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Symbolisme: de la Tradition aux mathématiques contemporaines.2

Article lié : Du Règne de la Quantité

jc

  18/10/2019

Dans le .1 j'ai sexué ma pensée conformément aux PFMT en masculinisant le modèle "Mercédès" et en féminisant le modèle "Maison mère".

Thom:

- "L'intelligence, c'est la faculté de se mettre dans la peau des choses."

- "Le dédain pour la théorie qui se manifeste dans les milieux d'expérimentateurs a sa source dans l'attitude analytique-réductionniste ; or
pour découvrir la bonne stratégie, il faut s'identifier à l'un des facteurs permanents du système. Il faut en quelque sorte entrer « dans sa peau ». Il s'agit là presque d'une identification amoureuse. Or comment pourrait-on aimer ce qu'on a, préalablement, cassé de manière irréversible ?
Toute la science moderne est ainsi fondée sur le postulat de l'imbécillité des choses."

Et Thom, sans le dire explicitement - à ma connaissance- nous suggère de sexuer nos concepts:

"Il faut (...) concevoir que tout concept est comme un être vivant qui défend son organisme (l'espace qu'il occupe) contre les agressions de l'environnement, c'est-à-dire, en fait, l'expansionnisme des concepts voisins qui le limitent dans l'espace substrat : il faut regarder tout concept comme un être amiboïde, qui réagit aux stimuli extérieurs en émettant des pseudopodes et en phagocytant ses ennemis."

Ainsi tout concept adopte selon le type d'agression auquel il est soumis soit une attitude masculine (émission de pseudopodes, séparation) soit une attitude féminine (phagocytage, réunion), attitudes universelles que l'on trouve jusque dans les combats de la Rome antique (gladiateurs contre rétiaires).

Dans le cadre de ces commentaires "De la Tradition aux mathématiques contemporaines", je voudrais ici tenter de me mettre dans la peau d'un boson ou d'un fermion. Car la théorie des systèmes "vectoriels" de racines fait apparaître des vecteurs dont toutes les coordonnées sont entières (qui renvoient aux bosons) et des vecteurs dont certaines coordonnées sont demi-entières (qui renvoient aux fermions). Comment les sexuer?

Une réponse m'a été donnée en reparcourant l'article "La mathématique essentielle" (AL):

Thom: "Terminons ces considérations sur l'ontogenèse des mathématiques par une remarque de physique. nous avons invoqué deux phénomènes pour justifier la construction de l'espace réel: la résonance qui synchronise des oscillateurs couplés d'une part, de nature temporelle; et la collision entre individus, qui, elle, permet la définition des chemins de létalité, et par suite la construction des espaces. Fort spéculativement, on associera ces deux processus aux deux grands types de particules connus en physique: bosons et fermions. Les bosons, de nature essentiellement radiative, ont tendance à s'associer en champs où ils deviennent indistinguables et non localisables, effet dû à la résonance. Les fermions, de nature essentiellement spatiale, matérielle, devraient leur caractère répulsif individualiste au phénomène de collision qui les sépare…"

Le boson de Higgs comme archétype féminin? En tout cas ce qui précède conforte mon idée que les femmes sont naturellement plutôt pacifiques, communistes, conservatrices et unitaires, alors que les hommes sont, eux, naturellement plutôt querelleurs, individualistes, évolutionnistes et diversitaires.

(Unité-Harmonie-Diversité, les femmes au Sénat, les hommes à l'AN; c'est la position politique que j'avais jusqu'à ce jour: pouvoir spatial aux femmes et pouvoir temporel aux hommes. Le fait de féminiser les bosons, de nature essentiellement temporelle si l'on suit Thom, me trouble un peu (et va m'inciter à relire les chapitres XXI et XXIII de "Le règne…").)

Le bonheur est au bout du sacrifice

Article lié : “Éléments de langage” pour notre “zomblangue”

Alex Kara

  18/10/2019

(Titre tiré du magnifique "Les Chinois à Paris" de 1973 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Chinois_%C3%A0_Paris )

Lorsque le régime de la RDA suffoquait dans les années 80, la propagande et sa novlangue ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Langue_allemande_en_R%C3%A9publique_d%C3%A9mocratique_allemande ) devenaient délirantes et accentuaient le désordre.

Tout régime et toute société a ses propres concepts et tort les concepts pré-existants à sa guise. Mais ça ne marche que sur quelques éléments-clés très judicieusement choisis, et souvent anodins.

Lorsqu'on substitue la qualité avec la quantité, cela dégénère mécaniquement et de plus en plus vite. En France la novlangue pseudo-managériale et pseudo-correcte (voire pseudo-intello) est devenue un marqueur social. Ce qui passait il y a encore quelques années pour des lubies maladroites sont maintenant, dans nos années de précarité et de grenades de désencerclement, les mots de l'Autre Côté (un peu comme les extraterrestres de Invasion Los Angeles…).

Symbolisme: de la Tradition aux mathématiques contemporaines.1

Article lié : Du Règne de la Quantité

jc

  18/10/2019

Au point où j'en suis de mes lectures de "Le règne…", je vois d'abord en Guénon un opposant farouche au matérialisme moderne pour lequel l'existence implique l'essence¹. Tout en prenant garde, en véritable² métaphysicien, à ne pas prendre l'attitude opposée où c'est l'essence  qui implique l'existence, attitude aussi indéfendable que celle des matérialistes, il adopte la position où l'essence prime sur l'existence, où la qualité prime ontologiquement sur la quantité, où la matière et la puissance sont considérées comme inférieures à la forme et à l'acte.

