Stassen
30/08/2004
L’homme qui a inventé Bush
LE MONDE | 28.08.04 | 13h25 MIS A JOUR LE 28.08.04 | 14h45
Dans l’ombre de George Bush père, puis du fils, Karl Rove, redoutable stratège, a été l’artisan de plusieurs victoires électorales. A la Maison Blanche depuis 2001, il travaille sans relâche à celle du 2 novembre.
Personne ne croit que George Bush ait pu arriver à la Maison Blanche par ses propres moyens. C’est impossible. Il a fallu l’aider, le pousser, le tirer jusque-là. Quelqu’un a dû inventer ce président improbable.
Ce tireur de ficelles, ce montreur de marionnettes, tout le monde, à Washington, connaît son nom : Karl Rove. On lui prête d’autant plus d’intelligence qu’on en dénie à celui dont il n’est, officiellement, que le conseiller.
A trois jours de la réunion, à New York, de la convention du Parti républicain, qui va désigner officiellement le président sortant comme candidat à un nouveau mandat, trois salles de la ville ont été parmi les premières des Etats-Unis à programmer, vendredi 27 août, un film intitulé Bush’s Brain (“Le Cerveau de Bush”), calqué sur celui d’un livre paru il y a un an. Les auteurs de cet ouvrage, James Moore et Wayne Slater, connaissent bien leur sujet. En particulier Slater, qui dirige le bureau du Dallas Morning News à Austin, capitale du Texas, l’Etat où tout a commencé, à la fin des années 1970, pour Rove et pour son poulain.
La thèse de Bush’s Brain est simple : Karl Rove est le “coprésident” des Etats-Unis. Avec lui, la stratégie électorale est aux commandes de la plus grande puissance de la planète. Politique commerciale, fiscalité, politique sociale, environnement, éducation, et, par-dessus tout, politique étrangère et guerre sont dictés par un impératif qui domine tous les autres : gagner l’élection suivante, c’est-à-dire remplir les coffres de la prochaine campagne, plaire aux fermiers de l’Iowa et aux sidérurgistes de Pennsylvanie, attirer aux urnes les baptistes du Sud et les émigrés cubains de Floride. “Karl Rove a une influence sur la politique et l’action publique que les Américains n’ont jamais connue auparavant et qu’ils ont du mal à admettre”, écrivent Moore et Slater.
L’intéressé ne nie pas cette influence, mais il n’a jamais été pris en défaut de respect pour son patron. Il est trop avisé pour cela.
Surtout, il admire sincèrement l’homme qu’il a aidé à devenir président des Etats-Unis et dont il veut faire, dans deux mois, un président réélu. A ses yeux, George Walker Bush est le seul politicien républicain qui puisse installer durablement son parti à la Maison Blanche.
“Quand avez-vous commencé à songer à une campagne présidentielle ?”, a-t-on demandé, un jour, à Karl Rove. “Le 25 décembre 1950”, a-t-il répondu. C’est la date de sa naissance, dans un milieu très modeste de l’Ouest des Etats-Unis. Il est le fils d’un prospecteur de minerai et d’une femme qui se consacrait à son foyer et à ses cinq enfants. Le jour où Karl a eu 19 ans, son père a décidé de quitter définitivement la maison. Peu de temps après, le jeune homme a appris que son frère aîné et lui-même n’étaient pas les enfants de cet homme. Il en a conçu beaucoup de reconnaissance pour le géologue, qui les avait élevés comme s’ils étaient ses fils. Sa mère s’est suicidée au début des années 1980.
Ce qui frappe, chez Karl Rove, c’est la précocité de son intérêt pour la politique et de son adhésion au conservatisme. A l’âge de 9 ans, quand John Kennedy séduit beaucoup de jeunes Américains, il est, lui, pour Richard Nixon, ce qui lui vaut une bagarre avec une voisine plus costaude qui l’envoie au tapis d’un coup de poing. La mésentente de ses parents et leur absence de vie religieuse l’ont-elles incliné vers l’ordre ? En tout cas, s’il a choisi la droite, il n’a pas rencontré Dieu. A la différence de George Bush, qui dit que “Jésus Christ a changé son cur”, le conseiller, pourtant attentif aux réactions des électeurs protestants et catholiques, ne cache pas qu’il n’est pas croyant. “Je ne suis pas sûr -d’avoir- jamais trouvé la foi”, a-t-il répondu, prudemment, à une question du New York Times.
Au gré des pérégrinations de son beau-père, le jeune Rove, né dans le Colorado et poussé en herbe dans le Nevada, a mûri à Salt Lake City, la capitale de l’Utah et des mormons. Au lycée, c’est un parfait nerd, un fayot, mais sans les bonnes notes et cela ne l’empêche pas d’être élu président des élèves, la seule élection qu’il ait jamais gagnée pour lui-même. En 1969, il entre à l’université d’Etat de l’Utah. Des universités, il va en fréquenter plusieurs, sans jamais décrocher le moindre diplôme. C’est qu’il est occupé ailleurs. Il s’est engagé chez les College Republicans, l’organisation étudiante du Parti républicain, et il en devient, dès 1971, l’un des principaux “permanents”, avec le titre de directeur exécutif.
Expédié dans l’Illinois, en 1970, pour participer à une campagne électorale, il s’est introduit dans les bureaux d’un candidat démocrate en se présentant comme un supporter, et il a dérobé du papier à en-tête. Il en a fait des invitations promettant “de la bière gratuite” et “des filles”, lors d’une réception organisée quelques jours plus tard, et il les a distribuées dans les quartiers borgnes de la ville. Marginaux et clochards ont envahi la party. Deux ans plus tard, lors d’une session de formation de militants dans le Kentucky, Rove s’est vanté de cette mauvaise plaisanterie et a expliqué aux participants d’autres “trucs” du même genre.
En 1973, le directeur exécutif des College Republicans se porte candidat à la présidence de l’organisation. Flanqué d’un autre spadassin, Lee Atwater, qui deviendra le conseiller de Ronald Reagan et de Bush père, il sillonne les routes du Sud, dans une vieille Ford, pour aller à la pêche aux voix, d’université en université. Une convention, dans un hôtel de montagne du Missouri, doit départager Rove et son concurrent, Robert Edgeworth, situé nettement plus à droite dans le parti.
La réunion ressemble trait pour trait aux congrès que tient l’UNEF, à la même époque, en France : batailles de procédure, truandages sur les mandats, coups tordus en tous genres. Au bout du compte, Edgeworth et Rove sont proclamés élus par leurs partisans respectifs.
Le différend est porté devant le président du Comité national républicain, qui n’est autre que George Herbert Walker Bush. Un allié d’Edgeworth décide alors de communiquer au Washington Post un enregistrement des propos tenus par Rove, l’année précédente, devant les militants du Kentucky. En pleine affaire du Watergate, on imagine l’effet. Non seulement la Maison Blanche, sous Richard Nixon, a fait cambrioler les locaux de la campagne présidentielle démocrate, mais, au même moment, un permanent du Parti républicain expliquait aux jeunes comment espionner le parti adverse ! On s’attend à ce que Rove soit écarté au profit d’Edgeworth, mais c’est le contraire qui se produit. Bush père donne la présidence des College Republicans à Rove et chasse son rival du parti pour avoir dénoncé un camarade à la presse.
LE lien qui se noue, alors, entre Karl Rove et la famille Bush ne sera jamais rompu. Marié à une héritière texane, qui le quittera trois ans plus tard, Rove s’installe à Houston et dirige le PAC (comité d’action politique) créé par Bush père, en conformité avec la législation post-Watergate, pour financer la candidature présidentielle à laquelle il se prépare pour 1980. Le jeune collaborateur de George H.W. Bush et de James Baker devient un expert de la carte électorale texane et un prophète de la conquête du Texas par les républicains. Il a compris que l’hégémonie démocrate, héritage de la guerre de Sécession, prend fin, dans cet Etat, comme dans tout le Sud. Nombre d’électeurs votaient démocrate par attachement au particularisme du Sud, à commencer par la ségrégation raciale. Devenu le parti des droits civiques, le Parti démocrate perd, inévitablement, une partie de sa base. En outre, la prospérité du Texas attire une population de cadres et d’entrepreneurs, qui votent républicain.
Le métier de base de Karl Rove, c’est la propagande et la collecte de fonds par courrier. Par la suite, il a ajouté à cette compétence première celles de sondeur, de stratège des médias, de planificateur de campagne. Mais son approche des électeurs consiste d’abord à les identifier socialement, à les distinguer les uns des autres et à concevoir le discours auquel ils seront sensibles. La formule qu’il a mise au point pour enlever le Texas aux démocrates s’est révélée imparable : cultiver les riches donateurs (et les riches Texans sont très riches), choisir de bons candidats (y compris en recyclant des démocrates), employer l’argent à adresser des messages différenciés à chaque groupe d’électeurs. Aujourd’hui, les 29 mandats pourvus par l’ensemble des électeurs de l’Etat sont détenus par des républicains, majoritaires, aussi, dans les deux chambres, à Austin.
