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Armada de requins russes fendant silencieusement les eaux des USA

Article lié : Fillon, la Syrie et la Russie, à boire et à manger

Christian Merlinki

  15/08/2012

Fillon n’était certainement pas au courant de cette nouvelle lors de la rédaction, tout comme les classes politiques du BAO dans leur ensemble. Après avoir pris connaisssance de cette nouvelle, gageons sur un changement de ton et d’attitude du Department of State sous injonction du Pentagone à propos de la Syrie. Imaginons quelques shark métalliques et nucléaires rôdant sans être repérés dans les eaux territoriales nord-américaines. La menace réelle est apportée par cette info que la suprématie militaire a jeté sa carte verte dans les flots marécageux de sa diplomatie pour se vêtir d’une tunique cosaque prête à investir subrepticement l’intérieur du Palais. Il ne s’agit donc plus de l’apparition d’une nouvelle guerre froide mais d’un coup de semonce. Découvrez donc cette nouvelle!
http://french.ruvr.ru/2012_08_14/Etats-Unis-sous-marins-Russie/

Le point de vue d'Alain Chouet

Article lié : Qui s’intéresse à ces “amis de la Syrie”-là ?

Richard RUTILY

  14/08/2012

Alain Chouet est un ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE.
http://www.les-crises.fr/la-situation-en-syrie-chouet/

Prendre des vessies pour des chandelles

Article lié : Des insectes et de l’eau

Hashem Sherif

  14/08/2012

Je suis désolé

Article lié : …Oui, pourquoi pas 1939 ?

michel cernay

  14/08/2012

1, je lis: “commited to”. Je crois pouvoir comprendre que c’est le seul pays où un officiel de l’appareil d’Etat affirme un tel objectif.
Je ne dis pas qu’ils cherchent jamais un jour à le réaliser, mais que la portée de telles informatin, qui scandalisent la presse israëlienne qu leur font une caisse de résonnance, donne à la direction iranienne un statut au moins subjectif de pointe avancée contre le sionisme, donc les USA, donc la “culture” ( attention, j’y inclus Playboy et Madonna)  du BAO
Je cite:
http://english.farsnews.com/newstext.php?nn=9102112759
Top Commander Reiterates Iran’s Commitment to Full Annihilation of Israel
TEHRAN (FNA)- Chief of Staff of the Iranian Armed Forces Major General Hassan Firouzabadi said threats and pressures cannot deter Iran from its revolutionary causes and ideals, and stressed that the Iranian nation will remain committed to the full annihilation of the Zionist regime of Israel to the end.

2. je me suis mal fait comprendre à propos des femmes.
Je sais bien les possibilités qu’elles ont en Iran. Néanmoins, ce furent les premières à qui on a imposé le voile, ce qui est resté dans la mémoire de toutes les féministes. Les médias se sopnt en effet chargés de populariser le cas de Sakineh (http://www.livehonestly.com/stoned-to-death.html) , les adultères sont bien lapidées, ou condamnées à mort- elles, parfois les hommes aussi. ( Les homosexuels aussi).
Mon propos est de dire que, si on cherche à diaboliser, alors, le statut des femmes apparaît discriminatoire, il est renforcé par les brigades des Pazdarans, et peut bien servir à cristalliser une campagne de la “culture” du BAO contre l’Islam, qu’on peut présenter comme rétrograde, misogyne, et les autres adjectifs dépréciatifs qu’on pourra bien trouver.

Inutile de chercher à nier ces réalités, ni leur instrumentalisation possible.

