Anamorphose
12/04/2003
“AFGHAN MILITANTS loyal to the former Taliban government and al Qaeda have begun their long-expected spring offensive against the country’s new regime and the U.S. forces supporting it—and by some measures, they are winning. (...)”
C’est par cette phrase que commence un article éditorial du Washington Post du 9 avril intitulé “Facing the Warlords”
(source : http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/articles/A60023-2003Apr8.html)
Il montre comment de semaine en semaine la situation évolue vers une guerre inter-tribale croissante avec un retour progressif de la seule force (peut-être) capable de calmer le jeu, les talibans.
Si ça continue, le show guerrier des Américains et de la coalition qui les soutint en Afghanistan, n’aura été que cela, un show, un spectacle télévisé ou les “Bons” auront “vaincu” les “Mauvais”, à coup de missiles et de raids impressionnants, pour la plus grande gloire de la Démocratie US. L’honneur américain, bafoué le 11 septembre aura été officiellement lavé (en partie seulement, bien sûr) même si quelque temps plus tard, les choses finissent par en revenir à une sorte de statu quo ante.
C’est peut-être ce à quoi l’on peut s’attendre après que l’Irak, (et peut-être la Syrie, l’Iran et l’Egypte plus quelques autres) auront connu le même sort. L’anarchie actuelle en Irak, si elle perdure, en serait clairement un symptôme.
Si dans ce cas, il n’est même pas sûr qu’éconnomiquement cela rapportera un cent au capitalisme US, et on peut même penser que le “taxpayer” américain y laissera pas mal de plumes.
Peut-être que, finalement, le principal serait de faire des guerres, de mettre en scène le spectacle “virutaliste” de la manière dont elles sont apparemment gagnées, rien de plus.. Les US, culture guerrière, culture-Rambo, auraient besoin de se battre pour se battre, tout simplement, comme dans leurs films et comme ils l’ont fait contre les Indiens puis contre les Anglais, les Espagnols et quantité d’autres depuis…
On est en tout cas abasourdi de cet art américain de gagner des guerres sans vraiment les gagner, en tous cas depuis un certain temps. Une variante nouvelle de l’art éphémère, peut-être…
L’éphémère est peut-être une des dimensions cardinales du virtualisme cher à Philippe Grasset.
Anamorphose
04/04/2003
Les temps qui courent me font repenser à ce beau discours que Tacite prète à Calgacus, chef des insoumis de ce qui ne s’appelait pas encore l’Angleterre mais la Bretagne, contre le pouvoir romain…
“Parmi les chefs, Calgacus se distinguait par sa bravoure et son lignage. Devant la foule qui s’agglutinait et réclamait le combat, il prit la parole. Voici les propos qu’on lui prête :
“Chaque fois que je pense à nos raisons de faire le guerre et à l’état d’urgence où nous sommes réduits, j’ai vraiment l’espoir que cette journée, qui scelle aujourd’hui notre entente, marquera pour toute la Bretagne le début de sa liberté. Car c’est tous ensemble que vous êtes ici réunis, vous qui n’avez jamais connu l’esclavage. Au-delà de notre terre, il n’y a plus rien. La mer ne nous protège même plus : la flotte romaine nous y attend. Alors, prendre les armes pour combattre - un honneur que revendiquent les braves - c’est le choix le plus sûr, même pour les pleutres !
Ceux qui autrefois, avec des fortunes diverses, ont combattu les Romains, voyaient dans notre force armée l’espoir d’être secourus. Pourquoi ? Nous étions de toute la Bretagne les plus dignes et, pour cette raison, nous vivions dans son coeur même, sans voir les rivages où vivent des hommes asservis. Nous préservions même nos regards à l’abri des atteintes de l’oppression. Nous occupons les confins du monde, la terre des derniers hommes libres, car c’est notre éloignement même et tout ce qui entoure notre réputation qui, jusqu’aujourd’hui, nous ont protégés ; or tout ce qui est inconnu est magnifié. Mais maintenant voilà que s’ouvre l’extrémité de la Bretagne. Au-delà, il n’y a plus un seul peuple. Il n’y a plus rien. Rien que des vagues, des écueils et une menace encore plus grande, celle des Romains. Ne croyez surtout pas que vous échapperez à leur fierté méprisante en vous effaçant dans l’obéissance.
Le monde entier est leur proie. Ces Romains, qui veulent tout, ne trouvent plus de terre à ruiner. Alors, c’est la mer qu’ils fouillent ! Riche, leur ennemi déchaîne leur cupidité, pauvre, il subit leur tyrannie. L’Orient, pas plus que l’Occident, n’a calmé leurs appétits. Ils sont les seuls au monde qui convoitent avec la même passion les terres d’abondance et d’indigence. Rafler, massacrer, saccager, c’est ce qu’ils appellent à tort asseoir leur pouvoir. Font-ils d’une terre un désert ? Ils diront qu’ils la pacifient.
La nature a voulu que les enfants et les proches soient aux yeux de chacun les êtres les plus chers. Les conscriptions les arrachent pour en faire ailleurs des esclaves. Même si en temps de guerre, épouses et soeurs ont échappé aux appétits sexuels des envahisseurs, ceux-ci attentent à leur pudeur en invoquant l’amitié et les lois de l’hospitalité. Les revenus des biens sont dévorés par l’impôt, chaque année les récoltes passent à donner du blé, les corps eux-mêmes et les bras s’épuisent, sous les coups et les injures, à défricher des forêts et assécher des marais.
