Un an de Trump ?

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Un an de Trump ?

21 janvier 2018 – ... Effectivement, il y a un an le président Trump entrait en fonction dans une atmosphère politique extraordinaire et survoltée, dans un temps où les complots s’enfilaient les uns après les autres, à ciel ouvert, comme autant de perles rutilantes dans un collier. En janvier 2017, on s’en étonnait encore, en janvier 2018 plus du tout ; le complot est devenu permanent, comme le coup d’État en d’autres temps décrits par un auteur malicieux et promis à une grande carrière, mais il reste tout aussi inefficace parce que la cible est aussi insaisissable qu’un torrent d’eau.

Trump a défié toutes les attentes : celles des espérances en des nouveautés politiques considérables propres à bouleverser Washington, celles des adversaires impitoyables d’un homme qui semblait promettre le diable et l’enfer à la postmodernité triomphante. Trump échappe à tous les stéréotypes, à toutes les analyses, à toutes les prévisions. Il est imprévisible pour tous comme pour lui-même. L’homme qui a fait du chaos conjoncturel que fut son élection un chaos structurel qui nous a poussé à parler de “D.C.-la-folle”, cet homme est chaos lui-même.

(En fait, nous devrions parler de “chaos-nouveau” selon la définition que nous en avons donnée pour exprimer une interprétation de l’hyperdésordre qui devient finalement antiSystème à force de se développer. Parlant de chaos, certes, nous parlons de ce “chaos-nouveau”.)

Trump, il ne sait pas où il va, ni comment il y va, ni pourquoi il y va, ni pour quoi y faire ; il se laisse aller, poussé par l’air du temps tendu par de formidables charges d’électricité, alors qu’il est lui-même le chaos électrique qui a transformé l’air du temps. Il n’a aucune autorité, aucun pouvoir, et pourtant personne, aucune organisation, aucun pouvoir y compris celui du DeepState qui lui a prétendument réglé son compte, ne parvient à se saisir du pouvoir et à l’empêcher d’agir selon ses lubies et ses sautes d’humeur. Si Trump est complètement neutralisé comme l’estiment certains, le pouvoir à Washington l’est tout autant ; Trump et le pouvoir de l’américanisme sont aussi insaisissable que deux savonnettes mouillées qu’un manchot gaucher voudrait saisir de sa seule main droite.

Il s’en déduit, et nous ne cessons de revenir sur ce thème qui fut finalement notre espérance initiale lors de l’apparition de sa candidature puis de sa marche vers la victoire, que la seule satisfaction laissée vacante va à ceux qui, dans l’absolu, sans considérer rien d’autre, ni à qui cela profite, ni à ce que cela peut rapporter, ne souhaitent qu’une chose : la destruction du pouvoir de l’américanisme. Nous sommes de ceux-là parce qu’en bons antiSystème logiques avec nous-mêmes, seuls nous importent les blessures infligées au Système, et tout ce qui tend à détruire Washington et à rendre “folle” Washington D.C. sans autre forme de procès ni analyse prévisionniste, constitue rien de moins qu’une blessure mortelle faite au Système.

A l’heure où l’on se rend à Davos, où l’ascension de la montagne suggère l’image paradoxale de la chute libre, il semble que cette énorme vérité-de-situation de la dissolution du pouvoir de l’américanisme plongé dans un coma profond paradoxalement agité d’une danse de Saint-Guy étend son ombre tragique, – tragédie-bouffe, tout de même, – sur le monde de nos dirigeants soudain inquiets de la folie générale. Exultant sombrement comme à son habitude, mais n’osant tout de même pas nous annoncer le retour de Trotski, le site WSWS.org commente en fait de présentation du Forum de Davos, sous la forme de l’annuel Global Risks Report qui a choisi le titre de « Fractures, Peurs et Echecs » :

« L’indice Bloomberg des Milliardaires publié le mois dernier a établi que les fortunes des 500 milliardaires les plus riches du monde – dont beaucoup seront présents – ont augmenté de 23 pour cent l’an dernier, ajoutant 1000 milliards de dollars de plus à leur richesse depuis la fin de 2016. Et les montants obscènes de la richesse continue à affluer, avec l’indice Dow Jones atteignant 26 000 à la clôture mercredi, enregistrant sa plus rapide augmentation de 1000 points.