Travailleur acharné, transportant dans sa tête une encyclopédie politique et électorale, Rove est entouré d’une réputation de tricheur et de tueur. Il est soupçonné d’avoir placé lui-même, dans son bureau, en 1986, un micro-émetteur dont la découverte a provoqué une tempête médiatique, mis sur la défensive le gouverneur démocrate sortant et aidé le candidat républicain à le battre. Quatre ans plus tard, il a joué un rôle essentiel dans la diffusion d’informations selon lesquelles le commissaire sortant à l’agriculture aurait organisé un système de pression sur des exploitants afin qu’ils contribuent au financement de la campagne pour sa réélection.
En 1994, quand George Bush s’est porté candidat au poste de gouverneur du Texas, une vague de rumeurs, alimentée par de faux appels téléphoniques d’instituts de sondage, a été menée contre la titulaire du poste, Ann Richards, accusée, entre autres choses, d’être lesbienne.
Lors des primaires républicaines pour l’élection présidentielle de 2000, John McCain, vainqueur dans le New Hampshire, a été la cible de calomnies sur sa santé mentale et sur sa sexualité. Quand un groupe d’anciens combattants a commencé à diffuser, il y a trois semaines, une publicité télévisée accusant John Kerry de mentir sur son service militaire au Vietnam, les démocrates y ont vu un nouveau coup bas de Karl Rove.
Bush, qui aime distribuer des surnoms, en a deux pour son conseiller. C’est tantôt Boy Genius (“Gamin génial”), tantôt Turd Blossom (“Fleur de fumier”). Comme si le président voulait garder une distance avec les méthodes de celui auquel il a dédicacé sa photo avec ces mots : “A Karl Rove, l’homme qui a un plan.”
Un plan pour quoi faire ? Pour gagner, simplement ? Ou pour changer l’Amérique ? Le modèle de Rove, c’est le président William McKinley, élu, en 1896, avec l’aide de Mark Hanna, alors “boss” du Parti républicain. Hanna avait compris - et fait comprendre à McKinley - que l’ère d’après la guerre civile était terminée et qu’il fallait exprimer, dorénavant, les aspirations des couches sociales nouvelles, nées du développement de l’industrie. Au cours des trente-six années qui ont suivi, les républicains n’ont perdu que deux élections présidentielles.
Aujourd’hui, Karl Rove pense que l’opposition entre démocrates et républicains, telle qu’elle a pris forme à partir de la crise économique des années 1930 et de ses suites, est révolue. Réactionnaire plus encore que conservateur, il estime que l’on est arrivé au terme d’une longue époque marquée par le règne de majorités abusives, enfermant l’individu dans toutes sortes de contraintes - fiscales, pour commencer - contraires à sa liberté fondamentale.
Le conseiller, qui a baptisé Andrew Madison le fils qu’il a eu avec sa seconde épouse, est un disciple fervent du fédéralisme de James Madison, l’un des auteurs de la Constitution américaine, et de son interprétation par Alexis de Tocqueville, l’auteur de De la démocratie en Amérique. La démocratie, selon Rove, c’est l’autonomie des “petits bataillons”, libres de vivre à leur guise dans une société protégée de la dictature du plus grand nombre.
George W. Bush et celui que l’on présente parfois comme son “gourou” ont les mêmes convictions. Bush fils a toujours pensé que l’un des grands dangers dont l’Amérique doit se garder est celui du “socialisme à l’européenne”. Le président et son conseiller sont les parfaits interprètes de la révolution conservatrice, lancée timidement, il y a cinquante ans, par quelques intellectuels minoritaires, portée par Ronald Reagan dans les années 1980, et par la majorité républicaine du Congrès depuis 1994. La réélection de Bush assurerait son triomphe.
Karl Rove y travaille sans relâche depuis 2001.
Patrick Jarreau
ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 29.08.04
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3230,36-377020,0.html
Stassen
30/08/2004
August 28, 2004
Chirac Avoids Criticizing U.S. on Iraq; Praises U.N. Role
By ELAINE SCIOLINO
PARIS, Aug. 27 - Clearly the American election is on the mind of the president of France.
When President Jacques Chirac stood before his ambassadorial corps on Friday, there was no hint that the relationship between France and the United States had suffered one bit because of his fierce opposition to the American-led war in Iraq.
“The U.S. presidential election is due to take place in a few weeks’ time,” Mr. Chirac said toward the beginning of his speech.
“As a friend and ally of the United States for over two centuries now,” he said, “France believes that, today and tomorrow, a balanced and dynamic trans-Atlantic partnership is essential to meet our common challenges.”
He made no mention of either candidate, although it is no secret that he and President Bush are not at all close.
Nor did he criticize the war that overthrew Saddam Hussein last year, lavishing praise on the United Nations for restoring sovereignty to Iraq and portraying France as a participant in the process.
“France, which supported the restoration of a sovereign Iraq, fully integrated into its regional environment, wants to accompany it on its road to recovery,” he said.
The Security Council resolution transferring authority to a new Iraqi government “commits us all to the same objective: namely the forming of a democratically elected government and return to civil peace in a unified Iraq,” he added.
Mr. Chirac said nothing about the violence and terror in Iraq, except to say that the restoration of sovereignty was “merely the start of a long and what is proving to be an arduous and hazardous process. But at least we have embarked on it.”
By contrast, at a news conference with Mr. Bush before their dinner at Élysée Palace to celebrate the 60th anniversary of D-Day in June, Mr. Chirac described Iraq as a place where “disorder prevails,’’ adding that he did not share Mr. Bush’s view that the liberation of Iraq from Mr. Hussein was comparable to the liberation of Europe from the Nazis.
“History does not repeat itself,” he sniffed.
But Mr. Chirac is a thoroughly practical leader, and France was once one of Iraq’s largest trading partners and arms suppliers.
So in his speech on Friday, Mr. Chirac said that “with a view to elections scheduled for early 2005,” France was “open to dialogue with the Iraqi authorities on all subjects: the training of security forces, the debt and any other issue related to the reconstruction and well-being of the Iraqi people.”
He added that to this end, he would hold talks in Paris early next month with his Iraqi counterpart, Ghazi al-Yawar.
Mr. Chirac has described Iraq as a “potentially rich country” despite its debt and said France would be willing to support what he called a substantial reduction in the Iraqi debt, but only about 50 percent. The United States, by contrast, has urged a 90 percent debt reduction for Iraq, while Japan and Britain favor about 80 percent.
Mr. Chirac has opposed giving NATO a meaningful role in training the country’s military and police on the ground in Iraq.
France is not eager to see NATO personnel - perhaps including French troops - coming under United States command, nor does it want to further internationalize the current force in Iraq.
At a news conference at the summit meeting of the Group of 8 major industrial nations at Sea Island, Ga., in June, Mr. Chirac warned against the risks of NATO “meddling” in Iraq.
In his speech on Friday, he had harsh words for Iran, which has said it will resume producing parts for centrifuges used to enrich uranium. The enriched uranium can be used in nuclear reactors or nuclear weapons.
“Iran must imperatively understand that it is responsible for creating the conditions for confidence on the part of the international community, in particular by respecting its commitment to suspend enrichment,” he said.
Still, Mr. Chirac is eager to salvage an agreement that France, Germany and Britain made with Iran last year in which Tehran pledged to allow stricter inspections of nuclear sites and to suspend production of enriched uranium.
But Iran has accused the trio of breaking its part of the bargain by failing to end the International Atomic Energy Agency’s investigations of its nuclear activities and not providing Iran with the advanced technology it said it had been promised.
Without mentioning the Bush administration, Mr. Chirac delivered a scathing criticism of the absence of a negotiating process to bring peace between Israelis and Palestinians, saying, “It is essential that the international community assume its responsibilities, that it acknowledge the disastrous results of its inaction.”
And without mentioning Israel, he criticized its policies in the West Bank and the Gaza Strip, saying, “Occupation and settlements are unacceptable and must stop.”
http://www.nytimes.com/2004/08/28/international/europe/28france.html?th
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Chirac sur tous les fronts planétaires
Le Président a égrené ses multiples priorités lors de la conférence des ambassadeurs.
Par Véronique SOULE
samedi 28 août 2004
De la crise du Darfour à celle du Proche-Orient, en passant par l’Afghanistan, l’Iran et le Maghreb, la France doit être sur tous les fronts. En clôturant vendredi la XIIe conférence annuelle des ambassadeurs, Jacques Chirac a égrené la longue liste des priorités diplomatiques. Le Président, qui affrontera l’an prochain un délicat référendum sur la Constitution européenne, s’est attardé sur sa vision d’une Europe puissance et sur l’urgence d’une solution au conflit israélo-palestinien.
«Combien de temps le monde acceptera-t-il cette tragédie ?» s’est-il exclamé, évoquant le Proche-Orient: «la paix est possible». Fustigeant «l’inaction» et les «fausses prudences» de la communauté internationale, le chef de l’Etat a de nouveau plaidé pour l’application de la feuille de route, ce plan de paix international aujourd’hui au point mort qui prévoit la création d’un Etat palestinien. Ces belles paroles risquent toutefois de résonner dans le désert alors que Washington est désormais obnubilé par la présidentielle de novembre.
