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@ Francis Lambert

Article lié : Sauvetage in extremis en faisant Rafale commun…

Fabrice

  16/06/2011

C’est très intéressant mais je ne vois pas trop le rapport avec le rafale là pour le coup…

Intifadons

Article lié : Un “modèle d’effondrement” : la Grèce-TINA et son Intifada

Arrou Mia

  16/06/2011

Le sort d’Athènes se joue aussi à Pékin.
Il est vraisemblable que l’acteur financier majeur qui contre-régule les anomalies hypertrophiques de Wall Street voudra sauver encore ses économies en euros et dollars.
Jusques à quand
La « crise » grecque a débuté quand les Chinois n’ont pas voulu de la dette souveraine grecque que leur vendait Goldmam Sachs, il y a plus d’un an.

Mais il n’y a pas que cela en jeu.
Le soulèvement est une donnée qui peut avoir force irruptive et reconstructive ‘autrement’

Finances : événement de liquidation en cours ? Fin d'un modèle économique.

Article lié : Désordre, déstructuration, et effondrement du Système

Francis Lambert

  15/06/2011

1. “ces derniers temps, l’or ne monte guère, même si les actions sont en baisse. En fait, on ne trouve guère de non-corrélation sur les marchés financiers. Beaucoup d’actifs sont corrélés aux actions, beaucoup plus souvent que d’habitude. Lorsque toutes les classes d’actifs commencent à chuter ensemble, des déclins encore pires sont généralement à prévoir. Les investisseurs professionnels appellent cela un “événement de liquidation”. (...)

▪ Au cours des six dernières semaines, le S&P 500 a chuté de près de 7%. Durant ce même laps de temps, l’or a perdu 2%, le pétrole 13% et l’argent-métal 25%. Même les TIP ont dévissé. (NB: Treasury Inflation Protected, obligations d’état) Bref, il y a eu très peu d’abris au cours de ce dernier mois et demi. (...)

Un événement de liquidation peut être ou ne pas être en cours, mais les investisseurs ne manquent pas de raisons sérieuses de se diriger vers des lieux plus sûrs…

Extrait de Eric J. Fry à http://la-chronique-agora.com/dow-liquidation-wall-street/

2. La Grèce, bien utile pour cacher les dettes souveraines des Etats-Unis ? Par Frédéric Laurent

Les Etats-Unis—et pourquoi pas bientôt la Grande-Bretagne, la France—se trouvent ainsi à deux doigts du défaut de paiement. (...)

En quelques mois, la tendance optimiste s’est brutalement inversée. La croissance mondiale attendue pour 2011 passe à 2,8%, laminée par l’inflation (sur les chiffres officiels) qui dépasserait 3%. Et l’emploi continue à caler. Or seul l’emploi est le catalyseur d’une véritable reprise. Le modèle américain ne fonctionne plus — que dire du modèle européen ! Retrouver un nouveau modèle économique n’est pas chose aisée. Cela demande du temps et des moyens, or les Etats-Unis sont en train de les perdre.

