Tino Candela
02/06/2018
Bonjour à tous,
Le gros problème dans une discussion scientifique entre un technicien qui connait son sujet et un charlatan, c'est que le public non scientifique a du mal à voir la différence. Alors le charlatan joue sur son point fort, séduction, rhétorique, aisance oratoire, et très souvent trompe le public qui n'y connait rien.
Laurent Caillette et JPP utilisent les mêmes ficelles pour avoir l'air scientifiques : citer des phénomènes physiques très connus pour enchaîner immédiatement sur des affirmations fausses, citer des sources non vérifiables qui n’existent pas, le tout bien entendu ayant eu lieu en Russie, c’est bien pour eux la Russie : exotique, mystérieux, secret et invérifiable.
Alors comment ça marche ces nouvelles armes annoncées par Poutine ? Pour ce qui est des missiles balistiques actuels, ils se déplacent déjà à très haute vitesse, et on sait les protéger de la chaleur, pendant un temps juste suffisant, par des boucliers thermiques qui absorbent la chaleur en se décomposant. Le nouveau annoncé par les Russes a des ailes et commence par planer en très haute atmosphère, exactement comme une navette spatiale, rien de mystérieux, pour changer de trajectoire avant de plonger sur sa cible.
Les drones sous-marins ne font appel à rien de particulier question technique, et les missiles de croisière à portée illimitée utilisent l’énergie nucléaire à la place du fuel pour chauffer l’air à l’intérieur du réacteur, conception somme toute classique.
Reste les missiles atmosphériques hypersoniques, qui sont eux aussi protégés par un bouclier thermique qui ne dure pas longtemps, et ça tombe bien le temps de vol est assez court.
Par contre, la mise au point de toutes ces armes est très délicate et c’est en effet une prouesse technique d’y être arrivé, bravo aux ingénieurs Russes qui sont effectivement excellents. Mais rien de mystérieux.
David Cayla
02/06/2018
... ont souvent ceci de dérangeant qu'ils n'expliquent rien. Et quand des qualificatifs peu élogieux les accompagnent, c'est encore pire.
Alors maintenant sur la puissance comparée des armes nucléaires et des armes à très haute vélocité, il y a une erreur de calcul dans l'exposé de Laurent Caillette, la vitesse n'ayant pas été élevée au carré.
Donc, reprenons, l'explosion de 1 gramme de TNT équivaut à 4 200 J = 4.2 10^3 J. 1 tonne équivaut donc à 4.2 10^9 J et 10 000 tonnes (Hiroshima) ou 10 kt équivalent à 4.2 10^13 J.
Par contraste, un missile Kinzhal vole à 10 000 km/h et sa tête pèse dans les 500 kg. 1m/s équivalant à 3 600 km/h, la vitesse du missile est donc approximativement de 3000 m/s et son énergie cinétique à 1/2mv^2 soit 250 x (3000)^2 = 1,75 10^9 J. C'est 10 000 fois moins puissant que la bombe d'Hiroshima.
Néanmoins, l'effet voulu n'est pas le même. L'une exerce sa violence sur un espace ouvert que j'ai approximé comme une demi-sphère de 1 km de rayon quand le second est destiné à frapper des porte-avions et plus précisément une section du navire que j'ai approximée comme un cube de 50 mètres d'arête.
Dans le premier cas, le volume est de 2/3pir^3 soit environ 2 10^9 m3, pour une énergie volumique de 2 10^4 J/m^3 et dans le second cas, le volume est de 50^3 m3 soit 1,25 10^5 m^3 pour une énergie volumique de 1.4 10^4 J/m^3. Autrement dit, l'énergie subie par la section du porte-avions qui serait frappée par un missile Kinzhal subirait le même effet que si elle avait subi les effets de l'explosion d'une bombe atomique ayant détonné à 500 mètres de distance.
