Serge Bessette
09/01/2005
Comment expliquer ce qui s’est passé en Asie?.. ce raz-de-marée qui a complètement bouleversé la vie de milliers de gens qui ne s’attendaient sûrement pas à ce qu’un tel événement se produise de façon aussi inattendue et brutale? Bien sûr, on pourrait très bien avancer l’hypotèse que certaines gens ont tout simplement été au mauvais endroit, au mauvais moment, et que toute cette tragédie, en fin de compte, n’est qu’un mauvais concours de circonstances qui aurait bien pu être évité si des mesures préventives adéquates auraient été prises en temps opportun! Cela semble tout à fait logique! Mais le problème, à mon avis, vient probablement du fait qu’on ne peut absolument rien contre le “destin”... ou encore contre ce que d’autres appelleraient tout simplement le “karma”. En d’autres mots, cet événement était destiné à arriver et rien ni personne n’aurait pu faire en sorte de l’éviter! C’était comme si la nature avait tout à coup décidé de reprendre ses droits et avait réagi à une mauvaise vibration provenant de l’esprit collectif des habitants de la terre!
Mais voyons donc!.. répliquerons les scientistes… un telle conception relève uniquement de la superstition et d’une conception fataliste de la vie! En vérité, ce désastre n’est que le résultat de plaques tectoniques qui sont entrées en collision et dont l’une d’elles a tout simplement cédé, provoquant ainsi une onde de choc et une vague de fond qui a créé un tsunami et lequel a frappé ensuite de plein fouet les côtes terrestres les plus susceptibles d’être touchées par ce raz-de-marée! C’est tout! Il n’y a pas d’explication métaphysique ou religieuse à apporter à un tel événement!
Soit! Mais, à mon avis, c’est là une façon bien cartésienne et désintéressée d’expliquer un événement d’une telle ampleur. Supposons que la terre soit elle-même un “être vivant”, qu’on va ici appeller “nature” pour le besoin de la cause, et que cette “nature” réagirait essentiellement en fonction des ondes qu’elle recevrait du monde spirituel des hommes. Cette terre qui nous permet d’exister et de vivre, nous fournissant même tout ce dont nous avons besoin pour subsister (la nourriture, le vêtement et un toit sur la tête), n’a aucune raison, en principe, de déployer de telles forces destructrices, à moins, bien sûr, que cette “nature” perçoive des vibrations à la surface du globe terrestre susceptibes de déstabiliser l’harmonie naturelle des choses… provoquant en quelque sorte une réaction négative de cette “nature”, laquelle se répercuterait finalement à la surface de la terre et provoquerait des catastrophes d’ordre essentiellement “naturelles”.
Pas de doute là-dessus, c’est là une façon bien “animiste” et “primitive” de voir les choses, vous diront les scientifiques! Certains d’entre eux vous diront que ce n’est pas d’hier que la terre a manifesté des convulsions en tous genres!.. et qu’il y a eu des tremblements de terre, des ouragans et des irruptions volcaniques avant même l’apparition de l’homme sur la terre! Alors de dire que l’homme soit essentiellement la cause de tous ces bouleversements naturels… c’est un peu (beaucoup) exagéré, à mon humble avis! L’homme ne fait que subir son “karma”. Il ne peut pas le contourner! Les réactions de la terre sont imprévisibles et ne sont que le résultat de son évolution naturelle. Ceux qui ont connu la mort et le désarroi lors du raz-de-marée asiatique n’ont été que des victimes innocentes qui se trouvaient au mauvais endroit, au mauvais moment!.. c’est tout! Tout le monde doit mourir un jour! Et, pour eux, leur heure avait sonné! C’était leur destin!.. leur “karma”!.. et nul ne peut l’éviter!
Mais certains diront, peut-être avec raison : “Mais pourquoi à cet endroit précis et pas à un autre?” C’est un peu comme demander pourquoi la plupart des ouragans destructeurs proviennent de la région des Caraïbes et de la côte est américaine! Qui peut répondre à une telle question? En ce qui me concerne, je dirais tout simplement que ces événements destructeurs sont essentiellement dûs à une conjoncture bien précise d’éléments naturels qui, lorsque réunis, favorisent le développement de tel ou tel phénomène perturbateur, qu’il soit d’ordre atmosphérique ou terrestre. Chose certaine, il n’y a rien de surnaturel ou de spirituel là-dedans! C’est la nature qui suit son cours! Et l’homme fait malheureusement partie de cette “nature”! Par conséquent, il est tout à fait normal qu’il en subisse de temps à autre les contre-coups!
