Knell
30/05/2006
Pour avoir passer un peu de temps l abas, assez recement (Fin 2002 pour etre exact) je me permet de reagir a votre article car je pense que votre intervention est teinte d un peu trop d anti americanisme. Non pas que cet anti americanisme ne soit pas justifie dans la plupart des cas, mais plutot qu il fausse un peu l analyse de la situation que vous pouvez faire.
Autant on peut effectivement deplorer “tant dincompréhension des réalités du monde” autant l etendre a la totalite des contigents qui sont l a bas est faux.
Il est sur que la relative securite ou le relatif calme dont jouissait l afghanistan jusqu a present etait du en partie a l implication partielle des americains, implications par ailleurs essentiellement aerienne au debut des operations. Par contre les autres contingents sur le terrains, dont je fis partis, avait et ont encore je pense, plutot bonne reputation, et sont ou ont ete favorablement acceuillis par la population. ( dont une grande partie des elites ou des gens de plus de 40 ans sont francophones ou au moins francophiles)
Si il y a bien un probleme en Afghanistan c est le probleme de communication et le probleme de respect d une autre culture. Le passe colonial francais fait que la communication avec des cultures etrangeres est un fait acquis dans les armees francaises. Les contacts sont donc facile a defaut d etre parfois tout a fait franc, mais il y a une “bonne inteligence”. Nonobstant, bien sur les extremistes de tout poils qui ne sont pas l exclusivite de l afghanistan.
loin de moi l idee de pretendre que l afghanistan est donc une contree sure, mais il suffit d un peu d ouverture d esprit et tout de suite beaucoup de diffculte s apllanissent.
Dans le cas particulier des accidents de la route, j ai connu ce genre d accidents avec d autres contingents que le contingent americain et si les reactions furent aussi vives parmis les temoins, l ambulance de l ISAF qui evacua le gamin et les parents du gamin vers l hopital de l ISAF n eut pa sle moindre probleme. Les traducteurs present eurent aussi tot fait de calmer les plus vindicatifs et aucunes represaille dans un sens ou dans l autre ne fut a deplorer.
Le probleme de cette region, comme cellui de beaucoup d autre pays non occidentalises, vis a vis des americains est que ceux ci n ont absolument aucuns respect pour des gens qu ils considerent comme etant inferieur a eux. L education americaine, totalement egocentree ( pour eviter l implosion de sa mosaique humaine ) n apporte aux soldats, aucun elements de valorisations pour des cultures autres que la leur. C est cette inculture totale, faite de cliches parfois profondement racistes, voir d ignorance absolument totale, alliee a un protectionisme culturel forcenee ( impossible de manger autre chose que des hamburger ou de regarder CNN sur une base americaine )qui pose probleme, et par voie de fait qui entraine tout les autres.
Voila le principal danger en Afghanistan, plonger dans le “securitarisme” paranoiaque qui nous ferait nous fermer aux autres. Si nous tombons, nous allies ou pas des americains, alors l irakanisation de l afghanistan sera ineluctable.
Si nous eviton ce piege la, si nos soldats ontinus a dire bonjour ou a repondre aux invitation des “malleks”, petit a petit nous gagnerons, Ce sera long, mais victorieux, sans aucuns doute.
Drouville Gerard
30/05/2006
Abou ghraib a-t’il changé quelque chose à la présence militaire US en Irak? Non! Ce massacre ne changera rien! L’objectif reste la possession et l’exploitation des champs pétrolifères du moyen orient, la vie et la mort de “quelques indigènes” ne compte pour rien ni pour les neocons du gouvernement US, ni pour le consommateur moyen US, seule l’énergie et le dollar!
Baquiast
29/05/2006
Ce thème m’a inspiré un petit commentaire pour ma propre gazette, que je dédis à l’ami Dedefensa
C’est quoi, être assureur militant?
“Imaginons. Sur une route, une voiture. Dans cette voiture, vous. A côté de vous, une autre voiture, dans laquelle un satellite militaire américain opérant clandestinement en Europe a cru détecter un terroriste porteur d’une bombe atomique en valise susceptible d’être envoyée (ne me demandez pas comment) sur l’Amérique ou une base américaine en Europe. Aussitôt alerté, le Président décide de neutraliser cette deuxième voiture en lui dépéchant un “ballistic missile a land-based Minuteman or submarine-based Trident D5” lesquels peuvent atteindre n’importe quelle partie du monde en une demi-heure. Pas de chance. Vous êtes détruit en même temps que la voiture suspecte. Pas de chance. Selon la loi, votre assurance ne vous couvre pas. Alors? On ne peut pas changer la loi, mais on peut changer d’assurance…Rapprochez vous de la M…, assureur militant.”
