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6021• Les chefs des forces stratégiques américanistes ont vraiment très-peur des armes hypersoniques stratégiques des Russes et ils le clament dans ces temps des irresponsables dirigeants politiques qui jouent au jeu de la guerre nucléaire comme on joue aux billes dans la cour de récréation de l’“Écolé Primaire Emmanuel Macron”. • Car, au bout du bout du compte et quoique ses vassaux européens fassent, c’est bien l’Amérique qui est concernée au premier chef par les conséquences et les perspectives qui pourraient découler d’une victoire russe quasi-complète en Ukraine. • Mais rien ne se fait vraiment dans une Amérique paralysée dans une sorte d’absurde jeu de haines antagonistes. • Voyez combien les alarmes à propos des armes hypersoniques russes du général Cotton, chef de STRATCOM (Strategic Command) en mars 2024, ressemblent à celle du général Hyten, chef de STRATCOM en mars 2018 : rien n’a été fait. • Plus que jamais, l’idée d’armes stratégiques hypersoniques à charges conventionnelles apparaît comme un moyen de lancer victorieusement une Troisième Mondiale sans goûter vraiment au nucléaire.
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2 mars 2024 (20H30) – Depuis la déclaration (dite-“de guerre” ? Cela lui ferait plaisir) de Macron concernant l’envoi éventuel de troupes françaises, celles qui demeurent disponibles en tout cas, la perspective d’un conflit engageant des (les) pays de l’OTAN contre la Russie est devenue un fait avéré, – non pas encore “accompli”, mais en bonne voie. Après une avalanche de “non” au projet du président, certains pays européens commencent à lui trouver du charme.
Au reste, c’est certainement la principale “vertu de Macron”, en parfaite intelligence retournée en une stupidité aveugle tout aussi parfaite, qui justifiait l’apologie de PhG à son propos. Qu’on se rappelle ces quelques lignes, qui évoquent en plus ce qui nous importe ici, qui est la dimension nucléaire éventuelle d’un tel conflit :
« Et pourtant, cette page de journal que vous lisez prétend être une apologie... Et pourtant, il me faut bien justifier mon titre de façon décisive, n’est-ce pas ! Eh bien, je vais vous dire où, selon moi, se trouve “la vertu de Macron”, celle qui mérite une “Apologie”, quelque part entre et au-delà de ‘Apologie de Socrate’ et ‘L’Apologie de Raymond Sebond’. Nous y sommes.
» C’est en ceci que Macron, avec son esclandre extraordinaire et sa panique qui ne l’est pas moins, – par les effets de raffut et d’agitation dialectique et médiatique obtenus, – a donné vie à l’hypothèse jusqu’alors considérée comme une ‘Fantasy’-bouffe d’une guerre directe contre la Russie. Il a poussé le bouchon un peu trop loin, et justement dépassant le stade de la ‘Fantasy’ pour atteindre celui de la réelle possibilité d’une guerre avec la Russie. Il a montré “dans le dur” l’extraordinaire impasse psychologique et opérationnelle où se trouvent l’Occident et la Russie par la faute entière et exclusive du premier, avec la seule “stratégie de survie” concevable si l’on suit la logique de l’escalade qu’instaurent ces projets, conduisant à l’extrême à rien de moins que l’enterrement à petites pompes de la survivance de l’espèce humaine. Comme trouvaille, cela vaut bien celle du transhumanisme, n’est-ce pas ? »
Cette belle adresse pourrait bien avoir été entendue, si le général Anthony Cotton, chef de Strategic Command (STRATCOM), chargé de tout le nucléaire stratégique US, lisait la presse dissidente. Il vient de faire une déposition devant la Chambre où il exprimé toute la panique terrorisée où se trouvent ses services devant les perspectives de supériorité stratégique totale qu’ont développées les Russes. Si l’on veut, c’est le pendant stratégique nucléaire de la démarche du général commandant l’U.S. Army, tel qu’on l’a entendu lundi dernier, et signalé hier dans ces colonnes.
Note de PhG-Bis : « Le plus extraordinaire est bien entendu que la panique de mars 2024 du général Cotton renvoie mot pour mot à la panique de mars 2018 du général Hyten. Les deux hommes étaient et sont, à ces deux époques respectives, chef de STRATCOM. C’est comme si, en six ans, rien n’avait été fait, sinon du sur-place plein de slogans vengeurs, des $milliards envoyés à Zelenski et une avancée remarquable de la doctrine inclusive du wokenisme dans les forces armées. Il manque quelque chose, quelque part... »
Pendant ce temps, les alliés-vassaux-serviteurs de l’OTAN continuent à fonder les plus grands espoirs sur la participation à une attaque de la Russie des forces US, puisqu’après un rejet presque unanime des suggestions de Macron certains pays européens y trouvent finalement une grande finesse stratégique en même temps que la ‘furia francese’ si éclatante aujourd’hui sous l’impulsion de Macron.
