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BARROSO : Vive l' Europe maquiladora ! Anda ! Arriba Estados Unidos !

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LeBayorre

  04/04/2006

Pour les lecteurs non hispanophones et/ou non falmiliers de l’ Amérique du Sud, les maquiladoras sont des usines mexicaines sous-traitantes d’ entreprises estaduniennes, implantées en chapelet le long de la frontière Mexicano-Estadunienne.

Main d’ oeuvre sous-payée, pas déclarée dans une large proportion, droits sociaux ignorés, etc… Encore pire qu’ aux USA, si, si ça existe.

Avantage : ça réduit le problème des travailleurs mexicians illégaux qui passent le Rio Grande, tout en assurant une logistique sans faille pour les entreprises estaduniennes donneuses d’ ordre.

C’ est ni plus ni moins que nous propose Eduardo DUARTE BARROSSO, ci-devant président de la ci-devant Commission ci-devant Européenne.

cf. :  http://today.reuters.fr/news/newsArticle.aspx?type=businessNews&storyID=2006-04-04T121033Z_01_CHE443687_RTRIDST_0_OFRBS-UNION-ENERGIE-20060404.XML&archived=False

En d’ autres termes, l’ Europe comme maquiladora généralisée des États-Unis.

Décidément, avec GLUCKSMANN, P-H LÉVY, KOUCHNER, et alii,  nous n’en avons pas fini d’ expier la repentance des “ex”-Maoïstes, dont BARROSO a fait partie “in sui tempore”.

Est-ce bien à nous d’ expier leur conversion, que je veux bien croire douloureuse, à défaut d’ être sincère, ce dont je doute,  à la globalisation et à l’ économie libérale ?

Mais la ou la fureur m’ étrangle , c’ est quand je lis dans l’ International Herald Tribune un éditorial de l’ excellent Felix G. ROHATYN, ex-amabassadeur Estatdunien à Paris, nommé par CLINTON. Lui, au moins, le concept de patriotisme économique ne l’ étouffe point. Je cite :

«  That is why any potential takeover of a U.S. company by foreign government-owned entities triggers anxiety and requires careful attention. It is more than economic clout that is acquired; it is social change, political influence and decision-making authority. » Voir le lien ci-dessous :

http://www.iht.com/bin/print_ipub.php?file=/articles/2006/04/02/opinion/edrohatyn.php

En bref, Son Excellence Eduardo DUARTE BARROSSO ne nous propose que le choix d’ ABÉLARD : la castration ou l’ enfer du protectionnisme.

Ni l’ un ni l’ autre lui répondrais-je, et, par égard pour ce site Web, je contiendrai mon langage, ayant effectué mon service militaire dans l’ artillerie montée (16° régiment d’ Artillerie à Trèves) ou l’ expression des sentiments ne s’ encombrait pas de langue de bois.

Le temps de la diplomatie, trop lent face au sprint nucléaire de l'Iran

Article lié :

Fred

  04/04/2006

Bien. Si l’Iran obtient la bombe, c’est évidemment pour la faire pêter. Et si elle pête, ça sera de la faute aux occidentaux qui sont irresponsables. Donc… Conclusion… Il faut prendre ses responsabilités et sanctionner de suite.

Je passe sur les nombres de centrifugeuses sortis de sous le tapis, et les répressions des étudiants… là aussi sorties d’on ne sait où. C’est sans doute le cas, mais je ne vois pas le lien là de suite. Le débat est lancé... enfin… oui, le débat à sens unique.

http://www.lefigaro.fr/debats/20060401.FIG000000744_le_temps_de_la_diplomatie_trop_lent_face_au_sprint_nucleaire_de_l_iran.html

(...)

