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Obama , c'est le maure de Shakespeare .

Article lié : Les réseaux Obama contre Trump

Christian Feugnet

  22/07/2017

C'est quelqu'un de complétement étranger à nos problémes , çà lui donne une image d'arbitre , mais ambitieux , qu'on va pouvoir utiliser .
Dans une société raciste trés endogamme , patriarcale , concentration de la propriété par le sexe et autres , c'est un truc pour arbitrer faussement en cas de conflit social majeur .

Les femmes Anglosaxonnes ....

Article lié : Les réseaux Obama contre Trump

Christian Feugnet

  22/07/2017

y a un pb spécifique , incompréhensible pour un français .
La mégére apprivoisée çà ne pouvait étre qu'anglais .
Margaret Thacher , etc ...Quant à la guerre de cent ans elle a commencé avec Aliénor d'Aquitaine et fini
 avec Jeanne d'Arc . Les femmes de part et d'autres de la Manche c'est pas les mémes .
Et c'est pas une question de  gouine ou pas . Y a Don Juan aussi c'est une Anglaise qui l'a perdu . 
C'était juste un apparté . La civilisation sera sauvée quand on sera sauvés des Anglosaxonnes frustrées .

@Dedef

Article lié : Putsch par démission

Philippe Grasset

  22/07/2017

Evidemment, et correction faite ... Merci et toutes nos excuses

PhG

EN ATTENDANT LA CATASTROPHE...

Article lié : De la B.A. à l’I.A.

Eric Basillais

  22/07/2017

C'est étrange comme certains moments ls thèmes des uns et des autres  se rapprochent…

Mais les mises au point mériteraient sans doute plus un séminaire ou un colloque que des interventions via le net…

Bientôt fin Août 2017) va sortir (en PDF gratuit toujours) un volume 3 très "LOGOS" dédié à la Métaphysique Quantique. intitulé COSMOS.

De quoi alimenter les nuits blanches d' "incertitudes" des Musk et compagnie.

ERIC BASILLAIS

 

Il doit manquer le mot

Article lié : Putsch par démission

Dedef

  22/07/2017


L’acte de Villiers, s’il n’est pas comme un peu d’imagination pourrait le laisser croire un “refus d’obéir” de type subversif, un putsch, une sédition, apparaît par contre comme la MANIFESTATION– sans doute plus involontaire que préméditée sur ce point, – d’un malaise qui prend l’allure d’un mécontentement politique d'une grande importance.

Cordialement

L'IA ou l'humanisme en suppositoire

Article lié : De la B.A. à l’I.A.

Laurent Caillette

  22/07/2017

Ces empilements de déclarations sur ce qu'on nomme imparfaitement IA ("intelligence artificielle") appellent quelques commentaires.

Déjà il convient de (dis)qualifier de quoi l'IA est le nom.

Prenons le jeu d'échecs. On a l'habitude de considérer quelqu'un qui joue bien comme intelligent, car la projection dans la combinatoire des coups nécessite une forte capacité d'abstraction. Mais avec suffisamment de puissance de calcul, on peut réduire le jeu à la simple exploration mécanique de cette combinatoire. Et ensuite avec un syllogisme assez idiot on en déduit que l'ordinateur est intelligent puisqu'on peut lui attribuer une des caractéristiques de l'intelligence. Pareil pour la traduction automatique, la reconnaissance d'images, le pilotage de véhicule, etc.

L'intelligence est une qualité horriblement mal définie, en tous cas c'est ce que dit l'introduction de tous les ouvrages sur l'IA que j'ai lus. Disons que l'intelligence consiste à tirer des relations pertinentes entre des sujets apparemment non connectés. La mesure de l'intelligence varie en fonction de différentes échelles : quelqu'un peut passer pour intelligent en résolvant un problème compliqué, mais il aura l'air un peu bête si quelqu'un d'autre découvre une méthode de contournement plus simple, genre "Tu t'es fatigué pour rien mon coco."

