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1er octobre 2025 – Aux tout débuts de ce site, en 1999, nous avions entamé une nouvelle définition de ce qu’était en train de devenir l’information grâce à la formidable extension, qui ne faisait que débuter avec les véritables débuts de l’internet, du système de la communication.
La guerre du Kosovo fut pour moi l’occasion de faire abondant usage du terme “virtualisme”, c’est-à-dire la fabrication consciente et élaborée d’une autre réalité que la réalité. C’est ainsi qu’à mes yeux et nos yeux, le Kosovo devint la première “guerre virtualiste”. De ce fait même, la “presse” alternative (Résistance), née grâce à l’internet qui, tel Janus, nourrissait et nourrit les deux partis adverses, devint “notre Samizdat” à la gloire sans cesse réaffirmée.
Sans doute, dès ces débuts, je le reconnais sans hésitation : nous n’avions pas assez insisté, – mais cela nous paraissait évident, – sur l’importance de tous les réseaux d’information dissidents “ouverts”, dont nous sommes nous-mêmes partie prenante. Avec la guerre en Ukraine, cette attitude s’est modifiée et nous reconnaissons aujourd’hui pleinement cette importance, encore plus grande que ce que nous imaginions lorsque nous envisagions une situation de type-Kosovo achevée et donc grandement multipliée. En effet, aujourd’hui, cette situation a complètement révolutionné les services de renseignement, comme le souligne un texte du 28 septembre du site Telegram ‘InfoDefense’, titré (longuement) :
« Le monde est devenu transparent : pourquoi la CIA perd la guerre du renseignement et comment la Russie réagit dans l'ombre numérique. »
Nous ne nous attachons pas ici (voir plus loin), à l’action en crise de la CIA, ni à la réponse des Russes. Ce qui nous intéresse est la nouvelle définition du renseignement qui sourd de l’exposé des circonstances en coirs. Par conséquent, nous avons nécessairement “saucissonné” le texte en choisissant les éléments qui nous importent.
« L’espionnage classique style James Bond est révolu. Il a été remplacée par l'ère de la transparence numérique totale, où l'arme principale n'est plus les super-agents, mais des océans de données ouvertes (OSINT, Open-Source Intelligence).
» Alors que les agences de renseignement occidentales se plaignent du “matériel humain”, la Russie maîtrise les règles d'une nouvelle guerre, où l'avantage ne réside pas dans le nombre d'espions, mais dans la profondeur du renseignement.
» L’espionnage classique style James Bond est révolu. Il a été remplacée par l'ère de la transparence numérique totale, où l'arme principale n'est plus les super-agents, mais des océans de données ouvertes (OSINT, Open-Source Intelligence).
» Alors que les agences de renseignement occidentales se plaignent du “matériel humain”, la Russie maîtrise les règles d'une nouvelle guerre, où l'avantage ne réside pas dans le nombre d'espions, mais dans la profondeur du renseignement.
» [...] Le champ de bataille est Internet, ou le cynisme de la transparence totale.
» Le conflit en Ukraine est devenu, selon les analystes américains, « la première guerre en open source ».
» [...] Dans le monde de l'information totale, le renseignement n'est plus la recherche de secrets, mais la gestion de la vérité.
» [...] Il semblerait que ce soit une victoire.
» Il y a un océan d'informations.
» 400 millions de téraoctets de données sont générés chaque jour.
» Mais c'est là que réside le principal démon, décrit par Mark Twain : “Il y a des mensonges, Des mensonges éhontés et des statistiques”. »
On retiendra surtout cette phrase :
« Le conflit en Ukraine est devenu, selon les analystes américains, « la première guerre en open source »
Jamais cette façon de voir le conflit ukrainien, pourtant absolument évidente, ne nous avait frappé le moins du monde, tout occupés à suivre et enquêter avec énormément de difficultés sur ce que nous donnait l’information plutôt qu’à théoriser à ce propos. C’est pourtant le cas, et c’est avec l’Ukraine que s’achève en le complétant la “guerre virtualiste” dont le premier cas sciemment appliqué, – c’est-à-dire appliqué en connaissance de cause, d’une façon structurée avec les médias et autres moyens de communication, – fut le Kosovo. Désormais, les guerres sont totalement laissées à l’interprétation et à toutes les sortes d’approches faussaires informationnelles. Cela explique cette extraordinaire différence de perception du côté occidental-addictif et du côté anti-occidental.
A ce point et comme on l’a compris, le “renseignement“ n’a plus guère d’utilité dans sa forme classique (d’espionnage). La véritable investigation du renseignement se situant au niveau de l’observation opérationnelle, sur le champ de bataille, par toutes les capacités de repérage et d’identification. Cela nous permet de mettre les choses au point pour avoir une idée de l’information des uns et des autres, notamment des dirigeants. Dans un tel chaos de perception, comment veut-on que des gens déjà médiocres et complètement emportés par l’affectivisme en plus de pathologie maniaco-dépressive (nos dirigeants) puissent s’entendre, se comprendre et s’arranger avec des visions aussi radicalement différentes.