La résultante potentielle de ces deux dynamiques est dangereuse, beaucoup plus en fait qu’un plan de sanctions graduées qui eût été susceptible de faire réfléchir le Guide suprême sur la stratégie de confrontation délibérée de Mahmoud Ahmadinejad. En continuant de sous-estimer nos forces et de surestimer celles de Téhéran, on commet plusieurs erreurs. Car, d’un côté, le marché, qui a le mérite de fournir des messages clairs, a déjà répondu : le commerce avec Téhéran a baissé, comme l’avait fort bien prédit l’ancien négociateur du président Khatami, Hassan Rohani. Les affaires n’aiment pas les pays qui sont sous examen au Conseil de sécurité. Les banques suisses non plus d’ailleurs : le Credit Suisse et l’UBS, qui ont la réputation de savoir ce qu’elles font, ont décidé au début de l’année de ne pas accepter de comptes de ressortissants iraniens résidant en Iran. Mais surtout, d’un autre côté, la course à l’enrichissement en Iran, dont les Européens ont au moins démontré au cours de leurs négociations qu’elle n’avait aucune justification civile, du fait que le seul réacteur russe présent en Iran est alimenté par du combustible russe pour toute sa durée de vie, pourrait donner raison à ceux qui prétendent que la bombe iranienne serait disponible non pas dans cinq ans, mais peut-être plutôt dans deux. Et ceux qui ont le plus de raisons de craindre cette bombe pourraient en tirer des conclusions. S’ils le font, à qui donc faudra-t-il attribuer la faute ? A ceux dont le pays est qualifié de «tumeur» au Moyen-Orient par l’Iran ou aux nations qui ont refusé d’assumer leurs responsabilités quand il était encore temps ?

Deux avions biens differents...

Article lié : Rafale “on the Channel”

Gilles HERBIN

  04/04/2006

Ils est interessant de noter que personne ne parle des differences de capacites de ces deux appareils.
Entre un JSF STOVL a la furtivite avancee et dont l’objectif est essentielement l’attaque au sol (un vrai successeur du Harrier) et un Rafale conventionnel et multirole… il y a un monde.
Par ailleur les armes emportees sont tres differentes, les americains voudront ils autoriser Dassault a qualifier l’AMRAAM sur Rafale? Brefs de nombreux autres couts qui s’additionneront pour une commande qui ne sera pas si grosse que ca.
A mon avis c’est essentiellement une tentative de pression sur les USA. Si ceux ci ne se degonfle pas… difficile d’etre sur que les Anglais le fasse!

Il ne veut pas partir ∫

Article lié : Tony Blair pense qu'il a des occupations à Downing Street pour au moins jusqu'en 2008

Fred

  04/04/2006

Il veut rester au pouvoir pour le moment où les ricains lanceront l’offensive contre les Iraniens ? Histoire de fournir un minimum de soutien à son allié de 50 ans ?

Europe Panique

Article lié : Nouveau cru de notre temps historique : L’Europe-panique

Brune

  03/04/2006

Ne diabolisons pas trop la commission, elle est certe libérale et incapable d’avoir une ambition européenne, cependant elle n’est que le reflet des gouvernements qui composent le conseil de l’Europe et de la couleur dominante du parlement européen.
L’enjeu est bien aujourd’hui de faire réagir les peuples pour qu’il prennent leur destin en main et partant celui de l’Europe.
Le 29 mai n’a pas changé l’Europe, mais il a fait trembler tout ceux qui pensaient que la construction d’un grand marché européen ouvert à la mondialisation était la solution et qu’elle ne rencontrerait pas d’obstacles.
Je vous remercie pour la compréhension que vous affichez à l’égard des français, ils le méritent, ce ne sont pas des imbéciles apeurés, simplement des citoyens qui ne se rendront pas sans combattre, et pire qui pense pouvoir changer la marche du monde.
EBB

conflit Paris-Commission UE

Article lié : Nouveau cru de notre temps historique : L’Europe-panique

guillaume

  03/04/2006

Eh oui, \“y a n\‘a marre\” de la Commission et de son bureaucratisme virtualiste qui émascule l\‘Europe.

Je signale, de Christian Harbulot, deux autres textes fort intéressants:

1. Une interview:
http://vtech.canalblog.com/archives/2006/03/28/1591813.html

2. Un texte sur le patriotisme économique:
http://www.defnat.com/enquete/HARBULOT.pdf

Dr Strangelove etc.

Article lié : Washington s'aperçoit qu'il se passe quelque chose du côté de la Guerre froide

Baquiast Jean-Paul

  03/04/2006

En remerciements à Dedefensa, qui nous alerte si efficacement, je dédis ce petit article publié sur mes propres gazettes http://automatesintelligent.blog.lemonde.fr/automatesintelligent/2006/04/destruction_uni.html

conflit Paris-Commission UE

Article lié :

guillaume

  03/04/2006

Eh oui, “y a n’a marre” de la Commission et de son bureaucratisme virtualiste qui émascule l’Europe.

