LeBayorre
04/04/2006
Pour les lecteurs non hispanophones et/ou non falmiliers de l’ Amérique du Sud, les maquiladoras sont des usines mexicaines sous-traitantes d’ entreprises estaduniennes, implantées en chapelet le long de la frontière Mexicano-Estadunienne.
Main d’ oeuvre sous-payée, pas déclarée dans une large proportion, droits sociaux ignorés, etc… Encore pire qu’ aux USA, si, si ça existe.
Avantage : ça réduit le problème des travailleurs mexicians illégaux qui passent le Rio Grande, tout en assurant une logistique sans faille pour les entreprises estaduniennes donneuses d’ ordre.
C’ est ni plus ni moins que nous propose Eduardo DUARTE BARROSSO, ci-devant président de la ci-devant Commission ci-devant Européenne.
En d’ autres termes, l’ Europe comme maquiladora généralisée des États-Unis.
Décidément, avec GLUCKSMANN, P-H LÉVY, KOUCHNER, et alii, nous n’en avons pas fini d’ expier la repentance des “ex”-Maoïstes, dont BARROSO a fait partie “in sui tempore”.
Est-ce bien à nous d’ expier leur conversion, que je veux bien croire douloureuse, à défaut d’ être sincère, ce dont je doute, à la globalisation et à l’ économie libérale ?
Mais la ou la fureur m’ étrangle , c’ est quand je lis dans l’ International Herald Tribune un éditorial de l’ excellent Felix G. ROHATYN, ex-amabassadeur Estatdunien à Paris, nommé par CLINTON. Lui, au moins, le concept de patriotisme économique ne l’ étouffe point. Je cite :
« That is why any potential takeover of a U.S. company by foreign government-owned entities triggers anxiety and requires careful attention. It is more than economic clout that is acquired; it is social change, political influence and decision-making authority. » Voir le lien ci-dessous :
http://www.iht.com/bin/print_ipub.php?file=/articles/2006/04/02/opinion/edrohatyn.php
En bref, Son Excellence Eduardo DUARTE BARROSSO ne nous propose que le choix d’ ABÉLARD : la castration ou l’ enfer du protectionnisme.
Ni l’ un ni l’ autre lui répondrais-je, et, par égard pour ce site Web, je contiendrai mon langage, ayant effectué mon service militaire dans l’ artillerie montée (16° régiment d’ Artillerie à Trèves) ou l’ expression des sentiments ne s’ encombrait pas de langue de bois.
Fred
04/04/2006
Bien. Si l’Iran obtient la bombe, c’est évidemment pour la faire pêter. Et si elle pête, ça sera de la faute aux occidentaux qui sont irresponsables. Donc… Conclusion… Il faut prendre ses responsabilités et sanctionner de suite.
Je passe sur les nombres de centrifugeuses sortis de sous le tapis, et les répressions des étudiants… là aussi sorties d’on ne sait où. C’est sans doute le cas, mais je ne vois pas le lien là de suite. Le débat est lancé... enfin… oui, le débat à sens unique.
(...)
La résultante potentielle de ces deux dynamiques est dangereuse, beaucoup plus en fait qu’un plan de sanctions graduées qui eût été susceptible de faire réfléchir le Guide suprême sur la stratégie de confrontation délibérée de Mahmoud Ahmadinejad. En continuant de sous-estimer nos forces et de surestimer celles de Téhéran, on commet plusieurs erreurs. Car, d’un côté, le marché, qui a le mérite de fournir des messages clairs, a déjà répondu : le commerce avec Téhéran a baissé, comme l’avait fort bien prédit l’ancien négociateur du président Khatami, Hassan Rohani. Les affaires n’aiment pas les pays qui sont sous examen au Conseil de sécurité. Les banques suisses non plus d’ailleurs : le Credit Suisse et l’UBS, qui ont la réputation de savoir ce qu’elles font, ont décidé au début de l’année de ne pas accepter de comptes de ressortissants iraniens résidant en Iran. Mais surtout, d’un autre côté, la course à l’enrichissement en Iran, dont les Européens ont au moins démontré au cours de leurs négociations qu’elle n’avait aucune justification civile, du fait que le seul réacteur russe présent en Iran est alimenté par du combustible russe pour toute sa durée de vie, pourrait donner raison à ceux qui prétendent que la bombe iranienne serait disponible non pas dans cinq ans, mais peut-être plutôt dans deux. Et ceux qui ont le plus de raisons de craindre cette bombe pourraient en tirer des conclusions. S’ils le font, à qui donc faudra-t-il attribuer la faute ? A ceux dont le pays est qualifié de «tumeur» au Moyen-Orient par l’Iran ou aux nations qui ont refusé d’assumer leurs responsabilités quand il était encore temps ?