Appelant les Français à «se rassembler» pour approuver la Constitution européenne, Chirac a défendu l’idée d’une «gouvernance économique» dans l’Union européenne afin de mieux affronter la concurrence internationale et a même appelé à s’inspirer des Etats-Unis. Sur la question sensible de l’entrée de la Turquie dans l’UE, il a réitéré sa position : «ce sera long et difficile» mais, «dans le monde de demain, l’intérêt de l’Union comme de la Turquie est d’emprunter un chemin commun».
Confirmant la réconciliation avec les Etats Unis «alliés et amis de toujours» , Chirac n’a tout de même pas renoncé à sa vision d’un monde «multipolaire» qui horripile Washington et Londres. Sur le développement mondial, autre thème cher au Président, il a annoncé qu’il se rendrait le 20 septembre à l’ONU à New York à l’invitation du président brésilien Lula pour chercher des réponses aux maux sociaux de la planète. La France devant vivre, le Président a aussi appelé les ambassadeurs à «s’engager totalement, pour favoriser le développement des exportations et des investissements français».
http://www.liberation.fr/page.php?Article=234467
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Diplomatie : M. Chirac fixe la ligne aux ambassadeurs
LE MONDE | 28.08.04 | 15h25
Le chef de l’Etat recevra dans quelques jours, à Paris, le président irakien Ghazi Al-Yaouar.
Comme tous les ans, la réunion des ambassadeurs de France à Paris, qui s’est achevée vendredi 27 août, a été l’occasion pour le président de la République d’une présentation générale de sa politique étrangère. Contrairement à ce qui s’était passé ces deux dernières années, l’Irak n’en a pas été le thème dominant.
Dans la phase précédente, la France était à la pointe de la contestation, et Jacques Chirac pouvait décliner l’ensemble de sa philosophie des relations internationales à partir de la critique de l’intervention américaine. Cette critique demeure, comme le président l’a signifié avec vigueur dans les rencontres internationales du mois de juin. Mais dans la phase intermédiaire actuelle, la France ne joue plus qu’à l’arrière-plan.
M. Chirac s’est borné à rappeler ce que sont ses disponibilités pour aider à la stabilisation de l’Irak : “La France est ouverte au dialogue avec les autorités irakiennes sur tous les sujets : sur la formation des forces de sécurité, sur la dette, comme sur tout autre sujet touchant à la reconstruction et au bien-être du peuple irakien.” Sur les deux premiers sujets cités, son approche entre en conflit avec celle des Etats-Unis. Il n’est pas surprenant que le président français souhaite s’en expliquer avec les autorités de Bagdad. M. Chirac a annoncé qu’il recevrait, dans quelques jours, le président irakien Ghazi Al-Yaouar, avec lequel il avait eu un contact, rapide mais bon, en marge du sommet de Sea Island, en juin.
L’expectative actuelle tient en partie à l’élection américaine. M. Chirac a évoqué cette échéance, avec la réserve obligée : “Alliée et amie de toujours des Etats-Unis, la France est convaincue que, demain comme aujourd’hui, un partenariat transatlantique dynamique et équilibré est indispensable pour répondre à nos défis communs”, a-t-il dit, ce qui doit se lire comme le souhait de voir rétabli un mode de relations disparu.
Discret sur l’Irak, le président s’est montré en revanche véhément à propos du Proche-Orient. “Il est indispensable que la communauté internationale -sous-entendu les Etats-Unis- assume ses responsabilités. Qu’elle constate les résultats désastreux de son inaction (...) Qu’elle dise enfin et sans ambages que le terrorisme et la négation de l’autre doivent être dénoncés et combattus sans faiblesse, mais que l’occupation, la colonisation, sont inacceptables et doivent cesser.”
A propos du Liban, Jacques Chirac a estimé que l’élection présidentielle devait avoir lieu “conformément à la Constitution actuelle”, désavouant ainsi le président Emile Lahoud, soutenu par la Syrie, qui cherche à se maintenir au pouvoir au moyen d’une révision de la Constitution.
Le chef de l’Etat a confirmé qu’il se rendrait à New York le 20 septembre pour animer avec le président brésilien Lula une réunion sur l’aide au développement. Cette question fait l’objet d’une “étroite collaboration” de la France et du Royaume-Uni, qui présidera en 2005 l’Union européenne et le G8.
M. Chirac a appelé les ambassadeurs à se mobiliser sur le plan économique, disant attendre d’eux “un engagement total” pour favoriser les exportations et les investissements français, notamment dans les pays émergents. Rappelant ses ambitions pour l’UE, il a annoncé qu’il appellerait en 2005 “tous les Français à se rassembler pour exprimer, à travers un référendum, leur adhésion à ce nouveau projet pour l’Europe” qu’est la Constitution.
Claire Tréan
ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 29.08.04
http://www.lemonde.fr/web/recherche_articleweb/1,13-0,36-377033,0.html
federico
29/08/2004
Je Vous propose ce commentaire du “International Herald Tribune” du 29 aout
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Unlikely alliance built on opposition to Iraq war raises questions
Katrin Bennhold/IHT IHT
Saturday, August 28, 2004
Almost two years after Russia, Germany and France forged an unlikely alliance around their opposition to the war in Iraq, the countries’ leaders are preparing for their second three-way summit meeting next week, even though the issue that drew them together no longer drives their agenda.
As with their first meeting - when President Vladimir Putin of Russia invited his French counterpart, Jacques Chirac, and Chancellor Gerhard Schröder of Germany in April last year to St. Petersburg - the Russian head of state is playing host to the talks Monday and Tuesday, this time at his summer residence in the Black Sea resort of Sochi.
But unlike the last meeting, this one lacks a clear focus, and some political experts wonder about its usefulness. Others have expressed outright cynicism about the leaders’ motives.
Officials in Moscow, Berlin and Paris say the alliance has moved past the common front against the American-led invasion of Iraq, which they refused to legitimize with a United Nations resolution in early 2003. Russia and France are permanent members of the United Nations Security Council, while Germany stood by them as a temporary member of the 15-member body.
“The relationship emerged out of a special situation, but the meeting next week shows that this relationship has gone beyond Iraq,” said a German official close to the chancellor.
The talks in Sochi, officials say, will center on Russia’s strategic partnership with the European Union in fields as diverse as education, energy supply and border restrictions.
While Putin is expected to press hard for visa-free travel into the European Union, German and French officials signaled Friday that in their opinion Russia was not yet ready.
Ahead of the UN General Assembly, the three leaders are likely to exchange views on tactics on a wide variety of international issues, including violence in Iraq and the nuclear ambitions of Iran.
While Germany may seek support for its effort to become a permanent member of the Security Council, Russia has said it wants to push for reform of the Organization for Security and Cooperation in Europe. It could also delay its plans to join the World Trade Organization.
But according to experts like Katinka Barysch of the London-based Center for European Reform, none of those issues warrant a three-way summit.
“There is no real glue holding the three together past opposition to a war that has long been over just isn’t enough,” she said.
At a time when Russia’s democratic structures are perceived to be weakening, the five-year-old war in Chechnya continues to rage and Moscow is supporting rebel governments in the Georgian provinces of South Ossetia and Abkhazia, it may have been wiser for Germany and France to avoid talks with Russia and instead operate from a European Union platform, analysts say.
In addition, Western European efforts to rub shoulders with Russia may cause rifts with the EU’s new member states in Eastern Europe, whose past under Soviet rule makes them wary of Russian ambitions in Europe.
“If you sit in Warsaw or Prague the last thing you want to hear is that Russia, Germany and France are building a new power triangle,” said Dominique Moisi, a senior fellow at the French Institute of International Relations in Paris. In a sense, it is France that is the odd one out. Germany and Russia are drawn together by geography and significant commercial relations: Germany is Russia’s largest trading partner.
The two countries’ relationship intensified with the reportedly warm friendship between Putin, who speaks fluent German and was the only leader invited to Schrdöer’s 60th birthday in April, and Schröder, who this summer adopted a 3-year-old Russian orphan.
Meanwhile, as signs mount that France is losing authority in an enlarged EU with Germany at its geographical center, a senior German official said France was somewhat suspicious of close ties between Russia and Germany. Chirac had to push for an invitation to last year’s St. Petersburg summit meeting.
“France is trying to stick close to Germany’s side because it knows it is losing influence in Brussels,” Barysch said. Some say the talks in Sochi represent something that cannot last and that the real power-triangle in Europe is to be found elsewhere.
“It’s a pale imitation of a 19th-century type imperial club, devoid of political standards,” Moisi said. “The real, natural, logical club of three in Europe is Berlin, Paris, London. That is the future.”
International Herald Tribune
xox
27/08/2004
mea culpa..
maintenant qu ils sont installes la bas, faire l autocritique c un peu facile..
qu elle soit de plus d une hypocrisie sans limite, n arrange pas l affaire..
malheureusement tous (meme vous, dedefensa? :D ) oublient de profiter de ces (faux) “mea culpa” qui fusent, pour faire le raprochement avec le traitement aussi peu professionel des evenements du 11 septembre en 2001 2002, date du commencement de la fin des medias critiques a l echelle planetaire.
(l agenda irak si pratique pour ce genre d amnesie)..