La colère des “dieux”
Abordons un autre aspect de la question. Est-il possible qu’un quelconque “dieu” puisse intervenir dans le monde des humains afin d’en modifier le cours de son histoire? En d’autres mots, est-il possible qu’un quelconque “dieu” puisse en arriver à faire littéralement “trembler la terre” pour des raisons essentiellement “éthiques” ou “morales”? Dans la Bible, par exemple, nous avons une quantité phénoménale de textes qui font justement allusion à ce genre de “dieu colérique” qui apporte son jugement sur une humanité déchue et pervertie, provoquant ainsi des tremblements de terre absolument dévastateurs. Prenons cet exemple typique du prophète Ésaïe : “Voici, le jour de l’Éternel arrive, jour cruel, jour de colère et d’ardente fureur, qui réduira la terre en solitude, et en exterminera les pécheurs… Je punirai le monde pour sa malice, et les méchants pour leurs iniquités; je ferai cesser l’orgueil des hautains, et j’abattrai l’arrogance des tyrans… C’est pourquoi j’ébranlerai les cieux, et la terre sera secouée sur sa base, par la colère de l’Éternel des armées, au jour de son ardente fureur.” (Ésaïe 13:9-11-13)
Comme on peut le constater ici, le Dieu d’Israël affirme qu’il va un jour entrer en jugement contre le genre humain à cause de son comportement arrogant, rebelle et malicieux, et que c’est en secouant littéralement la terre sur sa base que sa colère va un jour éclater. Évidemment, on pourrait avancer l’hypothèse qu’une telle secousse sismique puisse effectivement se manifester au même moment où des conditions sous-terraines favoriseraient la manifestation d’un tel événement catastrophique. Mais dans de telles circonstances, faut dire qu’il s’agirait uniquement d’une simple coïncidence! Ce que je veux dire est que c’était tout simplement un événement qui était destiné à arriver à un moment bien précis de l’histoire humaine (et terrestre) et lequel se produirait dans des circonstances où la moralité et le comportement des êtres humains seraient parvenus à leurs plus bas niveaux. C’était comme si l’histoire humaine et de la terre était déjà écrite à l’avance et qu’elle devait inexorablement se diriger d’elle-même vers son inéluctable et inévitable destin!.. à cause, d’une part, de la nature rebelle et pécheresse de l’homme qui ne peut pas être changée et, d’autre part, à cause de la constitution même de ce fragile écosystème planétaire qui n’a définitivement pas de compte à rendre à qui que ce soit! Certains y verraient certainement là un “fatalisme” déconcertant. Mais, pour ma part, je dirais plutôt qu’il ne s’agirait que d’un simple constat d’une réalité actuelle que personne ne pourrait nier au moment même où une telle catastrophe d’envergure planétaire se produirait!
C’était ma pensée sur cette tragédie.
giovanni
08/01/2005
Si Bush voulait s’en inspirer…
PAR JACQUES DE SAINT-VICTOR
[06 janvier 2005]
«Les historiens d’Alexandre ont fait plus de rois brigands que la vie de Cartouche n’a fait de voleurs.» À la fin du XVIIIe siècle, Louis-Sébastien Mercier résumait la légende noire qui n’a jamais cessé de planer au-dessus de la figure mythique d’Alexandre. Figure mythique ? Depuis plus d’un siècle, le roi de Macédoine est, à l’inverse de César ou de Napoléon, particulièrement méconnu de la culture populaire. Comme à la Renaissance, où l’influence du néostoïcisme avait éclipsé sa renommée, son nom est, aujourd’hui, confondu avec ceux d’autres grands héros de l’Antiquité qui ornent, sans qu’on y prête plus attention, les fresques de nos palais.
Avec l’ignorance, on a surtout fini par oublier que le roi solaire, célébré par Louis XIV à travers les peintures de Le Brun, a longtemps été tenu en grand mépris par une tradition érudite tenace. «Il ne fut, nous rapporte Sénèque, (...) qu’un destructeur de nations, fléau de ses amis aussi bien que de ses ennemis, car le bonheur suprême lui semblait consister à terroriser tous les mortels.» Et l’on sait ce qu’en pensait Napoléon lui-même : «Il avait, écrit-il à Sainte-Hélène, débuté avec l’âme de Trajan, il finit avec le coeur de Néron et les moeurs d’Héliogabale.»
Comme le montre, avec un bel effort de synthèse, Claude Mossé, dans l’essai qu’elle a consacré à la destinée du mythe d’Alexandre et que les éditions Payot viennent de republier, Alexandre charrie depuis l’antiquité romaine une «image duale» qui fut construite dès sa disparition. Par petites touches concises, l’auteur, en s’inspirant des travaux importants de Paul Goukowsky, parvient à nous plonger dans cette étonnante entreprise de mythification qui, autant que l’histoire proprement dite, remplit une fonction que l’historien ne peut négliger.
Alexandre disparaît en 323. Or, ce n’est qu’au Ier siècle av. J.-C., à Rome, que l’on commence à nouveau à s’intéresser au roi de Macédoine, dont les témoignages, ceux de Callisthène comme ceux de Ptolémée ou de Clitarque, ne nous sont parvenus qu’à travers des récits postérieurs. À la mort d’Alexandre, les diadoques se disputent sa dépouille pour essayer d’en tirer le meilleur profit. Il est, alors ,d’importance stratégique pour eux de «mythifier» leur défunt «compagnon».
On sait que c’est finalement Ptolémée qui s’emparera du corps lorsque le convoi funéraire passera en Egypte et il le fera ensevelir à Memphis (on le portera ensuite à Alexandrie). Par là, le maître de l’Egypte se plaça sous la protection du «dieu» Alexandre, et c’est dans ce centre de grande culture qu’allait s’édifier le culte de celui qui trancha le noeud gordien. Clitarque, qui inspira ce qu’on appelle la Vulgate (Diodore, Quinte-Curce et Justin), fut avec Ptolémée son principal hagiographe.