Ceux qui sont nés pour servir ne sont qu’une seule fois pour toutes destinés à être vendus comme esclaves. Mieux, ils sont nourris par leurs maîtres. Mais la Bretagne, c’est chaque jour qu’elle achète son asservissement, chaque jour qu’elle le repaît. (...)” “
Rien n’est jamais pareil, tout change. Et pourtant tout recommence encore et encore…
Anamorphose
03/04/2003
L’Oregon envisage de voter une loi rendant passibles de 25 ans de prison (!!!) les personnes qui manifesteraient d’une façon susceptible de perturber le traffic et la bonne marche des affaires.
Plus les US prétendent exporter la démocratie, plus ils se totalitarisent. Plus ils se totalitarisent, plus ils prétendent exporter la démocratie. (Manu militari, bien sûr).
A quand l’Etat d’Urgence permanent et la loi martiale sur toute l’étendue du territoire US ?
——————————————————————————
Oregon Law Would Jail War Protesters as Terrorists
Wed Apr 2, 9:01 PM ET
By Lee Douglas
PORTLAND, Oregon (Reuters) - An Oregon anti-terrorism bill would jail street-blocking protesters for at least 25 years in a thinly veiled effort to discourage anti-war demonstrations, critics say.
The bill has met strong opposition but lawmakers still expect a debate on the definition of terrorism and the value of free speech before a vote by the state senate judiciary committee (news - web sites), whose Chairman, Republican Senator John Minnis, wrote the proposed legislation.
(La suite sur Yahoo! )http://story.news.yahoo.com/news?tmpl=story&u=/nm/20030403/ts_nm/life_protests_dc_1
Dans le même ordre d’idées, le Sénateur républicain du Kentucky Jim Bunning, exige que le journaliste Peter Arnett soit jugé pour haute-trahison (en raison de l’interview qu’il a donné à la TV irakienne).
C’est fou ce que la liberté d’expression progresse aux Etats-Unis !
Source :
The Cincinati Inquirer
http://enquirer.com/editions/2003/04/02/loc_rail.bunning02.html
——————————————————————————
Le plus préoccupant de toute cette évolution est que l’on peut se demander dans quelle mesure les Etats qui continueront à s’opposer à la politique US (espèrons qu’il continue à s’en trouver)pourront faire autrement qu’entrer, eux aussi, symétriquement, dans une logique militariste et liberticide.
De nombreuses voix s’élèvent (y compris en Belgique et en France) pour un effort militaire plus important, capable d’assurer un noyau européen fort. Mais dans cette logique (tentante, il faut bien le dire) la démocratie ici ne risque-t-elle pas de pâtir tout autant que là-bas ?
Autrement dit, comment s’opposer sans entrer dans une logique en miroir ? C’est peut-être ça le défi auquel nous sommes confronté pour les mois et les années à venir. Il n’est malheureusement pas évident à relever.
Qu’en pense Philippe Grasset ?
Anamorphose
03/04/2003
Les néo-cons washingtoniens (John Bolton, William Burns (secrétaires d’Etat adjoints), Condoleezza Rice, de nombreux sénateurs et députés…), le “modéré” Colin Powell ainsi que des ministres israéliens (Silvan Shalom, ministre des Affaires étrangères, Benny Elon, ministre du Tourisme…) et de nombreuses autres personalités US et israéliennes se sont retrouvées pendant trois jours, du 30 mars au 1er avril 2003, pour la réunion Comité des affaires publiques israélo-américain (American Israel Public Affaires Committe - AIPAC).
Y figuraient aussi des représentants des Eglises américaines les plus ultra comme l’Eglise baptiste du Sud dont est issu G.W. Bush.
La grande majorité des intervants ont manifesté un soutien sans condition à la politique d’Israel.
Tom DeLay (président du groupe parlementaire républicain à la Chambre) a affirmé que pour un chrétien, la Bible, quand elle parle d’Israël, désigne l’État d’Israël. Par conséquent le soutien des chrétiens à cet État constitue un acte de foi qui ne souffre aucun compromis. L’Attorney general (Ministre de la justice)John Aschroft a dirigé la prière aux côtés du rabbin Yechiel Eckstein et du télévangéliste Jerry Falwell ! (Comme on le voit une fois de plus, la théocratisation des US se poursuit sans relâche).
De nombreux intervenants à ce comité israélo-américain ont clairement laissé entendre qu’il n’était pas question que la guerre s’arrête à Bagdad. Il est évident qu’elle doit se poursuivre vers la Syrie. Le “modéré” Colin Powell l’a d’ailleurs clairement menacée.
John Bolton (sous-secrétaire d’État) a déclaré : « Je ne pense pas qu’aucun d’entre nous soit assez naïf pour croire que l’exemple de l’Irak seul sera suffisant ».
De même Condy Rice a confirmé que la Syrie et l’Iran seraient probablement les prochaines cibles de la Coalition.