Il est vrai qu’on est conduit à comprendre cette attente quand l’on consulte la formidable rénovation des forces armées US, dorénavant chargées jusqu’à la gueule de cette arme absolue qu’est le wokenisme. ‘ZeroHedge.com’ en fait ses gorges tiédasses en rapportant le discours enlevé du/de la colonel/le trans Bree Farm, dame blanche complètement incluse en presque-homme blanc et ainsi placé(e) à la tête de Space Command. Voici ses consignes spéciales (avec pronom masculin pour Fram ? Est-ce le bon choix ?) pour remporter les batailles spatiales : emploi du bon pronom, respect et dignité pour les LGTBQ, des choses comme ça :
« "Trop souvent, j'entends les dirigeants parler de dignité et de respect comme s'il s'agissait d'un objectif ambitieux, ce qui n'est pas suffisant", a déclaré M. Fram.
» “Nous devons viser plus haut et nous concentrer sur l'inclusion intentionnelle, parce qu'il y a encore beaucoup trop de personnes, et pas seulement des personnes LGBTQ, qui se sentent marginalisées, exclues ou victimes de discrimination”, a-t-il ajouté. »
Mais revenons à des choses plus communes et médiocres, qui sont celles des arsenaux stratégiques nucléaires. Comme suggéré plus haut, on donne ici quelques extraits de l’intervention du général Cotton
« Moscou possède déjà un arsenal nucléaire qui dépasse celui de Washington et le modernise activement, a-t-il déclaré à la commission des forces armées du Sénat américain dans un communiqué préparé.
» Avec la Chine, la Russie améliore rapidement sa position face aux États-Unis et à ses alliés “dans de multiples domaines”, a prévenu le général, ajoutant que le rythme de ces changements s’accélère et est désormais beaucoup plus rapide qu’il ne l’était “il y a quelques années à peine”.
» Il a évoqué une récente déclaration du président russe Vladimir Poutine, qui a déclaré début février que les forces nucléaires stratégiques russes avaient été “presque complètement modernisées”. La composante navale de la triade de dissuasion nucléaire du pays a été modernisée à près de 100 %, a-t-il déclaré.
» “La Russie possède actuellement l'arsenal nucléaire le plus grand et le plus diversifié de tous les pays”, a déclaré Cotton, en soulignant spécifiquement les missiles balistiques intercontinentaux Sarmat de Moscou et les tout nouveaux sous-marins, également capables de transporter des armes nucléaires.
» Selon le général américain, Moscou “étend et modernise ses options nucléaires” au-delà de la triade nucléaire classique. Il a notamment attiré l’attention des sénateurs sur les missiles hypersoniques Kinzhal et Tsirkon, qui, selon lui, pourraient tous deux transporter des charges nucléaires. »
Triste conclusion du général Cotton : “Tout est devenu complexe et menaçant, et d’une complexité sans précédent, à laquelle nous ne pouvons faire face pour l’instant”. Puis, aux députés en train de prendre des notes pour leurs campagnes électorales qui sont pour eux le véritable enjeu stratégique : “Aidez-nous à tenter de redresser un peu la barre”.
« Les forces stratégiques américaines opèrent actuellement “face à des défis sans précédent pour l’Amérique”, a prévenu Cotton, ajoutant que les potentiels combinés de la Russie et de la Chine, ainsi que les ambitions nucléaires de la Corée du Nord et de l’Iran, “ajoutent de nouveaux niveaux de complexité à la situation” rendant très difficile notre calcul stratégique.
» Il a encouragé les sénateurs à faciliter une mise à niveau rapide de l’arsenal américain, ajoutant qu’“il est absolument essentiel que nous poursuivions… rapidement la modernisation de notre triade nucléaire.” »
Mais la question, général Cotton, est bien de savoir si votre problème intéresse encore quelqu’un dans les élites américanistes qui ont déjà gagné en Ukraine et s’apprête à découper la Russie en cinq ou six sous-pays bien dans les rangs.
Pour le reste, les choses sont tellement pliées que les USA ne s’intéressent plus, et d’ailleurs n’ont plus ni les moyens ni le savoir, de développer un nouvel ICBM, – voyez l’avenir radieux du ‘Sentinel’, – ni même de moderniser les vieilles guimbardes de ‘Minuteman III’ des années 1970. Ces projets sont des restes dépassés d’une époque qui n’était pas inclusive du tout, où l’on n’avait pas encore situé les LGTBQ au sommet de la hiérarchie stratégique et jusque dans l’espace.