3. C’est vrai, je reste coincé. Coincé sur l’ONU d’avant.  Il aurait fallu un consensus mondial pour imposer à Israël de respecter les frontière initiales des 1947 ( résolution 181, triste mais réel consensus).
Il aurait fallu imposer la liberté religieuse dans les pays d’Islam de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 . Les tactiques cyniques du temps de la guerre Froide l’ont empêché

4. La structuration du Temps est un acte du pouvoir, comme les sociologues le démontrent actuellement. Mais Noël a perdu tout caractère chrétien ou religieux pour célébrer les enfants et la famille (et le commerce). Mon sentiment est que les Cinq Piliers ofrrent une structure attrayant, rassurante,  face à la déstructuration rampante dans le BAO. On parle de cent mille français convertis, et pas tous pour pouvoir se marier: l’attractivité existe bien (http://www.franceinter.fr/emission-interception-convertis-le-choix-de-l-islam)

Leur guerre, ou l’héroïsme par le dollar

Article lié : Leur guerre, ou l’héroïsme par le dollar

Abou Sy

  13/08/2012

Le hic pour le bloc c’est qu’une défection a moins de portée politique quand on sait clairement qu’elle est due à la corruption plutôt qu’à une conviction, même un peu forcée.

De temps à autre...

Article lié : Leur guerre, ou l’héroïsme par le dollar

Christian Merlinki

  13/08/2012

Ce que vous pouvez parfois être d’une surprenante naïveté. Depuis l’antiquité, cele se fait. Sun Tzu n’a-t-il pas repris cette pratique dans son Art de la Guerre? Et la corruption dans nos démocraties seraient apparues ab nihilo, comme par enchantement ou récemment inventée, uniquement pour discréditer certains Etats ou régimes gênants…? Elle a incessamment pris corps dans toutes les sociétés sous quelles formes qu’elles soient.

De la politique intérieure ?

Article lié : L’irrésistible antagonisme Israël-Egypte

Bilbo

  13/08/2012

Bonjour,

l’action décidée par M. Morsi dans le Sinaï n’est-elle pas avant tout et surtout une action à vocation intérieure ? Morsi a montré sa réactivité et sa capacité à prendre des décisions de type militaire. L’armée a été sollicitée et dirigée par le président qui a ainsi marqué des points.
On doit rapprocher cet épisode des mises à la retraite du maréchal Hussein Tantaoui (désormais ex-ministre de la défense) et du chef d’état-major de l’armée et n°2 du CSFA, Sami Anan (*), ainsi que de l’abrogation de la déclaration constitutionnelle prise par l’armée durant la campagne présidentielle (le 17 juin). En quelques actions audacieuses, intelligentes et très rapprochées, M. Morsi a bousculé la confortable position de l’armée qui dirige le pays depuis tant d’années.

L’évolution de la perception israélienne est donc logique, tant Tel-Aviv s’était habitué à cohabiter et coopérer avec la junte militaire égyptienne dont les possessions dans le secteur touristique accueillaient bon nombre de visiteurs israéliens.

La présence militaire égyptienne dans le Sinaï et la crispation consécutive d’Israël ne sont qu’un bonus pour le président égyptien au regard de la perception de la rue. Parler de la remise en cause du traité de paix me semble excessif. M. Morsi est bien trop engagé dans sa rivalité avec l’armée pour prendre le risque d’entamer un conflit, occasion toujours parfaite pour un putsch.

Tout ça pour ça?

Article lié : …Oui, pourquoi pas 1939 ?

Arrou Mia

  13/08/2012

@ cernayprof
“La promesse de Ahmedinedjab de détruire Israël vient sceller ce rôle de leader, alors que les Arabes voisins ont soit perdu toutes leurs guerres, soit signé des paix séparées.”

Monsieur, vous faites erreur, Ahmadinejad n’a pas fait cette promesse. Il a simplement prédit la destruction-l’autodestruction du système sioniste en tant que colonialiste, expansionniste, raciste, ethnico-militaire religieux excluant, chassant expropriant la population locale et disséminant la guerre autour de lui pour simplement continuer d’être.
L’autodestruction est en cours, pas besoin de califat pour cela.
Le cynisme semble seyant quand vous parlez d’erreur tragique consistant à donner un ennemi commun, cette civilisation s’en serait bien passée car l’intrus que constitue Israël avec son acharnement de destructions et d’annexions n’a pas fait l’unité, au contraire, il a détaché et pour des décennies des blocs entiers au service du nouveau colon, Moubarak et son ère d’appauvrissement et d’humiliation en est un exemple.