Stassen
27/08/2004
La diplomatie française au diapason européen
Michel Barnier a donné le ton de sa politique étrangère aux ambassadeurs réunis hier à Paris.
Par Véronique SOULE vendredi 27 août 2004 (Liberation - 06:00)
Le discret Michel Barnier, qui a succédé au flamboyant Dominique de Villepin à la tête de la diplomatie, entend bien y laisser son empreinte et celle-ci sera européenne. Ouvrant hier à Paris la XIIe conférence annuelle des ambassadeurs, le ministre des Affaires étrangères, qui fut durant cinq ans commissaire à Bruxelles, a plaidé pour une diplomatie qui tienne davantage compte de la dimension européenne. «L’Union européenne est désormais le cadre naturel et le démultiplicateur de notre influence, a-t-il affirmé. En mutualisant leurs actions et leurs initiatives, les pays européens se donnent une capacité d’intervention bien supérieure à leurs contributions nationales isolées.»
«Collectif».
S’exprimant devant les ambassadeurs, qui deux jours durant vont plancher sur les «stratégies d’influence», le ministre a souhaité insuffler un nouvel état d’esprit. «Nous devons jouer collectif», a-t-il expliqué, reconnaissant que ce n’était guère dans la tradition française. «La France n’est pas grande quand elle est arrogante. Elle n’est pas forte si elle est solitaire, a-t-il lancé. Je vous engage à faire que notre pays, et d’abord notre diplomatie, ajoute à sa culture traditionnelle de souveraineté une culture d’influence et de partenariat.»
La diplomatie française est appelée à retrouver un peu de modestie là où souvent elle préférait de brillants solos. «Nous ne connaissons par toujours bien les moyens d’action européens alors que, si nous agissons ensemble, sur les sujets où nous arrivons à trouver un accord à vingt-cinq, il y a un formidable effet démultiplicateur», commentait un ambassadeur.
Barnier entend ainsi forcer une évolution tout en se situant dans la continuité. Malgré les critiques qui se multiplient à l’encontre du moteur franco-allemand dans l’Europe élargie, la France y reste attachée : «Que personne n’en doute. Nous continuerons à faire vivre la parole franco-allemande.» Mais ce dialogue doit s’élargir, au Royaume-Uni, à l’Espagne et à l’Italie, et aux nouveaux comme la Pologne. Barnier n’a par ailleurs pas caché son agacement devant «les campagnes de presse» sur le déclin de la France, cette «étrange psychanalyse collective», allusion aux récents articles sur la perte d’influence française à la Commission européenne.
Crédits. Dans son style mesuré et sans brio, aux antipodes des envolées lyriques de Villepin, Barnier a reconnu que le budget de son ministère, dont les amputations avaient provoqué une grève historique l’an dernier, restait encore insuffisant dans certains secteurs, notamment l’aide publique au développement. Mais il a assuré avoir l’engagement que les crédits manquants figureraient dans la loi de finance rectificative en 2005. Il a rassuré ses troupes sur un autre sujet d’angoisse : «Les indemnités de résidence [à l’étranger] ne seront pas taxées», a-t-il promis.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=234104
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Michel Barnier : la diplomatie de la France passe par l’Europe
LE MONDE | 26.08.04 | 13h09
Selon le ministre des affaires étrangères, l’UE doit être “le démultiplicateur de notre influence”.
“Jouer collectif” : c’est l’invite de Michel Barnier, le ministre des affaires étrangères, pour contrer le sentiment d’inquiétude qui domine la rentrée politique hexagonale sur la perte d’influence française en Europe. Ouvrant sa première conférence annuelle des ambassadeurs de France, jeudi 26 août à Paris, le chef de la diplomatie a cherché à répondre aux critiques qui ont fusé cet été, de toutes parts, après la constitution du nouveau Parlement européen et l’annonce de la composition de la future Commission européenne dans laquelle le représentant français, Jacques Barrot, détiendra le portefeuille des transports.
Tout en regrettant “cette étrange psychanalyse collective” sur le thème du déclin et de la perte d’influence, Michel Barnier estime néanmoins que la France doit réagir au changement d’environnement européen et mondial en revoyant son mode d’action. “Je vous engage à faire que notre pays, et d’abord sa diplomatie, ajoute à sa culture traditionnelle de souveraineté une culture d’influence et de partenariat”, a-t-il déclaré, en appelant les ambassadeurs à se mobiliser. “La première réponse, je le dis sans détour, doit être européenne. Je sais que cette évolution n’est pas inscrite dans la longue et prestigieuse histoire de notre ministère. Mais il y va de l’influence de notre pays”, leur a-t-il dit.
Evoquant la ratification de la Constitution européenne, qui va être un des grands enjeux de l’année politique, le ministre souligne que l’Union européenne “est désormais le cadre naturel et le démultiplicateur de notre influence”. C’est “en mutualisant leurs actions et leurs initiatives” que les Européens, et donc les Français, seront “un acteur qui compte”. “Cette perspective, ajoute-t-il, ne rend que plus nécessaire la ratification de la nouvelle Constitution et justifie la campagne d’explication, pluraliste, démocratique et citoyenne, que le gouvernement entend mener au cours des prochains mois.”
La France entend peser dans le débat européen “pour rechercher l’équilibre entre la liberté et la régulation. Proposer un libéralisme sans entrave, c’est méconnaître le modèle économique et social européen”, estime M. Barnier.
BUDGET “INSUFFISANT”
Concernant les crédits du ministère, Michel Barnier a indiqué que, en dépit de certains aspects positifs, le budget alloué au Quai d’Orsay pour 2005 “ne sera pas suffisant”, notamment en matière d’aide publique au développement bilatérale et multilatérale et pour les contributions de la France aux organisations internationales. Il dit avoir obtenu des “assurances” pour “y revenir en loi de finances rectificative en 2005”.
Peu après son arrivée à la tête de la diplomatie française, M. Barnier avait fait connaître son projet de regrouper les différents locaux du ministère à Paris sur un site unique. “Rien n’est décidé à ce stade”, a-t-il affirmé jeudi, en annonçant le lancement d’études qui devraient permettre de prendre une décision au printemps.
En toute hypothèse, “le Palais des affaires étrangères reste au quai d’Orsay”, a déclaré le ministre, semblant indiquer que cet immeuble historique demeurerait le lieu d’une partie des activités du ministère.
Henri de Bresson
ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 27.08.04
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-376747,0.html
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Taking over in France: The anti-de Villepin
Elaine Sciolino/NYT NYT Friday, August 27, 2004
PARIS Everyone knew that Dominique de Villepin, the perma-tanned, America-obsessed poet-diplomat, would be a tough act to follow as foreign minister of France.
Certainly, Michel Barnier’s appearance on Thursday at the annual conference of French ambassadors left many of them perplexed.
In a speech intended to give his 150 footsoldiers their marching orders for the coming year, Barnier never once mentioned the United States.
Nor did the words Russia, NATO, Israel, Palestinan, the trans-Atlantic alliance or Sept. 11 emerge from his lips.
He said almost nothing about the crisis in Iraq, except to list the country as one of the “open conflicts” in the world and a target of terrorist acts. There was no discussion of how France should help resolve the Israeli-Palestinian crisis, which de Villepin often called the most urgent regional problem facing the world.
The fact is that Barnier was once the Quai d’Orsay’s point man on Europe and served for four years as the European Union’s commissioner for regional policy and institutional reform before becoming foreign minister. He tends to see the world through the lens, not of France, but of Europe.
He told his envoys that the only way to maximize their influence around the world was to think European. “The first reflex, I say bluntly, must be European,” he said. “I know that this evolution is not inscribed in the long and prestigious history of our ministry. But the influence of our country depends on it.”
In a tonal shift, Barnier called for a France that is humble. That adjective was not normally associated with de Villepin, who once was described in a profile in the French magazine Le Point as “a silver wolf with burning eyes” and who became Europe’s most vocal critic of the Bush administration’s march to war against Iraq.
“France is not great when it is arrogant,” said Barnier, a former deputy in parliament in the Savoy region. “France is not strong if it is alone.”
His performance, the first time a number of ambassadors have seen their minister in action, caught many unprepared. “He is at base a local politician coming from the Savoy, not a traditional Gaullist at all,” said one ambassador. “He came across as the anti-de Villepin.”
De Villepin, by contrast to his successor, seemed determined to revive the historic greatness of France. It was a romantic view articulated in his book on Napoleon, “The Hundred Days,” that described the emperor’s philosophy as “Victory or death, but glory whatever happens.
So the omission of a reference to the worlds only superpower by Barnier was striking.
“The minister is presenting his new ideas for diplomacy rather than covering old ground,” said one aide to Barnier, defending his world view. “There was no need to talk about the United States.”
A number of ambassadors described Barnier as an exceptionally cautious man who wanted to avoid making news and upstaging President Jacques Chirac, who will deliver his own state-of-the-world speech to French ambassadors on Friday.
Other ambassadors noted that when Barnier took over the Foreign Ministry portfolio in a cabinet reshuffle five months ago, part of his mandate was to repair France’s tattered relationship with the United States - but not to ignore it.