Je signale, de Christian Harbulot, deux autres textes fort intéressants:

1. Une interview:
http://vtech.canalblog.com/archives/2006/03/28/1591813.html

2. Un texte sur le patriotisme économique:
http://www.defnat.com/enquete/HARBULOT.pdf

re: Europe panique

Article lié : Nouveau cru de notre temps historique : L’Europe-panique

louis kuehn

  02/04/2006

Il est clair que la France a du concevoir le patriotisme économique parce-que l’Europe a systématiquement ignoré l’appel français pour une Europe-puissance et pour une stratégie économique globale à l’échelle européenne.

En fait, si l’UE avait accepté la “préférence européenne” et un protectionnisme européen, la France n’aurait jamais lancé le patriotisme économique.

La Commission est aujourd’hui au service des milieux financiers américanophiles. Pour cette raison, elle craigne que Paris ne puisse freiner la domination absolue des flux économico-financiers sur la politique européenne.

Honte à la Commission. La France, accusée d’etre anti-européenne, est en réalité autentiquement européenne; alors que la Commission n’est que l’expression des pouvoirs mondialistes les plus irresponsables.

LK

coup de pied à la commission européenne et au tarité de rome

Article lié :

geo

  01/04/2006

L’obsolescence du Traité de Rome

Publié le 01/04/06   Infoguerre

http://www.infoguerre.com/article.php?sid=990&mode=threaded&order=0

L’Europe telle qu’elle a été pensée dans les articles du Traité de Rome ne répond plus à la complexité du monde actuel. Préoccupés par la reconstruction d’économies en ruine et par la disparition des enjeux nationaux à l’origine des deux guerres mondiales, les fondateurs de l’Europe communautaire ont cru bien faire en privilégiant la dynamique de marché. Cette vision est non seulement dépassée, mais elle ouvre de larges brèches dans notre système de défense économique. L’impossibilité de garantir l’approvisionnement énergétique des pays de l’Union européenne par le simple jeu du marché constitue un avertissement important qu’il ne faut surtout pas négliger. Bruxelles a donné l’impression de se rattraper en publiant le 8 mars 2006 un Livre vert sur une stratégie européenne pour l’énergie durable, concurrentielle et sûre. Mais cette réponse n’a rien de géoéconomique et porte sur l’investissement à réaliser dans les infrastructures, les économies d’échelle et le comportement des consommateurs. Si ces mesures sont souhaitables, elles ne constituent qu’une partie de la réponse au problème posé.

L’avenir énergétique de l’Europe dépend aussi très largement de la manière dont nous saurons gérer les rapports de force avec les pays producteurs. Il est évident que le rapport de force nous sera d’autant plus favorable si la négociation est menée sous le drapeau européen et non en ordre dispersé. Dans ce dossier comme dans bien d’autres, la multiplication des stratégies facilite le jeu d’autrui qui exploite à loisir les contradictions entre pays européens et en tire le meilleur profit. L’Union est censé faire la force. Les récentes affaires d’OPA dans l’énergie démontrent pour l’instant que c’est une autre règle qui s’applique, celle du chacun pour soi.

Dans l’état actuel du fonctionnement de l’Union européenne, il est difficile d’imaginer un pilotage stratégique européen avec les différents pays fournisseurs. Tant que cette question ne sera pas réglée, il ne faudra pas s’étonner de voir les pays membres favoriser leurs priorités nationales. Cette contradiction résume l’ampleur du problème. Figée dans le cadre de pensée de l’économie de marché, la Commission européenne s’interdit d’aborder les enjeux de l’économie de puissance passée que les rédacteurs du traité de Rome ne pouvaient aborder dans le contexte de guerre froide. La solidarité atlantiste face au Bloc de l’Est ne permettait pas d’imaginer une telle liberté de manoeuvre. A l’époque, la notion de puissance était dominée par le risque d’affrontement militaire entre l’Est et l’Ouest. Ce cadre de réflexion a volé en éclats depuis le début des années 90. Depuis sa création, l’Europe est restée ancrée au cadre géopolitique antérieur à la chute du Mur de Berlin. Cette position statique est aujourd’hui la source principale de son affaiblissement. La question de l’énergie souligne les limites d’une telle vision aseptisée des relations internationales. Qu’il s’agisse de la Russie, de l’Iran ou du Venezuela, les dirigeants actuels de ces trois pays mettent en avant la problématique de puissance sans omettre celle du marché. Il en résulte un accroissement des tensions entre les pays de plus en plus dépendants comme la Chine et demain les Etats-Unis. Cette problématique ne peut être passée sous silence sous le prétexte qu’elle ne peut pas être prise en compte à cause des termes d’un traité signé le 25 mars 1957…

