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Crooke.6

Article lié : Ébranlement de l’axe du Système

jc

  28/09/2018

Crooke:

"un homme capable de trouver son propre pouvoir"

" la conduite virile"

"Le mythe du Christianisme Latin de l’amour, du “tendre l’autre joue”, de l’humilité et du recul de l’autorité du pouvoir, est en contradiction avec l’ancienne notion de la conduite “masculine” qui prêchait quelque chose de tout à fait différent : résister à l’injustice et poursuivre votre “vérité”. Cette conception était donc naturellement politique et s’appuyait sur une philosophie où le pouvoir était un attribut normal."

J'ai l'impression qu'il s'agit d'une critique à peine déguisée d'un affadissement, d'une féminisation -le mot qui fâche est lâché- de la société actuelle. Les termes "propre pouvoir", "conduite virile", "résister à l'injustice", "poursuivre sa vérité", me semblent agressifs, struggle for life, en contradiction avec les grands principes de pensée conjonctive "de la tradition européenne" que Crooke rappelle plus haut et oppose à la pensée actuelle de "l’esprit limité qui voit les choses séparément (de manière disjonctive)"...

Le seul fait de réintroduire une pensée conjonctive (et donc de redonner droit de cité à la pensée analogique) me paraît une condition nécessaire pour tempérer cette tendance agressive (typiquement masculine?). En toute chose faire la part entre ce qui rapproche et ce qui divise. Telle est, je crois, une sage façon d'opérer qui peut permettre d'abaisser les tensions intra-communautaires et de conduire, en politique, à une (re)structuration stratifiée de la société.

Strate, stratifier, stratification. Ce sont pour moi des mots-clé, des éléments de langage à tenter d'imposer. Crooke en utilise un dans son article: "L’acceptation d’une qualité multidimensionnelle d’une quelconque personne ou d’un quelconque peuple écarte l’obsession dominante de réduire chaque nation à une singularité de valeur et à une singularité de “sens”. Le fondement de la collaboration et du dialogue s’élargit ainsi au-delà de “l’un-ou-l’autre”, pour atteindre les différentes strates de la complexité des identités (et des intérêts)". Imposer ces éléments de langage n'est pas gagné d'avance.

Thom: "En ce qui me concerne, je préfère croire en un réel -non globalement accessible parce que de nature stratifiée- de l'herméneutique de la théories des catastrophes permettrait de dévoiler progressivement les "fibres" et les "strates". Mais tout progrès dans la détermination d'une telle ontologie stratifiée en "couches" d'être exigera:
i) L'emploi de mathématiques pures -parfois bien difficiles- dans les théories jusqu'ici purement conceptuelles des sciences de la signification;
ii) La reprise d'une réflexion philosophique sur la nature de l'être que les divers positivismes et pragmatismes ont depuis longtemps occultée."

*: façon d'opérer qui condamne la globalisation "entropisante à la Soros-Macron".

Le rôle du rêve

Article lié : Goethe et les entropies du monde moderne

jc

  28/09/2018

Goethe: "Ces rêveries tranquilles et innocentes, pendant lesquelles il est seul possible de créer quelque chose de grand."  Seul possible…

Thom: "Une grande partie de mes affirmations relèvent de la pure spéculation; on pourra sans doute les traiter de rêveries… J'accepte le qualificatif; la rêverie n'est-elle pas la catastrophe virtuelle en laquelle s'initie la connaissance? Au moment où tant de savants calculent de par le monde, n'est-il pas souhaitable que d'aucuns, qui le peuvent, rêvent?" (SSM Conclusion)

"La clef des songes" (sous-titré "Dialogue avec le bon Dieu") peut être vu, il me semble, comme un réponse positive* de Grothendieck à Thom.