Sources :
Mother Jones
http://www.motherjones.com/news/warwatch/2003/14/we_345_04.html#one
Réseau Voltaire
http://www.reseauvoltaire.net/article9446.html
Pour une obscure raison (hacking ?) le site de l’AIPAC est temporairement hors service.
http://www.aipac.org/
maiky
02/04/2003
Voyons les choses sous un autre angle, et essayons de savoir si cette guerre n’est pas la meilleure chose qui pouvait arriver (je ne réponds pas immédiatement OUI à l’hypothèse).
Passons quelques heures sur internet à lire les milliers de forums de discussion qui ont fleuri à propos de la guerre en irak. par exemple celui de la BBC (assez représentatif car très généraliste) avec approximativement 200.000 interventions sur la guerre en irak (http://news.bbc.co.uk/1/hi/talking_point/default.stm)
Soyons surtout très attentifs aux interventions des citoyens américains. Il sont, à part quelques exceptions, très éloignés des clichés et des idées recues généralement exprimées en europe à leur propos. Beaucoup disent leur honte de ce qui se passe et leur refus de la facon dont Bush mène sa politique.
Il faut quand même rappeler que ‘Bowling for colombine’ a explosé le box-office.
S’étaler sur la notion de légitimité de la guerre est, à terme, inutile et fatiguant. Les choses ont été dites cent fois et de cent manières différentes. Maintenant on connait les arguments. Bon. Quelle peut être la tâche des intellectuels qui désirent faire autre chose que resister contre des faits accomplis? Je n’ai pas (encore) de réponse, même s’il me semble que Philippe Grasset, avec le type de recherche qu’il mène sur l’ensemble de sa démarche “DeDefensa”, explore une des voies possibles (sa discipline propre, impossible à nommer: journalisme? psychologie? psycho-histoire? philosophie politique?).
Il y a aussi d’autres chantiers à ouvrir, et c’est paradoxalement le contexte de la guerre qui permet qu’ils s’ouvrent. Ce sentiment d’urgence partagé par les populations du monde entier, sans exception, est le premier sujet populaire qui suscite des conversations à une telle échelle entre citoyens des quatre coins de la planète. Plus que n’importe quelle institution internationale qui produit des discours ampoulés ou l’on joue sur la virgule, la guerre en irak est devenu un sujet sur lequel le monde projette ses valeurs (l’exemple le plus évident, qui est celui des palestiniens qui défilent dans des manifs anti-guerre avec des affiches contre sharon, ne doit pas cacher le reste).
Anamorphose
01/04/2003
Le dernier article de George Monbiot dans le Guardian : quelle que soit l’issue de cette guerre, elle risque bien d’être désastreuse pour l’Amérique, et probablement au-delà, pour l’Occident.
Il nous reste néanmoins à espérer que, comme disait Hoderlin “du péril nait ce qui sauve”, autrement dit que de cette crise majeure puisse émerger une mise en question radicale des fondements même de notre civilisation dans tout ce qu’elle peut avoir d’inhumain, et le début d’une autre perspective…
————————————————————————————————————————————————————
No Way Out
Every likely outcome of this war is a disaster
By George Monbiot.
Published in the Guardian 1st April 2003
So far, the liberators have succeeded only in freeing the souls of the Iraqis from their bodies. Saddam Hussein’s troops have proved less inclined to surrender than they had anticipated, and the civilians less prepared to revolt. But while no one can now ignore the immediate problems this illegal war has met, we are beginning too to understand what should have been obvious all along: that, however this conflict is resolved, the outcome will be a disaster.
It seems to me that there are three possible results of the war with Iraq. The first, which is now beginning to look unlikely, is that Saddam Hussein is swiftly dispatched, his generals and ministers abandon their posts and the people who had been cowed by his militias and his secret police rise up and greet the invaders with their long-awaited blessing of flowers and rice. The troops are welcomed into Baghdad, and start preparing for what the US administration claims will be a transfer of power to a democratic government.
For a few weeks, this will look like victory. Then several things are likely to happen. The first is that, elated by its reception in Baghdad, the American government decides, as Donald Rumsfeld hinted again last week, to visit its perpetual war upon another nation: Syria, Iran, Yemen, Somalia, North Korea or anywhere else whose conquest may be calculated to enhance the stature of the president and the scope of his empire. It is almost as if Bush and his advisers are determined to meet the nemesis which their hubris invites.
Our next discovery is likely to be, as John Gray pointed out some months ago, that the choice of regimes in the Middle East is not a choice between secular dictatorship and secular democracy, but between secular dictatorship and Islamic democracy. What the people of the Middle East want and what the US government says they want appear to be rather different things, and the tension between the two objectives will be a source of instability and conflict until western governments permit those people to make their own choices unmolested. That is unlikely to happen until the oil runs out. The Iraqis may celebrate their independence by embracing a long-suppressed fundamentalism, and the United States may respond by seeking to crush it.
The coalition might also soon discover why Saddam Hussein became such an abhorrent dictator. Iraq is a colonial artefact, forced together by the British from three Ottoman provinces, whose people have wildly different religious and ethnic loyalties. It is arguable that this absurd construction can be sustained only by brute force. A US-backed administration seeking to keep this nation of warring factions intact may rapidly encounter Saddam’s problem, and, in so doing, rediscover his solution. Perhaps we should not be surprised to see that George Bush’s government was, until recently, planning merely to replace the two most senior officials in each of Saddam’s ministries, leaving the rest of his government undisturbed.
