Pascal B.
27/05/2011
“Les “indignados” espagnols veulent signifier le fait que le “peuple de gauche” ne fait plus confiance aux partis de gauche pour le représenter”
==> peut-être que le peuple n’a plus confiance tout simplement dans le mode de représentation devenu inadapté et que c’est aussi et peut-être avant tout celui-ci qui est à changer
“des responsables politiques qui veulent être élus ou réélus, que ce soit au plan national ou au plan local”
Ceci est la plaie de la politique et de la démocratie; on n’attend pas tant de nos responsables politiques qu’ils veulent être réélus, ce qui les amène à définir leurs programmes en fonction des études d’opinion, que des représentants politiques qui souhaitent défendre des convictions politiques au risque même de ne pas être réélus !
Les renvois de responsables se succèdent, on appelle ça l’alternance républicaine, mais à l’arrivée rien ne change. On peut résumer cet état de fait par la formule : “tout changer pour que rien ne change” car à peu de chose près, on nous met du blanc bonnet à la place du bonnet blanc.
GEO
26/05/2011
Pour une fois la mise a egalite de l’homme et de l’animal ne me semble pas relever du cannibalisme.
Fred
26/05/2011
Il aura fallu que je lise votre hommage à Margot pour vous écrire, alors que je vous lis de façon assidue depuis fin 2003. Je me rappelle même avoir utiliser votre terme de virtualisme dans mon mémoire d’info-com en 2005, c’est dire à quel point vos écrits ont pour moi une certaine importance. Votre intuition haute sans doute. Celle que vous entretenez j’imagine et qui surgit aussi comme une fulgurance et qu’il faut savoir apprivoiser. Vous y arrivez il me semble fort bien et pourtant, si la puissance de vos analyses, vos impertinences d’approches si peu mainstream évidemment, et votre capacité à trouver un angle, une idée forte, votre savoir-faire à commenter le temps présent et les futurs éventuels ne m’ont pourtant jamais pousser de façon aussi évidente à vous écrire à mon tour. J’avais failli le faire un soir, en lisant un de vos textes d’importance, où vous preniez rendez-vous avec vos lecteurs durant le début de la crise de Décembre 2010, promettant avec nous de se faire une devoir d’analyser l’écroulement du système qui saccélérait et prenait une autre dimension avec les enchaînements que nous vivions et que nous continuons à vivre d’ailleurs.
Finalement, il aura fallu que je lise votre magnifique adieu à Margot en rentrant du boulot, faisant ma petite revue de presse habituelle enfin posé chez moi, pour que je vous écrive enfin. J’aurai pleurer en lisant Dedefensa.org et Philippe Grasset! Si j’avais su, un jour que la lecture de votre site (un peu notre site aussi, finalement) m’aurait fait fondre en larmes…
Évidemment, vous comprendrez ainsi que c’est sans doute la proximité de situation qui m’aura fait réagir, alors que vous auriez pu espérer d’un lecteur fidèle (mais je l’avoue fauché et non contributeur aux dons actuellement) une contribution un jour, ne serait-ce qu’une fois à des commentaires sur vos textes de philosophie politique, vos revues de presse perçantes et votre style emberlificoté et brillant à la fois.
Moi aussi j’ai perdu mon chien Rudy il y 5 mois, après 11 de vie commune. Un bête accident alors qu’il était chez un proche, gardé pendant que je travaillais. Cétait un gros York, avec une tête de papy ou de renard sympa, au choix . Cétait mon pote, mon copain, mon aide de camp, mon greffier, mon bonheur et mon plaisir d’être avec lui. Mort percuté alors que c’est à la base un chien de canapé (vous en conviendrez), mais baroudeur et sympa et c’est ce qui l’a perdu. Je m’en remet à peine, voire pas du tout actuellement, avec de terribles rechutes et de gros spleens (je vous préviens au cas où, mais je pense que la vie n’a pas dû vous épargner, comme un peu tout le monde, et que vous connaissez sans doute bien mieux que moi le dur apprentissage du deuil) et pourtant je vous jure que je ne place pas “à priori” la perte d’un animal même choyé au dessus d’un être humain et que je ne suis pourtant père d’une petite fille, ayant une compagne et des copains, ça reste quelque chose de totalement différent qui vous fait terriblement mal, beaucoup ont ecrit sur les liens tellement forts entre l’homme et l’animal que je vous fait pas un dessin. Mais pour ma part 11 ans de vie commune avec une créature avec qui on a tissé un language et des échanges, de l’amour et de la joie, mort soudaine, grosse complicité perdu, équilibre et paix intérieures brisées momentanément, culpabilité, toute ma décennie de mes vingt ans avaient disparu avais-je l’impression. Lui qui fut tout le temps avec moi ces années là.