D'où viennent les intuitions de ceux qui ont façonné l'unique Tradition, pourtant issue de si différentes cultures et civilisations? Ne s'initient-elles pas dans nos rêves? Intuitions hautes pour ceux (tels PhG?) qui vont les puiser en levant les yeux au ciel, intuitions profondes, pour ceux qui vont, en solipsistes, les chercher au plus profond d'eux-mêmes. Intuitions parfois quasi-prophétiques: Thom: "(...) j'ai acquis une conviction; au coeur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces naturelles agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire." (SSM, Conclusion)

Thom: "Pour réellement théoriser la biologie, il faut faire du rêve une fonction biologique, ce qui introduit l'imaginaire au coeur même de la fonction biologique."

On mesure là l'écart abyssal entre ceux qui acceptent d'écouter leurs intuitions -et d'en tirer les conséquences- et ceux qui le refusent (les positivistes, les empiristes, bref les penseurs-Système).

* Le premier chapitre est intitulé "Tous les rêves sont une création du Rêveur" et le deuxième "Dieu est le Rêveur".
 

Retour sur soi , comme la cause ; les piéges de l'analyse .

Article lié : Deux crises et autres...

Christian Feugnet

  28/09/2018

Flaubert , dégouté de tout . Tout , concept logique , est général , pas universel . Tout , sauf écrire versus passions amoureuses . Il s'extérorise aussi , le Flaubert , pauvre étre social , comme chacun de nous , encore vivant .

Psycho et intériorité des boules .

Article lié : Deux crises et autres...

Christian Feugnet

  28/09/2018

Eclatement de la matiére , des boules pour ainsi dire . Le symptome Flaubert , dégouté de la vie et de lui méme , passe au comment : le style . Pour le style selon les détracteurs . Fin du romantisme . A comparer , le style de Trump et celui de Poutine , eux extériorisés , opposés mais complémentaires , en anti systéme global .

Ce texte me parait important par les reflexions , incitées .

Article lié : Deux crises et autres...

Christian Feugnet

  28/09/2018

Avec quelques degrés d'abstractions en plus . La grande question d'aujourd'hui me semble étre globalisation ( mondialisation : symptome de l'incertitude verbale) or not .
Si le monde est fini , par hypothése , le choc d'une boule ( image mécanique de la cause ) , par réduction analytique , à un effet égal ( mais pas identique)  à elle , qui fait retour avec retard à elle .
Il y a donc de fait globalisation .
La vraie question est le comment . Déjà par interaction immédiate , on a cette complication de la complexité . Un choc rectiligne , peut avoir un effet circulaire + un effet rectiligne , selon l'angle ; un effet en retour , selon la masse , et / ou l'élasticité . Pire par méconnaissance des conditions et de leurs rapports , surtout si on les aborde globalement .  Au total l'idée de choc initial  , est pure convenance , dans un monde fini . Problématique si l'on envisage l'idée dite de mutation , la boule ayant une intérioirité inconnue , pour écarter la notion de grace , encore plus problématique .
En bref , si pour nous étre sociaux , la division du travail , donc des responsabilités , peut étre avantageuse , globalement , d'ou la globalisation , ne peut ignorer le partage de cet avantage . Sinon les anti globaux sont plus nombreux et determinés et à leur tour globalisent pour déglobaliser cette premiére globalisation . L'effet se retourne contre la cause , oh ! surprise . ..

Crooke.5

Article lié : Ébranlement de l’axe du Système

jc

  27/09/2018

Crooke: "L’avers, – la vieille tradition européenne, – est la pensée conjonctive. La culpabilité, l’injustice, la contradiction et la souffrance existent-elles dans ce monde ? Elles existent, proclame Héraclite, mais seulement pour l’esprit limité qui voit les choses séparément (de manière disjonctive), et non pas connectées entre elles, liées par une continuité; cette continuité est un terme qui implique non pas de “saisir” le sens, mais plutôt d’être doucement et puissamment “saisi” par le sens."

