Franck du Faubourg
06/12/2012
Propagandes polluant la pensée; comment s’en protéger?
Michel Drac, dont j’ai découvert l’existence à travers une excellente video, semble avoir un début de réponse..
La video vaut sérieusement la peine d’ètre vue:
http://www.youtube.com/watch?v=xwAwXimUYpY&feature=player_embedded
Mumen
06/12/2012
“La technique permettra-t-elle une nouvelle fois de suppléer aux insuffisances des sapiens?”
De toute évidence, les drones à venir seront équipés des mêmes automatismes fins que ceux des petites machines volantes qu’on pilote avec un Iphone. Une variation de vent, l’approche adéquate d’un site d’atterrissage et des tas d’autres situations seront gérées par l’ordinateur embarqué, connecté à des batteries de senseurs.
Alors le pilote sera vraiment n’importe qui.
Alain Vité
06/12/2012
Na.
A propos de la position de JD Merchet sur le sarin syrien, j’ai eu la même réaction que vous, ou presque (“Non, mais c’est quoi ces conneries ? !” pour être exact)
Votre exploitation de ce cas pour étayer votre manière est bien utile pour comprendre l’Iron Dome, et donne des clés pratiques pour utilisation ultérieure. Il paraît que cette démarche s’appelle l’induction ou l’inférence : remonter le raisonnement jusqu’à la source, plutôt que le prolonger en le suivant (la déduction)
Un truc de saumon.
Dans l’immédiat, je suis occupé, je boude.
dominique
06/12/2012
L’article de Linh Dinh est traduit sur Oulala: http://www.oulala.info/2012/12/si-les-catalans-peuvent-imaginer-la-vie-sans-madrid-les-americains-peuvent-limaginer-sans-washington/
avec votre article “Puissance antisystème de la secession” en référence.
GEO
05/12/2012
Il s’agit dans ce cas de la science économique et de la presse qui lui est liée.
(Le texte d’origine présente une ouverture théorique “spinoziste” qui vaut aussi le détour.)
http://blog.mondediplo.net/2012-11-21-Economistes-institutions-pouvoirs
( ...)
si lon est enclin à penser ce quon est institutionnellement déterminé à aimer penser , alors cest ce bonheur de penser ce quon pense, parce que cela procure toutes sortes de joie, qui est au principe pour chacun du sentiment de la parfaite bonne foi, du parfait accord avec soi-même, et de la complète indépendance, de la complète « liberté » de penser.
Il est donc probablement inutile daller chercher même les économistes de service sur le terrain de la corruption formelle : leur corruption est dune autre sorte. Elle est de cette sorte imperceptible et pernicieuse qui laisse en permanence les corrompus au sentiment de leur parfaite intégrité, dans leur pleine coïncidence avec les institutions qui, dirait Bourdieu, les reconnaissent parce quils les ont reconnues.
Les effets dharmonie sociale qui accompagnent les normalisations institutionnelles réussies rendent donc superflue la thèse formelle du conflit dintérêt. De ces économistes qui, ignorant tout de lidée de critique, rejoignent ouvertement le camp des dominants, il ny a pas même à dire que ce sont des vendus, car ils navaient pas besoin dêtre achetés : ils étaient acquis dès le départ. Ou bien ils se sont offerts avec joie. La thèse du conflit dintérêt dailleurs, à sa lettre même, est vouée à rester impossible à établir. De tous les arguments, où le misérable le dispute au ridicule, avancés par exemple par le cercle des économistes (en fait certains de ses membres) pour sa défense, il ny en a quun qui soit un peu robuste : tous ces gens-là mettront quiconque au défi de « prouver » le conflit dintérêt. Et on ne le prouvera pas ! On ne le prouvera pas, non pas parce quon aura du mal à mettre la main sur les pièces à conviction décisives, mais parce quil nexiste pas.
