astrid
26/09/2005
http://mdlm86.free.fr/911/PainfulDeceptions_french.html
Excellent film démontant la thèse officielle !!
Fred
25/09/2005
Un article passionnant sur le sujet, très factuel, pour une fois, avec rappel historique, contextuel et tout et tout…
http://www.elwatan.com/2005-09-25/2005-09-25-26827
LIran et la prolifération nucléaire
Le programme nucléaire iranien, qui se trouve à un stade avancé, nest pas une lubie de la République islamique. Lancé en 1956, en coopération avec la France où les premiers physiciens ont été formés dès 1961, sa paternité revient au Shah. Et ce sont les Etats-Unis qui fournirent à Téhéran son premier réacteur nucléaire de recherche en 1964.
En 1974, en plein choc pétrolier, la France, lAllemagne et les Etats-Unis acceptent de vendre à lIran des centrales nucléaires. La coopération sintensifia entre Paris et Téhéran où le Premier ministre français de lépoque, Jacques Chirac, se rendit pour signer laccord Eurodif, faisant du pays du Shah un actionnaire du consortium européen denrichissement de luranium ; lIran devait disposer de 10% des quantités produites par lusine dont lentrée en production était prévue pour 1981. En février 1979, limam Khomeiny est rappelé dexil et proclame la République islamique, en avril. Il ordonne aussitôt la reprise de lexploitation des gisements duranium, rompt le contrat de fourniture de centrales avec la France, qui navait pas encore honoré ses engagements, maintient celui conclu avec lAllemagne pour la construction de la centrale de Bushehr qui avait démarré en 1975, et surtout, confirme lactionnariat de lIran dans le consortium Eurodif, se heurtant au refus de la France. Comme prévu, lusine entre en production en 1981. Les Iraniens réclament 10% de la production et la France refuse. Le contentieux Eurodif est explosif. En effet, la conséquence fut une dizaine dannées de relations tumultueuses entre Paris et Téhéran, marquées par des attentats qui firent des centaines de morts en France et au Liban qui connut lépisode des otages français. En décembre 1991, lIran est finalement rétabli dans ses droits dactionnaire dEurodif et la France accepte de lui livrer 10% de la production, comme contractuellement convenu. Dès sa proclamation, la République islamique avait acheté des équipements à lAllemagne, à la Chine, à lArgentine et au Pakistan. Mais cest avec la Russie quelle va établir une véritable coopération stratégique. En janvier 1995, les deux pays signent un accord pour rendre opérationnelle la centrale de Bushehr - endommagée lors de la guerre Iran-Irak -, malgré les protestations de Washington qui accuse Téhéran de développer des armes de destruction massive, et de soutenir le terrorisme. Selon différentes sources, dont lAIEA, trois sites nucléaires iraniens retiennent lattention :
1/ A Arak : Les Iraniens construisent un réacteur de recherche à eau lourde de 40 MW, alimenté par de luranium naturel (pas besoin de lenrichir), dont la capacité peut être doublée. LIran affirme quil est destiné à produire des isotopes à des fins médicales, mais si ce pays avait des capacités de retraitement, il pourrait produire 10 à 20 kg de plutonium, de quoi fabriquer une à deux bombes.
2/ Le site dIspahan comprend une unité de conversion, étape précédant lenrichissement :
il sagit de convertir le yello cake (concentré doxyde duranium) en un composé gazeux appelé « hexafluoride duranium » (UF6) qui doit être enrichi dans des centrifugeuses pour produire du combustible.
Suspendues en novembre 2004, ses activités ont repris le 8 août dernier. Selon les estimations de lAIEA, il aurait produit quelque 6800 kg.
3/ Le site de Natanz est la principale installation denrichissement duranium, opération qui est toujours suspendue. LIran a importé ou fabriqué des milliers de centrifugeuses pour monter des « cascades » nécessaires à lenrichissement. Une fois achevée, cette usine pourra produire de luranium faiblement enrichi (usage civil) ou fortement enrichi (matières fissiles = usage militaire). Et circonstance aggravante pour ses détracteurs, lIran possède les moyens de lancement.
Le missile Shahab 3 a une portée de 1300 km et on lui prête lintention de fabriquer un missile balistique. En janvier 2002, George Bush classe lIran dans « laxe du mal » avec la Corée du Nord et lIrak. Le cas de lIrak a été réglé par la guerre avec les conséquences que lon sait. Celui de la Corée du Nord semble en voie de lêtre par les négociations dans le cadre du groupe des « six » (les deux Corée, la Chine, la Russie, le Japon et les Etats-Unis) qui est arrivé, le 19 septembre dernier, à un accord autorisant pour la première fois un optimisme mesuré quant à une issue heureuse de la crise. Reste lIran, qui a engagé un bras de fer avec lUE3, (lAllemagne, la France et la Grande-Bretagne) et les Etats-Unis. Depuis le début 2003, ce pays est placé sous contrôle de LAgence internationale de lénergie atomique (AIEA), basée à Vienne. Chien de garde du régime mis en place par le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), pierre angulaire du régime international de non-prolifération, elle gère les garanties découlant de ce traité. En novembre de la même année, le Conseil des gouverneurs, qui est lexécutif de lAIEA, a adressé un message très grave et menaçant à lIran pour avoir manqué à ses obligations de non-prolifération, mais na pas retenu la saisine du Conseil de sécurité demandée par les Etats-Unis et rejetée par les Européens qui croient aux vertus du dialogue. En échange, Téhéran avait accepté de signer le protocole additionnel de lAIEA, qui impose aux Etats des inspections plus intrusives que le TNP, et de suspendre les activités de conversion de luranium. La question de lenrichissement est restée au centre du bras de fer entre lIran et lUE3 et les Etats-Unis. Commencées en novembre 2004, les négociations entre lUE3 et lIran ont été interrompues en août dernier, quand Téhéran a rejeté les offres européennes au motif quelles ne prenaient pas en compte son « droit » à lenrichissement de luranium. Les Européens cherchent à obtenir une suspension illimitée et légale de ce « droit », alors que Téhéran ne veut concéder quune suspension limitée dans le temps et volontaire, refusant de renoncer définitivement à la maîtrise du cycle du combustible. En février 2005, après celui de 1995, la Russie signe un accord avec lIran portant sur la fourniture de 100 t de combustible nucléaire destiné à la centrale de Bushehr, dont le démarrage est prévu pour 2006, avec une clause de restitution après usage afin de désarmer les critiques des Etats-Unis et de lUE3. Cest une bouffée doxygène pour ce pays qui a su gagner du temps en négociant avec lUE3 et en faisant des replis tactiques à chaque échéance du Conseil des gouverneurs de lAIEA, pour éviter la saisine du Conseil de sécurité, mais a gardé le cap en affichant ses intentions : linstallation de six réacteurs dici 2020, la production de 7000 MW délectricité et de son propre combustible nucléaire. Le samedi 17 septembre, deux jours avant la dernière réunion du Conseil des gouverneurs de lAIEA à Vienne, le président iranien, sadressant à lassemblée générale de lONU, na fait aucune concession. Il a revendiqué lindépendance nucléaire de son pays et réaffirmé son « droit inaliénable davoir accès au cycle du combustible nucléaire ». En réponse aux Européens qui reconnaissent à lIran le droit de posséder des centrales, mais lui demandant de renoncer à lenrichissement de luranium en échange de la fourniture de combustible, il a déclaré que « lusage pacifique de lénergie nucléaire sans possession du cycle nucléaire nest quune proposition vide ». Dès lors, lUE3 navait dalternatives que de se ranger dans le camp des Etats-Unis et demander la saisine du Conseil de sécurité. Un objectif difficile à réaliser, du moins dans la conjoncture actuelle. En effet, lIran ne manque pas datouts, et la conjoncture lui est favorable : il a de solides « alliés ». La Russie construit un réacteur nucléaire et lorgne sur le reste du programme iranien qui sannonce très juteux. On pourrait soupçonner les Européens de chercher à se laccaparer, ce qui serait le meilleur moyen de le contrôler en plus den tirer un profit commercial. La Chine, dont la soif dénergie est insatiable, est le deuxième acheteur dor noir iranien, et lIran lui offre un débouché commercial en pleine expansion. LInde a deux importants projets avec lIran : la signature dun contrat dachat de gaz de 22 milliards de dollars et la construction dun gazoduc à travers le Pakistan. Les pays non-alignés, dont lAlgérie, soutiennent lIran par esprit de solidarité de groupe, et parce que les pays occidentaux ont été sourds jusquà présent à leurs doléances en matière de désarmement.
Il a aussi de solides « arguments ».
Le lien fait pour la première fois par ce pays, entre le nucléaire et le pétrole et la menace de retrait du TNP (article X, précédent de la Corée du Nord) brandie dès 2004, sont à prendre très au sérieux. LIran pourrait aussi exercer sa capacité de nuisance en Irak et lancer les activités denrichissement ; il est capable de recourir à des actes extrêmes, quand ses intérêts sont en jeu.Les moyens de rétorsion contre lIran sont limités : les sanctions ont montré leurs limites en Irak et sont devenues impopulaires. Dans le cas présent et dans la conjoncture actuelle, quelque soit leur champ daction, elles pourraient se révéler dommageables pour léconomie mondiale en raison du poids pétrolier de lIran, 4e producteur mondial et 2e pour les réserves de pétrole et de gaz. Il faut rappeler que les Etats-Unis nont pas réussi à appliquer la loi dAmato en 1996, qui prévoit des sanctions contre les firmes étrangères investissant en Iran. Par ailleurs, Téhéran pourrait poursuivre son programme nucléaire, sans avoir de compte à rendre. Un scénario type guerre dIrak est à exclure. Il y a une fatigue de linterventionnisme armé américain. Les débats qui ont précédé linvasion de lIrak ont laissé des traces et la guerre senlise. On peut aussi sinterroger sur les capacités militaires des Etats-Unis à mener des opérations denvergure en Iran sur leur coût financier et humain et sur leurs résultats aléatoires, au moment où le front intérieur se fissure. Des frappes limitées ? On peut avoir à lesprit la destruction dOsirak en 1981, par laviation israélienne. Encore faudrait-il frapper tous les sites iraniens, répartis à travers tout le territoire et massivement protégés. Une action préventive de type militaire, quelque soit son envergure, alors que le doute subsiste sur la nature du programme nucléaire iranien, pourrait se révéler catastrophique. Comment dailleurs la justifier, alors que les négociations se poursuivent avec la Corée du Nord ? Comment éviter une flambée de terrorisme de la part de ceux qui verraient dans une telle aventure une attaque discriminatoire contre le « nucléaire musulman » ? La bataille de la non-prolifération a ralenti la prolifération, mais ne la pas arrêtée. Au moins 40 Etats possèdent déjà les capacités nécessaires pour fabriquer des armes, dans des délais relativement courts. Cibler uniquement quelques-uns peut ne pas être compris. Par contre, on peut comprendre quun pays refuse darrêter son programme, de fermer la porte à lavenir et daccepter ce que le président iranien a qualifié d« apartheid nucléaire ». A moins de mettre sur la table tout le dossier de la prolifération et du désarmement et de lériger en priorité de la sécurité collective que la communauté internationale tente vainement de mettre en place depuis 1945. Par ailleurs, si on épouse la logique de lUE3, Israël, lInde et le Pakistan sont de mauvais exemples. Or, ils ne sont pas inquiétés. Par contre, les Etats qui ont souscrit à toutes les garanties de lAIEA, y compris le protocole additionnel, peuvent être harcelés à tout moment. Certes, le respect du TNP et du protocole additionnel, qui doit être érigé en norme universelle pour les garanties afin de renforcer le pouvoir de vérification de lAIEA, est impératif, mais les droits des Etats doivent aussi être respectés. Une obligation à laquelle les puissances nucléaires ont tourné le dos depuis longtemps. Sil subsistait le moindre espoir, il aura été balayé par la Conférence de révision du TNP de mai dernier qui fut un échec retentissant. Elle na réussi à réunir le minimum consensuel sur aucun des trois piliers du traité : non-prolifération, désarmement et utilisations pacifiques de la technologie nucléaire. Autre signe du raidissement des puissances nucléaires, le document final du récent Sommet de lONU a fait limpasse sur la question du désarmement. LIran est membre du TNP qui lui interdit tout programme nucléaire militaire, mais lautorise à enrichir luranium à des fins pacifiques, y compris pour la production délectricité. Cependant, si les activités denrichissement ne sont pas automatiquement liées au nucléaire militaire, elles permettent de posséder la technologie qui y conduit. Or, lIran est lobjet de sérieux soupçons quant à la finalité de son programme. Il doit répondre à lattente de la communauté internationale en acceptant une totale transparence. En ratifiant par exemple, le protocole additionnel quil a signé en décembre 2003 et en lappliquant de bonne foi, et que les puissances nucléaires admettent enfin, que la non-prolifération la plus sûre reste encore le désarmement. Elles doivent mettre fin à la culture du non à tout ce qui est proposé par les pays non nucléaires. Elles doivent respecter lintégralité des obligations découlant du TNP et les engagements pris à la conférence de révision de 2000 qui a arrêté un plan de désarmement en 13 points, resté lettre morte. Elles doivent mettre fin au blocage des travaux de la Conférence du désarmement de Genève, seul organe de négociations multilatéral, qui sont gelés depuis la finalisation du Traité dinterdiction complète des essais nucléaires, en août 1996. Dans le rapport adressé à la Conférence, le 3 septembre 1996, son rapporteur spécial (lauteur de ces lignes) mettait déjà en garde contre la priorité donnée à la non-prolifération par les P5, au détriment du désarmement privilégié par les pays non-alignés et neutres. Ce faisant, ces puissances prêcheraient par lexemple, se doteraient dun pouvoir moral quil serait difficile dignorer et enlèveraient tout prétexte aux proliférateurs.