http://la-chronique-agora.com/grece-dettes-immobilier-inflation-obama/

Un rapport indépendant brosse un portrait contrasté de la rébellion libyenne

Article lié : La Libye, al Qaïda, BHL-Sarko et d’autres, – et le désordre…

isabelle

  15/06/2011

Je vous envoie cet article qui systématise certaines informations.
Source: http://www.opex360.com/
En matière de défense et de sécurité, des gens comme Yves Bonnet, ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST) et Eric Dénécé, ancien officier-analyste à l’Evaluation et la Documentation stratégique du Secrétariat Général de la Défense Nationale, ont plus de légitimité qu’un philosophe influent ayant, par le passé, cité l’œuvre d’un écrivain qui n’existait pas pour les besoins d’un livre au sujet de Kant.
Ainsi, à l’initiative du Centre international de recherche et d’étude sur le terrorisme et d’aide aux victimes du terrorisme (CIRET-AVT) et du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), sans oublier le soutien du Forum pour la paix en Méditerranée, Le préfet Bonnet, Eric Dénécé et d’autres experts sont allés à Tripoli du 31 mars au 6 avril, puis à Benghazi, du 19 au 25 avril. De ce voyage d’étude a été tiré un rapport. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il prend à contre-pied la plupart des commentaires qui ont été faits au sujet de la guerre civile libyenne.
« L’étude des faits nous conduit à affirmer que la ‘révolution’ n’est ni démocratique, ni spontanée. Nous sommes en présence d’un soulèvement armé organisé de la partie orientale du pays, dans un esprit de revanche et de dissidence » peut-on lire dans le document, qui vient d’être publié.
Certes, les experts ne nient pas que le régime du colonel Kadhafi ait violé les libertés individuelles. Mais les motivations de la rébellion, disparate, sont différentes de celles qui ont animé les révoltes populaires en Tunisie et en Egypte. A la base des revendications de ces mouvements, il y avait la situation économique. Or, selon le document, l’économie libyenne se portait plutôt bien, sans chômage, avec un recours accru à la main d’œuvre étrangère (3 à 4 millions de travailleurs immigrés).
Alors que sous la monarchie, la Libye était l’un des pays le plus pauvre du monde, il était jusqu’à récemment au 53e rang mondial pour l’indice de développement humain (devant la Russie, le Brésil ou encore l’Ukraine). Même si le colonel Kadhafi profitait de la manne pétrolière, cette dernière était redistribuée en partie. Certes, pas de façon égalitaire… Ce qui est l’une des motivations des rebelles de l’est du pays, une autre étant la défiance à l’égard du guide libyen, pour des raisons historiques et tribales.
Mais pour les auteurs du rapport, le Conseil national de transition (CNT), l’organe politique de la rébellion, est « une coalition d’éléments disparates aux intérêts divergents, dont l’unique point commun est leur opposition déterminée au régime. Les véritables démocrates n’y sont qu’une minorité. » Et qui plus est, au moment de la rédaction du document, seulement 11 membres de cette structure étaient connus, sur 31.
Qui sont, alors, les acteurs de la rébellion, qui suscitent de telles réserves chez ces experts? Le rapport indique que Benghazi, actuel bastion de l’insurrection, était jusqu’à récemment « l’épicentre de la migration africaine vers l’Europe ». Et de poursuivre : « Le trafic humain s’est transformé en une véritable industrie, brassant des milliards de dollars. Une monde parallèle mafieux s’est développé dans la ville où le trafic est profondément implanté et emploie des milliers de personnes dans tous les domaines (…) Ce n’est que depuis un an que le gouvernement libyen, avec l’aide de l’Italie, a réussi à contrôler ce cancer ».
Aussi, le document indique que cette « mafia locale », désireuse de prendre sa revanche sur Kadhafi, a « été en pointe dans le financement et le soutien à la rébellion libyenne » et que des gangs se sont livrés à des expéditions punitives contre « plusieurs centaines de travailleurs immigrés » d’origine soudanaise, somalienne, éthiopienne, etc…
Le clan des Sénoussis, qui pratique une « forme conservatrice et austère de l’Islam » fait aussi partie des opposants les plus farouches du colonel Kadhafi. Ses représentants ne lui pardonnent pas d’avoir renversé le roi Idriss en 1969, lequel était issu de leur rang. « Ces monarchistes intégristes ne sont en rien des démocrates et demeurent opposés à toute forme de gouvernement moderne, malgré leurs déclarations d’intentions » notent les experts indépendants.
Autres opposants, ceux de la dernière heure. Ou du moins ceux qui ont vu une opportunité de se débarrasser de celui qu’ils ont servi, parfois avec zèle, pendant des années. Ainsi, le président du CNT, Mustapha Abdujabil al-Bayda, soutenu par les « islamistes et les tribus », n’était autre que le président de la cour d’appel de Tripoli qui a confirmé, par deux fois, la peine de mort prononcée contre les infirmères bulgares et le médecin palestinien, emprisonnés de 1999 à 2007 à .. Benghazi, et l’ancien ministre de la Justice.
Et puis il y a les jihadistes. Des anciens du Groupe islamique de combat libyen (GICL), fondé en Afghanistan dans les années 1990 par des ressortissants libyens venus combattre l’armée Rouge. Citant une étude de l’Académie militaire de West Point, le rapport rappelle que la Cyrénaïque est une « terre de jihadistes » et qu’elle a été l’un des principaux foyers de recrutement de combattants islamistes en Irak.
« La région qui va de Benghazi à Tobrouk en passant par Derna représente l’une des plus grandes concentrations de terroristes au monde, avec un combattant envoyé en Irak pour 1.000 à 1.500 habitants » indique le rapport. Les militants islamistes, notamment ceux du GICL, ont fourni des cadres à al-Qaïda. Et cette organisation a appelé, à plusieurs reprises, à renverser le colonel Kadhafi. L’un des dirigeants de groupe libyen, Hakim al-Hasidi, qui aurait eu plus d’un millier d’hommes sous ses ordres, est membre du CNT de Derna et responsable de la sécurité de l’est de la Cyrénaïque.
D’où la conclusion du rapport sur ce point : « La coalition militaire sous l’égide de l’Otan soutient une rébellion comprenant des terroristes islamiques. Nul ne peut nier que des rebelles libyens aujourd’hui soutenus par Washington étaient, hier encore, des jihadistes qui tuaient des GI’s américains en Irak ».
Lire ce rapport ici : http://www.cf2r.org/images/stories/news/201106/rapport-libye.pdf