Et lui, comme Margot sans doute pour votre situation, m’aider à travailler sur les duretés de ce monde et à trouver des moments de paix qu’il me semble ai-je compris depuis, seul un chien (ou un animal avec lequel vous tissez un lien) peut vous apporter.
Lui comme Margot faisait totalement partie de Dedefensa imaginant aussi que d’une certaine façon elle vous aidait à écrire et à réfléchir sur les événements , comme lui m’aider à me concentrer pour travailler sur certains sujets sérieux. Et tout simplement elle et lui faisait partie de l’aventure. Celle que nous vivons, ce monde que vous scrutez et contemplons avec vous. Et eux aussi, était là, fidèles complices à nos côtés pour nous aider à être au mieux des situations et des enchainements dans lintuition haute (celle du contributeur-chroniqueur de dedefensa.org, comme celle du lecteur du site qui vous suit dans vos chemins de traverses) et ainsi nous rendaient plus forts. Margot méritait bien ce superbe hommage, qui me semble tout à fait dans le ton du site, ce ton de contemplation et d’urgence critique à la fois mais aussi de sensibilité pure.
Merci aussi pour moi, ce texte m’a aussi quelque part rapproché de vous bien involontairement et m’aidera j’imagine dans mon deuil également.
A Bientôt peut-être dans la lutte, Monsieur Grasset !
Fred de Bordeaux
Bertrand Arnould
26/05/2011
Monsieur Grasset, je partage votre peine.
Bertrand Arnould
Pascal B.
26/05/2011
“Les “indignados” espagnols veulent signifier le fait que le “peuple de gauche” ne fait plus confiance aux partis de gauche pour le représenter”
==> peut-être que le peuple n’a plus confiance tout simplement dans le mode de représentation devenu inadapté et que c’est aussi et peut-être avant tout celui-ci qui est à changer
“des responsables politiques qui veulent être élus ou réélus, que ce soit au plan national ou au plan local”
Ceci est la plaie de la politique et de la démocratie; on n’attend pas tant de nos responsables politiques qu’ils veulent être réélus, ce qui les amène à définir leurs programmes en fonction des études d’opinion, que des représentants politiques qui souhaitent défendre des convictions politiques au risque même de ne pas être réélus !
Les renvois de responsables se succèdent, on appelle ça l’alternance républicaine, mais à l’arrivée rien ne change. On peut résumer cet état de fait par la formule : “tout changer pour que rien ne change” car à peu de chose près, on nous met du blanc bonnet à la place du bonnet blanc.
Laurent Demaret
26/05/2011
Ah ces complotistes ...
“Le processus devait aboutir, aujourdhui 26 mai 2011, au sommet du G8 à Deauville (France). Le dollar aurait cessé dêtre la monnaie de référence sur fond dimminente cessation de paiement du gouvernement fédéral des États-Unis. Washington aurait renoncé au financement de son hyper-puissance militaire par la dette pour se consacrer à sa restructuration interne.”
In http://www.voltairenet.org/article170056.html : Obama, la guerre financière et l’élimination de DSK
Morbihan
26/05/2011
Cela fait des années que nos “élites” , qu’elles soient de droite comme de gauche (voyez les dépenses de DSK, et des autres…), utilisent les masses populaires comme moyen de pression sur les classes moyennes, au comportement individualiste et, donc, n’ayant pas organisé de moyens de se défendre. Rien de nouveau là, sauf que maintenant, sous prétexte de mondialisation, ce sont les masses pauvres des pays en voie de développement qui servent de moyen de pression. Et les classes dites moyennes se paupérisent à vue d’oeil. Elles finiront par rejoindre “les moyens de pression”.
