yodalf
18/04/2006
deux petites remarques…et une conclusion
1 - avant de détruire une nation, il faudrait qu’elle existe. le découpage de l’Irak et des autres Etats s’est fait à Versailles en 1919, ce qui en résumé devait priver la Turquie de ses “colonies” (étaient-ce des colonies?) et assurer des mandats au profit de la France et de l’Angleterre… je passe. manifestement, à travers le XXème siécle, on a vu que l’on avait créé un foyer de crise majaure, tout comme 1919 l’a fait aussi dans les Balkans… et je passe le “foyer national juif” de Lord Balfour (dans quel cercle de l’enfer est-il en train de brûler?)
2 - Si le monde arabe a été dominé par les Ottomans durant quatre siècles, avant d’être dominé par les Européens, cela n’a pas été le cas ni de la Turquie, ni de l’Iran, jamais colonisés, même s’ils ont été comme tout le monde broyés durant la guerre froide. Donc traiter l’Iran comme si il n’y avait pas là une civilisation continue de deux ou trois millénaires et demi, et croire qu’on va lui apporter les délices tant attendus des moeurs occidentales,c’est le risque que peut courir un pays qui n’a que deux siècles, comme les USA.
Conclusion: faire une erreur d’appréciation sur l’Iran, à côté de la poudrière ethnique, clanique et religieuse du proche orient ou du moyen orient, serait, après avoir plongé le monde dans le chaos, certainement la fin de l’hégémonie “américaine telle que nous la connaissons”...
geo
17/04/2006
L’intéret de Prodi pour une “avant-garde” ne semble pas seulement circonstanciel.
Article de Hajnalka Vincze , en juin 2005.
http://www.hajnalka-vincze.com/Publications/27
La souffrance de l Union et le remède
Népszabadság Online 4 juin 2005
Il y a une seule question qui vaille dans tout ce chaos autour du traité constitutionnel. Cest de savoir si cette crise est enfin « la » crise. La réponse dépend uniquement de la volonté politique des dirigeants des Etats membres, au premier chef desquels la France et lAllemagne.
La souffrance est le résultat non pas du, mais des élargissements. Les chefs dEtat et de gouvernement des Six, en 1969 à la Haye, avaient beau dire ne pas marquer leur accord pour louverture des négociations dadhésion que « pour autant que les Etats candidats acceptent les traités et leurs finalité politiques ». Or, il est plus quévident que déjà au tout premier élargissement certains des nouveaux Etats membres ne manifestaient guère d’intérêt pour la dimension politique de la construction européenne. Mais le véritable problème est le résultat de la négligence des aspects organisationnels par les Quinze. Il ne sagit pas des bricolages institutionnels, mais de la gestion structurelle de la diversité, pour ne pas dire antagonisme, des ambitions politiques.
En effet, un document extrêmement précieux fut soumis à la Commission, il y a un an, par un groupe de personnalités travaillant sur la demande de Romano Prodi pour élaborer « un projet durable » pour lEurope. Le titre en dit déjà long : « Construire lEurope politique ». Le message est, lui aussi, très clair : la cause de nos misères daujourdhui se trouve dans le fait que rien ne défend et ne représente politiquement notre modèle économique, social, culturel européen. Leur conclusion est tout aussi limpide : « Certains Etats membres ne pourront pas satisfaire avant longtemps aux sacrifices de souveraineté quentraîne la construction de lUnion politique. Dautres ne le souhaiteront pas. Dès lors lexistence dun ensemble plus intégré peut difficilement être écarté. Il faut inscrire le territoire de lUnion dans des ensembles concentriques : un ensemble plus intégré politiquement, ouvert à tous ; un ensemble proche de lUnion européenne actuelle, ayant vocation à sélargir ; un ensemble affilié plus large réunissant les pays pouvant avoir vocation à ladhésion autour dune solidarité économique, financière et sociale. » Sur le long terme, tous les scénarios mènent à lamise en place de cette avant-garde. Car cest lunique moyen viable pour consolider nos acquis et poursuivre le processus dintégration.