Ajoutons que ce scénario deviendra bientôt possible si les propositions de deux anciens secrétaires à la défense américains sont retenues. Elles consistent à remplacer les têtes nucléaires de certains des missiles précités par des têtes conventionnelles, afin de pouvoir les utiliser contre des terroristes sans provoquer de guerre nucléaire. Mais il y a un risque que les assureurs, même militants, ne couvriront pas: que les systèmes d’alerte russes (ou européens si un jour nous en avons) s’imaginent être en face d’une frappe préventive et déclenchent une riposte atomique massive. Les systèmes d’alerte sont en effet incapables de distinguer le type de tête dont sont dotés les missiles balistiques. Pour en savoir plus sur cette brillante idée de ces deux “sages” américains, dont la tête, elle, n’est certainement pas remplie de fromage blanc, voyez nos confrères de Dedefensa:
http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=2745 28/05/06
Spectral
29/05/2006
Que penser de l’analyse de cet “expert” qui opère dans une univerté de Grande Bretagne ?
Le nombre de “spécialistes” dont le seul mérite est de se tromper sans cesse dans leurs prévisions ne cesse de croitre.
L’article de cet illuminé est tellement truffé de bêtises et de mensonges, qu’il faudrait trop de temps pour défaire toutes ses hallucinations.
Abuse-t-il de substances nocives ou a-t-il le cerveau définitivement hors d’usage ?
Quelle tristesse de voir des gens parfois brillants sombrer dans l’idiotie la plus totale par haine ou par une bêtise qui les prive de toute lucidité et de réalisme.
Plutôt à plaindre ce pauvre type !
Firefly
29/05/2006
Reps and Dems are traitors to the US constitution. Dump both Dems and Reps.
Firefly
Vincent Robeyns
29/05/2006
Je ne trouve pas le rapport De l’IISS. Quelqu’un peut-il m’aider ?
Que penser du LEAP ?
Le communiqué (voir 1) du LEAP (Laboratoire européen d’Anticipation Politique Europe 2020) de mars 2006 annonçait une crise économique systémique globale pour fin mars 2006. L’un des facteurs déclenchant de celle-ci pour cette date précise était l’annonce de l’ouverture d’une bourse pétrolière en Iran, dont les échanges auraient abandonné le dollar au profit de l’euro. Cette bourse n’ayant pas (encore?)vu le jour, l’effondrement annoncé ne s’est pas produit. Reste que les autres facteurs dont l’analyse menait aux conclusions dramatiques du LEAP restent d’actualité. Le LEAP confirme et signe…
http://www.europe2020.org/fr/section_global/
A cela s’ajoute maintenant la vision crépusculaire de l’IISS (International Institute of Strategic Studies
) pour 2006. (lire en bas -2)
-1
Communiqué Public LEAP/E2020
Juin 2006 - Entrée dans la phase 2 de la crise systémique globale :
la phase d’accélération
Sept conséquences concrètes pour les acteurs et décideurs économiques et politiques
LEAP/E2020 a annoncé, le 15 Février 2006, le déclenchement d’une crise systémique globale pour la fin du mois de Mars suivant.
Aujourd’hui, à la mi-Mai 2006, Leap/E2020 est en mesure d’annoncer que cette phase initiale de la crise systémique globale est presque terminée et que dès le début Juin 2006, la crise va entrer dans sa phase d’accélération. Avant d’en décrire les principales caractéristiques (qui sont détaillées dans le GlobalEurope Anticipation Bulletin N°5), LEAP/E2020 juge néanmoins utile d’expliciter le mode de développement d’une telle crise systémique.
lire la suite:
http://www.europe2020.org/fr/section_global/
-2
25 mai 2006 - L’IISS de Londres (International Institute of Strategic Studies
) est connue comme un des piliers du système militaro-politique occidental et anglo-saxon. Qualifié d’“indépendante”, l’IISS est en réalité un relais à façade indépendante pour le débat et la diffusion de la pensée stratégique dominante dans le monde de la sécurité anglo-saxon et atlantique. L’édition annuelle de son annuaire analysant la situation stratégique, les forces en présence, etc., est un exercice qui fixe en général les normes de la pensée stratégique de ce même univers.
On ne sait ce qu’il faut dire de l’édition 2006 : fait-elle exception ou bien est-elle une fois de plus le reflet de ce monde stratégique, mais pour mettre en évidence son désarroi, voire sa panique devant les perspective de la situation générale ? On a le choix pour la réponse qu’on proposerait éventuellement. Reste ce fait absolument frappant, et stratégiquement considérable qu’il s’agit sans aucun doute du constat le plus abrupt, le plus noir, venu d’une source semi-officielle sur la situation stratégique globale. Ce que nous décrit l’IISS, d’une façon générale, c’est une situation stratégique générale bloquée pour les intérêts occidentaux (anglo-saxons), et promise à évoluer vers une seule orientation : le pire.
lire la suite:
http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=2739
Encore plus dinfos :
http://groups.google.be/group/AlterEFP
http://groups.google.be/group/11septembre
http://groups.google.be/group/medias-mensonges-desinformation
Seleukos
28/05/2006
À mon humble avis, je vois mal Vladimir Vladimirovitch rester de marbre ou “de glace” à l’ idée de missiles stratégiques en Pologne.