Je vous rappelle qu’en matière d’uniformité autour de quelques rites, l’Occident a imposé Noël, sa fête païenne au Monde entier.
Cela fait-il pour autant de ce monde quelque chose de monomorphe?
Quant aux femmes, en Iran, elles sont majoritaires sur les bancs des universités, infiniment plus libres que vous ne le croyez. À Téhéran ou à Ispahan, elles sont plus nombreuses que les hommes dans les restaurants où elles vont seules sans chaperon.

confirmation suite a un de mes messages précedent

Article lié : D’une narrative l’autre

titoi titoi

  11/08/2012

La Turquie a reçu l’autorisation de Washington, pour fournir de l’armement lourd aux rebelles d’Alep ainsi que l’augmentation de l’armement leger.
Il s’agit principalement de trois type d’armes, la premiere est anti-aerienne, la 2e est anti char et la 3e concerne des mitrailleuses.Tout cet armement sera d’origine sovietique et sera calqué sur les dotations actuelle de la Syrie.
Washington assure egalement de son soutien en cas de represailles si la situation viendrait a deraper.
Il ne s’agira pas d’inonder le pays de ces armes, mais de donner petit a petit le necessaire a certains groupes.
La livraison pourrait commencer cette nuit au poste frontiere près de Killis (qui a été renforcé par l’armée turque, avec des missile sol-air notamment) .On pourra assister a partir de demain ou d’après demain, a un changement de situation au niveau de l’armement des rebelles.
Les helicos tomberont bientôt…

De l'incompatibilité USA/Iran, de 1914 et... des femmes.

Article lié : …Oui, pourquoi pas 1939 ?

michel cernay

  11/08/2012

Comme d’habitude, je suis “massivement” d’accord avec votre analyse.
Je voudrais préciser qu’il ne s’agit pas seulement de pétrole. ni de soutien à israel.
D’abord, manifestement, l’Islam est la seule civilisation née au Moyen-Âge qui a pu résister à la “modernité” qu’a imposée partout le colonialisme. Je considère ici essentiellement l’espace Maghreb/Machreck.

Certes, ses idéologues les plus déterminés ou radicaux maintiennent depuis le XIXème siècle un objectif qui est le retour aux Temps Prophétiques, ou à ceux de la Conquête et du Califat. Mais justement une telle définition de l’objectif synthétise parfaitement cette “Résistance” à la fois à la colonisation de naguère, et à  l’Occidentalisation des XX/XXIèmes siècles. L’Islam est d’autant plus “résistant” en tant que matériau qu’il s’est établi lors de sa genèse dans une culture urbaine de marchands, où les membres du clergé peuvent être aussi des commerçants avisés, et il n’est pas du tout en contradiction avec le capitalisme. La civilisation islamique avait perfectionné la banque comme la comptabilité,  et ses ressortissants étaient parfaitement à même d’en assimiler la version anglo-saxonne.

Au lieu d’être détruite comme l’Empire chinois et sa hiérarchie de mandarins - ou comme la monarchie féodale européenne - devant les assauts du système capitaliste libéral, elle pouvait s’en accommoder sans perdre son “nord religieux”, sans perdre ses codes sociaux: statut de la femme, des familles, des clans, code pénal, et aussi placements financiers islamiques. Et voici que, après la parenthèse panarabe laïque et tellement inadaptée qu’elle ne pouvait que dégénérer en dictature, tous ces codes ressurgissent, reconstituant l’Umma réunie autour de ses cinq prières qui structurent le jour, du Ramadan qui focalise l’année, de son Hadj qui structure la vie d’un homme, de sa charia,  de ses Universités, de ses héros légendaires. Sans oublier que Théodor Herzl et Lord Balfour commirent l’erreur tragique de leur donner un ennemi commun, propres, grâce aux Américains, à renouveler l’angoisse des Croisades, et de justifier de façon permanente l’interprétation militaire et sacrificielle de la Guerre Sainte, unissant dans un même pathos l’ensemble de l’Umma.
Tant l’Iran du Shah que la Turquie actuelle confirment bien cette compatibilité del’Islam avec le capitalisme, de même, en 1990/91, la découverte de ce que la monarchie Koweiti pouvait parfaitement survivre hors de son territoire, car elle avait depuis longtemps investi massivement dans la finance internationale. Donc, il y a un combat de valeurs, et les stupidités commises par des soldats américains (comme les photos d’Abu Graïb) dénoncent bien l’identité du “grand Satan”, quand en face on a le point de vue des héros et des martyrs, et peuple palestinien dans les camps, comme les exilés de Mahomet aux temps de Médine.