(*) Lauteur est diplomate.
Hans van Gemert
25/09/2005
de groeten uit Grave
en tot ziens
Réjean Tremblay
25/09/2005
Bonjour,
Je cherche à savoir si
vous avez le temps de lire et répondre les courriels
(“e-mails”)que vous recevez.
Gérer un site internet prend beaucoup de temps.
Je cherche à débattre de la question moderne et anti-moderne avec vous…
Nous avons eu au Canada, dans le cadre de cette
question fondamentale pour
votre site,dès les années 50, avec le projet de l’avion de chasse Avro Arrow (le plus avancé
à l’époque), une dynamique similaire à ce que l’Europe et la France subissent aujourd’hui avec
le Rafale.
Étiez-vous au courant de la question du Avro Arrow?
Nous au Canada, et au Québec particulièrement (sans prétention),
connaissons bien les stratégies impérialistes de l’Ogre américain…
Nous avons été confrontés au problème américain depuis plus de quatre
siècles…
En passant, félicitations pour votre site, vous avez
compris que le monde dépend
du destin qui attend
l’Empire américain et la fin de la Pax Americana
instaurée depuis 1945…
Amicalement,
Réjean Tremblay
Fred
25/09/2005
Je ne fais que noter une réflexion qui me vient en passant.
Le monétarisme, à la base des statuts de la BCE et des politiques du FMI, pose pour postulat qu’en raison des anticipations (adaptatives ou rationnelles ou ce que vous voulez d’autre), les agents économiques réduiront toujours à néant les efforts des Etats qui tentent d’agir sur l’économie. Car par exemple, si l’Etat fait une relance par la consommation, les producteurs vont augmenter les prix, ce qui fera augmenter l’inflation, ce qui est néfaste. Par exemple. En conséquence, ces brillants économistes expliquent qu’il faut que les Etats n’interviennent pas, et aient si possible, la politique économique la plus neutre et la plus stable possible.
Donc. Si les anticipations sont ce qui justifie l’indépendance totale de la Banque Centrale Européenne et son unique objectif de lutte contre l’inflation. Si l’Europe n’accepte de légiférer que lorsqu’il s’agit de déréguler. Tout cela parce que ça va dans le sens d’anticipations qui s’auto-gèrent bien plus efficacement.
Je pose donc ma question :
- Si les anticipations sont ce qui sous-tend tout notre système économique, pourquoi est-ce qu’un tel raisonnement n’est pas appliqué à la communication ?
Je dis “communication”, mais j’aurais pu tout aussi bien dire “propagande”.
Finalement, le marché de la propagande ne se porterait-il pas mieux s’il n’y avait pas monopole de la propagande ?
Les électeurs ne voteraient-ils pas mieux si l’Etat et les multinationales n’intervenaient pas sur les marchés de la propagande ?
Est-ce que les situations d’oligopoles observées dans les médias ne sont pas néfastes à une bonne propagande ?
Voilà plusieurs façons de poser un même problème…
Je ne fais que poser quelques idées qui me travaillent depuis quelques jours… ca mériterait d’être mieux formalisé j’imagine. Mais ce n’est pas mon métier :-)
Steven Rix
24/09/2005
Allez tiens je vais poster votre article sur mon blog. Je suis souvent d’accord avec vous sur pas mal de choses, pas tout a fait d’accord avec votre article mais bon c’est votre opinion, et une facon de voir les choses. Vous voyez les choses de maniere europennes loin des USA, je vois les choses americaines, loin de l’Europe, donc il y a une part de verite dans les 2 ou bien un part de mensonges dans nos perceptions comme dirait Staline, allez savoir:)
Je vais devoir me remettre a Manual de Dieguez vite fait. LOL
louis kuehn
24/09/2005
LE FIGARO DU 24 SEPT.
La réponse n’a pas tardé. Hier, lors d’une visite au pôle de plasturgie d’Oyonnax, Dominique de Villepin a assuré que Bruxelles avait les compétences pour agir face au plan de restructuration du groupe américain Hewlett-Packard. «Il est normal que quand un Etat membre rencontre des difficultés, et dans la mesure où ces difficultés sont partagées avec d’autres, on essaie de trouver des solutions communes», a déclaré le premier ministre.
Mercredi, alors que Jacques Chirac venait de demander au gouvernement de saisir la Commission européenne sur le dossier HP, José Manuel Barroso, son président, avait pointé les limites des pouvoirs de Bruxelles en matière sociale. «Il n’est pas dans les compétences de la Commission d’empêcher les entreprises de licencier», avait-il déclaré. La définition de la grande majorité des politiques sociales dans l’Union européenne relève de la compétence exclusive des capitales. Les rares décisions communautaires en la matière ne peuvent se prendre dans la quasi-totalité des cas qu’à l’unanimité.
Lors de la négociation du projet de Constitution européenne, plusieurs capitales, dont Paris, avaient tenté d’élargir la règle de la majorité qualifiée en matière sociale. En vain. La Grande-Bretagne, en particulier, ne veut pas abandonner son droit de veto.
Ainsi, la Commission a beau jeu de se défausser sur les Etats membres et de critiquer leur «pingrerie» lorsqu’il s’agit de financer un «fonds d’ajustement pour la croissance», destiné à amortir les conséquences sociales des restructurations. Appelé, selon les propositions de la Commission, à être doté de 7 milliards d’euros pour la période 2007-2013, ce fonds a finalement été raboté par les Etats membres lors de la négociation avortée du budget à long terme (2007-2013). Ils «ont refusé les propositions de la Commission pour doter l’Europe d’une politique sociale», avait critiqué José Manuel Barroso, faisant allusion aux six pays dont la France qui plaidaient pour des économies budgétaires.
Ces revers n’ont pas empêché les salariés britanniques de Rover de bénéficier, début 2005, d’une enveloppe de 193 millions d’euros puisée dans le Fonds social européen. Une telle opération devrait être rééditée pour HP. Hier, la Commission assurait qu’elle était en train d’examiner les mesures à mettre en uvre pour amortir le choc causé par les licenciements.
Aucun des cinq sites informatiques menacés n’ayant bénéficié de subsides communautaires à l’implantation, la direction de l’entreprise ne pourrait pas être contrainte de rembourser ces aides, le cas échéant. Aujourd’hui, obligation est faite aux sociétés ayant bénéficié de fonds structurels de conserver leur implantation sur la zone subventionnée pendant cinq ans. Cette période devrait bientôt passer à sept ans.
En 1997, la fermeture par Renault de l’usine belge de Vilvorde avait conduit l’Union à accélérer un projet de directive visant à renforcer le droit d’information et de consultation des salariés. Aujourd’hui, la législation existe. Ni les Etats, ni la Commission ne sont tentés d’aller au-delà.
Steven Rix
24/09/2005
Ily a RITA maintenant, encore plus devastateur que “Christina”:) On va tomber dans la recession economique ici c’est sur 100%.Vous devriez lire mon blog parfois.
Frontin
23/09/2005
Citation !!
* Depuis quils occupent lIran, où ils étaient censés trouver la sécurité de lapprovisionnement en pétrole, les Américains connaissent des difficultés grandissantes dapprovisionnement. * Publié le 22 septembre 2005, Antiwar.com, USA.
‘‘L’Iran’‘, C’est une erreur ou un lapsus révélateur?
louis kuehn
23/09/2005
Votre analyse sur BP Jackson est très juste. Je trouve amusant, en effet, que les “prévisions” des analystes américains coincident avec…. leurs souhaits! Ils veulent le tandem Merkel-Sarkozy à la guide de l’Europe continentale. Eh bien, peut etre vont-ils avoir Merkel très faible, et Villepin-Breton plus populaires encore en 2007 qu’ils ne le sont aujourd’hui!
Amicalement
LK
Fred
23/09/2005
De nombreux articles semblent dire que c’est honteux que le Conseil de Sécurité ne soit pas saisi alors que la “troika” européenne le demandait. Ces articles ne semblent plus du tout s’intéresser au nucléaire, mais plutôt au fait que l’Iran ne sera pas “jugée”.
Je me posais alors la question : quid de l’absence de preuves ? Dans les articles dont je mets les liens, il semble clair que l’Iran est injustement dédouanée grace au soutien de pays “munichois”.
Ma question : Est-ce que l’Iran mérite *vraiment* tout cela ? Si qq’un a des éléments, je veux bien les lire :-)
Premier lien :
http://www.lefigaro.fr/europe/20050923.FIG0227.html?075337
Second lien :
http://www.primo-europe.org/
Ce lien, je le mets pour de rire. L’article est en page d’accueil aujourd’hui… j’ignore où il sera demain.
Je le copie ici aussi, car il vaut son pesant de
à mon avis.
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Iran : le chantage a payé
La Communauté Européenne renonce à saisir le Conseil de Sécurité sur le dossier nucléaire iranien.
