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démocratie US

Article lié : Autour de la victoire démocrate, la psychologie de la hantise protectionniste

C.D.

  12/11/2006

En quoi la politique étrangère des USA va-t-elle changer, avec l’arrivée des démocrates au pouvoir?
En quoi ces élections vont-elles modifier le comportement expansionniste de ce pays,animé par le désir d’être la Nouvelle Rome ?
La politique étrangère des “States” n’a pas changé , depuis la mort de Roosevelt : conquérir le pouvoir suprême, dicter la loi américaine à la planète.
Les Etats-Unis sont devenus l’unique superpuissance avec la chute de l’URSS, mais cela n’a duré qu’un peu plus d’une décennie.La Russie
se relève et s’unit à la Chine et aux états de l’Asie centrale (traité de Shangaï etc.)

Le mérite de l’équipe Bush, qui a été si nuisible au peuple américain lui-même, a révélé au monde ce qu’étaient les “conceptions démocratiques” des descendants de Washington, Jefferson et Lincoln : dominer la planète.
Clinton avait réussi à maintenir cette illusion de l’Amérique protectrice de la civilisation, malgré Racak et le bombardement de la Yougoslavie. Il fallait l’arrivée d’un Bush, trop “nature” pour continuer à jouer aux tartufes,trop naïf pour masquer sa morgue et sa suffisance sous des airs patelins. Bush et Rumsfeld ont ouvert les yeux de la planète : l’Amérique n’est même pas démocratique pour ses ressortissants, et moins encore pour le reste du monde.
“Honneur au Winner” et “que le gagnant emporte tout” sont des concepts qui sont loin d’être démocratiques, mais c’est la morale US d’aujourd’hui.
Sachant cela, grâce à Mr GW Bush, nous savons que les résultats des “mid elections”, comme ceux des
élections finales, ne nous importent peu.
Les conséquences pour la planète seront les mêmes !
Nous devons nous demander comment échapper à cette
étouffante ( et parfois terrible) vassalité.

Pologne, France, Dieu

Article lié : Comment l’insupportable Pologne contribue à sauver ce qui peut l’être de l’Europe

PHR

  12/11/2006

Evoquer DIEU dans les relations internationales. Mon Dieu, dirait l’un !
Et de se souvenir de Georges W. Bush.

et à juste titre. Car cela ne doit se faire qu’avec un grand idscernement. Et l’autorité de l’Eglise.

Essayons, sans donner toutes nos raisons, cette bève mise au point : Dieu ne se désintéresse absolument pas de l’histoire des hommes. bien au contraire. mais il agit à sa manière qui n’est pas la notre : Dieu ne fair pas de “petite politique”. Et comme le dit le Cardinal Lustiger, il “prépare ses coups lontemps à l’avance”.

On ajoutera qu’une bonne connaissance de la Bible, une bonne dose de prière et de soumission à Rome, sontd es éléments clefs pour tenter de comprendre ce que nous pouvons comprendre.

Ainsi, voilà la synthèse : la France demeure la fille aînéed e l’Eglise. fille aînée turbulete, et passablement rebelle depusi 1789. La Pologne s’est, elle vue attribuée une mission très humble mais pas secondaire, celled e rappeler les pays par trop infidèles, à leurs missions.

Jean-Paul II “s’explique” ainsi. La France semble avoir compris le message (29 mai 2005). Et la Pologne, telle saint Jean-Baptiste, s’efface ensuite.

Lech Walesa : “un jour viendra où les Européens remercieront les Français d’avoir voté “non” au referendum”. (Déclaration rapportée par le Figaro, 2005).

Eh bien, evidemment la Pologne!

Article lié : Comment l’insupportable Pologne contribue à sauver ce qui peut l’être de l’Europe

swisswatch

  11/11/2006

Je pense que l’adhésion à l’UE de la Pologne (son plombier étant involontairement la partie émergée de l’iceberg) est le cas parfait pour disserter de l’élagissement, de l’UE, en fait pour parler entre lecteurs.
 
Je veux évoquer trois (ont pourrait en prendre moultes autres!) données: L’histoire, la géographie et la politique.