La théorie thomienne des catastrophes est une méthode* qui permet d'exprimer dans un langage* adéquat cette pensée conjonctive, cette remontée synthétique (alors que la pensée moderne ne tolère que la pensée déductive, disjonctive, réductionniste). Le langage en question est celui de la géométrie (et toute l'oeuvre de Thom peut être vue comme une tentative de géométrisation de la pensée). La méthode thomienne** permet à l'esprit large -il y a une sélection naturelle!- d'établir une continuité (et donc une intelligibilité) entre les choses là où, comme l'écrit Crooke, l'esprit limité voit les choses séparément.

Dans la théorie thomienne les catastrophes de synthèse et d'excision (alias de conjonction et de disjonction) sont issues de la catastrophe ombilic parabolique, la plus compliquée des sept catastrophes élémentaires. Thom écrit à propos de cette catastrophe (et de la morphologie archétype associée): "Cette morphologie est celle de la reproduction sexuée". C'est une catastrophe à quatre actants (le père, le gamète mâle, la mère, l'enfant) de type don (le gamète mâle) et contre-don (l'enfant). (Thom souligne -lourdement?- à propos du contre-don:"Ne dit-on pas, d'ailleurs, que l'épouse donne un enfant à son époux?")

Crooke: "Bien entendu, cette considération nouvelle pour “l’Ancien” ne peut être un retour intégral. Ce ne peut être la simple restauration de ce qui était autrefois. Il s’agit d’une avancée, comme lorsqu’un “jeune” qui s’en était allé revient “chez lui”, – l’éternel retour si l’on veut, revenu de notre propre décomposition, de l’amas de nos ruines."

Quoi de plus naturel comme modèle d'éternel-retour-qui-n'est-pas-tout-à-fait-un-retour que celui de la reproduction sexuée (le fils qui devient père à son tour -et la fille qui devient mère-), la section du cordon ombilical n'étant qu'une discontinuité superficielle en regard de la continuité beaucoup plus profonde de la perpétuation de l'espèce?

*: Thom: "Qu'est donc la théorie des catastrophes? C'est avant tout une méthode et un langage." (AL p.397)

**: Thom: "La Théorie des Catastrophes suppose justement que les choses que nous voyons sont seulement des reflets et que pour arriver à l'être lui-même il faut multiplier l'espace substrat par un espace auxiliaire et définir, dans cet espace produit, l'être le plus simple qui donne par projection son origine à la morphologie observée".

Sans malice .

Article lié : Maturation du désordre 

Christian Feugnet

  27/09/2018

A la réflexion en parlant de maturation , on a peu de chances de se tromper  ,  la pente vers l'abime saute aux yeux .
Chronologiquement , sans précision . Manque t on de "marqueurs" remporels  ,en particulier du terminus .
Supposons que ce soit la fin du privilége dollar . Elle est là , crise financiére annoncée pour deux voir trois ans ( selon JP Morgan qui vient d'emboucher sa trompette pour faire coeur ) . Mais les DTS du FMI est ce le fin du Systéme ou une simple mise à jour , meilleur partage avec les nouveaux parvenus , au moins Chine , peut étre Japon , Russie probablement exclue .

Texte intéressant .

Article lié : Notes sur l’“arrogance israélienne” et conséquences

Christian Feugnet

  27/09/2018

Il a le mérite d'éclairer sur  le comment  , le pourquoi reste incertain et peut étre contre productif , sauf éventuellement en interne à Israel , boite noire .

When is Now!

Article lié : Maturation du désordre 

Franck du Faubourg

  26/09/2018

Discussion animée par Greg Hunter, avec 2 sommitées, Jim Sinclair et Bill Holter qui parlent de Trump, du Reset, etc..
Les preppers devraient en frétiller!
https://www.youtube.com/watch?v=vM-PcocIDB0&frags=pl%2Cwn
Il n'y aura pas de tentative de "sauvetage du Système" selon eux, mais bien une tentative - qui ratera- après coup pour gérer le Reset..
La machine est en route.
Interessant.