Il m'apparaît clair que Guénon adopte là une attitude masculine , logocratique, tout au long de "Le règne…" et des autres de ses ouvrages que j'ai parcourus, laissant à la féminité -au féminisme?- un rôle plus que subalterne. (Du catéchisme de mon enfance et du premier évangile selon saint Jean, rappelé à la fin de chaque célébration du culte catholique, il ressort que le Verbe est Dieu et qu'il s'est fait chair, et donc que, sans discussion, le Verbe et la Lumière sont masculins, alors que la chair et les ténèbres sont féminines. Ceci a sans doute un rapport avec cela.) Je voudrais ici réexaminer cette attitude (qui n'est pour moi qu'un formatage initial) dans un cadre mathématique, cadre qu'adopte Guénon à de nombreuses reprises " dans "Le règne…" et ailleurs.

Dans le chapitre "La sphère et le cube" de "Le règne…" et dans "Le symbolisme de la croix", il est naturel de voir le centre de la croix comme le point d'où par la lumière qui éclaire le monde dans quatre directions en 2D (et les six directions en 3D). Puisque le cercle et le carré sont dans le même rapport que la sphère et le cube, il n'y a pas de différence fondamentale à se placer en 2D plutôt qu'en 3D.

En 2D le carré renvoie immédiatement au symbolisme de la croix. Mais en 2D le triangle est une figure plus fondamentale que le carré³. Aussi dans ce qui suit j'opposerai le cercle et le triangle équilatéral.

Mathématiquement on peut se représenter un triangle équilatéral de deux façons: une façon angulaire (tri-angle équi-angle) figurée par trois vecteurs de même longueur issus d'un même centre, à 120° les uns des autres (équi-angles), en étoile "Mercédès" à trois branches, soit la façon classique, celle d'un trilatère (improprement appelé triangle) équilatère.

Où placer le cercle? En cohérence, je crois, avec ce qu'écrit Guénon, je place le cercle au centre, cercle bord d'un disque de rayon infinitésimal, "boule" d'énergie pure, indifférenciée.

Dans la représentation "Mercédès" cette énergie "explose dans les trois directions équiangles. Le constructeur allemand a voulu ce symbolisme, ai-je lu, pour signifier qu'il avait l'ambition initiale masculine de dominer les transports terrestre, maritime et aérien. Symbolisme qui réunit les quatre éléments, le feu -l'énergie pure- au centre, et l'air, l'eau et la terre aux trois extrémités. On remarque que ce symbolisme s'adapte parfaitement au matérialisme moderne: avec l'équivalence moderne(?) matière-énergie, la matière initialement indifférenciée se différenciant en ses trois phases solide, liquide et gazeuse.

Dans la représentation trilatérale classique, toujours avec la "boule" d'énergie indifférenciée placée au centre, le trilatère représente la maison-mère du constructeur (à Stuttgart?). Dans sa phase d'expansion cette maison-mère se développe par l'intermédiaire de succursales, symbolisées par des triangles équilatéraux copies de la la maison-mère, la première génération étant obtenue par les trois triangles obtenus par réflexion de la maison-mère autour des trois côtés⁴. Le triangle équilatéral "mère", étant kaléïdoscopique, peut en principe envahir tout le plan. Mais, bien entendu, l'expansion n'est pas indéfinie, car, à une phase initiale d'expansion, de croissance, de structuration, de génération succède inéluctablement une phase de repli, de décroissance, de déstructuration, de corruption (d'entropisation dirait sans doute PhG).

Je tire de ces petits modèles les conséquences générales suivantes:

1. Au cours d'un Manvantara il y a d'abord une phase lente de structuration (7/10 classiquement, 6/9 pour moi), de solidification (passage du cercle au carré) suivie d'une phase rapide de déstructuration (3/10 classiquement, 3/9 pour moi), et je place le basculement à la charnière âge d'argent/âge de bronze;

2. L'énergie est féminine dans un cas (maison-mère), contrairement à mon formatage "religieux", et masculine dans l'autre (énergie du fondateur de la firme), conformément à mon formatage "religieux".

Restent à différencier le modèle algébrique (l'étoile équi-angle "Mercédès") et le modèle géométrique (le trilatère équilatère "Maison-mère"). Intuitivement je suis naturellement plus convaincu par la supériorité du modèle "Maison-mère" -et je pense ne pas être le seul dans ce cas-. Qu'en est-il en tant que métaphysicien?

Parmi les PFMT (Principes Fondamentaux de la Métaphysique Thomienne) figurent les principes ABP (l'Acte est Bord de la Puissance) et FBM (la Forme est Bord de la Matière). Il est clair que mon choix de métaphysicien conforte mon intuition. Et je suis soulagé de voir que ce choix est cohérent avec mon rangement métaphysique général: l'acte et la forme sont masculins et la puissance et la matière sont féminines.

On voit sur ces deux modèles les deux approches actuelles de la société:

- d'une part la société traditionnelle, "fermée", de la femme enfermée au foyer requalifiée en femme-foyer-énergie (ce qui change, selon moi -et j'espère pas que- beaucoup de choses sur le regard à porter des hommes sur les femmes et des femmes sur elles-mêmes), symbolisée par le trilatère équilatère;

- d'autre part la société moderne actuelle, "ouverte", de l'homme-foyer-énergie, symbolisé par le triangle équiangle "Mercédès".

Saint Jean (premier évangile): "Et lux in tenebris lucet, et tenabrae eam non comprehenderunt" ...



¹: "On ne naît pas femme, on le devient"

²: Pour moi un philosophe matérialiste (au sens moderne) ne peut être qu'être un faux métaphysicien.

³: Tout quadrilatère convexe se décompose en deux triangles (montrant immédiatement que la somme des angles d'un quadrilatère convexe vaut deux angles plats).

