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A chaque pays, son histoire...

Article lié : Le prophète de la dévolution US dans la concorde

PEB

  23/06/2009

L’exemple de la Chine est plutôt mal choisi. L’autocratie est le moyen auquel on eut recours les fils du Ciel pour conjurer les divisions qui ont marqué profondément son Histoire. Pensons à la période des printemps et des automnes et des royaumes combattants ou celle des trois royaumes. Jusqu’à aujourd’hui, il y a deux Chines: populaire et nationale.  (En fait, depuis que le zoo de Taipei a accueilli deux pandas du Sichuan, les deux n’en font plus qu’une). Le Tibet est tenu d’une main de fer. Le Parti souhaite surtout que les affaires roulent et lâchent éventuellement la bride dans ce domaine.

Le plus mauvais exemple serait l’indépendance de l’Ecosse qui déchirerait l’acte d’union de 1707 et le Royaume-Uni avec. C’est une sécession d’un Nord contre un Sud. N’oublions pas non plus que la nation américaine s’est construite sur le modèle-obstacle de l’unité britannique.  Comme par hasard, la croix sudiste reprend le modèle de Saint-André.

Le SNP ne cesse de tracer sa route en Ecosse. Ironie du sort: en tant que député écossais, Gordon Brown serait, le cas échéant, ipso facto renvoyé de Westminster, siège d’un Parlement réduit à la seule Angleterre (Pays de Galles et Irlande du Nord inclus)!

La nouvelle foi

Article lié : Le prophète de la dévolution US dans la concorde

Stephane Eybert

  23/06/2009

Il est bien sur naturel pour un americaniste que ce qui arrive aux USA doivent aussi arriver aux autres pays. Ainsi, peut être la Rusie et la Chine devront t’elles aussi se devolutioner ? Peut etre que l’on pourrait leur envoyer un americaniste leur soumettre cette proposition. Si cela est fait avec suffisemment d’entousiasme et de foi joyeuse par un missionaire americain, ou mieux, par son apprenti europeen, les russes et les chinois ne pourront qu’applaudir en coeur a cette prodigieuse idee !

Chatham House and the Institute of Iranian Studies, University of St Andrews

Article lié : La France, incontestable leader de la sottise européenne face à l’Iran

Francis Lambert

  23/06/2009

Elections iraniennes : une analyse des résultats officiels (VO)

Une équipe d’universitaires britanniques a analysé les chiffres détaillés des résultats électoraux publiés par le ministère de l’intérieur iranien. Ils constatent que pour arriver aux 24 millions de suffrages attribués à Ahmadinejad dès le 1er tour, il faut additionner aux voix de l’ensemble du camp conservateur non seulement celles des modérés mais aussi la totalité des abstentionnistes de 2005 et dans certaines régions jusqu’à 44% des suffrages des électeurs réformistes.

Ils remarquent par ailleurs que l’idée d’une victoire qui aurait été acquise grâce au soutien traditionnel des zones rurales ne tient pas. Ces provinces, peuplées de minorités ethniques, se sont régulièrement opposées aux candidats conservateurs, notent-ils et le vote conservateur paysan est un mythe, affirment-ils. Les bons résultats enregistrés par Ahmadinejad dans ces régions en 2009 sont « hautement invraisemblables » jugent-ils.

Extrait contreinf0 au 22 juin 2009 17:02
http://contreinfo.info/

"dévolution"

Article lié : Le prophète de la dévolution US dans la concorde

thierry .

  23/06/2009

Bonjour Dedefensa,

intéressant article -comme les autres!- qui ouvre des horizons :

à propos du projet européen, on a eu parfois l’impression que la dévolution -nommée alors “régionalisation”- des Etats qui composent l’Europe était un peu considérée comme une étape future et évidente, sinon clairement exprimée.

A faire du mauvais esprit, on pourrait penser que les politiques de décentralisations qui ont été développées,  notamment en France, pourraient être des préparations discrètes à ce genre de projet.

Et celà pourrait nous donner une idée de la silhouette du futur “nouvel ordre mondial” rêvé :

Une autorité suprême, s’appuyant sur des pouvoirs financiers et militaires-policiers mondialisés, qui chapeauterait et dominerait des “régions” prétendument autonomes, mais en fait étroitement quadrillées et gérées.

