RapSit-USA2020 : Qui donc ? Hillary !

Brèves de crise

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 3203

RapSit-USA2020 : Qui donc ? Hillary !

Surprise surprise ? Pas tant que cela pour qui sait combien les vieux croutons peuvent encore servir, « ...longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu ». Est-il si judicieux de parler des poètes à propos d’Hillary Clinton ? Pourquoi pas, si l’on parle des “poètes disparus”, car cette femme s’y connaît en fait de disparition(s).

Effectivement, on en parle : Biden, – dont on sait qu’ « On peut le dire ! Il est président des États-Unis ! », – est actuellement engagé dans le délicat et difficile processus du choix de son équipe, de son personnel, de ses associés soumissionnés, de ses soutiens exigeants, pour la prochaine administration qu’il dirigera tout naturellement. Parmi les noms considérés, il y a celui d’Hillary Clinton, notamment pour la fonction très rock’n’roll d’ambassadrice des USA aux Nations-Unies. Cette nouvelle, ou dans tous les cas cette fuite dont la presse de référence US (le Washington Post ici) est coutumière, concerne une personne qui est un spectaculaire symbole de la vie publique et politique du Washington D.C. des trente dernières années ; et, d’autre part, qui est un spectaculaire constat de l’état de vieillissement avancé, d’une gérontocratie incapable de se renouveler alors qu’elle ne cesse d’appeler à la modernisation, à la diversification, à la ‘jeunification’ du monde et de ses alentours... Effectivement,  Hillary est le totem idéal pour la chose.

Donnons la plume à RT.com d’aujourd’hui, dans un article sans signature mais vigoureusement critique de Clinton, ce qui implique officieusement un avis, ou un point de vue russe sur la personne ; et, au-delà par conséquent, une façon de dire qu’il ne faut pas attendre de cadeau de la part de la Russie, pour Biden et les démocrates :

« Selon un article de presse, Hillary Clinton pourrait devenir l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, alors que Joe Biden, qui a déclaré sa victoire à l’élection présidentielle de 2020, commence à former son administration.
» Le nom de la double candidate à la présidence a été évoqué lors de discussions privées sur la question de savoir qui devrait occuper l’un des postes diplomatiques les plus élevés, selon le Washington Post, citant une source bien informée du sujet.
» Sa nomination serait probablement très controversée. La candidate démocrate de 2016 est devenue un héros de la Résistance [antitrumpiste] après sa défaite face à Donald Trump, qui, selon elle, était due à des allégations démenties de “collusion” russe. D’autres la considèrent comme une force maligne au sein de la machine démocrate, dont le mandat de secrétaire d’État dans l’administration Obama a été entaché par des mésaventures de politique étrangère et des scandales internes, notamment des allégations sur l’utilisation à des fins privées d’un serveur des communications officielles du département d'État
[…]
» Biden, qui s'est déclaré président élu le 8 novembre, a annoncé que Ron Klain, un conseiller de campagne de confiance, lui servirait de chef de cabinet. L’ancien vice-président est en train de sélectionner des candidats pour d’autres postes de haut niveau de son administration, selon les médias.
» CNN a rapporté hier que Susan Rice, qui a servi dans l'administration Obama en tant qu’ambassadrice des Nations Unies et conseillère à la sécurité nationale, est en lice pour le poste de secrétaire d'État. Mme Rice, tout comme Mme Clinton, est une partisane convaincue de la théorie sans fondement selon laquelle la campagne de M. Trump avait des liens avec Moscou. Elle fut également fervente partisane de l’intervention américaine en Libye, qui a plongé dans l’anarchie l’une des nations les plus prospères d'Afrique du Nord. Mme Rice était également favorable à une intervention majeure des États-Unis en Syrie. »

L’intervention d’Hillary Clinton dans l’actuel chaos post-USA2020 était attendue, mais plutôt comme une plaisanterie symbolique, les plus utopistes et les plus autistes ajoutant comme commentaire : “Mais elle n’osera pas !” Elle a osé, car une Clinton ça ose tout, c’est même à ça qu’on la reconnaît...