» Pourtant, le rapport principal publié comme base des quatre jours de réunions et de discussions à huis clos présente une image d’une élite dirigeante mondiale vivant dans la crainte mortelle que les crises économiques et sociales croissantes, et surtout, la menace d’une guerre mondiale et une révolution sociale, ne puissent non seulement les priver de leurs fortunes, mais aussi de leurs têtes.

» Intitulé, “Fractures, Peurs et Échecs”, le Rapport sur les risques mondiaux 2018 du FEM comprend des sous-titres tels que : “la Faucheuse”, “La mort du commerce”, “La démocratie s’effrite”, “Extinction de précision”, “Dans l’Abîme”, “Les craintes d’un Armageddon écologique” et “La Guerre sans règles”.

» Le rapport a été rédigé accompagné d’un sondage effectué auprès de presque 1000 dirigeants de banques et d’entreprises, fonctionnaires et universitaires, qui a constaté que 93 pour cent d’entre eux craignaient une aggravation des affrontements entre les grandes puissances en 2018. 79 pour cent prévoient une menace accrue d’important conflit militaire « État contre État ». Le rapport cite à la fois la confrontation entre les États-Unis et la Corée du Nord, qui a créé la plus grande menace de guerre nucléaire depuis la fin de la guerre froide et les conflits interétatiques de plus en plus complexes provoqués par l’intervention militaire américaine en Irak et en Syrie. »

... Et tout cela, plus ou moins, d’une façon ou d’une autre, directement ou indirectement, est dû à Trump, ses aventures, les mobilisations qu’il a provoquées, les nouvelles qu’il a lancées, les tweets qu’il a crachés, à l’inadvertance de son comportement, à son indifférence aujourd’hui pour ce qu’il a dit hier, à son comportement extraordinaire d’ignorer totalement le poids des mots qu’il prononce, sinon leur sens lui-même. Bien entendu, Trump ira à Davos, où il sera l’invité-vedette, l’inévitable attraction n°1, le “one-man show” sinon le “only-man show” du Forum, et ils se croiront tous obligés de l’applaudir ; d’ailleurs ils le feront finalement avec bonne grâce, sinon enthousiasme, emportés par une sorte de fatalité, et ainsi conduits par les coutumes d’une civilisation entièrement manipulée par la communication, à acclamer celui qui les emmène vers l’abîme avec d’autant plus d’entrain et de vulgarité que lui-même ne sait pas ce qu’il fait.

Il semble donc qu’on devrait entendre à Davos un discours selon les lignes de America First, qui est le slogan-fanion de la mécanique publicitaire de la troupe Trump. Cette expression a, à elle seule, le don d’électriser de haine et de fureur toutes les directions et organisations globalistes, bien entendu, et elle exacerbe donc des tensions et des psychologies chauffées à blanc sans que le gouvernement US, puisque cette chose n’existe plus, ait à prendre des décisions radicales et extraordinaires dans ce sens qu’il ne peut plus prendre. America Firsters, les USA l’ont toujours été, mais cela était fait plus discrètement sinon amicalement jusqu’ici. Désormais cela est proclamé, avec comme résultat principal d’accroître le désordre des esprits en exacerbant les perceptions et en pulvérisant le demi-siècle d’activités habiles des USA déjà America Firsters.

Trump avait promis durant sa campagne une politique extérieure de désengagement (America First) et, jamais sans doute, la politique US n’a été aussi bruyamment, aussi illégalement et aussi stupidement interventionniste (America First). La promesse de Trump reposait sur une condition sine qua non : une entente avec la Russie restaurée pour permettre à un certain rétablissement d’un ordre que la politique Système US a systématiquement saccagé. La promesse s’est aussitôt évanoui, dès l’élection acquise, comme le sable glisse entre les temps qui vont. Entretemps effectivement, éclata le Russiagate, ce « simulacre suprême », construction forcenée, énorme, grossière et totalement monstrueuse de déséquilibres et d’accumulations d’autant de simulacres secondaires. Russiagate est le simulacre suprême construit sur autant de simulacres que nécessaire ; avec lui, même le mot “mensonge” peine à rendre compte des événements totalement fictifs qu’il voudrait désigner, – accumulation de mensonges bien au-delà de tous les mensonges accumulés. Pourtant se pose la question : Russiagate, est-ce la cause principale ou s’agit-il d’une circonstance complémentaire à une évolution courue d’avance ? Quoi qu’il en soit, les relations de “D.C.-la-folle“ avec la Russie “sous” la “présidence”-Trump sont pires qu’elles n’étaient auparavant et l’OTAN-“holistique” prépare activement la guerre contre la Russie en exprimant ce slogan à-la-Nelson du “Nous vaincrons parce que nous sommes les plus faibles”.