Létat actuel de lUnion ne fait quy ajouter largument de lurgence. Notamment à cause du rapport de lopinion public à lUnion européenne : le soi-disant déficit démocratique qui nest rien dautre quun déficit politique. Qui pourrait sérieusement imaginer un instant quune Europe trahissant ses finalités originelles, prête à abandonner son propre modèle, renonçant à son autonomie stratégique puisse jamais mobiliser les citoyens ? La seule réponse réside dans la mise en route de lavant-garde : un noyau dur perpétuant les finalités politico-stratégiques et capable dentraîner, à terme, le reste des Etats-membres sur ce chemin.
MHB
17/04/2006
Les indiens Shoshones doivent bien regretter d avoir si genereusement accueillis le\\Lewis et Clark et leur equipe du Corps de la Decouverte
°jb.wWw°
17/04/2006
Il est important, afin de mieux apréhender les évenements qui suivront, de lire un ouvrage retracant de maniere complete et serieuse, les simulacres de democratie proposés par l’administration Bush II avant la prise de controle de l Irak.
Noam Chomsky
Dominer le monde ou sauver la planete?
°Good Luck to you all°
Balajo
16/04/2006
RIA NOVOSTI, publié le samedi 15 avril 2006
A en juger par lévolution des événements, une guerre entre les Etats-Unis et lIran semble, malheureusement, inévitable. Chacun peut avoir un avis différent et continuer à espérer que la situation saméliorera, mais lespoir sestompe devant la logique.
Il est difficile dinterpréter le comportement des Etats-Unis et de lIran autrement que comme la préparation psychologique dune guerre. Les Américains multiplient les déclarations de plus en plus agressives, lIran effectue de grandes manoeuvres dans le détroit dOrmuz, en montrant sa puissance militaire à tout le monde. Il est également incontestable que chacune des parties considère son adversaire comme le mal universel et la source principale de danger pour ses valeurs spirituelles, idéologiques et politiques. Tous les appels raisonnables à la paix lancés par la communauté internationale sont totalement méprisés, bien quon y prête loreille de manière formelle. Cela prouve de nouveau implicitement que, pour les deux parties, la confrontation est une affaire décidée. Pour exister, les deux ont besoin dune percée qualitative. Malheureusement, les Etats-Unis et lIran ont en vue non pas une percée intellectuelle ou morale, mais uniquement militaire.
Après avoir remporté une victoire formelle en Afghanistan (où prévalent toujours la charia et le trafic de drogue, où la démocratie nexistera que sous une forme indigène des siècles durant) et sétant enlisés en Irak, les Etats-Unis jugent important de confirmer leur rôle de superpuissance. Cependant, des doutes sont déjà apparus et ils se répandent. Limage internationale des Etats-Unis est mauvaise comme jamais, le peuple américain se souvient de plus en plus souvent du Vietnam. Au cours dun récent référendum dans lEtat du Wisconsin, sans valeur juridique il est vrai, 61% des participants se sont prononcés pour le retrait immédiat des troupes dIrak. Il y a néanmoins, comme lestime la Maison Blanche, des raisons dattaquer. En tout cas, Washington les considère comme valables. Si le mensonge éhonté sur lexistence darmes de destruction massive en Irak a été suffisant pour faire irruption dans ce pays, pourquoi donc, dans le cas de lIran, les soupçons sur lintention de développer des armes nucléaires seraient-ils insuffisants ? Dailleurs, les Iraniens font sans cesse des déclarations provocatrices et profèrent des menaces à ladresse dIsraël. Pour lancer des opérations militaires, les Américains ont avancé parfois des arguments encore moins convaincants.
Enfin, la lutte contre lIran sinscrit dans la doctrine présentée par George Bush au début de son deuxième mandat présidentiel, doctrine qui vise à “déraciner la tyrannie” dans le monde entier. Le régime des ayatollahs à Téhéran est, pour lui, une tyrannie classique et lopinion du peuple iranien à ce sujet lui importe peu.
En ce qui concerne lIran, il considère les Etats-Unis comme une barrière à surmonter, sans quoi il ne pourrait plus avancer. Pour devenir un pays moderne, lIran a besoin de lénergie nucléaire. En principe, cet objectif peut être atteint par la voie pacifique, légale, mais les ambitions iraniennes vont effectivement, semble-t-il, bien plus loin. Pour acquérir une véritable souveraineté et une influence supplémentaire dans le monde arabe, Téhéran a besoin de la bombe atomique. Pour renforcer les positions de ses leaders spirituels chiites dans le monde islamique, lIran doit être indestructible et avoir les positions fermes dun leader au Proche-Orient. Cest alors seulement que pourrait exister une chance (théorique) que dautres pays islamiques le suivent. Mais les Etats-Unis lempêchent datteindre cet objectif.