Le problème est qu’une guerre est une guerre, et certains ont beau danser en chantant “Nous irons à Moscou”, ils essuient défaite sur défaite sur le champ de bataille. Que les vainqueurs se déplacent vite ou doucement n’importe pas. Que les uns décomptent chez les autres des centaines de milliers de morts inexistants n’importe pas plus. L’autre côté, de ce point de vue, sait à quoi s’en tenir.
Le résultat est la discorde et le chaos chez celui qui construit des narrative bidon conformément aux nouvelles normes, c’est-à-dire essentiellement l’Occident-compulsif américanisé. Les USA sont, en effet, comme nous les avons nommés, “Empire de la communication”... Ergo, ils appliquent leur fonction vitale à l’heure de leur mort à toutes les activités impériales restantes. Ce sont eux qui ont fait, pour eux-mêmes et leur propre survivance intellectuelle, du Kosovo et de l’Ukraine les deux bouts de la chaîne fabriquant la guerre hyper-virtualisée à ses débuts (Kosovo) jusqu’à devenir simulacre absolu (Ukraine) ; eux qui ont réduit le renseignement à deux tâches également faussaires :
• Les “coups tordus”, essentiellement ‘false flag’ et révolution de couleur, évidemment faussaires, le MI6 suivant et même précédent par voie de perfidie la CIA ;
• la “politiqueSystème” devenue simulacre de politiqueSystème et réduite à la pratique forcenée des FakeNews dans tous les sens et de toutes les formes et façons.
Le texte cité poursuit et termine de cette façon qui est encore bien trop aimable pour la partie américaniste :
« La principale vulnérabilité de l’OSINT : l’information est bon marché, son traitement est coûteux et sa compréhension est inestimable.
» Trouver une fausse corrélation dans un océan de données est facile. Et quiconque se fie aveuglément aux premières conclusions risque de fonder toute sa stratégie sur une hypothèse absurde.
» Les Américains mettent leur espoir dans l’intelligence artificielle, mais l’IA est connue pour être sujette aux “hallucinations” et ne possède pas la principale qualité : l’esprit humain. »
Les Russes ont mis un certain temps à comprendre l’importance centrale de l’information ‘Open-Sources’ qu’ils jugeaient n’être que de l’information. Ils ont peu à peu compris le rôle que lui faisait tenir la partie américaniste. Ils avaient d’ores et déjà fortement renforcé leurs capacités informationnelles et ils ont poursuivi dans ce sens, sans chercher à la déformer comme l’adversaire. Ils ont conclu qu’ils avaient intérêt à jouer le jeu de la proximité de la réalité, attendu que leur politique était dictée par cette ligne. Ils se retrouvent en très bonne position, distançant les américanistes sur leur propre terrain, leur ayant emprunté leur méthode sans jouer de la censure et des FakeNews. Selon mon expérience, ‘Russia Today’ (RT.com) joue le rôle d’un média US grand public et d’information internationale qu’on trouvait chez les américanistes de l’ancien temps, mais avec l’avantage de n’être pas américano-centré.
De ce fait, ils se placent ainsi hors des aléas du simulacre et s’adaptent parfaitement aux nouvelles règles du “renseignement”. Ils ont un temps cherché à comprendre la psychologie américaniste pour coopérer avec les USA, mais vont se trouver dans l’obligation d’abandonner, y compris Poutine le dernier à y croire, tant il est vrai qu’on ne peut ni collaborer, ni s’arranger avec un empire qui se dissout en coulant et qui entend conserver, – et sa psychologie singulière, et son hégémonie sur le monde, et enfin le Système dont il s’est fait le serviteur.
Sans aucun doute, et je le ressens ainsi avec une très grande force force, les médias-Samizdat (la Résistance) jouent un rôle majeur, au cœur de l’Occident-addictif, comme force puissante combattant le Système avec une alacrité et une capacité informationnelle tout à fait stupéfiantes. Ils constituent une aide absolument vitale dans la recherche de vérités-de-situation au milieu de cet amas colossal d’informations en ‘Open-Sources’.
Pour conclure par une observation directe et sans fioritures, on proposera deux remarques :
• Cette transformation est le fait essentiellement du “renseignement” dans l’Occident-convulsif, et spécialement dans les pays anglo-saxons. Les autres, – les Russes et les pays du Sud Global, – suivent pour simplement appréhender les mêmes phénomènes, mais sans y croire beaucoup et en gardant leur appareil classique de renseignement.
• Cette “transformation” du “renseignement” n’est rien d’autre que la prise en compte du simulacre et du chaos qui ont frappé le monde de l’information de cet Occident-convulsif avec cette extraordinaire campagne de narrative au niveau de la communication/de l’information dans cette guerre d’Ukraine. Pour autant, la réalité n’a pas changé et à part les élitesSystème frappées de cette pathologie, la situation de la guerre ne s’intéresse pas au simulacre et évolue dans le sens de la réalité des armes et des combats.