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Monica plus efficace que tous les crimes pour convaincre aux USA

Article lié : Historien virtualiste ou historien du virtualisme ?

Lambrechts Francis

  02/10/2006

( LEFIGARO ) DANS LE DÉBAT préélectoral sur l’Irak qui accapare les États-Unis, ce n’est pas la nouveauté des allégations qui embarrasse George W. Bush : c’est leur répétition.
... Les deux précédents ouvrages de Bob Woodward étaient tellement favorables à George Bush que les membres de son Administration se les offraient en cadeau à Noël. À cinq semaines des élections de mi- mandat, le tableau nettement moins rose dépeint ici est disqualifié par la Maison-Blanche comme une vieille rengaine mal réchauffée. Mais la notoriété de l’auteur porte un mauvais coup à la rhétorique officielle.

( NB : il me semble que la réaction primaire de la Maison-Bush, le moment (élections), la répétition et le parcours de l’auteur augmentent l’impact de “State of Denial”, il démontre l’évolution même entachée de contradiction+opportunisme, il élargit la “marge républicaine” qui doute et défausse la “marge démocrate” attirée par Bush. Mais ne nous trompons pas cette aventure—américanisme /islamisme / menaces globales—ne fait que continuer et se déroulera encore sur des dizaines d’années : les changements de fond, comme différents tsunamis, n’apparaissent pas fort ... “quel crédit pouvons-nous accorder ... ? ” C’est une question permanente et c’est pour cela que nous vous lisons, vous, les critiques. http://www.lefigaro.fr/international/20061002.FIG000000043_chirac_pousse_la_turquie_a_assumer_son_passe.html )

QI des 42 présidents américains.

Article lié : GW, Dieu (dans l’ordre) et l’Irak comme “virgule” de l’Histoire

Lambrechts Francis

  02/10/2006

la revue Political Psychology publie un article d’un M. Simonton, d’UC-Davis, qui prétend mesurer le QI des 42 présidents américains…

Jefferson 155 /
Kennedy 150 /
Reagan 130 /
Bush père 130 /
Clinton 150 /
Bush fils 125

... Simonton conclut avec un beau balancement rhétorique : “the conclusion remains, however   tentative at this point in time, that Bush’s intellect may be more a liability than an asset with respect to his performance as the nation’s chief executive. His strengths most likely lie elsewhere.”

(Bernard Salanié, professeur à l’ Université de Columbia (New York) et à l’Ecole Polytechnique,  http://bsalanie.blogs.com/economie_sans_tabou/americana/index.html )

Roma 68 B.C. : Disproportionate reaction to the raid on Ostia, ROBERT HARRIS

Article lié :

Lambrechts Francis

  01/10/2006

IN the autumn of 68 B.C. the world’s only military superpower was dealt a profound psychological blow by a daring terrorist attack on its very heart. Rome’s port at Ostia was set on fire, the consular war fleet destroyed, and two prominent senators, together with their bodyguards and staff, kidnapped. ... in the panicky aftermath of the attack, the Roman people made decisions that set them on the path to the destruction of their Constitution, their democracy and their liberty. ...

Consider the parallels. The perpetrators of this spectacular assault were not in the pay of any foreign power ... Like Al Qaeda, these pirates were loosely organized, but able to spread a disproportionate amount of fear among citizens ... Over the preceding centuries, the Constitution of ancient Rome had developed an intricate series of checks and balances intended to prevent the concentration of power in the hands of a single individual. ... But such was the panic that ensued after Ostia that the people were willing to compromise these rights. ... Pompey eventually received almost the entire contents of the Roman Treasury — 144 million sesterces — to pay for his “war on terror,” ... Such an accumulation of power was unprecedented ... the Lex Gabinia passed (illegally) ... it took less than three months to sweep the pirates from the entire Mediterranean. ... powers had been ceded by the people that would never be returned. Pompey stayed in the Middle East for six years, establishing puppet regimes throughout the region, and turning himself into the richest man in the empire.