Crooke.4

Article lié : Ébranlement de l’axe du Système

jc

  26/09/2018

Crooke m'inspire. (Suite de mes commentaires de http://www.dedefensa.org/article/postmodernite-et-eternel-retour)

Crooke: "(...) un peuple “actif” sur le plan mental, produisant et nourrissant sa vitalité et sa force culturelle peut s'imposer face à un État beaucoup plus riche et mieux armé, – mais ainsi doté de cette puissance qui engourdit la pensée et réduit la vitalité."

C'est à mes yeux actuellement le cas des peuples "potentiellement puissants" -pleins de vitalité- que sont la Russie, la Chine et l'Inde(?), face à ceux qui ont épuisé cette puissance potentielle en l'actualisant (USA, UE, GB). Puissance, ouverture et plasticité dans le premier cas, acte, fermeture et rigidité dans le second.

Thom a axiomatisé topologiquement les conflits aristotéliciens puissance/acte et matière/forme (ES p.176):
1. ABP: "l'Acte est Bord de la Puissance"  2. FBM: "la Forme est Bord de la Matière".

On peut, je crois, interpréter ces axiomes "à la Guénon": les passages de la puissance* à l'acte* et de la matière à la forme, qui sont pour Thom des fermetures**, ne sont autres que des solidifications au sens que Guénon attribue à ce mot. Notre contre-civilisation est "en acte", fermée, solidifiée, elle a atteint sa limite, son bord (et le TINA de Margaret Thatcher est une façon de le dire). Place à la civilisation suivante.

Un espace topologique dont tous les points sont connectés entre eux ne possède que deux sous-ensembles qui sont à la fois ouverts et fermés, à savoir le Tout -l'espace tout entier- et le Rien -l'ensemble vide-. Cette petite incursion en mathématique permet la métaphore suivante, selon moi chargée de sens: l'Open Society globale (globalement connectée) de Soros & Co est soit Tout soit Rien. Je suis profondément convaincu qu'elle n'est Rien.


*: Aristote illustre ses concepts de puissance et d'acte par l'exemple d'un énoncé de théorème mathématique comme étant "en puissance", le même énoncé démontré devenant "en acte". Les matheux parlent de problème ouvert et de problème fermé.

**: Dans http://www.dedefensa.org/article/glossairedde-technologisme-versus-communication-1
PhG qualifie le technologisme de "fermé" et le système de la communication d' "ouvert" , dans le droit fil des concepts topologiques des matheux. L'avenir des systèmes fermés est leur immortalité (le cas d'un théorème démontré -cf. * et ***) ou leur effondrement  -"l’effacement ultra-rapide du système du technologisme, jusqu’à son effondrement", écrit PhG-.

***: Thom:
"Vraiment, quand on a trouvé un théorème dans sa vie, on se dit que l'on a participé d'une certaine forme d'immortalité. Illusion, peut-être…"
"Il m'est difficile de voir pourquoi un être pleinement différencié ne pourrait être immortel."

 

Précision sur la catastrophe .

Article lié : Maturation du désordre 

Christian Feugnet

  26/09/2018

Le pire entre rayonnementss et migrants Afiricains serait les migrants ( Mexicains ou Islamiques pour d'autres )  évidemment . Nous n'aurions plus rien à piller , que des ruines et eux , plus rien à nous offrir , ils ont perdu leur culture , ne connaissent plus leurs danses , ils n'en ont gardé que la souplesse du corps dont ils ne savent que faire et nous non plus .

Un élément en faveur de mon dernier commentaire .

Article lié : Ébranlement de l’axe du Système

Christian Feugnet

  26/09/2018

Ces étranges zones de fertilité extraordinaire , découvertes en Amazonie , , forcemment artefacts humains , base du mythique Eldorado . M. Godelier l'écarte , on en saura jamais beaucoup  plus , fort probablement.Toutefois , si le mythe comme celui de l'Atlantide avait une base ? 

En complément une référence à Maurice Godelier .