Voici de l'argent ... beaucoup

Article lié : Sauvetage in extremis en faisant Rafale commun…

Francis Lambert

  15/06/2011

2011-06-13 Une banque londonienne a blanchi 380 milliards USD (oui, vous avez bien lu, milliards) provenant des cartels de la drogue

Douglas Edwards, senior vice president of Wachovia Bank confessed they didn’t do enough to spot illicit funds in handling the $378.4 billions for the Mexico’s Casa Cambios. (...) Overall, the amount of drug proceeds ($378 billion dollars) that the CDC deposited into Wachovia Bank actually equaled one third of Mexico’s entire $1.4 trillion dollar annual GDP. (...)
As part of the agreement Wachovia agreed to pay the government a fine of $110 million dollars with an additional fine of $50 million dollars to be paid to the U.S. Treasury Department. The total fine of $160 million dollars was less than 2% of the bank’s $12.3 billion dollars in profit made in 2009. ...

via http://contreinfo.info/
http://www.alternet.org/story/151135/american_banks_’high’_on_drug_money%3A_how_a_whistleblower_blew_the_lid_off_wachovia-drug_cartel_money_laundering_scheme?page=entire

Pavoisons

Article lié : Sauvetage in extremis en faisant Rafale commun…

Jean-Paul Baquiast

  15/06/2011

Dedefensa a raison d’envoyer le grand pavois. Quel est donc ce miracle français (pour lequel Sarkozy n’a eu aucune part) permettant de disposer à la fois d’un porte-avion, de porte-hélicoptères, de Rafales marine et terrestre les meilleurs du monde, sans parler de sous marins nucléaires et de missiles, tous à peu près conçus et faits maison.

Printemps européen.

Article lié : Désordre, déstructuration, et effondrement du Système

waccsa

  15/06/2011

En ce qui concerne les troubles en Europe, il semblerait que la censure soit bien suivie dans les médias européens vis-à-vis des manifestations littéralement “anti-Système” qui semblent de plus en plus importantes en Grèce :

http://www.vigile.net/Revolte-populaire-de-masse-en
http://www.vigile.net/La-Grece-en-pleine-revolte

Mon Dieu!!! Des visés impérialistes sur l'Afrique?

Article lié : En rire ?

Fabrice

  15/06/2011

C’est terrible! D’un autre coté.... Qui ne le savait pas? Et d’ailleurs… Quel Pays n’en a pas? (Des visés impérialistes sur l’Afrique)

Malheureusement pour elle l’Afrique n’a, à quelques exceptions près,  presque aucune souveraineté.

Eté/Printemps Chinois?

Article lié : Le spectre du désordre chinois

Fabrice

  14/06/2011

En sortant totalement de la vision manichéenne permettant de se féliciter ou de condamner les évènements on pourrait remarquer que dans chaque cas c’est un “ras le bol” qui sert d’étincelle.

Que ce soit le “ras le bol” d’un vendeur de légumes à la sauvette Tunisien ou le “ras le bol” d’un gardien de moutons Mongol ces étincelles n’auraient donnés qu’un Pétard Mouillé si la situation n’avait pas été mure.

On pourrait évidemment rejoindre le camps de ceux qui croient ces évènements téléguidés… Mais indépendamment des étincelles, ce qui compte vraiment c’est le fait que le “Système” soit à force de ses propres abus devenu une poudrière.

C’est bien plus important que toutes les théories du complot.

Le principal point

Article lié : Salut au vieil homme…

Fabrice

  14/06/2011

“la France n’est même plus soumise aux pressions ordonnées qui, en temps normal, même avec un chef détestable, la conduisent à suivre une politique qui la distingue par son sens structurant.”

C’est bien là le principal défaut du president Sarkozy. Car si il restait au moins cela on pourrait reconnaître sa capacité à gérer parfoit brillamment les bon petits dossiers du “Petit Nicolas”.

Mais n’ayant plus cet effet structurant rattaché à la France il ne reste qu’un politique sachant parfois tirer son épingle du jeu…
Le principe de Peters appliqué à Sarko?

De l'avenir de l'homme.

Article lié : A Margot, pour qu’elle repose en paix

Ilker de Paris

  14/06/2011

Si la mondialisation avait pour but de se débarrasser de la structure nationale, parce que celle-ci était (ou était perçue) comme dangereuse pour les hommes - ou l’humanité (?) - le résultat, après plus d’une décennie de cet exercice, est tout le contraire - inégalités, mafiosiation, injustices, racismes, nationalismes sauvages, problèmes écologiques, militairisme, massacres, dépressions psychologiques, nihilisme, désenchantements etc etc.

Le plus effrayant, a mon sens, dans tout cela, c’est que les hommes ne semblent plus avoir les ressources pour se sortir de la prison que constitue le système, peut-être a-t-on atteint ici une limite de l’homme, au moins ce système aura servi a cela, pousser l’homme dans ses limites et lui faire cracher sa vérité.

Un article intéressant de Bernard Maris sur la question de la mondialisation :