... In truth, however, the Lex Gabinia was the beginning of the end of the Roman republic. It set a precedent. Less than a decade later, Julius Caesar — the only man, according to Plutarch, who spoke out in favor of Pompey’s special command during the Senate debate — was awarded similar, extended military sovereignty in Gaul. ... Henceforth, the result of elections was determined largely by which candidate had the most money to bribe the electorate. In 49 B.C., the system collapsed completely, Caesar crossed the Rubicon ...

It may be that the Roman republic was doomed in any case. But the disproportionate reaction to the raid on Ostia unquestionably hastened the process, weakening the restraints on military adventurism and corrupting the political process. ( Pirates of the Mediterranean, By ROBERT HARRIS, http://www.nytimes.com/2006/09/30/opinion/30harris.html?ex=1317268800&en=c6ea4658129c3e93&ei=5088&partner=rssnyt&emc=rss )

Universalisme ∫

Article lié : Historien virtualiste ou historien du virtualisme ?

Alper Y.

  01/10/2006

Bonjour,

Je pense, concernant ce que nous vivons en tant qu’individu dans le monde actuel, est la situation suivante : dans un monde qui se mondialise dans tous les domaines (matériel : économies, politiques, immatériel : savoirs, morales) nous nous dirigeons peut-être vers ce “village planétaire” qu’on entend ci et là.

Si tel est le cas, si nous allons bien vers une disparition des particularismes, alors se présente d’après moi deux choix à la réalisation de ce programme :

1 - le choix idéaliste et totalitaire
2 - le choix pragmatique et individualiste.

Si les idéalistes pensent “masses”, “peuples”, c’est à dire une globalité globale d’où le totalitarisme comme résultat, les pragmatiques quand à eux pensent globalité faite d’individus indépendants et responsables.

Le problème que j’entrevois dans la position que je dis “pragmatique” c’est qu’un homme détaché des autres, d’une société, d’une culture ou de l’Histoire, en étant qu’homme essentiellement du présent est avant tout foncièrement égoïste, car par définition il s’est construit, en tant qu’être, non par rapport à une société ou une culture mais en fonction d’autres éléments plus personnelles qui sont le caractère, les penchants etc. Ainsi partant de là, cet homme-individualiste ne peut pas être un terreau favorable à la construction d’un monde globalisé pour la raison qu’il devient de plus en plus égoïste, ne travaillant en fin de compte qu’à ses intérêts, à mesure que l’intérêt commun disparait avec le commun qui disparaît lui-même, emportant dans le mouvement le consensus national. Dans une telle configuration comment créer un consensus mondial ?

Ce qui se passe dans les faits c’est que les individus se regroupent (l’union faisant la force et qu’il y a de plus en plus volonté de force à force d’une diminution d’une volonté consensuelle), se regroupent donc par intérêts communs particuliers, et se regroupent plus volontiers par degré de ressemblance. Voilà donc en retour l’individualisme qui fini par créer des nationalismes étroits, qui rejettent tout ce qui ne lui ressemble pas. 

La politique impérialiste et la position contradictoire de l’universalisme-nationaliste des Américains, avec toute l’hypocrisie ou les erreurs qui en découlent (nous travaillons pour nous même tout en affirmant travailler pour l’humanité et invoquant des valeurs universels), vient peut-être de ce phénomène justement contradictoire qui veut créer de l’universel avec du particulier.

Ainsi, pour finir, je pense que ni le choix “idéaliste”, ni le choix “pragmatique” ne pourront créer des conditions nécessaires à la constitution d’un monde globalisé.

Moais.

Article lié : Les enseignements du sommet Paris-Berlin-Moscou

PHR

  30/09/2006

Bof.
Il faudrait mieux craindre une alliance avec la Russie. La fourchette est-elle assez longue ? C’est toute la question de certains. Pas sûr que ce soit la bonen question.