On en a déjà l’eau à la bouche !

Un tel projet pourrait-il être viable, ou sera-t-il emporté dans une anarchie généralisée ?

On le verrait bien s’imposer après un épisode de guerre entre blocs ...

Cordialement Thierry

BHO rétrécit le Mahmoud (pas de second degré du troisiéme type )

Article lié : Quel “effet BHO”?

Exocet

  23/06/2009

Votre questionnement sur l’effet BHO est un peu creuse voir un rien naive et du lien qu’il établit   dans le domaine de la spéculation pure . C’est en rien connectable par rapport aux certitudes maniérées des réels de l’orgie (..) plus charriés par les déjection médiatique ce qui est typiquement frenchie en l’occurence . Certainement.., qu’il n’existe pas non plus dans l’esprit américaniste d’effets de transcendance culminant , ne les incitant pas   à entrevoir eux mêmes que de tels risques d’une telle stimulation démocratique rendue à son paroxisme qui ne puissent avoir lieu ailleurs   hors de l’onde qui se propage .. ( hors de l’utopie je veut dire)  . Au point que les effets indus conduits par la poussée démocratique à l’intérieur du sérail Iranien contraint celui ci à en subir de plein fouet les effets de contrainte .Donc l’Iran semble bien être rentrée dans une phase dévolutioniste (ou déflationiste) post révolutionnaire pulvérisée par le skyline de la civilisation.
http://www.youtube.com/watch?v=arX2EAS4e-4
.Mahmoud va certainement trembler comme un mille feuilles sur le socle constitutionel de la république d’Iran.Non c’est pas ce que vous affirmiez il y peu encore sur les crises rebondissantes sur l’onde des freeways ...
http://washingtonrealist.blogspot.com/2009/06/what-im-not-hearing-about-iran.html

Crise climatique, dégaspillage et emploi ... soyons pratiques

Article lié : L’apport iranien à notre crise de civilisation

Francis Lambert

  23/06/2009

Appareils ménagers : la France pourrait économiser 5,7 milliards de kWh en remplaçant les appareils électroménagers de plus de dix ans par des appareils récents, selon une estimation réalisée par le Gifam (Groupement Interprofessionnel des Fabricants d’Appareils d’équipement Ménager)  dans le Guide de l’Innovation :

http://www.gifam.fr/fileadmin/lib/Documentation/GUIDE_INNOVATION/index.html

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/appareils-menagers-la-france-pourrait-economiser-57-milliards-de-kwh_19683/

En 1931 la France était dans la situation financière du "contre-monde" ... le piège des réserves en devise

Article lié : Monde et contre-monde

Francis Lambert

  22/06/2009

China’s Syndrome: The “dollar trap” in historical perspective,
Olivier Accominotti, PhD candidate in economics at Sciences Po, Paris, 23 April 2009
http://www.voxeu.org/index.php?q=node/3490

Extrait :

The origin of the problem lay in the government’s decision of 1926 to peg the franc to the sterling and dollar, two years before re-establishing the gold standard. Since the trade balance was in surplus and capital was flowing into the country, this goal was achieved through public purchases of foreign exchange. The Bank of France therefore accumulated a bulging portfolio of foreign holdings.

At the end of the 1920s, the country held more than half of the world’s volume of foreign reserves.

French policy over subsequent years has been heavily criticized for being destabilizing. British contemporaries, like Paul Einzig, accused France of using its reserves in order to weaken the pound before the sterling crisis of September 1931. Others have noted that French conversions of foreign assets into gold after 1931, by imposing constraints on their money supplies, put intense deflationary pressures on other countries on the gold standard.

Secession ? La Californie est quasi expulsée de l'union comme un vulgaire locataire "broken"

Article lié : La sécession et l’“air du temps”

Francis Lambert

  22/06/2009

California is America’s most populous state with 38 million people. Its GDP of $1.8 trillion is the largest in the U.S. Its economy is bigger than those of Russia, Brazil, Canada, or India. (...)