The alternative would be to permit Iraq to fall apart. While fragmentation may, in the long run, be the only viable future for its people, it is impossible, in the short term, to see how this could happen without bloodshed, as every faction seeks to carve out its domain. Whether the US tries to oversee this partition or flees from it as the British did from India, its victory in these circumstances is likely to sour very quickly.
The second possible outcome of this war is that the US kills Saddam and destroys the bulk of his army, but has to govern Iraq as a hostile occupying force. Saddam Hussein, whose psychological warfare appears to be rather more advanced than that of the Americans, may have ensured that this is now the most likely result. The coalition forces cannot win without taking Baghdad, and Saddam is seeking to ensure that they cannot take Baghdad without killing thousands of civilians. His soldiers will shelter in homes, schools and hospitals. In trying to destroy them, the American and British troops may blow away the last possibility of winning the hearts and minds of the residents. Saddam’s deployment of suicide bombers has already obliged the coalition forces to deal brutally with innocent civilians.
The comparisons with Palestine will not be lost on the Iraqis, or on anyone in the Middle East. The United States, like Israel, will discover that occupation is bloody and, ultimately, unsustainable. Its troops will be harassed by snipers and suicide bombers, and its response to them will alienate even the people who were grateful for the overthrow of Saddam. We can expect the US, in these circumstances, hurriedly to proclaim victory, install a feeble and doomed Iraqi government, and pull out before the whole place crashes down around it. What happens after that, to Iraq and the rest of the Middle East, is anyone’s guess, but I think we can anticipate that it won’t be pleasant.
The third possibility is that the coalition forces fail swiftly to kill or capture Saddam Hussein or to win a decisive victory in Iraq. While still unlikely, this is now an outcome which cannot be entirely dismissed. Saddam may be too smart to wait in his bunker for a bomb big enough to reach him, but might, like King Alfred, slip into the civilian population, occasionally throwing off his disguise and appearing among his troops, to keep the flame of liberation burning.
If this happens, then the US will have transformed him from the hated oppressor into the romantic, almost mythological hero of Arab and Muslim resistance, the Salah al-Din of his dreams. He will be seen as the man who could do to the United States what the mujahideen of Afghanistan did to the Soviet Union: drawing it so far into an unwinnable war that its economy and its popular support collapse. The longer he survives, the more the population - not just of Iraq, but of all Muslim countries - will turn towards him, and the less likely a western victory becomes. The US will almost certainly then have engineered the improbable chimaera it claims to be chasing: the marriage of Saddam’s well-armed secular brutality and Al Qaeda’s global insurrection. Even if, having held out for many weeks or months, Saddam Hussein is found and killed, his spirit may continue to inspire a revolt throughout the Muslim world, against the Americans, the British and, of course, Israel. Pakistan’s unpopular leader, Pervez Musharraf, would then find himself in serious trouble. If, as seems likely in these circumstances, he is overthrown in an Islamic revolt, then a fundamentalist regime, deeply hostile to the West, would possess real nuclear weapons, primed and ready to fire.
I hope I’ve missed something here, and will be proved spectacularly wrong, but it seems to me that the American and British governments have dragged us into a mess from which we might not emerge for many years. They have unlocked the spirit of war, and it could be unwilling to return to its casket until it has traversed the world.
Anamorphose
31/03/2003
Voici qu’à présent un autre souci accable nos pauvres amis américains : le Wahington Post du 31 mars nous apprend que le Pakistan vient d’acheter des missiles No Dong (portée : 900 miles), capables de transporter une ogive nucléaire à... la Corée du Nord !
On ne sait vraiment plus à qui se fier !...
http://www.washtimes.com/world/20030331-55366.htm
Pakistan purchases N. Korean missiles
By Nicholas Kralev
THE WASHINGTON TIMES
Pakistan has purchased No Dong missiles from North Korea fully assembled and ready to fly prompting the Bush administration to impose sanctions on the Pakistani company in charge of the nation’s nuclear weapons program.
U.S. officials, who disclosed the transfer to The Washington Times, said American-made C-130 aircraft were used to transport the missiles to Pakistan.
“This is a very serious matter,” a senior administration official said. “We are not talking about missile technology or components but full-fledged No Dong missiles that can deliver nuclear weapons and they used aircraft we gave them to bring the missiles home.”
(suite de l’article sur le site http://www.washtimes.com/world/20030331-55366.htm)
Anamorphose
31/03/2003
Ce n’est pas parce que l’on est sous les drapeaux que l’on devient irrémédiablement un idiot ou un salaud. C’est ce que démontrent des soldats anglais refusant avec courage (ils risquent la cour martiale)de ce battre dans une guerre injuste, idiote et cruelle.
Cet épisode nous en dit long, par la même occasion, sur le “moral des troupes”.
http://uk.news.yahoo.com/030331/4/dwnqx.html
Monday March 31, 04:47 PM
UK soldiers sent home from Iraq ‘for refusing to fight’
Two British soldiers have been sent home from the Gulf for refusing to fight in a war involving the deaths of civilians, according to a solicitor who advises troops.
Justin Hugheston-Roberts says the soldiers from 16 Air Assault Brigade, based in Colchester, Essex, told their commanding officers they would not take part in the military action.
Mr Hugheston-Roberts, chairman of Forces Law, said they could be thrown out of the Army or have to face a court martial. It is understood they are a private and an air technician.