L’énergie est un cas parmi d’autres. A cause du traité de Rome, il est quasiment impossible d’imiter les subtilités des politiques de sécurité économique mises en œuvre hors du cadre européen. Dans l’Union européenne, un secteur stratégique ne peut être défini que dans une démarche de préservation de la sécurité publique. Cette restriction a des effets très négatifs sur les politiques des Etats membres. C’est le cas de la France qui se fait réprimander par Bruxelles dès qu’une initiative de mise à niveau est lancée pour tenter de rééquilibrer les rapports de force en termes d’économie de puissance. Sur injonction de la Commission européenne, les autorités françaises ont dû épurer le décret sur les secteurs stratégiques au nom des principes fondateurs du traité de Rome. Ainsi est-il interdit de considérer l’industrie de la santé comme une industrie stratégique. Il est inutile de rappeler l’importance de la santé dans le fonctionnement d’un pays (recherche médicale, budget des ménages affecté à ce type de dépenses, déficit de la sécurité sociale). L’enjeu n’est pas simplement le maintien du système de santé mais aussi son développement. Des pays aussi différents que les Etats-Unis ou l’Inde veillent à dynamiser au maximum leur industrie de la santé à cause des perspectives de marché et de sécurité nationale. La suprématie des principes de l’économie de marché sur les besoins de l’économie de puissance peut aboutir à des incohérences graves. Les délocalisations successives des groupes pharmaceutiques helvètes a privé la Suisse de sa capacité de produire suffisamment de vaccins en cas de pandémie grave menaçant sa population.

Il n’est plus possible de prétendre constituer un ensemble comme l’Europe en tournant le dos aux affrontements économiques d’un monde en plein bouleversement. La construction actuelle de l’Europe participe au même titre que les excès du modèle américain (affaire Enron, dangerosité du financement des retraites : lire à ce propos l’étude réalisée par l’Ecole de Guerre Economique) à la fragilisation du monde occidental. Il n’est pas trop tard pour réagir.

Christian Harbulot

Article lié : L’U.S. Army peut-elle se disloquer?

Vladimir KOMAR

  01/04/2006

bonjour
merci de prendre connaissance de ce point de vue argentin sur
La mort et la Résurrection du Dollar d’Etats-Unis
http://www.eltraductorradial.com.ar...
http://bellaciao.org/en/article.php3?id_article=11177
par Adrian Salbuchi
cordialement

Fr / GB porte-avion

Article lié :

Thierry Delbosc

  31/03/2006

Le choix français du CVF GB ouvre la porte à l’emploi du rafale marine à la place du F35 pour les britanniques, dépourvus de compétences dans la constructions de porte-avion. Un risque toutefois : le pillage des compétences françaises ; une opportunité : participer au découplage USA - GB.

“”
DCN - Thales
Porte-avions franco-britanniques : Paris et Londres en vitesse de croisière
31/03/2006


