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Busheries

Article lié : On pend bas et très court

CD

  03/01/2007

Il ne reste plus qu’un bousher de Bagdad, sans doute le plus répugnant.
Cette politique folle devrait inciter les gouvernements occidentaux à fuir au plus vite l’OTAN, avant qu’ils ne soient entraînés dans une conflagration provoquée par la vésanie américaniste (comme vous dites).
Assez de morts, d’injustices et de fuites en avant
qui ne peuvent mener qu’à une catastrophe.

Mercenaires US

Article lié : Les mercenaires US sont les mercenaires de Dieu

Thierry DELFORGE

  02/01/2007

Le phénomène du mercenariat n’est certes pas nouveau. C’était, dans la plupart des pays, un délit.
Je ne peux manquer de réagir à la comparaison abusive entre les milices fascistes et celles créées par des partis communistes.
La guerre d’Espagne, d’abord : peut-on comparer les goumiers marocains enrôlés dans l’armée franquiste et les volontaires des Brigades Internationales. Je laisse le lecteur averti effectuer cete comparaison…
L’Allemagne : dans la période de montée du nazisme les S.A. et S.S. venait le plus souvent à l’appui de la police contre les “gardes rouges”.
Le Chili : le coup de Pinochet a réussi dès la mise en oeuvre de la loi sur le contrôle des armes, loi votée sous le gouvernement d’Unité Populaire. “Patria et libertad”, organisation fasciste, possédait ses propres sicaires qui agissait en coordination avec l’armée, “loyale” à l’ordre constitutionnel. La garde personnelle d’Allende ne comptait que très peu d’hommes et les organisations révolutionnaires étaient très, très faiblement armées.
Le Congo : les mercenaires et colons armés se sont coordonnés avec les troupes belges d’intervention.
Le Vietnam : outre les corps spéciaux de nombreux agents nord-américains agissaient sur contrat privé.

Il serait intéressant d’examiner la reconversion de l’armée sud-africaine post-aparthaid. En effet
de nombreux militaires se sont reconvertis dans des sociétés de “sécurité”. C’est un phénomène massif.

On peut dire que désormais le mercenariat est légalisé. Dans le cas des Etats-Unis, c’est une tradition et, à ma connaissance, les “Minutemen”, n’ont jamais fait l’objet de poursuite.

Il faut s’interroger aussi sur les réseaux “Stay Behind” qui concernent des civils agissant sur ordre d’une puissance étrangère.

Et s’interroger aussi sur les missions de la Sûreté belge à l’étranger s’agissant des “intérêts belges”, en l’occurence ceux de groupes financiers et industriels. Des agents de la sûreté se sont baladés au Kazakhstan à l’appui d’une tentative d’Electrabel/BBL de mettre la main sur l’exploitation du gaz.

La Convention de Genève prévoit expressément le statut de combattant insurgé, statut auquel ne peuvent prétendre les groupes paramilitaires agissant hors du cadre légal mais assurés de l’impunité que leur garantit le gouvernement.

Inertie : l'alerte donnée le Titanic n'a pu éviter l'iceberg ...

Article lié : 2007, première année de la Grande Crise

Lambrechts Francis

  02/01/2007

Quelques mesures symboliques (promotion des véhicules mixtes essence/électricité, énergie éolienne, biocarburants issus des dérivés de produits agricoles) ne font pas oublier les spectaculaires gâchis de kilowatts/heure (provenant de centrales thermiques brûlant des millions de barils de pétrole) causé par l’obsolescence du réseau de distribution : lignes à haute ou moyenne tension peu étanches, transformateurs qui chauffent, ou encore re-routages ubuesques allongeant de milliers de kilomètres le parcours des kilowatts (et autant de déperdition à la clé) au gré des contrats de livraison négociés auprès d’opérateurs privés ou de ‘grossistes’ en perpétuelle concurrence sur l’ensemble du territoire.