Historiquement, la Pologne, celle qui est coloriée en rose sur mon atlas édité en ... 2001, ou 1965, ou… mais sûrement pas avant 1945 et encore moins avant 1914; La Pologne actuelle, donc, fait partie des états récents. Il y a dans l’UE des états anciens, (les listes suivantes ne sont pas exhaustives!) tels que l’Espagne, la GB, la France ou les Pay-Bas; Les états crées au XIXe siècle, tels l’Italie, l’Allemagne ou la Belgique; Les états crées après la première guerre mondiale (la Hongrie, ou les defuntes Tchécoslovaquie ou yougoslavie ...) et enfin les états crées après la seconde guerre mondiale, dont effectivement la Pologne fait partie. “Effectivement”, oui, dans ses frontières et dans son peuplement actuels. Bien sur il y a eu un état polonais, géographiquement très élastique, du Xe au XVIIe, puis de 1918 à 1939 (état multi-ethnique, balafré par le corridor de Dantzig), mais la Pologne que nous connaissons aujourd’hui, dans ses frontières du 11 novembre 2006, est celle créee par les alliés après 1945, celle crée avec les millions de réfugiés chassés d’URSS, celle créee en se débarassant de ses millions d’allemands. La Pologne que nous connaissons est vieille de trois générations. Pour être encore plus exact, la Pologne libre n’est vieille que d’une seule (1989).
Dans la perspective historique, oui, la Pologne fait partie de l’Histoire de l’Europe, avec ses Jagellons, Copernic, le sauvetage de Vienne et de la chrétienté contre les turcs, la déclaration de guerre à l’Allemagne en 1939, Varsovie etc… Mais cette image est historique. Elle n’a rien à voir avec l’actualité. C’est une première cause de méprise que de comparer historiquement en tant qu’états, disons l’Italie ou le Portugal, qui, peu importe quels soient leurs régimes, passés ou actuels, ont des populations depuis des siècles sécularisées et surtout des frontières créees par eux seuls. Si historiquement l’intégration de la Pologne dans l’UE va de soi, je suis cartésien et tiens à affirmer qu’il y a deux Pologne et que celle qui a intégré L’UE n’est certainement pas la Pologne historique.

La géographie ou géopolitique.
Géopolitiquement, la “zone tampon” entre .... hum, comment les nommer??? l’URSS et l’Europe de l’Ouest? Non c’est trop vieux-jeu… L’UE et la Russie? Mais non! L’UE et la Russie ne sont pas en guerre, ni en conflit larvé... à moins qu’il faille non pas parler de l’UE mais de l’OTAN. Voilà! Avec l’adhésion de la Pologne à l’UE, la “zone tampon” entre l’OTAN et la Russie s’est déplacée de la Pologne à L’Ukraine/Bielorussie.

Il faut là bien faire la différence entre les visées géographiques/géopolitiques de l’UE et celles de l’OTAN. L’UE n’a pas de limites géographiques déclarées ni de visées hégémoniques (les états-membres en ayant eut - les anciens “colonisateurs” - seraient les premiers à s’y opposer, sachant ce que celà coûte!) Nous touchons là le coeur du non-dit entre l’UE et l’OTAN! Les deux entités ont en commun de ne pas avoir en leur essence de frontières géographiques définies. La différence en ce qui concerne leurs élargissements réciproques tient à un seul principe: La volonté du plus fort.
La volonté du plus fort dans l’OTAN est la volonté US. L’élargissement de l’OTAN ne dépend que des intérêts US. Je ne veux pas développer ici plus en avant cette théorie, classique, et les lecteurs de “dedefensa” attendront avec indulgence, j’espère et compréhension (j’espère également! :-) ) de futurs courriers de ma part.
La volonté du plus fort dans l’UE: ???? Il n’y en a pas! Il y a des volontés, mais pas de plus fort! La Pologne dans l’UE ou la Pologne dans l’OTAN? Qui profite?