Si je me suis livré à ce bref détour théorique en introduction, cest précisément pour rappeler quil existe bien dautres modes de lalignement des discours que le conflit dintérêt, et quen lieu et place de la transaction monétaire explicite et consciente, il est une myriade de transactions sociales implicites et le plus souvent inconscientes qui concourent bien plus sûrement au même résultat, avec en prime le superbénéfice de la bonne conscience pour tout le monde, ce supplément heureux de toutes les harmonies sociales.
( .)
la question nest pas seulement celle des économistes supplétifs de la mondialisation, mais aussi celle des médias qui en sont les complices, solidaires, et qui les ont imposés sur un mode quasi-monopolistique tout ce petit monde vantant par ailleurs les stimulants bienfaits de la concurrence non distordue Car à la fin des fins, qui a promu ces individus, dont certains sont des olibrius ? Qui les a poussés sur le devant de la scène ? Qui, par exemple, sest porté partenaire avec empressement, il y a une dizaine dannées, de cette navrante pantomime quest le « prix du jeune économiste » dont Antoine Reverchon dans un numéro récent du Monde Economie nhésite pas à faire un modèle de pluralisme, on croit quon rêve
Comme on sait, cet effet dimposition a été dautant plus puissant quil a été le fait de la presse dite de gauche, je veux dire de fausse gauche : Le Monde, Libération, Le Nouvel Observateur, France Inter, et jusquà France Culture la honte , et ceci depuis des décennies. La complicité organique de ces médias avec ces économistes a passé les seuils où toute régulation intellectuelle a disparu. Avec ce sens très particulier de lévidence qui est lun des charmes de la bêtise, un article de ce même numéro du Monde Economie sinterroge en toute candeur : « Qui na jamais apporté ses conseils à une société privée ? A une banque ? A un gouvernement ? » Mais enfin, bien sûr ! Quel économiste na jamais fait ça ?... Mais il faudrait faire lanalyse complète de ce numéro décidément remarquable du Monde Economie, comme dailleurs de toutes ces opérations en mode damage control de cette presse auto-commise à la défense des experts organiques de lordre néolibéral, Dominique Nora pour le Nouvel Obs , ou linénarrable Eric Le Boucher pour Slate , journalisme de service au service des économistes de service.
( .....)
la science économique dominante, de son propre mouvement, en suivant ses seules pentes « intellectuelles » (si lon peut dire ) et ses orientations théoriques, a donné son aval avec enthousiasme au tissu dâneries dont les mises en pratique ont conduit à la plus grande crise de lhistoire du capitalisme. Je vous propose alors lexpérience de pensée suivante cest une contrefactuelle : période 1970-2010, soumissions aux revues, avec toutes les déclarations dintérêt en bonne et due forme, des papiers de Fama, Jensen, Merton, Scholes, Summers, Schleifer, etc. Taux de rejet pour cause de collusion trop manifeste avec des intérêts privés ? Zéro, évidemment. Cest donc, là encore, toute une configuration institutionnelle, celle du champ de la discipline, qui a produit cet état dans lequel le discours de la science économique dominante est devenu si adéquat aux intérêts des dominants que se faire payer pour dire quelque chose quon a spontanément et « scientifiquement » pensé ne peut pas porter à mal.