Article lié : Maturation du désordre 

Christian Feugnet

  26/09/2018

Il a raison , à mon avis , en ce qui concerne les sociétés primitives , au sujet de la distinction entre base et superstructure , ce n'est pas pertinent  , quoique qu'il maintienne à son insu cette distinction pour affirmer la liberté de cette supersttucture .  Et si on piussait jusqu'à la liberté de la base ?

Article lié : Ébranlement de l’axe du Système

Christian Feugnet

  26/09/2018

C'est le glissement sémantique de castastrophe à crise qui , dans ce texte m'interpelle . La différence est de taille , il me semble . Entre les deux l'une est sans solution , l'autre si , méme tardive .
Si une explosion de volcan géant survient , rien à faire , pour tous  , socialement trop cher , au dessus des moyens .  Si c'est une crise , ,méme générale  , concernant , économique , politique et communication c'est d'ordre social , bien que jusqu'à maintenant la solution vient aprés coup , alors qu'il eut éré possible , avant ,la  Guerre . ( Toutefois si elle devenait nucléaire ?) . Méme avec des superbunkers nous serions submergés de rayonnements et migrants Africains, , y comptis avec un quidnon  ., sauf peut étre en Russie . 
A titre , plus qu'individuel , il existe à mon avis des éléments de base à généraliser selon une solution traditionnelle adaptable à aujourd'hui ( se retirer à le campagne avec le nécessaire et le décaméron ) en préparant la renaissance . A distinguer là , base et superstructure . ( peut étre faut il élargir à  suprahumain .)
 

Extrait de l'Arc et la Massue !