“Perhaps the minister went a bit far in not mentioning the United States,” one retired ambassador said drily.
Barnier’s presentation underscored just how much the Foreign Ministry has changed since the cabinet reshuffle last March that made de Villepin Minister of the Interior.
Last year, before the same audience, de Villepin spoke at length about Frances relationship with the United States, saying that it would be “useless” to deny the differences between the two countries and sharply criticizing Washington’s refusal to grant Iraq soverignty.
Barnier opened his speech by describing what he called the greatest diplomatic challenges facing France today: attacks on the global environment, health epidemics like AIDS and poverty.
A number of ambassadors who serve in countries where wars are waging or where French troops are deployed worry that diplomatic meat-and-potatoes issues like war and peace have been sidelined and time-sensitive decisions are not being made.
Some diplomats who just a few months ago were complaining about de Villepin’s impetuousness, quick temper and relentless demands are now saying they miss him.
De Villepin was said by friends to have resisted the move to the Ministry of the Interior, which is considered a more important post that Foreign Minister but deprives him of the world stage.
His political future is unclear. The low standing of Prime Minister Jean-Pierre Raffarin in the polls and the political ascendancy of Nicolas Sarkozy, the Minister of the Economy and a fierce rival of Chirac, has fueled speculation that Chirac may name de Villepin, perhaps his closest confident in government, as Prime Minister.
Asked in an interview with the radio station RTL early this month whether he was preparing to move into the Prime Minister’s office, de Villepin replied, “Listen, that’s not an issue on the table.”
The New York Times
Stassen
25/08/2004
washingtonpost.com
Rumsfeld’s War Plan Shares the Blame
By Thomas E. Ricks
Washington Post Staff Writer
Wednesday, August 25, 2004; Page A01
Secretary Donald H. Rumsfeld’s leadership of the Pentagon has been weighed by a jury of his peers and found somewhat wanting.
A report by a blue-ribbon panel he appointed to review the military establishment’s role in creating and handling detainee abuse problems at Abu Ghraib prison said that the Iraq war plan he played a key role in shaping helped create the conditions that led to the scandal.
In addition, the four-member panel, which was led by one former defense secretary, James R. Schlesinger, and included another, Harold Brown, found that Rumsfeld’s slow response when the Iraqi insurgency flared last summer worsened the situation.
But the report does not appear to threaten Rumsfeld’s position as defense secretary, especially because all four panel members emphatically rejected the idea of calling for his resignation yesterday at a Pentagon news conference to release their conclusions.
The panel’s findings do, however, provide new support for two central criticisms of the Rumsfeld team’s approach in Iraq last year: that the invasion plan called for too few troops, half as many as were used in the 1991 Persian Gulf War, and that the Pentagon failed to plan smartly for occupying the country after the United States defeated the Iraqi military.
Before the war, the Army chief of staff, Gen. Eric K. Shinseki, said publicly that he thought the invasion plan lacked sufficient manpower, and he was slapped down by the Pentagon’s civilian leadership for saying so. After Baghdad fell, Rumsfeld dismissed reports of widespread looting and chaos as “untidy” signs of newfound freedom that were exaggerated by the media. And some State Department officials complained that their attempts to plan for postwar Iraq were largely disregarded by the Pentagon.
The concerns about troop strength expressed by retired generals during the war provoked angry denunciations by Rumsfeld and Gen. Richard B. Myers, the chairman of the Joint Chiefs of Staff. In April 2003, Rumsfeld, for example, commented that, “people were saying that the plan was terrible, and . . . there weren’t enough people, and . . . there were going to be, you know, tens of thousands of casualties, and it was going to take forever.”
Now a version of that criticism has been made by a panel appointed by Rumsfeld himself. One of the major factors leading to the detainee abuse, Brown said yesterday, was “the expectation by the Defense Department leadership, along with most of the rest of the administration, that following the collapse of the Iraqi regime through coalition military operations, there would be a stable successor regime that would soon emerge in Iraq.”
As Schlesinger, the panel’s chairman, tartly put it, the leaders of the military establishment “did look at history books. Unfortunately, it was the wrong history.” He said they tended to focus on the refugee problems that followed the 1991 war, rather, he implied, than on other conflicts in which internal turmoil has followed an invasion.
Strikingly, given that Rumsfeld has made agility, adaptability and speed his bywords in pushing the military to transform itself, the panel also faulted the Pentagon’s leadership for a flat-footed response to the outbreak of the anti-U.S. insurgency in Iraq last summer.
“Any defense establishment should adapt quickly to new conditions as they arise,” Schlesinger said. “And in this case, we were slow, at least in the judgment of the members of this panel, to adapt accordingly after the insurgency started in the summer of 2003.”
He added, “There was a failure to reallocate resources once it was seen that there were severe problems at Abu Ghraib.”
In delivering its mixed verdict, the Schlesinger panel endorsed Rumsfeld’s handling of the scandal once it broke. “If there’s something to be commended on this whole operation, it’s the way the secretary of defense has approached the investigations,” said retired Air Force Gen. Charles A. Horner, the third member of the panel.
“I think that overall, Secretary Rumsfeld has handled this extremely well,” Brown added. “If the head of a department had to resign every time anyone down below did something wrong, it would be a very empty Cabinet table.”
Indeed, although some members of Congress criticized Rumsfeld yesterday, there were no calls for him to step down. The harshest statement came from Sen. Edward M. Kennedy (D-Mass.), who said, “Secretary Rumsfeld and other civilian leaders in the Pentagon bear significant responsibility for the fundamental failures that led to the torture and other abuse at Abu Ghraib. At a minimum, there was gross negligence at the highest levels in the Pentagon.”
The report showed Rumsfeld’s top uniformed brass did not help him out much in rapidly pivoting from the peacekeeping they expected to be conducting to fighting the guerrilla war that confronted them.
The panel repeatedly faulted the judgments and actions of the entire chain of senior generals involved: Army Lt. Gen. Ricardo S. Sanchez, who for most of the time was the top U.S. commander on the ground in Iraq; his two bosses, Army Gen. Tommy R. Franks, who stepped down as chief of the U.S. Central Command last summer as the insurgency was breaking out, and Franks’s successor, Army Gen. John P. Abizaid; and Myers, the nation’s top military officer.
“It would have been better had greater supervision been exercised . . . [and] there is failure at the senior levels of the Pentagon to exercise that supervision,” Schlesinger said. “I think that more of that falls upon the . . . uniformed military than on the Office of the Secretary of Defense.”
The report struck a tone of dismay in analyzing the sluggish response of the military bureaucracy to events in Iraq last summer and fall. It noted, for example, that a personnel plan for Sanchez’s headquarters “was not finally approved until December 2003, six months into the insurgency.” The result, the report concludes, was that Sanchez and his undermanned staff were overwhelmed and unable to take needed actions. In addition, the report blamed Sanchez for setting up a confused chain of command that made it difficult to determine the responsibilities of certain commanders.
The pervasive lack of troops, especially those with specialized skills, had a cascading effect that helped lead to the abuse, the report said. As the insurgency took off, frontline Army units, lacking interpreters, took to rounding up “any and all suspicious-looking persons—all too often including women and children,” it said. This indiscriminate approach resulted in a “flood” of detainees at Abu Ghraib that inundated demoralized and fatigued interrogators, it continued.
When asked whether anyone should resign over those findings, the panel members tended to sidestep the question, saying they were more interested in preventing the abuse from recurring than in fixing blame. But Brown made it clear that he expects some officers to suffer the consequences of their missteps. “At various levels, there was some dereliction of duty,” he said. “At other levels, there were mistakes.”
The bottom line, Brown said, is that, “A lot of careers are going to be ruined over this.”
Researcher Lucy Shackelford contributed to this report.
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/articles/A30099-2004Aug24.html?referrer=email
Stassen
25/08/2004
L’intégration de la Turquie à la politique européenne de Défense
Les institutions turques sont partagées entre un pouvoir civil, détenu par un gouvernement musulman-démocrate, et un pouvoir militaire, laïque mais lié aux États-Unis et à Israël, qui font parfois douter de leur caractère réellement démocratique.
C’est pourquoi beaucoup craignent que l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne ne soit une source de problèmes confessionnels et un cheval de Troie de Washington. Cependant, compte-tenu de l’importance que revêtent désormais les questions militaires face à l’OTAN, l’entrée de la Turquie dépendra de sa capacité à intégrer une Défense européenne indépendante. Vecdi Gönül, ministre turc de la Défense, présente ici le point de vue de son gouvernement.
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La Turquie occupe une position unique dans la communauté européenne des nations. Mon pays est en effet le seul membre de l’OTAN qui soit candidat à l’adhésion à l’UE tout en étant membre de l’Organisation de la conférence islamique. Notre modèle démocratique séculaire est un défi à ce que l’on nomme le choc des civilisations.
La majorité écrasante de la population turque est de confession musulmane. Mais nous sommes étroitement imbriqués dans le tissu politique, économique et culturel de l’Europe occidentale. Mon pays a toujours fait partie de l’Europe sur les plans historique, géographique, politique et économique, et il continuera de le faire. C’est en tant que membre de l’Union européenne que la Turquie envisage son avenir. Nous partageons avec l’Union son système de valeurs. La société turque fait déjà partie intégrante du monde moderne et contribue à ses valeurs et à son fonctionnement.
