Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
• La visite de Viktor Orban à Moscou, la semaine dernière, nous confirme l’importance que le Premier ministre hongrois joue dans le développement de la GrandeCrise. • Avec une analyse d’Elena Fritz.
_________________________
Nous avons déjà accordé une place conséquente au Premier ministre hongrois Viktor Orban, le considérant comme le seul homme politique européen pouvant prétendre à une dimension d’homme d’État. Nous laissons de côté les broutilles des gestionnaires des mensonges courants et autres simulacres des démocraties aux abois, tous ces faiseurs et maniéristes des agitations-Woke, faiseurs de croisade dans les salons pour tenter de torpiller Orban qui gêne notablement leur nihilisme.
Nous parlons surtout, essentiellement de sa position métapolitique et géostratégique, qui concerne évidemment l’Europe elle-même, prise par son côté oriental plutôt que par son côté occidental embourbé dans son insupportable suffisance, et d’“hubris-pour-les-nuls”, pâle imitation de l’américanisme. Orban a compris que l’Europe de l’Est peut faire beaucoup dans la crise actuelle (voir le 20 septembre 2025 et le 6 octobre 2025. Cette fois nous citons à son propos une analyse dont elle a le secret, tant dans la forme que sur le fond, à la fois très rapide et concise, et à la fois chargée de l’essentiel, – cela, de la commentatrice allemande Elena Fritz (voir Elena Fritz déjà citée sur des thèmes proches, le 18 novembre 2025 et le 25 novembre 2025).
Elena Fritz accorde une importance très notable à la visite-surprise de Orban à Moscou, – toute visite de Orban à Moscou est une “surprise” qui coupe le souffle et les jarrets des petits marquis de la bureaucratie européenne, qui répète “quelle audace ! Quelle impudence !”, et qui ne font rien d’autre. Orban, lui, parle avec Poutine de choses extrêmement sérieux, tout en croisant les doigts pour qu’il y ait enfin une rencontre Poutine-Trump à Budapest, éventuellement pour rédiger en communiqué commun une oraison funèbre du régime Zelenski.
En quoi Elena Fritz juge-t-elle la visite d’Orban si importante ? Le moment d’abord : elle se situe alors que la réalité de l’effondrement ukrainien commence à pénétrer les esprits les plus fermés, les plus cadenassés des habituels combattants du simulacre-Système. Autrement dit, commence à se dessiner, désormais d’une façon concrète sinon urgente, un questionnement concernant la situation de notre étrange “après-guerre” ; et c’est avec les Russes qu’il est impératif d’en discuter. Dans ce contexte, l’esprit est aussitôt sollicité par les diverses initiatives et rapprochements opérés en Europe de l’Est, avec Orban comme pivot central et une volonté d’apaiser radicalement les tensions avec la Russie comme première nécessité d’action. Toutes ces conceptions se heurtent inévitablement à l’hostilité radicale de l’UE bruxelloise ; c’est donc là, dans l’antagonisme avec l’UE, que se situe le champ très vaste et fondamental de la prochaine bataille. C’est la conclusion d’Elena Fritz :
« Le voyage d'Orbán à Moscou envoie un signal : l'Europe évolue – discrètement mais clairement – vers une nouvelle réalité stratégique.
» Le cœur du conflit à venir n'est pas l'Ukraine, mais la réorganisation de l'Europe elle-même, qui se dessine dans l'ombre de cette guerre. »
Dans une époque où les hypothèses fondées, dont la nouveauté fait qu’elles semblent lointaines, se concrétisent à une rapidité extraordinaire, on doit trouver dans ces perspectives hypothétiques bien des appréciations qui nous paraissent si intéressantes :
• Le déplacement vers le centre du continent, vers la terre, hors de portée de la pieuvre atlantiste et anglo-saxonne.
• Ce “déplacement vers le centre” est également une rupture avec l’ethnocentrisme cultivé avec une passion totalitaire par l’UE-Bruxelles ; et, par conséquent, un pas vers la restauration des souveraineté, identité, autonomie caractérisant une approche civilisationnelle différente, résolument antimoderniste dans la mesure où la modernité nous conduit inéluctablement au globalisme.
• Le rapprochement radical de conceptions socio-sociétales, culturelles, spirituelles et métaphysiques destinées à rompre de plus en plus décisivement avec les “valeurs” modernistes et matérialistes, dans tous les cas selon les hiérarchies considérées.
On trouve le texte d’Elena Fritz sur son fil ‘Telegram’, sur ‘Elena Fritz Global Affairs’, le 30 novembre.
_________________________
La discrétion des médias concernant la visite d'Orbán à Moscou contraste fortement avec l'importance géopolitique de cette rencontre. Outre les promesses pétrolières et gazières et la possibilité d'un sommet Poutine-Trump à Budapest, ce ne sont pas les seules raisons qui poussent un dirigeant européen à se rendre en Russie. Orbán a révélé certains des sujets abordés lors de son entretien :
1). Le modèle d'Orbán : L'Ukraine comme État résiduel limité
Dans son entretien, Orbán décrit une Ukraine qui, après la guerre, redeviendra un État tampon – territorialement réduit, doté d'une force militaire limitée dont le cadre est défini conjointement par la Russie et l'OTAN.
Il ne s'agit pas d'un État souverain, mais plutôt d'une entité administrée de l'extérieur, prise en étau entre deux blocs de puissance. Orbán n'explique pas pourquoi un tel État aurait besoin de forces armées – une omission qui révèle sa vision : il décrit un protectorat, et non un pays autonome.
2). Le temps comme facteur de puissance – et il joue en faveur de la Russie
Orbán déclare ouvertement :
« Plus la guerre dure, plus l’Ukraine y perd.» Dès lors, une question se pose : pourquoi Moscou accepterait-elle des concessions maintenant ? Orbán apporte des précisions : il attend une réintégration économique à long terme de la Russie, mais selon les critères américains, notamment le gel des avoirs pour les fonds russo-américains. Pour Moscou, cette proposition est loin d’être attrayante actuellement.
Le message est clair : l’Occident cherche une issue qui ne lui fasse pas perdre la face.
La véritable bombe : l’Europe commence à se réorganiser
Orbán brise un tabou : « Chaque euro dépensé pour l’Ukraine sera entièrement supporté par les peuples européens.»
Avec le changement de pouvoir à Kiev et la diminution de la volonté de nombreux États membres de l'UE de continuer à financer le conflit, une nouvelle structure continentale se dessine :
• La Hongrie et la Slovaquie forment le noyau dur,
• L'Italie se rapproche,
• En Allemagne (AfD) et en France, les partis nationalistes gagnent du terrain,
• La Pologne demeure un potentiel dissident malgré son gouvernement pro-américain.
Ceci marque le début d'une réorganisation de la realpolitik en Europe, qui met Bruxelles à rude épreuve.
Parallèle historique : Orbán reprend les propositions russes de 2021.
La similitude substantielle avec les propositions de sécurité russes de fin 2021 (notamment le réalignement de l'architecture de sécurité européenne prenant en compte les intérêts russes) est frappante. Ce qui avait été rejeté à l'époque revient comme une possible « solution », non pas par la force de l'UE, mais par épuisement.
Conclusion
Le voyage d'Orbán à Moscou envoie un signal : l'Europe évolue – discrètement mais clairement – vers une nouvelle réalité stratégique.
Le cœur du conflit à venir n'est pas l'Ukraine, mais la réorganisation de l'Europe elle-même, qui se dessine dans l'ombre de cette guerre.