J’en viens pour finir à la politique, ... et à la Pologne. La Pologne est, selon ma vision, un état en formation/devenir. Elle s’appuie sur toutes les forces extérieures qui peuvent la consolider. Etre devenue état-membre de l’UE lui apporte beaucoup de droits. Etre devenue membre de l’OTAN élargit son importance (“Bedeutung” en allemand).
La Pologne joue de l’OTAN contre l’UE. La Pologne prend, avec raison semble-t’il, comme fait accompli que l’UE “paiera”, et qu’en échange de de quelques (beaucoup) réformes (qu’avait-elle à perdre de plus à la sortie du soviétisme?) elle sera économiquement soutenue, aussi longtemps que nécessaire par Bruxelles. Oui, l’UE paiera, car il n’y a personne pour dire “Stop!” ni personne pour fixer les lignes à ne pas franchir. L’UE est un club de “gentlemen” dont on attend du “fair play”. Se peut-il que certains de ses membres abusent de règles aussi lâches que “un pour tous, tous pour un”?
Politiquement la Pologne a deux objectifs:
La reconnaissance en tant qu’état, nouvel état, et celà elle le recherche auprès de l’OTAN (US).
Le bien-être matériel, d’où l’UE.
La Pologne, nouvel état, applique une vieille politique, celle de manger à tous les rateliers. Celà lui a réussi jusqu’à présent, mais le vent tourne… Puissance des USA… Interêts germano-russes?... Destin de l’UE?... Mondialisation….

La Pologne peut actuellement profiter d’une EU et d’une Russie faibles et jouer les chevalier-servants de l’US/OTAN. Elle doit si elle veut continuer à vivre en tant que nation gagner le respect des autres.
 

D. Rumsfeld en accusation∫

Article lié :

Greney Eric

  10/11/2006

Et en France, ou en somme nous?

Exclusive: Charges Sought Against Rumsfeld Over Prison Abuse

A lawsuit in Germany will seek a criminal prosecution of the outgoing Defense Secretary and other U.S. officials for their alleged role in abuses at Abu Ghraib and Gitmo

By ADAM ZAGORIN

Posted Friday, Nov. 10, 2006
Just days after his resignation, Defense Secretary Donald Rumsfeld is about to face more repercussions for his involvement in the troubled wars in Iraq and Afghanistan. New legal documents, to be filed next week with Germany’s top prosecutor, will seek a criminal investigation and prosecution of Rumsfeld, along with Attorney General Alberto Gonzales, former CIA director George Tenet and other senior U.S. civilian and military officers, for their alleged roles in abuses committed at Iraq’s Abu Ghraib prison and at the U.S. detention facility at Guantanamo Bay, Cuba.

suite….......

http://www.time.com/time/nation/article/0,8599,1557842,00.html

JSF Australien

Article lié :

CMLFdA

  10/11/2006

The Joint Strike Fighter
(Source: Australian Minister for Defence; issued Nov. 10, 2006)
 
 
I welcome the nomination of and look forward to meeting the new United States Secretary of Defense-designate, Robert Gates, in Washington when I attend the Australia-US Ministerial forum in December. 
The Australian Government has moved a step closer to ensuring Australia’s future air superiority, by giving First Pass approval for the F-35 Joint Strike Fighter. This will be Australia’s largest defence procurement. 
I plan to sign the JSF Production Sustainment and Follow-on Development (PSFD) Memorandum of Understanding (MoU) in December, once final administrative arrangements are in place. 
Signing this MoU will open up billions of dollars of opportunities for Australian industry. Twenty Australian companies have already won work estimated at US$90 million. 
To cover against potential delays that can occur with projects of this scope, the Government is looking at cost effective options to ensure Australia maintains air superiority during the transition period.

USA : Election perdue à cause de YouTube ∫

Article lié :

Francis Lambrechts

  10/11/2006

... L’ex sénateur républicain George Allen vient de s’en rendre compte car en août dernier, il a proféré des propos racistes à l’encontre d’un étudiant américain d’origine indienne. Ce dernier l’a filmé pour finalement publier les 59 secondes d’outrage sur YouTube. Son adversaire, en définitive élu, a largement bénéficié de cette contre publicité.
Amusant quand on sait que l’équilibre du Sénat américain s’est joué à un siège. Geores Bush à peut être vu son camp battu à mi mandat par le Web 2.0 ! ( http://www.infos-du-net.com/actualite/8729-election-youtube.html )

En octobre 2006, Google a racheté YouTube et devient ainsi le leader de la vidéo sur Internet.

SUBMISSION

Article lié :

JOHN CHUCKMAN

  10/11/2006

November 9, 2006

AS I LAY DYING

John Chuckman

Sadly, little coming from America’s politics can fire my enthusiasm. During my lifetime, America has busied itself with the task of burying liberalism, reminding one of October’s frenetic squirrels hunting and burying acorns.

The nation is pretty much at ease with ugly imperial government. Liberalism, and I mean liberalism in the broadest, richest sense of the word, is a topic of bathroom humor.