En second lieu, dans cet ensemble, bien sûr l’Iran de Khomeini ne pouvait que cristalliser cette opposition au “BAO”. Une telle idéologie, si solide, de résistance aux valeurs occidentales, portée par une classe sociale de marchands-ayatollahs, qui s’empare en 1979 des structures d’un Empire plusieurs fois millénaire, et de la centralisation opérée par le Shah avec son appareil militaire, porte bien ce pays au commandement “de facto” des forces anti-BAO.
Tant ses siècles d’expertise en diplomatie internationale avec toutes sortes de voisins (Grecs, Turcs, Indiens, Russes) que sa culture au sens classique, tant son ethnicité dominante indo-européenne (une identité distincte de tous les musulmans de l’Orient) que sa version du shiisme comme religion d’Etat (mais destructrice du soufisme ne l’oublions pas) posent l’Iran à la fois comme force incontournable sur le Golfe, comme modèle pour les intégristes, et donc, au total, comme ennemi emblématique. La promesse de Ahmedinedjab de détruire Israël vient sceller ce rôle de leader, alors que les Arabes voisins ont soit perdu toutes leurs guerres, soit signé des paix séparées.

La question qui dès lors se pose, comme en 1914, reste de savoir quelles alliances pourront se mettre à fonctionner si la guerre réellement devait éclater d’ici deux mois. Objectivement, les Communistes Chinois ont intérêt à ce que l’Iran résiste, pour protéger leur propre hégémonie intérieure avant que la mondialisation ne la décompose totalement. Les Russes, on le souligne assez dans ces contributions, ne cessent de renforcer, à partir de l’Orthodoxie, leur spécificité. Les Indiens, depuis la Partition, ne font jamais cause commune avec les fondamentalistes, au contraire. La mécanique infernale des alliances n’est pas aussi bien articulée qu’en Aoùt 14 avec les accords militaires. Cependant, la polarisation semble au moins aussi forte, au niveau des Etats.
Bien entendu, la menace peut présenter en soi un avantage certain, permettant d’asseoir la puissance des gouvernements sur leurs peuples, tout comme la “vraie” guerre froide l’avait fait: le menace permet de structurer le déstructurant, au total, il suffirait de “RÉINTRODUIRE L’HISTOIRE”. La dictature en face ne serait plus coupable de dominer une race ( Juifs ou Gitans), ni une classe (Koulaks et Trotskistes) mais… les femmes.

La continuelle poursuite de l´équilibre...ce dernier étant toujours différent.

Article lié : Notes sur la Syrie, – narrative, “tournant” et hubris

Olivier

  11/08/2012

Très bon commentaire de Laurent.

Et c´est un des biais de l´humain de ne pas arriver à penser que l´on pourrait être absent de ce prochain équilibre (ou bien comme individu ou bien comme groupe), ce qui fausse toujours nos processus de décision, ou nous voile la réalité.

Votez la vie !

Article lié : Notes sur la Syrie, – narrative, “tournant” et hubris

laurent juillard

  11/08/2012

J.P. baquiast Dit: “Je dois dire que moi-même, m’estimant à tort ou à raison compétent dans ces domaines, je ne saurais pas exactement quel programme proposer, au delà des banalités décroissantistes et autres.”

Personne ne propose plus rien de vraiment convaincant, peut etre parce que la complexite du monde moderne devient tel, qu’il devient impossible de proposer une reponse qui ne serait pas simpliste.
Il reste donc a esperer que la vie apporte les reponses elle meme car, et en tant que scientifique vous le savez aussi bien que moi, la vie est recherche permanente d’un equilibre, equilibre dynamique, toujours en mouvement, mais equilibre tout de meme.