On peut citer dautres arguments prouvant quune confrontation est inévitable, mais, à mon avis, les arguments avancés sont suffisants. Dans ce contexte, tous les efforts déployés par lONU, lEurope occidentale, lAIEA et la Russie qui a maintes fois mis en garde contre le danger dune nouvelle aventure américaine ne suffisent malheureusement pas pour prévenir la confrontation, dont les conséquences seront amères, et pas seulement pour ses participants directs. Au cours de son récent séjour à Berlin, le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a répété une fois de plus : “Nous nestimons pas que les menaces et la pression puissent donner de résultat positif”. Mais il est peu probable que ses recommandations soient accueillies comme il se doit à la Maison Blanche.
Il en découle une question fatale : quand ? A mon avis, le délai peut être déterminé approximativement. Tout dabord, cela peut arriver avant la fin de cette année. Ce délai maximal est déterminé par le calendrier politique électoral des Etats-Unis et les perspectives du parti conservateur auxquelles, naturellement, la Maison Blanche nest pas indifférente. Quant à Bush-fils, il ne voudrait pas rester dans lhistoire comme un “looser”. Pour gagner la course présidentielle, les conservateurs ont besoin non seulement dune guerre, mais aussi de succès spectaculaires, surtout en toile de fond des revers essuyés en Irak. Et tout cela prend du temps.
Dautre part, les délais minimaux sont déterminés par toute une série de circonstances dordre aussi bien militaire que politique. Cette fois il est vrai, il sagit du facteur politique extérieur.
En ce qui concerne laspect militaire, nétant pas un expert en la matière, je ne peux que supposer ce qui est évident. Premièrement, toute guerre nécessite une préparation. Deuxièmement, les Etats-Unis doivent assurer leurs arrières en Afghanistan et en Irak, en bénéficiant de laide de leurs alliés.
Quant à la politique étrangère, on peut supposer que les ennuis auxquels se sont heurtés les Etats-Unis en occupant lIrak sans mandat de lONU seront minimisés par Washington autant que possible. Autrement dit, Washington sefforcera de sattirer, dans le problème iranien, le soutien de lEurope occidentale et, bien entendu, de Moscou et Pékin, membres permanents du Conseil de sécurité. Lobjectif immédiat des Américains est dobtenir des sanctions - nimporte lesquelles - contre lIran, ce qui signifiera automatiquement, pour Washington, que la justice est de son côté.
Ce nest quaprès avoir épuisé toutes les possibilités dans ce domaine et essuyé un échec que les Etats-Unis se décideront à agir en contournant le droit international. Les critiques ne manqueront pas, mais, cette fois, la Maison Blanche aura la possibilité formelle de dire : nous avons fait tout notre possible en vue de parvenir à une entente.
Ces manoeuvres demandent aussi du temps, ce qui suggère un délai approximatif : lautomne.
On verra si ce pronostic est réaliste ou virtuel.
Par Piotr Romanov
lodewijks
16/04/2006
Bonjour,
je vous transmets une étude comparée entre Belgique et Irlande qui mérite d’etre commentée:
http://www.workforall.org/html/faq_en.html
Le modèle social en France, Belgique, Allemagne est en crise et il faut vite comprendre quelle alternative serait la plus viable
L.
visions
16/04/2006
Permettez moi de citer ce que vous avez ecrit dans votre site et qui rejoint ce que j’ai avancé il y a quelques jous sur ce forum mais qui malheureusement n’a pas été publié, que j’espere pour des raisons purement techniques.
Nous sommes bien d’accord, l’equipe de Bush et le lobby juif americain ET europeen savent ce qu’il font en Irak et il n’a jamais été question pour eux de défaite mais bien de la destruction d’une nation souveraine pour des siecles, au profit d’Israel.
L’Iran est le prochain objectif.
Je vous invite à lire le livre que j’ai cité dans mon precedent message sur cette tentacule pro Israel.
“Les pires ennemis de nos peuples” de Jean boyer, aux editions Libertad.