We read and hear a great deal about the Democrats’ sizable victory in mid-term elections, and I suppose after six years of Bush’s near-insanity, people have a right to a little excitement, although one is sobered by the recollection that the same people returned him to office just two years ago. At least, the world can be grateful that Bush has been hobbled for his last two years.

The Democratic Party has been all but dead for years as a meaningful national alternative. The party has no recognized national leader. It has no cause, no fire in the belly. It has been largely silent for six years while Bush rampaged through the world and literally peed on American liberties like a grotesquely-smirking, small-town sheriff. No President in history has shown so little respect for human rights, and with so little excuse, yet all the would-be defenders of the Republic, whether Congressmen or the Don’t-Tread-on-Me crowd, have been no where to be seen. And Democrats like Lieberman or Kerry can hardly be distinguished from Republicans.

The Democrats have been elected because Americans are now sick of Iraq. Their enthusiasms die quickly. American expectations for the wars they start are perfectly captured by the image of Bush landing on an aircraft carrier with a big banner behind him saying Mission Accomplished. It’s a blockbuster version of the Homecoming Game with guys in uniforms and cheerleaders and flags, and there is no hint of death or decay. Anything beyond that kind of performance is welcomed like the kid who couldn’t make the team.

I doubt there is widespread concern that Iraqis still huddle in homes with no reliable electricity or clean water, no jobs, and fearful to step into murderous streets. I doubt there is much guilt over having killed half a million of them. I doubt there is guilt about running a secret gulag and torturing helpless captives. I doubt there is guilt about blood-spattered holes like Abu Ghraib. Because if there were such guilt, there would have been a revolt against Bush’s criminal government.

The American tendency to quickly tire of things is mightily reinforced by the depressing consciousness of having lost. Americans are conditioned in the great booming engine of Social Darwinism they call society that there is no substitute for winning, and winning in a chest-thumping way. Losing is for losers, and loser is a favorite American expression of contempt for others. They hate losing, and yet the simple fact is that many of the conflicts into which they thoughtlessly are led end up lost.

I am sure Americans are tired of images and commentary about Iraq on television, tame as they have been deliberately kept. They’re tired of knowing that cute little Steve and Susie graduating high school this year can’t just join up to have their college paid and be heroes in uniform without risking their health. 

The greatest horror Bush has inflicted on humanity, the suppurating body of Iraq, is unlikely to be attended by Democrats. They want the White House in two years, and they do not want to be left holding Bush’s “tarbaby.” Instead, they will scrutinize and highlight every twist and turn of Bush’s bumbling, murderous efforts as he struggles to leave Iraq. American politics are just that brutal. No wonder there are so many wars.

On parle de cet article ici : http://www.air-defense.net/forum/viewtopic.php∫pid=131522#p131522

Article lié : La Hollande, le JSF et le 22 novembre

ZedroS

  10/11/2006

Tout est dans le sujet…

la majorite democrate c est quoi au juste ∫

Article lié : Autour de la victoire démocrate, la psychologie de la hantise protectionniste

MHB

  10/11/2006

La majorite democrate c est 49 plus 2 (independants dont l un est un “rejet” - d autres diront peut etre un “rejeton” - democrate, cad Lieberman !!)

Ca promet et surtout ce sera la cause surpreme du blocage parlementaire et le Moyen Orient lui, restera en panne ... comme toujours.

Donc, rien de nouveau sous le soleil

Bob Gates, "technicien bureaucrate" ∫

Article lié : La marée emporte Rumsfeld

en marge

  09/11/2006

Nous ne saurions vous dire combien nous apprécions l’intelligence documentée de vos analyses. Merci !
Permettez-nous cependant de diverger quand à la faiblesse du poids politique de Robert Gates, l’une des chevilles ouvrières de l’Iran-Contragate et vieil affidé de la dynastie Bush.
Plutôt que chercher à maîtriser l’incontrôlable Pentagone, l’administration Bush ne se contenterait-elle pas de le contourner, laissant les Démocrates s’en dépêtrer, tout en conservant via Robert Gates la haute main sur les opérations secrètes et la “sécurité” ?