Il s’ensuit l’accélération extraordinaire du chaos que constituait déjà, avant Trump, la politique extérieure des USA. La politiqueSystème surpuissante a atteint un nouveau degré de surpuissance qui lui ouvre le domaine du désordre global, de l’inconséquence et de l’irresponsabilité cosmiques, tout cela pouvant être résumé par le mot terrible d’autodestruction.

L’exemple syrien est remarquable à cet égard : alors que l’arrivée de Trump devait annoncer, selon la prospective rationnelle du rapprochement avec Moscou, un désengagement en douceur des USA avec une coopération avec la Russie pour pacifier la région, c’est l’exact contraire qui s’est produit avec le désordre complet des diverses autorités et pouvoirs autonomes US jouant chacun leur jeu (tweets présidentiels, CIA, Mattis jouant au sage du Pentagone, CENTCOM, le Congrès, le Corporate Power) ... Du tir de quelques missiles de croisière à l’abracadabrantesque coalition anti-Iran autour de l’axe Arabie-Israël, au transfert de l’ambassade US à Jerusalem reconstituant la coalition arabe contre Israël, à la constitution d’une armée kurde syrienne avec l’idée de partition du territoire syrien sur la frontière turque rendant fou de rage Erdogan, tout a été fait pour précipiter un extraordinaire chaos dont les USA sont perçus comme les seuls responsables et de complets irresponsables ... Jusqu’à Tillerson se mettant au diapason de la stupidité générale, pour affirmer que les troupes US sont en Syrie jusqu’à la fin des temps.

Il n’y a rien de plus symbolique de cette situation, sans préjuger des perspectives opérationnelles, que le déclenchement hier de l’opération Olive Branch par les Turcs contre les kurdes syriens. Face à cela, le groupe SDF (Syrian Democratic Force) directement soutenu par les USA, éventuellement avec quelques contingents US, a annoncé son intention d’affronter les forces turques. Peut-être Turquie et USA auront-ils l’occasion de discuter de leur état de belligérance de facto au Conseil de l’Atlantique Nord, entre bons “alliés”, jusqu’à ce que la Turquie décide que l’OTAN n’est plus sa tasse de thé...

La crise de la Corée du Nord doit également retenir notre attention, non pas à cause de son importance politique et géopolitique complètement faussaire, simulacre complet là aussi sortie du chaos-Trump, mais par quelque chose de si important qu’elle nous a montrés et qui n’a guère été signalé... Cette crise a été portée à son paroxysme, avec des spasmes successifs, par Trump lui-même, avec comme résultat certes de renforcer autant la position que l’argumentation nord-coréenne, mais surtout de montrer les faiblesses extraordinairement inquiétantes de contrôle et d’organisation de la puissance nucléaire US qui semble suivre le même mouvement d’effondrement que celui du pouvoir. C’est ce point si peu relevé, – et pour cause, – qui à notre sens domine tout le reste et constitue la dernière et colossale révélation de la crise d’effondrement du pouvoir de l’américanisme déclenchée par Trump.