(...Et il y a là, dans cet emprunt strictement analogique, plus de respect pour elle qu’on ne croit. Nous ne tiendrions certainement pas Hillary comme une débile à la sauce Audiard, volant “en escadrille”. Hillary, c’est plutôt le chef d’escadrille qui recrute ceux qui ont les vertus nécessaires pour voler en escadrille.)

Quoi qu’il en soit, la nouvelle est lourde de significations diverses, et élargit notablement le paysage des intrigues internes aux démocrates si Biden arrive à la Maison-Blanche comme on arrive à bon port. Par exemple mais bon exemple, il se dit également que Biden à promis la fonction de secrétaire au travail à Bernie Sanders, pour fortement ‘gauchiser’ son cabinet et renvoyer à Sanders l’ascenseur de son soutien électoral. Il est de notoriété publique, ou dans tous les cas ‘semi-publique’, qu’Hillary couve Sanders d’une haine retorse et coriace, de la sorte dont elle seule a le secret et la recette. On les verrait mal cohabiter dans le même cabinet, avec Hillary placée à un rang en principe inférieur à celui de Sanders, mais prestigieux, et depuis Reagan considéré comme un rang de ministre. Cette sorte de situation serait l’occasion de toutes les querelles possibles et imaginables, bien plus sanglantes qu’entre Trump et Biden.

On pourrait d’ailleurs dire la même chose pour d’autres personnalités nommées dans les fuites, et notamment, toujours au rayon  ‘dames’, dans la catégorie “Harpies” de l’époque Obama : Rice comme Secrétaire d’Etat, Michelle Flournoy comme possible secrétaire à la défense, ce sont des personnalités particulièrement expérimentées et marquées dans les batailles bureaucratiques et de prestige pour toujours plus de pouvoir... Il faut voir, dans une telle perspective, ce qui resterait à Biden et ce qu’il resterait de Biden.

Mais surtout, un retour en scène d’Hillary représenterait un formidable risque en raison des innombrables casseroles qu’elle traîne derrière elle. Peut-être, d’ailleurs, faut-il inverser la remarque et admettre que, justement, ceci explique cela : c’est à cause de ses casseroles qu’Hillary pourrait peut-être prétendre à un poste important. Si elle en a sans aucun doute, Biden, lui, n’en manque certainement pas, et la première informée à cet égard est, également sans aucun doute, Hillary Clinton. Il n’y a pas non plus place à la moindre hésitation pour l’hypothèse que l’ancienne Première Dame, ancienne sénatrice et ancienne Secrétaire d’Etat, est une maîtresse-femme dans l’art d’utiliser les scandales et les outrages des autres pour faire pression sur eux, faire oublier ses propres excès, et entamer une troisième saison du feuilleton sur la ‘Lady McBeth postmoderniste’.

Après la première saison dans l’ombre dérisoire de son mari, la seconde dans le triomphe de ses fonctions préparant le ratage de son rôle ultime de présidente, ce serait la troisième saison dans le rôle de la manipulatrice diabolique. Tout le monde à l’extérieur serait heureux parce que cette nomination prestigieuse toute l’attention que les USA, au contraire du mandat Trump, entendent accorder aux instances internationales, éventuellement interprétables selon la chorale globaliste.

Enfin et pour en finir, on peut penser que les affrontements d’Hillary avec Harris, autre porteuse de casseroles et présidente désignée en cas d’élimination sénile de Biden, constitueraient, dans une ambiance de crêpage de chignons général, une grandiose apothéose de la série TV sur l’effondrement de l’Empire.

Bref, – ‘The Show Must Go On’.

 

Mis en ligne le 13 novembre 2020 à 18H15

Donations

Nous avons récolté 1525 € sur 3000 €

faites un don