Sources pour le regain d'intérêt de l'armée hollandaise pour le Rafale ∫

Article lié : La Hollande, le JSF et le 22 novembre

ZedroS

  09/11/2006

Bonjour

La bonne note du Rafale à l’évaluation hollandaise est de notoriété publique, toutefois le fait que l’armée de l’air hollandaise penche de plus en plus en sa faveur depuis peu l’est bien moins. Serait il possible d’avoir des sources pour étayer ces propos ?

Merci d’avance
ZedroS

Un coup de Maitre !!!

Article lié : La marée emporte Rumsfeld

MHB

  09/11/2006

J ai cru un moment que GWB II avait reussi un coup de maitre en remplacant Rummy par BILL GATES ....

jelas !!! il n en etait rien, c etait meme pire comme les prochaines semaines nous le diront, il ne s agissait pas de Bill.. mais de Robert !!

Ca fait quand meme du bien d esperer, ne serait-ce que pour une demie minute ...

recension sur : http://esprit-europeen.fr/lectures_esdl_geopo.html#immarigeon

Article lié :

  09/11/2006

Jean-Philippe Immarigeon, American parano. Pourquoi la vieille Amérique va perdre sa guerre contre le reste du monde,                  Bourin Éditeur, 2006, 235 pages, 20 €

    “Au secours, Bush s’en va et Hillary revient ! ” pourrait-on s’écrier en ce début novembre 2006 au vu des résultats des élections de mi-mandat aux États-Unis. Sauf retournement, causé par exemple par une nouvelle “opportunité” terroriste de grande ampleur, les “neo-cons”, et avec eux le parti républicain au pouvoir ne passeront pas le cap des prochaines élections présidentielles dans deux ans. Du point de vue européen cela n’est pas une bonne nouvelle, car ce sont précisément la fureur et la bêtise guerrière de l’équipe en place, sa rigidité puritaine, sa difficulté à mettre de l’huile dans les rouages qui ont incité, un bref instant, les Européens à se ressaisir, à constituer un axe de résitance, Paris-Berlin-Moscou, pour dire non à Bush et à sa coalition de laquais atlantistes.

      Quel que soit le résultat de ces élections, une chose est sûre, une constante jamais démentie : c’est la continuité de la stratégie géopolitique étatsunienne, que la Maison Blanche et les chambres soient aux mains des Républicains ou des Démocrates. Cela s’est vérifié en 1961 lorsque John Kennedy, en autorisant l’attaque le la Baie des Cochons contre Cuba, appliquait une décision prise par le gouvernement de son prédécesseur, Eisenhower. Même chose avec Bill Clinton qui, vis-à vis de l’ex-Yougoslavie, a poursuivi la politique agressive de son prédécesseur, Georges Bush père, en attaquant la Serbie à propos du Kosovo. Idem pour l’Irak où il n’a pas déserré d’un cran l’étau des sanctions malgré les innombrables victimes de la famine.  Or cette politique est véritablement dangereuse pour le monde et tout à fait funeste pour la souveraineté des Européens qu’elle cherche à diviser pour mieux régner sur eux. Le sourire d’Hillary est un piège d’autant plus redoutable qu’il répond à la sympathie pro-américaine d’une Angela Merkel en Allemagne et surtout à celle des favoris des prochaines élections présidentielles françaises : M. Sarkozy, qui ne perd pas une occasion d’encenser le modèle américain, et Mme Royal qui vient de montrer qu’elle favorisait la politique insoutenable du gouvernement israélien en Palestine et qu’elle était prête à s’aligner sur Washington et Tel-Aviv pour faire de l’Iran un État délinquant au risque d’embraser un peu plus une région enlisée dans une guerre sans fin qui menace de déborder vers l’Europe. 

      Hillary-Angela-Sarko-Sego même combat ?  Le pitoyable combat d’une Europe qui n’en finit pas de s’incliner devant une Amérique ennivrée de sa propre puissance et désireuse de l’étendre toujours plus ?  Jacques Chirac, malgré ses humeurs et ses inconstances s’inscrivait encore dans cette tradition française qui cherchait à maintenir une un équilibre au Proche-Orient.  Avec ses successeurs potentiels, toutes les barrières de la prudence et de l’intérêt général européen semblent avoir sauté. Attention !