Voilà alors que, par une espèce de tropisme du pire, le système français, pris de décalcomanie institutionnelle, se met à imiter ledit modèle étasunien. Et la recherche est désormais en proie au fléau des fondations. Dans son ouvrage, Laurent Mauduit fait de curieuses différences en parant PSE ( Paris School of Economics) de tous les mérites, pour réserver à TSE (Toulouse School of Economics) le rôle du vilain. Plutôt que de se perdre dans des différences secondes, cest le principe premier lui-même, celui de lorganisation par fondation, quil faudrait questionner. Car en voilà une autre harmonie sociale, institutionnellement équipée, et là aussi, tout sy emboîte à merveille : la science-scientifique la plus consacrée a pris le pli de dire delle-même des choses qui se trouvent noffenser en rien les puissances dargent (et je parle par litote) ; assez logiquement les puissances dargent commencent à se prendre de passion pour une science si bien disposée et se proposent de « laider », comme une sorte de devoir citoyen sans doute
Mais qui peut sérieusement croire un seul instant quExane, Axa, Boussard et Gavaudan Gestion dActifs (puisque ce sont les « partenaires » de PSE) pourraient ainsi offrir de larges financements si ces généreux mécènes nétaient pas de quelque manière assurés davoir à faire à une institution qui, majoritairement, ne viendra à aucun moment défier sérieusement leurs intérêts fondamentaux sur le plan intellectuel ? Voici donc ce quon peut lire sur le site de PSE : « Le rôle des partenaires privés est central : leur engagement contribue au décloisonnement entre recherche académique et société civile ». On notera dabord que ces décloisonnements seffectuent toujours dans la même direction, et ensuite que cest là très exactement largument sans cesse rabâché par le Cercle des économistes pour justifier ses agissements : « si nous sommes dans les banques et les conseils dadministration, cest pour sortir de notre tour divoire, aller au contact de la réalité, et parce que nous avons le goût du terrain »
( ..) il faut construire autre chose ( ) Autre chose qui ne nous défende pas seulement contre la corruption par les pouvoirs constitués, mais qui nous protège aussi de lasservissement au pouvoir diffus de ce qui se donne à un moment donné comme le cercle des opinions légitimes, à lintérieur duquel sont enfermées les seules différences tolérées. On ne prend conscience de cet effet particulièrement pernicieux quà loccasion de grands événements qui déplacent dun coup les frontières tacites du dicible et de lindicible, du pensable et de limpensable, choc massif de délégitimation qui laisse soudainement à découvert les amis de lancienne légitimité.
A cet égard, leffet de la crise financière présente aura été des plus amusants, en tout cas des plus spectaculaires. Ainsi a-t-on vu quasiment brandir le poing, parfois même dire « capitalisme », des économistes qui en quinze ans navaient rien trouvé à redire ni à la mondialisation, ni à la financiarisation, ni à lEurope libérale contestations alors extérieures au cercle de la légitimité, où il fallait impérativement se maintenir si lon voulait continuer davoir tribune régulière au Monde ou à Libération, droit dêtre invité à donner conseil au Parti socialiste, et peut-être plus tard de toucher la main dun ministre.
( ......)
Dans sa lettre 30 à Oldenburg, Spinoza écrit ceci : « si ce personnage fameux qui riait de tout vivait en ce siècle, il mourrait de rire assurément ». On voudrait vraiment que le rire ne soit pas la toute dernière chose quil nous reste face à ces gens sans principe, ces opportunistes, et ces demi-retourneurs de veste qui sont le fléau de la pensée critique dont cest normalement la fonction de penser contre un air du temps, et den assumer le risque de minorité. Mais en parfaits individus libéraux, tous ces gens sont de petites machines procycliques.
Cest le déséquilibre de nos institutions qui détruit les régulations de la décence et permet que soient à ce point foulées au pied les valeurs intellectuelles les plus élémentaires. On peut donc dire à quelques années décart une chose et son contraire, mais sans un mot dexplication, ni le moindre embarras de conscience et toujours au nom de la science !
Ce ne sont pas des chartes qui nous délivreront de ça, voilà pourquoi il importe de construire autre chose. Autre chose qui affirme quune pensée vouée à la simple ratification de lordre établi ne mérite pas le nom de pensée. Autre chose qui élise la vertu contracyclique de la critique comme notre forme de la vertu. Autre chose, en somme, qui, par leffet de sa force collective institutionnalisée donc en extériorité nous attache à cette vertu en nous déterminant à aimer penser autrement.
dominique
05/12/2012
L’interview de Maria Arbatova a été traduit sur Oulala (le site de René Balme, un homme courageux qui ne se paie pas de mots): http://www.oulala.info/2012/12/lamerique-est-une-sorte-de-concentre-de-tragedie-humaine/ avec comme référence votre article le concernant et celui sur la Russie et les temps nouveaux
Jack v.