Le choix individuel hesiterait donc maintenant entre une acceptation, voir un accompagnement, et non une impostition, de ce reequilibrage naturel ou alors une resistance aux changements naturels necessaires a ce reequilibrage et un entetement a imposer des vieilles recettes , choix fait non seulement par les hauts places du systeme mais aussi une bonne partie de la population occidentale; celle qui a pour philosophie que l’homme doit etre maitre de la nature. Pure pretention comme nous le demontrent les evenements actuels.
Au contraire, la voie de l’humilite qui prone que l’homme doit plutot etre au service de la nature, que l’inverse, est celle qu’il sera peut etre temps d’experimenter.

Entre l’esprit humain et “l’esprit de la nature”, ou de Dieu comme d’autres pourraient l’appeler, je vote pour le 2eme.

Dire que...

Article lié : Le triangle Davutoglu-Erdogan-Syrie

Jean-Paul Baquiast

  10/08/2012

...il y a quelques mois encore, sous l’amicale pression américaine, il était de très bon ton en Europe de négocier activement avec la Turquie son entrée dans l’UE

Les européens ne font pas mieux

Article lié : La crise devenue structure des USA (et du Système)

Jean-Paul Baquiast

  10/08/2012

Il est triste (ou significatif) que les européens, bien que se disant riches en matière crise, ne proposent pas mieux que les candidats US. Je dois dire que moi-même, m’estimant à tort ou à raison compétent dans ces domaines, je ne saurais pas exactement quel programme proposer, au delà des banalités décroissantistes et autres.

Introversion et extraversion - Structuration et déstructuration

Article lié : Impuissance et désordre en Syrie, et l’option du piège

David Cayla

  09/08/2012

Les introvertis préfèrent réfléchir avant d’agir de manière structurée, avec la plus grande économie de moyens, et s’ils ne parlent pas beaucoup, c’est qu’ils ont appris à redouter l’agitation des extravertis, profondément perturbatrice pour qui a besoin de de calme.

Les extravertis au contraire ne supportent pas l’attente - ici le silence diplomatique, littéralement assourdissant pour des personnalités extraverties, mais tellement reposant pour des personnalités introverties qui sauront s’y ressourcer - raison pour laquelle ils bousculent en permanence leur environnement.

Ils refusent d’agir de manière structurée parce que cela impose de se montrer patient, attentiste, ce qu’ils ne supportent pas. Et finalement, cela les conduit à agir systématiquement de façon déstructurée, inconséquente, parce qu’il ne peut pas en être rapidement quand on refuse systématiquement de penser avant d’agir.

Ce n’était jusqu’à présent qu’une vague intuition de ma part, que l’attentat commis contre le prince Bandar a confirmée, et on passera rapidement sur l’affirmation digne d’un matamore qu’il ne lui est rien arrivé de fâcheux, mais qu’il ne faut pas compter sur une apparition publique, parce que rien ne le nécessite. “Même pas mal !”

Je passe rapidement également sur les aspects terrorisants de cet attentat pour les princes saoudiens, car effectivement, il n’y a rien de plus terrorisant pour ces personnalités extraverties que de se découvrir soudainement excessivement vulnérables, elles qui se croyaient littéralement intouchables, raison pour laquelle elles n’ont pas hésité une seule seconde à semer la mort et la désolation en Syrie.

Il y a bien plus important encore, avec la confirmation que les services syriens ou iraniens (et russes via leurs contacts en Syrie et/ou en Iran ?) lisent à coeur ouvert dans les desseins des Saoudiens (et de combien d’autres pays du bloc occidental ?) depuis le tout début, et qu’ils se sont donnés beaucoup de mal pour faire mine de courir après les événements, ce qui n’était pas une mince affaire quand des personnalités introverties entreprennent de manipuler des personnalités extraverties dont elles savent que celles-ci recherchent leur destruction in fine, et qu’elles seront d’autant plus violentes qu’on s’opposera frontalement à elles.