Mais va-t-on alors répéter lIrak, répéter le désastre irakien? Quel désastre irakien? Le 2 avril, John Steinberg, de Rawstory.com observait ceci qui renvoie évidemment à la vision virtualiste du président (Steinberg appuie sa remarque en acceptant la logique originelle du désastre irakien qui freinerait laventure iranienne, ou bien la découragerait), nous soulignons le constat essentiel: « George Bush has a far bigger disaster to conjure away. In addition to nearly 3000 dead American soldiers, he has killed tens of thousands of civilians and destroyed a country. But that is not the disaster they are concerned with: One of the reasons President Bush has been so slow to admit failure in Iraq is because, in his mind it still isn’t a failure. As I argued a year and a half ago, the invasion and occupation of Iraq was and remains a success in Bush’s view. Halliburton and oil company profits are up. Bush was re-elected. His endless war has made all of this possible. The only fly in the ointment is the war’s domestic unpopularity. As public opinion has turned, the gravy train is increasingly endangered. »
Visions
16/04/2006
Voici un lien instructif pour tous ceux qui croient encore dans les valeurs américaines et “bien sûr” dans la non volonté d’Israel de dominer la region du golf.
Je comprend mieux pourquoi Mr Chirac a fait allusion il y a quelques semaines sur une riposte nucleaire de la France en cas d’attaques de la part de “pays” terroristes.
geo
15/04/2006
http://www.hajnalka-vincze.com/Printable/145/fr
dont j’extrait ceci:
Vers la démystification de la relation transatlantique
(....)
Dans létat actuel des choses, les Etats membres abandonnent - au nom de lunification - des pans entiers de leur souveraineté nationale, tandis quil ny a rien au niveau européen qui soit prêt et capable de la représenter et de la défendre. Cette pratique peut nous conduire à deux types de scénarios. Soit elle se poursuit, dans ce cas notre capacité à promouvoir nos intérêts et nos valeurs sérodera sous la tutelle dune (ou de plusieurs) puissance(s) étrangères. Pour employer la métaphore traditionnelle : lEurope se dissoudra comme un morceau de sucre dans une tasse de thé. Soit cette fuite en avant provoque un contre-effet, auquel cas l« entracte » de lintégration européenne sera clos et lexercice de la souveraineté retournera, sur une base exclusive, dans les cadres nationaux. Le problème, cest que, séparément, les pays européens ne constituent plus une masse critique ni face aux menaces globales ni dans le système de rapports de force international. La solution simpose comme une évidence : il faut investir lEurope dun contenu politique, et le niveau collectif européen se doit dassumer des priorités et des préférences spécifiquement européennes. Comme le philosophe Umberto Eco lavait formulé : « Ou lEurope sera européenne, ou elle volera en éclats ».
(....)
De surcroît, cette réticence à assumer lautonomie européenne non seulement remet en cause lexistence politique de notre continent et rend impossible le rééquilibrage des relations transatlantiques, mais elle comporte aussi des risques pour lensemble du système international. Dune part parce quà défaut de souveraineté pleine et entière nous ne sommes capables de proposer ni de valeur ajoutée, ni dalternative crédibles pour la gestion des menaces globales. De lautre, parce que nous manquerons lopportunité de modeler le futur ordre mondial sur la base dune multipolarité coopérative, en partant dun authentique partenariat entre lEurope et lAmérique. Comme lavait remarqué Charles A. Kupchan dans son ouvrage cité plus haut : « La question fondamentale nest pas de savoir combien de temps la période unipolaire va-t-elle encore durer, mais de décider si cest par défaut ou à dessein que le monde multipolaire qui nous attend se mettra-t-il en place ».
(....)
(Hajnalka Vincze, Vers la démystification de la relation transatlantique, introduction à louvrage intitulé « Le débat transatlantique » à paraître en avril 2006, Zrínyi Kiadó, Budapest, série « Biztonságpolitika a XXI. században » dir. série. Péter Tálas, 18 627 caractères)
andrew MCKILLOP
15/04/2006
LA FIN DUN PETROIMPERIUM LA FIN DU MYTHE AMERICAIN
Andrew McKillop
Tous droits réservés, pour tous pays. Andrew McKillop est
joignable en France sur 0387804428. Adresse courriel
San Diego, Cal, juillet 2005
Le mythe qui nous concerne est celui de labondance de toutes choses matérielles grâce à lénergie à bon marché, employée comme si demain, littéralement, nexistait pas. Un Americain type peut répondre ” Edison, Hoover Dam, Tennesee Valley Authority, latome ” ou dautres slogans type de lAméricus énergicus (un membre des sauriens, trouvé à Jurassic Park et dans limagination collective américaine). Dans le monde réel et à eux seuls les Etats-Unis consomment 26% environ de la production pétrolière mondiale (chiffres 2004). Au rythme de la consommation moyenne par tête des E-U un monde développé et prospère à lAméricaine consommerait quelques 445 millions de barils par jour (Mio de b/j), si sa population restait à lactuelle de 6,45 milliards environ.