⁴: Cf. le commentaire précédent (.0). On y voit la différence entre le système "vectoriel" A2 et le système "affine" A2^ (je ne sais pas faire le "tilde" au clavier)

 

Interprétation des âges de la civilisation selon Glubb

Article lié : Sir John Glubb et la décadence impériale

Alex Kara

  18/10/2019

Pour ma part je suis plus "Joseph Tainter" et ses explications microéconomiques mais la liste établie par Glubb est très intéressante. J'y réagis avec des éléments auxquels je pensais dernièrement :
- L'âge des pionniers (explosion)
Les pionniers sont avant tout des iconoclastes et des intellectuels ! Ils ont réussi à trouver une solution aux blocages de leur société archaïque.

- L'ère des conquêtes
L'ère des conquêtes est l'âge des conquêtes purement militaires ; généralement il s'agit dans un premier temps à l'extension de la société complexe à ses voisins qui sont restés archaïques, ainsi que dans un second temps la destruction du rival (Rome occupe la Grèce)

- L'ère du commerce
Or ce rival était au centre d'un réseau commercial, et il a accumulé en son sein les richesses intellectuelles éparses dans l'espace de cet empire commercial mais aussi dans le passé de chaque civilisation.
La conquête du vieux par le jeune fait sauter des blocages sociétaux et permet un printemps intellectuel et scientifique. Détail non négligeable, il introduit du sang frais, figurativement mais aussi littéralement, dans la classe dirigeante. Rome a des généraux puis des empereurs venant des provinces, tout ce beau monde se mélange, et on évite la consanguinité indissociable des sociétés bloquées.

- L'âge de la richesse
Il provient à la fois du pillage du rival et du printemps intellectuel. Dans la série de tableaux “The Course of Empire” ( https://en.wikipedia.org/wiki/The_Course_of_Empire_(paintings) ) c'est “The Consummation”.
Ma théorie tout personnelle est que cet âge est celui des héritiers. Leurs ancêtres n'accumulaient les richesses que comme résultat de leurs conquêtes (intellectuelles, militaires, scientifiques), c'étaient des conquérants.
Les héritiers ne s'intéressent pas aux conquêtes :
d'un côté parce qu'il ne reste plus rien à conquérir. C'est le début du rendement marginal décroissant, au coeur de la thèse de Tainter : il faut de plus en plus d'efforts pour obtenir un surplus de plus en plus insignifiant.

De l'autre côté parce que ce sont des gens nés dans la pourpre, les privilèges, le fric. Or le fric ce n'est pas l'argent, les familles riches ne sont pas l'élite de la civilisation, et du coup on retourne alors croupir dans le marigot des mariages arrangés, des hiérarchies tribales et simiesques, de l'Ecole Alsacienne telle que décrite dans “le crépuscule de Macron”, et finalement l'anti-intellectualisme et la consanguinité (intellectuelle puis génétique).

- L'âge de l'intellect, particulièrement dangereux…
Or la civilisation, toute civilisation, est techno-scientifique ou le devient par nécessité. Voilà que nous avons besoin de gens brilliants, mais l'accès au savoir a été verrouillé par le marigot. Il faudra donc se contenter de faire semblant.
Pour cela, il est impératif de détruire non seulement l'image des bâtisseurs, inégalables car statistiquement rares, mais aussi des artisans communs. Si un artisan est bon dans son métier, il révèle les imposteurs. C'est là que les chansons deviennent vulgaires quand elles furent grivoises, qu'il faut se lever dans la synagogue et montrer à tous combien on est pieux (et incidemment qu'on n'a même pas lu le bouquin…), comme la lesbienne cathozombie de Figaro Madame.


C'est moins l'âge de l'intellect que l'âge de l'anti-intellectualisme, et du règne de l'image. L'image est aisée à produire, la substance demande un investissement que la civilisation, devenue Système, ne sais pas récompenser et encore moins susciter.
C'est le moment où les vrais intellos s'intéressent à l'effondrement, et à faire survivre leurs idées à défaut de survivre physiquement – car plus les choses se dégradent, plus ils réalisent qu'ils n'ont virtuellement aucune chance de survivre l'effondrement. C'est toujours terrible lorsqu'un intellectuel voit ses enfants être moins que lui (mais ausi sans ses tourments), mais encore davantage lorsqu'il les voit devenir un drone intechangeable d'un Système condamné.


C'est là que les choses deviennent mystiques, car les idées des intellectuels d'une civilisation mourante se propagent telles des graines de pissenlit (on va passer sur l'image des grains de moutarde…) sans savoir où elles vont atterrir, et peut-être germer, des siècles plus tard et des continents plus loin, pour donner naissance à une nouvelle civilisation.

Symbolisme: de la Tradition aux mathématiques contemporaines

Article lié : Du Règne de la Quantité

jc

  16/10/2019

Un fil pour relier la métaphysique traditionnelle aux mathématiques modernes. Ce fil passe par le symbolisme, omniprésent à la fois dans la Tradition et dans les mathématiques.

Thom: "Il faut être philosophe en sciences et scientifique en philosophie.", que je paraphrase en
          "Il faut être métaphysicien en mathématiques et mathématicien en métaphysique."

Un lien concret se fait par la théorie mathématique des systèmes de racines. Il suffit pour cela, même sans rien y comprendre, de consulter le tableau des systèmes de racines de rang deux de l'article Wikipédia¹ où l'on voit qu'il y a quatre tels systèmes, l'un d'entre eux étant une croix symbolique 2D à propos de laquelle Guénon a écrit tout un livre (en fait plutôt à propos de la croix 3D à six branche).

Dans ce tableau figure le système A2 composé de six vecteurs formant deux sous-systèmes de trois vecteurs -deux étoiles "Mercédès" à trois branches- dont les extrémités sont les sommets de deux triangles équilatéraux inversés qui renvoient immédiatement à l'étoile de David. Or ce système A2 est également lié à la catastrophe fronce (le système A1 étant associé à la catastrophe pli).