Gilles HERBIN
04/04/2006
Ils est interessant de noter que personne ne parle des differences de capacites de ces deux appareils.
Entre un JSF STOVL a la furtivite avancee et dont l’objectif est essentielement l’attaque au sol (un vrai successeur du Harrier) et un Rafale conventionnel et multirole… il y a un monde.
Par ailleur les armes emportees sont tres differentes, les americains voudront ils autoriser Dassault a qualifier l’AMRAAM sur Rafale? Brefs de nombreux autres couts qui s’additionneront pour une commande qui ne sera pas si grosse que ca.
A mon avis c’est essentiellement une tentative de pression sur les USA. Si ceux ci ne se degonfle pas… difficile d’etre sur que les Anglais le fasse!
Fred
04/04/2006
Il veut rester au pouvoir pour le moment où les ricains lanceront l’offensive contre les Iraniens ? Histoire de fournir un minimum de soutien à son allié de 50 ans ?
Brune
03/04/2006
Ne diabolisons pas trop la commission, elle est certe libérale et incapable d’avoir une ambition européenne, cependant elle n’est que le reflet des gouvernements qui composent le conseil de l’Europe et de la couleur dominante du parlement européen.
L’enjeu est bien aujourd’hui de faire réagir les peuples pour qu’il prennent leur destin en main et partant celui de l’Europe.
Le 29 mai n’a pas changé l’Europe, mais il a fait trembler tout ceux qui pensaient que la construction d’un grand marché européen ouvert à la mondialisation était la solution et qu’elle ne rencontrerait pas d’obstacles.
Je vous remercie pour la compréhension que vous affichez à l’égard des français, ils le méritent, ce ne sont pas des imbéciles apeurés, simplement des citoyens qui ne se rendront pas sans combattre, et pire qui pense pouvoir changer la marche du monde.
EBB
guillaume
03/04/2006
Eh oui, \“y a n\‘a marre\” de la Commission et de son bureaucratisme virtualiste qui émascule l\‘Europe.
Je signale, de Christian Harbulot, deux autres textes fort intéressants:
1. Une interview:
http://vtech.canalblog.com/archives/2006/03/28/1591813.html
2. Un texte sur le patriotisme économique:
http://www.defnat.com/enquete/HARBULOT.pdf
Baquiast Jean-Paul
03/04/2006
En remerciements à Dedefensa, qui nous alerte si efficacement, je dédis ce petit article publié sur mes propres gazettes http://automatesintelligent.blog.lemonde.fr/automatesintelligent/2006/04/destruction_uni.html
guillaume
03/04/2006
Eh oui, “y a n’a marre” de la Commission et de son bureaucratisme virtualiste qui émascule l’Europe.
Je signale, de Christian Harbulot, deux autres textes fort intéressants:
1. Une interview:
http://vtech.canalblog.com/archives/2006/03/28/1591813.html
2. Un texte sur le patriotisme économique:
http://www.defnat.com/enquete/HARBULOT.pdf
louis kuehn
02/04/2006
Il est clair que la France a du concevoir le patriotisme économique parce-que l’Europe a systématiquement ignoré l’appel français pour une Europe-puissance et pour une stratégie économique globale à l’échelle européenne.