Mr Hugheston-Roberts said his organisation, which links service personnel with specialist solicitors across the country, had been approached by a number of people serving in the current conflict.
He said: “We had a number of enquiries from services personnel saying we want to leave now. I am acting for a client who was returned from theatre a matter of a couple of weeks ago.
“In previous conflicts we have had all personnel from all aspects of the military contact the network and find out how they can get out of the services. Normally this is just prior to the conflict.”
He said he could not comment further on his client who has been returned from the Gulf, but said the case was “completely dissimilar” to that of the two soldiers.
A spokeswoman from the Ministry of Defence said: “We have no evidence that anybody has been sent back for refusing to fight.
“We do get soldiers sent back all the time from theatre for various reasons such as medical, welfare and disciplinary things that need to be dealt with back in the units.”
Personnel serving in the Gulf from 16 Air Assault Brigade include 3rd Battalion The Parachute Regiment, 216 Signal Squadron and 16 Close Support Medical Regiment.
Anamorphose
30/03/2003
L’ineffable Ralph peters, superbe brute nihiliste de son état se transforme en prof de morale et nous gratifie, dans le New York Post, d’une homélie sur la façon dont le système théocratico-fasciste américain va apporter la civilisation à l’Irak et aux Arabes.
A coup de MacDonalds et d’usines de Coca-Cola et de chewing-gums, probablement…
Cela fait probablement aussi partie du virtualisme US, comme dirait Philippe Grasset, cette incapacité de la culture américaine à se rendre compte de la profondeur insondable de sa propre médiocrité au point de la prendre pour un des sommets de la culture universelle…
Thank you very much indeed, Mr Peters, you can really keep your shit at home, we won’t miss it for sure!
http://www.nypost.com/postopinion/opedcolumnists/72148.htm
TRAGEDY OF THE ARABS
By RALPH PETERS
————————————————————————————————————————
March 30, 2003—TV networks in the Arab world gloat as they broadcast pictures of American prisoners executed by Saddam’s thugs. They report every Iraqi lie as if it contains unassailable truth, while mocking each report of allied success. They promise their viewers Iraq is winning the war.
They betray their own people by doing so, setting up Arabs for yet another psychological catastrophe.
Our natural response to the Arab world’s phenomenal lies is anger: We resent their indecency in glorifying murder and war crimes. We cannot understand how anyone can believe these gruesome fairy tales for adults.
My advice is to ignore the Arabs. Hand-wringing about Arab TV disinformation or about the rage of the Arab street is a waste of our time. We cannot convince them and we cannot force them to change.
The best we can do - even for the Arabs - is to get on with America’s agenda of liberation.
The most important thing for Americans to grasp about the impotent fury of the Arab world is that it isn’t really about us. It’s about their own internal demons.
The absurdities broadcast and printed throughout the Arab world are symptoms of a once-great culture’s moral desolation, of the comprehensiveness of Arab failure. The Arabian Nights have long since turned into the Arabian nightmare.
The inability of the Arab world to compete with the West in any field of endeavor (even their efforts at terrorism ultimately fail) has been so devastating to the Arab psychology that they are desperate for someone to blame for what they and their grotesque leaders have done to their own culture.
Without the United States - and, of course, Israel - as excuses for Arab political squalor, Arabs might have to engage in self-examination, to ask themselves, “How have we failed so badly?”
They prefer to blame others, to sleepwalk through history, and to cheer when tyrants and terrorists “avenge” them.
On one level, Arabs know that Saddam Hussein is a monster. They know he has killed more Arabs than Israel ever could do. Saddam has been the worst thing to happen to Mesopotamia since the Mongols razed Baghdad. But Arabs are so jealous and discouraged that they need to inflate even Saddam into a hero. They have no one else.
Try to understand how broken the Arab world must be, how pitiful, if the celebrated Arab “triumph” of this war is the execution of prisoners in cold blood and the display of a few POWs on TV.
We would be foolish to descend to their level and gloat. The world would be better off were Arab civilization a success. We all should pray that the Arab world might, one day, be better governed and more equitable, that Arab peoples might join us in the march of human progress, instead of fleeing into reveries of bygone glories.
But the obstacles Arabs have erected for themselves are enormous. For all of the oil revenue that has flowed into the wealthier Arab countries, consider the overall state of the Arab world:
* It does not produce a single manufactured product of sufficient quality to sell on world markets.
* Arab productivity is the lowest in the world.
* It contains not a single world-class university.
* The once-great tradition of Arab science has degenerated into a few research programs in the fields of chemical and biological warfare.
* No Arab state is a true democracy.
* No Arab state genuinely respects human rights.
* No Arab state hosts a responsible media.
* No Arab society fully respects the rights of women or minorities.
* No Arab government has ever accepted public responsibility for its own shortcomings.
This is a self-help world. We can’t force Arab states to better themselves. If Arabs prefer to dream of imaginary triumphs while engaging in fits of very real savagery, they’re their own ultimate victims.
Is there any hope? Yes: Iraq.
While building the Iraq of tomorrow must be done by the Iraqis themselves, we would be foolish not to give them every reasonable assistance.
With their oil reserves, a comparatively educated population and their traditionally sophisticated (compared to other Arabs) outlook, the Iraqis are the best hope the region has of building a healthy modern state.