Elon Musk passe pour intelligent parce qu'il vend des fusées ou des voitures électriques, qui dans la culture populaire sont synonymes de progrès depuis de trop nombreuses décennies. Son succès tient à l'utilisation astucieuse de composants récents, ce qu'on peut voir comme l'exploration réussie d'un espace combinatoire assez vaste. En même temps si on compare à des mecs du calibre de Dirac ou Newton c'est atrocement limité. Il est possible qu'Elon Musk se voie lui-même comme un algorithme d'optimisation sophistiqué, ce qui expliquerait sa prise de position ridicule sur notre existence au sein d'une simulation informatique. Tout ce qu'on peut en déduire, c'est que ce genre de mec passe trop de temps devant son ordinateur. 

L'IA consiste, depuis que le mot existe, à singer des comportements humains spécialisés. Les humains adorent faire de l'anthropomorphisme. Ils suffit de voir comment ils se comportent en compagnie des animaux. Mais les animaux ne sont pas duplicables à l'identique, alors que les phénomènes numériques le sont (appelons l'IA un phénomène numérique). Donc on se projette juste dans un monde qui introduirait la réversibilité et la reproductibilité alors que c'est la négation même du vivant. Même si on sait que c'est de la triche on aime ça et on en redemande. Comme tous ceux qui s'abreuvent des séries de science-fiction d'Hollywood où il n'est question que d'abus des sens, de tromperie et de subjugation.  (Je recommande à cet égard la saison 4 d'Agents of the S.H.I.E.L.D., qui remue le sujet jusqu'à l'écœurement.)

Donc, si la civilisation industrielle a le temps d'exister encore un peu, le développement de l'IA sera l'occasion d'accentuer le clivage entre ceux qui aiment se laisser berner par l'illusion technologique, et ceux qui perçoivent la sottise monstrueuse cachée derrière. Appelons-ça un progrès, et constatons que celui-là, par définition, ne saurait être partagé par tous. Bien fait pour la gueule de tous ces idiots d'humanistes !

Une autre hypothèse à considérer, c'est que la recherche en IA mette à jour le déterminisme des êtres humains. Genre "Tu es un tas de molécules en mouvement et ton âme est juste une variable quantique au milieu. Des chercheurs mexicains la reproduisent assez bien avec une antenne à un dollar cinquante qui capte le bruit de fond cosmique." Là aussi on aura le choix entre rester subjugué devant cette vérité insoutenable, ou alors se dire que bon, l'important c'est que l'humanité a enfin une raison de ne pas trop se prendre au sérieux.

Vers un post-darwinisme?

Article lié : De la B.A. à l’I.A.

jc

  22/07/2017

PhG: "Si le Système l’emporte, y compris dans son effondrement qui nous emporterait par refus de résistance, c’est bien que ce “nous”-là ne vaut pas grand’chose, – et alors vivement les robots, car ils nous valent largement…"

Wiki (Intelligence artificielle) commence par: "L'intelligence artificielle est l'ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence"

 Et dans Wiki (Intelligence) on trouve: "En 1986, plus d'une vingtaine d'experts en psychologie ont été interrogés pour donner une définition de l'intelligence, mais aucun consensus ne s'est dégagé. L'intelligence reste un concept encore mal défini sur le plan scientifique."

 Pour Thom "l'intelligence c'est la capacité de s'identifier à autre chose, à autrui."

 Au train où va le délire du Système je vois gros comme une maison le moment (proche!) où l'intelligence-Système sera définie comme la capacité de s'identifier à l'ordinateur, avec, bien entendu la sélection artificielle de ses élites-Système en rapport. Un darwinisme post-moderne, en somme.

Qu'en pensent les logocrates?



 

Effondrement de civilisation ...