Gauche. Droite. Les discours changent. Pas les actes. Et les extrêmes rêvent trop de prendre leur place.
La solution, selon moi, passe par une prise collective de conscience. Et, pour y arriver, il faudrait d’abord mettre fin à la désinformation, bien entretenue par les media. Bon courage.
A.G.
26/05/2011
.
Fabrice
26/05/2011
Ce me semble pourtant une analyse réaliste. En quoi le fait de s’indigner ou de donner des bons et mauvais points à tels ou tels mouvements ferait avancer le Schmilblik?
pierre
26/05/2011
Par Uri Avnery, Gush Shalom, 26 mai 2011
Cétait un spectacle peu ragoûtant.
On a vu les membres de la plus haute chambre parlementaire de la seule superpuissance du monde, comme autant de yo-yos, se lever, se rassoir, se relever encore, et applaudir frénétiquement à chaque instant, pour saluer les plus scandaleux mensonges et approximations débités par M. Benyamin Nétanyahou.
Cétait pire que le parlement syrien lors dun discours de Bashar Assad, où quiconque napplaudissant pas se retrouverait en prison. Ou encore le Soviet suprême de Staline, où la moindre insuffisance de respect manifeste aurait signifié un arrêt de mort.
Ce que craignaient les sénateurs américains et les membres du Congrès, cest un sort pire que la mort. Celui qui serait resté assis ou naurait pas furieusement applaudi aurait pu être pris en faute par les caméras - ce qui équivaudrait à un suicide politique. Il suffisait quun seul membre du Congrès se lève pour applaudir, et tous les autres se devaient de limiter. Qui aurait osé sabstenir ?
La vue de ces centaines de parlementaires bondissant, frappant des mains, encore et encore et encore et encore, face à un « Leader » exprimant sa reconnaissance dun geste de la main, ramenait à la mémoire le souvenir dautres régimes. A ceci près quen loccurrence, ce nétait pas le dictateur du cru qui obligeait à cette adulation, mais celui dune nation étrangère.
Le plus déprimant, dans tout ceci, cest que pas un seul élu - républicain ou démocrate - nait osé résister. En Allemagne, alors jeune garçon de 9 ans, jai osé laisser mon bras droit inerte le long de mon corps lorsque tous mes camarades de classe levaient le leur, effectuant le salut nazi et chantant lhymne hitlérien. Ny a-t-il donc personne à Washington qui ait ce courage élémentaire ? Washington est-elle réellement un TOI - un Territoires Occupé par Israël - comme laffirment les antisémites ?
Voila plusieurs années, je me suis rendu au Sénat américain et ai rencontré plusieurs sénateurs, parmi les plus importants à lépoque. Le choc ressenti fut profond. Elevé dans un grand respect pour le Sénat des États-Unis, le pays de Jefferson et de Lincoln, jai alors été confronté à des individus suffisants, dont nombre étaient de vrais idiots, nayant pas la moindre idée de ce dont ils parlaient. On mavait alors expliqué que cétait leurs conseillers qui avaient une vraie connaissance des sujets.
Mais qua donc déclaré ce grand homme à cette auguste assemblée ?
Cétait un discours de belle facture, utilisant tous les tours habituels de lexercice - la pause dramatique, le doigt levé, les petites plaisanteries, les phrases répétées pour produire de leffet. Ce nétait en aucune façon le discours dun grand orateur - pas de Winston Churchill, ici - mais suffisamment bon pour ce public-là, en cette occasion.
Le message délivré pourrait se résumer par un seul mot : Non
Après leur désastreuse débâcle de 1967, les dirigeants du monde arabe se sont réunis à Khartoum et ont adopté les trois fameux non : Pas de reconnaissance dIsraël, pas de négociation avec Israël, pas de paix avec Israël. Cétait exactement ce que les dirigeants israéliens souhaitaient. Cela leur permettait de poursuivre joyeusement leurs projets de consolidation de loccupation et la construction de colonies.