Après la conclusion de l’accord de coopération entre la France et la Grande-Bretagne, le 24 janvier dernier, le programme du second porte-avions a repris des couleurs. Paris a définitivement choisi d’utiliser, au maximum, le design des navires de la Royal Navy (CVF), plutôt que de s’orienter vers un projet purement national. Les études de définition se poursuivent et les équipes françaises devraient recevoir, d’ici la mi-avril, les travaux menés sur le CVF, depuis l’automne 2003, par leurs homologues britanniques. Ce transfert de dossiers a été conditionné par la signature d’un Memorandum of Understanding, intervenue au sommet européen d’Innsbruck, le 6 mars dernier. En échange des documents, la France s’est engagée à verser 145 millions d’euros. Pour DCN et Thales, maîtres d’œuvre du programme au sein de la société MOPA2, le temps presse. D’ici l’été, les industriels doivent boucler un dossier d’avant projet, qui sera remis au ministère de la Défense, dans la deuxième quinzaine du mois de juillet. A partir de l’offre globale, le contrat doit être signé au second semestre, Michèle Alliot-Marie ayant prévu une autorisation d’engagement de 926 millions d’euros dans le budget 2006. Toutefois, selon plusieurs observateurs, la partie pourrait être jouée dès l’été et, si aucune décision n’est prise clairement à cette période, les mois qui suivront ne seront que « de la gesticulation politique », les marges de manœuvres gouvernementales étant des plus limitées à l’approche des échéances électorales de 2007.

Entente cordiale

Après la décision de Jacques Chirac, au terme d’une rude bataille politique et technique, de doter la marine d’un bâtiment à propulsion classique, le rapprochement entre industriels français et britanniques ne s’est pas fait sans mal. Dans l’hexagone, DCN militait, initialement, pour un second navire à propulsion nucléaire. Cette version modernisée et agrandie du Charles de Gaulle était estimée, à l’époque, à 2 milliards d’euros. Les anciens arsenaux ont ensuite défendu un projet national à propulsion classique, « Juliette », avant de se plier à la volonté de l’Elysée de voir aboutir un programme en coopération. Au Royaume-Uni, le contexte est différent. Les deux CVF et les 10.000 emplois qui en dépendent, doivent permettre de restructurer l’industrie navale, une vingtaine de chantiers participant, de près ou de loin, à la réalisation du Queen Elisabeth et du Prince of Wales. Face à la quarantaine de salariés de MOPA 2, ce foisonnement d’acteurs britanniques, aux côtés des donneurs d’ordres principaux (BAE Systems, Thales UK, KBR, Babcock et VT Group), explique le nombre considérable de collaborateurs, entre 400 et 500, travaillant sur le plateau de l’Aircraft Carrier Alliance, à Bristol. Contrairement aux Français, qui ont choisi une maîtrise d’oeuvre intégrée, les Britanniques ont opté pour un système à deux étages, emprunté à l’offshore, domaine de prédilection de l’Américain KBR, filiale d’Halliburton. Le premier étage, qui regroupe les grands acteurs, mutualise les risques. Le second permettra de passer les premiers contrats cette année, avec des gains au forfait. Pour les industriels d’outre Manche, l’arrivée de la France dans le tour de table a souvent été vécue comme une source de complications, en raison des différences entre le PA 2 et les CVF, cousins très proches plutôt que frères jumeaux : « Ce ne sont pas trois porte-avions, mais 2 + 1 », résumait fin 2005 un industriel anglais. Aux dires des équipes françaises, les relations avec les membres de l’Alliance se sont considérablement améliorées : « Nous avons appris à nous connaître. Un tel projet, ce n’est pas qu’une question technique, mais aussi culturelle. Il est indispensable de se connaître pour se comprendre », affirme un responsable, ajoutant : « Ca peut marcher, à condition que chacun accepte les différences de l’autre ». Après une période de flottement, le projet, aujourd’hui, « progresse à vitesse normale ». L’entente industrielle franco-britannique a, sans nul doute, été renforcée par les contraintes budgétaires et les besoins de compétences.