Mais cette geste héroïque fut rapidement contestée par certains érudits, notamment les péripatéticiens et les stoïciens, qui insistèrent sur sa brutalité, son ivrognerie, sa démesure. Comme le note Claude Mossé : «À partir de ce moment, il y aura dans la tradition concernant Alexandre deux courants résolument opposés, qu’on retrouvera tout au long des siècles.»
De fait, les trois principales religions monothéistes conserveront à l’égard du roi qui se prenait pour un dieu une étonnante ambiguïté. Ne pouvant approuver cette prétention divine, avancée notamment par Arrien, chrétiens et juifs ne peuvent manquer de se réjouir de la présumée conversion d’Alexandre à la religion du dieu unique. La chrétienté, notamment dans le Roman d’Alexandre, voit en lui le modèle du prince et du preux chevalier. Le coran se montre aussi très favorable à l’empereur qui réduit à l’obéissance des peuples impies (enfermement de Gog et Malog, probablement inspiré du pseudo-Callisthène). Il est le souverain idéal comme le définit le grand philosophe arabe al-Farabi, à la fois conquérant, philosophe et prophète.
Il n’est peut-être pas surprenant que les super-productions hollywoodiennes reviennent aujourd’hui sur Alexandre. Les esprits courts y verront un parallèle entre les conquêtes du grand roi, désireux de façonner un empire universel – «l’interlocuteur tragique d’Alexandre n’est pas la mort, disait Malraux, mais le destin du monde» –, et la croisade du président Bush au nom des valeurs démocratiques. De fait, c’est pour la première fois dans le monde unifié par Rome que la figure d’Alexandre ressurgit politiquement : lorsque Pompée triomphe en Asie, c’est d’Alexandre, nous dit Appien, qu’il se recommande.
Et l’on connaît la célèbre anecdote rapportée par Plutarque qui montre César pleurant en Espagne et confiant à ses amis étonnés : «Il est digne d’affliction de penser qu’à l’âge où je suis Alexandre avait déjà un si vaste empire et que moi je n’ai encore rien fait de grand» ! Alexandre hantera les lecteurs de Plutarque.
Mais si la tentation de comparer Alexandre et M. Bush a pu traverser le cerveau de quelques dirigeants du grand empire de notre temps, ces derniers ont dû rapidement comprendre leur méprise. Un fossé, plutôt un gouffre abyssal, existe entre la méthode d’Alexandre et celle de ses successeurs en Orient, tout au moins si l’on en juge par l’expédition américaine en Irak.
Car, derrière tous ses travers, le roi de Macédoine n’entend nullement bâtir son empire universel sur la conviction de la supériorité d’une civilisation sur l’autre. C’est par la fusion des races qu’il procède, comme il l’a prouvé à plusieurs reprises, et notamment, quoiqu’on en dise, lors des noces de Suse. Montesquieu résumait dans l’Esprit des lois : «Il respecta les traditions anciennes et tous les monuments de la gloire ou de la vanité des peuples.» Il est vrai que l’inspirateur du roi philosophe n’était pas Samuel Hutington.
Aussi, le regain d’intérêt pour Alexandre (que la production cinématographique ne manquera pas de susciter chez un public élargi) est, au fond, un bienfait pour compenser ce qui manque aujourd’hui aux principaux promoteurs de la mondialisation heureuse. Au delà de toute anachronisme, le mythe d’Alexandre est un de ceux qui nous donnent le mieux à penser la question de la diversité culturelle. Il incarne ce rêve éternel d’un pont nécessaire entre l’Orient et l’Occident.
On peut, à ce sujet, relire Ernst Jünger. Dans le Noeud gordien (1958), ce dernier estime que le fameux coup d’épée d’Alexandre ne traduit pas seulement ce triomphe de la volonté sur le fatalisme ; il exprime aussi la supériorité de la pensée. «Le glaive d’Alexandre fait lever une lumière nouvelle, la «lumière de la pensée», mais en un sens supérieur, solaire de ce mot : le doute, le pouvoir de l’esprit.» Et le grand écrivain allemand d’ajouter ce propos quasi prophétique : «Le noeud gordien, comme toutes les grandes images, a sa présence permanente. Symbole de la puissance chtonienne et de ses liens, chaque rencontre entre l’Europe et l’Asie l’expose de nouveau, et il faut sans cesse recommencer à le dénouer.» Par le pouvoir de l’esprit ?...
Emmanuel BERTRAND
07/01/2005
C’est un show. Ca tourne au grand guignol. OK. Mais au moins c’est de l’argent qui ne partira pas alimenter les guerres perdues américaine en Irak et française en Cote d’Ivoire.
La population occidentale réagit une fois de plus au quart de tour avec le battage médiatique basé sur l’affectif et l’émotionnel. Grand bien lui fasse ! Ce sera sa distraction pour les semaines à venir en attendant la suivante
Ce « Tsunamithon » mondial à plusieurs tours nous aura procuré bien du plaisir ! Notamment celui de sapercevoir que Powell, Bush and Co sont toujours aussi naïfs lorsquil sagit de promouvoir limage de lAmérique dans le monde.