Cest au tour aujourdhui de Netanyahu de vivre son Khartoum. NON au retour aux frontières de 1967. NON à une capitale palestinienne à Jérusalem-Est. NON au retour, même symbolique, de quelques réfugiés. NON au retrait de larmée de la rive du Jourdain - ce qui signifie que le futur Etat palestinien serait complètement entouré par les forces armées israéliennes. Pas de négociation avec un gouvernement palestinien « soutenu » par le Hamas, même sil ny a en fait aucun membre du Hamas dans le gouvernement. Et ainsi de suite - NON. NON. NON.
Lobjectif consiste clairement à veiller à ce quaucun dirigeant palestinien ne puisse même rêver dentamer des négociations, même dans le cas peu probable où il serait prêt à remplir une condition supplémentaire : reconnaître Israël comme « lÉtat-nation du peuple Juif » - ce qui inclut les dizaines de sénateurs et membres du Congrès dorigine juive, qui étaient les premiers à se relever de leurs sièges, encore et encore, comme autant de marionnettes.
Netanyahu, tout comme ses associés et compagnons en politique, est déterminé à empêcher la création dun Etat palestinien par nimporte quel moyen. Cet objectif ne date pas du gouvernement actuel - il est profondément ancré dans lidéologie et la pratique sioniste. Les fondateurs du mouvement ont ouvert la voie. Cet objectif motivait déjà laction de David Ben Gourion en 1948, en collusion avec le roi Abdallah de Jordanie. Netanyahu ne fait quy ajouter sa marque personnelle.
« Pas dEtat palestinien » signifie : pas de paix, ni maintenant, ni jamais. Tout le reste est, comme disent les Américains, peanuts. Toutes les phrases pieuses sur le bonheur de nos enfants, la prospérité pour les Palestiniens, la paix avec le monde arabe dans son ensemble, un avenir radieux pour tous, ne sont que pure foutaise. Une partie au moins de laudience doit lavoir compris, bien quoccupée à se lever et se rassoir sans cesse.
Netanyahu a craché au visage dObama. Ce qui a dû réjouir les républicains présents dans lassistance. Et peut-être également certains démocrates.
Obama, lui, na sûrement guère apprécié. Quelle sera sa réaction ?
On raconte une blague juive sur un pauvre affamé qui entre dans une auberge et demande quon lui donne à manger, sans quoi, il menace dagir comme son père laurait fait. Pris de peur, laubergiste lui donne de la nourriture, puis interroge timidement : « Quaurait fait votre père ? » Avalant la dernière bouchée, lhomme répond : « Il serait allé se coucher le ventre vide. »
Il y a de grandes chances quObama agisse de même. Il prétendra que la salive maculant sa joue nest rien dautre que de leau de pluie. Sa promesse dempêcher une reconnaissance de lEtat de Palestine par lAssemblée Générale des Nations Unies la privé de son principal levier sur Netanyahu.
On évoque à Washington lidée quObama se rende à Jérusalem pour sexprimer devant la Knesset. Ce serait une réponse en direct - Obama sadressant au peuple israélien, par dessus la tête du Premier ministre, tout comme Netanyahou vient de parler aux américains par-dessus sur la tête du Président.
Ce serait un événement passionnant. En tant quancien membre de la Knesset, je serais invité. Mais je ne le suggèrerai pas. Je lavais proposé il y a un an, mais aujourdhui cela ne serait plus le cas.
Le discours historique de Sadate à la Knesset fournit à lévidence un précédent. Mais en réalité, il ny a aucune comparaison. LEgypte et Israël étaient encore officiellement en guerre. Se rendre dans la capitale dun pays ennemi était sans précédent, dautant plus que cela se déroulait quatre ans après une guerre sanglante. Cet acte a bouleversé Israël, abolissant dun seul coup toute une série de préjugés et ouvrant la possibilité dun nouvel état desprit. Pas un seul dentre nous noubliera jamais le moment où la porte de lavion sest ouverte, quand est apparu, beau et serein, le chef ennemi.