Article lié : Putsch par démission

Christian Feugnet

  21/07/2017

Je rebondis sur l'expression çà me heurte .
Bien l'affaire Villiers est significative . Bien sur nous entrons dans une époque qui est de plus en plus pathologique , et çà se généralise , çà fait des métastases etc ....Mais une civilisation çà s'effondre pas comme çà ; la base , la culture ; la vie quoi ( humaine ) çà tient c'est coriace , selon une chronologie de Spengler non démentie selon moi parce que l'affectif ( à distinguer du sentimental ) çà a son rythme , lent , trés lent ....faudra attendre encore 200 à 250 ans !
On peut appeler çà la métaphysique aussi c'est en plus savant .
Parce que Spengler , comme d'autres ( Toynbee , Kondratiev…) sans le savoir sont tombés sur des chiffres qui correspondent aux nombres de Feigenbaum s'applicant à tous les systémes .
Donc faudra cultiver son stoicisme , ou flegme ou boudhisme , ou autre  comme on voudra .
Effondrement çà dramatise , çà en rajoute , çà communique , c'est journalistique oui , le mot qui conviendrai et qui sonnerai , je trouve pas , je suis pas poéte , mais faudrait autre chose parce qu"on va devoir encaisser encore pire .

Aristocratie

Article lié : Zeus, l'Olympe devient glissant

jc

  21/07/2017

Platon classe les régimes politiques en:

    La première, l'aristocratie, qui est celle où les personnes les plus recommandables sous les rapports moraux commandent;
    La seconde, la timocratie, qui est celle où le pouvoir est entre les mains des ambitieux;
    La troisième, l'oligarchie, qui est celle où l'état n'a qu'un petit nombre de chefs;
    La quatrième, la démocratie, qui est celle où le peuple a toute autorité;
    La cinquième, la tyrannie, qui est la dernière et la pire.

On trouvera dans Wikipédia (La république, livre VIII) un résumé de la logique qui a amené Platon à faire cette classification (périodique?) des régimes politiques.

René Thom reprend cette analyse dans "Révolutions, catastrophes locales" (Apologie du logos) en mettant l'accent sur la stabilité structurelle des régimes: "Le problème qui va nous occuper est le suivant: existe-t-il en histoire des "champs morphogénétiques", des "chréodes"? [...] La partie la plus fragile de notre champ morphogénétique concerne évidemment la phase finale, le régime de restauration qui s'installe après la chute du dictateur. [...] L'explication de la stabilité du champ proposée ici repose premièrement sur une théorie de l'origine du pouvoir dans les sociétés humaines, et deuxièmement sur un modèle géométrique, inspiré de la théorie de l'élasticité."

L'aristocratie constitue la crème de la société, les aristocrates étant les "meilleurs" et sont à ce titre "naturellement" appelés à gouverner. Et pour Platon les "meilleurs" sont les philosophes.

A ma connaissance Thom parle très peu de sociologie:
1. il en formule ce qui est pour lui le problème central, l'aporie fondatrice, dans "Thèmes de Holton et apories fondatrices" (Apologie du logos), en des termes d'ailleurs analogues à l'aporie qui, selon lui, fonde la biologie;
2. l'article précité;
3. Trois pages (SSM, 2ème ed., pp.321 à 323) consacrées à la structure des sociétés;
4. La citation "fondamentale" suivante: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés" (Conclusion de SSM).
5. "Dans les sociétés la fonction crée l'organe, ça il n'y a aucun doute ... et je pense aussi que c'est le cas en biologie"  (Film de Godard sur Thom, 39'45'', https://www.youtube.com/watch?v=B1t_o_CMA_E )


Mon imagination est très nettement inférieure à celle de René Thom et ma sensibilité très nettement inférieure à celle de Philippe Grasset. Mais, contrairement à eux, je n'ai aucun rang à tenir, et je considère les blogs sur lesquels je commente comme des divans psychanalytiques sur lesquels je m'allonge. [Thom: "La voie de crête entre les deux gouffres de l'imbécillité d'une part et le délire d'autre part n'est certes ni facile ni sans danger, mais c'est par elle que passe tout progrès futur de l'humanité."...]. Ceci rappelé:

Je verrais bien comme aristocrate-philosophe le métaphysicien dont parle Thom à propos de l'arbre de Porphyre, celui capable non seulement d'atteindre le "sommet" de l'arbre mais aussi de redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas.