The state faces a stunning $24.3 billion budget deficit, even assuming no significant deterioration in the economy from this point onward. And the state has lost virtually all hope of President Obama declaring, “California is too big to fail.” (...)

California’s credit rating is already the lowest among all U.S. states. (...)  Democrats proposed a budget that would raise $2 billion from cigarette taxes and oil companies. But the governor promptly vetoed the plan. (...)

State officials continue to insist that a state default is unthinkable … much like GM executives said their bankruptcy could never happen. (...)

1… sell all California paper now!
2… if California defaults, it could set off a chain reaction of bond price plunges and defaults throughout the municipal bond market.
3… Don’t underestimate the impact California’s depression is having — and will continue to have — on the rest of the U.S. economy. At $1.8 trillion, the state’s GDP is so large (...)
4…  an insurance policy against a dollar decline.

Extraits de California’s Economy Collapsing http://www.marketoracle.co.uk/Article11503.html

NB : La secession, devolution etc. sont des visions “nationaliste” ce qui fait l’unité des USA c’est l’argent ... la partie ruinée de la Californie sera retournée au Mexique ... ou cédée à la Chine en apurement de dette ?

Ha-ha !

Article lié : La France, incontestable leader de la sottise européenne face à l’Iran

Pedro Fuentes

  22/06/2009

“Nicolas Sarkozy doit être jugé à son action et non pas d’après sa personnalité. Mais lorsque son action surprend jusqu’à ses propres électeurs, il est légitime de se pencher en détail sur sa biographie et de s’interroger sur les alliances qui l’ont conduit au pouvoir.” C’est du moins ce que tente Thierry Meyssan quand il décide d’écrire sur les origines et les liens du président de la République française.
http://www.voltairenet.org/article157210.html
Pour qui juge que Sarkozy n’a pas d’autonomie d’action (non pas dans un sens maistrien mais en ce qu’il est privé plus simplement de la liberté personnelle d’agir) ses agissements ne sont pas si surprenants. Non que leur cause en soit limpide mais bien parce qu’ils correpondent très exactement à ce qui est attendu d’une marionnette, le spectateur se regardant s’illusionner lui-même et y prenant finalement plaisir. Malheureusement, ses sorties ne sont pas des soties. Sarkozy pend au bout de ficelles.
Il semblerait qu’il y ait un peu de dissensions dans la troupe des manipulateurs qui secouent notre pantin, actuellement.
Le pire serait que ce pitre se croit un destin.
Danger !
Si encore il se prenait pour le Dr Faustroll, on continuerait de rigoler ... mais au fait, “de Nagy Bosca” ne viendrait-il pas de “Bosse-de-Nage”  ?

GxG la suite de la suite ... "Les cobayes du Dr Folamour"

Article lié : La sécession et l’“air du temps”

Francis Lambert

  22/06/2009

Le 1er mars 1954,  (...)
Entre le ciel et l’Océan, une “étoile” explose. Elle s’appelle Castle Bravo, c’est une bombe thermonucléaire : la puissance de mille Hiroshima, mille fois quinze kilotonnes de TNT, mille fois une bombe qui a fait plus de 140 000 morts. (...)
Et il y a eu l’explosion… Enorme. Le sol bougeait, tremblait. Le vent nous a jetés par terre. Nous avions peur, tellement peur. Le vent s’est arrêté. Il n’y a plus eu un bruit, juste le silence. Les yeux nous piquaient comme s’ils étaient pleins de sable. (...)

“L’accident” ne constitue qu’un épisode des mystifications, exploitations et négligences criminelles qui, dès le début, ont tissé les relations entre les militaires, les scientifiques, les autorités américaines et un peuple du Pacifique sacrifié pour le “bien de l’humanité”. (...)

Soixante-sept essais nucléaires vont être menés dans les îles Marshall. (...) Devant l’assemblée des Nations unies, il explique en 2005 : “Mon pays a reçu l’équivalent de 1,6 bombe Hiroshima par jour, tous les jours, pendant douze ans.” (...)