- J’assimile ici la Syrie, l’Iran, la Russie, la Chine, l’Inde,... à des personnalités introverties, et les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Royaume-Uni, la France,... à des personnalités extraverties - 

Revenons en arrière, au tout début du conflit syrien et du printemps arabe. En 2008, au tout début de la crise économique planétaire, les pays arabes ont été secoués par des vagues d’émeutes suscitées par la flambée des prix alimentaires, et encore faut-il remarquer qu’il n’y avait alors pas de chômage comparé à aujourd’hui. Au printemps 2011, la Tunisie et l’Egypte ont lâché sans crier gare parce qu’un nouvel épisode de flambée des prix alimentaires a frappé des populations touchées par un chômage de masse.

Les mêmes causes étant susceptibles de produire les mêmes effets, les dirigeants du bloc occidental n’ont pas pu s’empêcher de vouloir mettre leur grain de sel en Libye, mais aussi en Syrie et en Iran, convaincus que ces pays tomberaient rapidement, et qu’ils pourraient se couvrir de lauriers. Voyons maintenant les choses telles qu’elles se présentaient du côté syrien : le pays est semi-désertique, beaucoup de paysans ont été frappés par la sécheresse et contraints de s’installer dans des mégalopoles surpeuplées (6 millions d’habitants à Damas et plus de 2 millions à Alep, dans un pays de 20 millions d’habitants !).

Il n’était pas possible de prétendre à la fois contrer vivement et durement les visées occidentales et contenir l’irrépressible montée de la grogne populaire que le chômage et la misère n’auraient pas manqué de provoquer dans un contexte de flambée des prix alimentaires… en l’absence de menace venue de l’extérieur. Quant aux destructions d’usines qui sont du fait des “rebelles”, je me demande combien d’entre elles auraient du mettre de toutes façons la clé sous la porte dans un contexte de crise économique.

En fin de compte,  il n’y avait sans doute pas d’autre possibilité que de “laisser faire” les mercenaires occidentaux, et de les contrer méthodiquement, mais pas avant qu’ils ne se soient mis à dos la population syrienne. A n’en pas douter, une action trop rapide et déterminée contre les mercenaires aurait produit exactement le résultat contraire. “On a faim !” ... Et on ne supporte plus de voir les privilégiés du régime continuer de mener la belle vie… Privilégiés qui ont été pris pour cibles plus souvent qu’à leur tour par les mercenaires étrangers et des repris de justice enrôlés dans “l’armée syrienne libre”.

Jusqu’à cet attentat dont les médias occidentaux ont fait abondamment la couverture, en faisant l’apologie d’un acte de terrorisme censé avoir décapité le régime. Raté, cet attentat a très largement raté sa cible, il n’a donc absolument pas fragilisé le régime, mais en revanche, il a largement contribué à souder la population derrière son armée et ses dirigeants, qui souffrent eux aussi, “comme tout le monde”. Quoi de plus symbolique que de donner sa vie à son corps défendant ?

Au final, le résultat qu’on peut constater un peu partout dans le monde non-occidental, à commencer par la Syrie et l’Iran, c’est une crispation structurante de l’ensemble des populations contre la menace déstructurante représentée par un bloc occidental qui achève de se dissoudre furieusement contre des adversaires extérieurs et intérieurs dont il perçoit fugacement qu’ils sont insaisissables, ce qui pourrait laisser supposer qu’ils n’ont aucune substance, et qui pourtant semblent gagner en substance de jour en jour, sans qu’il lui soit possible de comprendre les causes qui président à l’émergence de ce phénomène, à savoir le déchaînement de sa volonté de toute-puissance. Car plus le bloc occidental se déchaîne à visage découvert dans toute sa hideur, et plus la résistance têtue à ce déchaînement se construit, sans la moindre volonté de concession. Il n’y a pas à négocier.

A cet égard, la démission de Kofi Annan ne pourrait-elle pas être interprétée comme le pendant silencieux de la conférence de Casablanca où avait été décidé le principe de la reddition sans conditions des puissances de l’Axe ?