"L'image de l'arbre de Porphyre me suggère une échappée en "Métaphysique extrême" que le lecteur me pardonnera peut-être. Il ressort de tous les exemples considérés dans ce livre qu'aux étages inférieurs, proches des individus, le graphe de Porphyre est susceptible -au moins partiellement- d'être déterminé par l'expérience. En revanche, lorsqu'on veut atteindre les étages supérieurs, on est conduit à la notion d' "hypergenre", dont on a vu qu'elle n'était guère susceptible d'une définition opératoire (hormis les considérations tirées de la régulation biologique). Plus haut on aboutit, au voisinage du sommet, à l'Être en soi. Le métaphysicien est précisément l'esprit capable de remonter cet arbre de Porphyre jusqu'au contact avec l'Être. De même que les cellules sexuées peuvent reconstituer le centre organisateur de l'espèce, le point germinal alpha (pour en redescendre ensuite les bifurcations somatiques au cours de l'ontogénèse), de même le métaphysicien doit en principe parvenir à ce point originel de l'ontologie, d'où il pourra redescendre par paliers jusqu'à nous, individus d'en bas. Son programme, fort immodeste, est de réitérer le geste du Créateur. Mais très fréquemment, épuisé par l'effort de son ascension dans ces régions arides de l'Être, le métaphysicien s'arrête à mi-hauteur à un centre organisateur partiel, à vocation fonctionnelle. Il produira alors une "idéologie", prégnance efficace, laquelle, en déployant cette fonction, va se multiplier dans les esprits. Dans notre métaphore biologique ce sera précisément cette prolifération incontrôlée qu'est le cancer."

Bien entendu, pour nous humains, atteindre le "sommet" est illusoire et notre condition humaine nous condamne, je le crains, à tenter de remplacer une idéologie par une autre, à guérir un cancer en en provoquant un autre, tel le sapeur Camenber.

Je considère la position (nécessairement) métaphysique de Thom comme minimale puisqu'il suffit de croire en la réalité des Idées platoniciennes qu'il développe en acceptant comme "vraie" l'analogie "Développement de l'embryon"/"Développement de Taylor". Il s'agit d'un Rubicon que beaucoup ne verront pas l'intérêt de franchir, que certains ne pourront pas franchir et que, peut-être, certains parmi les certains pourront mais ne voudront pas franchir pour la raison qui suit.


La citation favorite de Thom, récurrente dans toute son oeuvre, due à Héraclite, est: "Le Maître, dont l'oracle est à Delphes, ne dit ni ne cache; il signifie." Que Thom traduit: "La Nature nous envoie des signes qu'il nous appartient d'interpréter".
Je soupçonne que Thom, à travers son oeuvre, ne nous livre pas le fond de sa pensée, qu'il ne nous dit pas tout; il se contente en maints endroits de nous envoyer des signes, de nous indiquer des directions dans lesquelles le lecteur est invité à orienter ses propres réflexions.

Ainsi, dans la citation "Porphyre" ci-dessus le "alpha" du "le point germinal alpha" n'apporte rien à la compréhension du texte (et ne renvoie à aucun alpha précédent dans le paragraphe ou, plus, dans le chapitre). Et, dans ce contexte "alpha" renvoie pour moi à Teilhard de Chardin et au "Meilleur des mondes" d'Aldous Huxley.

Je sens confusément, tel Rantanplan, que c'est dans ces directions que Thom (pour moi évidemment "alpha" d'Huxley) nous invite à nous tourner.

L'espèce "abeilles" donne l'impression d'une espèce qui a terminé son évolution, d'une espèce mature et l'observation d'une ruche donne l'impression de l'ordre, de l'harmonie et de l'équilibre chers à PhG. Peut-être est-ce ce qui attend notre espèce, pour l'instant risiblement immature? Mais, si c'est le cas, peut-être certains y verront alors une atteinte intolérable à leur liberté?
 

PhiPhi face à son destin

Article lié : De la B.A. à l’I.A.

jc

  21/07/2017

Sissi, Sissi impératice, Sissi face à son destin. Des films que j'ai regardés (en boucle!) avec mes deux dernières filles, alors pré-ado, blotties contre moi. De très bon souvenirs.