'une tactique catastrophique sur le terrain'

Article lié : Cadeau US à l’OTAN : le piège afghan, avec mode d’emploi et “kit” au complet

Lambrechts Francis

  29/09/2006

... Il n’empêche : un certain mécontentement règne chez les officiers britanniques. Ils se plaignent en privé de l’insuffisance du soutien tactique et logistique. Une partie du matériel n’était pas destinée à ce genre de conflit. Les avions de reconnaissance sont trop peu nombreux et arrivent souvent trop tard. Les pièces détachées manquent.

Ces critiques ont été brutalement exprimées par le major James Loden, du 3e bataillon de parachutistes, dans un courrier électronique adressé à Londres il y a quelques semaines, et dont la publication a suscité un vif émoi. La Royal Air Force, y écrit-il, “est totalement inutile” en Afghanistan. Il donne notamment l’exemple d’une erreur où un pilote avait raté ses cibles et failli bombarder des soldats britanniques. Le chef d’état-major, le général Richard Dannatt, a réagi vivement à ce jugement qu’il a qualifié d’“irresponsable”. ( Le Monde Jean-Pierre Langellier 28/09/06 )

Un philosophe sous protection policière, par Pierre Assouline

Article lié :

Lambrechts Francis

  29/09/2006

La république des livres ( 29 sep.2006 http://passouline.blog.lemonde.fr/livres/ ) : ... Pour marquer une solidarité de principe, et non avec toutes les idées qui y sont défendues (on peut leur reprocher leur violence à dénoncer la violence, leur excès haineux, le goût de la provocation, leur manichéisme et une logique trop réductrice dans la vision de l’Islam). Quoi que l’on pense de son article, il est impossible de n’être pas solidaire de Robert Redeker car ne pas l’être reviendrait à défendre l’idée que sa “faute” mérite la mort. ...

... “J’ai exercé un droit constitutionnel, et j’en suis puni, sur le territoire même de la République. Cette affaire est aussi une attaque contre la souveraineté nationale: des lois étrangères, décidées par des fanatiques criminophiles, me punissent d’avoir exercé un droit constitutionnel français, et j’en subis, en France même, grand dommage.”

Three British war in Afghanistan + 'The Young British Soldier' Rudyard Kipling

Article lié : Cadeau US à l’OTAN : le piège afghan, avec mode d’emploi et “kit” au complet

Lambrechts Francis

  29/09/2006

... When you’re wounded and left on Afghanistan’s plains,
And the women come out to cut up what remains,
Jest roll to your rifle and blow out your brains
An’ go to your Gawd like a soldier.
    Go, go, go like a soldier,
    Go, go, go like a soldier,
    Go, go, go like a soldier,
      So-oldier _of_ the Queen! ( ‘The Young British Soldier’ Rudyard Kipling )

... In the context of this poem, it is a bit sobering to reflect on the British experience in Afghanistan, which they conquered three times but never held, despite vast improvements in British equipment and use of successively larger forces.  This is worth telling in some detail.

... Britain had a fairly easy time taking Kabul during the first Afghan war of 1838, but by the end only a single man returned alive.  Their invasion force consisted of 9,500 men of the East India Company and 6,000 men of Shah Shajan’s army, an individual who was deeply unpopular in Afghanistan, but whom the British were trying to install on the Afghan throne.

... The Second Afghan War of 1878-1879 was less disastrous, but involved setbacks that sound all too familiar today. ... the war begin Nov. 22, 1878 when a small British force of 37,500 invaded Afghanistan.  The British fought their way through the high mountain passes and were able to take Kabul, where they installed a government friendly to Britain and signed a peace treaty.  But on September 2, 1879 the British residency in Kabul was wiped out by a mob, with only a few able to escape.

... There was yet a Third Anglo-Afghan War in 1919.  It begin when Afghan monarch Amanullah Khan decided to attack across the Indian border in May, 1919.  The attack, described as a “Jihad”, was timed to take advantage of
the unrest in India (the massacre by the British at Amritsar had just taken place). It took the British by surprise and managed to capture a few towns.[4]  The British responded with a massive invasion of Afghanistan through the Khyber Pass.  This ground down to a stalemate where Amanullah was forced to sue for peace.

... As to the larger questions of whether all this past carnage or current military adventures are justified or achieved any lasting purpose, I leave that to the reader.

( The Wondering Minstrels : Anthology run by Abraham Thomas and Martin DeMello. http://www.cs.rice.edu/~ssiyer/minstrels/poems/1146.html  avec des liens vers ces trois guerres afghanes )

complot ou pas complot ∫

Article lié : Un complot pour nier qu’il y a un complot?

mortimer

  29/09/2006

Si les lacunes des médias et des politiques faisaient en sorte que se prolifère des tenants de thèses farfelues, il faut voir là, à mon sens, une démission de l’esprit critique inhérent à tout projet de societé.

".. la bulle protectrice du virtualisme" ...... ∫

Article lié : La machine rechigne en attendant le pire

MHB

  29/09/2006

Que la Bulle soit coincee, il n y a pas de doute, mais c est quand meme sans compter sur la Defense type Watergate de GWB II qui s est toujours repose et retranche derriere la sempiternelle constation ” ...ils n ont rien demande d autre ..”

Dans ces conditions si les choses allaient mal il fallait le reprocher a ceux qui etaient “sur le terrain”.

D ailleurs Rumsfeld a toujours eu la meme reaction ... sauf dans le cas du predecesseur de Schoomaker.
Ce qui en dit long sur le calcul fait au tout debut de l operation irakienne.

Et maintenant avec la diffusion des NIE (un second, encore a l etat d ebauche, a ete identifie et quelques elus en demandent deja la publication) le president va faire une autre pirouette en disant qu avant la redaction de ces rapports il n avait pas les elements ... pour juger sereinement de la situation.

Peut etre qu il lisait encore “La Chevre de Monsieur Seguin”, mais en tous cas on ne peut pas lui reprocher de deviner ce que ses subordonnes ne savaient pas encore ...
C est d une clarte limpide et comme Thomas il va se rendre a l evidence ... qu il faut boucler les valises et rentrer au bercail ... pour defendre les frontieres nord et sud du pays puisque tout le monde le demande et qu il s agit d une demande impatiente de l electorat et que les elections sont si proches.

En fait les democrates sont tombes dans le piege du poker-menteur et en recentrant son action de General-en-Chef sur la securite interieure du pays il montre simplement que c est plus important que l Iraq qui apres tout n a que ce qu il merite puisque ces gens n ont rien compris a la Democratie.

Les implantations hispaniques dans le pays ont suffisamment effraye l americain moyen pour qu il oublie toutes les gaffes et soit reconnaissant d un quadrillage securitaire du pays qui permette de renvoyer les meteques chez eux.

En conclusion le debat sur les NIE, les droits de la defense des internes de Guantanamo et le factionalisme de l Irak ne sont la que pour amuser la galerie et occuper les journalistes. De meme Karzai et Musharaf ont ete renvoyes chez eux avec un pense-bete: “tapez dur et fort, on vous aidera ... et ne vous inquietez pas, les democrates ne passeront pas, ce sont des defaitistes et des emules de Chamberlain ...”

Voila au moins un president qui connait son Histoire ...

traductions en anglais .....

Article lié :

MHB

  29/09/2006

J ai toujours regrette que dedefensa se cantonne aux articles d origine britannique ou americaine alors que les reste de la presse anglo-saxonne est tres riche en analyses.
Il serait quand meme interessant aussi - apres tout l Europe existe - que les articles “percutants” des autres pays non-anglosaxons soient au moins cites comme reference avec lien adequat.
Evidemment tout un chacun peut aller sur le site “journaux-du-monde.com” et choisir son journal et sa langue mais il manquera toujours la fine perception de dedefensa pour l analyse.

Quant a traduire les articles en francais c est d une part trop demander et il ne faut pas oublier : “tradutore, traditore !!”

Et puis comme dit l autre : “qu est ce que vous avez donc appris a l ecole ?”

A A D M

Article lié :

Aguire

  28/09/2006

La liberté comme A.A.D.M. (arme d’auto destruction massive) de l’occident -1-

http://concretude.blog.20minutes.fr/

Le PHILOSOPHE Iranien R.JAHANBEGLOO, Comment promouvoir la démocratie sans l’imposer ∫

Article lié : Inéluctabilité et impossibilité de l’attaque US contre l’Iran

Lambrechts Francis

  28/09/2006

( NB : Le ‘libéralisme’ cité est à interpréter dans le sens américain : “plutôt de gauche”. Cet extrait pour insister sur l’EVOLUTION DE LA SOCIETE IRANIENNE ! 4 pages, Débat, Danny Postel http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=66474 )

COURRIER INTERNATIONAL : Le grand penseur iranien Ramin Jahanbegloo, qui vient de passer quatre mois en prison, revendique un dialogue égalitaire entre les cultures. Pour lui, l’universalisme ne doit pas être seulement fondé sur les valeurs occidentales. ...

Vous avez dit qu’une “renaissance du libéralisme” a lieu actuellement en Iran. ... Foroughi écrivait par exemple, en 1907 : “L’Etat a deux pouvoirs : celui de faire les lois et celui de les faire appliquer. Si le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif sont entre les mains d’une seule personne ou d’une seule instance, cela aboutit au despotisme… Par conséquent, un régime n’est constitutionnel que lorsqu’il a séparé ces deux pouvoirs et les a attribués à deux instances différentes.” L’idée de séparation des pouvoirs – et pas seulement de “séparation des factions”, comme c’est le cas aujourd’hui – est l’un des concepts clés du libéralisme iranien actuel.

... Mais leur conception est davantage liée à l’idée que l’humanité et la vérité sont par nature inachevées, incomplètes et mouvantes. Les principes du libéralisme iranien ne peuvent pas être fondés sur la vérité religieuse parce que l’idée même de libre arbitre telle qu’elle est comprise aujourd’hui par les libéraux de mon pays est contraire à toute forme de déterminisme, qu’il soit religieux ou historique. Dans un pays comme l’Iran, où la logique théologico-politique est encore toute-puissante et où il n’y a qu’une seule et unique valeur maîtresse, le principal objectif des libéraux est de défendre l’idée de l’incommensurabilité des valeurs, de la pluralité des valeurs morales et des manières d’être. Plus concrètement, les libéraux iraniens – militants des droits de l’homme, dirigeants d’ONG, intellectuels et étudiants – proposent de substituer au modèle révolutionnaire de citoyenneté un nouveau modèle fondé sur le renforcement du pouvoir [empowerment] de la société civile. Etc.

Courrier intl & Washington Post : un espoir 'l'attitude de la majorité silencieuse des musulmans'

Article lié : La litanie jusqu’à la nausée des rapports : nous nous sommes trompés, nous alimentons le terrorisme…

Lambrechts Francis

  28/09/2006

... les commentateurs américains et arabes ironisent sur un rapport secret du renseignement américain ... “Mais de quel secret s’agit-il ?” demande l’éditorialiste d’Asharq Al-Awsat. “Pourquoi toute cette confidentialité autour d’un rapport qui annonce que la guerre en Irak a augmenté la menace terroriste ? Pour aboutir à cette conclusion, il suffit de lire la presse internationale, y compris la presse conservatrice américaine”, poursuit le quotidien saoudien. ... Pour l’éditorialiste, cette analyse est évidente et n’a pas besoin “des efforts conjugués et de l’intelligence de 16 agences de renseignements”.

... Le Washington Post veut surtout retenir l’une des conclusions du rapport :

“A terme, l’arme la plus puissante dans la guerre contre le terrorisme n’est pas un succès militaire en Irak, ni l’arrestation ou la liquidation des dirigeants d’Al-Qaida, mais l’attitude de la majorité silencieuse des musulmans. En effet, celle-ci rejette les solutions radicales proposées par Al-Qaida et ses alliés. Elle sera renforcée si les réformes démocratiques progressent dans les pays musulmans, si les problèmes de corruption et d’injustice trouvent une solution, et si la crainte d’une domination occidentale est écartée.” ( Scoop : la menace terroriste aurait augmenté depuis l’invasion de l’Irak, par Hoda Saliby, http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=66633 )

Modernes et antimodernes

Article lié :

Ismaël

  28/09/2006

Quelques commentaires sur le rapport entre modernes et antimodernes

C’est un sujet qui m’intéresse, et je vous écris à ce propos, mais avant tout pour vous remercier de votre travail utile.