Selon des proches de G W Bush, les faucons néo conservateurs, les Etats-Unis en ce moment seraient au pic absolu de leur pouvoir, un vrai impérium comme Cecil B. de Mille les présentait. Toutefois tout impérium marche sur quelquechose par exemple le sel, le blé et lorge (pour ses chevaux, ses mules et ses ânes) dans le cas de lEmpire romain. Le pétroimpérium rêvé des stratèges américains ensconcés dans leur Think Tank de Washington ne marche que sur le gaz et surtout le pétrole, à raison de 25 barils par tête américaine et par an (chiffres 2004). En loccurrence, cette consommation est le double de la consommation moyenne en Europe ; elle est aussi 10 fois celle de la Chine et 15 fois celle de lInde bientôt les premières puissances industrielles de la planète.
Jamais le monde réel de cette planète ne produira 445 Mio de b/j. Si par sombre miracle il arrivait à le faire, la production des gaz à effet de serre dégagée par cette surconsommation serait tout simplement fantastique. Au-delà des 84 85 Mio de b/j actuels de la production mondiale réelle il est très peu sûr (quoi quen dise lAIE et le respecté Oil & Gas Journal[§]) que la production mondiale puisse être portée à plus de 87 90 Mio de b/j, toutes sources de pétrole confondues. Le pic absolu est très proche, le marché mondial du brut va rester très fébrile et généralement haussier, le baril à 90 dollars pourra venir à tout moment. Lorsquil vient, la panique sera grande ..surtout dans le Pétroimpérium !
Le bilan est simple : le modèle américain de consommation dénergie est caduc et inapplicable pour le reste du monde et le reste du temps. Il est peu sûr que Steven Spielberg et Michael Moore en conviennent, ce dernier roulant en 4x4 et bouffant des hamburger dont le coût énergétique est en proportion inverse de sa qualité gastronomique.
Du côte de la prospérité et bonheur qui sont censés couler du baril-corne dabondance, et qui sont élevés en droits civiques américains (selon Hollywood et la Maison Blanche), est-ce que les Etats-Unis daujourdhui rayonnent de ceux-là, ou plutôt de la marginalité et de lingouvernabilité croissantes ?
Tant au plan domestique quau plan géopolitique les Etats-Unis sont dysfonctionnels et commencent très rapidement à ne plus compter. Leur guerre pétrolière en Irak est une catastrophe pour la production pétrolière de lIrak « après changement de propriétaire » Cette guerre pétrolière termine très loin du bonheur hollywoodien, elle se solde par le pétrole plus cher et les chiffres en sont formels : lIrak produit encore moins de pétrole quavant la guerre. Nimporte quelle guerre pétrolière cherche à augmenter la fourniture de lor noir. Mais Bush est un peu bête, tout le monde le sait.
Un Etats-Unisien moyen paie Euro 60 cents par litre environ à la pompe, et fait déjà de la gueule aux station service, surtout avec un 4x4 du type Hummer à bichonner et à promener (35 litres par 100 de kilomètres, consommation moyenne pour les version viriles). Des villes miraculeuses du lointain désert comme Las Vegas et de dizaines dautres telle Phoenix, Calexico et Mexicali dépendent dun noria de convois de camions et de trains dont la longueur des rames peuvent dépasser les 6 kilomètres. Même leau est transportée 1000 ou 1200 kms, parfois 1500 kms au-delà des cordillères et des montagnes de 3000 mètres daltitude. Dans les banlieues du désert (des banlieues sans ville à moins de 100 kms) les nouvelles villas en placoplâtre abondent à 0,5 Mio dEuro la résidence, sans gazon à cause de la note deau, qui grimpe avec le pétrole, le gaz et lélectricité. Et la piscine, ciel ma piscine. Elle est depuis longtemps en voie dextinction, voire introuvable. Par contre, chaque villa possède un énorme climatiseur (de 50 kW ou 75 kW) qui en été et par +45°C tourne jour et nuit, nuit et jour, produisant des notes délectricité de rêve ! En hiver, par 20°C le jour et 30°C la nuit, cest la note de gaz pour la chaudière de 75 kW, tournant jour et nuit lui aussi qui crée lévènement.