Le budget, problème majeur

En 2003, lorsque le programme CVF a été lancé, le ministère britannique de la Défense (MOD) disposait de moyens assez importants. La guerre en Irak viendra bouleverser la donne, réduisant considérablement les capacités financières du gouvernement Blair. « La principale difficulté, en France, est budgétaire, mais la Grande-Bretagne a exactement le même problème », explique un proche du dossier. Les écarts de prix entre les projets français et britanniques résument les contraintes imposées sur les industriels, dans chaque Etat, pour un bateau similaire. Alors que Paris parle d’un navire à 2 milliards d’euros, le MOD a fixé le budget à un peu plus de 4,5 milliards d’euros pour deux navires, bien moins que ce qu’avaient envisagé les entreprises britanniques. La notion d’économie est omniprésente : « On ne peut pas faire ce que l’on veut et, contrairement à des programmes plus anciens, cette fois, le prix fait partie de l’expression de besoins opérationnels du client », souligne un cadre français. Toutes les options susceptibles de réduire la facture sont donc étudiées. Les ingénieurs tentent, au maximum, de conserver les caractéristiques des navires britanniques et les solutions déjà existantes : « C’est une affaire de compromis entre la solution nationale et la récupération du design anglais, entre le produit sur étagère et les besoins propres à la Marine nationale ». Les Français proposent donc des modifications, susceptibles d’être adoptées par leurs partenaires. Les économies se feront à bord, mais aussi au cours de la vie des navires. Ainsi, le MCO (Maintien en condition opérationnelle), en commun est à l’ordre du jour. « Les porte-avions, outre leur conception et leur construction, nécessitent un suivi sur quarante ans. Si nous retenons des équipements en commun, nous serons amenés à proposer des cycles de formation quasiment identiques ». Une réduction importante du personnel embarqué doit, elle aussi, permettre des gains substantiels. L’objectif est ambitieux : 950 hommes de bord et 650 personnels aéro pour un navire de 65.000 tonnes, contre 1950 marins, dont 700 dédiés au parc aérien, sur le Charles de Gaulle, un navire de 42.000 tonnes. Cette réduction de 20% de l’équipage s’obtiendra par une automatisation poussée et l’emploi, dès que possible, de technologies empruntées au secteur civil.

Les Chantiers de l’Atlantique ne seront pas « les simples exécutants de DCN »

A l’instar du programme des Bâtiments de Projection et de Commandement (BPC), le second porte-avions (PA2) devrait bénéficier du savoir-faire d’Alstom Marine, en matière d’aménagement et de sections hôtelières. Le consensus semble aujourd’hui établi, en France, pour que la construction du navire soit menée à Saint-Nazaire, son achèvement étant ensuite confié à DCN Brest (Comme pour le Foch, au début des années 60). Le MOD ayant annoncé que la partie basse de la coque des CVF (jusqu’au pont d’envol) serait réalisée en cinq méga blocs chez VT Group, BAE Systems, Swan Hunter et Babcock, l’idée de voir les trois bâtiments naître dans le même chantier est aujourd’hui enterrée. En revanche, des bruits de coursives ont évoqué, ces derniers mois, l’hypothèse d’une fabrication blocs français à l’étranger, en Grande-Bretagne, ou en Pologne, afin de réduire les coûts. « Nous ne serons pas les simples exécutants de DCN », prévient Patrick Boissier. Pour le président d’Alstom Marine : « Chantier de l’Atlantique n’a pas vocation à faire de l’assemblage, mais à construire des plateformes équipées et propulsées ». En clair, Saint-Nazaire ne mobilisera pas une cale si le marché n’est pas assez rémunérateur. « Les prix et devis sont extrêmement encadrés, mais il n’est pas question de faire ce bateau à perte, où que ce soit. Au-delà de l’ingénierie, c’est la difficulté qui nous attend, avec, comme objectif, de conserver une rentabilité raisonnable », explique-t-on chez le maître d’œuvre. Face à DCN, la situation des Chantiers de l’Atlantique est en train d’évoluer. Mal en point en 2004/2005, le groupe se redresse progressivement, alors que le Norvégien Aker Yards, réputé pour exiger des résultats, doit en prendre le contrôle prochainement. L’entreprise a enregistré, ces six derniers mois, trois commandes de paquebots, plus une option. Deux de ces navires seront livrés en 2008, un troisième en 2009 et l’option, si elle est confirmée, en 2010. Le plan de charge laisse encore un créneau au porte-avions, dont la découpe de la première tôle est prévue début 2009 pour une livraison en 2014. Toutefois, cette situation est précaire et, dans le milieu si cyclique de la construction navale, les places peuvent rapidement devenir chères. Alstom Marine négocie, comme ses concurrents, pour décrocher de nouveaux contrats de paquebots. Des prototypes sont espérés et, pourquoi pas, un navire géant. En outre, certains armateurs susceptibles de signer, comme Norwegian Cruise Line (NCL), n’ont pas caché leur désir de disposer rapidement de leurs futures unités. Pour Alstom Marine, le PA 2 reste, néanmoins, un très gros contrat, puisque sa coque propulsée et aménagée est estimée à 800 millions d’euros, l’équivalent de deux paquebots de 1275 cabines, comme le MSC Musica.

