RapSit-USA2020 : Désintégration ?

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RapSit-USA2020 : Désintégration ?

Comme on sait, et comme on l’a déjà dit tant de fois, la situation aux USA est un chaudron bouillant de mélasse brûlante, impossible à définir, à identifier, à classifier, une sorte de ‘chaos permanent’ qui pourrait être rebaptisé ‘révolution permanente’ ou ‘dynamique de déconstructuration’ selon l’issue qu’en aura. Les outils principaux en sont la communication et le légalisme. Mais peu à peu bien que les choses aillent si vite, s’affirme une tendance irréfragable vers la possibilité d’une désintégration, – sans qu’il soit pour l’instant nécessaire échanger des rafales de Kalachnikov (puisque, même aux USA, le fameux fusil d’assaut russe est l’arme favorite, toutes tendances confondues et ainsi réconciliées).

Après des épisodes qui ont soufflé le chaud le très-chaud et le moins-chaud, il semble que certains processus locaux se développent de façon sérieuse, tandis que l’équipe Trump, plus ou moins réparée et recollée, poursuit son travail avec des surprises possibles (avec Sidney Powell). Bien entendu, Trump retrouve tout son entrain pour appuyer et acclamer ces évolutions locales ; c’est tout à fait du Trump ‘dans le texte’, cette façon de s’adapter aux sinuosités des événements dans un cadre aussi extraordinaire.

L’importance grandissante du local est un point intéressant, qui commence à faire coïncider les stratégies et tactiques des plus hauts échelons politiques à Washington, avec les échelons politiques locaux, bien plus proches des électeurs. A notre sens, un signe a contrario de cette possible évolution qui implique une dégradation potentielle de la situation pour lui, c’est l’intervention du vieux crouton Biden, dans un long pensum évoquant au moment du Thanksgiving la famille et la politique de lutte contre le Covid19 de ‘son administration’, si différente de celle de Trump ; il y a glissé une allusion aux actuelles péripéties de contestation, ce qui est un signe que ces péripéties l’inquiètent, lui, le 46ème président de la Grande République, comme disent les gazettes de référence ; c’est-à-dire qu’elles inquiètent le parti démocrate en tant qu’outil aiguisé du DeepState.

« Alors que M. Biden a principalement consacré son discours du mercredi à la pandémie, au congé de Thanksgiving et aux appels à l’unité des Américains, il a pris un moment pour s’exprimer sur l’élection présidentielle et pour rejeter les allégations de fraude électorale.
» “Notre démocratie a été mise à l’épreuve cette année”, a-t-il déclaré. “Et ce que nous avons appris, c’est que le peuple de cette nation est à la hauteur de la tâche. En Amérique, nous avons des élections complètes, justes et libres, et ensuite nous acceptons les résultats.” »

On présente ici deux cas parmi ces “certains processus locaux [qui] se développent de façon sérieuse” mais il faut garder à l’esprit que d’autres cas sont développés, qui pourrait prendre de l’ampleur par simple émulation et imitation tactique, et même par la communication, même si se poursuit cette extraordinaire situation d’une presseSystème complètement muette sur tout ce qui est contestation du vote. Nous dirions même qu’à terme, cette absence complète d’information, alors que la presse alternative, les sites et les réseaux sociaux fonctionnent à fond, pourrait finir par exaspérer le public et obtenir le résultat inverse. Il ne faut évidemment pas essayer de faire comprendre ça à la presseSystème, où les exécutants (les journalistes) sont aussi nuls, hallucinés-simulacre et corrompus que leurs maîtres (les hyper-milliardaires).

• Il y a le cas de la Pennsylvanie, qui est marqué notamment par une audition remarquable de la législature de l’État (Congrès de l’État), à l’initiative des républicains, sur les opérations et vote et de comptage. Certains témoignages en plus d’une intervention téléphonique de Trump ont été extrêmement marquants (applaudissements de l’intervention de l’un ou l’autre témoin, fait rarissime dans une audition parlementaire) et ont grandement contribué à rendre de plus en plus ‘publique’ la question des fraudes électorales. A l’audition de ces divers témoignages ; il semble que l’ampleur de l’éventuelle fraude en Pennsylvanie se situe autour de 100 000 votes. Nous sommes dans un ordre de grandeur qui peut directement intervenir sur l’attribution du résultat à l’un ou à l’autre candidat.

Parallèlement à ces événements et à la suite de diverses autres plaintes à propos desquelles une audition est prévue demain, une juge de Pennsylvanie a ordonné de suspendre le processus de certification des résultats (qui donnent la victoire à Biden). « Les prochaines 48 heures seront intéressantes à suivre en ce qui concerne cette question », écrit RedStates.com le 25 novembre.

• Il y a aussi le cas de la Georgie, où l’élection des deux sénateurs représentant l’État à Washington est à refaire en plus des contestations toujours en cours dans l’élection présidentielle. Les républicains, qui détiennent les deux sièges, doivent absolument les remporter tous deux s’ils veulent conserver leur majorité au Sénat. Les démocrates font un forcing monstre, avec des simulacres (mot plus sympathique que ‘fraude’, que mérite l’effort du déplacement) comme ces militants venant s’installer temporairement dans l’État pour usurper un droit de vote. Du côté des républicains, il y a un courant important,  venu des trumpistes les plus extrêmes dans l’entourage du président, pour une abstention qui menacerait la majorité républicaine, pour punir le parti républicain de n’avoir pas assez attaqué Biden, – ce qui est le cas, certes, et cela marquant le peu d’estime que les caciques républicains ont pour Trump.