Il est d’autant plus urgent de lire et de faire lire l’ouvrage de J-P Immarigeon commenté ci-dessous. Pour comprendre pourquoi le mariage entre l’Europe et les États-Unis est une union contre-nature. Le divorce s’impose. Et il nous faut élire des dirigeants européens qui cessent de se laisser hypnotiser par les maîtres actuels du monde, qui cessent de s’aligner sur leur politique irresponsable et agressive. Des dirigeants qui aient une vision claire de l’Europe et de ce qu’elle peut apporter au monde.         

***
   
      La politique extérieure de l’hyper-puissance mondiale se nourrit de deux stimulants essentiels qui se rejoignent pour aboutir au dangereux manichéisme armé qui sert de principe à la politique internationale vue par la lorgnette de Washinton. Le premier sentiment est une peur collective face à tout mode de vie, à toute culture non conforme ou assimilable à son mode de vie propre. Le second est une haine tenace envers le vieux continent dont le “nouveau monde” est sorti sans parvenir à se détacher totalement du redoutable contre-modèle européen, ni à l’anéantir.
En méprisant toute référence historique qui ne lui appartient pas, c’est l’histoire du monde auquel les États-Unis opposent leur négationnisme fondateur. Et, si nous ne les arrêtons pas, de la même manière qu’ils ont exterminé les Indiens, brûlé les Allemands au phosphore, atomisé les Japonais, napalmisé les Vietnamiens et les Cambodgiens, pulvérisé la Serbie et l’ancienne Mésopotamie, c’est contre nous les Européens, après la Perse, la Russie et la Chine peut-être, qu’ils tourneront ce formidable arsenal de bonne conscience génocidaire.

      Jean-Philippe Immarigeon, avocat, collaborateur de la revue Défense nationale, connaît bien les États-Unis où il a vécu et exercé le métier de consultant. Sa vigoureuse critique de l’idéologie américaine s’inscrit dans une réflexion entamée par Tocqueville, qui est sa référence principale, et continuellement alimentée par une abondante littérature. *
Certes, depuis Tocqueville, tout a été dit sur la divergence foncière qui oppose l’Amérique états-unienne et l’Europe. Mais ces dires et ces redites sont sans cesse contredits de l’intérieur par les tenants d’un rêve américain de plus en plus illusoire sans avoir entamé significativement, toutefois, son pouvoir de séduction pour beaucoup de nos jeunes Européens, hélas. Car c’est le rêve des vainqueurs, imposé par la force des armes les plus puissantes, celle de la finance et de la culture triomphale diffusée par la mode, le cinéma, la musique, le sabir du bizness et du sport, le brain drain scientifique, la prétendue égalité des chances…
Il s’agit donc de parler avec encore plus de vigueur et d’amener des preuves irréfutables que l’euroricanisme est une impasse, une maladie mortelle pour l’Europe. Il est temps qu’elle se soigne. D’entrée de jeu, Jean-Philippe Immarigeon donne le ton :

      « Il est temps de nous rendre compte que l’Europe n’a rien à voir avec l’Amérique. Voilà l’enjeu, celui d’un découplage, et il est vital puisqu’il en va de notre identité et peut-être de notre survie (...) L’opinion européenne l’a intuitivement deviné, mais nos élites s’y refusent, sans doute par impossibilité de faire leur deuil de ce qui est devenu pour elles un mode de pensée. »

    La principale spécificité de l’Amérique états-unienne est son intolérance foncière vis-à-vis de tout ce qui diffère de son way of life, son incapacité à comprendre, et par conséquent, à admettre, à respecter, à coexister avec les autres cultures quelles qu’elles soient, même et surtout lorsqu’elles semblent parentes, comme c’est le cas pour la culture européenne.
      « [L’Amérique] constitue un monde per se, affranchi des règles. À la réalité tragique et tourmentée, mais aussi mesurée et diverse de la nature de l’univers, elle oppose la conception utilitaire, rationnelle et prédatrice de sa propre nature; à la relativité de l’histoire, elle oppose avec dédain l’absolutisme rassurant de son défi quasiment supra-historique.»