Les Britanniques ont besoins des compétences françaises

Avant de mettre au point le montage industriel final, de nombreux mois s’écouleront. Avant toute chose, il faut achever la phase de conception. Pour les équipes françaises, le challenge est délicat, puisque les documents britanniques, indispensables pour valider la compatibilité des besoins de la Marine avec le design des CVF, n’ont toujours pas été livrés. Le travail se poursuit néanmoins à Bristol, où une dizaine d’ingénieurs français sont en cours de transfert. En période de disette budgétaire, les économies d’échelles, comme l’aspect politiquement « intouchable » d’un projet européen, sont autant d’éléments en faveur de la coopération. Le fait que Thales UK soit à l’origine du design des CVF facilite également les relations entre les deux pays, l’électronicien étant associé, en France, à DCN, dont il doit prendre, d’ici l’été, 25% du capital. Du côté britannique, l’intérêt d’un projet commun est, aussi, très technique. Après avoir abandonné les porte-avions dans les années 70, l’industrie anglaise ne dispose plus des compétences nécessaires en matière de catapultage. Or, si les CVF ont été conçus pour embarquer, dans un premier temps, des F35 (JSF) à décollage court et atterrissage vertical, la Royal Navy souhaite pouvoir, à mi-vie, doter ses navires de catapultes et de brins d’arrêt. Ces équipements sont particulièrement complexes et réclament de l’espace, ce qui nécessite, avant la construction, de prévoir des dispositions conservatoires. L’expérience récente de DCN, avec le Charles de Gaulle, est donc précieuse. A cet égard, la démographie de l’équipe de MOPA2 est frappante. Sur 34 salariés, 32 ont plus de 40 ans et 17 plus de 50 ans, un certain nombre ayant travaillé à la conception du porte-avions nucléaire.

Protéger le savoir-faire national

Le besoin britannique en la matière a été publiquement exprimé par des responsables militaires. Sans parler de méfiance, les Français sont néanmoins prudents. L’affaire des frégates Horizon reste encore dans les mémoires. Après avoir lancé une coopération tripartite avec Paris et Rome, Londres s’était finalement retirée du programme, accusée au passage d’avoir « profité » du savoir-faire de ses partenaires avant de jouer cavalier seul (à l’exception du système d’armes). Pour un responsable français : « C’est un sujet extrêmement vif. Il est fondamental de pouvoir protéger le patrimoine technologique des entreprises et du pays. Nous faisons très attention à la protection de nos sociétés, notamment DCN Brest pour la partie aviation. Toutefois, si nous protégeons trop, nous ne vendons pas. Il faut donc veiller à ce que cette problématique ne soit pas un obstacle à la coopération ». La semaine dernière, certaines règles ont été redéfinies par l’équipe française. Un timbre de protection a été mis en place pour les travaux des ingénieurs hexagonaux.
Ce sujet démontre la nécessité de voir le programme mené à bien, non seulement pour l’image politique que pourraient revêtir trois bateaux très voisins, mais aussi d’un point de vue stratégique : « La France a plus de 50 ans d’expérience dans les porte-avions. Aujourd’hui, nous nous appuyons sur un patrimoine d’expertise sans lequel nous ne pourrions pas développer un tel navire ». Ce patrimoine, qui fait aujourd’hui la force des industriels français, est néanmoins fragile, sa pérennité étant intimement liée à la sauvegarde des compétences : « Si le PA 2 ne voyait pas le jour, nous serions, dans quelques années, dans la même situation que les Britanniques, incapables de mener seuls un programme aussi complexe », conclue un ingénieur.

http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=1462  “”“

Dr Strangelove

Article lié : Notes sur le retour de Folamour

Baquiast

  31/03/2006

Merci une fois de plus à Dedefensa d’avoir signalé un article très important. Celui de Foreign Affairs n’a rien d’anodin. Il jette un jour sinistre sur la politique américaine et sur l’avenir qu’elle nous réserve.
Il s’agit évidemment d’une idée folle, révélant la démence du complexe militaro-industriel et du pouvoir actuel. Mais elle est certainement répandue et étudiée dans les milieux politiques. Que des gens normalement constitués puissent envisager de faire des centaines de millions de morts innocents pour maintenir une suprématie ne reposant que sur la force brute est atterrant. C’est de plus d’une imprudence elle-même folle, car comme le montre le dossier constitué à ce sujet par Dedefensa, les militaires russes, soutenus par Poutine lui-même, en profitent déjà pour demander la réactualisation d’une force nucléaire qui est loin d’être hors jeu. Les Chinois, sans parler des Iraniens et autres Nord-Coréens, vont accélérer leur nucléarisation. Et l’Inde?