C’ est à dire dans un pays frontalier avec la Russie, qu’ importe la charge, conventionnelle ou nucléaire, invérifiable.
Le délai de détection serait alors drastiquement réduit pour frapper, pure hypothèse, Moscou ou Leningrad.
D. C.
28/05/2006
Il aura fallu la profonde intuition prophétique d’un philosophe belge, Corentin de Salle, Directeur d’un centre de méditation psychique bien orienté vers Atlantis, pour nous révéler que, conformément à l’antique sagesse symbolique, il y a toujours lieu d’inverser les significations apparentes des réalités historiques ; écoutons l’oracle:
“Lhistoire est en train de rendre justice à Reagan. Gageons quelle saluera la clairvoyance de George W. Bush”.
Les extrêmes se rejoignent toujours pour qui sait comprendre, une vérité à découvrir sur http://www.atlantis.org.
Tatanka
27/05/2006
Et ce n’était que le premier élément d’une stratégie destinée à faire baisser la garde de leur grand ennemi: la Chine.
Les projets de vitrification préventive de la Chine ne manque pas. Il ne faudrait pas qu’ils puissent riposter, avant…
geo
27/05/2006
De la Guerre des représentions au Jihad anti-occidental
le 21/03/2006 Alexandre del Valle
Le 16 mars dernier, une association turque basée à Bruxelles portait plainte contre le quotidien conservateur allemand Die Welt, coupable davoir publié des caricatures du prophète Mahomet et “provoqué la communauté des croyants musulmans dAllemagne ». Particulièrement susceptible, lUnion des Démocrates turcs européens (UETD), prétendait que la publication avait « mis en danger avec légèreté la paix civile”. Cette requête liberticide faisait en fait écho à plusieurs déclarations publiques tout aussi liberticides du Premier Ministre turc R.T. Erdogan, qui a condamné à plusieurs reprises la publication des caricatures et a même proposé de « limiter la liberté dexpression » concernant les religions, notamment lIslam, ceci au nom de la lutte contre le « blasphème » et « lislamophobie ».
Le lien entre laffaire dite des caricatures et la montée de lislamisme un peu partout dans le monde, de la Turquie à Gaza en passant par le Maroc (où un sondage donne gagnant les Islamistes en 2007) est plus que jamais évident. Raison de plus pour refaire le point sur cette affaire de caricatures qui nen finit pas de produire ses effets et réactions diverses.
LOrigine du scandale
Laffaire dite des « caricatures » de Mahomet remonte à septembre 2005, lorsque la rédaction du Jyllands Posten apprit que lauteur dun livre pour enfants sur le Prophète Mahomet navait pu trouver un seul dessinateur acceptant dillustrer louvrage. Le 17 septembre, en effet, le journal danois Politiken avait publié un article intitulé « Dyb angst for kritik af islam » (Peur profonde de la critique de lIslam), expliquant lincapacité pour lauteur Kåre Bluitgen, de trouver des dessinateurs voulant illustrer son livre sur Mahomet. Face à cette autocensure manifeste, le plus grand quotidien (conservateur) du royaume, le Jyllands Posten, voulut tester la liberté dexpression, valeur fondamentale de la démocratie danoise, proposant, en signe de refus de «lislamiquement correct », à une quarantaine de caricaturistes de représenter des portraits du Prophète Mahomet. Douze seulement acceptèrent. Leurs dessins, signés (certains dessins sont critiques, dautres non), parurent le 30 septembre 2005, sous le titre “Les Douze visages de Mahomet”, cest-à-dire cinq mois avant que laffaire néclate dans le monde musulman et en Europe.
Initiateur de lopération, Flemming Rose, chef de service culture du Jyllands-Posts, accompagne les caricatures dun article alarmiste déplorant la frilosité grandissante des intellectuels danois, frilosité mise en évidence à plusieurs occasions et due à une campagne de terreur psychologique et physique orchestrée par les islamistes du Nord de lEurope depuis lassassinat de Théo Van Gogh: la même semaine en effet, une série dévènement inquiétants nont cessé de confirmer la naissance dune autocensure islamique : lanonymat exigé par les traducteurs de la parlementaire musulmane libérale néerlandaise menacée de mort, Ayaan Hirsi Ali, dont la lutte contre les dérives de lIslam est le cheval de bataille ; le retrait de lun des tableaux dune exposition par un musée inquiet des « réactions » des leaders musulmans ; ou même les fortes pressions exercées par un Imam sur un ministre afin que ce dernier exige des médias quils donnent une « image plus positive de lIslam », etc. Flemming Rose conclue ainsi son article : « nous sommes sur une pente glissante, personne ne peut prédire où lautocensure peut nous mener ».