Nous tenons à prouver et à confirmer qu’une société musulmane peut être démocratique, ouverte, transparente, pluraliste et contemporaine - en un mot européenne - tout en préservant son identité.
L’adhésion de la Turquie à l’UE empêchera l’apparition de nouvelles lignes de démarcation en Europe. Elle ancrera profondément la démocratie turque dans les normes européennes.
Cette adhésion procurera à l’UE des gains stratégiques indispensables pour son architecture de sécurité et son influence économique. Elle sera mieux à même de garantir la paix, la sécurité et la stabilité dans les zones toujours fragiles des Balkans et de la Méditerranée orientale, au Moyen-Orient, dans le Caucase et l’Asie centrale. Par sa politique étrangère et de sécurité multirégionale et multidimensionnelle, la Turquie contribuera à renforcer le rôle de l’UE sur la scène internationale, ce qui permettra l’exercice des relations transatlantiques.
Les élections de novembre dernier ont vu la victoire écrasante de mon parti. La politique du Parti Justice et Développement concernant l’intégration de la Turquie dans l’UE a été des plus limpides. Nous nous sommes engagés sans partage vis-à-vis de notre peuple et de l’opinion publique européenne à accélérer les réformes et leur mise en uvre, ce que nous faisons donc avec détermination, constance et vigueur.
L’UE a tenu son sommet à Copenhague en décembre 2002, peu après l’accession au pouvoir de mon parti. Le Conseil européen de Copenhague a pris la décision suivante : ” Si, en décembre 2004, le Conseil européen décide, sur la base d’un rapport et d’une recommandation de la Commission, que la Turquie satisfait aux critères politiques de Copenhague, l’Union européenne ouvrira sans délai des négociations d’adhésion avec ce pays. ”
Mon gouvernement est pleinement conscient de ses responsabilités et obligations, des défis qu’elles représentent et des chances qui s’offrent à lui. Nous acceptons bien volontiers d’assumer cette tâche.
Les réformes politiques continuent d’occuper une place de choix dans notre ordre du jour. La priorité de notre gouvernement est de développer et d’approfondir la démocratie en Turquie. Nous nous sommes fixé deux objectifs majeurs à cet égard : premièrement, appliquer pleinement et de façon appropriée les dispositions juridiques existantes ; deuxièmement, prendre des mesures supplémentaires pour garantir un alignement total sur les critères politiques de Copenhague. J’espère que le sérieux de nos démarches engendrera des réactions positives de la part de l’Union et que les négociations d’adhésion s’ouvriront début 2005.
La paix et la stabilité apportées par les relations transatlantiques à l’Europe pendant la Guerre froide sont devenues encore plus importantes dans l’environnement sécuritaire incertain et instable de l’après-Guerre froide. C’est pourquoi nous pensons que la sécurité de l’Europe est indivisible et que les liens transatlantiques demeurent son pilier essentiel. Lorsque nous nous efforçons de contrecarrer ces risques et menaces qui pèsent sur notre sécurité et nos valeurs communes, nous devons éviter les doubles emplois. La Turquie soutient depuis le début les initiatives destinées à développer la sécurité et la défense européennes. L’offre significative que nous avons faite en novembre 2000, pendant la conférence d’engagement de capacités, de fournir des forces pour l’objectif global vaut toujours. De même, nous suivons de près les travaux menés au sein de l’UE sur l’amélioration des capacités européennes et étudions les possibilités de combler au mieux les déficits capacitaires existants.
Je pense à cet égard, compte tenu notamment de la nouvelle phase d’élargissement, qu’il vaudrait sans doute mieux que toutes les offres de contributions soient examinées dans le cadre du même groupe de forces et selon les mêmes critères.
Bien que d’importants progrès aient été faits grâce au document relatif à la mise en uvre des décisions de Nice, qui définit le cadre qui nous permettra d’apporter des contributions significatives à la PESD, nous estimons qu’il y a toujours des lacunes dans trois domaines.
Premièrement, les arrangements en vue de la représentation permanente de nos officiers dans les structures militaires de l’UE n’ont pas encore été mis au point de façon satisfaisante.
Deuxièmement, c’est à titre d’observateurs que nous sommes invités aux réunions de planification internes de l’UE dans le cadre du premier exercice OTAN-UE, alors que d’autres alliés européens non-membres de l’UE - la Pologne, la Hongrie et la République tchèque - ont droit à la parole lors de ces réunions.
Enfin, nous attendons la mise en place des arrangements qui nous permettront de contribuer aux démarches de l’UE dans le domaine de l’amélioration des capacités et de participer aux travaux des groupes de projet institués à cette fin.
Nous suivons de près les répercussions de l’initiative prise par quatre pays de l’UE afin de renforcer et d’intensifier la coopération entre les membres de l’Union européenne sur la sécurité et la défense européennes, ainsi que les travaux en cours à la Convention sur l’avenir de l’Europe et les résultats du Conseil informel Affaires générales et relations extérieures tenu à Rhodes et Castellorizo. Nous pensons à cet égard que les implications de ces différentes démarches pour les relations transatlantiques et la sécurité européenne élargie doivent être examinées de près, et que les engagements et obligations dont nous nous sommes acquittés jusqu’ici doivent être compatibles entre eux.
La Turquie attache une grande importance à la préservation des arrangements conclus par l’UE sur la participation des alliés européens non-membres de l’UE à la PESD. Nous pensons qu’ils doivent être maintenus et respectés par la Convention. Nous nous réjouirions d’avoir un échange de vues régulier sur l’avenir de la PESD, conformément au caractère ouvert de cette politique telle qu’elle est définie dans les conclusions de la présidence du Conseil européen de Nice. Nous devrions aussi pouvoir faire entrer les nouveaux domaines d’intérêt commun tels que la planification civile d’urgence, la lutte contre le terrorisme et les projets concrets de collaboration sur les capacités militaires dans le cadre de la coopération stratégique entre l’OTAN et l’UE sur la sécurité européenne. La coopération fructueuse qui existe déjà entre l’OTAN et l’UE dans les Balkans constitue un terrain d’entente amplement suffisant pour une approche concertée dans la région. Les Balkans continueront à cet égard de servir de ballon d’essai.
Il faudra aussi une concertation entre nos partenaires européens, ainsi qu’entre l’OTAN et l’UE, pour reconstruire l’Irak. Nous saluons à ce propos l’adoption par le Conseil de sécurité de la Résolution 1483 sur l’Irak, que nous considérons comme un élément déterminant pour combler le fossé apparu dans les relations transatlantiques.
La mise en place au sein de l’UE d’une agence de développement et d’acquisition de capacités militaires, c’est-à-dire de l’Agence européenne de l’armement, ne peut que favoriser la coopération, et notamment la gestion de programmes en collaboration. La Turquie, qui participe déjà activement à la coopération européenne en matière d’armements et fait partie du Groupe Armement de l’Europe occidentale (GAEO) et de l’Organisation de l’armement de l’Europe occidentale (OAEO), est prête et disposée à s’impliquer également dans les activités de la nouvelle agence.
Nous pensons que toute coopération européenne en matière d’armements doit suivre la composition du GAEO, qui constitue le meilleur cadre puisqu’il regroupe tous les membres de l’UE et les alliés européens de l’OTAN non-membres de l’UE qui contribuent à l’objectif global dans le cadre de la PESD et au processus de développement des capacités de l’OTAN et de l’UE.
Nous saluons la conclusion fructueuse de la première phase du Plan d’action européen sur les capacités (ECAP), qui va maintenant aborder une deuxième phase plus dynamique, mettant l’accent sur la mise en uvre de projets concrets confiés à des groupes de projet. Nous souhaitons vivement participer à ces travaux par le biais d’accords restant à élaborer, qui nous permettraient de mieux évaluer cette démarche et d’y apporter la contribution idoine.
Vecdi Gönül
Ministre turc de la Défense nationale
Ce texte est adapté d’une intervention prononcée devant l’Assemblée parlementaire de l’UEO, le 1er décembre 2003.
JeFF
23/08/2004
désolé ...
U.S. News & World Report
August 30, 2004
Washington Whispers
Baghdad Mutiny
There’s trouble in Baghdad. Seems the brass assigned to the headquarters
palace next to Baghdad’s airport like to take a break from the 120-degree
summer days with a few laps in Saddam Hussein ‘s old pool. But for the past
two weeks, the pool has been off limits even for generals. Reason: Somebody
gave all the lifeguards two weeks of R&R. Now, we won’t even ask how one
gets a job as a military lifeguard, but how could all of them be given leave
at once? We’re told several officers are very angry, so much so that one
colonel told our tipster he was going to swim despite the orders. “What are
they going to do,” he said. “Send me to Iraq?”
JeFF
23/08/2004
Sur cette adresse
http://www.strategic-road.com/intellig/ieconclass.htm
une évaluation de la fréquentation des sites consacrés aux questions de “stratégie/renseignement/ ... “
Et DDF arrive en 19ème position !