Il y aurait un moyen d’économiser, en quelques mois, des millions de barils de pétrole ou des milliards de mètres cubes de gaz… Et tout ça sans se lancer dans la construction de nouvelles centrales atomiques, sans convertir massivement le parc automobile à la technologie mixte ou réduire de moitié l’usage des engrais à base de dérivés carbonés aux USA : il suffirait de moderniser certaines installations électriques obsolètes et de rationaliser le circuit de distribution du courant.

Cela apparaît tout simple en effet sur le papier, mais quasi-impossible en pratique : cela impliquerait que des entreprises privées investissent spontanément dans une rénovation du matériel ou acceptent de modifier leurs pratiques commerciales (pour celles qui font du trading de ressources énergétiques). De quoi plomber leurs comptes et mécontenter au plus haut point leurs actionnaires. Le gouvernement (républicain en l’occurrence) qui se risquerait à pénaliser les distributeurs les plus réfractaires à l’amélioration de leur outil—seul moyen de les contraindre à moderniser le réseau—s’aliènerait le soutien de généreux contributeurs à la prochaine présidentielle.

Les Etats-Unis vont donc demeurer le pays au monde qui relâche—en pure perte—autant de kilowatts dans l’atmosphère que l’Europe et l’Asie réunies, non content de consommer quotidiennement la moitié de l’essence produite sur la planète.

( La Chronique Agora Philippe Béchade 2006-01-17 Les Etats-Unis n’envisagent guère de réduire leur consommation en 2006.—NB notamment…)

2007 ... EN AVANT, TOUTE !

Article lié :

Lambrechts Francis

  02/01/2007

... Nous simplifions, pour les lecteurs ayant peu de temps à perdre ou des capacités d’attention limitées :

* Les Etats-Unis émettent des dollars—par milliers de milliards. Les consommateurs américains utilisent ces dollars pour sur-dépenser, achetant des produits à l’étranger (l’équivalent de 1,06 $ d’achats environ pour chaque dollar vraiment gagné). Les gouvernements étrangers veulent que les dépenses continuent. Au lieu de renvoyer ces dollars à l’envoyeur en achetant des biens américains, ils émettent donc des devises locales pour acheter des billets verts et les mettre dans les coffres de leurs banques centrales. Tout cet argent supplémentaire est ensuite multiplié par deux… trois… dix… tandis qu’il est prêté, reprêté et utilisé comme réserve pour divers instruments financiers.

* Parallèlement, un secteur entier est apparu, afin de soutenir les prêts, hypothèques et paris qui accompagnent cette explosion monétaire. Les produits dérivés représentent désormais sept fois le PIB mondial—et ils se développent cinq fois plus rapidement. Ces nouvelles “liquidités” font grimper les actifs financiers de la planète.

* Traditionnellement, un afflux d’argent dans le système engendre l’inflation des prix à la consommation—que l’on considérait autrefois comme une menace pour les riches comme pour les masses. Les banques centrales savaient qu’elles devaient contrôler cette inflation, sans quoi elles seraient englouties. Mais ces nouvelles liquidités sont différentes. Les gens l’adorent. Les lumpeninvestisseurs n’ont jamais la possibilité de les utiliser pour acheter du papier-toilette. Au lieu de cela, elles éclaboussent les hedge funds, les banques, les institutions financières et les riches investisseurs… constituant une énorme “vague de liquidités” sur laquelle surfent tant de super-riches. En 1980, le ratio actifs financiers/PIB US était de 1,5/1 environ. Aujourd’hui, il est de 4/1.

* Oui, cher lecteur, sur cet océan de liquidités navigue un gigantesque Titanic d’inflation du prix des actifs. Voilà pourquoi les tableaux de Picasso, Klimt et Pollock se vendent à des prix si absurdes. Voilà pourquoi les maisons à Aspen, Greenwich et Kensington ont atteint des cours si vertigineux. Voilà pourquoi les actions chinoises ont doublé l’année dernière. Voilà pourquoi le Dow a atteint des sommets historiques… et pourquoi l’immobilier de Manhattan se vend à des prix si élevés que même les rats doivent déménager dans le New Jersey.