Bien sûr, il y a louragan Katrina qui eut le mauvais goût dendommager les stations pétrolières off-shore des USA.
Bien sûr, il y a ces élections outre-Rhin qui paralysent la diplomatie allemande pour quelques mois. La diplomatie française n'a, quand à elle, point besoin d'élections ratées pour être paralysée.
Bien sûr, il y a ces pays quon dit non-alignés, judicieusement alignés sur les positions de la Chine et de la Russie.
Bien sûr, La Chine et lIran ont en commun quelques intérêts géostratégiques.
Bien sûr, la Russie et lIran entretiennent depuis longtemps des relations commerciales, dans le domaine nucléaire, notamment.
Soumis à « linsupportable inquisition » de lAIEA, lIran se défend et mieux que cela, il attaque.
Prié de dire si Téhéran pouvait provoquer une flambée des cours du brut en représailles à un renvoi du dossier nucléaire iranien devant le Conseil de sécurité, Ahmadinejad a répondu: "Tout être humain intelligent et en bonne santé devrait avoir recours à tous les moyens disponibles pour préserver sa liberté et son indépendance".
Sous entendu : "attaquez-moi, exigez quoique ce soit devant le Conseil de Sécurité et le cours du brut va senvoler". La conjoncture mondiale ne peut se permettre une nouvelle flambée des cours du pétrole.
Conséquence : Les Européens ont renoncé dans l'immédiat à saisir le Conseil de sécurité de l'Onu sur le programme nucléaire iranien, selon un nouveau projet de résolution à l'AIEA.
Une démonstration de faiblesse
La Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne (UE3) tentaient depuis le début de la semaine de convaincre l'exécutif de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de saisir le Conseil de sécurité à New York, en accusant Téhéran d'avoir "violé" ses obligations, notamment en reprenant la conversion d'uranium.
Le nouveau texte, moins dur que celui que l'UE3 avait fait circuler depuis lundi soir, reproche cependant toujours à Téhéran son "non-respect" de ses obligations en matière de non-prolifération nucléaire. Mais en des termes beaucoup moins coercitifs.
Il faut être poli avec les Iraniens, surtout que le prochain cyclone menace cette fois-ci, non seulement les plateformes pétrolières, mais aussi les vétustes raffineries du Texas travaillant déjà à flux tendu.
Bref, lUnion Européenne se déballonne une nouvelle fois, tergiverse et attend patiemment que lIran mette au point ses armes de destruction massive.
Une démonstration de force
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a pour sa part adressé une ferme mise en garde aux pays qui envisageraient d'attaquer l'Iran, en pleine crise nucléaire avec les Occidentaux, à l'occasion d'un défilé militaire à Téhéran où ont été exhibés les missiles de longue portée Chahab-3.
"Nos ennemis ont compris que nous sommes très sérieux pour défendre notre sécurité", a péroré le président ultraconservateur, en allusion aux Etats-Unis et à Israël, lors du défilé annuel marquant l'anniversaire du début de la guerre contre l'Irak (1980-88) qui a fait des centaines de milliers de morts.
"Si certains veulent refaire l'expérience du passé, le feu de la colère de la nation iranienne sera destructeur et brûlant", a-t-il ajouté, mettant en garde contre toute attaque contre la République islamique.
Les progrès de l'industrie balistique iranienne inquiètent les responsables de la communauté internationale. Le président iranien a déclaré que les forces armées "étaient préparées pour défendre le pays".
LIran, ce nest pas que du caviar
M. Ahmadinejad a également appelé à la fin de "l'occupation" de l'Irak par les troupes américaines et le départ des forces étrangères de la mer Caspienne.
Cette dernière précision est importante. Il ne faut voir là aucun souci gastronomique de la part du président Iranien, au demeurant fort peu primesautier. La Mer Caspienne est connue en effet comme étant un des réservoirs mondiaux de lesturgeon.
Plus précisément, lIran aimerait bien avoir les coudées franches pour importer la révolution islamique aux portes de la Russie et, accessoirement, prendre position pas trop loin de loléoduc qui approvisionnera lOccident en pétrole, dAzerbaïdjan en Turquie.
Inauguré le 25 mai 2005, sa mise en activité est prévue fin 2005. Long de 1 765 km, cet oléoduc présente une alternative intéressante pour les compagnies pétrolières occidentales à lhorizon 2010.
Seul obstacle pour le moment à cette volonté hégémonique iranienne : la présence de bases américaines quil ne sera pas facile de déloger.
Bref, tous les ingrédients dune confrontation majeure dans cette partie du monde commencent à être réunis.
Un peu de patience !
Pierre Lefebvre © Primo Europe, 22 septembre 2005,
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geo
22/09/2005
J’ai professionnellement “couvert” le récent congrès de l’UMP, qui s’est tenu pendant les désordres post-cycloniques.
Il était impossible d’entendre les envolées reaganiennes ou tatcheriennes des congressistes sans ressentir le viellissement que venait de subir cette réthorique.
Sarkosy, posant en fringant chevalier du libéralisme, avait surtout l’air de chevaucher une vielle rosse.
Katrina a peut etre élu les “ringards” de la période qui s’ouvre.
Mura
22/09/2005
LE COQ, L’AIGLE, L’OURS ET LE DRAGON
Data: Saturday, 17 September @ 18:50:42 MSD
Argomento: Аналитика
INTERVIEW DYVES BATAILLE A TIERRA Y PUEBLO (ESPAGNE)
1. Lincorporation de la Pologne et de la Hongrie dans lOTAN assurait le contrôle de lEurope pour les Etats-Unis, de lAtlantique à la frontière avec la Russie. Il ne restait encore que lancienne Armée de la Yougoslavie. Celle-ci est-elle une des clés de lagression contre la Serbie ? Le fait que la campagne a commencé quelques semaines après les incorporations mentionnées est-t-il dû au hasard ?
Cest un fait, lune des clés du démantèlement de la Yougoslavie et de lagression contre la Serbie était la volonté dassurer la pérennité dune OTAN qui navait plus de raison dêtre depuis limplosion de lUnion soviétique et la fin du Pacte de Varsovie, et de létendre à lEst. La Yougoslavie nappartenait à aucun pacte militaire et ne menaçait personne. Sa destruction délibérée est due avant tout à des facteurs politiques et géopolitiques. Il fallait imposer le libéralisme anglo-saxon et dégager le terrain pour aller plus à lEst. Cest ce qui a été fait. LOTAN nest rien dautre que loutil de domination politico-militaire des Etats-Unis sur lEurope. Pour organiser son expansion vers lEst il fallait trouver un prétexte et désigner un ennemi qui justifie une intervention. Ce furent la guerre civile yougoslave et la menace serbe. Comme le pays, lArmée yougoslave ne présentait pas un caractère dunité, elle était traversée par lagitation ethnique et se trouvait elle-même très affaiblie. La guerre na pas commencé en 1999, elle a commencé beaucoup plus tôt et avant lentrée dans lOTAN des pays mentionnés. Dès 1991 les premières victimes du conflit ont été des recrues serbes de la JNA en Slovénie. Pour les Etats-Unis qui avaient annoncé léclatement de la Fédération dès 1990, lArmée yougoslave (JNA) en soi navait pas une grande importance. En revanche ce qui avait une importance cétait dune part de morceler la Yougoslavie de façon à donner naissance à de petites entités étatiques faciles à contrôler, dautre part de réduire au maximum la Serbie considérée comme le principal obstacle aux plans dexpansion. On a fait la guerre à Slobodan Milosevic, alors président de la Serbie, parce quil refusait le système libéral occidental et son capitalisme sauvage. Lexpansion de lOTAN à lEst sest effectuée sous des formes diverses, pacifiquement dans les trois pays dEurope centrale (Pologne, Tchéquie, Hongrie) travaillés depuis longtemps par des individus comme Lech Walesa ou Vaclav Havel, par lingérence indirecte avec les Casques bleus onusiens et les Sociétés Militaires Privées liées au Pentagone du côté des entités sécessionnistes (Croatie, Bosnie et Kossovo), enfin par lintervention militaire directe et massive en 1995 et 1999. En dernier on a fait adhérer des pays riverains de la Mer noire comme la Roumanie et la Bulgarie qui doivent accueillir les bases du redéploiement de lOTAN. Cette organisation chargée autrefois de « défendre le monde libre » contre le Pacte de Varsovie (qui nexiste plus) contrôle désormais toute la partie Est-européenne entre la Mer Baltique et la Mer Adriatique, des Pays Baltes(Lettonie, Estonie, Lithuanie) à la Grèce en passant par la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie, formant un barrage géopolitique entre la « petite Europe » et la Russie. Ce travail achevé, lOTAN a poussé ses pions en Ukraine et sy essaye en Biélorussie
2. Le Laisser faire de lUnion européenne dans le conflit balkanique fut réellement très pathétique. Comment les Serbes on-ils réagi devant ce manque dautonomie politique ?
Le terme « laisser faire » est faible. LEurope porte une lourde part de responsabilité dans le conflit balkanique. Non seulement elle a fait appel aux Etats-Unis pour envoyer des troupes en Yougoslavie mais encore elle y a participé. Cétait après la réunification dune Allemagne qui croyait pouvoir jouer à nouveau son rôle dantan en Europe centrale et orientale. Les Américains lont laissé tirer les marrons du feu en Slovénie et en Croatie avant de donner un coup darrêt. En 1993 ils ont écarté les Allemands de Zagreb à lOuest et se sont installés à Sofia à lEst (QG de la CIA déplacé depuis à Sarajevo). Dans cette affaire les pays européens ont agi comme les supplétifs des Etats-Unis. Les Serbes ont été très surpris du comportement des Européens, en particulier de celui des Français. Ils en étaient restés à une période de lHistoire où en Europe les nations avaient encore orgueil et politique propre. Ils avaient en mémoire les péripéties de la Première guerre mondiale, le Front de Salonique, le sauvetage de lArmée serbe à Corfou par la marine française. Une chanson, toujours en honneur, porte le nom du Bateau français. Ils ont considéré avec raison lattitude de Paris comme une trahison, découvrant lamnésie dune démocratie.
Les Serbes ont commémoré début août le dixième anniversaire de lOpération « Storm » (Oluja) qui a vu leur élimination de la Krajina. Bilan 4.771 morts, 6.952 blessés, 2.800 disparus. Il y avait là un demi million dentre eux. Il nen reste plus que quelques milliers, de vieilles personnes pour la plupart. Cest un « nettoyage ethnique» mais il nest pas répertorié comme tel par les consciences à géométrie variable.
La maîtrise duvre de cette opération est revenue aux Américains qui ont fourni les renseignements militaires, les moyens de guerre électronique, de brouillage et le feu vert. On a les noms des officiers américains de la société privée (MPRI tous des anciens de lUS Army, de la CIA et de la DIA) qui ont planifié lattaque au sol. Peter Galbraith, lambassadeur US à Zagreb, sest vanté dêtre entré à Knin, la capitale de la Krajina, parmi les premiers, dans un blindé croate. On pouvait voir sur les routes des milliers de tracteurs, dimmenses colonnes de réfugiés fuyant les agresseurs avec un maigre bagage. Des avions croates ont même bombardé des réfugiés. La récompense pour Washington a été une base aérienne souterraine près de Bihac (comme celle de Krivolak en Macédoine) et la mise en chantier de lautoroute Zagreb-Split-Dubrovnik par un consortium américano-turc formé par les sociétés Bechtel et Enka. A noter que, comme dans toute colonie, le petit personnel sous-payé travaillant sur les champs de mines était indigène (croate). Il y a deux siècles Napoléon a construit la première grande route côtière de Dalmatie. Plus tard un peu plus au Nord les Allemands, qui devaient devenir de grands constructeurs dautoroutes, avaient fait les plans du Chemin de fer de Bagdad. Lopération Storm, elle, permettait douvrir une nouvelle route de lAdriatique, celle qui, selon les plans non encore publiés, doit se prolonger jusquà lAlbanie via Dubrovnik et le Monténégro.