Pour récapituler brièvement, la plus controversée des caricatures représentait le turban de Mahomet en forme de bombe à la mèche allumée. Un autre représente Mahomet sadressant à des kamikazes qui arrivent au paradis à la queue leu-leu : “Arrêtez-vous! Arrêtez-vous! Nous sommes à court de vierges !“Un autre dépeignant Mahomet, avec le croissant comme auréole : ange ou démon ?; un autre encore dépeignant Mahomet, la barbe hirsute et les yeux masqués par une barre noire, puisque lon na pas le droit de représenter son visage, garde deux femmes voilées, le poignard à la main ; un autre enfin où Mahomet fait signe de sarrêter à deux terroristes musulmans sur le point dattaquer : “Du calme, mes amis, ce nest quun dessin fait par un Danois incroyant…”.
Face à la publication des douze dessins, des associations musulmanes manifestent leur indignation et se déclarent « insultés ». Le 30 septembre 2005 : plusieurs leaders musulmans du Danemark à tendance intégriste exigent le retrait des dessins. Le 9 octobre, la Société Islamique du Danemark, dirigé par limam Abu Laban, proche des Frères musulmans égyptiens, syriens et libanais, exige des « excuses » et le retrait des dessins.
Le 14 octobre, 3 500 musulmans manifestent devant les bureaux du Jyllands-Posten. Toujours pas de retrait et dexcuses. Etonnamment, le 17 octobre, un journal égyptien publie les caricatures du Jyllands-Posten sans que cela ne déclenche une quelconque polémique ou réaction violente dans le monde musulman. Ceci en pleine période de Ramadan. Aucune protestation officielle nest émise par les représentants égyptiens de lIslam, pas plus que par lEtat Egyptien, contre le journal danois Jyllands-Posts, ni même contre le Danemark. Indifférence qui va augmenter la colère des Islamistes danois, décidés à en rajouter et à tout faire pour mettre les Etats musulmans dorigine en porte-à-faux, notamment via la saisine des autorités religieuses, des structures des Frères musulmans à létranger et des grandes organisations islamiques pilotées par lArabie saoudite et lEgypte (Organisation de la Conférence islamique ; Ligue arabe, Congrès du Monde Musulman, etc).
Le contexte égyptien et international « favorables »
Un premier événement « favorable » tombe à point nommé pour les Imams danois désireux de sensibiliser les Islamistes égyptiens : le 21 Octobre, en Egypte, des pogromes antichrétiens sont déclenchés sur fond de campagne électorale donnant les Frères Musulmans parmi les vainqueurs des législatives. Or cest déjà une histoire de « blasphème » qui est à lorigine des pogroms anti-Coptes survenus principalement à Alexandrie. En effet, les milliers démeutiers qui ont attaqué le quartier chrétien, saccagé églises et commerces, poignardé des religieux, dont une nonne décédée depuis, tout en menaçant le patriarche copte de mort, ont agi en « représailles » de la diffusion dun soi-disant « DVD blasphématoire » (pièce filmée) qui na jamais été produit ni distribué par les Coptes, mais au contraire par des Musulmans. Daprès le quotidien Al-Doustour (La Constitution), les évènements dramatiques dAlexandrie seraient la conséquence des « provocations » de léglise Saint-Georges Aussi les hebdomadaires El-Midan et Al-Osbou ont-ils dénoncé « linfidélité » des chrétiens dEgypte, soi-disant « mêlés à un complot mondial anti-arabe » ! Explicite, le rédacteur en chef dAl-Ousbou, Moustafa Bakri, écrivait: « certains traîtres de la diaspora copte complotent avec les sionistes et la CIA dans le but dexpulser les musulmans de leurs terres ».