* Oui… le Titanic est bien visible… il est juste devant nous. Mais où est l’iceberg ?
* Oh, direz-vous, il n’y a plus d’icebergs. Et vous avez probablement raison. Les génies qui gèrent les fonds de couverture et les banques centrales ont tout prévu. Ils ont leurs écrans radar. Ils ont leurs tableaux et leurs graphiques. Ils ont leurs formules. Qui sommes-nous pour les contredire ?

* Nous n’essaierons même pas. Au lieu de cela, faites sonner l’orchestre ! Ouvrez le bar ! 2007 vient de commencer, et nous avons l’intention d’en profiter. Au diable les icebergs ; en avant toute ! ( Bill Bonner, La Chronique Agora, Londres, http://www.la-chronique-agora.com/lca.php?id=1000
)

Ouille ! ... ALAIN FAUJAS

Article lié : 2007, première année de la Grande Crise

Lambrechts Francis

  02/01/2007

Cela décevra Al Gore, l’ancien vice-président américain qui mène une croisade contre le réchauffement climatique, mais le charbon-vapeur grand émetteur du principal coupable, le gaz carbonique (CO2), a de beaux jours devant lui.

Quand on compare les prix en équivalent énergétique du pétrole, du gaz et de la houille, on comprend pourquoi la Chine a installé, en 2005, des centrales électriques au charbon d’une capacité de 70 gigawatts, plus que le parc nucléaire français.

Ce n’est pas fini : la compagnie minière Anglo American étudie la possibilité d’investir 4 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros) dans un projet de ” charbon propre” dans la province du Shanxi.

L’Italie convertit au charbon ses centrales.

Les Etats-Unis, qui sont l’Arabie saoudite de la houille, se mettent à en importer de Colombie.

La France parle d’ouvrir une mine près de Nevers.

Le Kremlin voudrait convertir au charbon le chauffage domestique des Russes pour réserver à l’exportation son pétrole et son gaz.

” Le charbon est imbattable, commente Jean-Marie Martin-Amouroux, ancien directeur de l’Institut de l’énergie de Grenoble. Après avoir chuté de 33 % en 2005 sur le marché atlantique, son prix a repris 23 %. Le charbon sud-africain fluctue autour de 50 dollars la tonne, après 25 dollars en 2002 et 70 dollars en 2004. C’est un bon prix d’équilibre pour les producteurs.” A la mi-novembre, le prix (à l’embarquement) était de 47,75 dollars.

Qu’est-ce qui pourrait dégrader la compétitivité de l’anthracite ? Pas la lutte contre la pollution : ” Les droits d’émission de CO2 se négocient aux environs de 10 dollars la tonne, ce qui n’est pas grand-chose”, dit M. Martin-Amouroux. La taxe de 1,19 euro par mégawatt/heure fabriqué à partir du charbon entrera en vigueur le 1er janvier 2007, en France ? ” Elle n’a pas de sens”, juge-t-il.

Le fret ne pourrait-il pas alourdir le prix de la houille ? ” Entre l’Afrique du Sud et l’Europe, son prix est passé de 9 dollars la tonne à 18 dollars d’août 2005 à août 2006, mais les cours devraient demeurer raisonnables, car les commandes de navires vraquiers laissent augurer des capacités croissantes”, explique M. Martin-Amouroux.