PhG conclut l'article "De la BA à l'IA" par

"Si le Système l’emporte, y compris dans son effondrement qui nous emporterait par refus de résistance, c’est bien que ce “nous”-là ne vaut pas grand’chose, – et alors vivement les robots, car ils nous valent largement… C’est ce qu’on appelle, cela valant pour le sapiens, “être face à son destin” : c’est bien pour cette libération-là que nous nous sommes glorieusement battus pour la Modernité ? Eh bien, nous y sommes.".

Article qui, selon moi, aurait donc fort bien pu s'intituler: "Le sapiens face à son destin".


J'ai découvert (pas plus tard qu'hier!) dans la fin de l'épilogue de "Stabilité Structurelle et Morphogénèse une phrase qui, j'en suis sûr, va meubler mes insomnies pendant un certain temps (Cf. mon commentaire "Face à notre destin"):

"des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou EN ATTENTE, sont prêtes à se déployer QUAND CE DEVIENDRA NECESSAIRE"

Je ne m'attendais pas du tout à ça de la part d'un Thom qui a pris soin d'écrire "Prédire n'est pas expliquer" (Flammarion, 1991) où l'on peut lire, je crois, une opposition entre d'une part le Progrès auquel renvoie la prédiction et d'autre part la Tradition à laquelle renvoie l'explication (Thom prenant "évidemment" le parti de l'explication). Pour cette raison il me paraît impensable d'interpréter la phrase ci-dessus comme une prédiction. Reste la prophétie…  Thom face à son destin?

PhG invoque dans cet article "De la BA à l'IA" l'intuition haute, l'âme poétique, la pensée pérenne, etc. Ces invocations ne m'évoquant pas grand chose (c'est un euphémisme), je me suis replongé dans la conclusion-qui-est-bien-plus-qu'une-conclusion du tome II de "La Grâce de l'Histoire" (A LIRE ABSOLUMENT) où ces concepts sont omni-présents.

Bien que je n'aie fait aucun progrès dans leur compréhension (par manque de sensibilité?), de ma relecture de cette conclusion il ressort confusément l'impression que les destins de RT et de PhG se croisent (cf. en particulier bas de p.414 et p.420*).

En tout cas il saute aux yeux qu'il y a une différence de ton entre le corpus du tome II et sa conclusion, conclusion dans laquelle Philippe Grasset, délibérément, se dévoile (ou pour le moins lève un coin du voile), conclusion qui, compte tenu de ce qui précède, aurait pu selon moi avoir pour titre:

                                                            "PhiPhi face à son son destin"


* distinction futur/avenir





 

Le système courageux mais pas téméraire fait le dos rond et colmate les brèches

Article lié : Zeus, l'Olympe devient glissant

Pascal B.

  20/07/2017

D'abord une petite précision patronymique pour mieux souligner la dimension aristocratique du personnage dont le véritable nom à l'état-civil est : Pierre Le Jolis de Villiers de Saintignon.

Ensuite nous pouvons voir dans le choeur unanime des commentateurs à saluer le général la conscience aiguë de la grosse bourde du jeu fils prodigue qu'il convient de rattraper avec humilité étant donné le caractère très sensible de la situation : la conjugaison d'une armée très populaire et de la figure emblématique d'un général très apprécié. La charge politique de ce cocktail renforcée par l'éclat d'une démission sans précédent depuis 1958 est prise très au sérieux par les gardiens du système placés ici en tuteur du fils prodigue. Il y a urgence à brosser le bon peuple dans le sens du poil et à ne surtout pas donner prise à l'idée d'une opposition frontale entre d'un côté un pôle mediatique systematiquement solidaire du pouvoir présidentiel et de l'autre un général chef d'une armée incarnant la défense de la nation France et jouissant d'une très bonne appréciation dans le peuple.