Il y a selon moi tout un réseau de liens à tisser entre les deux communautés à partir de la remarque ci-dessus. Côté matheux il faudrait arriver à décider quelques uns d'entre eux de descendre de leur empyrée²...

Thom: "La pensée purement mathématique, quand elle est formalisée, est aveugle, mais capable de marcher, et même fort loin. La pensée intuitive, au contact du réel, est le paralytique de la parabole, qui voit, mais ne peut pas progresser sûrement." (AL, p.503)

Pour avoir une idée du "et même fort loin" de la citation ci-dessus on pourra jeter un coup d'oeil sur le court article de "vulgarisation"³ assez ludique concernant les simplexes (triangles en 2D, tétraèdres en 3D, etc.) kaléidoscopiques et leur lien avec les systèmes de racines. Beaucoup de matheux (dont l'auteur de l'article -et moi-) et de physiciens sont fascinés par cette étoile de David (ou cette croix) des temps modernes qu'est le système de racines E8³ dont il est question dans cet article de "vulgarisation".


¹: https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_de_racines

²: Dans son "Éloge des mathématiques" Alain Badiou se plaint à plusieurs reprises de l'élitisme des "vrais", des "grands" mathématiciens.

³: http://www.madore.org/~david/weblog/d.2018-08-30.2548.html

⁴: https://fr.wikipedia.org/wiki/E8_(math%C3%A9matiques)

Bien sûr qu'il est fin

Article lié : Variations autour du “boucher de Damas”

mumen

  16/10/2019

Bien sûr qu'il est fin, le blondinet, comment aurait-il survécu sinon ? Et bien-sûr il n'est pas le seul à l'être, Poutine a tellement le pur génie qu'il en a le miracle facile. D'autres encore on eux aussi un bien gros QI en plus d'une très, très bonne compréhension de ce qui se passe avec ce terrifiant machin, aussi profond que tentaculaire, aussi pervers que narcissique, pensons tout particulièrement au si discret et si parfait Xi.

Vous croyez que tous les coups de téléphones et que les petits rendez-vous discrets entre amis-secrets ont forcément fuité sur TF1 ?

Après nous avoir bien fait flipper dans les chaumières, ne parlons même pas des chaumières Kurdes qui ont dû drôlement trembler, à propos de nettoyage ethnique, d'invasion, etc., nous allons finalement encore découvrir d'anciens ennemis s'accorder comme par miracle alors que des tas de gros cons plus dangereux que des scorpions se retrouvent de plus en plus le cul par terre, entourés de toute part, isolés, en plein désarroi à faire des conneries en série, c'est à dire ce que l'on attend d'eux pour pouvoir les écraser enfin.

Non Trump ne fait pas les chose par erreur ni par hasard, le penser c’est s'empêcher de penser vraiment la situation qui est la sienne, c'est s'obscurcir la vision de cette époque sublime. Il est ce qu'il est dans le moment qui est, parce que c'est comme ça et pas autrement.  Soit dit entre guillemets, il n'y peut rien.

Dans d'autres circonstances, il serait sans doute encore la grosse ordure qu'on envisage de par sa paternité ou de par son mode de vie d'affairiste crapuleux, allez savoir, mais là c’est très différent, il est l’acteur principal d'une histoire immense et majestueusement dangereuse, pleine d'adrénaline et de big-bollocks comme en raffolent les cow-boys, une histoire tellement grandiose qu’elle est méta bien-sûr…

Il est l'élu et tous les John Wayne sont à la ramasse devant ça. C'est le fait de l'être, l'élu, quasiment malgré lui, tellement inattendu que c'en a manifestement le parfum de la destinée, lui qui a tout enclenché par jeu, parce qu'il est embarqué dans un truc bien plus énorme que tout ce qu'il a pu vivre avant, qui le rend patriote, vertueux… C'est Superman je vous dis, mais un vrai qui éructe des insanités en n’ayant ni la tête du gendre parfait ni en l’occurrence l'impeccable mise en pli !

Métaphysique expérimentale.18.1

Article lié : Du Règne de la Quantité

jc

  15/10/2019

Pour moi Hegel et Guénon sont deux métaphysiciens résolument anti-matérialistes. Hegel étant qualifié d'idéaliste par la communauté philosophique je qualifie Guénon de même. Ce qui différencie leur façon d'appréhender l'histoire c'est leur différence d'appréhender le temps: temps temporel, dynamique, progressiste, pour Hegel, temps intemporel, pseudo-statique, cyclique, pour Guénon. Conflit entre la force¹ (Hegel) et la forme (Guénon) (et par extension, selon moi, conflit entre le yang et le yin).

J'ai reparcouru le thomien "L'art: lieu du conflit des formes et des forces?" (AL) avec cette idée en tête. Je cite un extrait du début de l'article pour montrer que l'opinion de Thom a évolué d'une attitude foncièrement pseudo-statique vers une attitude plus dynamique, plus progressiste:

Thom: "Dans "Paraboles et catastrophes [1989] j'écrivais: il n'y a aucune raison de penser que la force ait en principe un statut ontologique plus profond que celui de la forme. En général, si on a attribué à la force un statut ontologique plus profond que celui de la forme, cela est sans doute dû à une sorte d'anthropomorphisme ingénu qui dérive du fait que nous agissons sur les objets extérieurs par l'intermédiaire des forces que nous leur appliquons avec l'aide de nos muscles.

Peut-être serais-je moins certain de cette antériorité des formes sur les forces. Déjà, au dernier chapitre de "Paraboles et catastrophes", avec l'introduction des concepts de saillance et de prégnance, apparaît l'inéluctabilité des pulsions, donc des forces. Toujours est-il que cette question de l'antériorité relative de l'une sur l'autre est l'une des fractures essentielles qui traversent l'histoire de la philosophia perennis.