L’Europe devrait immédiatement réagir, en s’indignant et en demandant que les auteurs de cette thèse soient immédiatement désavoués. D’autant plus qu’en y réfléchissant, elle pourrait bien (ou tout au moins la France en son sein), est également frappée préventivement si elle ne s’agenouillait pas devant la menace américaine. Mais où est la diplomatie européenne?

Les prévisions sur l’auto-destruction des sociétés technologiques terrestres sous l’effet de leur propre démence sont peut-être plus proches de se réaliser qu’on ne l’imaginait jusqu’à présent. Et l’agent de cette auto-destruction serait la plus avancée de ces sociétés technologiques, l’Amérique. Nous pensions naïvement que c’étaient les pandémies et les catastrophes environnementales qu’il fallait craindre pour demain. Quelle illusion! Il va falloir revoir entièrement, à la lumière de cette publication, la plupart des prévisions stratégiques.

Spasme nucléaire et crise Moyen-orientale.

Article lié : Notes sur le retour de Folamour

LeBayorre

  31/03/2006

Effectivement, l’ hypothèse d’ un spasme nucléaire pourrait être une option tentante pour les USA ; si les crises Irakienne et Iranienne franchissaient le seuil qualitatif (actuel) de la concommitance pour déboucher sur celui de la coalescence en une seule et même crise.

Il faut pour cela une plus ou moins grande unité de commandement, et un plus ou moins grand accord sur les voies et moyens de lutter contre les USA.

N’ en déplaise aux commentateurs “politically correct” , je crains qu’ il faille s’ attendre à une alliance entre les ailes dures du chiisme et du sunnisme à Téheran et à Baghdad.

Du point de vue de Téheran, il suffit de prendre une carte dans le premier atlas venu pour constater son encerclement par les USA : à l’est avec l’ Afghanistan et le Pakistan, à l’ ouest avec l’ Irak et la Turquie, au sud par les pétromonarchies. Rajouter au nord une pincée d’ ex républiques de l’ ex-URSS. (Ce n’est pas de la propagande pro-iranienne, c’ est un fait géostratégique).

Du point de vue de Baghdad, rien ne va plus entre les dirigeants chiites de l’ Irak et les USA. Et ne pas oublier l’ appel à la réconciliation de tous les musulmans irakiens lancé récemment par…Saddam HUSSEIN

Entre les deux, les modérés de tous bords, dont tous les conflits asymétriques font leurs victimes inauguratrices.

Alors oui, si cette coalescence entre la crise Irakienne et Iranienne venait à se produire, la tentation des docteurs FOLAMOUR du Pentagone pour une abréaction nucléaire deviendrait irrésistible.

Mais là, il conviendrait dans cette hypothèse, de surveiller de près les réactions de la Chine et de la Russie, dont je rappelle que le partenariat stratégique ne date pas d’ aujourdh’ui.

Il a été en fait inauguré par une rencontre au sommet entre POUTINE et son homologue chinois il y a maintenant plus de 2 ans, après résolution des derniers conflits frontaliers.

La Chine pourrait en profiter pour régler son compte à Taïwan, et la Russie aux petites républiques caucasiennnes encore clientes des USA.

Hégémonie française

Article lié : Que penser de la France dans ce “mois des fous”? Et de Evans-Pritchard?

Emmanuel

  31/03/2006

Etant donné les caractéristiques particulières de la natalité française actuelle nos amis anglo-saxons ne devraient pas s’inquiéter quand à un éventuel retour   de l’hégémonie française sur l’Europe.

Ils feraient mieux de parier sur sa disparition accélérée de l’échiquier internationale, engluée dans des problématiques internes que l’on commence à voir apparaître au grand jour lors de toutes les récentes manifestations de masse sur le territoire.