      La citation est de Philippe Grasset dans Le Monde malade de l’Amérique (éd. Chronique sociale, 1999), directeur de la revue De defensa et spécialiste des États-Unis auquel J.-P. Immarigeon se réfère fréquemment. Tout comme il n’hésite pas à recourir aux classiques que sont David-Herbert Lawrence, Proudhon, Sorel, Cioran, Georges Steiner, Ernst Jünger ou Jean Baudrillard pour étayer son argumentation.
Cette absence de tout sentiment tragique de la vie caractérise la politique américaine à la différence de la grande littérature américaine qui, de Jack London à John Steinbeck en passant par Eugene O’Neil, Margareth Mitchell, Henry Miller…  s’inscrit, elle, par contraste, dans la conception européenne du tragique. Mais que pèsent ces auteurs classiques face aux industries de la culture que sont Hollywood, Dysneyland et les chaînes de télévision ?
L’incapacité à comprendre et respecter l’autre en tant que tel transforme tous les conflits en guerres d’extermination du Mal par le Bien :

      «..les Américains, même quand ils font mal, restent des “gens bien”, et leur étonnement devant la haine que leurs mauvaises actions soulèvent dans le monde n’est ni feint ni exagéré (...) C’est ce que Philippe Grasset, un des plus pertinents analystes de la crise américaine depuis 2001, nomme l’inculpabilité, “cest-à-dire l’impossibilité absolue que l’américanisme puisse être coupable au sens d’un acte répondant à une intention, une appréciation, un jugement mauvais. Même des actes foncièrement mauvais (...) sont présentés dans un contexte tactique qui ne concerne en rien le fond de l’attitude américaine (...) il s’agit d’affirmer ad nauseam que l’Amérique est bien absolu et justice pure, et ne connaît par conséquent pas la notion de culpabilité.” »

      On n’ignore pas, lorsqu’on évoque les sévices d’Abu Ghraïb et de Guantanamo, que les États-Unis ne sont pas le premier État à pratiquer la torture, mais il faut souligner qu’ils sont les premiers à assumer sans complexes cette pratique, à la légitimer en l’exterritorialisant et en la sous-traitant pour contourner leur propre Constitution et bafouer impunément toutes les conventions internationales.
In fine, le 11 septembre, le terrorisme ne sont que des prétextes. Les guerres actuelles sont les épisodes d’un scénario beaucoup plus vaste :
      « [la] guerre que l’Amérique recherche depuis les origines du fait de son impossibilité à accepter un monde historique qu’elle prétend purifier et régénérer; une guerre qu’elle ne peut terminer autrement que par une victoire totale sur tout ce qui ne lui ressemble pas, par incapacité à pouvoir intégrer dans son système de pensée ce qui lui est différent; une guerre qui sera sans fin tant que l’Amérique s’obstinera dans son refus de cohabiter d’égale à égale avec d’autres pensées et d’autres civilisations, souvent millénaires et qui valent largement la sienne. L’Amérique a décidé de réduire l’histoire à cette guerre, qu’importe le nom de l’ennemi.»

      Mais le monde en général et l’Europe en particulier, ne veulent pas de ce “choc des civilisations” créé de toutes pièces pour convenir à celle qui s’érige en maîtresse du monde et voudrait écraser toutes les autres alors qu’elle n’a elle-même, dixit Henry Miller, “abouti qu’à créer un désert spirituel et culturel”  (Souvenirs, souvenirs, 1947).

      «Il va falloir que la jeune Europe se trouve à son tour des Washington et des Monroe. Elle devra les trouver ailleurs que dans la génération atlantiste au pouvoir ou dans celle qui y arrive et qui ne l’est pas moins.»

      Une Europe souveraine n’est certes pas à l’ordre du jour, ni aujourd’hui ni demain à en croire les priorités électorales en France, en Allemagne (l’indispensable noyau carolingien du continent) . Mais au fur et à mesure qu’on s’en éloigne, son besoin se fait plus pressant et on aime penser qu’une génération montante de liquidateurs du cauchemar américain se prépare,qu’elle fourbit ses armes dans l’ombre.

Patrick Keridan

*Notes

      Le domaine d’études et de recherches que le professeur New-Yorkais d’origine hongroise, Thomas Molnar, souhaitait voir reconnu comme discipline universitaire sous l’appellation d’“américanologie”, comme l’était à l’époque de la guerre froide ce qu’on appelait la “soviétologie”, comporte d’innombrables ouvrages. Nous ne mentionnons ici qu’une vingtaine de titres parus en langue française et se caractérisant par une critique sans concession du modèle américain et de la politique extérieure agressive des États-Unis, deux sujets de préoccupations constants dans la plupart des recherches en américanologie.
      Les apologies du modèle américain (du Défi américain de Jean-Jacques Servan Schreiber en 1967, jusqu’à L’obsession anti-américaine de Jean-François Revel en 2002) sont omises parce qu’elles relèvent plus d’une américanomanie que de l’américanologie, d’une part, mais aussi parce qu’elles ont pris des rides en même temps que leur modèle, la “vieille Amérique”.

