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258423 mai 2017 – Raimondo a trouvé le mot juste pour qualifier la première grande tournée de Trump à l’étranger : “écœurante” ( « The-Donald d’Arabie : un spectacle écœurant »). Voir Trump se pavaner au milieu de la richissime pourriture du cloaque saoudien, avec ses deux ravissantes (Melania et Ivanka) célébrant la façon dont les femmes sont traités dans le royaume ; la facture du déplacement ($350 milliards de quincaillerie militaire) immédiatement signée, sinon payée ; puis la visite en Israël, avec le gros Donald devant le Mur des Lamentations ; tout cela, enfin, entrecoupé par un discours incroyablement haineux à l’encontre de l’Iran bien dans l’esprit trumpiste (encore des promesses de tension pour un conflit que l’esprit du temps avec sa tumeur maligne en guise d’esprit attend avec tant d’impatience), ce discours assorti de l’exaltation d’une coalition antiterroristes des pays musulmans notoirement soutiens financiers et logistiques du terrorisme...
(Rien que pour le goût, qui permettra de s’empêcher tout de même de vomir, on reverra avec intérêt et avec les intérêts, la séquence où The-Donald-candidat pulvérisait Hillary pour ses relations avec les Saoudiens et le fric qu’elle y récoltait. La séquence est en tête d’une interview de Ron Paul par John McAdams, où l’on voit l’inimitable Paul souriant d’une sidération presqu’amusée à force de grotesquerie, devant ce spectacle extraordinaire enfanté par ce qui n’est même pas de la démagogie au fond, mais qui est tout juste l’opportunité de dire ce que réclame l’apparence de l’instant présent, sans aucun souvenir de rien, sans aucun avenir de rien du tout, à la fortune du big Now. La téléréalité n’a pas fini de nous divertir jusqu’à en mourir de rire, par dérision, par inutilité d’espoir puisqu’absence d’avenir, par mesure du vide abyssal.)
Tout cela, cet empilement de lieux communs du simulacre de la politiqueSystème, de la pire des dialectiques faussaires qu’on nous débite en saucisson depuis plus de quinze ans, sans aucun doute le plus écœurant spectacle de téléréalité qui nous ait été donné de voir dans sa séquence-Trump depuis juin 2015 et sa candidature. Par ailleurs, voici la confirmation s’il en était besoin qu’il est devenu totalement inutile d’essayer de “comprendre” rationnellement la politique de Trump qui n’existe pas, de comptabiliser le président et ses pirouettes constantes en 1.0, 2.0, 3.0, et ainsi de suite. Il n’y a rien là-dedans de mathématique qui vaille quelque comptabilisation que ce soit, mais finalement la simplicité même : une constante adaptation aux exigences du show du jour, du “téléréalité-must-goes-on”.
Nous ne devons avoir aucune surprise et ce n’est certainement pas mon propos. Il y a longtemps qu’il a été admis sans vraiment hésiter, dans ce Journal-dde.crisis et sur le site, qu’il ne s’agit de rien d’autre que d’un homme-téléréalité, sapiens postmoderne. Par conséquent, de mon point de vue, du point de vue de mon parti de l’antiSystème, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait des hauts et des bas, des moments d’une certaine satisfaction voire d’une réelle jubilation, et d’autres moments où il est extrêmement pénible de se retenir pour ne pas vomir. La séquence Ryad-Tel Aviv est du second choix... Inutile d’aller chercher quelque complot ou manipulation que ce soit, c’est du commerce, et d’ailleurs Ivanka a encaissé $100 millions saoudiens pour investir dans sa ligne de vêtements.
De même, il n’y a aucune raison que je revienne sur les capacités involontairement antiSystème du Donald, qui sont avérées et demeurent, simplement parce que la téléréalité est de ce genre qui virevolte au goût du jour, d’un côté comme de l’autre. Par bonheur, pour susciter cette discorde qui continue avec le plus grand bonheur possible à déchirer Washington D.C., il reste la constante de la haine anti-Trump de ceux qui, dans cette circonstance saoudienne-israélienne, auraient dû être de son côté et l’applaudir. Ceux-là sont tellement prisonniers de leur simulacre fabriqué sur les emportements furieux et aveugles de leur psychologie hystérique que, malgré un soudain conseil de freinage de l’antitrumpiste dans les éditoriaux (le 21 mai) curieusement similaires du WaPo et du NYT, ils continuent dans le même sens, y compris le WaPo lui-même qui ne semble pas capable de refreiner les incontinences inextinguible de sa haine antitrumpiste.