Ensuite, si, il est effectivement possible de ralentir un objet conducteur (fut-ce de l'air ionisé) par le biais des forces de Laplace, c'est ce principe qui est utilisé depuis longtemps pour freiner les camions, et depuis assez peu de temps les Formule 1. Tout l'intérêt étant que cette énergie qui est récupérée par des batteries, donc sous forme de courants électriques dans le cas des Formule 1 peut aussi être utilisée pour ensuite réaccélérer les gaz ionisés en sortie de turboréacteur (et l'énergie produite dans le turboréacteur vient compenser les pertes générées par dissipation d'énergie aussi bien à l'entrée qu'à la sortie). Bien évidemment, on ne génère pas directement de l'électricité avec les gaz ionisés, c'est leur intéraction avec des bobinages qui génère des courants électriques à l'intérieur des bobinages.
L'ionisation de l'air devant le missile ou l'engin qui utilise ces principes permet de générer un coussinet isolant qui évite au matériau de s'échauffer au delà, effectivement, des limites physiques supportables pour tout objet qui reposerait sur l'utilisation de principes de physique classique, et qui croissent selon le carré du nombre de Mach. C'est-à-dire que la chaleur qui s'exercerait à l'avant d'un appareil à propulsion clasique évoluant à 10 000 km/h soit approximativement Mach 10 représenterait le centuple de celle s'exerçant sur un avion évoluant à 1 000 km/h. C'est chaud ! Et c'est bien pour cette raison qu'il est inenvisageable de recourir à une propulsion et des matériaux classiques pour s'affranchir de telles difficultés. Sans compter l'énergie qu'il faudrait générer pour aller à une telle vitesse et vaincre la résistance de l'air.
Pour conclure, je dirais qu'à tant qu'à échanger des arguments d'autorité, Jean-Pierre Petit a pour lui d'être aussi un ingénieur, qui plus est un ingénieur aéronautique, spécialiste de la physique des plasmas, de la magnétohydrodynamique, et qu'il a été directeur de recherche au CNRS où il a mené des travaux dans ces deux domaines.
Christian Feugnet
02/06/2018
Les futures , le Systéme , dit toujours , cours à 7470 $.. Les petits ordinaires de peu de Foi , vu l'échec du requin , on fait pire , ils sont montés à 7660$ ! Ils ont par là cassé une limite interdite de franchissement depuis longtemps ( en termes financiers ... portes ouvertes vers la Lune ) . Là , au Systéme , reste deux options , missile à téte nucléaire , ou vaseline pour là où je pense .
jc
02/06/2018
Guénon prône le retour à l'identité suprême, à la "tradition primordiale", à la coïncidence des opposés. Guénon est du côté de la logique paraconsistante (et donc opposé à la logique intuitionniste -au sens logico-mathématique actuel-?).
Comment ne serait-ce que concevoir qu'on puisse faire coïncider des opposés? La réponse à cette question est pour moi l'un des moteurs (le moteur?) qui anime toute l'oeuvre de Thom: "L'assertion "le prédateur affamé est sa propre proie" qui, selon moi, est à la base de l'embryologie animale." (AL p.409)
Lacan, dans sa tentative de géométrisation de la psyché ("les mathématiques c'est l'ontologie" pour lui aussi?), se passionne pour les surfaces unilatères dont la plus simple est le ruban de Moebius.
Comment ne pas être schizophrène? Comment être "un"? Comment faire l'unité entre ce que l'on ressent par ses sens (lorsqu'on est éveillé) et par ses rêves (lorsqu'on est endormi)? Comment faire pour être conscient et inconscient?
La première idée qui vient à l'esprit du premier venu est de faire un petit trou pour faire communiquer les deux côtés…
JPP a reçu un formation scientifique. L'une de ses spécialités (et de ses passions) est l'astrophysique. Comme beaucoup il s'est intéressé (et s'intéresse toujours) aux trous noirs. Mais il s'y est intéressé d'une façon que ses collègues refusent d'envisager. Je ne peux pas dire qu'elle est originale puisque c'est celle évoquée plus haut.