Les écologistes n’ont plus qu’à militer pour que la recherche trouve vite les moyens de rendre ” king coal” moins calamiteux pour la Terre. ( LE MONDE 18.11.06 Ouille ! ALAIN FAUJAS )

Rectification

Article lié :

Carol DEBY

  02/01/2007

J’ai apprécié votre texte, mais je tiens à souligner que Soekarno ne doit pas être mis dans le même sac de coquins que les Pinochet, Bokassa etc.
Vous avez confondu, je pense, avec Suharto, agent de la CIA, qui en 1965, a déposé Soekarno et inauguré une sanglante ère de massacres (la chasse aux communistes, amis de communistes, suspects de communisme etc., coûta la vie, entre 1965 et 67,
à plus d’un demi-million de gens. Puis ce furent
des guerres de conquête, l’affaire du Timor oriental).
Suharto a été déposé, sans plus, pour incapacité
dans le domaine économique.
Soekarno est l’auteur de la Conférence historique de Bandoeng (avril 1955)et fondateur de l’alliance des pays non alignés sur les USA et l’URSS.
La CIA organisa des révoltes contre Soekarno à Sumatra, et prêta ses avions de Air America, soi-disant civils mais capables de bombarder,jusque 1958, date à laquelle un pilote américain fut abattu, fut fait prisonnier et…
témoigna. C’est alors que la CIA entreprit patiemment la corruption de généraux indonésiens, dont le sinistre Suharto. Cette technique de corruption serait appliquée en 1973 au Chili.

Stratégie derrière l'exécution de Saddam

Article lié : La stratégie derrière l’exécution de Saddam

Bodart

  01/01/2007

Si l’on en croit les commentaires de Dedefensa (et d’autres), les EU perdent, Israël perd mais qui les arrêtera ?

Aux yeux de tous les observateurs dotés d’un minimum de bon sens ils perdent tout crédit en tant que nations pseudo-civilisées.
L’Europe qui vient de s’affaiblir de deux membres supplémentaires ne semble pas à même d’y rien changer. 

IPPC

Article lié : Notre Grande Crise est là

lutgen pierre

  01/01/2007

L’IPPC reconnait que les émissions anthropogènes de CO2 représentent 3% du total des émissions naturelles. Les réductions prévues par Kyoto repréentent 0,1 % de ces émissions.
Leur impact sur la température globales qui a augmenté de 0.6°C en 150 ans sera négligeable. Mais leur impact sur les économies de nos pays sera catastrophique, et elles provoqueront un désastre humanitaire dans les pays du Sud

... toxic clouds so big that they can seen from space

Article lié : The Independent mène la bataille de la Grande Crise

Lambrechts Francis

  01/01/2007

drifting across the Pacific to California ... Nonetheless, the Chinese plan to build no fewer than 500 new coal-fired power stations, adding to some 2,000, most of them unmodernised, that spew smoke, carbon dioxide and sulphur dioxide into the atmosphere.

... It is often darkness at noon in Datong, just 160 miles west of Beijing, where vehicles drive in daytime with their headlights on to grope through the miasma.
One of the four filthiest towns in China, it stands at the heart of the nation’s coal belt in Shanxi province, a region that mines more coal every year than Britain, Russia and Germany combined.

... So China is digging furiously and fast in more than 21,000 mines. Last Wednesday Zeng Peiyan, a vice- premier, disclosed that coal output had doubled in the past five years. The nation will use 2.5 billion tons in 2007.

( http://www.timesonline.co.uk/article/0,,2089-2524271,00.html 2007-01-01 China chokes on a coal-fired boom, Michael Sheridan )

Saddam pendu, Bush court toujours !

Article lié :

Patrick Keridan

  31/12/2006

http://www.esprit-europeen.fr/perspectives_edito

Edito, 30 décembre 2006  

Saddam pendu, Bush court toujours !