La forme est une entité visible, mais en principe, statique. La force, elle, est une entité invisible qui produit, parfois, des effets dynamiques et visibles: ainsi la force est-elle liée de manière essentielle à la causalité et à l'irréversibilité du temps."


¹: "Hegel conçoit la dialectique comme l'enchaînement des contradictions qui engendrent l'histoire de l'humanité : celle-ci est une suite logique de forces qui se combattent pour en faire surgir de plus grandes."  https://fr.wikipedia.org/wiki/Mat%C3%A9rialisme_dialectique#Influence_initiale_de_Hegel

Damnés missiles hyper-véloces !!!

Article lié : Fred Reed et la reculade militaire américaine

Jack V.

  15/10/2019

On s'interroge à la RAND. Faudra-t-il quémander un accord de non-prolifération aux Russes et aux Chinois ?   https://www.youtube.com/watch?v=GjT-LMgQW44 

Inverser l'inversion

Article lié : L’apothéose de la culture de la mort

EricRobertMarcel Basillais

  15/10/2019

Dans cette chronique cinématographique, nombre de termes Chrétiens sont inversés pour décrire. ce n'est pas un hasard…

A la fin du texte, le PDF proposé est un résumé de la pensée de M. GIRARD : rivalité mimétique contagieuse débouchant sur un meurtre puis la couverture de ce meurtre par une intention sacrée (sacrifice).

Cette approche cesse d'être valide il y a 2000 ans, avec le Sacrifice du Golgotha et sa répétition sacrée pendant les messes du Christianisme (Eucharistie). Car, dans la religion chrétienne, la personne sacrifiée sur la Croix, Jésus, est reconnue, non seulement comme le Messie prophétisé aux Hébreux (affaire locale), mais comme une incarnation, un Avatar d'une des 3 têtes de Dieu (Trinité).
Outre les conséquences catastrophiques impardonnables pour les Fils de l'Alliance ( affaire locale), la conséquence universelle est qu'à la Messe, on sacrifie toujours Dieu à Dieu, et sous forme d'Avatar végétal donc matérielleent non sanglant.

Ainsi la rivalité mimétique, non seulement perd son Bouc-émissaire concret mais se trouvepar ailleurs désarmée, inversée par le processus mimétique du pardon réciproque, condition sine qua non, du Pardon divin, inhérent au rite en question, et désormais seul objet de rivalité mimétique.

Dès lors, GIRARD décrit un classique de l'ère pré-Chrétienne. Mais il est en retard .... car le Christianisme retourne la rivalité mimétique ...depuis 2000 ans !

Bien sûr, on fera remarquer que le monde moderne est une REGRESSION sur le plan Théologique (parfois sous couvert de Philosophie) et que GIRARD redevient d'actualité. Et on aura raison, certes !

Mais alors il suffit d'inverser  l'inversion , autrement dit de rallier l'Evangile ... Cela a l'air simple… et pourtant…

Il semblerait que la presse système avec la complicité de l'état policier aient inauguré ce week end ....

Article lié : Fake ! Voilà maintenant les DeepFuck !

patrice sanchez

  15/10/2019

à l'insu de leurs plein gré, la fabrique de l'info foireuse, AVEC EMPREINTES DIGITALES 100 P 100 authentiques qu'ils nous serinaient et la cohorte de commentateurs et écrivaillons  accourus ventre à terre pour être remis sous les projecteurs merdiatiques, susceptible de sidérer le zombie spectateur 48 heures d'affilée avec le retour de Fantomas de Ligonesse !
Avec cette première, le journalisme de basse fosse septique a encore de beaux jours devant lui…

Métaphysique expérimentale.18

Article lié : Du Règne de la Quantité

jc

  14/10/2019

Hegel et Guénon à propos de l'article Wikipédia sur "Le règne…" et du dernier chapitre "Notion métaphysique de la liberté" de "Les états multiples de l'Être".

Au début de l'article Wikipédia¹ est rappelée la conception guénonienne de l'histoire:

"Pour Guénon, l'histoire n'est que le reflet d'un vaste processus cosmique prenant lui-même sa source dans la dimension métaphysique, intemporelle. En conséquence, l'histoire en tant que science découle de la doctrine métaphysique. Dans la perspective traditionnelle, le temps demeure une notion purement contingente du monde manifesté et ne tire sa réalité que de principes immuables. Il a été souligné par plusieurs auteurs, qu'une telle conception de l'histoire s'oppose diamétralement à celle d'Hegel qui enferme, au contraire, sa métaphysique dans la sphère du temporel."

Je ne suis qu'un métaphysicien béotien autodidacte n'ayant rien lu directement de Hegel et commençant juste à lire Guénon dans le texte. Mais je trouve que l'opposition diamétrale  entre les deux approches appelle pavloviennement une synthèse "à la Hegel" ou "à la Guénon", ce que suggère d'ailleurs la suite du texte:

"Plus précisément, comme l'explique Georges Vallin, dans la pensée de Hegel, le mystère intemporel de la non-dualité, de la « coïncidence des opposés », que l'on trouve chez Guénon, est remplacé par « une dialectique temporelle de la thèse et de l'antithèse ». Pour Vallin, cet enfermement dans le temps de la condition humaine en opposition à la « perspective métaphysique » de Guénon se poursuivit avec le Martin Heidegger d'Être et Temps."