Article lié : Ébranlement de l’axe du Système

patrice sanchez

  26/09/2018

Bonsoir, 
Il y a quelques mois j'avais lu un extrait de l'arc et la massue de Julius Evola qui explique lumineusement pourquoi nous nous sommes coupés progressivement de tout lien avec le passé pour en arriver à notre époque totalement aveugle et zombifiée !
Extrait de « L’arc et la massue » de Julius Evola ( 1968 ) « Selon l’acception moderne la plus courante, le “ destin”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot228”>destin ” est une puissance”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot230”>puissance aveugle qui plane sur les hommes,”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot43”>hommes, qui s’impose à eux en faisant que se réalise ce qu’ils souhaitent le moins, en les poussant éventuellement vers la tragédie et le malheur. Fatum a ainsi donné naissance au mot”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot490”>mot “ fatalisme ”, qui est l’opposé de toute initiative libre et efficace. Selon la vision fataliste du monde,”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot49”>monde, l’individu”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot328”>individu n’est rien ; son action,”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot47”>action, en dépit de toute apparence”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot488”>apparence de libre-arbitre, est prédestinée ou vaine, et les événements se succèdent en obéissant à une puissance ou une loi qui le transcende et qui ne le prend pas en compte. “ Fatal ” est un adjectif qui a essentiellement une connotation négative : issue “ fatale ”, accident “ fatal ”, l’“ heure fatale de la mort”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot67”>mort ” , etc.
Selon la conception”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot651”>conception antique, le fatum correspondait par contre à la loi de manifestation”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot274”>manifestationcontinue du monde ; cette loi n’était pas réputée aveugle, irrationnelle et automatique – “fatale ” au sens”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot731”>sens moderne du mot – , mais chargée de sens et comme procédant d’une volonté”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot39”>volonté intelligente, surtout de la volonté des puissances olympiennes. Le fatum romain renvoyait, de même que le rta indo-européen, à la conception du monde en tant que cosmos,”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot81”>cosmos,en tant qu’ordre, et en particulier à la conception de l’histoire”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot621”>histoire comme un développement de causes et d’événements reflétant une signification supérieure. Même les Moines de la tradition”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot2”>tradition grecque, tout en présentant certains aspects maléfiques et “ infernaux ” (dus à l’influence de cultes préhelléniques et pré-indo-européens), apparaissent souvent comme des personnifications de la loi intelligente et juste qui préside au gouvernement”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot493”>gouvernement de l’univers,”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot404”>univers, dans certaines de ses expressions.
Mais c’est surtout à Rome que l’idée”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot297”>idée de fatum prend une importance toute particulière. Et ce parce que la civilisation romaine fut, de toutes les civilisations de caractère traditionnel et sacré, celle qui se concentra le plus sur le plan de l’action et de la réalité”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot253”>réalité historique. Pour elle, il fut donc moins important de connaîtrel”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot37”>connaîtrel’ordre cosmique comme une loi supra-temporelle et métaphysique”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot86”>métaphysique que de le connaître comme force en acte dans la réalité, comme vouloir divin”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot215”>divinqui ordonne les évènements. C’est à cela que se rattachait le fatum pour les Romains. Ce terme vient du verbe fari, d’où dérive aussi le mot fas, le droit comme loi divine. Ainsi, fatum renvoie à la “ parole ” – à la parole révélée, surtout à celle des divinités olympiennes qui permet de connaître la norme juste (fas) en tant que celle-ci annonce ce qui va arriver. On doit ajouter, à propos de ce second aspect,”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot172”>aspect, que les oracles, par lesquels un art”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot99”>art traditionnel précis cherchait à saisir en germe des situations devant se réaliser, s’appelaient aussi fata ; ils étaient pratiquement la parole révélée de la divinité. Mais, pour bien”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot184”>bien comprendre”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot497”>comprendre ce que nous sommes en train d’étudier, il faut se souvenir du rapport”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot451”>rapport que l’homme entretenait, dans la Rome antique et dans les civilisations traditionnelles en général, avec l’ordre global du monde. C’était un rapport très différent de celui qui devait s’instaurer plus tard. Pour l’homme antique, l’idée d’une loi universelle et d’un vouloir divin n’annulait pas