L’élection (la ré-élection) des deux sénateurs de Géorgie ayant lieu début janvier, la veille de la réunion du nouveau Congrès fédéral à Washington, un problème inédit pourrait se poser. Dans l’atmosphère actuelle, des plaintes pour fraude sont plus que probables. Un juge peut décider de bloquer la certification des deux élections tant que les tribunaux n’ont pas tranché ; peut-on concevoir la réunion et la mise en marche d’un nouveau Congrès à Washington avec un Sénat où un État n’est pas représenté, et qui détient la clef de la majorité ?

Toutes ces questions seraient aisément résolues dans tous ces cas, simplement en les mettant de côté ou en les ignorant. On fait souvent cela aux USA, où la loi est très imprécise, très ‘molle’ en un sens, et n’agit que si l’une des parties insiste ; mais alors, la loi devient, justement à cause de cette imprécision dans un pays aux multiples pouvoirs et comme pour se faire pardonner sa plasticité, extrêmement confuse et inextricable, et implacable en même temps. Le cas du juge Jordan harcelant le général Flynn (qui vient d’obtenir une amnistie totale [une ‘clemency’, ou ‘pardon’] du président Trump) est une belle démonstration de cette implacabilité même dans un cas évident d’absurdité partisane et de sabotage délibéré. (*)

Ce qui est remarquable et justifie à notre sens ce titre de “Désintégration ?”, c’est qu’il est de moins en moins question du nombre de votes des Grands Électeurs qui devraient d’ores et déjà avoir tranché la question puisqu’il se dit, et surtout s’écrit dans les plus prestigieuses gazettes, qu’ils donnent la victoire à Biden. Cela signifie également qu’on ne débat plus seulement  de cette seule élection, et de sa contestation, mais du système (du processus politique) en lui-même, c’est-à-dire du Système. Ainsi devient-il important d’observer ce qui se passe dans les États, et ainsi est-on de plus en plus conduit à penser aux USA en fonction des États qui les composent, plutôt qu’en fonction du bloc ‘national’ qu’ils prétendent être ; ainsi la perception de l’éventualité de la ‘désintégration’ prend-elle corps, ce qui est un prolongement considérable, qui acte en les institutionnalisant quasiment, les ruptures et les haines intérieures aux USA.

En attendant, certains voient la situation actuelle comme celle d’un pays avec deux présidents, un sortant et un imposteur élu grâce à une colossale filouterie ; à cette aunbe, Trump apparaîtrait presque comme raisonnable, modéré, très ‘constitutionnel’, – c’est dire... De même que nombre d’électeurs et de citoyens avaient refusé de reconnaître la légitimité de Trump en 2016, de même nombre d’électeurs et de citoyens s’apprêtent à prendre la même position à l’encontre de Biden : président illégitime pour président Illégitime !

C’est implicitement, – et même explicitement, peut-on dire, – ce que recommande au président Trump, le colonel Lang sur son site SST ; Lang qu’on suit et qu’on apprécie comme un citoyen conscient de ses droits et protecteur des caractères des USA (beaucoup plus que le soutien à Trump, auquel il ne sacrifie guère, là aussi montrant que la bataille est largement au-dessus de l’affrontement partisan). Lang envisage donc la victoire de Biden reconnue par les institutions :

« [Trump] ne devrait pas concéder [sa défaite] avant que, au moins, TOUTES les questions relatives à l'élection soient légalement résolues. L’investiture de Biden n'est pas subordonnée à une [reconnaissance de sa victoire par Trump].
»Trump devrait gracier TOUS ses associés actuellement emprisonnés à l’issue de procès politiques.
» Trump ne devrait pas assister à l’investiture de Biden à Washington. Y assister, c’est signifier l’acceptation de la légitimité de ce processus électoral.
» Il devrait quitter la Maison-Blanche [sans y accueillir Biden] et renvoyer son personnel avant l’inauguration [de façon à ce que Biden trouve une Maison-Blanche vide.]
» Mar a Lago [résidence de Trump en Floride] serait un bon endroit pour passer la journée de l'inauguration. »

A plusieurs reprises, Lang le laisse entendre, comme d’autres de son style, notamment sur son site : si Biden est inauguré, Trump doit immédiatement commencer à travailler pour l’élection de 2024. (Pour éviter la désintégration, s’il est encore temps ?)

Note

(*) Jusqu’à présent, avec 44 actes de ‘clemency’ (‘pardons’ complets ou commutation d’une peine de prison, pour une fraude, un acte illégal, etc., avéré au niveau fédéral), Trump, malgré sa réputation sulfureuse et l’image de ‘copinage’ et de ‘gangstérisme’ qu’il traîne, est d’assez loin et parfois de très loin le président des USA qui a le moins usé de son droit d’amnistie. Roosevelt (FDR) est le champion toutes catégories des présidents de l'époque dite ‘modeene’ pour les USA, avec 3 796 ‘clemencies’ (mais une présidence qui a duré 12 ans) ; Obama est bien placé avec 1 927, le n°2 de la liste étant Wilson (1913-1921) avec 2 827.

 

Mis en ligne le 26 novembre 2020 à 12H30