LAméricus énergicus a toujours cherché, et recherché des gadget, dits solutions à son immense appétit dhydrocarbures, par exemple la fusion nucléaire dite contôlée. Curieusement ou non, non seulement de certains Américains mais aussi des Japonais et des Européens croient toujours et/ou officiellement dans le mythe de la fusion nucléaire contrôlée. Avant le projet ITER, qui va engloutir 10 Mrds dEuro, la plus grande bouteille magnétique de type TOKAMAK sur cette planète était celle de San Diego, plus ou moins abandonnée de nos jours, par manque de financement, et par lassitude. Dans sa longue carrière ce Tokamak a pu atteindre létat ” énergie nulle “, à savoir autant consommée que produite, pendant 3 secondes. En 45 ans.
Il est toutefois bon de rêver dune électricité si peu chère quil ne saurait question de la mètrer, et surtout si vous habitez une banlieue très loin dans le désert, avec une jolie voiture, ou deux, ou quatre. Pour un consommateur moyen des Etats-Unis lénergie chère est comme une gousse dail pour un Vampire, comme une vérité dans le long et sombre cycle du Kali-Yuga ou comme la modération pour le jeune Apollon orgiaque, avant son séjour chez les Muses.
Outre le déclin inéluctable du rayonnement culturel des E-U dans le monde, sa puissance économique est plus que contestée : la Chine devient la première puissance industrielle, est elle consomme 10 fois moins de pétrole par tête que lAmérique. Qui va gagner ?
Les USA nont que le résidu, des miettes de leur ancienne puissance économique. La soi-disant New Economy, aussi fumeuse que le boum des point-com, est en train dêtre balayée de la scène. Bien des analystes à Wall Street, et même à la Réserve fédérale jugent que les chances dune récession due aux finances publiques américaines en pitoyable état seraient de 4 sur 5 ces 4 prochaines années. Si ce nest pas « les deficits jumeux » alors ça sera le pétrole cher qui tue le miracle économique américain : on a le choix.
Sur le terrain, la fatigue et lénervement gagnent sur ce qui serait la nouvelle quête héroïque (selon la Maison Blanche et les néoconservateurs), du light sweet crude en Irak ou Iran, il importe peu. Pour beaucoup de monde, même aux USA, lIrak nest rien quune guerre pétrolière bis ou guerre contre la terreur du baril à 100 dollars ! Toutefois le régime de Bush a promis une longue guerre, et selon les médias de complaisance peut-être 45% des sondés aux E-U répondent toujours quils ladorent, cette quête héroïque. Le candidat Kerry sengagea à fournir ” une meilleure guerre ” que celle de Bush, mais cela ne plut pas.
Cest une belle et sainte guerre que celle-ci, pour le pétrole et contre la terreur, et elle est permanente et livrée partout, même la nuit, dans des gares routières des bus long-courrier Greyhound à 2000 kilomètres de la frontière la plus proche. Parfois on inspecte vos souliers, parfois on sen moque. Parfois on fouille les passagers et prend leurs empreintes digitales, mais assez souvent on oublie tout et tout le monde passe sans même ouvrir leurs bagages à main. Mais la meilleure de cette héroïque guerre est sans doute laction de la PAF ou gardes-frontières du crossing de San Diego (E-U) Tijuana (Mexique). Par manque de moyens en hommes (qui sont employés ailleurs dans cette croustillante guerre) la PAF photographie bien les 2 plaques des voitures traversant la frontière de nuit mais ne fait pas de contrôle des voitures nayant aucune plaque, ni de devant, ni darrière. Plutôt bon pour Ali Qaeda et ses 40 Voleurs (de voitures) on est tenté dajouter.