Ce grand projet est de relier lautoroute de Dalmatie à sa semblable du Corridor n°8 construite parallèlement à loléoduc d AMBO (Albanian-Macedonian-Bulgarian-Oil) qui doit relier le port de Varna à celui de Durrës, la Mer Noire à lAdriatique dans le canal dOtrante. Jamais très éloignées des côtes les bases américaines construites par Halliburton et Browns & Root jalonnent ce dispositif en construction. Couplé avec larrêt de la navigation sur le Danube consécutif aux bombardements des ponts en Vojvodine, le Corridor n°8 coupe la route Vienne-Budapest-Belgrade-Salonique, entrave le lien fort orthodoxe Grèce-Serbie et ouvre un pont terrestre à la Turquie en direction de lItalie On comprend pourquoi Washington tient tant à l« indépendance du Monténégro » dont la contrepartie, pour les partisans de la séparation, serait la livraison des Bouches de Kotor à lUS Navy.
Lopération Storm a aussi permis aux Américains daccentuer la pression en imposant à Milosevic fin1995 les accords de Dayton et de Paris. Bien que diabolisé il était encore à ce moment-là interlocuteur valable. Milosevic croyait à tort quaprès la cession de la Krajina aux Croates et les accords de Dayton les Américains le laisseraient tranquille. Il se trompait lourdement. Après ces « accords » le général américain Klein qui a opéré en Slavonie orientale déclarait : « pour la Serbie ce nest pas fini » et pour la Serbie ça ne létait pas en effet. Après lintervention US en Krajina au côté du général croate Ante Gotovina (utilisé puis lâché, déclaré criminel de guerre et réclamé à la Haye ) la société militaire privée (SMP) Military Professional Resources Inc. (MPRI) basée en Virginie a « aidé » les séparatistes musulmans de lautre côté de la ligne de démarcation . En Bosnie le MPRI a facilité en pleine période d embargo onusien le parachutage darmes par laviation turque. Ils a aussi aidé au trafic darmes (notamment iraniennes) par la voie maritime via les ports de Dalmatie.
3.Les deux vainqueurs des dernières élections sont le Parti socialiste de Slobodan Milosevic et le Parti radical de Vojislav Seselj, présenté comme « ultra-nationaliste ». Y a-t-il une bonne collaboration entre eux ? Est-ce que la formule de leur union peut devenir un exemple pour les autres pays de lEst de lEurope ? Milosevic et Seselj se trouvent extradés et jugés par le « « Tribunal » de La Haye. Quest-ce que les Serbes pensent des représentants quils ont démocratiquement élus ?
Des informations quil faut quelque peu tempérer ou corriger. Le flot de désinformation et dignorance occidental est tel que lon peut comprendre la confusion . Milosevic a été kidnappé et non extradé. Seselj, pour sa part sest rendu volontairement à La Haye. On nen nest plus à la grande alliance tactique SPS-SRS-JUL. Le Parti socialiste a mal supporté la perte du pouvoir et joue un jeu politicien. Le Parti radical, au contraire assume pleinement sa fonction dopposition.
Lune des caractéristiques des démocraties occidentales, en dehors des Etats-Unis qui forment un système criminel et mafieux fait pour durer, est que lon y subit le vote permanent qui provoque linstabilité chronique et interdit la sélection et la circulation des élites pour une politique du long terme. Aggravé quand les institutions sont, comme actuellement en Italie, du type parlementaire de la IV° République française (impuissance au sommet, querelle des partis et marchandage des sinécures). La Serbie néchappe pas désormais à la règle.
Après les présidentielles que lon a dû recommencer à trois reprises pour cause de quotas électoraux, il y a eu en décembre 2004 les municipales. Délection en élection on constate une progression constante du Parti radical serbe, le SRS qui a gagné Novi Sad, la seconde ville du pays et est passé à deux points de la victoire à Belgrade, et une coupure grandissante entre le pouvoir titulaire et lOpposition menée par le Parti radical. Avec 81 députés le SRS dispose du plus fort groupe parlementaire, loin devant le principal parti gouvernemental, le DSS. Lorsque en février 2003 le chef du SRS, Vojislav Seselj sest rendu volontairement à La Haye pour affronter lHydre du Tribunal Pénal International pour la Yougoslavie (TPIY) sponsorisé (entre autres) par George Soros et la firme à capitaux séoudiens Sony, beaucoup ont dit que cen serait fini du Parti radical. Les mêmes avaient prononcé un tel diagnostic en octobre 2000 lors de la « chute de Milosevic » et ils se sont trompés. Disposant dexcellents cadres le SRS na jamais été aussi fort malgré le manque de celui que lon nomme « lAbsent ». On ne peut en dire autant du SPS qui est sorti très affaibli de la perte du pouvoir et de la déportation rituelle de son président à La Haye. Pour survivre avec seulement 6% des voix, le SPS a été contraint de soutenir le gouvernement de Vojislav Kostunica fait dune addition de partis discrédités: dabord le propre parti du premier ministre, le Parti démocratique de Serbie (DSS, 53 députés), constitué de notables et le moins corrompu, ensuite le G17 Plus (31), héritier de lopposition DOS à Milosevic, du libéral Miroljub Labus il était moins libéral quand il rédigeait la constitution de Milosevic -, un groupe en phase avec les économistes de lAmbassade US et que Seselj a baptisé le «F 16 ». Ensuite deux petits groupes qui sétaient ligués pour dépasser 5% des voix , Nova Srbija du maire de Cacak Velimir Ilic (9 députés) et le Parti du renouveau serbe (SPO) de Vuk Draskovic, en butte à une scission (SDPO, 9 députés) et qui ne conserve plus, de ce fait, que 4 députés (le siège du SPO partisan du roi en exil à Londres se trouve curieusement dans le même bâtiment que le British Council). Dirigé par Ivica Dacic, un rondouillard qui fait carrière, le Parti socialiste (SPS) permet enfin à cet attelage hétéroclite davoir une majorité tout en étant écarté du gouvernement. Seul intérêt, ses 22 députés peuvent à tout moment déclencher une crise gouvernementale et faire pression sur Kostunica, ce qui indispose le G 17 Plus et facilite la critique du Parti démocratique qui nest pas membre de la coalition gouvernementale.
Animé hier par des socialistes rendus nationalistes par la pression extérieure, le SPS a vu beaucoup de ses membres le déserter et rejoindre le SRS. Le parti de Slobodan Milosevic nest plus aujourdhui que la jambe de bois dune majorité parlementaire unie par la brigue et conduite par des politiciens médiocres. Aux dernières municipales, nombre de ses cadres se sont fait élire sans étiquette. Le parti conserve néanmoins des positions dans lEst et le Sud de la Serbie où il contrôle par exemple la ville de Vranje. Il ne serait pas impossible, toutefois, quavec lancien maire de Belgrade, lex socialiste Covic et son Parti social-démocrate, qui ambitionne dêtre autre chose quun groupuscule (deux élus) il ne soriente ultérieurement vers un réformisme qui clôturerait la période Milosevic.
Par calcul, Vojislav Kostunica a préféré former un gouvernement de coalition branlante plutôt que de sallier avec le seul partenaire fiable qui lui aurait donné une majorité stable, le SRS. Vu les pressions constantes de la dite communauté internationale pour « livrer Karadzic et Mladic », pour juger les « criminels de guerre », pour forcer à la repentance lensemble du peuple serbe, pour détacher le Kossovo de la Serbie, pour provoquer la séparation du Monténégro, fomenter des troubles en Raska (Sandjak) et en Vojvodine, il est normal que le parti du premier ministre, le DSS, dont la caractéristique principale est limmobilisme, ne cesse de perdre des voix et que le SRS, qualifié d« ultra-nationaliste », ne cesse den gagner.
En dehors de la coalition gouvernementale deux autres partis de disputent lélectorat, le Parti démocratique (DS) de Boris Tadic (32 députés, héritier de la coalition DOS concoctée en 2000 contre Milosevic et successeur de feu Zoran Djindjic), qui a un groupe parlementaire mais ne participe pas au gouvernement et Pokret Snaga Srbije (PSS) de laffairiste Bogoljub Karic dont la fortune remonte à « lancien régime » où ce Berlusconi balkanique sy définissait déjà comme un « communiste-capitaliste ». Nouveau mouvement, Force Serbie na pas de groupe au parlement mais dispose dun député débauché du SRS, quil a tout simplement acheté. Ce nouveau mouvement a obtenu un résultat mitigé aux municipales. Enfin on mentionnera la Liste pour le Sandjak de Suleiman Ugljanin et lAlliance civique (GSS) 2 sièges chacun ainsi que lUnion sociale-démocrate SDU de Zarko Korac (un seul).
4. Quelle analyse faites-vous de lassassinat de Zoran Djindjic ?
Jai évoqué Zoran Djindjic. La presse occidentale a parlé de « mafia », de « soldats perdus », de complot de nostalgiques de lancien régime. Il semble en fait que Djindjic ait été tué pour le compte des Américains à un moment où il devenait gênant. A ce moment-là (en mars 2003), après avoir livré Milosevic à La Haye, Djindjic alors premier ministre avait décidé de réviser complètement sa position par rapport aux Américains. Quelques jours avant dêtre assassiné, dans une interview au quotidien Vecernje Novosti, il tapait du poing sur la table et déclarait vouloir régler définitivement la question du Kossovo en privilégiant des Etats européens comme la France et lAllemagne. Il voulait, tout-à-coup, mettre hors jeu les Etats-Unis et organiser une grande conférence pour la paix au Kossovo dans une capitale européenne. Je lai dit dans une interview à lhebdomadaire Nin six mois avant que la presse de Belgrade ne divulgue linformation au grand public car javais un renseignement précis: pour assassiner Djindjic il y avait deux armes différentes et deux équipes. Daucuns évoquent une opération menée par lIntelligence Service (MI 6) qui sait très bien travestir les assassinats politiques. Ceux que lon a rapidement arrêtés (la dite « mafia de Zemun ») sont ceux quil était prévu darrêter dans le scénario. Aux premiers pas de lenquête deux témoins gênants ont été tués dune balle entre les deux yeux et une villa qui servait de repère et pouvait contenir des indices a été détruite. Par lintermédiaire de ses relais du Parti démocratique et de lAlliance Civique GSS au gouvernement du DOS encore en place ladministration américaine en a profité pour essayer de détruire lOpposition nationale-patriotique (plus de 10.000 arrestations en quelques jours sous le prétexte de létat durgence par lOpération « Sablja » (Sabre). En Occident les organisations des droits de lhomme nont pas protesté. On a même essayé dimpliquer Kostunica dans laffaire. Pendant un mois la Serbie ressemblait à ces dictatures dAmérique centrale dil y a trente ans.
Pour en revenir à Djindjic les Américains et leurs alliés britanniques ne pouvaient tolérer que soit recherchée une solution rapide et définitive à la question du Kossovo tout simplement parce qu ils veulent que cela dure. Leur « peacekeeping » et « peacemaking » est un leurre. Contrairement à ce quils prétendent, non seulement les crises et les espaces de non droit ne les gênent pas mais encore ils les suscitent et les utilisent pour intervenir et installer des bases militaires à proximité des gisements de pétrole, des oléoducs et des champs de pavot. Les illuminés de la « plus grande démocratie du monde » et les administrateurs de son complexe militaro-industriel nont que faire des tragédies quils provoquent, des centaines de milliers de victimes quils occasionnent et rien à faire non plus de leurs propres pertes si ces dernières sont peu médiatisées. Doù la nécessité dun contrôle total de linformation de façon à occulter lessentiel et à divertir le public par une information de faits divers et de frivolités. Cest la fonction de la « presse libre et démocratique ».
Inséparable du thème de « guerre contre la terreur » la conduite des conflits justifie les augmentations vertigineuses de crédits, fait tourner la machine de guerre et remplit les comptes en banque dun très petit nombre, tandis que lon berce les chaumières avec la «démocratie » et les « droits de lhomme ».
Pour conclure avec Djindjic, sa « rébellion » intervenait à un mauvais moment pour lui, au moment même de la fronde franco-allemande à l expédition irakienne, un événement qui devait mettre en fureur les parrains de Washington. Djindjic devait en subir immédiatement les conséquences. Les Américains éliminent toujours leurs anciens pions surtout quand ils font mine d avoir tout dun coup quelque velléité dindépendance. Depuis, les enseignements en ont été tirés, Tadic le successeur de Djindjic, obéit au doigt et à loeil à ses maîtres anglo-saxons. Depuis la débâcle du DOS aux élections générales il est chargé de recycler les débris de lancienne opposition démocratique (GSS et autres Otpor) dans le Parti démocratique dont il a hérité et, avec les importants moyens financiers fournis par lOccident, de sopposer à lascension au pouvoir du Parti radical.
Parallèlement à cela un groupe dune cinquantaine de personnes lové dans les ministères stratégiques (notamment au SMIP, les Affaires étrangères) sous linfluence dun certain Vojin Dimitrijevic, mentor du GSS, travaille toujours directement avec des conseillers US (et britanniques) à appliquer les directives de Washington. Les électeurs peuvent voter et les députés pérorer et gesticuler au Parlement, tout cela na pas une grande importance, le pouvoir réel mis en place par Washington reste aux leviers de commandes quel que soit le résultat électoral tandis que sagitent les figurants du Parlement. Jusquà ce que cela craque. Et quand cela craquera ces gens-là ont intérêt à évacuer vite..
5. Alija Izetbegovic a basé la fondation de lEtat bosniaque sur la religion musulmane. Naguère catholiques, musulmans et orthodoxes pouvaient vivre ensemble. Comment peut-on juger le rôle dIzetbegovic ? Ne pouvait-on pas continuer à vivre ensemble? Cela aurait évité beaucoup de morts et la fracture des Balkans qui favorise les Etats-Unis.
Telle que posée la question pourrait sous-entendre une culpabilité des Serbes dans laffaire bosniaque. Or il nen est rien. Comme les Serbes de Krajina, les Serbes de Bosnie ne sont en rien les séparatistes décrits par les médias occidentaux. Après les sécessions slovène et croate appuyées par lAllemagne, lAutriche et le Saint-Siège, la guerre en Bosnie a été provoquée par lappui délibéré apporté aux musulmans par lalliance des Etats-Unis et de lIslamisme contre lEurope. Daucuns prétendent que cette thèse nest plus dactualité, quici et là des musulmans tirent sur des Américains. Et cest vrai quen Afghanistan et en Irak des musulmans résistent aux Américains mais il y en a aussi autant sinon plus qui pactisent avec eux. Dans les Balkans, Bosniaques et Albanais arborent le drapeau étoilé.
Dans le conflit yougoslave ce quil faut bien comprendre cest que si des éléments séparatistes existaient comme partout cest le soutien et la manipulation exercés de létranger qui ont transformé des revendications socio-économiques ou culturelles en conflits locaux et des conflits locaux en guerre régionale. Sans cet appui extérieur, une réaction rapide et maîtrisée aurait pu préserver lunité de lespace yougoslave et lon aurait ainsi évité toutes ces grotesques comédies de lindépendance slovène, croate, bosniaque Mais pour cela il fallait un pouvoir central fort qui nexistait pas dans la Fédération post-titiste. Belgrade nen était que la capitale titulaire. Dans le pouvoir rotatif attribué à tour de rôle à des représentants des diverses républiques, les Serbes jouaient un rôle mineur ne correspondant ni à leur nombre ni à leur aspiration. Enfin la Serbie était la seule république à être affublée de deux régions autonomes, la Vojvodine et le Kossovo. On a vu lusage qui a été fait du Kossovo et les tentatives faites en Vojvodine. A létranger ceux qui ont fustigé la suppression de lautonomie de ces deux régions par Slobodan Milosevic nont jamais demandé pourquoi les Serbes de Krajina navaient pas droit à une région autonome.
En labsence de chef charismatique et de parti se substituant à lEtat (ce quétaient le Maréchal Tito et la Ligue des Communistes) le fédéralisme outrancier qui prévalait a facilité léclatement du pays. Pour une nation de taille moyenne le maintien dun Etat unitaire est une question vitale. La structure fédérale instaurée à la succession du général Franco aurait pu exposer lEspagne au même type déclatement que la Yougoslavie si les maîtres du monde avaient pris la décision de la dépecer. LEspagne doit le maintien de son unité à son allégeance à lOTAN. Si lEspagne avait fait de la résistance, on aurait pu voir se produire dans la péninsule ibérique un scénario identique à celui de la Yougoslavie. Il fut un temps, on sen souvient, où les séparatistes basques de lETA nétaient pas qualifiés de « terroristes » par les démocraties occidentales mais présentés comme des résistants à Franco.
Dans laffaire yougoslave les Américains ont fait feu de tout bois, manipulant à leur guise les ethnies et les religions dans une fédération déstabilisée par la coupure subite des crédits à la Yougoslavie et les effets des chocs pétroliers. Les premiers contacts de la CIA avec les séparatistes albanais datent du début de 1990. Après limplosion soviétique et la réunification allemande il fallait à tout prix déstabiliser la région pour occuper le terrain militairement. Le moment était opportun, la Russie était momentanément neutralisée et lEurope inexistante. Il fut facile de se servir des « petits nationalismes » libérés de lordre communiste. Dabord celui des voisins hongrois, bulgares, albanais qui reluquaient des morceaux de lespace yougoslave, ensuite celui des républiques internes qui devaient se voir érigées en « Etats de droit international » en violation de la Charte des Nations Unie et des accords dHelsinki et pour la plus grande satisfaction des petits chefs locaux devenus de grands chefs « nationaux ». Izetbegovic fut lun deux.
Tout dun coup les lignes de démarcation administratives étaient transformées en frontières dEtat. Tout dun coup les citoyens qui vivaient dans lune ou lautre des république se retrouvaient du jour au lendemain étrangers dans leur propre pays.
Sur la Bosnie la guerre médiatique a tenu deux types de discours visant deux cibles différentes : dans les démocraties occidentales on faisait croire que les Bosniaques musulmans étaient menacés par « les milices fascistes de Slobodan Milosevic, dArkan et de Seselj », par les partisans de la Grande Serbie. Alors que ces dites milices étaient des groupes dauto-défense et que les Serbes avaient en face deux de véritables armées privées bien équipées et assistées par qui lon sait, en Occident on répandait que la démocratie et les droits de lhomme étaient en péril.
Mais dans le monde arabo-musulman dAfrique et dOrient on tenait un tout autre langage. On faisait croire, comme en Afghanistan hier, que lIslam était attaqué par les communistes. En Afghanistan cela a créé dans les années 1980 les Gulbuddin Ekmatyar et les Osama Ben Laden. Alors que les régimes baathistes de Syrie et dIrak et la Jamahiria Lybienne de Muammar Kadhafi se tenaient à lécart, la fixation anti-serbe et laide des Séoudiens, des émirs du Golfe, des islamistes turcs, des Pakistanais, des Malais, du Sultan de Bruneï et du roi du Maroc permettaient aux manipulateurs anglo-saxons de faire renaître et de doper lIslam dans une région où cette religion était pratiquement éteinte et dy créer un puissant réseau de solidarité islamique. Cétait une bonne façon de pousser de nouveaux pions à lOuest du Grand Echiquier.
Aux mains de spécialistes en recevant les importantes retombées financières les agences de communication états-uniennes comme la Ruder Finn et les ONG « humanitaires » ont joué un rôle capital dans la manipulation globale. Ruder Finn est à lorigine de la sélection du vocabulaire et de linondation de la presse dinformations ad hoc. Les Serbes étaient les « nouveaux nazis », ils bâtissaient des « camps de concentration », commettaient des « viols » et des « crimes de guerre » et sapprêtaient à commettre un « génocide ». Cette thématique nétait pas pour déplaire aux Allemands dHelmut Kohl, de Hans Dietrich Gensher puis de Klaus Kinkel qui pouvaient se croire déchargés dun fardeau.
our comprendre la réaction des Serbes de Bosnie il faut songer aussi à deux réalités historique qui ont été plus ou moins occultées. Dabord une réalité récente, les Musulmans de Bosnie (avec un M majuscule) constituaient sous Tito une nationalité reconnue mais sans territoire qui permettait à ce dernier de sassurer une position forte au sein du Mouvement des Non Alignés dominé par « lesprit de Bandoung » qui a animé les révoltes du tiers monde et les mouvements démancipation. Cétait avant le « revival islamique ». Mais en pleine période deffervescence islamique, vouloir au début des années 1990 donner un territoire aux Musulmans, en loccurrence celui de la Bosnie, était une provocation qui ne pouvait que déclencher la guerre puisque dans cette république de lancienne fédération yougoslave plus de la moitié de la population nétait pas musulmane. Les Serbes orthodoxes, les Croates catholiques et ceux qui se disaient tout simplement Yougoslave y étaient majoritaires et la majorité de cette majorité était serbe. En 1981 la population qualifiée de « musulmane » nétait évaluée quà 41% et elle ne se manifestait pas à lépoque comme particulièrement religieuse. Ce nest quaprès la manipulation états-unienne que les mosquées et les écoles coraniques payées par lArabie Séoudite, les émirs du Golfe, le roi du Maroc et cetera, ont fleuri Et là nous sommes dans létage supérieur de la manipulation.
b>En favorisant lantagonisme entre lOrthodoxie et lIslam (comme on a renforcé la tendance au repli religieux des immigrés arabes en France et en Espagne) on créait un problème dans les Balkans et on tendait un piège à lEurope dans son ventre mou en cherchant à provoquer le « choc des civilisations » théorisé par Samuel Huntington . Cétait aussi une diversion utile qui allégeait un temps la pression sur Israël regardez là-bas à Sarajevo « à deux heures davion de Paris » ce qui se passe, éructaient les Lévy et les Glucksmann, la presse enchaînait -, et pendant que lon avait le regard attiré par Srebrenica on regardait moins vers Gaza. Tout cela a grandement facilité les plans états-uniens, la création de bases militaires et linstallation au pouvoir de fantoches dans des micro-Etats non viables. Pendant dix ans la Bosnie et le Kossovo ont fait la une des journaux et détourné lattention de ce qui se passait en Palestine et en Irak et de ce qui sy préparait.
Ensuite le deuxième volet de cette réalité historique en partie occultée remonte à plus loin dans le temps: si la réaction serbe aux prétentions « musulmanes » a été aussi vigoureuse, on la doit aussi au fait que les dirigeants de la sécession bosniaques autour dAlija Izetbegovic (lié aux Frères Musulmans, une organisation naguère mise sur orbite par lIntelligence Service, comme les Phalanges chrétiennes au Liban ) étaient tous issus des familles favorisées par loccupant pour leur collaboration avec lEmpire ottoman. Avant leur Reconquista tardive (elle date du début du XIX° siècle avec Kara George) les Serbes étaient ce que les Turcs appelaient la « Raïa », les paysans pauvres et méprisés. Dans les villes plastronnaient et senrichissaient les amis du Pacha. La « cosmopolite » occupation ottomane, qui nous est présentée par certains historiens comme un bienfait, a duré six siècles et seul des Espagnols sourcilleux - et on les comprend - sur certaines prétentions affichées à nouveau sur lAndalousie, peuvent comprendre mieux que dautres ce que cela signifie. Ils peuvent aussi comprendre mieux que dautres le rôle de ces minorités argentées et cultivées, « sans patrie ni frontières », à travers le temps et lespace, dans la promotion des invasions et loccupation des territoires. Dans la région les Anglo-Saxons ont flatté ces nostalgies ottomanes comme ils ont essayé dutiliser le panturquisme et le pantouranisme en Asie centrale. En mai 1992, en soutien dAlija Izetbegovic à Sarajevo le premier ministre turc Suleïman Demirel rappelait qu « il existe un monde turc qui sétend de lAdriatique à la Muraille de Chine ». Ce nest pas complètement faux, jai pu men rendre compte ces dernières années lors de mes voyages en Chine, on trouve en effet des musulmans dorigine plus ou moins turque à quelques kilomètres de Pékin. On y trouve aussi des bouddhistes en pleine réhabilitation.
Dans linconscient collectif du peuple serbe, les Musulmans bosniaques de la guerre étaient restent - les héritiers de tous ces traîtres qui ont joué sur le temps long le jeu des empires occupants (des Osmanlis avant-hier aux Yankees aujourdhui en passant par les Nazis hier). Cette mémoire la plus longue est la raison pour laquelle les Serbes ont été qualifiés d « archaïques » par les barbares de Brooklyn ignorant les racines du terme. Pendant la guerre en Bosnie les intellectuels cosmopolites des capitales occidentales fustigeaient le Mémorandum de lAcadémie Serbes (SANU), le présentant comme le programme nationaliste « grand-serbe » de Milosevic, et même pour certains obsédés, comme un Mein Kampf serbe. Ils spéculaient sur le fait que pratiquement personne navait lu ce document qui nétait en réalité quune synthèse de létat des lieux, en deux parties : la crise socio-économique et la question des Serbes du Kossovo. En revanche ces mêmes ardents supporters dIzetbegovic passaient sous silence sa Déclaration Islamique, manifeste annonçant que dans la nouvelle Bosnie de ses rêves, il ny aurait place que pour une seule religion, lIslam.
6. Où en est la question de lentrée de la Serbie dans lUnion européenne avec la « démocratisation » ou la « normalisation ». La Serbie comme fin de référence aux opposants au Nouvel Ordre Mondial est-elle une réalité ou bien y a-t-il quelque espoir ?
Jusquen octobre 2000 Slobodan Milosevic a été rendu coupable de tous les malheurs. Le « boucher des Balkans » était responsable de tout, de la guerre, de la misère sociale, de lisolement du pays, de lembargo et même des bombardements. Tout était de sa faute. Comme Saddam Hussein il fut diabolisé avant dêtre éliminé. Les stipendiés de lOccident et leurs sponsors affirmaient quavec la disparition de Milosevic et de son régime, tout rentrerait dans lordre, que la prospérité reviendrait, que la Serbie réhabilitée recouvrerait sa liberté, ses droits et la sécurité de frontières reconnues. Or cinq ans après, évidemment rien de tout cela ne sest passé. Sur le plan politique, institutionnel, économique, social et territorial cest le désordre parlementaire, lanarchie, la pauvreté, le chantage à la livraison des résistants au Tribunal de La Haye et la menace de séparation du Kossovo et du Monténégro. Pour paraphraser Jacques Bainville « tout va toujours plus mal ». Profitant de la situation quelques uns se sont outrageusement enrichis.
Dans ce contexte les discours sur les conditions et la date de lentrée en Europe ne passionnent pas les masses, dautant plus que lEurope de Bruxelles sest vu imputer ce qui sest passé à égalité avec les Etats-Unis. Dailleurs, et ceci est valable pour tous les ex pays socialistes passés à lultra-libéralisme, les politiciens ne parlent pas de lEurope mais utilisent le vocable du Département dEtat américain, à savoir l « intégration euro-atlantique », ce qui nest pas la même chose que lUnité européenne.
Lintégration euro-atlantique ce nest évidemment pas lEurope, cest la dissolution des pays européens dans lempire colonial des Etats-Unis, cest lopposé de lEurope puissance. Quand Donald Rumsfeld, le Secrétaire US à la Défense, fait la distinction devant un parterre de « nouveaux démocrates » de lEst, entre New Europe et Old Europe, cest à ce clivage (excluant une certaine idée de la France et de lAllemagne) quil pense. Un clivage que le portugais on devrait plutôt dire le porto-ricain représentant la fausse Europe, José Manuel Barroso, est chargé de « résorber».
Récemment on a fait dire à Bush que la Macédoine-FYROM était « un exemple pour la région » et quelle était « en grand progrès sur la route pour rejoindre lEurope ». Cest très significatif de ce que veulent les Américains. La Macédoine est une caricature dEtat, de nation et dindépendance. Un pays déjà sous partage ethnique entre dune part lélément slavo-macédonien qui ne sait pas trop quelle est sa véritable identité et la recherche chez Alexandre le Grand, et de lautre lélément albanais sûr de « descendre du roi Pyrrhus » ou des anciens Illyrienset qui prend ce quon lui donne en 1992, par les accords dOhrid les Occidentaux lui ont livré la partie Ouest du pays en attendant de pouvoir former après l « indépendance » du Kossovo la Grande Albanie avec lAlbanie. La voie est tracée davance et se conjugue avec le projet des oléoducs, autoroutes et systèmes de communication prévus pour le Corridor n°8, tout bénéfice pour Washington et pure perte pour lEurope. Mais cela ne suffit pas à certains Albanais qui émettent aussi des revendications à lEst du Monténégro, en Serbie du Sud et au Nord-Ouest de la Grèce dans la région quils appellent Shameria. Autant dire pour lavenir un excellent facteur de perturbation à cheval sur des frontières, dépourvu de toute culture étatique (ce qui nest pas le cas des Serbes formés à lEcole française) et qui explique, comme pour les Kurdes au Proche Orient, lintérêt porté à leur égard par les Américains. A West Point, en ce moment on est en train de former les cadres de la future « Armée du Kossovo » détaché de la Serbie, à partir danciens « commandants »de lUCK. Un « Service secret kosovar » (sic) est aussi fabriqué.
Pour clore la parenthèse sur la FYROM (Former Yugoslav Republic of Macedonia), les Américains viennent de la reconnaître sous le nom de Macédoine à la veille dun référendum dangereux pour les accords dOhrid, une décision qui a flatté les naïfs locaux mais déplu fortement aux Grecs pour qui la Macédoine est leur province du Nord. Ancien Sud de la Serbie jusquen 1944, séparée de la Fédération yougoslave en 1992, ethniquement divisée, dépourvue dautorité étatique, cette Macédoine citée en exemple par George W. Bush représente le modèle de lEtat dépourvu dindépendance et dautorité, lidéal des prédateurs de Brooklyn et du Texas, ce qui éclaire un peu plus la nature de la politique consistant à confondre lEurope avec les Etats-Unis, une politique où bien des Européens sont victimes et complices à la fois. Une anecdote significative, je me trouvais récemment en Macédoine et je suis tombé par hasard à la télévision sur les travaux d’un congrès de Jeunesse Internationale, une réunion non seulement sponsorisée par George Soros et lAmbassade américaine, mais encore une manifestation pour laquelle le Parlement macédonien avait prêté ses locaux ! Et de quoi parlait-on dans cette assemblée dominée par les délégations de jeunes de la « New Europe »( Pays Baltes, Ukraine, Pologne, Roumanie, Bulgarie, Tchéquie) ? Eh bien tout simplement dun thème très cher à Soros, celui de la légalisation des drogues.
Pour un peuple deux choses sont plus importantes que la prospérité et le bien être économique, ce sont lidentité et la dignité. Que peut bien signifier lentrée dans l Europe institutionnelle pour une communauté qui se sent menacée dans son identité et bafouée dans sa dignité ? Et que peut bien vouloir dire intégration européenne quand on vient dun pays qui a été désintégré par cette Europe institutionnelle assimilée aux Etats-Unis ?
Sur ce sujet les nationalistes européens de tous les pays brandissent létendard dune toute autre Europe, celui de la Grande Europe, de lUnité eurasiatique grand continentale des Etats, de Vladivostok à Dublin contre l Europe sous occupation des Etats-Unis. En Serbie cette tendance a fait des progrès. On se rend compte que face à lattaque globale conduite par les Etats-Unis il faut une résistance globale et que la lutte ne peut être limitée à un seul pays.
7. Un dicton populaire affirme que par journée claire des montagnes de Serbie on peut voir le Kremlin. Le futur de la Serbie, comme dailleurs celui de lEurope, est-il lié à la Russie ?
Les Serbes ont été très déçus par lattitude des Russes pendant la guerre. Alors que tous, Croates, Bosniaques musulmans, Albanais séparatistes bénéficiaient des plus grands supports extérieurs (lun deux, et non des moindres nétait autre, répétons-le que celui du roi du Maroc) les Serbes indépendants et souverains se sont retrouvés isolés et sans soutiens autres quindividuels (si lon excepte la Grèce qui na pas participé à lagression). Face au monde anglo-saxon habitué à instrumentaliser les islamistes (de lImam Chamil dans le Caucase à Ibn Séoud en Arabie, dAbd el-Krim au Maroc à Osama Ben Laden en Afghanistan), la solidarité slave et/ou orthodoxe a été politiquement très limitée : des Russes des mouvements nationalistes et des Grecs sont venus combattre au côté des Serbes de Bosnie puis encore des Russes et des Bulgares au moment des bombardements de lOTAN en 1999. Les agresseurs anglo-saxons ont bénéficié de circonstances idéales caractérisées par lexistence dun pouvoir russe entre les mains dun Boris Eltsine impotent et de son entourage oligarchique pro-américain que Vladimir Poutine vient en partie de réduire. Le comble cest que ce manquement russe na pas seulement déçu les Serbes qui attendaient quelque chose de la Russie, il a été aussi utilisé par les russophobes pour essayer de discréditer un peu plus la Russie. Et là il faut parler du rôle des ONG.
Pendant les manifestations contre Milosevic jai observé le mode opératoire des organisations parapolitiques qui préparent le terrain pour lattaque finale et que lon appelle les Organisations Non Gouvernementales, les ONG. Jai suivi le travail de pénétration de lUniversité et de la Presse opéré par lOpen Society Institute (OSI), aussi appelé « Fondation Soros » et la méthode dagitation de rue tirée des enseignements du professeur Gene Sharp, de lInstitut Albert Einstein : expliquée dans La Guerre Civilisée cette méthode consiste à utiliser le mécontentement latent dune partie de la population, en particulier la jeunesse et son besoin de contestation, pour la jeter dans la rue et la dresser contre les « dictateurs » sous les apparences de manifestations pacifiques et festives. Dans ces réunions et manifestations on repère les meilleurs éléments, on les éduque par des stages appropriés dans les pays voisins et on les forme pour un type daction moins civilisé. Ces groupes dagitation disposant des moyens matériels importants de la « révolution pré-payée » doivent prendre la tête des manifestations futures ou les susciter, sélectionner les slogans et les banderoles, enfin par des affrontement calculés avec la police donner limpression que le mouvement « démocratique et pacifique » est odieusement réprimé par « la dictature ». A ce moment-là les reporters photo de Reuters ou des « journalistes indépendants » entrent en action.
En Occident la photo de la jeune fille offrant une fleur au sinistre milicien du président à renverser et du régime à détruire fait la une des quotidiens et louverture des journaux télévisés. Ces dernières années toutes les « révolutions télévisées » ou leurs tentatives dans les pays-cible ont leur douce fille offrant une fleur aux sinistres « paramilitaires ».On la vu en Serbie, en Géorgie, en Ukraine, au Venezuela, au Liban, en Kirghizie. A Minsk le Président Lukashenko, visé en ce moment par une pétition de Soros et de Desmond Tutu, na pas laissé le temps à la douce jeune fille doffrir sa fleur, le photographe missionné na pas pu lapprocher et lambassadeur américain Michael Kozak (qui a opéré il y a quelques années au Nicaragua) en a été pour ses frais. Raison de cet acharnement contre un Chef dEtat qui a compris il est le seul à être venu en Serbie pendant les bombardements , ne se laisse pas faire et est protégé par la Russie.
Cette référence (jeune fille-fleur-milicien) nest quun exemple parmi tant dautres de la forme de guerre menée par lOccident, toujours sur les mêmes thèmes, et indique lexistence dune main cachée qui dirige. Dailleurs les bénéficiaires des révolutions pré-payées avouent: le géorgien Michael Saakashvili a reconnu avoir suivi un stage dOtpor en Vojvodine pour préparer son coup contre son rival Shevarnadze (Richard Miles, lambassadeur US à Tbilissi était auparavant chargé daffaires à Belgrade, ce qui arrangeait bien les choses) et on se souvient de la présence de chefs dOtpor en Ukraine au début du processus de la « révolution orange ». Sur lespace de lex Union soviétique les clones dOtpor sont connus, ils sappellent Kmara en Géorgie, Pora en Ukraine, Zubr en Biélorussie, Kelkel en Kirghizie et depuis peu Oborona en Russie. Il ne faudrait pas pour autant donner à ces groupes plus dimportance quils nen ont. Jai rencontré lhomme qui est entré au Parlement fédéral de Yougoslavie avec son tracteur le fameux 5 octobre attribué à Otpor. Il a reconnu sêtre fait manipuler et ma juré quil entrerait à nouveau au Parlement mais avec une autre intention. Sa motivation sinscrivait dans lambiance carnavalesque artificiellement créée et non dans un besoin sérieux daction.
Si le 5 octobre 2000 a pu avoir lieu ce nest pas dû à Otpor comme on la fait croire en Occident, mais à la neutralisation des organes de sécurité, de la radio et de la télévision. Cela sappelle un coup dEtat. Lastuce consiste à coupler le coup dEtat avec une élection qui, quel que soit le résultat, est gagnée davance. Si elle est gagnée, elle est gagnée mais si elle est perdue elle est aussi gagnée, on brandit laccusation de fraude et le tohu bohu , le tintouin médiatique commence, contraignant le vaincu désigné à se démettre et propulsant le vainqueur tout aussi désigné sur le trône. On a créé pour cela des instituts de sondage appropriés qui donnent les résultats avant la commission officielle : les « exit polls » sont chargés de donner gagnant le « pro-western », « western educated » et « pro-market » candidat.
Considéré comme un obstacle Arkan avait été préventivement assassiné le 15 janvier. Sans ordres les militaires étaient restés dans leurs casernes. Quelques jours avant le coup dEtat déguisé en « victoire de la démocratie », le SDB (la police politique), sétait entretenu avec lIntelligence Service près de Banja Luka, secteur britannique de la Bosnie occupée. Un marché avait été conclu, qui devait permettre aux chefs de la police et à certains officiers sur les listes du Tribunal de la Haye de ne pas être inquiétés sils ne bougeaient pas. Otpor cétait pour le cinéma, pour les actualités télévisées. Ils nont, ces groupes comme Otpor, dimportance quà un moment donné et quau sein dun dispositif général dont ils ne sont quun élément (facile à contrer à condition de le vouloir comme en Biélorussie ou au Liban). Fondés sur la base des techniques de manipulation dérivées du behaviourisme et du social engineering anglo-saxon, ces groupes créés pour faire illusion sont à lopposé de ces formations de combattants et de croyants ou de ces avant-gardes conscientes et organisées qui marquent lHistoire. Ephémères comme ces cachets effervescents qui se dissolvent au fond dun verre, leurs dirigeants sen disputent misérablement les deniers de la trahison qui se tarissent quand le carnaval est fini
8. Quel fut le sens réel de la « Guerre du Kossovo » ? Quelles furent ses objectifs réels ? Prendre à la Serbie ce territoire pour lincorporer à la Grande Albanie ?
Ce que lon a appelé improprement la « Guerre du Kossovo » a été en fait une guerre contre la Serbie. Lobjectif était de faire tomber Milosevic et de sinstaller politiquement et militairement. Les bombardements de lOTAN nont été quun aspect de cette guerre de basse intensité qui durait depuis 1991 avec la diplomatie coercitive, lembargo, la propagande médiatique. Les criminels de guerre anglo-américains procèdent toujours de la même façon, ils vous cassent les genoux puis vous attaquent quand vous êtres à terre. On dit que Milosevic a eu tort de signer les accords de Kumanovo qui permettaient lentrée de lOTAN à Pristina après trois mois de résistance héroïque de larmée et du peuple. Cest vrai mais il faut savoir que les Américains avaient menacé de « raser complètement Belgrade » par des bombardements massifs comme ils lont fait à Dresde. Cela voulait dire des centaines de milliers de morts supplémentaires dans un pays déjà éprouvé par neuf ans de guerre. La seule solution face à cette menace aurait été de transférer tout le monde à la campagne et de se préparer à un affrontement au sol. Le peuple était tellement monté contre les agresseurs quil aurait suivi. Les pro-occidentaux adoptaient profil bas. Les nationalistes-révolutionnaires de tous les pays envisageaient de former des Brigades européennes un peu comme les groupes en action en Irak aujourdhui. Jen avais parlé à Seselj qui mavait affirmé quil y avait déjà un grand nombre de volontaires étrangers mais que le type de guerre mené (bombardements à haute altitude pour éviter la défense anti-aérienne) rendait ces volontaires pour le moment inutiles, ce qui était vrai. Commandant en chef de lArmée, titre purement honorifique dans la mesure où il ne se battait pas, Milosevic aurait-il été capable de mettre sur pied une telle évacuation et mobilisation? On peut en douter. Quoi quil en soit lidée des Brigades européennes était pertinente et le chantage américain ignoble. Il explique que pratiquement aucune publicité nait été faite sur les pertes de lOTAN en hommes et en matériels, un sujet encore tabou aujourdhui. Je peux vous affirmer que lOTAN a subi des pertes au sol au Kossovo où des Forces spéciales anglo-américaines encadraient lUCK et dans les airs, sur le territoire de la Serbie et du Monténégro et dans les entités voisines (Bosnie, Macédoine, Croatie).
Me trouvant en Serbie pendant les bombardements dans une zone très visée, jai entendu et vu passer les missiles Tomahawk de près ; ils rasaient les toits et allaient se fracasser sur leurs cibles une seconde après. La PVO, défense anti-aérienne, en a détruit une grande quantité . Durant cette guerre les Américains se sont débarrassés dune partie de leur stock de missiles qui allait devenir obsolète. Ca leur revenait moins cher de les balancer sur un peuple que de les détruire ultérieurement dans le désert du Nevada. Concernant les combats aériens le rapport des forces étant ce quil était, eu égard à la disparité des moyens, on a vu pour la première fois en Europe depuis la seconde guerre mondiale lapparition dans les airs de Kamikazes. Des Serbes.
Comme naguère les Britanniques au Proche Orient, dans les Balkans les Américains se sont livré à la manipulation ethnique et religieuse et là ils ont joué les Albanais contre les Serbes et les Musulmans contre les Orthodoxes. Ils font aussi cela dans le Caucase contre les Russes. Aujourdhui au Kossovo le pouvoir se trouve entre les mains des chefs de clans albanais dont la plupart sont des trafiquants de drogue et des proxénètes. A Pristina, la capitale, on compte actuellement 122 bordels importants et 290 dans toute la province. Sous prétexte d empêcher la « catastrophe humanitaire » inventée par William Cohen , CNN et la BBC lOTAN a installé au pouvoir la pire mafia. Lors du débarquement en Sicile en 1944, les Américains sétaient servis de la mafia italienne mais ils navaient fait que sen servir. Dans le cas du Kossovo ils ne se sont pas contentés de sen servir, répétons-le, ils lont installée au pouvoir. Les Européens le savent et continuent à mentir à leur opinion publique en affirmant quils sont venus avec les Américains « rétablir la paix ». La drogue vient dAfghanistan, passe en Asie centrale et en Turquie via la mafia turque et tchétchène et est transformée dans une douzaine de laboratoires situés en Macédoine et surtout au Kossovo où lon produit chaque jour 15 tonnes de stupéfiants. 1 kilo est réservé à la base américaine de Camp Bondsteel et seulement 2 kilos restent au Kossovo. Le reste est acheminé dans toute lEurope occidentale via lAlbanie, la Bulgarie et la Serbie. Sous prétexte de défendre une minorité menacée, on a organisé localement le nettoyage ethnique des Serbes, brûlé leurs maisons, détruit une partie de leurs édifices religieux et hissé au pouvoir une mafia sanguinaire. Si Washington octroie l « indépendance » au Kossovo, cela signifiera la création au flanc Sud de notre continent du premier Etat de narco-trafiquants du monde. Depuis les guerres de lOpium contre la Chine les méthodes de subversion héritées des Britanniques ne changent pas, elles reposent sur la duperie, la manipulation et le crime.