It isn’t going to be easy, and it is going to take years, not months. But the Iraqis have the chance to begin the long-overdue transformation of Arab civilization.
For all the shouting and hand-waving in the Arab world, the truth is that Arabs have a deep inferiority complex. They’re afraid they really might not be able to build a successful modern state - to say nothing of a post-modern, information-based society.
If Iraq could do even a fair job of developing a prosperous Arab democracy that respected human rights, it could be an inspiration to the rest of the states in the region - and beyond.
The Arab world desperately needs a success story. Let us hope, for the sake of hundreds of millions of our fellow human beings in the Middle East, that Iraq provides that example.
In the short term, though, the Arab world is in for a shock. By lying about Saddam’s atrocities and promising an Arab victory, those Arab media outlets are doing all Arabs a cruel disservice.
Imagine the impact on the Arab world when Saddam lies dead and the oppression-stunned people of Iraq begin to tell their stories of suffering under his regime. What will Arabs do when their own fellow Arabs tell them Saddam’s glory was all a big lie?
My prediction: They will turn on the Iraqis and accuse them of being tools of the United States.
But be patient. The cliché is absolutely true: Nothing succeeds like success.
Baghdad was once the center of Arab culture, of science and the arts, and a beacon of human progress. It should be our sincere hope that Baghdad one day might play that role again.
—————-
Ralph Peters is a retired military officer and the author of “Fighting For The Future: Will America Triumph?”
On avait pourtant pu croire qu’il y avait des éclairs de lucidité, chez Ralph Peters : dans d’autres textes (figurant sur ce site) il avait semblé vaguement conscient que ce que les US avaient à offrir était d’une totale nullité. Ca lui avait sans doute échappé...
Manfred Ferrari, Rome
29/03/2003
Si vous cherchez l’information sur le “fameux” Comité pour la Liberation de l’Iraq, j’ai pu sauvegarder tout le site sur mon ordinateur.
Meilleures voeux
Manfred Ferrari, Journaliste
http://www.cipress.net
Anamorphose
28/03/2003
DÉPÊCHE 1
“Rumsfeld accuse la Syrie de livrer des armes à l’Irak 19:41
Le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld a accusé vendredi la Syrie de livrer du matériel militaire à l’Irak et l’a mise en garde contre cet acte “hostile”. “Ces livraisons posent une menace directe pour la vie des soldats de la coalition”, a-t-il affirmé. (AFP) “
DÉPÊCHE 2
“Rumsfeld est fâché contre l’Iran 19:51
Le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld a accusé vendredi l’Iran de ne «pas aider» les forces américaines et britanniques engagées en Irak. (AFP) ”
——————————————————————————
A 19H41 et à 19H51, deux dépêches successives d’AFP, ce vendredi soir : Rumsfeld dénonce la Syrie et l’Iran de complaisances envers l’Irak.
On savait que les “néo-cons” fascistes de Washington avaient la ferme intention de poursuivre leurs velléités de carnage irakien par d’autres carnages dans toute la région. Manifestement leur campagne médiatique a déjà commencé.
Le plus terrifant dans toute cette affaire c’est qu’il est bien possible qu’effectivement de l’aide syrienne ou inanienne ait été fournie à l’Irak : comment pourrait-il en être autrement alors que l’intervention anglo-américaine ne peut qu’ulcérer la sensibilité de tous les habitants du coin ? Par leur comportement odieux les anglo-américains suscitent cela même qu’ils dénoncent. C’est ce que l’on appelle une “self-fulfilling prophecy”, une prédiction auto-réalisatrice.
Agacez votre chien sous prétexte qu’il a la rage, et quand finalement il vous mord, dites que cela prouve bien que, comme vous n’aviez cessé de le clamer, il avait effectivement la rage !...
Pendant ce temps, les grands prêtres de la théocratie US demandent un jour de jeûne et de prière aux Américains (et le pire c’est que ces braves citoyens patriotes et chrétiens sont encore bien foutus de jeûner et de prier !)
Il serait vraiment grand temps que les pays de la Vieille Europe trouvent de nouvelles formes de lutte, originales, inédites, efficaces, contre le cancer américaniste.
pierre bonhomme, Paris
28/03/2003
Americans always say they are the best in the world, but they have no manners, do not eat well and are so middle class and short minded. Please do not invade our country ! Thanks in advance, i’d feel better if invaded by the russians !
Anamorphose
26/03/2003
Le délicieux Ralph Peters, nihiliste rutilant dont P. Grasset nous a déjà présenté plus d’une fois la prose délicatement psychotique sur ce site, nous gratifie d’un article dans le dernier numéro du Washington Post (25 mars). Le titre : Shock, Awe and Overconfidence .
Son propos : démontrer que la stratégie “Choc et Effroi” fait encore trop dans la dentelle. Ce qui le mène à cette conclusion imparable et frappée au coin du bon sens :
“Some things do not change. The best way to shock and awe an enemy is still to kill him. ”
Comme on le voit, on n’arrête décidément pas de progresser, outre-Atlantique…
S’agissant de la petite Belgique, nous extrayons de ce texte un seul paragraphe qui montre à quel point de délire les cogitations des faucons américains peuvent mener.