Kovy
06/01/2005
Il me semble que l’un des aspects de l’utilisation militaire d’un systeme de positionnement par satellite réside dans le fait que le signal peut être dégradé (faussé ?) localement (sur une zone géographique précise). Il est alors nécessaire d’avoir un récepteur/décodeur spécifique (militaire) pour que le signal GPS soit exploitable dans la région ciblée.
Ainsi, pendant les premieres semaines de la guerre en Irak, la navigation civile au GPS dans cette zone serait devenue particulierement imprécise…ce qui n’était pas le cas des bombes GPS americaine évidemment…
Mais cela n’expliqe pas vraiment la décision tout civile pour Galileo.
MHB
05/01/2005
Au fond il s agit de la part des Etats-unis d une “faith=based initiative”.
Seb
05/01/2005
Les Etats-Unis sont prêts à retirer leur technologie militaire à leurs alliés européens si l’Union européenne décide de lever l’embargo sur les armes pour la Chine, rapporte vendredi le Financial Times.
Cette affaire pourrait entraîner “une grave querelle” entre Américains et Européens, a affirmé au quotidien économique britannique un responsable du Pentagone ayant requis l’anonymat.
Les Européens “sont en train de discuter sur la manière d’aider les Chinois à tuer des Américains plus efficacement. Ce n’est pas ce que l’Europe devrait faire”, a ajouté ce responsable américain.
Lors du sommet de Bruxelles du 17 décembre, les dirigeants de l’Union européenne ont réaffirmé la “volonté politique” de l’UE de lever l’embargo vieux de quinze ans sur les livraisons d’armes à la Chine et envisagé une décision sous présidence luxembourgeoise (entre janvier et juin 2005), malgré le problème des droits de l’Homme et l’opposition des Etats-Unis.
“Si surgit une situation où des appareils européens sont pointés (par des Chinois) contre des Américains, on ne peut pas admettre que nous continuions nos ventes d’armes (aux Européens)”, a déclaré au FT un autre responsable du ministère américain de la Défense.
“Les efforts que nous avons fait pour ouvrir, étendre, approfondir les échanges en matière de défense vont être limités”, a-t-il averti.
Marie Ringlet
05/01/2005
Bonjour les amis,
j’ai un peu de mal avec les voeux ces dernières années, mais mon coeur est avec vous, alors je vous transmets cette jolie histoire racontée par Gabriel Garcia Marquez :
“Un petit garçon de 8 ans. Son père, un scientifique, cherche à résoudre les problèmes de l’humanité. Le petit entre, lui tire la manche et lui dit : “Papa, je veux t’aider!” Son père le renvoie : “Non, mon fils, j’ai beaucoup de travail.” Mais le petit insiste. Il y a là une revue avec une carte du monde. Alors, le père prend la carte, avec des ciseaux il la découpe en tout petits morceaux, qu’il lui remet avec de la colle : “Voilà, essaie de reconstruire le monde.” Croyant occuper ainsi son fils pour une dizaine de jours. Mais après deux heures, le fils a résolu le problème. “Comment as-tu pu faire cela?” “Eh bien, Papa, j’ai vu que l’autre côté de la carte, il y avait la figure d’un homme. Le monde, je ne le connais pas. mais l’homme, si. Alors, j’ai retourné tous les petits papiers. Et j’ai d’abord reconstruit l’homme. Puis, j’ai retourné le papier, j’avais reconstruit le monde aussi.”
Cette histoire, ainsi que l’information qui suit, proviennent d’un site que je vous invite à visiter:
http://www.michelcollon.info
D’avoir voyagé récemment en Thaïlande avec ses teloches omniprésentes, j’étais en colère (aussi!) contre les quelques sismologues, forcément de service dans cette région, qui n’ont pas saisi leurs téléphones pour alerter, entre autres, les chaines de télé ... dont une des rares qualités n’a pas été utilisée ... peut-être un système rapide pour toucher un max de gens qui savent ce qu’il faut faire pour sauver sa peau : séisme sous-marin provoque tsunami depuis toujours ... et j’ai rencontré cette info, que les medias habituels ne semblent pas relayer, alors je le fais ..... Amicalement,
Marie
Pouvait-on éviter les morts du tsunami ?
Oui, disent les scientifiques. En plaçant, comme ils lavaient demandé, deux tsuna-mètres (bouées dotées de sismographes) pour mesurer limpact des tremblements de terre. Les risques de lOcéan Indien étaient connus.
Compliqué ? Non. Depuis cinquante ans, les Etats-Unis ont installé six tsuna-mètres pour protéger leurs côtes.
Cher ? 250.000 $ pièce. Cest que coûte la machine de guerre du Pentagone à chaque seconde (1,5 milliard $ par jour).
Trop cher quand même ? Oui. Les scientifiques navaient pas obtenu les crédits. Combien vaut une vie humaine dans notre système ?
Ce nest pas tout. Il semble que les autorités dAsie auraient pu être prévenues. En effet, les scientifiques travaillant pour la National Oceanic & Atmospheric Administration des Etats-Unis ont averti bien à lavance la base militaire US de Diego Garcia, qui na guère subi de dommages. Mais il semble quils nont pas décroché un téléphone pour avertir les gouvernements dAsie, selon les accusations de deux citoyens US (*). Ils auraient juste envoyé un mail en Indonésie sans soccuper de la suite.