Enfin toujours pour caractériser cette "grande stratégie de l'honneur" et  la "tactique lucide de la parole donnée",  citons les mots de celle des "Lettres à un jeune engagé"  publiée sur le Facebook du CEMA dès le 14 juillet soit le lendemain du prurit d'autoritarisme du chef de l'Etat  :

Confiance
14 JUILLET 

Mon cher camarade,
« Confiance, confiance encore, confiance toujours ! ». C’est par ces mots que le général Delestraint conclut ses adieux à ses compagnons d’armes, au mois de juillet 1940, à Caylus. Alors même que la défaite est actée, son discours est une exhortation ferme à rejeter toute « mentalité de chien battu ou d’esclave ».
Quelques mois plus tard, conformant ses actes à ses paroles, il prend la tête de l’Armée secrète. Arrêté, torturé puis déporté, il meurt au camp de Dachau, le 19 avril 1945, moins de trois semaines avant la victoire, dont il a été l’un des artisans les plus actifs.
Ce qui m’a toujours frappé dans cette recommandation du général Delestraint, c’est d’abord ce qu’il ne dit pas. Il ne dit ni « en qui », ni « en quoi » avoir confiance. A ses yeux, le plus important est, avant tout, cet état d’esprit singulier – cet « optimisme de volonté » - qui choisit de voir la plus infime parcelle de lumière au cœur des ténèbres les plus noires.
La confiance, c’est le refus de la résignation. C’est le contraire du fatalisme, l’antithèse du défaitisme. Et, en même temps, il y a dans la confiance une forme d’abandon. Agir sans s’abandonner, c’est faire preuve d’orgueil. S’abandonner sans agir, c’est se laisser aller.
Choisissons, donc, d’agir comme si tout dépendait de nous, mais sachons reconnaître que tel n’est pas le cas. Autrement dit, si toute notre foi, tout notre engagement et notre détermination sont nécessaires, ils sont à jamais insuffisants pour envisager la victoire. La vraie confiance réconcilie confiance en soi et confiance en l’autre.
La confiance en soi, d’abord. Vertu essentielle qui se construit dès l’enfance. Vertu qui naît des obstacles surmontés. C’est le cas dans les stages d’aguerrissement, que certains d’entre vous ont vécus. Ils vous révèlent vos capacités réelles qui dépassent, de beaucoup, ce que vous auriez pu imaginer. La confiance en soi est un moteur. Elle libère les énergies et encourage à l’action. Les fausses excuses tombent. Tout ce dont je suis capable devient possible !
La confiance dans l’autre, ensuite. Celle par laquelle je reconnais que je ne peux pas tout ; que le salut passe autant par mon camarade, mon chef, mon subordonné que par moi-même. Par cette confiance, je m’assume dépendant. Cette reconnaissance est le ciment de nos armées. La confiance mutuelle fait notre unité, en même temps que notre assurance. C’est elle qui fait dire au capitaine de Borelli, considérant ses légionnaires : « Par où pourrions-nous bien ne pas pouvoir passer ? ».
La confiance dans le subordonné est, particulièrement, féconde. On a pris l’habitude de lui donner un nom savant : la subsidiarité ; mais ça ne change rien. Comme chef d’état-major des armées, je mesure chaque jour davantage à quel point je suis dépendant de l’action de chacune et de chacun d’entre vous. Seul, je ne peux rien. Ensemble, rien n’est impossible !
Je terminerai par une recommandation. Parce que la confiance expose, il faut de la lucidité. Méfiez-vous de la confiance aveugle ; qu’on vous l’accorde ou que vous l’accordiez. Elle est marquée du sceau de la facilité. Parce que tout le monde a ses insuffisances, personne ne mérite d’être aveuglément suivi. La confiance est une vertu vivante. Elle a besoin de gages. Elle doit être nourrie jour après jour, pour faire naître l’obéissance active, là où l’adhésion l’emporte sur la contrainte.
Une fois n'est pas coutume, je réserve le sujet de ma prochaine lettre.
Fraternellement,
Général d’armée Pierre de Villiers.

Et en annexe l'ultime communiqué du général d’armée Pierre de Villiers du 19 juillet 2017.