Pour répondre à des motivations qui me dépassent le physicien russe Sakharov a élaboré une cosmologie des univers jumeaux. L'intuition haute de JPP (selon moi) est que ces univers jumeaux ne font en fait qu'un seul et même univers unilatère.
La première idée qui vient à l'esprit est bien entendu venue à l'esprit des astrophysiciens: cf. ce que Wikipédia dit des trous de ver.
Le "plus" de JPP est qu'il maîtrise d'un point de vue mathématique les surfaces unilatères beaucoup mieux que ses collègues astrophysiciens.
Pour JPP l'équation d'Einstein de la relativité générale ne légalise que la partie observable de l'univers. Observable et donc expérimentable. Son idée est d'une part de légaliser la partie non observable (en gros en changeant les signes des constantes fondamentales), ce qui est facile, et d'autre part de coupler cette équation avec l'équation d'Einstein (ce qui est une autre paire de manches). Il raconte tout ça dans ses passionnantes vidéos "Janus" (24 pour l'instant) disponibles sur la toile.
Pourquoi suis-je fan de JPP?
D'abord parce qu'il ose libérer sa pensée du carcan du conventionalisme. (Ce "ose" renvoie aux questions fondamentales que sont les distinctions formation/formatage -l'éducation- et science/scientisme -la culture.)
D'autre part, ceux qui me lisent le devinent, d'abord parce que je suis fan de Thom et de son oxymore-Janus "Le prédateur affamé est sa propre proie".
Mais aussi -et surtout actuellement- parce que je "vois" le taiji-tsu* à la JPP, c'est-à-dire comme une surface unilatère, dont l'unilatéralité se "réalise" par les deux petits "trous de ver'" noir et blanc qui font communiquer les deux faces (qui n'en sont en fait qu'une seule par unilatéralité).
Je ne suis pour l'instant pas fan de Guénon (je n'aime pas son style "linéaire" qui manque de poésie et d'humour -c'est le moins que je puisse dire!) mais ça pourrait changer. Quand le scientiste de base formaté-Système parcourt le chapitre XXIII de "Le règne de la quantité et les signes des temps" intitulé "Le temps changé en espace", je pense qu'il se dit que ce type est fou. Mais quand on se souvient que sa vision du monde résulte d'une étude minutieuse des traditions immémoriales des différentes civilisations…
* https://fr.wikipedia.org/wiki/Yin_et_yang#/media/File:Yin_yang.svg
Christian Feugnet
02/06/2018
Sur un petit marché , à priori plus manipulable . Les furures disaient , cours à 7470 $ , je maintiens malgré votre hausse , ( celle des gens ordinaires de peu de Foi) , rien n'y fait je grimpe . Ah ! c'est çà , recours à la Grosse Berta , un gros requin de la finance balance , vend , à perte , 1 Milliards de $ . Normalement il récupére par suite de l'effroi des petits qui vendent encore plus bas , le gros en rachetant moins cher récupére et fait le gain . Et là pas du tout dans la mn méme et suivante les petits font remonter , nouvelle attaque , méme effet . Mio je dit que pour le Systéme , c'est pas gagné . Parce que , des pertes , méme lui , peut pas en faire à l'Infini , faut qu'au moins , il retrouve sa mise ! çà marche plus comme avant .
Christian Feugnet
02/06/2018
J en subit l'effet en ce moment , suis en expectative . J'observe , en surfeur de la finance , l'écume , des trés grosses vagues , en tourbillon , qui permet de les contourner . En passant sous l'écume .La vague pas possible .
Je veux dire le mouvement des valeurs refuges , ( or , pétrole , cryptos ) en expectative , elles aussi , Elles attendent fin juin : la promise augmentation des taux par le fed ( implicite la réduction du Quantitaviv Easing ) . la normalisation du Systéme , l'exeptionalité US , encore possible ou pas ?. Surement pas le dernier épisode mais significatif . Ont ils toujours le controle , cahin caha ?