Nous ne sommes évidemment pas au bout de nos surprises, dans une époque qui développe tant de crises au moyen de simulacres qu’elle ne peut que nous réserver encore plus de surprises qui sont constitutives des simulacres. Ainsi en fut-il rétrospectivement, – nous avons inversé la chronologie pour, tout de même, donner la première place à l’événement le plus important, – de l’audition devant la même docte assemblée du secrétaire à la défense Austin.
Le ministre US de la défense, qui va d’hôpital en hôpital pour répondre aux sollicitations de sa vessie, trouve le temps de nous informer en grands détails de l’avenir de la situation en Ukraine. Il nous conduit à une conclusion somme toute surprenante, qui est le contraire de ce que fut la réaction de son administration à propos des propos du Macron
Ainsi, lors de cette audition et face à une question directe, il répondit tout aussi directement ceci qui va contre le sens général de ce que dit l’administration Biden, avec force et conviction :
« Si l'Ukraine tombe, je crois sincèrement que l'OTAN combattra la Russie. »
La chose ne fit pas sensation, alors qu’elle aurait dû faire sensation. Mais c’est un peu comme tout ce qui se dit, jusqu’aux choses les plus extraordinaires, les plus sensationnelles et les plus contradictoires. Lavrov, qui était à Ankara, joua au psychanalyste et nous donna son explication en forme de lapsus, – ou bien ‘freudien’, ce qui va de soi, – ou bien ‘révélateur’, idem...
« Il a simplement fait un lapsus qui nous révélé ce qu’ils [les États-Unis] ont en tête. Ils disent en général qu’ils ne peuvent pas permettre à l’Ukraine de perdre, parce que la Russie ne serait pas satisfaite et attaquerait ensuite les pays baltes, la Pologne et la Finlande. Il s'avère, selon la franchise inconsciente de Mr. Austin que c’est exactement le contraire. Nous n’avons pas et ne pouvons pas avoir de tels projets, mais les Américains oui, il les ont. »
Auparavant, deux autres personnalités russes, deus porte-paroles avaient commenté la sortie d’Austin. Chacun ils ont trouvé une explication propre mais dans les deux cas menant à une conclusion similaire.
« De toute façon, c'est de la folie. Mais maintenant, tout le monde voit que Washington est l'agresseur. » (Zakharova)
« Le témoignage d’Austin prouve que l’OTAN considère l’Ukraine comme son propre territoire, ce qui prouve que l’opération militaire russe est justifiée. » (Pechkov)
Quoi qu’il en soit, on en vient surtout à considérer comment Austin peut-il considérer d’attaquer un pays de la puissance militaire de la Russie, que ce soit du point de vue conventionnel (général George), que ce soit du point de vue stratégique nucléaire (général Cotton) ? Dans les deux cas, on a du mal à trouver l’argument qui recommande d’attaquer un pays dont la puissance de combat tactique et d’anéantissement stratégique vous est supérieur.
Et cela n’est pas fini du tout : il y a le futur du domaine stratégique qui est dans cette analyse notre cadre d’intérêt principal...
A partir des divers documents référencés, on retiendra deux remarques essentielles qui ouvrent des perspectives complètement nouvelles en permettant d’envisager une capacité stratégique maximale, – équivalente au nucléaire, mais sans nucléaire.
• Dans le premier cas que nous voulons signaler, on cite une remarque d’un expert russe, Boris Knutov, qui analyse les nouveaux systèmes que le président Poutine a cité dans son très long discours sur “l’état de la Fédération”. Knutov parle ici du missile stratégique ‘AvantGard’, à très grande capacité stratégique et manié comme un de ces missiles hypersoniques tactiques déjà employés en Ukraine (‘Kinzal’) :
« L'Avangard est pratiquement recouvert de plasma [pendant le vol, ndlr] et le plasma absorbe les rayons électromagnétiques, rendant ainsi le véhicule hypersonique invisible aux radars. Grâce à son énergie cinétique élevée, l'Avangard hypersonique peut détruire des cibles sans utiliser d'armes nucléaires. Il s'agit d'un outil unique et, à ce jour, aucun pays au monde n'a créé quelque chose de semblable. »
• Dans le même article, Knutov s’attache à un nouveau type d’armes, les armes laser. Ils les place en corrélation avec les armes hypersoniques simplement parce qu’il s’agit d’une rubrique “armes du futur”, mais du “futur-déjà-présent” pour les armes hypersoniques. Pour notre cas, nous voulons les rassembler pour une autre raison, beaucoup plus précise et importante.