Plus tard, lorsque jai interviewé Sadate chez lui, je lui ai dit ceci : « Je vis dans la rue principale de Tel Aviv. Lorsque vous êtes sorti de lavion, jai regardé par la fenêtre. Rien ne bougeait dans la rue, à lexception dun chat - qui cherchait probablement un poste de télévision. »
Une visite dObama serait très différente. Il serait bien sûr reçu poliment - sans le rituel obsessionnel des levers et des applaudissements - bien que probablement chahuté par les élus dextrême droite de la Knesset. Mais ce serait tout.
La visite de Sadate était un acte en soi. Pas une visite dObama. Il nébranlera pas lopinion publique israélienne, à moins quil ne vienne avec un plan daction concret - un plan de paix détaillé, avec un calendrier détaillé, soutenu par une volonté manifeste de le voir aboutir, quel quen soit le coût politique.
Un autre beau discours, aussi joliment ciselé soit-il, ne suffira pas. Nous avons eu notre compte avec le déluge de déclarations effectuées cette semaine. Les discours peuvent être importants lorsquils accompagnent des actes, mais ils ne peuvent se substituer à eux. Ceux de Churchill ont contribué à façonner lhistoire - mais uniquement parce quils accompagnaient des actions de dimension historiques. Sans la bataille dAngleterre, sans la Normandie, sans El Alamein, ces discours auraient paru ridicules.
Désormais, toutes les issues étant bloquées, il ne reste quun seul chemin praticable : la reconnaissance de lEtat de Palestine par les Nations Unies, allant de pair avec une action non-violente de masse du peuple palestinien contre loccupation. Les pacifistes israéliens joueront également leur rôle, car le destin dIsraël dépend tout autant de la paix que celui de la Palestine.
A coup sûr, les États-Unis vont tenter dentraver ce processus, et le Congrès va à nouveau sagiter sur ses chaises. Mais le printemps israélo-palestinien va son chemin.
pierre
26/05/2011
Très bel hommage, très bel au-revoir qui, un peu curieusement, ne jure en rien avec l’esprit de dedefensa.
Avec vous, donc,
Francis Lambert
26/05/2011
30 000. C’est le nombre de projets et de propositions de loi en souffrance au Congrès de Brasilia, le Parlement fédéral qui rassemble 513 députés et 81 sénateurs. Moins d’un sur dix a des chances, un jour, d’être voté.
Parmi ces textes en sommeil figurent 975 amendements constitutionnels jamais approuvés. Le plus ancien est vieux de seize ans. On y trouve aussi 2 180 textes auxquels les divers présidents successifs ont opposé leur veto, et dont le sort aurait dû être décidé par le législateur dans les… trente jours suivants.
Sans oublier 50 traités internationaux : l’un d’eux, ratifié il y a deux semaines, datait de 1994. Si le Congrès décidait d’examiner tous ces textes - et eux, seulement - au rythme actuel, cela lui prendrait un siècle. Les élus fédéraux ont largement renoncé à une autre prérogative : contrôler les comptes de la présidence de la République. Douze budgets sont en attente d’examen, le plus ancien date de 1990.
Le Congrès possède un talent singulier pour ne pas décider. Parce qu’il est divisé, émietté en une kyrielle de partis, asphyxié par la bureaucratie, soumis aux clientélismes et exposé aux pressions de la présidence. Résultat, c’est surtout l’exécutif qui légifère. La Constitution autorise le chef de l’Etat à prendre des “mesures provisoires” : 1 127 depuis vingt-deux ans : en moyenne une par semaine.
La conclusion, brutale, revient à l’ancien président de la République (1992-1994), redevenu sénateur, Itamar Franco : “Nous sommes des législateurs à la noix !”