Voici quelques-unes de mes remarques : je ne crois pas qu’il faille déplorer une ère à laquelle les brillants esprits qui ont su illustrer la modernité  feraient défaut. A mon avis, notre histoire est faite ainsi que la plupart des histrions qui font l’esprit de notre temps ne paraissent plus qu’un pâle reflet quand les générations futures se penchent sur eux : la « crise » a toujours été permanente, même à l’époque de Bergson.

Vous opposez modernes et antimodernes : c’est être vraiment moderne que de dénoncer la modernité, et les vrais modernes en ont toujours fait ainsi (Baudelaire par exemple, il y a un livre qui s’intitule Philosophie par gros temps, de Vincent Descombes, où il montre que cette ambiguïté est fondamentale, et que même dans la fameuse querelle des anciens et des modernes, les « modernes » n’étaient pas toujours ceux qu’on croit).

Etre moderne, plus qu’un label comme « bio », c’est ne pas hurler avec les loups. Par contre, anti-moderne, cela me semble un peu trop proche de Bonald et de Maistre, dont la pensée est loin d’être négligeable et inintéressante, mais dont la compréhension du caractère irrémédiable de certains changements m’a toujours frappé. Mais c’est juste une question de vocable.

Postmoderne, c’est un terme fourre-tout. Vous mettez là-dedans toute cette « fausse » modernité, doublée de ce monde virtualiste et technologiste et américaniste (et d’une certaine façon, de cette crise, de cette américanisme, chacun de nous en est l’épicentre aussi bien que « l’Empire »). Pourtant, il me semble que c’est justement au nom du progrès et de l’efficacité du système que la bureaucratie du Pentagone agit comme elle le fait, ou les néo-conservateurs… (d’ailleurs, on parle bien d’une sorte de politique « wilsonienne » des néo-conservateurs, avec des « valeurs » modernes, puisque vous n’avez pas non plus la candeur de mettre leur appel à des “valeurs” sous la seule hypocrisie) : un retour aux valeurs, et un peu de la modernité véritable dans cette affirmation même (c’est pour cela aussi que le « néo-conservatisme », par ses échecs et ses excès, a un côté fascinant à observer).

Post-moderne, j’avais l’impression que c’était plutôt cette attitude qui consiste à critiquer ces doctrines soit-disant modernes de l’optimisme béat, du consensus forcené et du progrès nécessaire. En termes stratégiques, c’est bien le manque de pragmatisme, le manque de compréhension de ces courants souterrains qui unissent et divisent les peuples, la mystérieuse économie des ces forces silencieuses qui ont leur raison que la Raison, qui est un système idéologique forgé par la loi d’airain de la force, ignore.

Je citerais Michel Foucault, catalogué souvent comme post-moderne (quoi que cela veuille dire) :
« Je me demande si on ne peut pas envisager la modernité plutôt comme une attitude que comme une période de l’histoire. Par attitude, je veux dire un mode de relation à l’égard de l’actualité; un choix volontaire qui est fait par certains; enfin, une manière de penser et de sentir, une manière aussi d’agir et de se conduire qui, tout à la fois, marque une appartenance et se présente comme une tâche. »

Le château de cartes que vous percez à jour, c’est celui de cette fallacieuse modernité, qu’opère l’inertie. Il en fut pour dire en leur temps, « le fascisme est un humanisme ».

La médiocrité que vous observez, c’est celle que fabriquent les contraintes de la visibilité : pour être lu, entendu, compris, il faut être d’une certaine platitude. Un livre, un slogan, si l’on veut que cela marche. Pourtant, aujourd’hui même, beaucoup travaillent, dans des directions différentes, contre cette mystérieuse et impalpable machine qui nous enveloppe.

Bravo, et cordialement,

Ismaël