Ce matin, Saddam Hussein a été pendu haut et court. Il est monté courageusement sur sa potence, demandant à quelqu’un de remettre le Coran qu’il avait à la main à un membre de sa famille. La parodie de justice que fut son procès n’a pu cacher au monde que le juge-bourreau du tyran irakien n’était autre que le président des États-Unis, G.W. Bush qui n’avait pas hésité à déclarer en 2003, juste avant de lancer l’armée américaine dans l’une des guerres les plus désastreuses de son histoire: « il a essayé de tuer mon père, il faut bien que je m’occupe de lui ».
Il fallait faire vite pour appliquer cette petite vengeance personnelle, car dès janvier les Démocrates, forts de leurs récents succès électoraux, ne manqueront pas de mettre des bâtons dans les roues du président. Des roues qui tournent de moins en moins bien pour lui et la petite équipe de « néo-cons » qui l’a accompagné dans la mésaventure irakienne. On a donc choisi le premier jour de l’Aïd El Khebir, la fête du sacrifice, pour cette exécution au risque d’antagoniser un peu plus les musulmans, ce qui, dans l’optique de la « guerre des civilisations » chère à l’axe Washington - Tel Aviv - Londres, s’inscrit parfaitement dans l’objectif de diabolisation des cultures réfractaires à l’Occident. Au passage on se permet de faire la nique aux pacifistes, sincères ou hypocrites, pour qui la peine de mort n’a jamais bonne presse, et on espère diviser un peu plus Chiites et Sunnites pour démontrer la nécessité d’une présence perpétuelle du gendarme américain dans une région où ses exactions et son incompétence patente l’ont rendu de plus en plus indésirable.

Tout le monde est convaincu que ce geste ne servira à rien, à commencer par le locataire de la Maison Blanche qui reconnaît que la violence continuera même si, selon lui l’exécution est un « pas important vers la démocratie » (en vertu de quelle logique tarabiscotée ?). Pendant cette même matinée, six soldats états-uniens (et une soixantaine d’indigènes) étaient tués en Irak. Pendant le seul mois de décembre, cent sept boys ont été sacrifiés (près de 3000 depuis mars 2003) à la politique du « Grand Moyen-Orient » pacifié et démocratisé dont l’échec ne fait plus aucun doute. Aujourd’hui, la violence atteint des niveaux record, la guerre civile larvée s’impose un peu partout, non seulement en Irak, mais aussi au Liban et en Palestine. L’islamisme radical est en forte progression même dans les pays les moins hostiles aux puissances occidentales, comme en Égypte, en Turquie et dans les pays du Maghreb avec les prolongements que l’on sait dans les banlieues européennes à forte population immigrée où les terroristes potentiels rencontrent un terreau favorable. Jamais la solution du problème israélo-palestinien n’a été aussi éloignée avec le prolongement du rideau de fer et de béton entre les communautés, le maintien et l’expansion de la colonisation illégale dans les territoires occupés et la banalisation des agressions criminelles de l’armée israélienne contre les populations civiles de Gaza, de Cisjordanie et du Liban. L’Irak sera pour longtemps déchiré par des affrontements tribaux et religieux impensables à l’époque où le parti Baas et son chef laïque tenaient d’une poigne de fer cet assemblage hétéroclite de tribus et de sectes. Tout autour, les redoutables milices islamiques, armées jusqu’aux dents sortent renforcées du chaos issu de la gabegie politique états-unienne, de même que leurs parrains iranien et syrien avec lesquels, tôt ou tard, le gouvernement américain sera contraint de négocier, comme le recommande le rapport Baker.

Au milieu de ce voyage au bout de l’enfer dont on ne voit pas le bout et qui finira par coûter très cher à la « communauté internationale », et en particulier à l’Europe en termes financiers et géopolitiques, la pendaison de Saddam fait figure de non-événement spectaculaire, un peu comme le furent le jugement puis la mort de Slobodan Milosevic en regard du désastre infligé aux populations yougoslaves par l’intervention de l’OTAN. Dégâts qui ne peuvent que s’aggraver si l’Europe ne prend pas ses responsabilités en organisant le repli tactique qui s’impose, en proposant sa médiation active, non pas avec Israël et les États-Unis, ni contre eux, mais de façon autonome, face à eux et malgré eux s’il le faut, comme le réclament depuis si longtemps de nombreux peuples de la région laissés orphelins par l’éclipse de la politique arabe des Européens, et en particulier des puissances méditerranéennes.

Si la politique internationale consistait à pourchasser les tyrans et à instaurer partout des régimes démocratiques et pacifiques on pourrait se demander pourquoi nos saintes nitouche de démocraties ont fricoté aussi longtemps avec les Bokassa, Mobutu, Bongo, Hassan II, Sukarno et autres Pinochet… et pourquoi elles continuent de le faire avec leurs successeurs, en Afrique, au Moyen-Orient ou en Asie centrale lorsqu’ils sont dans le « bon camp » et que leurs ressources ou leur position géostratégique sont jugées trop importantes pour que l’on se permette des états d’âme humanitaires à leur sujet… Saddam lui-même fut naguère courtisé et armé par les Occidentaux qui ne s’embarrassaient pas de considérations morales sur les sévices qu’il infligeait alors à son propre peuple. Puis il est tombé en disgrâce, rétrogradé en gibier de potence…

On l’a condamné pour la mort de 148 villageois et on sait qu’il a fait beaucoup plus de victimes, présumées ou réelles, dont aucun procès ne tentera de rendre compte.

C’est bien dommage. Mais que dire des 655 000 Irakiens morts directement, ou indirectement, suite à l’intervention américano-britannique en Mésopotamie (chiffres estimés réalistes par de respectables organisations internationales) ? Et que dire des 500 000 enfants morts de faim des suites de l’embargo international suscité par les États-Unis contre ce pays ? Et des tortures dans la sinistre geôle d’Abu Ghraïb ?

Saddam aurait sans doute mérité la condamnation à mort s’il existait une juridiction internationale impartiale capable de juger tous les chefs d’État pour leurs abus de pouvoir et leurs crimes. Mais nous sommes loin de cette utopie. Les vainqueurs ont toujours essayé de faire passer pour un acte de justice la liquidation sommaire du régime de leurs opposants. C’était le cas à Moscou lors des grands procès des années 1930, à Nuremberg et à Tokyo un peu plus tard, comme aujourd’hui à La Haie où officie le soi-disant Tribunal Pénal International et à Bagdad où un tribunal politique à la solde des forces d’occupation applique une vengeance tribale. Il ne faut qu’un peu d’honnêteté et beaucoup de courage pour le reconnaître comme le font désormais, par centaines, des juristes et des géopolitologues de réputation internationale.

Si le mouton à cinq pattes d’une instance de justice internationale véritablement indépendante et souveraine, reconnue et appuyée par l’ensemble des États, naissait un jour, elle aurait dix fois plus de raisons de condamner à la pendaison un G.W. Bush pour les troubles criminels qu’il inflige quotidiennement à l’ordre public international et à la paix mondiale en abusant du pouvoir et des responsabilités qui lui ont été confiés, que le tout petit Saddam Hussein, tyranneau ordinaire tel que l’Occident en suscite et en abat à foison dans un Tiers-monde fabriqué et manipulé à sa guise.

Mais lui et ses semblables courent toujours, protégés par la seule loi qui prévaut jusqu’à nouvel ordre en politique internationale, celle du plus fort… Jusqu’à nouvel ordre, c’est-à-dire jusqu’à l’instauration d’un nouvel équilibre des forces mondiales qui permettra d’imposer de nouveaux rapports de force et, peut-être, de nouvelles normes de diplomatie et de justice internationale pour favoriser la paix.

                                                                            Patrick Keridan

Vers 100 ans de domination du Pentagone

Article lié : Finalement, le Pentagone se décide : la “Long War” durera au moins 100 ans

Georges Menahem

  31/12/2006

Les multiples publicités données au message de la guerre de 100 ans à venir contre cet ennemi insaisissable qu’est le terrorisme semblent témoigner de la jubilation de l’appareil du Pentagone. Ils ont enfin trouvé cet ennemi qui leur permet depuis 2001 (depuis leur béni 9/11) et leur permettra au moins 100 ans de plus, de justifier le maintien et la progression de leur pouvoir dans l’appareil d’Etat étatsunien. Pouvoir financier, vers 600 milliards de $, puis 800, puis 1000, etc. Pouvoir politique bien sûr, sur les présidents et les congrès présents et à venir. Pouvoir idéologique, afin de façonner l’esprit etatsunien vers encore plus de crainte paranoiaque du monde extérieur et de recherche obsessionnelle de la sécurité.
Il ne s’agit plus seulement de déstructuration du monde comme l’analyse dedefensa. C’est une entreprise de structuration autre du monde.
Est-elle résistible ? Les analyses de dd&e nous fournissent de premiers matériaux pour le savoir, pour le comprendre. Mais quelles voies permettraient de mieux y résister ?

petite question pratique

Article lié : Les quatre vérités de 9/11

Emmanuel Mandry

  31/12/2006

Dans la sous-partie “Une révolution psychologique” de l’article apparait l’information suivante: “L’attitude d’un GW apprenant la nouvelle dans une école de Californie, filmée comme on le sait, en porte témoignage.”
N’était-il pas en Floride lorsque sont survenus les attentats ?

Notre Grande Crise est là

Article lié : Notre Grande Crise est là

Yous

  31/12/2006

Votre article intitulé : \“Notre Grande Crise est là\”, dans lequel vous commentez notamment un texte publié dans l?International Herald Tribune du 28 décembre dernier est fort intéressant.

Veuillez trouver ci dessous les références d\‘un article relatif exactement au même sujet publié en avril 2005 sur le site Oumma.com, mais sur la base d\‘une approche islamique. Son titre est : \“L?Islam face au choc entre la civilisation occidentale et la Nature\”.

http://oumma.com/spip.php?article1474

Bon courage à tous,

Yous

commentaire de H.Vincze sur "Intelligence in War"

Article lié :

geo

  30/12/2006

L historien militaire jette-t-il son gant à la face de la communauté du renseignement?

/commentaire du livre : John Keegan, Intelligence in War/, Könyvjelző, décembre 2005
Langue originale de la publication: Hongrois

John Keegan, l’un des historiens militaires les plus connus au monde, étudie cette fois-ci une question souvent évoquée tant dans l’univers de la fiction que dans celui de la politique : le renseignement. De manière inhabituelle et avec des conclusions inhabituelles. Car Keegan se propose d’embrasser toute la période « depuis Napoléon jusqu’à Al-Qaïda » pour y regarder de plus près le rôle exact joué par les espions et les décrypteurs dans l’issue des batailles. Et il en conclut que par rapport aux légendes qui les entourent, ce rôle n’est peut-être pas aussi grand.

L’auteur qui enseigna l’histoire militaire pendant un quart de siècle à l’Académie royale militaire de Sandhurst met les choses au clair d’entrée de jeu : « Ce livre vise à répondre à une question simple : quelle est l’utilité du renseignement en temps de guerre ? ». Et du même coup Keegan y apporte sa réponse selon laquelle « La victoire est un trophée difficile à obtenir, elle s’acquiert plus par le sang que par l’intellect. L’information n’est pas le maître mais le serviteur du combattant ». En y ajoutant que « la guerre est une activité non pas mentale, mais brutalement physique ».

Cette approche provocatrice est en partie une réaction par rapport à la tendance actuelle à surestimer systématiquement le rôle du renseignement sous l’effet des films d’espionnage et du délire technologique. Sir John va à contre-courant des idées à la mode qui voient dans l’information l’alpha et l’oméga de la conduite de la guerre. Et il a entièrement raison. Dans son livre, c’est à travers une pléiade de descriptions de batailles et de campagnes qu’il compte démontrer le caractère illusoire de ces conceptions. Il observe que « le renseignement est un élément nécessaire, mais pas suffisant pour remporter la victoire ».