En fait, si l’UE avait accepté la “préférence européenne” et un protectionnisme européen, la France n’aurait jamais lancé le patriotisme économique.
La Commission est aujourd’hui au service des milieux financiers américanophiles. Pour cette raison, elle craigne que Paris ne puisse freiner la domination absolue des flux économico-financiers sur la politique européenne.
Honte à la Commission. La France, accusée d’etre anti-européenne, est en réalité autentiquement européenne; alors que la Commission n’est que l’expression des pouvoirs mondialistes les plus irresponsables.
LK
geo
01/04/2006
Lobsolescence du Traité de Rome
Publié le 01/04/06 Infoguerre
http://www.infoguerre.com/article.php?sid=990&mode=threaded&order=0
LEurope telle quelle a été pensée dans les articles du Traité de Rome ne répond plus à la complexité du monde actuel. Préoccupés par la reconstruction déconomies en ruine et par la disparition des enjeux nationaux à lorigine des deux guerres mondiales, les fondateurs de lEurope communautaire ont cru bien faire en privilégiant la dynamique de marché. Cette vision est non seulement dépassée, mais elle ouvre de larges brèches dans notre système de défense économique. Limpossibilité de garantir lapprovisionnement énergétique des pays de lUnion européenne par le simple jeu du marché constitue un avertissement important quil ne faut surtout pas négliger. Bruxelles a donné limpression de se rattraper en publiant le 8 mars 2006 un Livre vert sur une stratégie européenne pour l’énergie durable, concurrentielle et sûre. Mais cette réponse na rien de géoéconomique et porte sur linvestissement à réaliser dans les infrastructures, les économies déchelle et le comportement des consommateurs. Si ces mesures sont souhaitables, elles ne constituent quune partie de la réponse au problème posé.
Lavenir énergétique de lEurope dépend aussi très largement de la manière dont nous saurons gérer les rapports de force avec les pays producteurs. Il est évident que le rapport de force nous sera dautant plus favorable si la négociation est menée sous le drapeau européen et non en ordre dispersé. Dans ce dossier comme dans bien dautres, la multiplication des stratégies facilite le jeu dautrui qui exploite à loisir les contradictions entre pays européens et en tire le meilleur profit. LUnion est censé faire la force. Les récentes affaires dOPA dans lénergie démontrent pour linstant que cest une autre règle qui sapplique, celle du chacun pour soi.
Dans létat actuel du fonctionnement de lUnion européenne, il est difficile dimaginer un pilotage stratégique européen avec les différents pays fournisseurs. Tant que cette question ne sera pas réglée, il ne faudra pas sétonner de voir les pays membres favoriser leurs priorités nationales. Cette contradiction résume lampleur du problème. Figée dans le cadre de pensée de léconomie de marché, la Commission européenne sinterdit daborder les enjeux de léconomie de puissance passée que les rédacteurs du traité de Rome ne pouvaient aborder dans le contexte de guerre froide. La solidarité atlantiste face au Bloc de lEst ne permettait pas dimaginer une telle liberté de manoeuvre. A lépoque, la notion de puissance était dominée par le risque daffrontement militaire entre lEst et lOuest. Ce cadre de réflexion a volé en éclats depuis le début des années 90. Depuis sa création, lEurope est restée ancrée au cadre géopolitique antérieur à la chute du Mur de Berlin. Cette position statique est aujourdhui la source principale de son affaiblissement. La question de lénergie souligne les limites dune telle vision aseptisée des relations internationales. Quil sagisse de la Russie, de lIran ou du Venezuela, les dirigeants actuels de ces trois pays mettent en avant la problématique de puissance sans omettre celle du marché. Il en résulte un accroissement des tensions entre les pays de plus en plus dépendants comme la Chine et demain les Etats-Unis. Cette problématique ne peut être passée sous silence sous le prétexte quelle ne peut pas être prise en compte à cause des termes dun traité signé le 25 mars 1957