Qu’il s’agisse de la décision d’emploi de l’arme nucléaire ou des incapacités complètes du système infrastructurel US à appréhender une crise nucléaire, les USA apparaissent comme un rogue state postmoderne et hypernucléaire, plongé dans le chaos également. A la réflexion, et une fois cette réflexion menée à bien, l’analogie symbolique surgit comme un éclair illuminant le domaine et s’impose comme enseignement prospectif irrésistible, comme nous l’observions dans le texte sur la fausse alerte d’Hawaii :

« Alors, acceptons la possibilité que l’affirmation du texte “Le 13 janvier à Hawaii est un tournant majeur” soit fondée, – sans nécessité d’absorber le breuvage néo-trotskiste qui suit [et encore moins la thèse qui lui donne tout son goût], comme dans les textes du domaine. Dès ce choix fait, on rappellera qu’effectivement le tournant symbolique majeur de la phase de l’effondrement de l’autre empire, l’URSS, fut le drame de Tchernobyl d’avril 1986 : symbole et métaphore de l’effondrement de l’empire après un certain temps, alors que le drame avait été dans un premier temps étouffé et occulté. On ne compare pas les deux événements en puissance ni en caractère ; on les affuble des mêmes capacités de symbole et de métaphore... L’URSS n’est pas morte de ses ambitions expansionnistes et guerrières, du moins pas directement, mais bien de la mise à nu par elle-même de ses impuissances et de sa paralysie du fait de ses ambitions forcenées jusqu'à devenir forcées. Les USA, dans un même cas grandi exponentiellement, ne mourront peut-être pas, – ou ne se suicideront pas si l’on veut poursuivre la métaphore, – d’avoir déclenché un conflit nucléaire, mais peut-être de leur impuissance sénile et obèse, et obscène certes, dans la capacité de la gestion de la puissance nucléaire. »

... Et l’impensable semble devoir se produire

Nous voulons dire par là (“L’impensable...”) qu’une évolution radicale du regard des alliés-vassaux du bloc-BAO sur les USA est en train de se produire, de se cristalliser notamment à cause du symbolisme de cette première année-Trump ; certes regard d’abord sur Trump et à cause de Trump, mais finalement et effectivement sur les USA dans ce qui est le plus important, Washington D.C. ou le pouvoir de l’américanisme. Nous prenons un exemple tout proche de nous, puisque d’hier soir sur la cinquième chaîne, l’émission C dans l’Air à laquelle étaient invités la correspondante de CNN à Paris, Laure Mandeville, journaliste du Figaro et éminente spécialiste des USA, et deux historiens-poids lourds de l’hagiographie parisienne du système de l’américanisme, de la nouvelle génération des historiens d’après la Guerre Froide et donc acceptant et célébrant l’hégémonie complète des USA vue des salons parisien, – Thomas Snégaroff et Nicole Bacharan. C’est-à-dire du beau monde où la pensée neocon et la conception progressiste-sociétale sont assurées d’un accueil chaleureux.

Mais il n’était plus question de ces nuances et de ces jugements pseudo-nuancés et proaméricanistes avec élégance, mais plutôt d’un cortège de stupéfactions, d’ébahissements, d’incrédulités, tout cela avec une ironie fataliste, moins devant le spectacle de Trump que devant la situation que Trump a déclenché volens nolens. On y remarquait justement combien la situation créée par le nouveau président, hors de telle ou telle mesure, était celle d’« une année épuisante [depuis l’installation de Trump], une année de tension permanente, parce que secouée constamment de décharges électriques » (Bacharan), – bref, une année de “tourbillon crisique” si l’on accepte notre vocabulaire conceptuel... Et lorsque le présentateur demanda à ses invités une prospective concernant l’avenir de l’administration Trump et de la situation à Washington D.C., ce fut un tollé général dans un éclat de rire à mesure, qui voulait dire “avec un président pareil, une situation pareille, une imprévisibilité pareille, on ne m’y reprendra pas à faire la moindre prévision de quoi que ce soit !”. Une fois de plus dans cet instant nous est venue à l’esprit l’image restée excellente et tout à fait juste de Michael Moore, selon laquelle Trump est un “cocktail Molotov-vivant” que les électeurs ont balancé sur l’establishment et sur D.C., provoquant une irréversible chute dans le domaine dit de “D.C.-la-folle” – et vogue la galère dans les flots ainsi déchaînés...

Les débateurs de C dans l’Air ne poussèrent pas à son terme le raisonnement qu’impliquaient leurs remarques, parce que, lorsqu’on est parisiens, invités aux cocktails de l’ambassade et toujours proches du parti des salonards, on reste prudents concernant les chemins terrifiants qu’implique de justement conduire à son terme une logique aussi terrible que celle qui nous emporte aujourd’hui. C’est dans l’ambiance feutrée des réunions diplomatiques et des couloirs des institutions, loin des lumières du système de la communication, qu’il faut aller humer, non seulement l’air du temps mais le fond de l’air, et découvrir qu’il est si frais qu’il est en même glacial, en même temps qu’il est extraordinairement étrange et inroyable.