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/articles/A21783-2003Mar24.html
“The first waves of airstrikes on Baghdad were indeed dramatic and precise. The problem is that one’s enemies don’t necessarily respond to theories. Shock and awe, like blitzkrieg before it, would work superbly against Belgium. But its advocates failed to consider the nature of Saddam Hussein’s regime.”
Peut-être que si décidément en Irak ça ne marche pas, les fascio-théocrates américains pourront se consoler en annéantissant notre petite terre d’héroïsme ; le fait est, en tous cas, que Ralph Peters semble au moins y penser. Enfin, si jamais ça ne marchait pas avec nous, il reste encore Monaco, Andorre et le Liechtenchtein comme terrains d’exercices. Ou bien pourquoi pas, le Vatican ? (“Le vatican ? Combien de divisions ?”)
Thank you anyway for all, Buddy ; don’t worry, we will remember for sure…
Anamorphose
26/03/2003
PIERRE VANRIE propose, dans la Libre Belgique, un article sur “l’anti-américanisme primaire”, pièce à verser au dossier déjà consituté par P. Grasset sur ce sujet (sur ce site).
Les conséquences tragiques d’un antiaméricanisme primaire
Mis en ligne le 25/03/2003
- - - - - - - - - - -
L’antiaméricanisme stupide risque de saper les bases d’un interventionnisme humaniste et de devenir l’allié objectif des faucons US qui refusent le concept de justice internationale
PIERRE VANRIE
Journaliste au «Courrier International«
et à «La Revue Nouvelle» (1)
“Les conditions qui ont mené au déclenchement par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne d’une guerre contre l’Irak nourrissent un antiaméricanisme que le discours messianique de Georges W. Bush et l’arrogance de Donald Rumsfeld ont contribué à renforcer. L’horreur d’une guerre qui va faire l’objet de toutes les manipulations médiatiques, va, à n’en pas douter, renforcer un ressentiment à l’égard de l’Amérique qui, s’il repose sur des critères juridiques et géopolitiques objectifs, risque néanmoins de s’emballer dans une surenchère passionnelle où la raison n’aura plus droit de cité. Or, c’est précisément là que repose le danger dans la mesure où la folie guerrière et expansionniste américaine risque bien de permettre à une partie de la mouvance pacifiste, tant ses relais dans la «société civile» que dans le monde politique, de faire l’économie d’une analyse, voire d’une critique de sa stratégie. A l’instar de l’opinion exprimée par Tariq Ramadan sur le site musulman Oumma(2), il faut admettre que la mouvance pacifiste, dans la plupart de ses nuances, a manqué de capacité de proposition en s’obstinant à une opposition frontale à la guerre qui ne résistera pas à une probable victoire des armées américano-britanniques. Au niveau belge, le refus de la part des organisateurs des manifestations anti-guerre d’accepter parmi leurs mots d’ordre l’affirmation d’une claire opposition à la tyrannie de Saddam Hussein, opinion qui n’empêche pourtant pas de penser que cette guerre n’est pas légitime, est déjà le signe d’une dérive anti-américaine primaire qui ne se soucie des souffrances du peuple irakien que lorsque celui-ci est victime de l’impérialisme américain.”
Interrompons quelques instants ce texte pour faire part de quelques réflexions. Saddam Hussein est un détestable tyran, à peu près tous les militants anti-guerre européens sont d’accord là-dessus. C’est loin d’être le seul, et lui comme nombre d’entres ses collègues de par le monde ont été ou sont encore soutenus par les Etats-Unis. Il se trouve qu’aujourd’hui diverses raisons poussent l’administration US à le diaboliser. Pourquoi diable les manifestants anti-guerre devraient-ils particulièrement dénoncer cette dictature aujourd’hui ? Pourquoi devraient-ils tout d’un coup dénoncer la tyrannie de Saddam plus que des dizaines d’autres de par le monde, allègrement soutenues par Washington ?
L’auteur de cet article ne semble pas se rendre compte qu’accepter d’entrer dans ce jeu là, c’est déjà accepter comme une réalité indiscutable l’objet des indignations sélectives, circonstancielles et hautement intéressées de Washington.
Un sain anti-américanisme, et peu importe qu’on le qualifie de “primaire”(ou plutôt qu’on essaye de le disqualifier en le traitant ainsi) doit commencer par le refus de faire nôtre l’agenda politique des fascistes Américains. La question qui doit nous occuper n’est absolument pas de savoir si Saddam est ou n’est pas un tyran ni s’il est plus ou moins méchant que d’autres tyrans, par exemple, Pinochet quand Washington l’a mis au pouvoir en lieu et place d’Allende.
S’indigner de la tyrannie de Saddam, c’est déjà ouvrir la porte à l’idée qu’il est légitime de “démocratiser” manu militari (c’est-à-dire en fait de transformer en protectorats semi-coloniaux avec façade pseudo-démocratique)les pays de la planète qui dérangent une grande puissance quelle qu’elle soit.