De ce que j'ai lu à propos de Hegel je ne suis pas du tout convaincu que sa conception du temps soit celle du "temps de la condition humaine", conception qui me semble plutôt être celle de Marx et Engels². Les reproches formulés à suivre:

"Pour Guénon, un tel enfermement de l'histoire dans le temps coupé de toute réalité transcendante prend une dimension satanique qui explique la chute du monde moderne : comme l'écrit Jean-Pierre Laurant, « l'histoire affirmant son autonomie [dans la sphère du temporel] et la liberté de l'homme dans une création continue faite par lui » devient, pour Guénon, « le Mal [qui désormais devient] le véritable moteur de l'histoire»."

s'adressent ainsi, selon moi, beaucoup plus aux matérialistes dialectiques qu'à Hegel.

D'autre part, concernant le dernier chapitre de "Les états…", Guénon comme Hegel sont confrontés au même problème de la double négation et me semblent le résoudre de la même façon, le temps ou l'intemporalité n'ayant rien à voir dans l'affaire.

Métaphoriquement peut-être (pas tant que ça) je vois le temps intemporel oriental comme un temps topocratique, et le temps linéaire occidental comme un temps logocratique (toute prose -mais pas tout chant- a un commencement et une fin).

En tant que matheux je vois le temps intemporel (moyen ou extrême oriental) comme le compactifié de Bohr² de la droite réelle qui modélise classiquement le temps linéaire des occidentaux (dont Hegel?) (autrement dit le temps intemporel est inéluctablement lié -adhère, disent les matheux- au temps temporel.

En tant que thomien le problème de la double négation -sur lequel Lacan s'est longtemps penché dans sa période "formelle" avec ses formules de la sexuation- s'évanouit en considérant des modes de pensée non plus formels mais géométriques.


¹: https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_R%C3%A8gne_de_la_Quantit%C3%A9_et_les_Signes_des_Temps

²: - " La pensée matérialiste de Marx et Engels s'approprierait la « forme » de la dialectique de Hegel, mais en la dépouillant de son « idéalisme » : alors que la dialectique hégélienne consistait en une dialectique de la pure pensée, Marx et Engels aspirent à une connaissance scientifique de la réalité, leur conception de la dialectique devant représenter le mouvement du réel dans son développement immanent."
  - "Dérivée de l'œuvre de Georg Wilhelm Friedrich Hegel, la philosophie marxiste est à la fois une stricte application de la méthode de ce dernier, et une réaction radicale contre la pensée hégélienne."   https://fr.wikipedia.org/wiki/Mat%C3%A9rialisme_dialectique#Influence_initiale_de_Hegel

³: https://en.wikipedia.org/wiki/Bohr_compactification

Eloge du supplétif post-effondrement (partie 2/2)

Article lié : Fred Reed et la reculade militaire américaine

Alex Kara

  14/10/2019

Ce qui est très remarquable, et dont il n'a pas été fait mention à ma connaissance, c'est que la planification post-nucléaire est vraiment très proche d'une planification post-effondrement.

Des archéologues ont pu parler de Rome comme d'un “trou noir démographique” (on y vient pour mourir), sans doute les grandes villes occidentales y sont comparables, puisque, même si l'on met beaucoup plus de temps à périr, on n'enfante pas pour autant de remplaçants. Soit on y meurt sans descendance, soit les enfants qui s'y font appartiennent à une race extraterrestre, englués dans leurs écrans et notés aux smileys (authentique). Tout cela n'est pas très résilient.

Il faut absolument consacrer vingt secondes à regarder cette vidéo sur l'Effondrement de l'Âge du Bronze Tardif depuis le repère temporel déjà inclu dans le lien : https://www.youtube.com/watch?v=QMBM1qazAXE&t=170s

On les voit bien, les missiles hypersoniques et les Armata robotisés de l'époque : ce sont les chariots de guerre, avec une empreinte logistique énorme et un nombre réduit d'experts. Non seulement cela ne sert à rien dans le cadre d'émeutes urbaines, mais cela cesse de fonctionner aussitôt que les problèmes commençent.  Tiens d'ailleurs, combien d'experts vitaux pour la défense du territoire prennent chaque jour le RER ou le périph' pour se rendre à l'Hexagone / ministère des armées au sud de Paris ?

Les Etats-continents comme les Etats-Unis ou la Russie sont en fait très résilients à l'effondrement, une grande partie de leur territoire est faiblement peuplée. L'Europe très densément peuplée ou la Chine côtière, c'est une autre histoire (quant au Japon : ... )

Du coup on peut s'attendre à ce que les Etats-Unis continuent à produire des Bradleys déféctueux et obsolètes simplement par inertie, mais il faut saluer les efforts de Trump pour fermer certains théâtres d'opérations, comme la Syrie en ce moment, qui justifient cette production et alimentent le gâchis.

Eloge du supplétif (partie 1/2)

Article lié : Fred Reed et la reculade militaire américaine

Alex Kara

  14/10/2019

Bien que je sois, comme tout le monde, navré par le fétichisme étatsunien pour la force et leur quincaillerie obsolète, il ne faut pas nous laisser aveugler : les Etats-Unis sont, à nouveau, en train de changer leur doctrine militaire.

Cet article illustre bien que l'équipement des forces US était une question d'économie domestique ainsi que de politique intérieures. Cette course aux modules “ game-changer-absolument-indispensable” qui se greffent sur la carcasse de tous leurs appareils militaires est donc surtout un moyen de garantir des voix et la survie de petites villes de Chattanooga à Kalamazoo, finalement un peu comme le complexe militaro-industriel soviétique…

Bon Fred Reed sait ce qui plaît aux rédactions russes et souligne que les militaires étatsuniens sont des poules mouillées, obèses, incapables de gagner une guerre contre des va-nus-pieds analphabètes. Ainsi l'article est publié et occulte complètement le fait que les Etats-Unis, comme toute thalassocratie qui se respecte, fait grand usage des ressources locales et donc des supplétifs.