Si elles avaient été averties, les victimes auraient pu se retirer vers lintérieur ou se placer en hauteur. 10 ou 15 mètres faisant la différence entre la vie et le désastre. Comment expliquer ce mépris pour les vies du tiers monde et des simples touristes ?
Bien sûr, les gouvernements locaux et les gouvernements des pays riches peuvent aussi être montrés du doigt pour navoir pas financé ces tsunamètres. Et ce nest pas la première fois quon installe une industrie touristique dans une zone à risque.
En ces moments tragiques, que va faire lhomme le plus puissant du monde ? Bush a jeté une aumône de 15 millions $. Soit un millième de ce quil a dépensé contre le peuple irakien.
Mais bien sûr, la guerre rapporte gros aux multinationales, la guerre permet dintimider et de maintenir leur domination sur le monde.
Ce désastre nous donne à réfléchir :
1. Oui, les catastrophes sont naturelles, mais la plupart de leurs conséquences humaines pourraient être évitées ou diminuées. Question de priorité dans les dépenses.
2. Une société où la science et la technologie sont si développées et ne servent pas, nest-elle pas une société absurde ?
3. A quoi faut-il consacrer des milliards ? A faire la guerre ou à sauver des vies ?
4. Le savoir peut-il rester monopolisé dans les pays riches ? Les experts et les connaissances nécessaires existaient, mais au mauvais endroit. Car les cerveaux sont achetés comme de vulgaires marchandises et monopolisés.
5. Un autre monde est non seulement possible, mais indispensable. Celui qui remplacera la dictature du profit maximum des multinationales par la coopération et la solidarité entre les peuples.
(*) Communiqué de lInternational Action Center (USA), Sara Flounders et Dustin Langley, en version anglaise sur notre site :
http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2004-12-30%2011:30:09&log=invites
Je vous signale aussi mon petit site perso et vous invite à visiter mes “ultracourts métrages”
http://www.marieringlet.net
Alexandre
05/01/2005
Paru dans le monde d’aujourd’hui :
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L’Observatoire de l’automobile est encore plus circonspect. ... Chaque année, en France, moins de 8,5 % des ménages achètent un véhicule neuf, alors qu’en Espagne, ce taux atteint 12 %. En Belgique, au Royaume-Uni et en Italie, il avoisine les 11 %, souligne l’Observatoire.
“La France demeure encore le mauvais élève de l’Europe”, reconnaît-on au CCFA.
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Si l’on veut être de bons élèves il faut acheter plus de voitures !?
Cette petite phrase du CCFA vaut son pesant d’or ...
Valérie Delaval
05/01/2005
Solidarité ou puritanisme crasse? Pourquoi je ne ressens pas ce sentiment de culpabilité que tous ressentent? Serait-ce parce que la moitier de la population europeenne dans certaines region n’arrive pas a joindre les deux bouts et qu’on ne s’en inquiete pas, parce qu’on se fout de l’Irak, parce que les gens qui dorment dans la rue pas loin de chez moi sont aussi des victimes d’un autre tsunami et on s’en fout, peut-etre parce que les victimes en Indonesie on les aura oublie dans 6 mois alors que dans 5 ans elles creveront toujours? Peut-etre parce que j’en ai marre d’etre prise pour une imbecile et que je n’ai pas envie d’en rajouter une couche?
Heureusement qu’il existe encore quelques bouees de sauvetage intelectuelles pour ne pas sombrer.
go23
03/01/2005
Veyrat
25/12/2004
Bonjour,
Si votre analyse est correcte et qu’elle se vérifie à travers les actes de Dabeliou, alors utilisons-la. A défaut d’être puissants, soyons malins. Ce ne sont pas toujours les puisssants qui gagnent!
Ph. Veyrat
Goudon
22/12/2004
Le chiffre de 5500 désertions avancé par CBS n’est toujours pas officiel.
Les quelques 80 réferences sur Google se rapporte à cette seule source.
Le Canada n’a signalé moins d’une centaine d’américains “exilé” sur son sol.
Je signale tout de méme que 40 000 américains était passés au Canada pour échapper à leurs obligations militaires durant la guerre du Viet Nam.
Le chiffe de 4 000 évoqué plus haut ne concernent qui ceux ont effectivement déserté en Indochine.
Stassen
21/12/2004
Nous sommes tous des Chypriotes grecs
UN ARTICLE DE JUREK KUCZKIEWICZ
EDITION DU LUNDI 20 DéCEMBRE 2004
Quand à l’issue d’une négociation conclue, les deux parties sortent également triomphantes ou également mécontentes, on peut généralement parier que l’accord est équilibré. Lorsqu’une des parties exulte, alors que l’autre se demande encore si elle a bien fait d’y appliquer son paraphe, on sait qu’il n’y a qu’un gagnant dans l’affaire. Les Turcs ont accueilli leur Premier ministre par des chants de victoire à son retour du sommet. Rien de tel à Bruxelles. Ou plutôt : une forte gêne.
Ce journal a réaffirmé, il y a quelques jours, sa position favorable à l’ouverture de négociations d’adhésion avec la Turquie. Mais à une condition : celle de ne passer aucun compromis où l’on transigerait sur les droits de l’homme et les valeurs européennes. On n’a pas encore commencé à négocier sur les droits de l’homme que l’on a déjà transigé sur une question élémentaire : la reconnaissance par le pays candidat de l’existence et de l’intégrité du territoire d’un pays déjà membre.