Laissons l’auteur poursuivre :
“Cette logique de guerre froide a sans doute également indirectement cautionné le discours démocratique d’une administration Bush qui tout en bombardant l’Irak n’a même plus d’adversaire rhétorique sur le terrain des droits de l’homme. En d’autres termes, le mouvement pacifiste et les opposants à une guerre douteuse - en ce compris les politiques qui n’ont pas, au-delà de déclarations-alibis, proposé grand chose en terme d’alternatives - ont laissé filer le monopole de la défense de l’idéal démocratique dans le camps des faucons de l’administration Bush. Tragique illustration de cette situation, la plainte déposée récemment par des Irakiens, et soutenue par le sénateur socialiste Patrick Moriau - membre du groupe Babylone, qui mène des activités de lobbying pro-irakien - ainsi que par l’association «Rencontres pour la paix» - qui s’est illustrée par des contacts répétés avec Tarek Aziz - contre des officiels américains considérés comme responsables du bombardement d’un abri qui en février 1991 avait fait plus de quatre cents victimes civiles irakiennes et qui avait été alors l’objet de manipulations médiatiques de la part d’Américains se reposant sur leur fameux concept de «dommage collatéral», mais aussi de la part d’un pouvoir irakien expert pour prendre sa propre population en otage. Le timing et le caractère politiquement douteux du dépôt de cette plainte au moment même où la loi de compétence universelle est en discussion à la chambre, pourrait bien signer la fin d’un beau principe de justice internationale permettant d’envisager à tout le moins une restriction de l’impunité de tyrans de tout poil. Ainsi donc, un antiaméricanisme primaire et stupide pourrait avoir pour conséquence de saper les bases d’un interventionnisme humaniste régulé et devenir ainsi paradoxalement l’allié objectif des autorités américaines qui n’apprécient guère le concept de justice internationale et qui ont elles-même exercé des pressions il y a quelques semaines sur certains membres de la Commission de la Justice du Sénat au moment où cette assemblée débattait précisément du sort de la loi de compétence universelle. Sans oublier le ministre de la Justice Marc Verwilghen qui, lors d’une visite à Washington, s’est fait tancer sur ce sujet par son homologue américain, John Ashkroft. En outre, dans l’hypothèse probable d’une victoire militaire américaine relativement rapide en Irak, les Etats-Unis pourraient, en «champions des valeurs démocratiques» qu’ils prétendent désormais incarner, être tentés de traduire en justice, à grand renfort médiatique, les dignitaires du régime baasiste irakien réalisant par là le hold-up parfait. Les Etats-Unis qui refusent d’adhérer au principe de la création d’une Cour pénale internationale permettraient en effet que soient jugés les responsables de la tyrannie baasiste irakienne, discréditant complètement au passage le principe de justice pénale internationale auprès d’une opinion mondiale de moins en moins dupe vis-à-vis de l’hypocrisie du discours américain sur la démocratie vertueuse. L’opposition à l’Amérique si elle veut être crédible et réellement efficace ne devrait donc pas à l’avenir se cacher derrière des slogans faciles et ignorer les sentiments d’une population irakienne écoeurée par plus de trente années de dictature baasiste. En faisant mine de croire sur le plateau de «Controverses» (RTL) que le régime de Saddam Hussein pourrait se réformer de l’intérieur et en discréditant l’opposition irakienne sous le prétexte que s’y trouvent des «mollahs», Louis Michel incarnait récemment les limites d’une opposition à l’Amérique, certes nécessaire, mais en tant que telle insuffisante.
(1) Webhttp://www.larevuenouvelle.org
(2)Dire «Non à la guerre!» ne suffit pas», Webhttp://www.oumma.com
© La Libre Belgique 2003”
————————————————————————
L’auteur invoque “un interventionnisme humaniste régulé” dont les Droits de l’Homme constitueraient les bases. Belle et noble idée ! On peut néanmoins se demander selon quels critères une intervention dans un pays souverain deviendrait justifiée sur une telle base ? Aucun pays ne respecte totalement les Droits de l’Homme : à partir de quand intervenir ? Qui pourrait en décider ? Il me semble que si nous voulons désormais éviter de laisser la porte ouverte à des interventions du genre de celles que les US mènent en ce moment en Irak et peut-être, bientôt en Iran, en Syrie, au liban, en Lybie et ailleurs, il serait temps que nous fassions totalement notre deuil de l’idée d’exporter manu militari la démocratie ou les Droits de l’Homme de par le monde.
Contentons-nous de veiller au développement de la démocratie chez nous, en Europe plutôt que de vouloir l’exporter.
Et contentons-nous donc d’un robuste anti-américanisme bien primaire, en entendant sous ce terme, la lutte contre un système culturel, économique et social, qui nous a largement contaminé et qui dévaste sans vergogne les hommes et la nature sur toute l’étendue de la planète.
Famas
26/03/2003
On présente l’apache comme un hélicoptère blindé, mais c’est quelque peu faux. Un Apache fait 8 tonnes soit le poids d’une Automitrailleuse type ERC90. Ce genre d’engin ne resiste qu’à la mitraille du champ de bataille (balle de 7.62, éclats de grenade). Un hélico avec en particulier des moteurs hyperpuissants, un carburant important, ne peux offrir une telle protection complète, seule la cabine d’équipage et certains équipements de vol sont blindés. En effet une rafale d’AK47 bien placée peut abimer un apache. Des Jaguars français en avaient fait la dure expérience durant la guerre du Golfe I. Quant au RPG, en combat urbain cela peut être une arme très éfficace face à des hélicos trop rapprochés. C’est ainsi que les USA ont perdu 2 UH60 en Somalie (voir le film Blackhawk down)
Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier