Fred
12/03/2006
...enfoncage de portes ouvertes certes… on a déjà tout lu sur le sujet… mais je voulais des infos sur le Pakistan et sa présence ou non dans le TNP et sa possession de l’Arme. Et je suis tombé sur ce texte, daté de 2004.
Ladieu aux armes nucléaires ?
http://www.un.org/french/pubs/chronique/2004/numero3/0304p64.html
(...)
Nous faisons face à un autre problème sérieux et insoluble. Les arsenaux nucléaires de lInde, du Pakistan et dIsraël ne sont pas conformes au TNP. La question nest plus de savoir si lInde et le Pakistan deviendront des puissances nucléaires mais comment ces pays se comporteront en tant que tels. Le défi est de trouver les moyens de concilier létat nucléaire de facto des deux pays avec le régime du TNP. La définition dun État nucléaire est dordre chronologique : les pays qui étaient des puissances nucléaires au moment où ils ont signé le TNP ont été reconnus comme des États nucléaires. Même si lInde et le Pakistan testent, déploient ou même utilisent des armes nucléaires, ils ne sont pas reconnus comme des États nucléaires. En principe, le Royaume-Uni et la France peuvent démanteler leur programme nucléaire et détruire leurs arsenaux mais ils feront toujours partie des États nucléaires. Cette approche aux affaires stratégiques digne dAlice au pays des merveilles est du plus grand sérieux.
(...)
Certains commentateurs craignent que la maîtrise des armements se trouve dans une impasse et que le désarmement soit remis en cause. Les traités déjà négociés et signés pourraient lêtre également. Lune des cinq puissances nucléaires ou trois des puissances nucléaires de facto pourraient reprendre les essais. La confrontation de lIran avec lAgence internationale de lénergie atomique pourrait pousser ce pays à se retirer du TNP. Si le statu quo du TNP na plus cours et si les risques dun revirement en matière de maîtrise et de prolifération des armements sont réels, nous devons alors accepter quil y ait plus darmes nucléaires et dÉtats nucléaires dans le monde ou progresser vers un désarmement total. Il ny a pas dautre solution.
(...)
Pr L. Benlafkih
12/03/2006
Le débat gagnerait à approfondir la problématique du rationnel et de l’irrationnel dans la globalisation.
Thomas
12/03/2006
Pourquoi je ne suis pas daccord avec mon spécialiste boursier.
Le 9 mars 2006
Suite à votre article du 21/02/2006 intitulé « la fin de loccident tel quon le connaît depuis 1945, par Franck Biancheri et le groupe LEAP/E2020 », jai demandé lavis dun spécialiste boursier.
Je résume sa réponse en 2 points :
1er - Les déséquilibres financiers pouvant entraîner une crise existent depuis longtemps,
2e Il ny a aucun élément nouveau qui permet de penser que la crise se produira prochainement.
Reprenons ces 2 points :
Si lon récapitule les facteurs pouvant conduire à une crise financière majeure, on est frappé par la volatilité du système financier :
un dollar qui sert de monnaie de réserve mondiale avec abandon de létalon or,
un déficit chronique du trésor américain [Le déficit commercial américain vis-à-vis du reste du monde a augmenté de 17,5% en 2005 au record de 725,8 milliards de dollars, dont plus de 200 milliards avec la Chine. (La Tribune 12/02/06)]
un taux de couverture bancaire général de 8 % [Les règles de solvabilité des banques portent sur le montant des fonds propres dont elles doivent disposer pour faire face à leurs engagements. Le taux, comme pour le ratio Cook actuellement en vigueur, restera de 8 % (La tribune 13/05/2004)]
Des bilans dentreprises souvent démultipliés par les mécanismes boursiers,
Une amplification de la circulation monétaire par les assurances (1).
Tant que lattelage de léconomie et de la bulle financière restent solidaires, le système perdure… il manque le détonateur.
Et comme lindique le spécialiste boursier, il est très probable que les pré-alarmes actuelles (une bourse du pétrole iranienne en euro ; des banques américaines qui se défont des avoirs en dollars ; des transferts de placements de pays émergents -le Venezuela- des USA vers lEurope) ne suffiront pas à faire imploser le système financier.
Mais le détonateur, le voici :
Toutes les conditions pour des frappes contre lIran sont maintenant réunies. Un diplomate russe parle du 28 mars.
En cas de frappes contre lIran, il y aura arrêt de la production pétrolière iranienne, blocage du détroit dOrmuz pour les livraisons des Emirats, de lArabie Saoudite et de lIrak, solidarité du Venezuela avec lIran et soutien discret de la Russie à lIran.
1e La crise pétrolière entraînera un séisme économique,
2e le séisme économique implosera la bulle financière.
Aussi, le terme de tsunami (séisme qui déclanche un raz de marée) est particulièrement bien choisi.
Par conséquent, et malgré lavis de mon spécialiste boursier, jachète de lor (2).
Thomas Paine.
NOTES
(1) Les instruments financiers complexes connus sous le nom de produits dérivés sont censés couvrir contre le risque. Ils pourraient, selon certains, accroître les risques dun écroulement du marché dans son ensemble. [..] Quelle est limportance du marché des produits dérivés ? La Banque pour les Règlements Internationaux estime que le marché global hors bourse pour les produits dérivés est de 110.000 Milliards de $. Le U.S. Comptroller of the Currency (le Contrôleur américain des changes) lorganisme fédéral responsable de la surveillance de ces marchés aux Etats-Unis, estime la valeur notionnelle des produits dérivés détenus par des banques de commerce américaines dans les seuls portefeuilles dassurance à à peu près 50.000 milliards de $. Cela éclipse le produit intérieur brut américain qui est 10.400 milliards de $.
(Jubaks Journal dans Msn Money - Pourquoi J.P. Morgan Chase affole le marché - 11 octobre 2002)
(2) Lor est actuellement au-dessus de 550 $ lonce. Si le scénario se réalise, combien faudra-t-il de dollars pour un lingot ?
geo
12/03/2006
Le point de vue de lamiral Camille Sellier
17/03/2005
Quest ce que la fin de la guerre froide a changé en Iran, indépendamment de la nature du régime ?
Le changement de régime a été pour lIran un événement bien plus important que la fin de la guerre froide quil a dailleurs précédée dune douzaine dannées. Entre les deux, la guerre Iran-Irak, menée à une période où la guerre froide faisait pourtant rage, a constitué un affrontement hors champ de cette même guerre froide. En effet, lIrak client de lURSS y a reçu le soutien de pays occidentaux comme la France voyant en lui un rempart laïc face à la révolution islamique et aussi de façon moins voyante des États-Unis, ceux-ci ayant non seulement perdu le contrôle de lIran quils avaient exercé pendant le règne du Shah mais étant devenus le « grand Satan ». Cependant, contrairement à lÉgypte après sa défaite de la guerre du Kippour en 1973, lIran navait pas changé de camp et basculé dans la sphère dinfluence soviétique, mais sétait mis hors guerre froide, créant pratiquement de fait son propre « bloc », en se présentant comme le fer de lance de la révolution islamique face à lOccident et lURSS à la fois.
En revanche lécroulement de lURSS a changé lenvironnement stratégique de lIran et dune certaine façon la ramené à une situation classique de voisinage avec la Russie. Par rapport à celle des Tsars, cette Russie avait perdu toute puissance militaire ainsi que toute tentation expansionniste ; au contraire elle avait du donner leur indépendance à la majorité de ses marches caucasiennes ou dAsie centrale. Par ailleurs elle avait acquis un potentiel scientifique, technique et industriel considérable devenu inemployé et disposé à se vendre pour survivre. Ces conditions étaient tout à fait propices à létablissement de relations équilibrées avec ce voisin auquel lIran peut acheter des technologies et des armes, discuter de manière sereine du partage des ressources pétrolières en Mer Caspienne, tout en tempérant ou ne favorisant pas lagitation islamique dans le Caucase.
Est-ce que lIran nucléaire serait une menace ? Si oui, pour qui ? Si non, pourquoi ?
LInde et le Pakistan nont pas attendu que lautre possède des armes nucléaires pour le considérer comme une menace. De façon apparemment paradoxale, maintenant que lune et lautre ont démontré quils détenaient de telles armes, ils se parlent, améliorent leurs relations et vont même jusquà tenter de discuter du règlement de leur plus grave différend, le Cachemire.
En supposant que lIran ait réellement le projet de détruire Israël, au-delà des déclarations périodiques sur le thème, la possession assurée, même si elle nest pas affichée, darmes nucléaires par ce dernier fera jouer la dissuasion à limage de ce qui sest produit pendant la guerre froide. Sans même envisager les représailles massives quIsraël déclencherait dans ce cas, une attaque nucléaire iranienne sur une ou des villes israéliennes serait insensée en ce quelle tuerait autant de Palestiniens que dIsraéliens. Pour linstant lIslam radical arrive à susciter la vocation de martyr chez quelques-uns uns, le peuple palestinien tout entier dabord, le peuple iranien ensuite sont-ils prêts au sacrifice, lIran tenant le couteau, pour détruire Israël ?
Loption militaire est-elle concevable ? Si non, quel(s) autre(s) type(s) de pression pourrai(en)t conduire lIran à renoncer à la fabrication de larme nucléaire ?
LIran est décidé à se constituer des forces nucléaires parce quil se veut une grande puissance régionale et quIsraël dun coté, le Pakistan de lautre en ont. Au-delà du poids militaire de telles forces, cest la reconnaissance de létat de pays moderne maîtrisant les sciences et les techniques les plus avancées et donc maître de ses choix politiques et économiques qui est en jeu. La République islamiste a repris à son compte le projet du Shah, projet cohérent avec la géographie, lhistoire et la démographie de ce grand pays.
Dans ces conditions, rien ne fera renoncer lIran et surtout pas un changement de régime imposé par une intervention militaire « à lirakienne » au prétexte quun régime démocratique à loccidentale renoncerait définitivement à larme nucléaire…
État partie au TNP, lIran manuvre remarquablement, jusquà ce jour, tirant tout profit possible de la règle internationale pour acquérir une base scientifique solide et la pratique des techniques nucléaires en bâtissant une industrie électronucléaire. Contrairement à linterprétation américaine, il en aura dailleurs réellement besoin dans quelques années en raison de lexplosion démographique, du développement industriel nécessaire pour être un grand État et de la diminution de ses ressources pétrolières et gazières quil sera plus rentable politiquement et économiquement de continuer dexporter plutôt que de les brûler localement. Les pressions diplomatiques, commerciales, autres que militaires, peuvent retarder cette démarche, certainement pas la bloquer définitivement. Pour linstant lIran joue encore, officiellement, selon les règles du TNP. Le jour où le bénéfice de ce comportement lui semblera trop cher payé par lobservation de contraintes telles que les inspections de lAIEA ou les retards créés à laccomplissement de son projet, il se retirera du TNP comme celui-ci ly autorise.
Loption militaire est-elle concevable ? A mon sens elle ne lest plus à la fois pour des raisons techniques de nombre et connaissance des objectifs à traiter, des moyens (actions de commandos, frappes conventionnelles, peut-être nucléaires dans le cas dinstallations enterrées et durcies) nécessaires à leur destruction, de la dimension politique dune telle action : action décidée par le conseil de sécurité de lONU ? ou action des Etats-Unis seuls ? ou action dIsraël seul ? ou avec la bénédiction américaine ?
A court terme les conditions géostratégiques, limitées ou non à cette région, ne semblent en aucune façon favorables au déclenchement dune opération militaire visant à tuer le programme nucléaire iranien. Le temps joue en faveur de lIran.
rem
11/03/2006
Bonjour,
Un article définissant l’hyper-reel et son influence sur les médias:
http://tribunelibre.org/2005/08/04/454.html
Une base théoretico-philosophique au virtualisme???
L’idée est dans l’air ;-)
Bon weekend
Loïc
10/03/2006
Cher Monsieur Grasset que je lis avec plaisir régulièrement,
En contrepoint et aussi en contradiction de ce que vous écrivez :
“Cette situation renvoie à la tendance générale des institutions européennes à tout réduire au niveau de léconomie, sa matière de prédilection. Les dimensions politique, géopolitique, psychologique, etc., lui sont absolument étrangères” ; je me dois de citer le livre de Jacques Sapir “La fin de l’eurolibéralisme” au seuil. Vous y apprendrez qu’il n’entendent rien aux théories économiques.
Leur vrais spécialité c’est la servilité et la “communication”.
Mille mercis pour vos articles et livres.
MHB
09/03/2006
J ai cru mal lire: le CFR prestigieux ? dans quel sens ?
En tout cas le reste de votre article ne le prouve pas ...
Par contre le CFR a des Lettres en tout cas et la panoplie des cibles detectees revient tout simplement a citer Sartre:
- L ennemi c est les autres ....
Fred
09/03/2006
http://que-faire.info/Principal/GuerreContreIran.htm
(...)
Conclusion : les mêmes causes produiront-elles les mêmes effets ?
Quand lIran affirme que les puissances occidentales ne traitent pas du tout les autres pays de la même façon, G. Bush lui donne raison. En effet, début mars 2006 le président américain a signé des accords de coopération nucléaire avec lInde qui nest pourtant pas signataire du Traité de Non Prolifération. Directement ou non Washington va donc renforcer les capacités nucléaires civiles (et militaires ?) de New Delhi, le but est sans doute de « doper » lInde contre la Chine Populaire. Or, lIran qui est signataire du TNP est traité bien plus mal par le discours américain Cest un cas évident et flagrant de « deux poids, deux mesures ». Là aussi, le but est vraisemblablement de couper Pékin dune source sûre dapprovisionnement en brut.
Sûre de son bon droit et soutenue par sa population, la République islamique serait néanmoins bien avisée de modérer ses déclarations, en effet, souvenons-nous de la période qui précéda linvasion du Koweït par lIrak en août 1990. S. Hussein répondait aux forages pétroliers clandestins des Koweitiens en Irak, il récupérait un territoire historiquement irakien et avait avec lui le soutien de lopinion publique arabe On sait que les Américains laissèrent agir Bagdad pour mieux ensuite diaboliser S. Hussein et affaiblir lIrak par la guerre et lembargo.