Les futures pour juin ( voix du systéme disent que oui ) , sauf que les sous jacents vont des fois en sens inverse , et semblent l'emporter , faudra t il attendre le gong ?
Christian Feugnet
02/06/2018
Juste un ajout , traité jusqu'à maintenant comme négligeable mais qui le devient moins avec les élections Italiennes et les immigrés , nouveau type . La perseptive de 25 milliards d'Afticains , toutes choses égales par ailleurs . Question , existence , indépendance Européenne ( France incluse ou pas ) entre Russes , Chinois , Américains , tous portés à notre bonheur .
Laurent Caillette
01/06/2018
Bonjour Tino Candela,
Pour ce qui est de la torpille Shkval j'en faisais mention non pas comme exemple d'utilitsation de la MHD mais comme exemple de gainage pour limiter les forces de frottement à grande vitesse.
Concernant la puissance dégagée par l'impact, si on applique à une masse d'une tonne :
E = 1/2 mv2 = 0.5 × 1000 × 20.000 / 3,6 ~= 2,8E6 J
D'après Wikipedia, la puissance de la bombe d'Hiroshima est de 6,3E13 J donc il manque quelques zéros. L'impact de certaines météorites est parfois comparé à celui d'une bombe atomique mais là effectivement on en est loin.
« On ne peut pas modifier l'écoulement des fluides avec les Forces de Laplace. » Si le fluide est conducteur, qu'est-ce qui empêche les Forces de Laplace de s'appliquer ? Là il faudrait argumenter parce que vous êtes en train d'affirmer que la MHD n'existe pas.
Considérez-vous que l'annonce de Poutine est une tromperie ? Si ce n'est pas la MHD qui permet d'obtenir les caractéristiques annoncées, vous avez une autre idée ? Indépendemment de cela, vous trouvez normal que personne ne cherche à savoir comment ces armes fonctionnent ?
jc
01/06/2018
https://www.youtube.com/watch?v=_tEABSuLjNc (40')
https://www.youtube.com/watch?v=jE4SYgs3AKs (60')
https://www.youtube.com/watch?v=MiX0SV9rPtc (180')
Je suis un fan du "savanturier" JPP (c'est ainsi qu'il se définit). J'admire l'audace de sa pensée et son talent pour expliquer simplement ses idées (qu'il fait passer par ses BD disponibles gratuitement sur son site).
J'admire ses dons géométriques qui lui ont permis de retourner la sphère (démontrée comme possible par le mathématicien médaillé Fields Stephen Smale).
J'aime son humour et sa "naturalité" (cf. en particulier le compte rendu qu'il fait de ses rencontres avec Lacan):
https://www.jp-petit.org/nouv_f/lacan_jpp.pdf
Tino Candela
01/06/2018
Cher Monsieur Grasset,
Je suis ingénieur et je proteste contre ce tissu de mensonge et d'ânerie destiné à tromper ceux dont la culture scientifique n'est pas la spécialité. Cet article est indigne de dedefensa.
Je cite l'article : "[...] on pourrait penser que la MHD dispose d'un potentiel industriel hallucinant, donc si elle n'est utilisée dans aucun procédé industriel civil c'est qu'il y a une raison." Et en effet il y a une bonne raison : Ce n'est pas vrai.
Non, on ne peut pas modifier l'écoulement des fluides avec les forces de Laplace, non on ne peut pas générer de l'électricité directement avec un jet de gaz ionisé, non on ne peut pas ralentir le flux d'air avant d'alimenter un turboréacteur, non le principe de fonctionnement de la torpille Shkval n'a aucun rapport avec cette soi-disant MHD, non la puissance de l'impact d'un projectile volant à 20000 km/h n'est pas (loin s'en faut !) celle d'une petite bombe nucléaire.