Jusque dans les années 1970, les femmes vivaient dans l’angoisse de ce qui pouvait sortir de leur ventre. Elles mettaient au monde des “bébés méduses” : des troncs à la peau translucide qui laissait paraître le cerveau et le coeur battant. Ils rebondissaient sur la table d’accouchement et mourraient. Il y avait aussi les “bébés grappes de raisins”, où seule la présence d’un cerveau suggérait aux sages-femmes que la forme aurait pu être un enfant, et des nouveau-nés incapables de téter, condamnés à mourir de faim.
Les Américains accusent les Marshallais d’inceste ou se réfèrent à une syphilis galopante. (...)

En 1994, dans un effort de transparence, l’administration Clinton a rendu publics certains dossiers du Département américain de l’énergie. Les Marshallais ont alors découvert qu’ils avaient servi de “matériel”. Elaboré avant Castle Bravo, le projet 4.1 visait à l’étude des conséquences des retombées radioactives sur les êtres humains. “Ils nous ont déshabillés. Ils ont pris notre photo et ils nous ont donné un numéro”, se souvient Lijon. Quarante ans plus tard, les manipulations dont elle a fait l’objet ont pris tout leur sens.
Bill Graham, le responsable du Tribunal des réclamations nucléaires, lit un rapport du laboratoire Brookhaven daté de 1958 : “L’habitat des insulaires nous permettra de recueillir des données écologiques très utiles sur les effets des radiations. Nous pourrons suivre les divers radio-isotopes du sol à la chaîne alimentaire jusque dans l’être humain, où nous étudierons leur distribution dans les tissus et les organes, les demi-vies biologiques et les taux d’excrétion…” De ses archives, il tire une autre photocopie : “Le groupe des Marshallais irradiés constitue la meilleure source d’observation sur les êtres humains. Tous les modes d’exposition continue sont représentés : irradiation pénétrante, exposition de la peau aux rayons bêta, absorption de matériel radioactif…” (...)

(Aujourd’hui ... )
Equipée d’un golf à neuf trous, l’île est au coeur de la guerre des étoiles. On y rêve de la construction du bouclier antimissile et, régulièrement, l’atoll se fait bombarder depuis la Californie. La base militaire est censée intercepter les missiles, mais le bouclier est une vraie passoire et les ogives atterrissent dans le lagon. Le ministre des affaires étrangères des Marshall, Tony de Brum, a demandé une étude sur l’impact chimique des projectiles. Les Américains font la sourde oreille.

Extraits de :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/06/22/les-cobayes-du-dr-folamour_1209927_3244.html

"Maman, j'ai rétréci l'Amérique!"

Article lié : Le prophète de la dévolution US dans la concorde

Ni ANDO

  22/06/2009

Reste à savoir si cette idée presque assumée d’un démembrement harmonieux, paisible (dans la joie sans doute) du territoire politiques des Etats-Unis rencontrera la ferveur enthousiaste, émue, de l’establishment de la cote est. Nous avions “diviser pour régner”. Nous aurons “divisons nous pour régner”. Ou “plus petits nous sommes, plus puissants nous redeviendrons”.  Cette “dévolution” est, en quelque sorte, l’opposé de la tendance actualisante chère aux psychologes humanistes. Qui aurait pu croire qu’un jour le mot d’ordre américaniste se métamorphoserait en “small is beautiful” et “pour vivre heureux, vivons cachés”!.

franchement

Article lié : La sécession et l’“air du temps”

jean pierre SIMON

  22/06/2009

Je ne vois pas comment la deconstruction de l’empire US peut apporter du bon. Surtout que les principaux scissionistes sont texans et sont cela meme qui on envoyé les USA dans des guerres inutiles Worlwide.

C’est comme si on disait que le demembrement de l’empire Carolingien avait apporté la paix en europe .

Une glasnost pour nous aussi?

Article lié : La sécession et l’“air du temps”

Christian

  22/06/2009

(Suite du post précédent, « Une glasnost pour les anglais »)

Ceci dit, il y a pléthore de livres, d’analyses, de discours etc. qui concluent tous peu ou prou dans le sens de cette libération de l’esprit de laquelle vous nous entretenez depuis fort longtemps, bien qu’ils le fassent souvent de manière moins explicite, ou moins radicale (dans le sens de prendre le problème à la racine) que vous ne le faites.