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La « démondialisation »
Enfin ! Après la mondialisation « heureuse » et les bienfaits du libre échange on commence à se demander s’il ne fait pas essayer de survivre…
Peugeot va fermer les usines d’Aulnay et d’Hordain. 6200 emplois évacués de France, dans le 93, un département chaud. 1° remarque : la mondialisation crée de la violence sociale. Pourquoi Peugeot fait ça ? et pourquoi ne le ferait-il pas ? Renault, où l’Etat conserve une grosse participation conduit par l’abominable autant que nullard Goshn le fait depuis longtemps. Peugeot fera assembler ses voitures au Maroc ou en Europe de l’Est. Peugeot a pris la « prime à la casse », plus les subventions diverses. Quelques centaines de millions de subventions. Il utilise l’argent des contribuables, des mecs qu’il va virer, pour les virer. Et il dit même pas merci.
Qui est encore pour la mondialisation ? Les doctrinaires libéraux, ceux qui pensent que le fric ne sert qu’à faire plus de fric, si possible en cassant du social ou en détruisant l’environnement. Depuis longtemps les économistes savent que le commerce international « libre » est une bêtise. Krugman, Stiglitz, et même le vieux Samuelson ! paix à ses cendres libérales, l’ancien théoricien du commerce international, savent bien que triomphent dans le commerce mondial les nations qui ne sont pas libérales. En France restent Alain Minc le ravi, et Daniel Cohen… Incroyable. Dans une itw à Alter Eco, il dit ce sophisme (Daniel, ô Daniel !!!) : les pertes d’emplois sont dues à 15% à la mondialisation et à 85% aux gains de productivité... Daniel… T’as pas honte ? Tu sais pas que les gains de productivité sont réinvestis soit en hausse de salaires, soit en investissements purs, soit en dividendes ? Que la période la plus forte de gains de productivité où les salaires flambaient et le chômage était nul était celle des Trente Glorieuses ? Daniel !
En vérité seules les nations anti libérales tirent leur épingle du jeu. La Chine par exemple. Totalement autoritaire sur les questions de change et les marchés publics, copiant et copiant à tire-larigot, impressionnante dans son utilisation des avantages comparatifs de l’exploitation de la main d’œuvre, impressionnante dans sa capture de matières premières en Afrique. L’Afrique, subsaharienne ah ! Voilà un bel exemple de mondialisation heureuse, elle croît de 6% cette année, et de 7% l’année prochaine. Sauf que cette « croissance » est un effet d’optique, du à la hausse du prix des matières premières. Exit l’Afrique et ses merveilleux bidonvilles et son territoire ravagé.
L’Allemagne, tout de même, vous pouvez pas nier que l’Allemagne… Rien. L’Allemagne bénéficie de la force de l’euro, qui devrait s’appeler le mark, elle fait assembler hors zone euro et vend à la France et aux « pigs », Portugal, Italie, Grèce, « Spain », ces braves cochons qui la font vivre tout de même… Elle perdu en niveau de vie de sa population de quoi payer ses merveilleuses exportations, qui demain, seront entièrement réalisées par la Chine. Qu’est ce qu’elle croit, l’Allemagne, que les Chinois sont pas capables de faire de la conception ? de faire de la machine outil ? Elle enrichit ses firmes et appauvrit les Allemands. Quel succès ! cela dit, ses patrons sont moins nuls que les notres, c’est vrai, c’est pas difficile, comparez Renault et Volkswagen.
Et c’est pas tout. La mondialisation détruit l’environnement. Complètement. La encore, père Cohen me fait bien rigoler… Il croit à la « gouvernance mondiale »... Mais tu plaisantes Daniel… La gouvernance mondiale c’est une guerre économique terrible que se mènent les nations, où nous sommes les pauvres nègres avec des sagaïes qui se battent contre des fusils. Car la mondialisation a exacerbé les nationalismes, ça encore c’est une belle découverte qui n’a pas fini de nous étonner. C’est pas le protectionnisme qui met Le Pen en tête des sondages, c’est Alain Minc.

http://sites.radiofrance.fr/franceinter/blog/b/blog.php?id=12

LA NATION VA T ELLE NAÎTRE ? par défaut

Article lié : La question de Sarkozy

georges dubuis

  14/06/2011

Une conférence sur l'Afghanistan

Article lié : Big Bang subreptice

Ilker de Paris

  13/06/2011

Une retranscription d’une conférence du Général Vincent Desportes sur l’Afghanistan - les commentaires des lecteurs sont également intéressants.

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La mâchoire carrée, la parole concise et le verbe percutant, le Général Vincent Desportes n’a pas mâché ses mots, lors de la conférence “Afghanistan, 10 ans de conflits” organisée par l’IRIS à Paris le 11 mai, pour dénoncer l’incapacité des Américains à mener à bien leur guerre afghane.

Fait suffisamment rare pour être souligné : son intervention, retranscrite ici en intégralité, fut littéralement acclamée :

“Je vais traiter de manière plus théorique le sujet qui a été donné : « Les enseignements stratégiques et militaires du conflit afghan ». Pour constater qu’en fait ce conflit valide à nouveau des concepts stratégiques persistants, qui affirment en chaque occasion leur pertinence, quel que soit le mépris qu’on puisse leur porter.

Quelques idées :

Première idée, c’est celle de la vie propre de la guerre. L’idée de Clausewitz, on le sait.  Dès que vous avez créé la guerre, la guerre devient un sujet et non pas un objet. Clausewitz évoque la volonté indépendante de la guerre, les événements finissant par avoir leur dynamique propre. La guerre a sa vie propre qui vous conduit, pour de nombreuses raisons, là où vous n’aviez pas prévu d’aller.

L’exemple de l’Afghanistan est particulièrement frappant. La guerre commence le 7 octobre, avec un objectif clair : faire tomber le pouvoir taliban à Kaboul et détruire le réseau d’al-Qaïda en Afghanistan. En gros, l’objectif est atteint fin novembre 2001. Il y a alors moins de 2000 militaires occidentaux au sol.