Lénergie est un cas parmi dautres. A cause du traité de Rome, il est quasiment impossible dimiter les subtilités des politiques de sécurité économique mises en uvre hors du cadre européen. Dans lUnion européenne, un secteur stratégique ne peut être défini que dans une démarche de préservation de la sécurité publique. Cette restriction a des effets très négatifs sur les politiques des Etats membres. Cest le cas de la France qui se fait réprimander par Bruxelles dès quune initiative de mise à niveau est lancée pour tenter de rééquilibrer les rapports de force en termes déconomie de puissance. Sur injonction de la Commission européenne, les autorités françaises ont dû épurer le décret sur les secteurs stratégiques au nom des principes fondateurs du traité de Rome. Ainsi est-il interdit de considérer lindustrie de la santé comme une industrie stratégique. Il est inutile de rappeler limportance de la santé dans le fonctionnement dun pays (recherche médicale, budget des ménages affecté à ce type de dépenses, déficit de la sécurité sociale). Lenjeu nest pas simplement le maintien du système de santé mais aussi son développement. Des pays aussi différents que les Etats-Unis ou lInde veillent à dynamiser au maximum leur industrie de la santé à cause des perspectives de marché et de sécurité nationale. La suprématie des principes de léconomie de marché sur les besoins de léconomie de puissance peut aboutir à des incohérences graves. Les délocalisations successives des groupes pharmaceutiques helvètes a privé la Suisse de sa capacité de produire suffisamment de vaccins en cas de pandémie grave menaçant sa population.
Il nest plus possible de prétendre constituer un ensemble comme lEurope en tournant le dos aux affrontements économiques dun monde en plein bouleversement. La construction actuelle de lEurope participe au même titre que les excès du modèle américain (affaire Enron, dangerosité du financement des retraites : lire à ce propos létude réalisée par lEcole de Guerre Economique) à la fragilisation du monde occidental. Il nest pas trop tard pour réagir.
Christian Harbulot
Vladimir KOMAR
01/04/2006
bonjour
merci de prendre connaissance de ce point de vue argentin sur
La mort et la Résurrection du Dollar d’Etats-Unis
http://www.eltraductorradial.com.ar...
http://bellaciao.org/en/article.php3?id_article=11177
par Adrian Salbuchi
cordialement
Thierry Delbosc
31/03/2006
Le choix français du CVF GB ouvre la porte à l’emploi du rafale marine à la place du F35 pour les britanniques, dépourvus de compétences dans la constructions de porte-avion. Un risque toutefois : le pillage des compétences françaises ; une opportunité : participer au découplage USA - GB.
“”
DCN - Thales
Porte-avions franco-britanniques : Paris et Londres en vitesse de croisière
31/03/2006
Après la conclusion de laccord de coopération entre la France et la Grande-Bretagne, le 24 janvier dernier, le programme du second porte-avions a repris des couleurs. Paris a définitivement choisi dutiliser, au maximum, le design des navires de la Royal Navy (CVF), plutôt que de sorienter vers un projet purement national. Les études de définition se poursuivent et les équipes françaises devraient recevoir, dici la mi-avril, les travaux menés sur le CVF, depuis lautomne 2003, par leurs homologues britanniques. Ce transfert de dossiers a été conditionné par la signature dun Memorandum of Understanding, intervenue au sommet européen dInnsbruck, le 6 mars dernier. En échange des documents, la France sest engagée à verser 145 millions deuros. Pour DCN et Thales, maîtres duvre du programme au sein de la société MOPA2, le temps presse. Dici lété, les industriels doivent boucler un dossier davant projet, qui sera remis au ministère de la Défense, dans la deuxième quinzaine du mois de juillet. A partir de loffre globale, le contrat doit être signé au second semestre, Michèle Alliot-Marie ayant prévu une autorisation dengagement de 926 millions deuros dans le budget 2006. Toutefois, selon plusieurs observateurs, la partie pourrait être jouée dès lété et, si aucune décision nest prise clairement à cette période, les mois qui suivront ne seront que « de la gesticulation politique », les marges de manuvres gouvernementales étant des plus limitées à lapproche des échéances électorales de 2007.