Cinq ans après lagression meurtrière de lOTAN (plus de 3000 morts, 12.000 blessés et noublions pas tous ceux qui devaient être victime de maladies graves consécutives aux poisons répandus) il ny a pas de paix au Kossovo. 250.000 Serbes ont dû fuir les bombardements et les exactions de lUCK, un mouvement équipé et entraîné par la mafia albanaise et les services secrets anglo-américains. Les minorités non albanaises (Gorancis, Roms, Ashkalis, etc) qui nont pas été complètement chassées subissent la violence et la discrimination. Les 120.000 Serbes qui survivent au nord de Kosovska Mitrovica ou dans des enclaves comme Gracanica ou Strpce ne peuvent se déplacer librement hors de ces enclaves. Depuis lentrée de l0TAN plus de 170 édifices religieux orthodoxes (églises et monastères) ont été détruits sous les yeux des « soldats de la paix ». A 200 mètres du pont sur lIbar séparant en deux Kosovska Mitrovica, lors des attaques albanaises du 17 mars 2004, les goumiers marocains de la KFOR (nom de lOTAN élargie au Kossovo) ont laissé attaquer et brûler la principale église orthodoxe qui avait le malheur de se trouver dans un secteur albanais. Lors de ces « pogroms de mars » 35 édifices orthodoxes avaient été détruits, des milliers de maisons serbes avaient encore été brûlées et plusieurs dizaines de personnes avaient été tuées. En France le porte parole du Quai dOrsay avait qualifié ces sanglants événements de simples « incidents », les officiels français montrant moins dindignation pour les monastères orthodoxes brûlés « à deux heures davion de Paris » (pour reprendre lexpression consacrée) que pour des graffitis dadolescents en banlieue parisienne ou en province. A Kosovska Mitrovica lOTAN a interdit que lon sonne les cloches pour le culte orthodoxe parce que cela gênait les Albanais mais on peut entendre cinq fois par jour dans toute la ville (Nord et Sud) les appels des muezzins en arabe diffusés par haut parleur. Les mosquées offertes par les Séoudiens fleurissent un peu partout, presque autant que les stations service qui servent à blanchir largent de la drogue. Dailleurs les mosquées aussi.
Kosovska Mitrovica nest pas seulement une ville divisée, le Nord étant serbe et le Sud albanais, où survit la moitié de la populations serbe actuelle du Kossovo. Cest aussi un lieu de conflit souterrain entre les Français et les Américains. Les Serbes ont su nouer de bonnes relations avec la troupe française doccupation qui préfère aller relâcher au Nord où elle est bien accueillie parce que « française et correcte » plutôt quau Sud. En revanche Anglais et Américains sont détestés et ils évitent le contact avec la population. Aux environs de Kosovska Mitrovica, près de la petite ville serbe de Zvecan on trouve aussi les mines de Trepca (zinc, argent or, cadmium) reluquées par Soros et dont un ami de Chirac possédait des parts. Après les événements de mars 2004, International Crisis Group (ICG), lONG de Morton Abramowitz financée par Soros et quelques dizaines de « charitable trusts » new-yorkais, a violemment critiqué le comportement des Français, les accusant davoir pris parti pour les Serbes et demandant la « rotation ». La rotation aurait consisté à évacuer la troupe française dans un autre secteur et à y installer une troupe britannique. Elle na pas eu lieu. On voit à quoi servent ces ONG soi disant pour la prévention des conflits. Abramowitz et sa bande nen sont pas à leur premier coup dessai, dans la guerre afghane contre la Russie soviétique au milieu des années 1980 il faisait livrer des armes (notamment des missiles Stinger destinés à abattre les avions et les hélicoptères russes ) aux Moudjahidine afghans dEkmatyar, le supérieur hiérarchique de Ben Laden. A Paris Alexandre de Marenches et Christine Ockrent, la femme de Kouchner, nous expliquaient que ces Afghans étaient des « combattants de la liberté ». Christine Ockrent figure avec Simone Weil sur la liste des membres dICG, groupe à dominante anglo-saxonne.
Pour les Serbes la résolution 1244 de lONU na pas été appliquée. Cette résolution stipulant le retour des réfugiés serbes et non albanais et la présence dune force de sécurité serbe a été violée par ceux-là même qui étaient chargés de la faire appliquer. Tout est fait pour arracher le Kossovo à la Serbie. On a fait élire un parlement qui est en fait lassemblée générale des trafiquants de drogue, on a changé les plaques dimmatriculation des véhicules, on a installé un réseau de téléphonie mobile spécifique où Madeleine Albright a des intérêts. Clinton a son boulevard à Pristina, les rues de lOTAN fleurissent un peu partout et trois drapeaux trônent sur les édifices : celui de lAlbanie, celui des Etats-Unis et celui de lOTAN. Dopés par ces soutiens et convaincus de continuer à bénéficier de leur impunité les chefs de clans albanais préparent la suite qui est la réalisation dune Grande Albanie comprenant le Kossovo, la partie Nord et Ouest de la Macédoine, les parties Nord-Est et Sud-Est du Monténégro et le Nord-Ouest de la Grèce baptisé Shameria. A cela ils ajoutent en Serbie les places de Bujanovac, Presevo et Medvedje ainsi que le Sandjak de Novi Pazar en partie slave musulman et non albanais. Il est évident que cet objectif est facteur de troubles et de guerre régionale pour le futur, ce qui entre dans le calcul des Américains dont le but (ici comme ailleurs) nest pas la paix ni la résolution des conflits mais lentretien des antagonismes et de linstabilité pour justifier leur présence militaire, multiplier les micro-entités non viables, affaiblir lEurope et partir à la conquête de lEurasie.
9. Donc il ne sagit pas seulement de Grande Albanie, ni de démocratisation de lespace yougoslave ? Il sagit aussi et surtout dune colonisation et dune marche vers lEst ?
Oui. Bien que les Américains investissent finalement assez peu dans la région. Par exemple en Serbie au début de lannée ils narrivaient quen septième position, loin derrière les Hollandais, les Grecs, les Autrichiens. Certes Madeleine Albright, Wesley Clark et William Walker font des affaires personnelles au Kossovo avec la téléphonie mobile ou les pneumatiques mais les autoroutes et les oléoducs construits ou en construction, accompagnés de systèmes de communication modernes sinscrivent dans le plan plus « global » du nouveau Drang Nach Osten US ou nouvelle conquête du Far East. On évoque aussi la nouvelle Croisade menée par « proxy » (les pions régionaux et les pays européens) par laréopage sans frontière basé aux Etats-Unis, qui ne se reconnaît dans aucune des religions principales de la région et sacharne à vouloir détruire le monde slave orthodoxe, de la Serbie à la Russie. Avant de sattaquer à cette dernière il était nécessaire de balkaniser les Balkans. Clairement expliqué par Zbiniew Brzezinski dans ses deux derniers livres l objectif des Etats-Unis est avant tout un objectif géopolitique et militaire. Il sagit de faire éclater la Russie pour lempêcher de faire naître demain avec la partie Ouest de lEurope, autour du premier axe Madrid-Paris-Berlin Moscou, la Grande Europe qui signifie pour Washington la fin du rêve de domination mondiale. Il sagit aussi de semparer à bas prix des richesses de la région.
Aujourdhui, pour les ressources en pétrole et en gaz, en dehors du Proche Orient les Américains lorgnent dautres zones où ils fomentent des conflits, le Golfe de Guinée et la région Caspienne-Asie centrale. En matière dénergie les Balkans nont dimportance que par rapport à lacheminement des hydrocarbures mais lon constate, pour ne prendre que le cas de la Serbie, le pillage des entreprises à rendement immédiat après un faible investissement, via les Agences de Privatisation. Le Fonds Monétaire International (FMI), qui est lun des outils de lasservissement des « nations émergentes » ou en « transition », exige par exemple une reforme complète du complexe pétro-chimique bombardé par les avions de lOTAN (ou la répartition du travail). Des réformes exigées aussi pour lArmée qui doit « réduire son format » pour entrer dans lOTAN et doit livrer le secteur armement de Zastava aux Américains. Dans le cadre des « privatisations », le tabac dont les entreprises ont été elles aussi bombardées en 1999 est passé sous la coupe de Bristich American Tobacco. Leau minérale intéresse aussi les multinationales comme Pepsi Coca, dans le cadre de la bataille de leau à venir. De même le grand immeuble bombardé où se trouvait le siège du SPS et celui de multiples sociétés à Novi Beograd abrite des sociétés américaines. Ces derniers ont raflé la principale usine sidérurgique du pays à Smederevo, rebaptisée « US Steel ». Le parc hôtelier est bradé, vendu à des fonds dinvestissements basés dans les paradis fiscaux comme Belize. Les restautants traditionnels, qui faisaient le charme de Belgrade, deviennent des fast foods et des pizzerias. Le pays est envahi par le matraquage publicitaire et la sous-culture américaine. Enfin la bataille entre Boeing et Airbus fait rage, Slobodan Milosevic ayant passé accord avec la firme européenne pour équiper la JAT, la compagnie aérienne serbe, dAirbus tandis que le « nouveau régime démocratique » a favorisé jusquà présent Boeing. Enfin la quasi totalité de la presse et de la publicité est passée sous contrôle étranger. Finalement le seul moment où linformation était équilibrée et la presse libre et pluraliste létait sous le « régime dictatorial » de Slobodan Milosevic. A partir de tous ces exemples on peut dire que la démocratie imposée, cest le règne de létranger, de largent et des mafias. Nous en avons la preuve ici.
Mais dans loptique des Américains « the job is not finished », la balkanisation des Balkans doit continuer. Aux Etats-Unis on sactive pour détacher le Kossovo de la Serbie. Introduite par le lobby pro-albanais de Washington dirigé par Joe DioGuardi et Tom Lantos une nouvelle résolution du Sénat pour l « indépendance » du Kossovo est prévue en octobre, mais on cherche aussi à réduire la Serbie à un « Pachalik » du Nord en la séparant du Monténégro et en provoquant des troubles au Sandjak de Novi Pazar pour y créer une nouvelle entité indépendante. A Novi Pazar, ami personnel du premier ministre turc Erdogan, qui lui avait ouvert une « ambassade » sur le Bosphore quand il était le maire dIstanbul au plus fort de la guerre en Bosnie, le chef de file du mouvement séparatiste local qui se dit « bosniaque », Suleiman Ugljanin, se verrait bien comme chef dEtat.
Au Monténégro
Antidoxe
21/09/2005
Bravo à l’auteur de l’article de rester fidèle à la ligne de de defensa, à savoir ne pas hésiter à lever les lièvres de la pensée conformiste contemporaine.
Il faut avoir le courage de la vérité pour oser ramer à contre-courant et prendre des coups. Vous le faîtes très bien me semble-t-il.
Il n’est pas question, bien entendu, d’embrigader qui que ce soit, comme certains feintent de le croire dans leurs commentaires, mais seulement d’étudier les réalités sans préjugés ou grilles de lecture préconçues.
Pourquoi reconnaître quelque rôle positif à l’Eglise est-il ainsi devenu tabou ? Faire l’impasse sur ce qu’elle a pu apporter de bon (notamment quand elle continue, elle aussi, à ramer à contre-courant) est le symétrique inverse, également aveugle, de ceux qui ne veulent voir que ses bons côtés.
Il faut oser ouvrir les deux yeux et regarder ce qui est, sans idéologie.
swisswatch
21/09/2005
Bonjour!
Ceci est une réflexion concernant la mise en page du forum. Il doit bien être possible de proposer un autre modèle de fenêtre pour la partie “votre message”, à savoir plus large, afin que nous puissions voir le texte que nous écrivons dans son entier. Non?
SW.
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