En Syrie, ces supplétifs, mentalement reprogrammés par les sous-traitants pétromonarchiques, ont mobilisé quasiment toutes les capacités de projection russes ET AUSSI l'essentiel des capacités de projection iraniennes directes et indirectes (Hezbollah) pendant quatre ans, ce qui n'est pas rien. Bon d'accord en face il y avait des techniciens occidentaux pour les armements compliqués, mais tout de même.

Ma thèse a toujours été que Trump a été élu pour essayer de préparer son pays à la très grave crise mondiale qui se profile à l'horizon, et que dde désigne fort justement sous le terme “effondrement final”. L'essentiel de la population étatsunienne est impropre à beaucoup de choses, car c'est un pays avec une logique latifundiaire, et c'est d'ailleurs ce qu'une partie des Républicains reprochent aux Démocrates : gérer les villes, les quartiers populaires et les ghettos comme des plantations d'esclaves.

Si Fred Reed aime bien les hommes taillés comme des bûcherons (ah écoutez c'est lui qui a choisi d'associer sexualité et chose militaire) c'est qu'il les oppose aux gens décadents des villes et sa racaille, comme tout chroniqueur de l'effondrement de l'empire romain d'Occident qui oublie qu'il y a eu un autre empire romain qui a survécu mille ans de plus…

Il faudrait donc sortir la tête du matérialisme, aller plus loin que les questions de matériel et d'hommes, et cesser enfin de rejouer la Bataille de Koursk dans sa tête comme on n'a cessé de le faire pendant toute la Guerre Froide.

Tout d'abord le développement de l'arme atomique et de ses vecteurs étaient la vraie priorité militaire. Depuis 1945 ? Non bien sûr, depuis bien avant ! L'arme atomique a rendue la guerre entre puissances du Premier Monde (dans lequel il faut inclure la Russie et la Chine) non seulement impossible mais sans objet. A quoi bon gagner une bataille de chars (même sans tricher à coup de bombes de champ de bataille…) si on ne peut pas exploiter le succès, sous peine d'escalade nucléaire ?

C'est pourquoi tous les conflits impliquants une nation du Premier Monde depuis maintenant 80 ans, c'est-à-dire quasiment un siècle, ont été des conflits livrés contre des supplétifs locaux. Ce n'est pas sympa de traiter le Viet-Minh de supplétif mais voilà, il se trouve qu'il a vaincu une puissance du Premier Monde.

Métaphysique expérimentale.17.6

Article lié : Du Règne de la Quantité

jc

  14/10/2019

Le PFMT (Principe Fondamental de la Métaphysique Thomienne) encourage les analogies et l'intelligence "à la Thom" qui est de systématiquement tenter de se mettre dans la peau des choses, c'est-à-dire d'anthropomorphiser sa pensée (ce que Guénon refuse absolument), en particulier de la sexuer. Ce qui suit tente de répondre à la question suivante: quel sexe attribuer à un logocrate et à un topocrate?

Mon intuition première, récemment perturbée¹, est que la logocratie est masculine et la topocratie féminine. Je développe.

Pour moi un logocrate est un musicien des formes sonores, des mots, le substrat avec lequel il travaille étant la quantité discrète, discontinue, quantité qu'il s'agit de qualifier, c'est-à-dire quantité à laquelle il s'agit de donner un sens. Un texte tapé à la machine par un singe a peu de chances d'avoir un sens, et un texte syntaxiquement correct n'en a pas nécessairement un (pour Thom le problème du sens précède celui de la vérité¹). Pour moi Philippe Grasset est indéniablement un logocrate:  "Il suffit d’un mot, d’une phrase, d’une citation à placer en tête, (...) et toujours, à l’arrivée, il y avait un sens, une forte signification, le texte était devenu être en soi (...)² "; je le compare à un musicien compositeur auquel il suffit d'un thème de quelques notes (do, mi, sol, do) pour écrire toute une symphonie. Cette comparaison permet de faire le lien avec le règne de la quantité discrète (qui s'identifie pour Guénon pratiquement avec le règne du nombre): 1 (unisson), 1/2 (octave), 2/3 (quinte), 3/4 (quarte). Dualement un topocrate est pour moi un musicien des formes visuelles, des images, en lien, cette fois, avec le règne de la quantité continue.

Mon intuition première vient essentiellement de deux sources. La première est la lecture des chapitres XXI "Caïn et Abel" et XXIII "Le temps changé en espace" de "Le règne…" et l'intuition que Abel, le nomade, le spatial, est en fait Abelle, une femme (Caïn, le sédentaire, le temporel, étant bien entendu un homme). La seconde est la citation thomienne suivante qui féminise les topocrates en qualifiant les topologues de yin (et, a contrario, qui masculinise les logocrates en qualifiant les algébristes de yang):

Thom: "(...) il y a une certaine opposition entre géométrie et algèbre. Le matériau fondamental de la géométrie, de la topologie, c'est le continu géométrique ; étendue pure, instructurée, c'est une notion « mystique » par excellence. L'algèbre, au contraire, témoigne d'une attitude opératoire fondamentalement « diaïrétique ». Les topologues sont les enfants de la nuit ; les algébristes, eux, manient le couteau de la rigueur dans une parfaite clarté. (1978)

(On pourra alors méditer les citations thomiennes suivantes:

- "Pour moi, la mathématique, c'est la conquête du continu par le discret." (1977)  (L'inverse pour Grothendieck?)
- "Pour moi, l'aporie fondamentale de la mathématique est bien dans l'opposition discret-continu. Et cette aporie domine en même temps toute
la pensée." (1991) )

Remarque finale.