La seule chose que l'on sait faire, c'est modifier l'écoulement d'un fluide ionisé avec des champs magnétiques, c'est très connu, pas nouveau, et ça consomme une puissance électrique importante pour de faibles effets.
Monsieur Grasset, qui vous a convaincu de publier ça ? Je me tiens à votre disposition pour évaluer la valeur scientifique de futur article comme celui-là que vous trouveriez intéressant.
Bien cordialement.
jc
01/06/2018
L'idée de ce commentaire m'est venue de l'introduction de l'article Wikipédia sur "Le règne de la quantité et les signes des temps":
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_R%C3%A8gne_de_la_Quantit%C3%A9_et_les_Signes_des_Temps
"Pour Guénon, l'histoire n'est que le reflet d'un vaste processus cosmique prenant lui-même sa source dans la dimension métaphysique, intemporelle. (...) dans la pensée de Hegel, le mystère intemporel de la non-dualité, de la « coïncidence des opposés », que l'on trouve chez Guénon, est remplacé par « une dialectique temporelle de la thèse et de l'antithèse ». (...) cet enfermement dans le temps de la condition humaine en opposition à la « perspective métaphysique » de Guénon se poursuivit avec le Martin Heidegger d'Être et Temps. Pour Guénon, un tel enfermement de l'histoire dans le temps coupé de toute réalité transcendante prend une dimension satanique qui explique la chute du monde moderne (...)."
Pour résumer: les guénoniens ne portent pas Hegel dans leur coeur (l'utilisation du moteur de recherche de Dedefensa le confirme).
Je n'ai rien lu d'Hegel et n'en lirai certainement rien. A ma connaissance Thom ne lui consacre que quelques mots, laissant à Jean Largeault de dire tout le mal qu'il pense de l'idéalisme allemand (cf. la préface d'Apologie du Logos).
Je cherche seulement à tester ici mon nouveau joujou: le yin-yang.
L'idée que je me fais du site Dedefensa est que c'est un site fréquenté plutôt par des Yang (parmi ceux qui s'expriment). Or, pour moi, le mouvement, le temps, Héraclite, sont fondamentalement Yang alors que l'espace, l'intemporalité, Parménide sont Yin. A mon avis Thom est fondamentalement Yin*, c'est un topocrate. Ce que j'ai lu de Guénon, en particulier son attirance pour la géométrie -donc pour l'espace- et sa répulsion pour le nombre (au moins le nombre profane) me font le classer également Yin. Et par contre-coup, la citation ci-dessus me fait cataloguer Hegel comme Yang.
Mais Guénon n'a pas l'air d'avoir grande considération pour la matière (c'est le moins qu'on puisse dire!), matière que je classe Yin sans hésiter. J'y vois comme une contradiction…
* Corroboré par ce que j'ai entendu d'une psychanalyste lacanienne qui qualifiait de féminine la pensée thomienne.
jc
01/06/2018
Selon moi toute élaboration d'une constitution du monde doit être fondée sur ce qu'il y a de commun en l'homme (sur ce qu'est l'Homme), et donc ne peut ignorer ce que nous indique la Tradition.
Je découvre la pensée chinoise "yin-yang" et, dans l'optique précitée, je tente de voir ce qu'elle peut avoir de commun avec la pensée occidentale. Je découvre que la pensée binaire yin-yang se déploie en trigrammes et hexagrammes, en lesquels apparaît toute une symbolique qui ressemble à une sorte de spatialisation de la pensée.
Or spatialiser la pensée est pour Thom l'ambition ultime de la théorie des catastrophes (cf. par ex. AL p.409). La comparaison des 16 morphologies archétypes de Thom (cf. SSM 2ème ed. p.312) et des 64 hexagrammes chinois me semble intéressante (je ne sais pas si une telle étude a été tentée).