On dira ce qu’on voudra sur les aléas et les subtilités d’une négociation. Il convient de ne pas chercher à arracher un accord idéal à un partenaire en lui ôtant la capacité de le « vendre » à ses troupes. Il n’empêche : s’asseoir publiquement, fût-ce temporairement, sur les principes fondamentaux de reconnaissance mutuelle n’est, c’est le moins qu’on puisse dire, pas très digne. Et cela crée un dangereux précédent dans le chef d’une Union conçue pourtant comme espace de droit et de liberté.
Par ailleurs, les dirigeants européens, et en particulier ceux qui militent en faveur de l’adhésion de la Turquie, feraient bien de ne pas oublier la phrase lancée, lors d’une des houleuses discussions bruxelloises, par Recep Tayyip Erdogan. Le Premier turc avait reproché, hors de lui, à quelques-uns de ses interlocuteurs européens qu’ils accordaient plus d’importance à quelques centaines de milliers de Grecs (les Chypriotes) qu’à 70 millions de Turcs… S’il faut prendre cette sortie comme révélatrice de la pensée de M. Erdogan et de ses collègues, elle est de très mauvais augure. Car que vaudront les Kurdes face aux Turcs de souche, les juifs, chrétiens ou athées face aux musulmans, les homosexuels face aux hétérosexuels, etc. ? Bien sûr, les quelques chefs de gouvernement à qui s’adressait M. Erdogan auraient pu (dû ?) lui répondre : Et nous sommes 450 millions ! Mais on aurait surtout aimé qu’ils lui répondissent, paraphrasant Kennedy le « Berliner » : Nous sommes tous des Chypriotes grecs.
Les dirigeants belges, et plus particulièrement le gouvernement actuel qui s’est fait l’un des plus ardents défenseurs de la Turquie européenne, doivent également méditer la leçon. Car si la négociation avec les Turcs s’annonce plus ardue que jamais, la négociation avec l’opinion publique, à qui l’on veut vendre un idéal européen de tolérance dans la diversité, n’est pas gagnée non plus. Et s’il y a un pays membre de l’Union européenne qui devrait se faire le champion du respect mutuel de communautés différentes partageant un même Etat, où le nombre ne peut le disputer aux principes, n’est-ce pas la Belgique ?
http://soirpdf.lesoir.be/rosselpdf/rosselpdf/index.php?op=getarticle&ref=EDITORIAL&pub_date=20041220&edit=1E&p=2&prefx=NL
Van Miert : politique « aventuriste »
UN ARTICLE DE ALAIN LALLEMAND
EDITION DU LUNDI 20 DéCEMBRE 2004
ENTRETIEN
L’ancien commissaire européen à la Concurrence Karel Van Miert juge négativement la perspective d’adhésion de la Turquie à l’Union. L’ancien président du SP, spécialiste du droit international et de la diplomatie, y voit l’abandon de la dimension politique de l’Europe, une menace pour le projet constitutionnel, la victoire d’une vision britannique de l’Europe. Bref, une politique aventuriste et irresponsable.
Pour adhérer à l’Union, la Turquie est appelée à signer d’ici octobre 2005 un protocole modifiant son accord d’association commerciale et douanière avec l’Union des Vingt-Cinq, alors qu’elle… ne reconnaît pas l’un de ces vingt-cinq pays : la république de Chypre. N’est-ce pas surréaliste ? Comment est-ce possible ?
C’est possible parce qu’on s’est montré trop flexible vis-à-vis de la Turquie. La Turquie occupe illégalement une partie de Chypre, et cette occupation est reconnue comme étant illégale par les Nations unies. Donc, nous commençons à négocier avec un Etat qui ne respecte pas les résolutions de l’ONU, et qui occupe militairement une partie de l’île. Voilà la réalité. Je trouve que le Conseil européen a manqué à son devoir de faire respecter les résolutions de l’ONU, tout comme sa propre politique, d’ailleurs.
Avant toute promesse de négociation, il fallait faire respecter le droit international ?
Chypre n’est qu’un des éléments. Le problème est plus large. C’est une erreur de commencer les négociations tant que notre maison n’est pas en ordre. Et la maison n’est pas en ordre : la Constitution n’a pas encore été ratifiée. Cela risque d’ailleurs d’être très compliqué.
Ensuite, on poursuit une politique de fuite en avant. Dans l’opinion publique, on commence à juste titre à se demander jusqu’où nous irons. Après la Turquie, qu’est-ce que ce sera ? Avec les mêmes arguments, ne devra-t-on pas dire « oui » si, demain, le Maroc veut devenir membre de l’Union ? Et avec toute une série d’anciennes républiques de l’ex-URSS (qui d’ailleurs sont voisins ou d’anciens « territoires historiques » de la Turquie, si je puis dire) ? Puis se pose aussi le problème de l’Ukraine. Donc, c’est une politique irresponsable, de fuite en avant. Il faut que l’Union détermine ses limites, ses frontières.