Je n’en veux pour exemple que le dernier livre d’Amin Maalouf, « Le dérèglement du monde » (qu’on peut entendre parler sur son essai par exemple sur cette radio : http://www.rsr.ch/la-1ere/presque-rien-sur-presque-tout/selectedDate/19/06/2009#vendredi), qui fait le constat désormais « banal » du dérèglement général, dérèglement (je cite) climatique, économique, environnemental, financier, stratégique, politique, éthique spirituel, technologique etc. (n’en jettez plus !). Et, d’une manière qui le rapproche d’un autre de vos grands thèmes (auquel je souscrit aussi volontiers, en tant que « chimpanzé politique », volubile certes mais pas moins sourcilleux de ce que le mâle alpha veille un minimum au maintien de la structure sociale, de ce deuxième milieu vital que sont la société et les autres), il attribue ce désordre généralisé à une crise de légitimité. Une crise de légitimité qu’il voit double, participant lui-même de deux mondes, français et libanais (levantin) : une crise de légitimité banalement politique des dirigeants arabo-musulmans, et une crise de légitimité des USA comme modèle et unique leader du monde.

Et Amin Malouf de signaler aussi, à plusieurs reprises, dans l’interview radio sur son livre plus que dans son livre même, de manière étrange, qu’il y a eu « cette explosion technologique, scientifique, qu’on ne sait pas penser, pas maîtriser… », qu’« on veut changer quelque chose, mais on ne sait pas quoi… »

Cette pléthore de livres ou de débats écrits sur Internet sur la nécessité de « changer », associé au constat de la paralysie croissante de notre politique, montre combien nous sommes incapable de changer quelque chose qui a une inertie aussi grande que des fondements culturels (fussent-ils non homogènes et parcourus de tensions), qu’un système socio-économique ou techno-économique sous-tendu par habitudes de pensée prises, des facilités de vivre. Montre combien de la conscience à l’acte, de la conscience à la libération, il y a un abîme. Montre combien on « pense » plus avec notre corps, on vit, on rêve, on comprend, on agit plus avec notre corps, cette « grande raison », que guidé par notre « petite raison ».

D’où ma tendance à vous rejoindre (encore ! je suis bientôt prêt à être un courtisan en bonne et due forme !) sur la nécessité de quelque chose de physique pour libérer l’esprit, la nécessité d’un acte iconoclaste pour se libérer des idoles de notre temps. (Il est entendu que je parle de quelque chose de physique qui libère l’esprit de ses chaînes présentes, pas de quelque chose de physique qui libère des pulsions néfastes, du ressentiment, qui tourne au pogrom   gros péril de notre temps où les tensions sont telles que quelque chose doit finir par se libérer , et qui ne ferait in fine que changer des chaînes contre d’autres)

Alors quid ? Les Américains ont leur American dream a pulvériser, les Anglais la défaite de la City et leur passé à reconnaître… et nous autres, continentaux ? Qu’avons-nous à faire de libératoire ?

No sé... Peut-être, sûrement, avons-nous besoin de nous déprendre de nos machines. Affirmer que la machine en soi (l’ordinateur, la modélisation informatique, la communication numérique) ne nous permet pas de maîtriser les choses, encore moins de faire les choses sans qu’on ait d’effort à fournir, en nous dispensant de penser et de comprendre. La machine ne pense pas à notre place, comprend encore moins à notre place. Et pourtant… on l’oublie ; du coup, elle se met de fait à penser à notre place (c’est-à-dire qu’on la laisse penser à notre place), et nous impose sa pensée mécanique, sa pensée de machine, sa pensée non humaine. Et les gamins d’aujourd’hui sont encore plus soumis à ceci, vu notre propre incapacité à leur montrer le contraire.