Pour le fun (peut-être pas tant que ça!):
l'hexagramme "Marche" (10) jouxte l'hexagramme (9) "Le pouvoir d'apprivoisement du petit" ...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hexagramme_Yi_Jing
jc
01/06/2018
En consultant ma version papier de l'EU (ed. 1990) je me suis aperçu que Guénon n'a pas d'article ni dans le corpus ni dans l'index. Il apparaît cependant dans quatre articles: ésotérisme, théosophie, tradition et tolérance.
Puisque mon ambition ultime* n'est rien moins qu'une constitution pour la civilisation à venir -pour moi inéluctablement globale -ou, si on veut, mondiale- et puisque toute constitution concernant le "vivre ensemble" ne peut éviter d'aborder le problème de la tolérance (même si, in fine, c'est pour décider de l'ignorer), je me suis précipité pour lire ce que disait Guénon à ce sujet. Pour le confronter à ce que nous concocte la concurrence progressiste sociétale emmenée par les Soros, Attali et consorts (François?, Macron?).
Guénon apparaît dans la dernière partie intitulée "Une idée sans concept pour fonder la tolérance (le titre de l'article signé Bernard Guilllemain est "L'idée de tolérance"). Cette dernière partie commence par le constat par l'auteur de la difficulté du problème de la tolérance: "Il n'y a pas d'idée de tolérance si par là on entend un concept susceptible d'une définition non contradictoire.". Première phrase qui me remplit d'aise car elle renvoie directement au titre de l'article des philosophes belges Lambert et Hespel: "De la topologie de la conciliation à la logique de la contradiction.", que je considère comme très important**.
Guénon apparaît en compagnie de Schuon comme converti à l'islam, islam introduit comme suit par Guillemain:
"Nul doute que l'islam se montre essentiellement favorable à la tolérance puisque le coran (sourate XVI, 92-93) se présente moins comme une révélation originale que comme la reviviscence d'une Tradition éternelle, déjà contenue dans les enseignements de Moïse et de Jésus, qui s'identifie à la parole de Dieu, mais que les juifs et les chrétiens vivent souvent mal."
Voilà ce qui est dit de Guénon:
"Guénon a particulièrement développé l'idée d'une "tradition primordiale" qui n'est pas sans analogie avec le Palaios Logos de Clément d'Alexandrie. Il a vigoureusement insisté sur la nécessité de respecter les différentes formes qui véhiculent la Tradition. (...) Guénon enseigne que, plus l'initié s'approche de l'identité suprême, plus il doit rejeter toute tentation de synthèse ou de mélange, plus scrupuleusement il doit respecter la forme particulière où il a cherché l'illumination (Aperçus sur l'initiation, chap. VI et VII)."
* Je suis (très) prétentieux (un prétentieux étant un ambitieux qui n'est pas à la hauteur de ses ambitions).
** Je l'ai signalé à Laurent Lafforgue (mathématicien médaillé Fields, catholique affiché, délaissé au profit de Cédric Villani pour faire partie de l'académie pontificale des sciences…).
jc
31/05/2018
La façon dont les mathématiques apparaissent dans l'oeuvre de Guénon intrigue doublement le matheux contemporain de base que je suis. D'une part par les raisons qui font que Guénon s'intéresse aux maths. D'autre part par l'argumentation qui justifie ses affirmations.
Pourquoi tant de maths dans l'oeuvre de Guénon? Mes premières lectures en grande diagonale (je ne sais pas si j'irai plus loin) me confortent dans l'idée que Guénon aurait sans doute fait sienne l'affirmation d'Alain Badiou selon laquelle "l'ontologie c'est les maths" (ainsi les titres d'un grand nombre de chapitres de "Le symbolisme de la croix" vont dans ce sens).
En ce qui concerne l'argumentation le matheux contemporain sera dérouté par des justifications du genre "c'est vrai parce que c'est universellement attesté par les différentes traditions". Bien entendu Guénon aurait par de tels propos automatiquement été exclu de la communauté mathématique de son temps, comme Thom s'en est exclu lui-même -volontairement- en écrivant: "Dans cette confiance en l'existence d'un univers idéal, le mathématicien ne s'inquiétera pas outre mesure des limites des procédés formels, il pourra oublier le problème de la contradiction.".