Téhéran obtiendra-t-elle le soutien de Moscou et Pékin qui fit défaut à S. Hussein ? LOccident sera-t-il aveugle au point de suivre encore une fois les aventures coloniales des néo-conservateurs ? LIran compte-t-il sur un épuisement des capacités offensives des Américains déjà embourbés en Irak ? Comment réagiront les Chiites dIrak ?
En tout cas, les campagnes médiatiques autour de la « menace » iranienne et des déclarations dAhmadinejad, ou en tout cas leur écho en Occident, ninclinent pas à loptimisme.
lebayorre
08/03/2006
Ce qui enrage la Pologne est que le tracé du pipe-line par la Baltique la prive de moyens de pression sur l’ Allemagne, et, par extension, sur le reste des autres pays Européens.
À rapprocher du projet de “hub” energétique allemand à Hambourg d’ une part (spassiba tovaritch Schroeder), du projet estadunien d’ oléoduc Bakou Tbilissi Ceyhan, copieusement torpillé par le camarade Poutine.
On comprend mieux le soutien flamboyant de la Pologne à l’ indépendance Ukrainienne.
Voir p. ex. :
http://www.caucaz.com/home/breve_contenu.php?id=239
Quand à la place “à part entière” des USA en Europe, je rappellerais l’ exclamation de Madeleine ALLBRIGHT, d’autant plus émouvante que sincère : “Mais les USA *SONT* une puissance Européenne !!!”
MHB
08/03/2006
Que voila une question interessante !!
J attendais depuis longtemps qu elle fusse posee, mais ...je crois que j aurais pu attendre encore plus longtemps si les bulletins de vote a confettis et l Irak n avaient pas eu lieu.
Je me garderai bien d exprimer une opinion sur le sujet, mais il n en reste pas moins qu on peut se poser une telle question dans un pays qui a vu tant de voix non-conformistes supprimees - les cas les plus frappant ayant ete les freres Kennedy, MLK, Malcom X et quelques autres.
On peut supposer que dans tous ces “cas” - et les autres - les “interets superieurs du pays” etaient en cause.
Un pays qui peut se permettre 20 a 30 000 mercenaires deployes sur un theatre d operations qui a 150 000 troupes, peut tout se mermettre pour defendre ses interets.
Est-ce le modele a venir ?
Les prochaines insurections nous le diront, mais la question devait etre posee.
Merci.
Fred
08/03/2006
...il ne faut donc pas espérer que les craintes sur l’image de la démocratie à l’occidentale soient suivie d’actions pour les dissiper ?
auguste
07/03/2006
les phrases courtes sont parfois profondes ex: “quelques fois je vois au ciel des plages sans fin couvertes de blanches nations en joie” mais dans le cas de notre correspondant à la bombinette, elles sont affligeantes! Sursum corda Alain, montre tes capacités d’analyse!
jaida
07/03/2006
formidable article, rassurant que nous sommes beaucoup et en perpétuelle croissance, a fuir la pensée unique, et être conscient de la grande manipulation à l’oeuvre dans tous les médias alignés. Les ventes de la presse officielle ont chuté de près de 35% en quelques années et ce n’est pas au profit de la télé, mais bien au profit d’internet. en conclusion je dédie aux internautes cette citation de Voltaire “PLUS LES HOMMES SERONT ECLAIRES, PLUS ILS SERONT LIBRES
ravi
07/03/2006
J’ai lu votre analyse sur les chiffres de ce que l’on appelle “Terrorisme”, l’article est trés intéressant dans la mesure ou il souligne la vérité de cette guerre inventée et virtuelle contre un phénomène imaginaire, simulé, au service du budget du pentagone et les entreprises US qui lui sont associés. au fait, personne n’ose parler de cela auw médias, je vous remercie.
Fred
07/03/2006
C’est tout de même fou qu’il soit nécessaire d’aller sur une agence de presse chinoise pour trouver ce genre de compte-rendu…
http://www.french.xinhuanet.com/french/2006-03/07/content_225650.htm
BRUXELLES, 6 mars (XINHUANET)—Les Européens auraient renoncé à obtenir le vote d’une résolution transférant le dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l’ONU, lors de la réunion des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ouverte le 6 mars à Vienne.
Devant l’opposition de la Russie, de la Chine, de l’Inde mais aussi les réticences de Mohamed El Baradei le directeur général de l’AIEA, les diplomates européens réfléchissent à d’autres options pour envoyer un signal fort à l’Iran, tout en laissant un espace à la diplomatie, selon une source européenne.
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