Anamorphose
23/08/2004
J’avoue que je n’ai guère de sympthie pour les dirigeants de la Corée du Nord.
Mais quand ceux-ci traient Bush d’“imbécile politique”, je dois reconnaître qu’une certaine sensation de plaisir m’envahit. Mais pourquoi “imbécile politique” là ou “imbécile” tout court eut mieux convenu ? Pourquoi une telle restriction ? Ah, le langage diplomatique!....
SEOUL (AFP) - La Corée du Nord a exclu de nouvelles négociations avec les Etats-Unis sur son programme nucléaire, traitant le président George W. Bush de tyran pire que Hitler et d’“imbécile politique”.
Dans une attaque particulièrement virulente contre le dirigeant américain, un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères l’a qualifié de “tyran qui relègue Hitler dans l’ombre”.
Stassen
23/08/2004
Pourquoi le pétrole est revenu au centre de la géopolitique mondiale
LE MONDE | 20.08.04
Il n’est pas si lointain le temps où le magazine britannique The Economist, réputé pour la qualité de ses analyses, annonçait le prix prévisible du futur baril de pétrole : 5 dollars. C’était en mars 1999, et le prix de l’or noir qui en valait alors à peine le double ne pouvait que baisser, assurait-on. C’est le contraire qui s’est produit, et dans quelles proportions !
Aujourd’hui, le cours du baril, qui, séance après séance, améliore son record historique à Londres et à New York, s’approche peu à peu des 50 dollars sans que quiconque se hasarde à prédire où et comment pourrait s’arrêter cette envolée. Qualifiée d’“irrationnelle” par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), elle a des raisons multiples.
Elles proviennent autant des lois du marché dictées par une demande industrielle croissante que de facteurs non économiques : la guerre d’Irak, bien sûr, et l’insécurité accrue sur les approvisionnements en provenance du Moyen-Orient, qui détient 75 % des réserves mondiales prouvées, le dépeçage politico-financier du géant russe Ioukos, qui assure 20 % des exportations du pays et 2 % de la production mondiale, les aléas liés au brut vénézuélien, qui demeurent en dépit de l’issue récente favorable au président Hugo Chavez à propos du “référendum révocatoire”.
Ces éléments apparemment disparates mais qui ont pour enjeu commun la matière première la plus convoitée au monde, assurant à elle seule 40 % des besoins en énergie de la planète, contribuent à dessiner un nouvel ordre pétrolier à la géographie mouvante, de l’Afrique à la région de la Caspienne, au gré des intérêts de Washington et de Moscou, qui s’affrontent à présent sur des territoires longtemps gelés par la guerre froide. De plus, la perspective de voir se tarir ces gisements d’énergie fossile, après un déclin de la production envisagé dès 2010-2015, renforce la perspective d’un pétrole moins abondant et durablement cher.
Tout cela explique la flambée des prix du brut sur les marchés boursiers et la difficulté à les faire baisser. L’appel à ouvrir davantage les robinets lancé aux membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole avant sa prochaine réunion le 15 septembre, comme aux autres producteurs non membres qui assurent le reste des 82 millions de barils pompés chaque jour dans le monde, risque d’avoir peu d’effet à moyen terme. L’OPEP tourne à 96 % de sa capacité et aura du mal à satisfaire les 2 millions de barils/jour supplémentaires qui lui sont réclamés, un chiffre qui correspond à l’accroissement mondial de la demande en pétrole escomptée en 2004, la plus forte augmentation des quinze dernières années.
A l’origine de cette boulimie énergétique figure la Chine, dont les besoins, selon l’AIE, passeront de 5,5 à 11 millions de barils/jour d’ici à 2025 et dont le pétrole provient désormais en grande partie de Russie. L’“atelier du monde” contribue à lui seul à 40 % de l’accroissement de la demande mondiale, et d’autres pays en développement industriel - les économies émergentes d’Asie et l’Inde notamment - figureront bientôt parmi les gros consommateurs alors que, signe des temps nouveaux, le Royaume-Uni est devenu, en juin, importateur net de pétrole pour la première fois depuis dix ans.
Sur la base de cette demande en progression constante et d’un retour de la croissance mondiale qui a entraîné une hausse de la consommation de brut d’environ 3,5 millions de barils/jour depuis deux ans, ce sont 120 millions de barils/jour qu’il faudra produire en 2025, 50 % de plus qu’aujourd’hui ! Où les trouver ? Potentiellement, l’Irak, qui figure au deuxième rang mondial en termes de réserves avec 15 milliards de tonnes derrière l’Arabie saoudite (36 milliards), joue un rôle-clé dans l’amélioration de l’offre. Mais le climat insurrectionnel sur le terrain oblige à revoir les schémas de production. La même prévention sécuritaire vaut pour l’ensemble du golfe Arabo-Persique. Il faut donc se tourner vers d’autres sources d’approvisionnement.
Les Etats-Unis l’ont bien compris. Tout en surveillant de près des fournisseurs “historiques” parfois indisciplinés, tels que le Venezuela et le Mexique, et après avoir lancé l’idée d’un Grand Moyen-Orient démocratique susceptible de sécuriser une partie de leur approvisionnement énergétique, ils sont décidés à réduire leur dépendance à l’égard des pays et régions par trop instables. C’est là, par exemple, la justification de l’offensive diplomatique et économique lancée par l’administration américaine en direction du golfe de Guinée, d’où elle compte importer, d’ici à 2015, 25 % du pétrole consommé aux Etats-Unis contre 15 % aujourd’hui. Avec pour effet d’encourager le boom pétrolier escompté pour l’Afrique subsaharienne, dont la production de brut devrait passer de 4 millions de barils/jour actuellement à 9 millions en 2030 grâce, notamment, aux efforts de l’Angola, de la Guinée-Equatoriale, du Nigeria et du Tchad.
NOUVEAU SOUFFLE
Mais c’est surtout dans la région de la Caspienne, en proie elle aussi à un essor pétrolier et gazier dont bénéficient surtout l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan et le Turkménistan, que le pétrole se trouve replacé au centre de la géographie mondiale. D’après diverses études, ces trois ex-Républiques soviétiques disposeraient d’environ 30 milliards de barils de réserve de pétrole prouvée, soit l’équivalent des gisements de la mer du Nord, rapporte Laurent Ruseckas, du Cambridge Energy Research Associates, dans la revue Sociétal.
La réalisation de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), destiné à acheminer le pétrole d’Azerbaïdjan vers un port turc de la Méditerranée via la Géorgie, illustre les passes d’armes auxquelles se livrent Américains et Russes dans une région étroitement surveillée par les Iraniens, les Turcs et les Chinois. Parmi tous ces acteurs, la Russie revendique le rôle qu’autorise sa puissance pétrolière, à savoir près de 8 millions de barils/jour, autant que l’Arabie saoudite, mais aussi gazière, ce vaste pays détenant 45 % des réserves mondiales de gaz contre 36 % pour le Moyen-Orient. Ces deux données expliquent la reprise en main par le président Vladimir Poutine de la politique énergétique russe auprès d’oligarques soupçonnés d’avoir bradé les intérêts de la nation. Ou de l’ancien empire.
Parallèlement, explique Catherine Mercier-Suissa, maître de conférences à l’IAE de Lyon-III, face à la volonté de Washington de renforcer sa présence économique et stratégique en Asie centrale et en Géorgie - où elle dispose depuis le 11-Septembre de bases militaires - en favorisant la création d’une organisation régionale indépendante de Moscou, le GUAM, qui regroupe la Géorgie, l’Ukraine, l’Ouzbékistan, l’Azerbaïdjan et la Moldavie, le Kremlin a riposté en redonnant un nouveau souffle à deux structures. L’Organisation du traité de sécurité collective, qui lie quelques-unes des anciennes Républiques d’Asie mineure, est en passe d’être renforcée, de même que l’Organisation pour la coopération de Shanghaï. Celle-ci comprend, outre la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan, un allié de poids : la Chine. Celle-ci est aussi un client de choix pour la Russie, qui envisage la construction d’un gigantesque oléoduc permettant de fournir en abondance du pétrole à partir du lac Baïkal non seulement à l’empire du Milieu, mais aussi aux deux Corées et au Japon. De quoi anticiper de nouvelles guerres de l’or noir.
Serge Marti
http://www.lemonde.fr/web/recherche_articleweb/1,13-0,36-376102,0.html
Anamorphose
22/08/2004
Une dépêche d’Associated Press du 20/8/04 nous informe qu’une majorité d’Américains continue à croire que l’Irak de Saddam avait effectivement des armes de destruction massives. La moitié d’entre eux continue à croire que l’Irak avait des liens avec Al Quaeda et était impliqué dans les attentats du 11 septembre…
Décidément le virtualisme a trouvé outre-Atlantique un terreau particulièrement fertile. Le moins qu’on puisse dire c’est que quand il y croît, c’est avec une belle vigueur et une remarquable longévité.