la liberté”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot242”>liberté humaine ; mais sa préoccupation constante était de mener sa vie”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot301”>vie et son action de sorte qu’elles fussent la continuation de l’ordre global et, pour ainsi dire, comme le prolongement ou le développement de cet ordre. A partir de la pietas,”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot350”>pietas, c’est-à-dire, pour un Romain, de la reconnaissance”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot551”>reconnaissance et de la vénération des forces divines, on se fixe comme tâche de pressentir la direction”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot514”>direction de ces forces divines dans l’histoire de façon à pouvoir”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot219”>pouvoir y accorder opportunément l’action, à la rendre extrêmement efficace et chargée de sens. D’où le rôle très important que jouèrent dans le monde romain, jusque dans le domaine des affaires publiques et de l’art militaire, les oracles et les augures. Le Romain avait la ferme conviction que les pires mésaventures, et notamment les défaites militaires, dépendaient moins d’erreurs, de faiblesses ou de travers humains que du fait d’avoir”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot594”>avoir négligé les augures, c’est-à-dire, pour en revenir à l’essentiel, d’avoir agi de façon désordonnée et arbitraire, en suivant de simples”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot473”>simples critères humains, en rompant les liens avec le monde supérieur (donc, pour un Romain, cela voulait dire avoir agi sans religio, sans “ rattachement ”), sans tenir compte des “ directions d’efficacité ” et du “ moment juste ” indispensables à une action couronnée de succès. On remarque que la fortuna et la felicitas ne sont souvent, dans la Rome antique, que l’autre face du fatum, sa face proprement positive. L’homme, le chef ou le peuple qui emploient leur liberté pour agir en conformité avec les forces divines cachées dans les choses connaissent le succès, réussissent, triomphent – et cela signifiait, dans l’Antiquité, être “fortuné ” et être “ heureux ” (ce sens s’est conservé dans des locutions comme “ une heureuse initiative ” , une “ heureuse manoeuvre ”, etc.). Un historien contemporain, Franz Altheim, a cru pouvoir déceler dans cette attitude la cause”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot213”>cause effective de la grandeur”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot462”>grandeur de Rome … Dans le monde romain antique et dans l’histoire romaine, on trouve ungrand nombre”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot200”>nombred’épisodes, de situations et d’institutions où est justement mise
en lumière”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot113”>lumière l’impression”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot48”>impression de rencontres “ fatidiques ” entre le monde humain et le monde divin. Des forces supérieures sont à l’oeuvre dans l’histoire et se manifestent à travers les forces humaines. Pour nous contenter d’un seul exemple, rappelons que “ le moment culminant du culte romain de Jupiter était constitué par un acte où le dieu”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot92”>dieu affirme sa présence,”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot241”>présence, chez un homme, en qualité”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot277”>qualité de vainqueur, de triomphateur. Ce n’est pas que Jupiter soit la seule cause de la victoire, il est lui-même le vainqueur ; on ne célèbre pas le triomphe en son honneur, mais c’est lui le triomphateur. C’est pour cette raison que l’imperator revêt les insignes du dieu ” (K. Kerényi, F. Altheim). Actualiser le divin – parfois prudemment, parfois audacieusement – dans l’action et dans l’existence”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot83”>existence fut un principe”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot251”>principe directeur que la Rome antique appliqua aussi à l’ordre politique. C’est pourquoi certains auteurs ont fait remarquer avec raison que Rome ignora, à la différence d’autres civilisations, le mythe”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot98”>mythe au sens abstrait et anhistorique ; à Rome le mythe se fait histoire, et l’histoire, à son tour, prend un aspect “ fatal ”, devient mythique.
D’où une conséquence importante. Dans des cas comme celui évoqué, c’est une identité véritable qui se réalise. Il ne s’agit pas d’une parole divine qui peut être entendue ou non entendue. Il s’agit d’un déploiement des forces supérieures. On est ici en présence d’une conception spéciale, objective, nous serions tenté de dire transcendantale, de la liberté. En m’opposant au fatum, je peux bien sûr revendiquer pour moi un libre-arbitre, mais celui-ci est stérile, est un simple “ geste ” qui ne saurait avoir beaucoup d’incidence sur la trame de la réalité. Par contre, quand je fais en sorte que ma volonté continue un ordre supérieur, soit seulement l’instrument par lequel cet ordre se réalise dans l’histoire, ce que je veux dans un tel état de coïncidence ou de syntonie peut se traduire éventuellement par une injonction adressée à des forces objectives qui, autrement, ne se seraient pas pliées facilement ou qui n’auraient pas eu d’égard pour ce que les hommes veulent et espèrent. On peut maintenant se poser la question”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot638”>question suivante : comment en est-on arrivé à cette conception moderne qui fait du destin une puissance obscure et aveugle ? Comme tant d’autres, un tel glissement de sens n’a rien de fortuit. Il reflète un changement”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot685”>changement de niveau intérieur”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot549”>intérieur et s’explique, essentiellement, par l’avènement de l’individualisme et de l’“ humanisme”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot283”>humanisme ” compris dans un sens général, c’est-à-dire en rapport avec une civilisation et une vision du monde uniquement fondées sur ce qui est humain et terrestre. Il est évident que, cette scission s’étant produite, on ne pouvait plus saisir un ordre intelligible”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot231”>intelligible du monde, mais seulement un pouvoir obscur et étranger. Le “ destin ” devint alors le symbole”>http://sophia.free-h.net/spip.php?mot68”>symbole de toutes les forces les plus profondes qui agissent et sur lesquelles l’homme, malgré sa maîtrise du monde physique, ne peut pas grand-chose parce qu’il ne les comprend plus, parce qu’il s’est détaché d’elles ; mais aussi d’autres forces que l’homme, par son attitude même, a libérées et rendues souveraines dans différents domaines de sa propre existence. »

Je me permets de vous joindre ce texte :
https://reseauinternational.net/droit-de-reponse-dun-hemiplegique-a-la-pensee-zarathoustrienne-a-lattention-dune-presidence-jupiterienne-texte-integral/6/
Bien cordialement, 
Patrice Sanchez