Il convient de remarquer que ce constat vaut pour tous les éléments constitutifs de l’acte militaire, de la puissance des armes à la bravoure des soldats, en passant par les moyens logistiques. Néanmoins, Keegan a le mérite de remettre les choses à leur place : pour important qu’il soit, le renseignement n’est qu’une des composantes du réseau d’interdépendances complexe où se déroulent les batailles et les guerres.

En fin de compte, l’analyse détaillée des différents épisodes historiques nous envoie un message on ne peut plus actuel. Il va au cœur même du clivage qui divise aujourd’hui les théoriciens du domaine militaire. Et paradoxalement, le résultat est en parfaite opposition avec l’engagement personnel de Keegan. Car cet historien britannique, marqué par une admiration et une indulgence extrêmes pour les Etats-Unis, finit par remettre en question, bien malgré lui, les fondements mêmes de la pensée stratégique américaine.

En schématisant, il est possible de distinguer deux courants (ou paradigmes stratégiques) qui s’opposent au sujet de la nature profonde de la conduite de la guerre : les approches scientifico-rationnelle et historique. D’après la première, la guerre constituerait un monde à part, régi par des facteurs constants. Elle pourrait donc être appréhendée par une théorie universelle indépendante des spécificités de tel ou tel conflit particulier. Par conséquent, la « connaissance dominante du champ de bataille » et la « supériorité écrasante » qui résultent de l’évolution spectaculaire des technologies de l’information mèneraient tout droit à l’invincibilité.

Les partisans de l’autre approche réfutent cette vision mécanique : pour eux, la guerre peut seulement être appréhendée dans son contexte historique, en tenant compte d’une multitude d’éléments conjoncturels. Les conflits sont indissociablement liés à des conditions externes (politiques, culturels etc.), leur issue est largement influencée par des variables dits secondaires (d’ordre psychologique par exemple), et ils ne peuvent en aucun cas se concevoir sur des bases strictement rationnelles.

En tant qu’historien, Keegan est d’emblée moins enclin aux grandes théories universalisantes qu’à l’étude des cas concrets. Tout en reconnaissant l’importance indéniable du facteur technologique, il met toujours en évidence l’incertitude inhérente et la dimension humaine. Car, selon lui, « l’information ne vaut que l’usage que l’on en fait ». Or, sur ce point, des éléments tel le hasard, l’opiniâtreté, la vanité, la paresse, la soif de vengeance, l’hésitation ou l’impatience peuvent tous jouer un rôle déterminant. Comme les faits militaires des siècles passés nous l’illustrent parfaitement.

(Hajnalka Vincze, L historien militaire jette-t-il son gant à la face de la communauté du renseignement?, /commentaire du livre : John Keegan, Intelligence in War/, Könyvjelző, décembre 2005, 7 958 caractères)

Huffingtonpost : Silencing Saddam, Robert Scheer

Article lié :

Lambrechts Francis

  30/12/2006

It is a very frightening precedent that the United States can invade a country on false pretenses, depose its leader and summarily execute him without an international trial or appeals process. This is about vengeance, not justice, for if it were the latter the existing international norms would have been observed.

The trial should have been overseen by the World Court, in a country that could have guaranteed the safety of defense lawyers, who, in this case, were killed or otherwise intimidated.

The irony here is that the crimes for which Saddam Hussein was convicted occurred before the United States, in the form of Donald Rumsfeld, embraced him. Those crimes were well known to have occurred 15 months before Rumsfeld visited Iraq to usher in an alliance between the United States and Saddam to defeat Iran.

The fact is that Saddam Hussein knew a great deal about the United States’ role in Iraq, including deals made with Bush’s father. This rush to execute him had the feel of a gangster silencing the key witness to a crime.

At Nuremberg in the wake of World War II the U.S. set the bar very high by declaring that even the Nazis, who had committed the most heinous of crimes, should have a fair trial. The U.S. and allies insisted on this not to serve those charged, but to educate the public through a believable accounting. In the case of Saddam, the bar was lowered to the mud, with the proceedings turned into a political circus reminiscent of Stalin’s show trials.