Entente cordiale
Après la décision de Jacques Chirac, au terme dune rude bataille politique et technique, de doter la marine dun bâtiment à propulsion classique, le rapprochement entre industriels français et britanniques ne sest pas fait sans mal. Dans lhexagone, DCN militait, initialement, pour un second navire à propulsion nucléaire. Cette version modernisée et agrandie du Charles de Gaulle était estimée, à lépoque, à 2 milliards deuros. Les anciens arsenaux ont ensuite défendu un projet national à propulsion classique, « Juliette », avant de se plier à la volonté de l’Elysée de voir aboutir un programme en coopération. Au Royaume-Uni, le contexte est différent. Les deux CVF et les 10.000 emplois qui en dépendent, doivent permettre de restructurer lindustrie navale, une vingtaine de chantiers participant, de près ou de loin, à la réalisation du Queen Elisabeth et du Prince of Wales. Face à la quarantaine de salariés de MOPA 2, ce foisonnement dacteurs britanniques, aux côtés des donneurs d’ordres principaux (BAE Systems, Thales UK, KBR, Babcock et VT Group), explique le nombre considérable de collaborateurs, entre 400 et 500, travaillant sur le plateau de lAircraft Carrier Alliance, à Bristol. Contrairement aux Français, qui ont choisi une maîtrise doeuvre intégrée, les Britanniques ont opté pour un système à deux étages, emprunté à loffshore, domaine de prédilection de lAméricain KBR, filiale dHalliburton. Le premier étage, qui regroupe les grands acteurs, mutualise les risques. Le second permettra de passer les premiers contrats cette année, avec des gains au forfait. Pour les industriels doutre Manche, larrivée de la France dans le tour de table a souvent été vécue comme une source de complications, en raison des différences entre le PA 2 et les CVF, cousins très proches plutôt que frères jumeaux : « Ce ne sont pas trois porte-avions, mais 2 + 1 », résumait fin 2005 un industriel anglais. Aux dires des équipes françaises, les relations avec les membres de lAlliance se sont considérablement améliorées : « Nous avons appris à nous connaître. Un tel projet, ce nest pas quune question technique, mais aussi culturelle. Il est indispensable de se connaître pour se comprendre », affirme un responsable, ajoutant : « Ca peut marcher, à condition que chacun accepte les différences de lautre ». Après une période de flottement, le projet, aujourdhui, « progresse à vitesse normale ». Lentente industrielle franco-britannique a, sans nul doute, été renforcée par les contraintes budgétaires et les besoins de compétences.
Le budget, problème majeur
En 2003, lorsque le programme CVF a été lancé, le ministère britannique de la Défense (MOD) disposait de moyens assez importants. La guerre en Irak viendra bouleverser la donne, réduisant considérablement les capacités financières du gouvernement Blair. « La principale difficulté, en France, est budgétaire, mais la Grande-Bretagne a exactement le même problème », explique un proche du dossier. Les écarts de prix entre les projets français et britanniques résument les contraintes imposées sur les industriels, dans chaque Etat, pour un bateau similaire. Alors que Paris parle dun navire à 2 milliards deuros, le MOD a fixé le budget à un peu plus de 4,5 milliards deuros pour deux navires, bien moins que ce quavaient envisagé les entreprises britanniques. La notion déconomie est omniprésente : « On ne peut pas faire ce que lon veut et, contrairement à des programmes plus anciens, cette fois, le prix fait partie de lexpression de besoins opérationnels du client », souligne un cadre français. Toutes les options susceptibles de réduire la facture sont donc étudiées. Les ingénieurs tentent, au maximum, de conserver les caractéristiques des navires britanniques et les solutions déjà existantes : « Cest une affaire de compromis entre la solution nationale et la récupération du design anglais, entre le produit sur étagère et les besoins propres à la Marine nationale ». Les Français proposent donc des modifications, susceptibles dêtre adoptées par leurs partenaires. Les économies se feront à bord, mais aussi au cours de la vie des navires. Ainsi, le MCO (Maintien en condition opérationnelle), en commun est à lordre du jour. « Les porte-avions, outre leur conception et leur construction, nécessitent un suivi sur quarante ans. Si nous retenons des équipements en commun, nous serons amenés à proposer des cycles de formation quasiment identiques ». Une réduction importante du personnel embarqué doit, elle aussi, permettre des gains substantiels. Lobjectif est ambitieux : 950 hommes de bord et 650 personnels aéro pour un navire de 65.000 tonnes, contre 1950 marins, dont 700 dédiés au parc aérien, sur le Charles de Gaulle, un navire de 42.000 tonnes. Cette réduction de 20% de léquipage sobtiendra par une automatisation poussée et lemploi, dès que possible, de technologies empruntées au secteur civil.