04/12/2012
On commence à planer sévère aux US, y compris dans la population civile et le déni de la réalité commence à revêtir de plus en plus ouvertement des formes inspirées de la mythologie hollywoodienne.
Maintenant, une pétition a été lancée qui réclame la construction d’une”étoile de la mort”...
Notons au passage que du coup, les pétitionnaires acceptent implicitement d’être assimilés aux méchants serviteurs de l’Empire de Star Wars…
Peut-être peut-on considérer cela comme une forme de prise de conscience ?
Dedef
04/12/2012
Pew Research Center Publications
The ‘Fiscal Cliff’ and Public Opinion November 21, 2012
Le nuage de tags est assez spectaculaire.
Michel DELARCHE
04/12/2012
L’engagement créateur de Dylan remonte à sa jeunesse New-Yorkaise et à ses visites au vieux Woody Guthrie agonisant dans un hospice de banlieue (cf. ses mémoires “Chronicles” Vol. 1
Il évoque aussi la mémoire de Joe Hill, chanteur engagé et syndicaliste des années 1910 condamné à mort et fusillé après un procès truqué. Le néo-McCarthysme qu’on sent monter aux USA vient de loin.
Jean-Paul Baquiast
03/12/2012
Le MIT mène une étude, en utilisant des simulateurs, permettant d’introduire dans le pilotage des drones des incidents susceptibles de réveiller l’attention des pilotes. La technique permettra-t-elle une nouvelle fois de suppléer aux insuffisances des sapiens?
http://www.spacedaily.com/reportsDriving_drones_can_be_a_drag_999.html
Dedef
03/12/2012
“Obama Won: What Will Happen Now?” Nov. 15, 2012
http://www2.binghamton.edu/fbc/commentaries/archive-2012/341en.htm
Dedef
03/12/2012
Je rappelle que l’objectif d’Assange avec Wikileaks n’était pas de faire des révélations, mais d’amener le système à s’autobloquer en cherchant à se protéger.
Ca progresse.
Dans une telle situation tout système bureaucratique a 3 priorités, dans l’ordre:
1 - se protéger des espions des autres services.
2 - espionner les autres services.
3- faire le travail qu’il est censé faire. Ceci n’est que sa 3ème priorité
en conséquence le désordre opérationnel va en effet augmenter.
dominique
03/12/2012
l’article, Bob Dylan, Spielberg, Lincole et l’esclavage, est paru sur Alterinfo avec les parties en Anglais traduites: http://www.alterinfo.net/Bob-Dylan-Spielberg-Lincoln-et-l-esclavage_a84280.html
Dedef
02/12/2012
More Following ‘Fiscal Cliff’ Debate Than Petraeus Investigation
November 19, 2012
In a busy news week, more Americans say they followed the debate over the “fiscal cliff” very closely than the investigations into the Libya embassy attack, renewed violence in the Middle East or the FBI investigation that led to David Petraeus’s resignation as CIA Director after it found he was having an extra-marital affair.
The latest national survey by the Pew Research Center for the People & the Press, conducted Nov. 15-18 among 1,002 adults, finds that nearly identical percentages of Republicans (36%) and Democrats (35%) say they very closely followed the debate over the automatic spending cuts and tax increases that will take effect at the beginning of next year unless the president and Congress act. Republicans are about as interested as Democrats in the Petraeus investigation (28% vs. 21%).
Read the full report at people-press.org
Dedef
02/12/2012
D’autres info sur le même sujet peuvent être trouvées ici:
US-Created “Syrian Opposition” Led by Big Oil Rep
As in Libya, Syrian “opposition” is led by long-time servants of Western corporate-financiers.
http://landdestroyer.blogspot.com.au/2012/11/us-created-syrian-opposition-led-by-big.html
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