Plus soucieux « dislamophobie » que de haine anti-chrétienne, les médias français et européens ont été fort silencieux sur cette affaire, évoquant à peine les “agitations interreligieuses”, comme si les bourreaux islamistes étaient à mettre sur le même plan que les victimes chrétiennes minoritaires…
Concurrence sunnito-chiite sur le marché de la haine anti-occidentale et anti-juive
En réalité, le « but de guerre » réel des Etats et organisations islamiques «indignées » par les caricatures et qui sont à lorigine directe de lembrasement mondial actuel, sinscrit dans le cadre dune stratégie de conquête et dintimidation orchestrée depuis plusieurs décennies par les cinq grands pôles mondiaux de la réislamisation radicale : (Frères Musulmans, Pakistan ; Salafisme-Wahhabisme saoudien-OCI ; Iran et confréries islamistes turcophones) décidés à conquérir lEurope et islamiser à terme lOccident. Or bien quétant divisés politiquement, ethniquement et parfois théologiquement, ces différents acteurs de la réislamisation nen partagent pas moins une haine commune et convergente envers les « Juifs, les Croisés et les Mécréants », « le monde de limpiété étant réputé Un » (Millatun kufru Wahida). Aussi ces divisions-concurrences (Fitna) existant au sein de la Oumma nont-elles fait quaccroitre la haine anti-occidentale dans le cadre dune véritable compétition, dune course à la surenchère prosélyte et revancharde. Doù les amalgames Juifs-sionistes=Danois=Anti-musulmans=Europe=Américains=Chrétiens arabes, etc, doù les plasticages déglises chrétiennes au Pakistan, en Irak ou en Egypte, voire lassassinat dun prêtre catholique en Turquie, et doù la régression théocratique observable au sein des mentalités publiques musulmanes, au nom du « retour » à la « vraie solution » : lislamisme, qui apparaît plus que jamais comme la seule idéologie non « contaminée par les colonisateurs judéo-chrétiens » et capable doffrir une alternative aux dictatures arabes corrompues, elles-mêmes supposées «imposées » par « lImpérialisme occidental » et les é « Judéo-Croisés » (Al Yahoud wal Salibiyoun).
Cest dans le cadre de cet embrasement général et de cette fanatisation anti-occidentale croissante sur fond denlisement américain en Irak, de nucléarisation de lIran des Pasdarans et dendiguement de la Syrie, que le très fanatique président iranien Mahmoud Ahmadinéjad, non content que les Occidentaux aient besoin de lui en Irak pour calmer les Chiites et si heureux des succès électoraux des Chiites irakien et libanais, puis des protégés sunnites palestiniens du Hamas, sest à son tour saisi de laffaire des caricatures. Son but : démontrer une fois de plus ses capacités de mobilisation et de nuisance face aux « pressions » euro-occidentales ou « américano-sionistes » et à ses concurrents sunnites arabes. Doù laccusation totalement folle et fallacieuse consistant à accuser (une fois de plus !) les Juifs « sionistes » dêtre à lorigine des caricatures, doù aussi le concours lancé à Téhéran récompensant les meilleures caricatures de la Shoah et des Juifs en réponse à « loffense » faite à « Un milliard trois cent mille Musulmans » dans le monde
La « Tournée » des Imams danois en pays arabes ou la désinformation scientifique
Cest dans ce contexte, entre novembre et décembre 2005, quune délégation dImams et islamistes du Danemark proches des Frères musulmans égyptiens et palestiniens effectue une « tournée » des pays arabo-musulmans afin dinternationaliser une affaire interne, ceci dans le cadre dune véritable Stratégie dintimidation, dun véritable plan dAttaque contre les valeurs occidentales et les faibles démocraties européennes.
La délégation dImams Danois de La Société Islamique du Danemark se rend tout dabord en Egypte, destination privilégiée où les Frères Musulmans ont remporté 88 sièges lors des dernières législatives et où règne un climat pré-insurrectionnel sur fond de pogroms anti-chrétiens ; puis au Liban et en Syrie, avant de passer par les territoires palestiniens. Les Imams sont furieux de constater quau Danemark, la publication des caricatures, tout comme les protestations officielles dune dizaine dambassadeurs de pays arabes, ont laissé dans un premier temps de marbre le Premier Ministre, Anders Fogh Rasmussen. Emmenée par Imam Ahmad Abu Laban, Akhmad Akkari, Rais Huleyhel, la délégation dimams intégristes danois entend obtenir sa revanche au Caire, cur des médias du monde arabe et pays qui abrite (Al Azhar) lune des plus grandes autorités mondiales du Sunnisme, le Cheikh Tantaoui. Les Imams danois exhibent partout un terrifiant dossier de 43 pages présentant au public musulman non seulement les 12 caricatures du journal danois, mais y ajoutant toute sorte de photos glauques et autres dessins bien plus choquant, voire totalement truqués et visant à provoquer une indignation extrême des interlocuteurs arabo-musulmans déjà remontés contre les Etats-Unis et lEurope suite à laffaire iranienne et à lenlisement en Irak.