Nous parlons ici à partir de sources qui nous sont propres et chères, dans lesquelles notre expérience nous a donnés le temps d’éprouver leur validité et la confiance que nous pouvons y mettre. Leur consultation récente à ce propos, portant sur les relations entre l’Europe institutionnelle et les USA, donne justement un aperçu sur ce que pourrait être le “terme [d’]une logique aussi terrible que celle qui nous emporte aujourd’hui”.

Il s’agit moins des relations transatlantiques qui ont connu la tempête après l’élection de Trump et qui ne s’en sont jamais complètement remises, mais plutôt de ce que les Européens perçoivent désormais de la situation du pouvoir de l’américanisme au travers des réunions institutionnelles mais officieuses, entre services, entre commissions, entre task forces, etc., et dont jamais le public n’a le moindre écho. « L’atmosphère est lugubre, nous dit cette source, tant la situation générale des relations internationales est perçue comme celle d’une crise profonde, dont on ne voit pas comment elle pourrait se terminer... Et, bien entendu, tout cela dû essentiellement à la situation à Washington, dont la crise métastase une instabilité extraordinaire dans tous les points de sa puissance hégémonique. Les fonctionnaires européens se trouvent devant des interlocuteurs américains gênés, fuyants, inconsistants, non par manœuvres mais par obligation de l'impuissance et de la paralysie. Certains ne parviennent pas à cacher que plus rien ne marche à Washington, que l’on ne sait pas où l’on va... »

Comme on voit, ce qui est en jeu désormais, dans l’esprit de certains dirigeants du bloc-BAO (Europe) qui commencent à réaliser l’ampleur du problème, ce ne sont plus des relations plus ou moins bonnes avec Washington, ce n’est plus un président difficile à suivre, à comprendre, à appréhender mais qu’on espérait voir annihiler par le mythique et fabuleux DeepState ce qui est en jeu c’est tout simplement le sort même du pouvoir de l’américanisme, de la cohésion des USA, avec une menace terrible de déstructuration d’une puissance qui tient en main tous les fils essentiels de la situation internationale.

En ignorant sans doute combien il était si profondément prophétique, au-delà de tout ce que la vision rationnelle permet mais peut-être guidé par une intuition nourrie à sa très longue expérience, le vieux chroniqueur du Washington Times Wesley Pruden, parti à la retraite mais qui garde une chronique régulière dans son journal, écrivait, en pleine campagne électorale, le 13 juillet 2016 : « C’est l’élection qui va pousser à son terme la théorie si longtemps répétée par les observateurs selon laquelle Dieu prend soin des petits enfants, des alcooliques et des États-Unis d’Amérique. Les petits enfants grandissent, les alcooliques deviennent sobres, mais cette année il semble bien que les États-Unis d’Amérique aient poussé le bouchon un peu trop loin. C’est comme si l’on défiait la fortune du destin et si l’on jouait inconsidérément avec la grâce de Dieu»

“Jouer inconsidérément avec la grâce de Dieu” ? Il y a déjà un certain nombre d’années que nous évoquons cette perspective, pour nous inéluctable, de l’effondrement des USA, entraînant avec eux le Système lui-même bien entendu. Nous évoquons la chose avec régularité, encore une fois récemment avec deux textes du 19 octobre 2017 sur “l’effondrement en cours” en reprenant un texte du 9 août 2010, avec ce lien irréfragable entre le destin des USA et le destin du Système : ce texte (du 9 août 2010) « se place “peu avant le début du ‘printemps arabe’ (décembre 2010), enchaînant sur [les crises Syrie, Ukraine, etc.] tentant de contenir [...] la perception de la progression de la crise de l’effondrement US et du Système. Cette tentative de déflection a pris fin d’une façon sensationnelle [...] par le biais de la crise [...] complètement crise d’effondrement (Trump, USA-2016, ‘D.C.-la-folle’, etc.)”... »

Nous sommes devant la grande énigme du destin.