J'ai classé ainsi les quatre âges du Manvantara; or (yin-yin,4), argent (yin-yang, 2), bronze (yang-yin, 2), fer (yang-yang) pour une durée totale de 9 (4+2+2+1) au lieu du traditionnel 10 (4+3+2+1). Pour moi la charnière âge d'argent/âge de bronze coïncide avec la meurtre d'Abelle par Caïn, et symbolise la prise de pouvoir par les hommes. L'heure de la vengeance d'Abelle sur Caïn est-elle en train de sonner?

Guénon: "Ainsi un « retournement » s’opère en dernier lieu contre le temps et au profit de l’espace : au moment même où le temps semblait achever de dévorer l’espace, c’est au contraire l’espace qui absorbe le temps ; et c’est là, pourrait-on dire en se référant au sens cosmologique du symbolisme biblique, la revanche finale d’Abel sur Caïn."

Épilogue.

Selon Platon et de nombreux philosophes, "Dieu, toujours, fait de la géométrie". Ne serait-ce pas plutôt: "Dieu, toujours, fait de l'arithmétique" (rendant ainsi grâce au pythagoricien "Tout est Nombre") et "Déesse, toujours, fait de la géométrie"? Au fronton de l'Académie: "Que nul n'entre ici s'il n'est arithméticien et géomètre"?


¹: https://perso.imcce.fr/alain-chenciner/Vrai_faux_insignifiant.pdf

²: https://www.dedefensa.org/article/le-desenchantement-de-dieu




 

Métaphysique expérimentale.17.5

Article lié : Du Règne de la Quantité

jc

  13/10/2019

De la logocratie à la topocratie, de la succession des mots à la succession des formes, des automatismes de l'audition aux automatismes de la vision, du point de vue "classique en Occident" au point de vue thomien (en ce sens du SC et PC au SI et PI).

Thom: "Un des problèmes centraux posés à l'esprit humain est le problème des la succession des formes." (SSM, première phrase)

Thom: "Mais qu'est donc l'objet de cette Sémiophysique? La Sémiophysique concerne d'abord la recherche des formes signifiantes; elle vise à constituer une théorie générale de l'intelligibilité. Le problème est en fait quasi expérimental. placez un sujet dans une cabine de cinéma, et projetez-lui un film représentant une morphologie abstraite en évolution. Demandez au sujet si ce qu'il voit à un sens pour lui et, dans ce cas, demandez-lui de le décrire. L'hypothèse ici présentée est que seules certaines configurations d'éléments font réellement sens, et peuvent servir de base à une construction intelligible, susceptible d'être linguistiquement décrite (...)" (ES, Préambule)

Thom est convaincu de la supériorité de l'approche topocratique sur l'approche logocratique:

Thom: "Malgré son caractère non quantitatif, qui a suscité la dérision des scientifiques professionnels [SC!], il [le modèle de Zeeman de l'agressivité du chien] a l'avantage inestimable de montrer ce qui fait la supériorité d'un modèle géométrique sur une construction conceptuelle." (AL, Envoi)

Thom: "L'ambition ultime de la théorie des catastrophes est d'abolir la distinction langage mathématique-langage naturel qui sévit en science depuis la coupure galiléenne. (...) Une modélisation géométrique de la pensée verbale ordinaire n'aura d'intérêt que si l'on peut, grâce à elle, aboutir à des assertions que ne permet pas de fournir la logique usuelle du langage naturel. Cela suppose qu'on puisse:
1) modéliser géométriquement toutes les déductions (rigoureuses) de la pensée ordinaire. Autrement dit réaliser le rêve leibnizien de la "caractéristique  universelle";
2) aller au delà.
La partie 1 de ce programme "énorme" n'étant pas réalisée (et de loin), il est sans doute prématuré de considérer la partie 2. J'ai cependant rencontré des propositions à caractère "translogique" fournies par le modèle géométrique et que rejetait le bon sens ordinaire. ainsi de l'assertion "le prédateur affamé est sa propre proiz", qui, selon moi, est à la base de l'embryologie animale." (AL, p.409)

Je pense que nos contemporains, dans leur immense majorité, argumentent avec des mots pour tenter de convaincre, rhétorisent (moi entre autres mais aussi Guénon) -voire sophistisent- parce que c'est comme ça que ça se fait, c'est l'usage, c'est SC et PC.

Restent les véritables logocrates, les Obélix de la chose ...

PhG¹: "Il suffit d’un mot, d’une phrase, d’une citation à placer en tête, la chose inspiratrice qui ouvre la voie et là-dessus se déroule le texte, à son rythme, entièrement structuré, avec sa signification déjà en forme et en place. Je n’ai rien vu venir et j’ignore où je vais, mais j’ai toujours écrit d’une main ferme et sans hésiter… et toujours, à l’arrivée, il y avait un sens, une forte signification, le texte était devenu être en soi… C’était un instant de bonheur fou."

PhG¹: "Je ne crois pas une seconde (...) que les mots et les phrases qui naissent de-ci de-là, de ma plume, je ne crois pas que tout cela soit de moi ; cela m’est un don, c’est-à-dire quelque chose que l’on voulut bien me donner pour que j’en fasse le message"

PhG²: "(On doit comprendre que l’expression “forces supra-humaines” est volontairement vague, imprécise, etc. Vous pourriez mettre à la place “l’Unité originelle”, “Dieu”, etc., les concepts précis ne manquent pas. Je ne le fais pas pour éviter le plus possible des polémiques terrestres tout aussi précises attachées à ces termes, dont je n’ai que faire, sachant d’une part leur évidente insolubilité, d’autre part leur fonction habituelle de déclencheuse de “chasse aux sorcières” dont je me passe aisément, – pas de temps à perdre à cet égard.)"

À mes yeux PhG n'est évidemment ni PC ni SC.


¹: https://www.dedefensa.org/article/le-desenchantement-de-dieu

²: https://www.dedefensa.org/article/ma-foi-du-charbonnier