(On notera qu'on a là trois penseurs (Guénon, Thom et Badiou) pour qui retisser le lien entre maths et philosophie -distendu depuis Aristote- est important, voire essentiel.)
La façon dont Guénon aborde les rapports entre le temps et l'espace dans "Le règne de la quantité" est un régal pour l'esprit (au moins le mien): prendre comme point de départ le rapport entre Caïn le sédentaire et Abel le nomade, interpréter le meurtre d'Abel par son frère en terme d'évolution cercle vers carré (sédentarisation=solidification) est déroutant pour le scientifique contemporain (matheux ou physicien), c'est le moins qu'on puisse dire. Et enchaîner sur le temps qui se change en espace (chap. XXIII) laisse Jean-Pierre Petit et sa généralisation de l'équation d'Einstein loin derrière côté audace de la pensée (sur un sujet limitrophe).
En suivant Guénon l'espace est continu donc yin (le nomadisme c'est "no limit"). Et le temps est yang (sédentaire=borné).
Mais pour Thom c'est le continu qui est l'être premier et le rapport discret-continu (qui domine selon lui toute la pensée) implique que dans le rapport espace-temps c'est l'espace qui est "primitif" par rapport au temps. Or, dans la cosmogonie thomienne, l'être premier est le temps et non l'espace (cf. AL pp.314 à 331)... Il faut que je rumine ça (mais, à première vue, je donnerai plutôt raison à Guénon).
jc
31/05/2018
Dans l'acquisition des connaissances la "Science Moderne" ne valide que celles vérifiées par l'expérience. Le point de départ de cette attitude est peut-être dû à Newton dont la théorie révolutionnaire à l'époque a été tant bien que mal acceptée parce qu'elle était validée par l'expérience. C'est, je crois, le sens qu'on peut donner à son fameux "Hypotheses non fingo": "Je ne feins pas d'hypothèses (métaphysiques?)" ("Je m'en fous parce que ma théorie est validée expérimentalement"?).
Dans le cas du mouvement des planètes l'expérience ne peut être une expérimentation au sens que l'on donne à ce mot depuis Claude Bernard(?). Mais le fait que l'on retrouve les lois de Képler et que les résultats théoriques recoupent les observations consignées dans les éphémérides font que sa théorie est considérée comme étant validée expérimentalement. Depuis plus récemment, grâce(!) à la puissance de calcul des ordinateurs, certaines théories sont dorénavant validées statistiquement. C'est l'extrême limite que se permet la "Science Moderne" pour estampiller une connaissance de son sceau.
Il ressort de ce qui précède que nombre d'expériences mentales ou spirituelles n'ont pas droit à l'estampille du "Scientisme" Moderne" car, pour lui, seuls valent le positif et l'expérimenté. Exeunt l'Intuition et la Tradition. Ainsi, en désespoir de cause(?), Thom en vient à écrire qu'il faut lire son oeuvre comme un roman de science-fiction* (et peut-être Grothendieck écrit-il également des choses de ce genre). Quant à la Tradition on pourra lire dans "Le règne de la quantité..." (et sans doute ailleurs) ce que Guénon pense de ce "Scientisme".
La vérification expérimentale par nos cinq sens (augmentés par la quincaillerie: microscopes et téléscopes, microphones et haut-parleurs, détecteurs de tout poil, etc.) et les expériences mentales strictement encadrées par la déesse raison (toujours invoquée, jamais définie), voilà l'horizon que le "Système" nous interdit de dépasser, voilà la prison dans laquelle "Il" s'efforce de nous enfermer**.
* Cf. Topoï de l'utopie: https://www.ecole-alsacienne.org/CDI/pdf/1301/130112_THO.pdf
** Je ne serais pas étonné si j'apprenais que Wikipédia participe sciemment à cet enfermement.
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