NB : en France les rapports de la Cour des Comptes ne sont pas ignorés : c’est une optimisation de gestion. En effet le gouvernement se base dessus pour son action ... c’est le meilleur indice de rentabilité de la lobbycratie, ce rapport est l’équivalent des “agences de notations” appliqué à la corruption ... la pire note fait effet de levier pour les serviteurs de l’oligarchie, pardon : les “fermiers généraux de la monarchie présidentielle”.
Au Brésil la destruction massive de la forêt Amazonienne vient de passer (un pillage rétroactif gigantesque !) avec la “nouvelle présidente” : quand c’est le pire ça passe.
Subotai
26/05/2011
En voulant rester poli…
En fait vous demandez à ceux qui n’ont rien demandé du bordel mondial et prennent plein la gueule les conséquences de l’avidité des “Pouvoirs” d’être plus responsables que les enfoirés qui les appauvrissent!
Je comprends bien qu’à vos yeux le “raisonnable” est ce qui a des chances de marcher, mais pensez bien que si je veux faire pencher la balance de l’autre coté pour rétablir l’équilibre, ce n’est pas près du fléau que j’appuie.
GEO
26/05/2011
Mercredi 25 mai 2011 3 25 /05 /Mai /2011 12:30
Le camping urbain, nouvelle passion des classes moyennes…
“Un fantasme parcourt l’Europe”... et c’est le fantasme de la “révolution citoyenne”.
Rien de bien nouveau là-dedans. Si quelque chose caractérise le gauchisme, c’est sa capacité à lire dans tout événement l’annonce incontestable que ses prédictions commencent à se réaliser. En 1967, un jeune philosophe appelé Régis Debray publiait un livre aujourd’hui bien injustement oublié “Révolution dans la révolution”. Dans ce livre, son jeune auteur lisait dans les événements d’Amérique Latine la promesse d’un changement révolutionnaire imminent. On sait ce qu’il advint. Plus près de nous, les grandes grèves de 1995 ont donné lieu à toute une série d’ouvrages démontrant (ou du moins affirmant…) que nous entrions dans une nouvelle époque et que les luttes populaires allaient tout changer. Là non plus, rien ne vint.
(.....)
Et sur le camping de la Puerta del Sol, la question est la même: qui sont les jeunes “indignés” ? Des jeunes ouvriers ou employés ? Ou plutôt des étudiants issus des classes moyennes et menacés de déclassement ? Comment se fait-il qu’on ait une “révolution dans les places” alors que tout est calme dans les usines ? Et plus profondément, comment est-ce possible de croire qu’on fera une “révolution” en campant sur une place, alors que le monde du travail non seulement ne bouge pas, mais montre une indifférence tentée de méfiance envers un mouvement qui, de son côté, rejette d’un même mouvement partis politiques et syndicats ? Car malheureusement les faits sont là: en Espagne, les principaux bénéficiaires électoralement de la crise et de l’agitation, c’est d’abord le Parti Populaire (droite), et les partis “régionalistes”, et cela dans un contexte d’augmentation de la participation électorale. Sauf à croire que l’opinion est dans un état de schizophrénie avancée, il faut comprendre qu’il y a une totale dissonnance entre l’opinion publique et les campeurs de la Puerta del Sol. Et que le “camping des indignés” tient plus des “appéritifs SMS” organisés il y a quelques mois dans plusieurs villes françaises que d’une “révolution citoyenne”.
(....)
La “gauche de la gauche” n’a pas réussi à transcender les intérêts de ses militants - c’est à dire des classes moyennes - pour élaborer un projet politique qui puisse s’adresser aux couches populaires. Relisez le compte-rendu de Céline Meneses cité plus haut. Qu’est-ce qui, dans le discours qui y est tenu, pourrait intéresser l’ouvrier industriel, la secrétaire administrative, la femme de ménage, le conducteur de train ? Et plus près de nous, où est le “programme partagé” du Front de Gauche, qu’on nous promet depuis des mois, et dont la publication semble remise aux calendes grecques ?
Descartes
Fabrice
25/05/2011
C’est bien cela qui rend la bourde diplomatique plus triste encore. Pour ces 2 pays qui auraient pu être “naturellement” complémentaires il a fallu qu’un instinct idiot bouleverse les choses.
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