J’assume les responsabilités de chef d’état-major des armées depuis trois ans et demi. Je suis pleinement conscient de l’honneur qui m’est fait, de la confiance qui m’a été accordée et des devoirs qui sont attachés à cette fonction. J’ai toujours veillé, depuis ma nomination, à maintenir un modèle d’armée qui garantisse la cohérence entre les menaces qui pèsent sur la France et sur l’Europe, les missions de nos armées qui ne cessent d’augmenter et les moyens capacitaires et budgétaires nécessaires pour les remplir. Dans le plus strict respect de la loyauté, qui n’a jamais cessé d’être le fondement de ma relation avec l’autorité politique et la représentation nationale, j’ai estimé qu’il était de mon devoir de leur faire part de mes réserves, à plusieurs reprises, à huis clos, en toute transparence et vérité. Dans les circonstances actuelles, je considère ne plus être en mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français, aujourd’hui et demain, et soutenir les ambitions de notre pays. Par conséquent, j’ai pris mes responsabilités en présentant, ce jour, ma démission au Président de la République, qui l’a acceptée. J’éprouve une vraie reconnaissance envers nos soldats, nos marins et nos aviateurs avec lesquels j’ai partagé ma vie, pendant quarante-trois
années, au service de la nation, en toute sincérité. Je sais pour les connaître qu’ils continueront à assurer la mission aux ordres de mon successeur avec autant de détermination et de fidélité. Je reste indéfectiblement attaché à mon pays et à ses armées. Ce qui m’importera, jusqu’à mon dernier souffle, c’est le succès des armes de la France. Général d’armée Pierre de Villiers

 

Face à notre destin

Article lié : De la B.A. à l’I.A.

jc

  20/07/2017

Extrait de l'épilogue de SSM:

"En écrivant ces pages j'ai acquis une conviction; au coeur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur: qui connaît l'homme connaîtra l'univers. Dans cet essai d'une théorie générale des modèles, qu'ai-je fait d'autre, sinon de dégager et d'offrir à la conscience les prémisses d'une méthode que la vie semble avoir pratiqué dès son origine?
Ce n'est pas sans quelque mauvaise conscience qu'un mathématicien s'est décidé à aborder des sujets apparemment si éloignés de ses préoccupations habituelles. Une grande partie de mes affirmations relèvent de la pure spéculation; on pourra sans doute les traiter de rêveries… J'accepte le qualificatif; la rêverie n'est-elle pas la catastrophe virtuelle en laquelle s'initie la connaissance? Au moment où tant de savants calculent de part le monde, n'est-il pas souhaitable que d'aucuns, qui le peuvent, rêvent?"

Au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer QUAND CELA DEVIENDRA NECESSAIRE…



 

A propos de la citation de J-F Mattéi

Article lié : De la B.A. à l’I.A.

jc

  20/07/2017

Le point de vue de Thom extrait de "Les mathématiques modernes: une erreur pédagogique et philosophique?"(Apologie du Logos)

Long extrait qui se termine par "Car le monde des Idées excède infiniment nos possibilités opératoires, et c'est dans l'intuition que réside l'ultima ratio de notre foi en la vérité d'un théorème -un théorème étant avant tout, selon une terminologie aujourd'hui bien oubliée, l'objet d'une vision", dont le but est d'attirer (la référence à l'intuition…) l'attention de PhG (entre autres…).

"Quelle conception faut-il se faire de la rigueur en mathématiques? Trois attitudes peuvent être adoptées.
a) La conception formaliste [...].
b) La conception réaliste ou platonicienne. Les êtres mathématiques existent indépendamment de notre pensée  - en tant qu'Idées platoniciennes. Est vraie une proposition qui exprime une relation entre Idées, c'est-à-dire une Idée hiérarchiquement supérieure qui structure un ensemble d'Idées subordonnées.
c) La conception empiriste ou sociologique. Une démonstration est tenue pour rigoureuse si elle entraîne l'adhésion des meilleurs spécialistes du moment.
De ces trois attitudes, la plus en faveur actuellement chez les mathématiciens, c'est la première.
[...]
Les mathématiques se rencontrent non seulement dans l'agencement rigide et mystérieux des lois de la physique mais aussi, de manière plus cachée mais aussi indubitable, dans le jeu infini de la succession des formes du monde animé et inanimé, dans l'apparition et la disparition de leurs symétries. C'est pourquoi l'hypothèse [b)] d'Idées platoniciennes informant l'univers est -en dépit des apparences- la plus naturelle et -philosophiquement- la plus économique.
[...]
Les adversaires de la thèse ontologique b) feraient bien de réfléchir au point suivant: il n'est pas, dans l'histoire des mathématiques, d'exemple où l'erreur d'un homme a entraîné la science dans une voie erronée; très fréquemment, les mathématiques se sont égarées dans le développement formel de théories insignifiantes et sans intérêt. Elles l'on fait dans le passé, elles le font actuellement, et le feront sans doute encore. Mais jamais une erreur de quelque importance n'a pu se glisser dans un résultat sans qu'elle soit presque aussitôt relevée. Comment un tel "consensus" pourrait-il s'expliquer, s'il ne répondait pas à un sentiment général, fruit du conflit de l'esprit avec des contraintes permanentes, intemporelles et universelles? Dans cette confiance en l'existence d'un univers idéal, le mathématicien ne s'inquiétera pas outre mesure des limites des procédés formels, il pourra oublier le problème de la non-contradiction. Car le monde des Idées excède infiniment nos possibilités opératoires, et c'est dans l'intuition que réside l'ultima ratio de notre foi en la vérité d'un théorème -un théorème étant avant tout, selon une terminologie aujourd'hui bien oubliée, l'objet d'une vision."

Vallée dérangeante

Article lié : De la B.A. à l’I.A.

Schlachthof 5

  20/07/2017

La géométrie: la grande absente de l'IA?

Article lié : De la B.A. à l’I.A.

jc

  20/07/2017

Selon Frazer les deux modes d'action magique dans les sociétés "primitives" sont la propagation par contact et la propagation par similarité.
Pour le philosophe Thom (géomètre de formation…) ce qui sépare la magie et la science c'est la prise de conscience d'un substrat universel (l'espace-temps):
"La physique est une magie contrôlée par la géométrie",
"La géométrie est une magie qui réussit".

Son programme ("énorme" selon ses propres termes) est de géométriser la pensée:
"L'ambition ultime de la théorie des catastrophes, en fait, est d'abolir la distinction langage mathématique-langage naturel qui sévit en science depuis la coupure galiléenne. Quel est l'intérêt de la mathématisation en physique? C'est qu'on peut, par le calcul sur les nombres, faire des opérations que ne permet pas le raisonnement sur les concepts du langage ordinaire. Une modélisation géométrique de la pensée verbale ordinaire n'aura d'intérêt que si l'on peut, grâce à elle, aboutir à des assertions que ne permet pas de fournir la logique usuelle du langage ordinaire. Cela suppose qu'on puisse:
1) modéliser géométriquement toutes les déductions (rigoureuses) de la pensée ordinaire. Autrement dit réaliser le rêve leibnizien de la "caractéristique universelle";
2) aller au-delà." (Apologie du Logos, p.409)

Les principes qui gouvernent la rationalité occidentale (identité, non contradiction, etc.) sont des évidences lorsqu'on les spatialise et c'est sans doute pour cette raison qu'on les accepte et qu'on rechigne à les transgresser.
De même un syllogisme tel que le célèbre "tous les hommes…" apparaît comme une évidence lorsqu'on en fait le diagramme de Venn. Mais ce n'est déjà plus le cas pour un syllogisme Celarent (par exemple), dont le diagramme de Venn est plus compliqué et dont la vérification "à la craie" de la véracité booléenne est déjà fastidieuse. Vérification booléenne qu'un ordinateur effectue aveuglement en un éclair (amorce de décollage sémantique?).

Dans sa recherche de modèles de l'activité psychique Thom s'appuie sur des modèles géométriques qui sont difficilement interprétables dans le cadre de la rationalité classique (le modèle de Zeeman de l'agressivité du chien) voire carrément transgressifs (le lacet de prédation thomien: "Le prédateur affamé est sa propre proie" associé à la catastrophe "fronce").

Il est pour moi indéniable que Thom est un être (très!) intelligent. Ce type d'intelligence est-il artificiable (est-il déjà artificié)?