« “Le développement d’armes hypersoniques n’est pas une tâche facile, car il nécessite la perfection de la couche externe protectrice des missiles pour pouvoir fonctionner recouverts de plasma. “La manière dont nous avons réussi à résoudre ce problème reste un mystère pour de nombreux pays. Profitant du fait que nous avons résolu ce problème, nous avançons. Et j’espère que les missiles hypersoniques dont nous avons parlé ne seront pas les derniers et qu’à l’avenir, le domaine des missiles hypersoniques continuera à se développer rapidement et efficacement”, a déclaré Knutov.
» En outre, l'observateur a souligné qu'il fallait prêter attention au domaine des armes basées sur de nouveaux principes physiques, y compris les armes laser.
» “Ici, le principal problème est de résoudre le problème de la création d’un laser d’une puissance d’un mégawatt. Lorsque cela se produira, les armes laser deviendront la norme, car elles sont efficaces et peu coûteuses en termes de coût d’une seule impulsion. Ils peuvent être utilisés dans la défense aérienne, la défense antimissile, voire dans l’organisation de la défense antichar et pour d’autres tâches”, a déclaré l’observateur.
» Enfin, il existe des armes électromagnétiques, dont Knutov s'attend à ce qu'elles incluent dans un avenir proche de puissants canons électromagnétiques capables de brûler les circuits électroniques des missiles de croisière ennemis, des drones, des avions conventionnels, des hélicoptères, etc., ainsi que des armes à plasma similaires aux balles-lightning.
» “Ce sont des orientations sur lesquelles travaillent aujourd’hui les ingénieurs du monde entier, notamment aux États-Unis et en Russie. Il s'agit d'une nouvelle direction qui, dans 15 à 20 ans, deviendra la clé pour équiper les forces armées de tous les principaux pays du monde”, a résumé l'observateur. »
Nous avons regroupé ces armes, nous, parce qu’elles échappent toutes, chacune à leur façon, au carcan technologique des armes constituées pour la dissuasion nucléaire (y compris des armes de défense antimissiles). Ce n’est pas pour rien que nous avons signalé par l’emploi du caractère gras ce bout de phrase à propos de l’ ‘AvantGard’ : « l'Avangard hypersonique peut détruire des cibles sans utiliser d'armes nucléaires. »
Nous sommes revenus à plusieurs reprises, en nous en tenant aux ‘Kinzhal’ et aux ‘Zircon’ à portée moyenne/longue encore dans le champ tactique, dès le 22 mars 2022 et le 10 décembre 2022, avec ceci dans le second, – en précisant que ces engins ont une énergie cinétique de frappe de près de 500 fois plus importante qu’un missile de croisière conventionnel à vitesse transsonique ou légèrement supersonique :
« ...C’est alors qu’on en revient à une question déjà abordée dans ces colonnes : la capacité des missiles hypersoniques, du fait de leur fantastique puissance de choc, d’obtenir avec des charges conventionnelles une capacité de destruction sur des cibles bien identifiées et nécessairement concentrées, équivalente à celle du nucléaire envisagé pour cette sorte d’opération.
» Cela rejoint effectivement les remarques développées dans notre texte le plus récent sur cet aspect révolutionnaire de l’hypersonique : un degré de plus dans la dissuasion (juste en-dessous du nucléaire) qui peut aussi se concevoir comme une capacité de première frappe de décapitation sans avoir recours au nucléaire. »
Ce que laisse voir un peu plus cette remarque de Knotov sur l’ ‘AvantGard’, missile de pure capacité stratégique, c’est un avancement de l’idée d’une dissuasion conventionnelle équivalente en puissance ciblée à celle du nucléaire. Quant aux armes-laser et autres, elles constituent un verrouillage encore plus net des vielles flottes de missiles stratégiques à têtes nucléaires, c’est-à-dire ceux dont sont équipés les USA et qu’ils ne parviennent pas à dépasser. Il serait étonnant et bien singulier pour les Russes, qui ne cessent de proclamer leur certitude que les USA et le bloc-BAO veulent l’anéantissement de la Russie, que Poutine et ses équipes de sécurité nationale n’aient pas songé à un équipement massif de missiles stratégiques hypersoniques capables de réaliser une véritable première frappe de décapitation sans avoir employé le feu nucléaire, – c’est-à-dire sans avoir allumé la mèche fatale. Dans ce cas, une poussée importante des Russes au-delà de la soi-disant LOC (‘Line of Contact’) en Ukraine, disons jusqu’à Kiev, constituerait une provocation amenant des Occidentaux à intervenir, et suscitant une riposte stratégique conventionnelle aussi dévastatrice que du nucléaire de la part des Russes, mais sans la responsabilité de l’emploi du nucléaire.