Dix ans après : les objectifs de guerre ont totalement changé, il y a presque 150 000 soldats déployés en Afghanistan. C’est ce qu’un général résume d’une autre manière en parlant du niveau instable des décisions politiques, ce qui amène les stratèges militaires à adopter des modes de guerre successifs, qui s’avèrent contre-productifs par la suite.

Cette évolution afghane éclaire donc deux réalités éternelles de la guerre. La première : toute guerre est marquée par une dérive de ses buts et le plus souvent une escalade des moyens, deuxièmement, les fins dans la guerre influent toujours sur les fins de la guerre.

Deuxième idée : on doit concevoir la guerre et sa conduite non pas en fonction de l’effet tactique immédiat, mais en fonction de l’effet final recherché, c’est-à-dire le but stratégique. Autrement dit la forme que l’on donne initialement à la guerre a de lourdes conséquences ultérieures, ce qui est perdu d’entrée est très difficile à rattraper. Prenons les deux premières phases de la guerre en Afghanistan :

- première phase, celle du modèle afghan. 2001, où selon les mots de Joe Biden, la stratégie minimaliste américaine. Lancée le 7 octobre 2001 cette phase associe la puissance aérienne américaine, les milices afghanes et un faible contingent de forces spéciales américaines. Résultat : on constate que le modèle a fonctionné pour faire tomber le régime des talibans, mais beaucoup moins pour débusquer les membres d’al-Qaïda et détruire les militants qui doivent se réfugier dans leurs zones sanctuaires. Conséquence : cette stratégie a contribué à renforcer les chefs de guerre locaux, en particulier ceux dont le comportement avec la population était honni et qui étaient hostiles au gouvernement central de Kaboul. Cela a renforcé la puissance tadjike et donc aliéné d’autant la population pachtoune. Tout cela a affaibli ce qui allait être essentiel ultérieurement, les deux piliers centraux de la reconstruction : l’Etat central et la bonne gouvernance.

- deuxième phase : celle du modèle américain 2002-2006

Compte tenu de l’impossibilité pour les milices afghanes de venir à bout des talibans, les troupes américaines prennent la tête des opérations de ratissage. Il s’agissait d’opérations de bouclage avec pour but d’éliminer les caches des terroristes. Résultat : très limité. Conséquences : l’efficacité du modèle américain est limitée par un très grand défaut de sensibilisation culturelle et politique, voire par la supériorité technologique elle-même. Les bombardements aériens soulèvent des questions sensibles. On se rappelle le bombardement d’une fête de mariage en Uruzgan en juillet 2002 avec des coûts politiques considérables. Les forces américaines suscitent crainte et hostilité dans la population, ils sont perçus comme des infidèles, commencent à être véritablement perçus comme une force d’occupation. La population initialement neutre, voire favorable, est ennemie. On passera en 2006 d’une guerre « enemy-centric » à une guerre « population-centric » mais le premier mode de guerre aura commis des dommages qui semblent irréparables.

Quatrième idée : si le centre de gravité de l’adversaire se situe au-delà des limites politiques que l’on s’est fixé, il est inutile de faire la guerre car il ne sera pas possible de la gagner. Au sens Clausewitzien, le centre de gravité des talibans se situe dans les zones tribales pakistanaises puisque c’est de cette zone refuge qu’ils tirent leur capacité de résistance. Il est impossible pour les Américains d’y mettre militairement de l’ordre, celle-ci se situe au-delà des limites politiques qu’ils se sont fixées, ne serait-ce d’ailleurs que pour de simples raisons logistique militaire, en raison de la vulnérabilité de leurs convois militaires lorsqu’ils traversent le Pakistan.

Cinquième idée : c’est avec son adversaire que l’on fait la paix. Selon le bon esprit de la guerre froide qui n’a pas fini de nous faire du mal, la conférence de Bonn en décembre 2001 a été non pas la conférence d’une réconciliation, mais la conférence des vainqueurs. Elle a de fait projeté les talibans, donc les Pachtounes, dans l’insurrection. Dix ans après, nous n’en sommes pas sortis.