º De la démocratie en Amérique ( Alexis Tocqueville, 1840)
º Devant l’obstacle. L’Amérique et nous (André Tardieu, 1927)
º Le cancer américain (Robert Aron et Arnaud Dandieu, 1931)
º La Pax Americana ( Ronald Steel, 1967)
º Il était une fois l’Amérique ( Robert de Herte et Hans-Jürgen Nigra, Nouvelle École n° 27-28, 1975)
º  Les mythes fondateurs de la nation américaine (Élise Marienstras, 1976)
º Une nation lunatique ( Henry Miller, 1978). Du même auteur : Le cauchemar climatisé (1945)
º Les États-Unis contre l’Europe (Frédéric Julien, 1987)
º Les Américains (Michel Jobert,1987)
º Requiem pour superman. La crise du mythe américain (Gérald Messadié, 1988)
º L’Américanologie. Triomphe d’un modèle planétaire ? ( Thomas Molnar,1991)
º Une Amérique qui fait peur (Edward Behr, 1995)
º Le cauchemar américain. Essai pamphlétaire sur les vestiges du puritanisme dans la mentalité américaine actuelle. (Robert Dôle, 1996)
º Le Monde malade de l ‘Amérique (Philippe Grasset, 1999)
º La planète de l’oncle Sam (Gérard Baudson, 2000)
º De la guerre comme politique étrangère des États-Unis (Noam Chomsky, 2001)
º Le Djihad américain (Lewis Lapham, 2002)
º L’ État voyou (William Blum, 2002)
º Après l’Empire. Essai sur la décomposition du système américain (Emmanuel Todd, 2002)
º États-Unis, la manipulation planétaire (Michel Bugnon-Mordant, 2003)
º Les guerres scélérates (William Blum, 2004)

Etats-Unis et au-delà

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PHR

  08/11/2006

” Sans la justice […] les royaumes sont-ils autre chose que de grandes troupes de brigands ? Et qu’est-ce qu’une troupe de brigands, sinon un petit royaume ? Car c’est une réunion d’hommes où un chef commande, où un pacte social est reconnu, où certaines conventions règlent le partage du butin. Si cette troupe funeste, en se recrutant de malfaiteurs, grossit au point d’occuper un pays, d’établir des postes importants, d’emporter des villes, de subjuguer des peuples, alors elle s’arroge ouvertement le titre de royaume, titre qui lui assure non pas le renoncement à la cupidité, mais la conquête de l’impunité. C’est une spirituelle et juste réponse que fit à Alexandre le Grand ce pirate tombé en son pouvoir. ” A quoi penses-tu, lui dit le roi, d’infester la mer ? — A quoi penses-tu d’infester la terre ? répond le pirate avec une audacieuse liberté. Mais parce que je n’ai qu’un frêle navire, on m’appelle corsaire, et parce que tu as une grande flotte, on te nomme conquérant. “

Saint Augustin, La Cité de Dieu (Ve s.), livre IV, chap. IX, trad. L. Moreau revue par J.-C. Eslin, Ed. du Seuil, coll. ” Points sagesses “, 1994, p. 167.

Revirement des néo-conservateurs

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Thierry Meyssan

  08/11/2006

Le revirement des néocons ne doit pas surprendre. Ils en sont familiers et on l’a oublié. La plupart d’entre eux ont commencé dans la mouvance trotskiste, sont entrés au cabinet du sénateur démocrate Henry Jackson, ont rejoint le parti républicain après l’échec de Jimmy Carter, sont revenus au parti démocrate pour soutenir Bill Clinton, sont repassé chez les républicains à la fin du premier mandat Clinton.

A titre d’exemple : le 16 août 1992, toute cette bande (Paul Nitze, le général Odom, Jeanne Kirkpatrick, Elliot Abrams, Laurent Muravchik, Samuel Huntington, Edward Luttwak, James Woolsey et… George Soros) achetait une demi-page de publicité dans le Washington Post pour expliquer que Bush père avait échoué en Irak et que Clinton était l’homme qu’il fallait pour conduire la guerre en Bosnie-Herzégovine.