Il y a toujours des pays ou des Premiers ministres qui disent n’importe quoi. Même M. Berlusconi a dit un jour qu’il fallait que la Russie soit membre de l’Union européenne, puis il a dit la même chose d’Israël… Vraiment, c’est une politique tout à fait irresponsable. C’est ce qu’on appelle en anglais l’imperial overstretch, le grand écart de l’empire.
Tout le monde sait qu’après l’élargissement, il faut une période de consolidation, il nous faut suffisamment de temps pour vérifier que tout cela est encore en état de fonctionner.
Espérez-vous, comme le font aujourd’hui plusieurs analystes, que les référendums et consultations, en Europe, pourraient imposer la volonté populaire contre une certaine fuite en avant des politiciens ?
Je crois qu’on va en arriver là. Effectivement, dans pas mal de pays, l’opinion publique a du mal à suivre. Or pour pouvoir continuer à construire l’Union européenne, pour pouvoir aussi l’approfondir, il faut que l’opinion publique « reste à bord ». Actuellement, il existe de forts doutes dans plusieurs pays. Avec ces politiques de fuite en avant, d’incohérences, avec le manque de réponses à toute une série de questions vitales pour l’opinion publique, on est en train de pratiquer une politique aventuriste.
Ainsi, d’une frontière commune avec l’Irak…
Voilà, c’est ce que j’appelle une politique aventuriste. Je ne sais ce qui va arriver dans dix ou quinze ans. Mais engager aujourd’hui des négociations avec la Turquie ! Et, on l’a bien vu, la Turquie impose sa volonté : c’est tout ou rien. La sagesse aurait recommandé de poursuivre avec la Turquie une politique de partenariat, de liens privilégiés. Tout cela est concevable, mais qu’on prenne le temps de vérifier toute une série de questions, y compris au niveau religieux.
L’argument selon lequel cet élargissement nous évite justement de se replier en un club chrétien : cet argument vous laisse froid ?
Oui ! Allons-y pas à pas. (...)
Je suis non-croyant et suis souvent désagréablement surpris par le fondamentalisme chrétien, tant chez nous qu’aux Etats-Unis. Et dans la constitution, on a été bien avisés de ne pas se référer trop explicitement à une religion donnée. Mais, maintenant, cela risque de devenir un autre jeu.
Je reviens à Chypre : du moins, ne doit-on pas se réjouir de la perspective de voir reconnaître cette république, par le biais du protocole douanier ?
(...) On ferme un oeil sur l’occupation militaire de l’île et on se dit que, chemin faisant, le problème se résoudra. C’est probable, parce qu’on ne peut pas imaginer que la Turquie devienne membre sans avoir dûment reconnu Chypre, et avoir accepté une solution de fond concernant cette île. Mais au-delà de tout cela, il faut se demander où sont les frontières de l’Union européenne. Va-t-on continuer à élargir sans avoir les institutions capables de gérer cela ? Car de plus en plus, l’Union commence à être une espèce d’ONU régionale.
Nos confrères allemands du « Frankfurter Algemeine », ce dimanche, remarquaient que le chancelier Schröder risquait de rester dans l’Histoire comme le chancelier ayant avalisé l’« abandon de l’idée d’une Europe politiquement unie ». Vous êtes d’accord ?
Eh bien !, je suis assez tenté de le croire, oui. C’est aussi le triomphe de la vision britannique, une communauté « plus large et plus lâche ».
http://soirpdf.lesoir.be/rosselpdf/rosselpdf/index.php?op=getarticle&ref=TURQUIE1&pub_date=20041220&edit=1E&p=9&prefx=NL
« Chypre, notre bien-aimée »
UN ARTICLE DE DELPHINE NERBOLLIER ISTANBUL
EDITION DU LUNDI 20 DéCEMBRE 2004
C’est avec le « V » de la victoire qu’a été reçue la politique nationaliste et intransigeante du gouvernement turc face à l’Union européenne. Photo EPA.
L’explication de texte a commencé : samedi à Ankara, devant 4.000 supporters, Abdullah Gül, ministre turc des Affaires étrangères, s’est voulu rassurant. Nous n’avons ni donné ni vendu Chypre, a-t-il déclaré au lendemain d’un accord obtenu au forceps avec l’Union. Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre, choisissait de son côté de dramatiser l’affaire en clamant son amour pour cette île, divisée depuis 1974 : Chypre est tout pour nous, elle est notre bien-aimée.
