne concédera pour autant rien de majeur à Bolton.
Aujourd'hui, Trump ne fait rien d'autre que de chercher à appliquer ses promesses de campagne. Pourquoi ? Parce que cela correspond à ses convictions, qu'il les sait partagées par l'Amérique profonde et qu'il les pense sincèrement bonnes pour son pays.
Pour réussir, nul besoin d'élaborer une stratégie complexe ni d'être un génie. Il faut avant tout avoir une intention ferme et s'y tenir. Et cela, seule une certaine forme d'honnêteté le permet. Voici pour notre compte où se trouve la réponse à la soi-disant "énigme Trump". Et croire que les mots "honnêteté" et "Trump" ne peuvent être réunis dans une même phrase, c'est la meilleure traduction, selon nous, de l'erreur courante de ceux qui cherchent à le comprendre.
Claude F
04/04/2018
Dans cette sanglante moisson, tant d'épis sont fauchés.
Suppliciés d'Oradour et du Mont Valérien,
Dans le silence des tombeaux les destins s’entremêlent,
La stridence de la victoire, un jour, les atteindra.
alain pucciarelli
04/04/2018
M. Grasset, vous êtes d'une susceptibilité épatante. Vous en avez bien le droit. Je pense que Trump n'est pas un imbécile. Et qu'il mène sa barque à al godille, et que, sur ce plan, vous vous plantez. Gracieuses salutations. (votre blog est irremplaçable).
alain pucciarelli
04/04/2018
Donald Trump a sans doute bien des défauts, mais il n'agit apparemment pas comme un imbécile. Je le trouverais plutôt habile face à ses opposants et, de surcroit, il trace sa route dans des conditions difficiles, quoique l'on pense par ailleurs de cette route. Il ne cesse d'agiter des leurres pour parvenir à dompter son "état profond". De là à penser qu'il est un grand politique dans le contexte qui est le sien, il y a un pas que l'on peut franchir. Brandir la sécurité des frontières nationales pour recentrer la stratégie US et ses moyens peut paraître brillant dans ce cadre. La chaos? Non. A la veille d'une nouvelle crise financière et économique, une politique du sauve qui peut. Ce type sait où il va. Espérons que, nous occidentaux qui sommes dans son sillage, nous en tirerons un bénéfice quelconque. Par exemple celui de devoir à nouveau maîtriser norte destin.
Christian Feugnet
04/04/2018
Les deux mon général , pour les mémes raisons , sauf que les consequences ne tombent pas sur les mémes .
jc
04/04/2018
La définition thomienne de la pensée est extraite de la section du chapitre XIII de SSM intitulée "La double origine du langage":
"L'apparition du langage répond chez l'homme à un double besoin: une contrainte individuelle de nature évolutive, visant à réaliser la permanence de son moi en état de veille [Trump?] et une contrainte sociale, exprimant les grands mécanismes régulateurs du groupe social [Macron?].
La première contrainte répond au besoin de virtualiser la prédation. L'homme en éveil ne peut, comme le nourrisson de neuf mois, passer son existence à saisir les objets pour les mettre en bouche. Il a mieux à faire: aussi va-t-il "penser" c'est-à-dire saisir des êtres intermédiaires entre les objets extérieurs et les formes génétiques: les concepts.
La seconde contrainte exprimé la nécessité pour le groupe social de transmettre rapidement en son sein les informations nécessaires à sa survie (présence au voisinage de proies, d'ennemis, etc.). Le langage fonctionne alors comme un relais sensoriel: il permet à un individu X de décrire à un individu Y ce que lui, X, est en mesure de voir et que Y, placé plus bas par exemple, ne peut pas voir."
Il me semble que dans la deuxième acceptation on est dans le cas "percevoir ou être perçu". Dans le cas où on a "perdu le sens génétique", on a en quelque sorte perdu les pédales, on part inéluctablement dans la narrative et le délire.
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