Sixième idée : ce qui est important, c’est le stratégique et non pas le tactique. Nous sommes aujourd’hui plongés au cœur d’une véritable quadrature du cercle tactique, entre protection de la population d’une part, protection de nos propres troupes d’autre part, et destruction de l’adversaire taliban par ailleurs. Nous sommes engagés dans un travail de Sisyphe du micro management du camp de bataille. C’est une impasse. Nous ne trouverons pas de martingale tactique en Afghanistan, la solution est d’ordre stratégique et politique. Une accumulation de bonnes tactiques ne fera jamais une bonne stratégie. Un problème politique au premier chef ne peut être résolu que par une solution politique. Citant des officiers américains, le NYT regrettait récemment, je cite : « la déconnexion entre les efforts intenses des petites unités - et c’est tout aussi vrai des unités françaises – et les évolutions stratégiques. »

Je voudrais maintenant évoquer une idée de … le niveau tactique. Elle est simple : le nombre compte, mass matters comme disent nos amis anglo-saxons. Les coupes budgétaires progressives et l’exponentiel coût des armements ont conduit à des réductions de formats incompatibles avec l’efficacité militaire et de nouvelles conditions de guerre au sein des populations.

Contre l’insurrection, on connaît les ratios : en-dessous du ratio de 20 personnels de sécurité pour 1000 locaux il est tout à fait improbable de l’emporter. Irlande du Nord : pour une population d’un million d’habitants, les Britanniques ont maintenu une force de sécurité globale de 50 000, ils sont restés vingt ans, le ratio est de 1 pour 20. En Irak, la population est de la trentaine de millions. Il a fallu mettre sur pied avec les Irakiens une force de 600 000 hommes pour que la manœuvre de contre-insurrection commence à produire ses effets. En Algérie, à la fin des années 50, les effectifs français étaient de 450 000 pour une population de 8 millions d’Algériens d’origine musulmane comme on les appelait alors. En Afghanistan, nous sommes extrêmement loin de ces ratios alors que le théâtre est infiniment plus complexe, physiquement et humainement, nous agissons en coalition, le ratio est de deux fois 140 000 pour 30 millions, c’est la moitié de ce qui est nécessaire pour avoir un espoir de gagner. Le ratio actuel forces de sécurité / population nous permet de conquérir – on le sait bien parce qu’on le fait tous les jours – mais pas de tenir. Or gagner la guerre c’est contrôler l’espace, or nous ne savons plus, nous ne pouvons plus, nous Occidentaux, contrôler l’espace.

Pour conclure, deux dernières idées :

Un : le conflit afghan est bien une guerre américaine. On se rappelle de ce télégramme diplomatique révélé dans le Monde par Wikileaks, où l’ambassadeur des Etats-Unis à Paris demandait, sur instance de l’Elysée, que Washington trouve des façons de faire croire que la France comptait dans les options stratégiques. On se rappellera aussi que de McKiernan à Petraeus en passant par McChrystal, le commander in chief américain relève et remplace le chef de la coalition sans en référer aux autres membres. On se souviendra que les calendriers et les stratégies sont dictés davantage par les préoccupations de politique intérieure américaine que par le dialogue avec les coalisés, bien obligés de s’aligner – ceux qui ont lu « Les guerres d’Obama » de Woodward ne me contrediront sûrement sur aucun de ces points.

Dernière idée. L’Afghanistan est une nouvelle preuve de l’échec de l’Europe. Je constate qu’il y a ou qu’il y a eu 15 pays de l’Union ayant engagé des forces militaires en Afghanistan : Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, France, Hongrie, Italie, Lituanie, Lettonie, Pays- Bas, Pologne, Roumanie, Suède, République Tchèque, Portugal. Avec des effectifs non négligeables puisqu’ils représentent environ 40 000 combattants, soit un tiers de la force engagée. Or il n’y a presque pas d’Europe ou en tout cas de défense européenne en Afghanistan. On pourra toujours m’expliquer qu’historiquement l’Europe a eu du mal à s’imposer en tant que telle dans cette guerre. Certes. Mais le constat est là : l’Europe mène sa guerre la plus longue « ever », elle le fait avec des effectifs extrêmement importants et elle n’existe pas. Cela donne une résonnance nouvelle aux propos du Ministre de la Défense Hervé Morin, qui affirmait fin octobre dernier : « L’Europe est devenue un protectorat des Etats-Unis. » Il est temps que l’Europe se reprenne en main. Merci. “

http://sylvielasserre.blog.lemonde.fr/2011/06/11/guerre-en-afghanistan-le-general-desportes-ne-mache-pas-ses-mots/#comments