Les Chantiers de lAtlantique ne seront pas « les simples exécutants de DCN »
A linstar du programme des Bâtiments de Projection et de Commandement (BPC), le second porte-avions (PA2) devrait bénéficier du savoir-faire dAlstom Marine, en matière daménagement et de sections hôtelières. Le consensus semble aujourdhui établi, en France, pour que la construction du navire soit menée à Saint-Nazaire, son achèvement étant ensuite confié à DCN Brest (Comme pour le Foch, au début des années 60). Le MOD ayant annoncé que la partie basse de la coque des CVF (jusquau pont denvol) serait réalisée en cinq méga blocs chez VT Group, BAE Systems, Swan Hunter et Babcock, lidée de voir les trois bâtiments naître dans le même chantier est aujourdhui enterrée. En revanche, des bruits de coursives ont évoqué, ces derniers mois, lhypothèse d’une fabrication blocs français à létranger, en Grande-Bretagne, ou en Pologne, afin de réduire les coûts. « Nous ne serons pas les simples exécutants de DCN », prévient Patrick Boissier. Pour le président dAlstom Marine : « Chantier de l’Atlantique n’a pas vocation à faire de l’assemblage, mais à construire des plateformes équipées et propulsées ». En clair, Saint-Nazaire ne mobilisera pas une cale si le marché nest pas assez rémunérateur. « Les prix et devis sont extrêmement encadrés, mais il nest pas question de faire ce bateau à perte, où que ce soit. Au-delà de lingénierie, cest la difficulté qui nous attend, avec, comme objectif, de conserver une rentabilité raisonnable », explique-t-on chez le maître duvre. Face à DCN, la situation des Chantiers de lAtlantique est en train dévoluer. Mal en point en 2004/2005, le groupe se redresse progressivement, alors que le Norvégien Aker Yards, réputé pour exiger des résultats, doit en prendre le contrôle prochainement. Lentreprise a enregistré, ces six derniers mois, trois commandes de paquebots, plus une option. Deux de ces navires seront livrés en 2008, un troisième en 2009 et loption, si elle est confirmée, en 2010. Le plan de charge laisse encore un créneau au porte-avions, dont la découpe de la première tôle est prévue début 2009 pour une livraison en 2014. Toutefois, cette situation est précaire et, dans le milieu si cyclique de la construction navale, les places peuvent rapidement devenir chères. Alstom Marine négocie, comme ses concurrents, pour décrocher de nouveaux contrats de paquebots. Des prototypes sont espérés et, pourquoi pas, un navire géant. En outre, certains armateurs susceptibles de signer, comme Norwegian Cruise Line (NCL), nont pas caché leur désir de disposer rapidement de leurs futures unités. Pour Alstom Marine, le PA 2 reste, néanmoins, un très gros contrat, puisque sa coque propulsée et aménagée est estimée à 800 millions deuros, léquivalent de deux paquebots de 1275 cabines, comme le MSC Musica.