Il s’agit peut-être moins d’un nouveau luddisme, que de pouvoir rigoler comme les étudiants chinois l’ont fait face à M. Geithner, lorsqu’on nous dit que les solutions aux problèmes actuels viendront de la technologie et l’organisation. Je pense à la position de M. Bertrand Piccard par exemple (si, si, le petit fils d’Auguste Piccard, personnage vernien et noble savant inventeur du ballon stratosphérique et du bathyscaphe en son temps), qui pense que s’il réussi à faire le tour du monde en avion solaire (ce que je lui souhaite par ailleurs), ça débloquera la situation, ça suffira pour que tout le monde se mette aussitôt à faire de la croissance « verte », durable, respectueuse… sans avoir le moins du monde à se remettre en cause, sans avoir à jeter un autre regard sur soi et le monde, une autre compréhension des choses humaines… Eternelle tentation de changer notre empire sur les choses plutôt que notre emprise sur nous-même ; tentation à laquelle certaines époques pouvaient se permettre de succomber, mais plus la nôtre : nous ne pouvons plus continuer de vivre comme des robots, penser de manière automatique, faire comme on a toujours fait…

Une glasnost pour les anglais

Article lié : La sécession et l’“air du temps”

Christian Steiner

  22/06/2009

Votre thèse, développée également dans votre précédent article « Monde et contre-monde » (et à laquelle j’adhère, why not ?) : les Américains face à la nécessité de faire leur glasnost, de signifier eux-mêmes la fin de l’American dream, de détruire les USA eux-mêmes pour libérer les esprits de leurs mécanismes paralysants.

Deux articles, signalés précédemment par vos lecteurs, vont dans le même sens, mais parlant du Royaume-Uni : Georges Monbiot (« For 300 years Britain has outsourced mayhem. Finally it’s coming home », http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2009/jun/08/british-empire-colonies-banks-reform et John Lanchester (“It’s Finished” http://www.lrb.co.uk/v31/n10/lanc01_.html)

Le deuxième article surtout, beaucoup plus long car expliquant de manière relativement accessible comment le capitalisme actionnarial anglo-saxons et la City en est arrivé à la crise actuelle, conclut de manière assez explicite à la nécessité de l’acceptation que ce modèle a échoué, à la nécessité de signifier que ce système a échoué. Une glasnost pour les Anglais aussi :

“The UK and US plans are different, as I’ve said, but at their heart they both show the governments going to tremendous, Basil Fawltyish lengths in order to avoid taking the troubled banks into public ownership. Our governments are prepared to pay for them, but not to take them over. There are four reasons for the reluctance to take over the banks…

(…)

All of this leads us to the fourth and deepest reason why the government won’t nationalise the banks. The deepest reason is:

4. Because it would be so embarrassing. Some of the embarrassment is superficial: on the not-remembering-somebody’s-name-at-a-social-occasion level. (…) There is, however, a deeper embarrassment, one which verges on a form of psychological or ideological crisis. To nationalise major financial institutions would mean that the Anglo-Saxon model of capitalism had failed. The level of state intervention in the US and UK at this moment is comparable to that of wartime. We have in effect had to declare war to get us out of the hole created by our economic system. There is no model or precedent for this, and no way to argue that it’s all right really, because under such-and-such a model of capitalism . . . there is no such model. It just isn’t supposed to work like this, and there is no road-map for what’s happened.

It’s for this reason that the thing the governments least want to do – take over the banks – is something that needs to happen, not just for economic reasons, but for ethical ones too. There needs to be a general acceptance that the current model has failed. The brakes-off, deregulate or die, privatise or stagnate, lunch is for wimps, greed is good, what’s good for the financial sector is good for the economy model; the sack the bottom 10 per cent, bonus-driven, if you can’t measure it, it isn’t real model; the model that spread from the City to government and from there through the whole culture, in which the idea of value has gradually faded to be replaced by the idea of price. Thatcher began, and Labour continued, the switch towards an economy which was reliant on financial services at the expense of other areas of society. What was equally damaging for Britain was the hegemony of economic, or quasi-economic, thinking. The economic metaphor came to be applied to every aspect of modern life, especially the areas where it simply didn’t belong. In fields such as education, equality of opportunity, health, employees’ rights, the social contract and culture, the first conversation to happen should be about values; then you have the conversation about costs. In Britain in the last 20 to 30 years that has all been the wrong way round. There was a reverse takeover, in which City values came to dominate the whole of British life.”

http://www.lrb.co.uk/v31/n10/lanc01_.html

A propos de déconstruction

Article lié : La sécession et l’“air du temps”

Schlachthof 5

  22/06/2009