Se retrouvent pêle-mêle dans ce dossier des dessins produits par certains groupuscules danois trouvés sur internet, et même la photo dun Français barbu doté dun groin et doreilles porcines en plastique, qui avait gagné un concours annuel dimitation du cochon en Auvergne, mais qui sera présenté par les Imams manipulateurs comme un blasphèmateur islamophobe singeant le Prophète Trois croquis obscènes à forte connotation pédophile et zoophile sont même ajoutés au dossier, histoire denvenimer un peu plus les choses et de fanatiser les interlocuteurs horrifiés par la « décadence » et « limpiété » occidentale. Parfaitement rompus aux techniques de manipulation et de relations publiques, les Imams munis de cette véritable bombe à retardement, rencontrent successivement, lors de leur tournée:
- le Grand Mufti dEgyte ; Cheikh Mohammed Sayed Tantawi ;
- Amr Moussa, secrétaire Général de la Ligue Arabe, basée au Caire ;
- le ministre des affaires étrangères dEgypre ;
- Le Grand Mufti du Liban Muhammad Rashid Kabbani, etc
- plusieurs responsables des Frères Musulmans ;
- le chef chiite libanais Cheikh Muhammad Hussein Fadlallah ;
- le leader patriarche maronite du Liban Nasrallah Sfeir ;
- le Grand Mufti de Syrie Cheik Ahmed Badr-Eddine Hassoun.
La stratégie de lintimidation
A partir de ce moment, lindignation internationale islamique se met en marche aux termes dune véritable Guerre des représentations. Scandalisé, le Ministre des Affaires étrangères dEgypte, Ahmed Abou Gheït, lequel sétait déjà singularisé en défendant devant lONU quelques temps plus tôt un projet de résolution visant à interdire toute « attaque contre les religions », dénonce lhorrible « scandale » et adresse immédiatement une lettre au secrétaire général de lONU puis à la Ligue arabe. Quant au Cheikh Tantaoui, chef suprême de lIslam égyptien et de lUniversité sunnite dAl Azhar, il est tout dabord prudent mais est contraint lui aussi de durcir le ton afin de ne pas être débordé par les islamistes qui exigent « réparation ». Le 2 novembre 2005, le ministre des affaires étrangères libanais rencontre lambassadeur dEgypte au Liban pour réfléchir aux « mesures à prendre contre le Danemark ». Le 8 décembre 2005, le Sommet islamique à La Mecque (Arabie saoudite) évoque officiellement le sujet des caricatures qui commence à faire du bruit. Le 29 décembre 2005, les ministres des pays arabes se réunissent au siège de la Ligue Arabe, au Caire, critiquant solennellement « lInaction du gouvernement danois ».
Dès le 27 janvier, lintensité monte encore dun cran : en marge du forum de Davos, lArabie saoudite décrète le boycott général de tous les produits danois, tandis que le gouvernement égyptien est en proie à une protestation populaire grandissante, laquelle ne tarde pas à rejaillir sur la Palestine voisine, elle aussi « travaillée » par les Frères musulmans, eux aussi vainqueurs des dernières élections (Hamas). Au Parlement égyptien, les Frères musulmans exigent de Moubarak la rupture des relations diplomatiques avec le Danemark et la Norvège, démarche reprise par la Fédération égyptienne des Chambres de Commerce, qui exige le boycott général, mesure désormais préconisée également par le Grand Mufti dAl Azhar qui fustige » les pays qui salissent lIslam et le Prophète »
En janvier-février, soit quatre mois après la publication danoise initiale, émeutes, manifestations et protestations officielles sont déclenchées et orchestrées un peu partout dans le monde arabo-musulman. Lembrasement est global, planétaire. Et il prend chaque jour de lampleur. LAffaire rivalise désormais avec celle des Versets Sataniques et est loccasion des mêmes surenchères entre différents Etats ou organisations islamiques concurrents sur le marché mondial de la haine anti-occidentale (Pakistan, Syrie, Iran, Hamas, Hezbollah, etc) et pour le leadership de lIslamisme (Arabie saoudite, Egypte, Iran, Koweït, Turquie). De Gaza à Karachi, des drapeaux danois, européens, français ou norvégiens sont brûlés. Des émeutes provoquent des morts au Pakistan. Des ambassades européennes sont prises dassaut au Proche-Orient, sur fond de controverse autour de la suspension éventuelle du financement occidental de lAutorité palestinienne.
En réalité, cette colère «mondialisée» est laboutissement dune campagne menée comme une opération militaire. Son objectif nest autre que répandre la terreur en Europe par le biais dune nouvelle puissance globale diffuse - les fameux « Un milliard trois cent mille Musulmans composant la Oumma)- capable de contraindre lOccident à se plier à ses exigences et règles. Laffaire des caricatures est en réalité tombée à point nommé : le but de guerre direct escompté est ici dobtenir des autorités européennes et des médias occidentaux le désaveu dun droit élémentaire en démocratie: celui de la critique des religions, fût-elle de mauvais goût ou même méchante.