Difficile, à partir de là, de ne pas conclure que ce peuple américain a décidément des caractéristiques psychologiques bien particulières, en l’occurence tout particulièrement une crédulité ahurissante, surtout quand il s’agit de croire en l’existence de forces du mal. Que l’on se souvienne par exemple de l’extraordinaire epidémie de prétendues personnalités multiples (Multiple personality Disorders, rebaptisées Dissociative Identity Disorders dans le DSMIV)pendant les années 1970-80. Ces troubles dont l’étiologie alléguée aurait été des incestes répétés, des abus sexuels monstrueux, des cultes sataniques effroyables étaient allègrement diagnostiqués par des milliers de psychiatres et de psychologues, tandis qu’en Europe on n’en diagnostiquait aucun (sauf un petit peu aux Pays-Bas qui avaient été quelque peu contaminés par ce délire psychatrique américain).
Là encore il semble que la psychologie US ait réagi avec une sensibilité toute particulière à l’existence d’un mal supposé. Puritanisme, quand tu nous tiens…
Il est remarquable également de constater à quel point il est difficile aux Américains de reconnaître qu’ils ont pu se tromper. Toute leur étonnante fatuité semble y faire obstacle. Quand un jou l’épidémie de personnalités multiples s’est enrayée, c’est à cause des procès intentés par des familles de patients aux thérapeutes qui avaient induits chez ceux-ci de faux-souvenirs d’abus sexuels. Sans les gros problèmes professionnels que ces procès ont entraînés chez ces thérapeutes, il y a gros à parier qu’ils y croiraient toujours et avec eux les médias et la grosse majorité du public…
C’est à se demander comment ils ont fait pour cesser de pratiquer la chasse aux sorcières (les vraies ou plutôt les supposées vraies) comme au bon vieux temps de Salem (dans les années 1690)...
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WASHINGTON - More than half of Americans, 54 percent, continue to believe Iraq had weapons of mass destruction or a program to develop them before the United States invaded last year, according to a poll released Friday.
Evidence of such weapons has not been found.
Half believe Iraq was either closely linked with al-Qaida before the war (35 percent) or was directly involved in the Sept. 11, 2001, terrorist attacks on this country (15 percent).
The poll by the Program on International Policy Attitudes at the University of Maryland found the numbers on both questions have dropped in the face of evidence that both pre-war claims may have been false.
President Bush consistently equates the war on terrorism with the war in Iraq, though he has replaced his claims that Iraq had weapons of mass destruction with claims that Iraq had the “capability” of building such weapons.
Both the Sept. 11 commission and the Senate Intelligence Committee have raised doubts about pre-war claims by the Bush administration before the Iraq war.
Seven in 10 in the poll say they believe the United States went to war in Iraq based on false assumptions. A similar number say the war in Iraq has given the United States a worse image in the world.
A majority, 55 percent, say they don’t think the war in Iraq will result in greater peace and stability in the Mideast. In various polls, people have been evenly split on whether the war in Iraq was the right or wrong thing to do a sharp drop from last winter.
The poll of 733 adults was conducted by Knowledge Networks from Aug. 5-11 and has a margin of sampling error of plus or minus 3.5 percentage points.
JeFF
21/08/2004
Certes, la météo du moment incite à prendre les infos croustillantes sur nos camarades éléctoraux avec prudence.
Cela étant dit, si on nous dit que Georges fatigue ...
http://www.capitolhillblue.com/artman/publish/article_4921.shtml
Bush Using Anti-Depressants
By TERESA HAMPTON
Editor, Capitol Hill Blue
Jul 28, 2004, 08:09
President George W. Bush is taking anti-depressant drugs to control his depression and paranoia, Capitol Hill Blue has learned.
The prescription drugs were ordered by Col. Richard J. Tubb, the White House physician. Tubb prescribed the anti-depressants after a Bush walked off stage on July 7, refusing to answer reporters’ questions about his relationship with indicted Enron executive Kenneth J. Lay.
Bushs emotional stability has become the topic of Washington whispers in recent months. Capitol Hill Blue first reported on June 4 about increasing concern among White House aides over the Presidents wide mood swings and obscene outbursts.
Although GOP loyalists dismissed the reports an anti-Bush propaganda, the reports were later confirmed by prominent George Washington University psychiatrist Dr. Justin Frank in his book Bush on the Couch: Inside the Mind of the President. Dr. Frank diagnosed the President as a paranoid meglomaniac and untreated alcoholic whose lifelong streak of sadism, ranging from childhood pranks (using firecrackers to explode frogs) to insulting journalists, gloating over state executions and pumping his hand gleefully before the bombing of Baghdad.
Angry Bush walked away from reporter’s questions.
I was really very unsettled by him and I started watching everything he did and reading what he wrote and watching him on videotape. I felt he was disturbed, Dr. Frank said. He fits the profile of a former drinker whose alcoholism has been arrested but not treated.
Dr. Franks conclusions have been praised by other prominent psychiatrists, including Dr. James Grotstein, Professor at UCLA Medical Center, and Dr. Irvin Yalom, MD, Professor Emeritus at Stanford University Medical School.
President Bush is an untreated alcoholic with paranoid and megalomaniac tendencies, Dr. Frank adds.
The White House did not return phone calls seeking comment on this article.
The exact drugs Bush takes to control his depression and behavior are not known. While Col. Tubb regularly releases a synopsis of the Presidents annual physical, details of the Presidents health and any drugs or treatment he may receive are not public record and are guarded zealously by aides that surround the President.
Veteran White House watchers say the ability to control information about Bushs health, either physical or mental, is similar to Ronald Reagans second term when aides managed to conceal the Presidents increasing memory lapses that signaled the onslaught of Alzheimers Disease.
It also brings back memories of Richard Nixons final days when the soon-to-resign President wandered the halls and talked to portraits of former Presidents. The stories didnt emerge until after Nixon left office.
One long-time GOP political consultant who for obvious reasons asked not to be identified said he is advising his Republican Congressional candidates to keep their distance from Bush.
© Copyright 2004 by Capitol Hill Blue
Anamorphose
21/08/2004
“Whereas, the Prime Minister of the United Kingdom, Tony Blair, has vigorously supported the United States in the disarmament of Iraq;
Whereas, the United Kingdom is a strong and loyal ally to the United States;
Whereas, Prime Minister Tony Blair has committed substantial military forces of the United Kingdom to the current action in Iraq;
The American people extend their heartfelt thanks to Prime Minister Tony Blair for his courage and leadership; and
Extend their deep appreciation to the United Kingdom and the men and women of its armed forces.”
Si vous êtes américain (Dieu vous en préserve !) et si tenez vraiment à remercier personnellement Tony Blair pour sa politique aussi désastreuse que ridicule, vous pouvez le faire sur le site
http://www.thankyoutony.com/
Cela vous fera sûrement un bien fou !
al
20/08/2004
D’autres sources ont en effet mentionné cet exercice. Dans son édition de juillet, le Journal of Electronic Defense
revient sur cette defaite, dans l’article “Raptor: right or wrong” (cf. http://www.edefenseonline.com/default.asp?func=article&idarticle=654)
Il y est précisé que l’USAF alignait 4 F-15 contre 10 avions indiens (disparates, d’ailleurs : Mirage 2000H, MiG-21bis, MiG-27, MiG-29 et Su-30 MKI)
A noter qu’il s’agit de F-15C, version quelque peu dépassée (la Corée du Sud a acheté récemment des F-15K, dérivés du F-15E)
La raclee s’explique deja mieux, meme si la qualite des pilotes indiens n’est pas discutee (Commentaire d’un officiel Indien :“it was because of smart tactics, better anticipation, more skills,
and superiority of the Russian Su-30 over the American F-15C”)
On peut se demander pourquoi l’USAF envoie ainsi des F-15 obsoletes au casse-pipes.
Le même article explique -citant des officiels US- à propos du Raptor qu’il est necessaire parce que les F-15 et F-16 sont vraiment des excellents avions, mais qu’ils ne disposent et ne disposeront pas des indispensables de la superiorite aérienne du 21eme siecle : supersonique, furtivité et ‘network-centric warfare’.
Les F-15 (et F-16) sont constamment remis a niveau de façon à rester au niveau des adversaires potentiels,
mais l’USAF confesse “it is unrealistic to expect the F-15 and F-16 fleets to continue to dominate the skies in the new century”.
On peut pressentir à travers les contorsions du langage officiel que l’USAF est confrontée à plusieurs necessités :
1) promouvoir le Raptor toujours aussi contesté (”...the need for the aircraft, its cost and whether it will even work as advertised…”)
: laisser humilier des F-15 matraqués par les Indiens pour parvenir à démontrer par là la nécessité pour l’USAF de chasseurs de nouvelle génération,
2) ne pas compromettre le marché en jeu a Singapour, à qui on tente de vendre des F-15 ; il paraitrait que l’USAF a dépêché là-bas un officiel chargé d’expliquer l’excellence de l’avion malgré la raclée indienne (noter que l’adversaire potentiel malais dispose de Sukhoi) et sans doute malgré les défaillances apparues
sur les ailes du F-15 au cours des tests effectués à Singapour
3)peut-être également ne pas enterrer le F-15 qui assure à Boeing des revenus substantiels
(il a été fait allusion quelque part à des coûts de maintenance du F-15 excessivement élevés), bien
qu’on puisse penser que l’USAF n’est que peu intéressée à ce dernier aspect.
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