Le plus pur génie nihiliste Français, nucléaire parmis pires.

Article lié : Notes sur Fukushima & le reste (dde.crisis)

Francis Lambert

  12/06/2011

Confirmons, mais en pire, une note précédente :

“Tous les combustibles irradiés de France sont immergés dans les quatre piscines de La Hague avant d’être retraités par Areva. Or les installations “ne sont couvertes que par un simple bardage métallique”, a argumenté le technicien, ancien syndicaliste CFDT.

Les piscines contiennent l’équivalent en rejets radioactifs potentiels de 100 réacteurs, si un projectile explosif les atteint, “là, c’est pire que Fukushima” dit l’ancien radioprotectionniste.”

http://www.sciencesetavenir.fr/depeche/nature-environnement/20110611.AFP3974/un-technicien-retraite-d-areva-denonce-la-securite-insuffisante-de-la-hague.html

NB : il ne s’agit que d’un point dans la convergence des crises.
En attendant le premier crétin avec un RPG, un bazooka, ou un modèle réduit radiocommandé peut se faire un beau carton. La foudre ? Il faudrait croiser avec une carte d’impacts. 
Mais ce n’est même pas nécéssaires nos idiots (pour être gentil) suffisent.

Les fourchues langues et la bifurcation

Article lié : La morne voix de son maître

Arrou Mia

  12/06/2011

En effet
Ce n’est pas la première fois que les « alliés » se font réprimander pour leur timidité en matière d’implication en hommes et armement dans les efforts de l’Otan, contre qui ? le terrorisme.  Et ainsi en est-il de la perpétuation de la guerre sans fin contre lui selon l’éminente doctrine élaborée sous Bush.
La France vient de perdre dans la plus grande discrétion un hélicoptère en Afghanistan.
: http://www.ladepeche.fr/article/2011/06/11/1104600-afghanistan-deux-militaires-francais-tues-accidentellement-un-autre-blesse.html : Lors d’un premier accident, qui s’est produit vendredi en fin de journée, un hélicoptère Gazelle s’est écrasé à une vingtaine de kilomètres de Bagram “dans des conditions météorologiques très difficiles”, selon le communiqué. Le chef de bord, un lieutenant du 3e Régiment d’Hélicoptères de Combat d’Etain, a été “mortellement blessé”, et le pilote a été “gravement blessé”, selon la même source”.

Dans le face à face du gouvernement allemand avec la Banque Centrale européenne concernant l’aide empoisonnée pour la Grèce qui n’est rien d’autre que maintenir, voire aggraver sa dette et que les banques privées soient surpayées pour leur forfaiture, la Lagarde n’a rien à dire. Elle est peu menacée par sa compromission dans le cadeau accordé par les contribuables au Tapie, haute figure de l’imposture mitterrandienne, comme en son temps DSK avec ses largesses pour Lagerfeld Karl, son catogan et ses lunettes.
La Chine et la Russie qui ont la volonté sauver une bipolarité dollar-euro, évitent un effondrement brutal du système financier mondial.
Les Européens, dont la France qui ne dispose plus de son signe monétaire autonome, qui ne bat plus monnaie et s’interdit constitutionnellement bientôt tout déficit budgétaire, sont bien passifs dans cette aventure.

Elle est où la bifurcation, qu’on y retourne pour prendre une autre voie que celle qui a mené à cet asservissement, car ici comme ailleurs il est loisible de déplorer la perte de souveraineté de la France.
Elle semble bien avoir été empruntée avant la question sarkozienne.