Larrière plan de laffaire : Introduire la Charià dans les législations internationales
En fait, « laffaire des caricatures » a été préparée savamment et scientifiquement pendant des mois par les islamistes danois qui ont « travaillé » les Etats musulmans et organisations islamiques dans lobjectif final de faire entrer dans le droit “international” et les législations nationales linterdiction de changer de religion et de blasphémer, en attendant une application plus grande encore de la Charià. Ce qui arrive aujourdhui avec les caricatures nest que lun des “cas pratiques”, un prétexte tombé à point nommer et destiné à susciter les scandales médiatico-politiques afin de faire aboutir les revendications liberticides et pro-Charià. La stratégie adoptée et les buts poursuivis par les Imams et Etats islamiques « indignés » vise, sous couvert de faire “respecter lislam », à imposer leur vision du religieux au reste de la planète et donc aux Infidèles. Aussi le seul fait de ne pas se soumettre apparaît-il en soi aux intégristes islamiques comme un manque de “respect”, une « provocation ». Les images effrayantes de foule pogromisant les consulats danois sont là pour faire comprendre le message.
Il convient dailleurs de rappeler au public non averti que laffaire des caricatures de Mahomet sinscrit depuis des décennies dans le cadre dune politique de longue haleine et defforts déployés par les Etats et organisations panislamiques visant à faire entrer dans le droit “international” et national linterdit de changer de religion et linterdit de blasphémer, préludes à lapplication de toute ou partie de la Charià au sein des communautés islamiques dEurope, de plus en plus homogènes et ghéttoisées de façon volontaire par les islamistes afin dempêcher toute intégration des « Jeunes » musulmans aux valeurs « impies » des sociétés daccueil. A cet égard, des organisations de défense des droits de lHomme et des femmes ont bien décrit et déploré ces tentatives en direction de lONU (voir étude du droit international et européen effectuée par lorganisation française féministe CERF ; http://www.c-e-r-f.org/face_aux_obscurantismes.htm; http://www.c-e-r-f.org/fao-103.htm). Rappelons que lONU vote régulièrement des résolution contre l « islamophobie » : en mars 2004, à lONU le rapporteur dune étude sur le racisme estime quil y a pire quattaquer les musulmans : attaquer lislam lui-même ; en juin 2004, la Turquie accueille les représentants de lensemble des Etats « islamiques », lOCI, qui tance lUnion européenne pour avoir critiqué des « peines instituées par la Charia », dont la lapidation…
Les caricatures en questions et la tradition musulmane
Face aux excuses finalement présentées par le Danemark, et même par le Jyllands-Posten, sans oublier lUnion européenne, excuses exigées par lOrganisation de la Conférence islamique, la Ligue arabe et la plupart des Etats musulmans, il est bon de rappeler quelques faits peu connus attestant que des Musulmans et des Etats musulmans ont pratiqué dans le passé et jusquà aujourdhui des formes de caricatures et de blasphème bien plus radicales que celles du Danemark sans quil ny eût ce type de réactions convulsives.
Directeur de la revue Islam de France, le Français converti à lIslam Michel Renard, mais aussi le penseur tunisien Abdel Wahhab Medeb, ont rappelé que le dénigrement du Prophète est aussi vieux que le début de son action. Le Coran lui-même mentionne souvent les outrages verbaux subis par “lEnvoyé de Dieu”. Celui-ci a été traité de « menteur » (“Ils vont jusquà dire : un fagot de songes ! Encore les a-t-il inventés”, XXI, 5) ; de « faussaire » (“Les dénégateurs ont dit : Ce nest là que mystification, quil combine en se faisant aider par un groupe dautres gens”, XXV, 4) ; « dapocryphe » (“Vont-ils prétendre que cest de sa part discours dapocryphe ?”, LII, 33) ; de « fou » (“votre compagnon ne ségare ni nest fol”, LIII, 2), etc. Aussi la Tradition islamique préconise-t-elle au musulman pieux de sen remettre à Dieu de laver laffront, le cas échéant.
Certes, les nouveaux censeurs de « lIslamophobie » répètent à lenvi que lislam “interdit” toute représentation du Prophète. Or si cette tradition a bel et bien été dominante dans la pensée musulmane, linterdiction de la représentation du Prophète (qui na rien à voir avec celle bien réelle de Dieu), na jamais été une prohibition iconoclaste (lire larticle de Pierre Lory paru dans Discours psychanalytique 2, octobre 1989), mais plutôt un usage fortement ancré.