Lorsque le baril monte à 90 ou 100 dollars des signes de détresse très évidents vont se manifester aux E-U en premier, et ensuite en Europe, au Japon, en Corée du Sud et chez les autres incoditionnnels de la conso de pétrole. Cela peut prendre 6 mois ou 18 mois, mais guère plus. Le pétroimpérium etats-unisien dans cet avenir proche sera comme une scène de Jurassic Park, vers la fin, avec les dinosaures battant la retraite dans la pagaye (noublions pas la musique) le seul vrai danger étant celui dêtre piétiné par un dinosaure en fuite !
[§] Oil & Gas Journal, Tulsa, OK, USA est le journal de référence de lindustrie pétrolière américaine. Son numéro consacré au ” Next Big Thing : Peak Oil ” (Vol 107, N° 15, 2004) présentait mon article traitant du rapport entre le prix et la demande mondiale de pétrole, en vedette.
Robert Mainville
15/04/2006
J’aime bien le site “Media Matters for America”; il fait parti de mes favoris. Ce site s’est donné pour mission de traquer et dénoncer les magouilles de la pieuvre médiatico-conservatrice étatsunienne. Lectures édifiantes garanties.
Alors que sur dedefensa on apprend que le général McInerney propose un plan d’attaque visant à mettre l’Iran à genou en quelques jours à peine, Media Matters for America nous apprend que ledit général avait fait une proposition/prévision identique pour une attaque sur l’Irak.
On Fox News’ The O’Reilly Factor, retired Lt. Gen. Thomas McInerney purported to “lay out a campaign today that will take Iran down very quickly,” agreeing with host Bill O’Reilly that the military strategy for this “would be all air, no infantry, and maybe some Special Forces trying to help.” But in 2002, McInerney promised that the military campaign in Iraq, which has now lasted longer than three years, would be “shorter” than the 42 days it took to complete the Persian Gulf War in 1991.”
La guerre est-elle devenue un bien de consommation, tel une voiture, qu’il s’agit de vendre d’abord sur la base de promesses tape-à-l’oeil, pour ensuite confier la gestion des problèmes au service après-vente ?
manu kodeck
15/04/2006
Trouvé sur le web
“Le Laboratoire européen dAnticipation Politique Europe 2020 (LEAP/E2020) estime désormais à plus de 80% la probabilité que la semaine du 20 au 26 Mars 2006 voit se déclencher la principale crise politique mondiale depuis la Chute du Rideau de Fer en 1989, accompagnée dune crise économique et financière dune ampleur comparable à celle de 1929. Cette semaine de la fin Mars 2006 marquera le point dinflexion dévolutions critiques, entraînant une accélération de tous les facteurs conduisant à une crise majeure, même sans intervention militaire américaine ou israélienne contre lIran. Dans le cas dune telle intervention, les probabilités dune crise majeure, selon LEAP/E2020, atteignent 100%.”
La suite ici
MHB
15/04/2006
dans le texte precedent il faut lire:
...micro, macro et nano management
Baquiast
14/04/2006
On pourrait dire que nous avons là, avec l\‘article du brave général de l\‘USAF, une preuve éclatante (le smoking gun) de la façon dont le système militaro-industriel US cherche à préparer les grandes décisions politiques (en l\‘espèce le bombardement de l\‘Iran que suivraient certainement des conséquences catastrophiques incalculables). Le cas devrait être étudié dans les écoles de sciences politiques européennes, où l\‘on ne croit pas encore à tout cela.
Robert Mainville
14/04/2006
Dans l\‘article intitulé \“Le F-22 vaut bien un blitz contre l’Iran\”, une donnée a attiré mon attention et je me demande si je suis le seul qui l\‘ai remarqué. Le général McInerney a écrit : \“It would consist of a powerful air campaign led by 60 stealth aircraft (B-2s, F-117s, F-22s) and more than 400 nonstealth strike aircraft, including B-52s, B-1s, F-15s, F-16s, Tornados, and F-18s.\”
Ce qui m\‘intrigue, c\‘est la mention des avions Tornados. Sachant que cet appareil ne fait pas parti de la flotte étatsunienne, serait-ce à dire que l\‘USAF tiens pour acquis, ou sait déjà, qu\‘elle pourra compter sur un allié qui possède cet appareil ? Blair et/ou Berlusconi (avant les élections en Italie) auraient-ils déjà promis leur appui à leur bon copain GWB lorsque viendra le moment d\‘attaquer l\‘Iran ? J\‘ai peine à croire que le général McInerney pensait aux Tornados de l\‘Allemagne ou de l\‘Arabie Saoudite…
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