Les Britanniques ont besoins des compétences françaises
Avant de mettre au point le montage industriel final, de nombreux mois s’écouleront. Avant toute chose, il faut achever la phase de conception. Pour les équipes françaises, le challenge est délicat, puisque les documents britanniques, indispensables pour valider la compatibilité des besoins de la Marine avec le design des CVF, nont toujours pas été livrés. Le travail se poursuit néanmoins à Bristol, où une dizaine dingénieurs français sont en cours de transfert. En période de disette budgétaire, les économies déchelles, comme laspect politiquement « intouchable » dun projet européen, sont autant déléments en faveur de la coopération. Le fait que Thales UK soit à lorigine du design des CVF facilite également les relations entre les deux pays, lélectronicien étant associé, en France, à DCN, dont il doit prendre, d’ici l’été, 25% du capital. Du côté britannique, lintérêt dun projet commun est, aussi, très technique. Après avoir abandonné les porte-avions dans les années 70, lindustrie anglaise ne dispose plus des compétences nécessaires en matière de catapultage. Or, si les CVF ont été conçus pour embarquer, dans un premier temps, des F35 (JSF) à décollage court et atterrissage vertical, la Royal Navy souhaite pouvoir, à mi-vie, doter ses navires de catapultes et de brins darrêt. Ces équipements sont particulièrement complexes et réclament de lespace, ce qui nécessite, avant la construction, de prévoir des dispositions conservatoires. Lexpérience récente de DCN, avec le Charles de Gaulle, est donc précieuse. A cet égard, la démographie de léquipe de MOPA2 est frappante. Sur 34 salariés, 32 ont plus de 40 ans et 17 plus de 50 ans, un certain nombre ayant travaillé à la conception du porte-avions nucléaire.
Protéger le savoir-faire national
Le besoin britannique en la matière a été publiquement exprimé par des responsables militaires. Sans parler de méfiance, les Français sont néanmoins prudents. Laffaire des frégates Horizon reste encore dans les mémoires. Après avoir lancé une coopération tripartite avec Paris et Rome, Londres sétait finalement retirée du programme, accusée au passage davoir « profité » du savoir-faire de ses partenaires avant de jouer cavalier seul (à lexception du système darmes). Pour un responsable français : « Cest un sujet extrêmement vif. Il est fondamental de pouvoir protéger le patrimoine technologique des entreprises et du pays. Nous faisons très attention à la protection de nos sociétés, notamment DCN Brest pour la partie aviation. Toutefois, si nous protégeons trop, nous ne vendons pas. Il faut donc veiller à ce que cette problématique ne soit pas un obstacle à la coopération ». La semaine dernière, certaines règles ont été redéfinies par léquipe française. Un timbre de protection a été mis en place pour les travaux des ingénieurs hexagonaux.
Ce sujet démontre la nécessité de voir le programme mené à bien, non seulement pour limage politique que pourraient revêtir trois bateaux très voisins, mais aussi dun point de vue stratégique : « La France a plus de 50 ans dexpérience dans les porte-avions. Aujourdhui, nous nous appuyons sur un patrimoine dexpertise sans lequel nous ne pourrions pas développer un tel navire ». Ce patrimoine, qui fait aujourdhui la force des industriels français, est néanmoins fragile, sa pérennité étant intimement liée à la sauvegarde des compétences : « Si le PA 2 ne voyait pas le jour, nous serions, dans quelques années, dans la même situation que les Britanniques, incapables de mener seuls un programme aussi complexe », conclue un ingénieur.
Baquiast
31/03/2006
Merci une fois de plus à Dedefensa d’avoir signalé un article très important. Celui de Foreign Affairs n’a rien d’anodin. Il jette un jour sinistre sur la politique américaine et sur l’avenir qu’elle nous réserve.