Parallèlement, il existe bel et bien en Islam toute une tradition artistique, en particulier dorigine persane et ottomane, qui a « maintes fois représenté le Prophète, que cela soit avec le visage voilé et ceint de la mandorle (flamme de sacralité) ou avec des traits proprement humains. Cet héritage pictural est partie incontestable de la conscience musulmane et de sa sensibilité artistique », rappelle Michel Renard. En réalité, laffaire du blasphème et des caricatures danoises, tout comme jadis celles des Versets sataniques, sinscrit dans le contexte dune Stratégie dintimidation de lOccident et de conquête, reposant sur la victimisation et les scandales médiatiques. Le « rôle de la victime permet en effet aux fondamentalistes de drainer autour deux un capital de sympathie basé sur la “défense de la Oumma assiégée”, explique M. Renard. «Ce qui me gêne dans la réaction outrée de certains militants musulmans aujourdhui, poursuit le penseur musulman français, cest justement son côté unilatéral. Ils se disent blessés dans leurs convictions. Daccord. Ils parlent de “véritable déclaration de guerre à lislam”. Mais quand un Zarkaoui égorge un captif, à genoux et les mains liés, devant une caméra qui diffuse ces images insoutenables sur internet, nest-ce pas là une “véritable déclaration de guerre” contre un islam qualifié par ces mêmes militants de “religion de paix” ? Nest-ce pas ce genre de geste qui répand largement la “haine” contre les musulmans ? Où sont alors les communiqués de condamnations ? Où sont les rassemblements après la prière du vendredi ? Où sont les cris de colère ???
Tester les réactions européennes
En conclusions, laffaire des caricatures de Mahomet est à replacer dans le contexte global dune stratégie de conquête et dintimidation mise en uvre par les grands pôles mondiaux du Totalitarisme islamiste et dont les « Buts de Guerre » sont :
1/ la réislamisation des pays musulmans « apostats », laïques et/ou « pro-occidentaux » » ;
2/ linstrumentalisation de la présence islamique immigrée croissante en Europe dans le but dexercer des pressions et un véritable droit dingérence sur les politiques étrangères des pays daccueil (Irak, Afghanistan, Israël, Turquie, etc), et sur les politiques nationales en matière dIslam et dimmigration. Le but est ici dobliger les démocraties occidentales et européennes à encourager de plus en plus la progression de lIslam au nom du « communautarisme », du « droit à la différence », de « lantiracisme » et de la « lutte contre lislamophobie » détournés de leurs fondements originels et dévoyés en vecteur de conquête islamique.
En réalité, laffaire des caricatures est arrivée à point nommé comme une nouvelle occasion de « tester » les faiblesses et les potentialités réactives de lEurope culpabilisée, affaiblie psychologiquement, vieillie et terrifiée par la violence islamiste. Doù les demandes « dexcuses » de la Ligue arabe, du Congrès du Monde musulman et de lOrganisation de la Conférence islamique exigeant des Occidentaux et des anciens colonisateurs européens quils se soumettent Islam ne veut-il pas dire soumission ?
Comme on le constate chaque jour, la « tentation néo-obsurantiste » et « néo-munichoise » de lEurope visant à céder aux exigences et aux menaces islamistes ne font quaccentuer chez les adeptes du totalitarisme islamiste la représentation méprisante dune Vieille Europe déclinante, déchristianisée, sans valeurs fermes et atteinte du « syndrome de Stockholm généralisé », phénomène psychologique de soumission volontaire et de peur qui pousse à défendre son bourreau éventuel ou réel que Bat YéOr a nommé, pour ce qui concerne lIslam, la nouvelle « Dhimmitude », en référence au statut dinfériorité et dhumiliation des Chrétiens en Terre dIslam. Devenue «Dhimmie volontaire », lEurope semble ainsi prête à toutes les faiblesses et à tous les reniements pour « calmer la colère » grandissante des Etats ou organisations islamistes
* Alexandre del Valle, géopolitologue, est notamment lauteur de lessai « Le totalitarisme islamiste à lassaut des démocraties », et du « Dilemme turc, les Vrais enjeux de la candidature dAnkara», paru aux éditions des Syrtes.
(1) Michel Renard, directeur de lex-revue Islam de France, 6 février 2006, samidzat, internet.
carol DEBY
26/05/2006
Un très sincère bravo pour cette analyse.
Vous remettez vos pendules à l’heure !
Bertrand Arnould
26/05/2006
Si la derniere phrase de Poutine est dans la continuation de sa rebuffade, elle est également, pour qui veut se donner un peu de perspective, une proposition d’ouverture et presque d’alliance.
Robert Mainville
26/05/2006
Intéressant article d’opinion dans le journal montréalais “Le Devoir”. Entre autre, il démontre les liens entre les principaux journaux impliqués dans cette affaire (National Post, Jerusalem Post, etc), leurs propriétaires et quelques partis politiques.
Le plus dommage dans tous cela, c’est que, dans toute cette histoire, les anti-sémites trouveront matière à alimenter leur haine des juifs et d’Israël, grâce à une de ces bonnes vieilles théories conspirationnistes qu’ils aiment tant et qui, cette fois-ci, n’est pas entièrement loufoque.
Nevnev
26/05/2006
Merci, c’est bon de lire des papiers comme ça. On se sent un peu moins pigeon sans pour autant être canard! :-)
MHB
26/05/2006
Vous avez oublie de mentionner XYMPHORA parmi ceux qui ont magistralement pulverise les bobards
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