Il sagit évidemment dune idée folle, révélant la démence du complexe militaro-industriel et du pouvoir actuel. Mais elle est certainement répandue et étudiée dans les milieux politiques. Que des gens normalement constitués puissent envisager de faire des centaines de millions de morts innocents pour maintenir une suprématie ne reposant que sur la force brute est atterrant. Cest de plus dune imprudence elle-même folle, car comme le montre le dossier constitué à ce sujet par Dedefensa, les militaires russes, soutenus par Poutine lui-même, en profitent déjà pour demander la réactualisation dune force nucléaire qui est loin dêtre hors jeu. Les Chinois, sans parler des Iraniens et autres Nord-Coréens, vont accélérer leur nucléarisation. Et l’Inde?
LEurope devrait immédiatement réagir, en sindignant et en demandant que les auteurs de cette thèse soient immédiatement désavoués. Dautant plus quen y réfléchissant, elle pourrait bien (ou tout au moins la France en son sein), est également frappée préventivement si elle ne sagenouillait pas devant la menace américaine. Mais où est la diplomatie européenne?
Les prévisions sur lauto-destruction des sociétés technologiques terrestres sous leffet de leur propre démence sont peut-être plus proches de se réaliser quon ne limaginait jusquà présent. Et lagent de cette auto-destruction serait la plus avancée de ces sociétés technologiques, lAmérique. Nous pensions naïvement que c’étaient les pandémies et les catastrophes environnementales qu’il fallait craindre pour demain. Quelle illusion! Il va falloir revoir entièrement, à la lumière de cette publication, la plupart des prévisions stratégiques.
LeBayorre
31/03/2006
Effectivement, l’ hypothèse d’ un spasme nucléaire pourrait être une option tentante pour les USA ; si les crises Irakienne et Iranienne franchissaient le seuil qualitatif (actuel) de la concommitance pour déboucher sur celui de la coalescence en une seule et même crise.
Il faut pour cela une plus ou moins grande unité de commandement, et un plus ou moins grand accord sur les voies et moyens de lutter contre les USA.
N’ en déplaise aux commentateurs “politically correct” , je crains qu’ il faille s’ attendre à une alliance entre les ailes dures du chiisme et du sunnisme à Téheran et à Baghdad.
Du point de vue de Téheran, il suffit de prendre une carte dans le premier atlas venu pour constater son encerclement par les USA : à l’est avec l’ Afghanistan et le Pakistan, à l’ ouest avec l’ Irak et la Turquie, au sud par les pétromonarchies. Rajouter au nord une pincée d’ ex républiques de l’ ex-URSS. (Ce n’est pas de la propagande pro-iranienne, c’ est un fait géostratégique).
Du point de vue de Baghdad, rien ne va plus entre les dirigeants chiites de l’ Irak et les USA. Et ne pas oublier l’ appel à la réconciliation de tous les musulmans irakiens lancé récemment par…Saddam HUSSEIN
Entre les deux, les modérés de tous bords, dont tous les conflits asymétriques font leurs victimes inauguratrices.
Alors oui, si cette coalescence entre la crise Irakienne et Iranienne venait à se produire, la tentation des docteurs FOLAMOUR du Pentagone pour une abréaction nucléaire deviendrait irrésistible.
Mais là, il conviendrait dans cette hypothèse, de surveiller de près les réactions de la Chine et de la Russie, dont je rappelle que le partenariat stratégique ne date pas d’ aujourdh’ui.
Il a été en fait inauguré par une rencontre au sommet entre POUTINE et son homologue chinois il y a maintenant plus de 2 ans, après résolution des derniers conflits frontaliers.
La Chine pourrait en profiter pour régler son compte à Taïwan, et la Russie aux petites républiques caucasiennnes encore clientes des USA.
Emmanuel
31/03/2006
Etant donné les caractéristiques particulières de la natalité française actuelle nos amis anglo-saxons ne devraient pas s’inquiéter quand à un éventuel retour de l’hégémonie française sur l’Europe.
Ils feraient mieux de parier sur sa disparition accélérée de l’échiquier internationale, engluée dans des problématiques internes que l’on commence à voir apparaître au grand jour lors de toutes les récentes manifestations de masse sur le territoire.
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