Le gouvernement turc est donc rentré de Bruxelles la tête haute. Si, vendredi soir, les Stambouliotes semblaient déçus par le compromis chypriote, la majorité des médias s’est chargée depuis de désamorcer ce qui pourrait devenir une bombe en matière de politique intérieure. Elle saluait samedi le « conquérant » Erdogan, qui non seulement a obtenu une date pour l’ouverture des négociations d’adhésion, mais qui a fait reculer les 25 chefs d’Etat et de gouvernement sur la question de Chypre. Le coup d’éclat du Premier a été largement relayé. Ulcéré par la surenchère de dernière minute dans ce dossier, Recep Tayyip Erdogan aurait menacé de rentrer à Ankara sans accord, ce qui selon le quotidien « Terçüman » aurait créé la panique dans le clan européen et l’aurait fait céder. Le journal à grand tirage « Milliyet » titrait d’ailleurs samedi : « Bye, bye, nous rentrons. »
Ankara a ainsi obtenu un délai supplémentaire pour résoudre le contentieux chypriote, un Etat avec lequel il est en conflit depuis 30 ans. D’ici à octobre prochain et l’ouverture des négociations d’adhésion, Ankara s’est engagé à étendre l’union douanière aux dix nouveaux pays de l’UE, dont Chypre, ce qui n’en constitue absolument pas une reconnaissance, s’est empressé d’expliquer Recep Tayyip Erdogan. Le Premier ministre néerlandais ne l’a d’ailleurs pas démenti, tout comme Jack Straw, ministre britannique des Affaires étrangères, fervent supporter de la cause turque et salué ici comme « l’architecte » de cet accord. Emin Colasan, dans les colonnes du quotidien « Hurriyet », ne se voilait toutefois pas la face samedi : « Nous devrons reconnaître Chypre, quelle que soit la manière (...) écrivait-t-il, car nous venons d’en faire la promesse. » Cette promesse a fait sortir de ses gonds Deniz Baykal, leader du CHP (principal parti d’opposition), qui appelle le gouvernement à abandonner les négociations avec l’Union.
http://soirpdf.lesoir.be/rosselpdf/rosselpdf/index.php?op=getarticle&ref=TURQUIE2&pub_date=20041220&edit=1E&p=9&prefx=NL
Stassen
20/12/2004
Membership talks get the green light
By Graham Bowley International Herald Tribune Saturday, December 18, 2004
BRUSSELS Turkey and the European Union overcame a last-minute standoff on Friday to reach a historic agreement to open membership talks next October after Turkey agreed to tacitly - but not formally - recognize Cyprus.
Tony Blair, the British prime minister, hailed the accord as a “historic event,” adding, “It shows that those who believe there is some fundamental clash in civilizations between Christian and Muslim are actually wrong, that we can work together and we can cooperate together.”
Recep Tayyip Erdogan, the Turkish prime minister, said: “We did not obtain all that we wanted, 100 percent, but we can say that it was a success. We have reached a point where Turkey is rewarded for 41 years of efforts.”
Erdogan said the “reconciliation of civilizations between Christianity and Islam” now rested on a “concrete base.”
José Manuel Barroso, the president of the European Commission, said, “This is a day on which the people of Turkey should rejoice in their new European future.”
The agreement, which was reached at the end of a two-day summit meeting of European leaders here, could see Turkey join the EU in 10 to 15 years.
In a final compromise, Turkey agreed to issue a tacit recognition of Cyprus before negotiations begin on Oct. 3, 2005. Ankara agreed to sign a protocol extending its customs union with the EU to the 10 countries that joined the union in May, including Cyprus.
But Erdogan insisted that this was in no way a formal recognition of Cyprus. This “is absolutely not a recognition,” he said.
Jan Peter Balkenende, the Dutch prime minister and president of the European Council, also said, “It is not a formal recognition but it is a step that can lead to progress in this field.” Balkenende’s support of the view that the signing would not be a recognition of Cyprus under international law was seen as crucial to getting Erdogan’s agreement.
At the summit meeting, the EU also agreed to open accession negotiations with Croatia in April 2005 if it cooperates on efforts to investigate war crimes from the Yugoslav wars of the 1990s.
European leaders also agreed to sign accession treaties with Romania and Bulgaria, which would see these two countries joining the EU around 2007.
The talks with Turkey faced breakdown after some EU countries insisted that Turkey on Friday “initial” a declaration that it would sign the protocol. But heated negotiations, orchestrated by Gerhard Schröder, the German chancellor, and Blair, brought Erdogan back to the table, and led to the final agreement, diplomats said.
EU countries said the goal of negotiations was Turkish membership but offered no guarantees that the talks would necessarily end in EU membership for Turkey.
They also stipulated that Turkey could be subject to strict long-term restrictions on the migration of Turks into Western Europe.
The safeguards would be the toughest yet faced by a nation aspiring to join the EU.
The EU also said it would break off talks if Ankara broke promises on human rights and democratic reforms. The Union said Turkey would not be able to join before 2014, when the EU agrees to a new budget because of the likely heavy financial burden of Turkish entry. No deadline was set for the end of talks.
Balkenende, the Dutch prime minister, said the agreement included “guarantees for democracy, rule of law and respect for human rights.”
“Accession is an objective, but it can’t be guaranteed,” he added. “We have been writing history today.”
The tough restrictions reflect the stiff opposition in public opinion in many EU countries to Turkish membership.
Jacques Chirac, the president of France, where opposition to Turkey is intense, said that the EU and Turkey would eventually forge a “marriage” but warned that “the road will be long and difficult.” Chirac said EU membership would also depend on whether Ankara agreed to recognize the mass killings of Armenians in the early 20th century.
In a measure of the opposition to Turkish entry, Austria, one of Turkey’s chief critics in the EU, said Friday that it would hold a referendum on the issue. It joins France, which also plans to hold a referendum on Turkish membership.
In talks at the summit meeting Friday, the final obstacles to an agreement revolved around three broad areas, diplomats said. These were Turkey’s refusal to recognize Cyprus, the issue of permanent restrictions on Turkish migration, and some countries’ insistence that the final declaration should mention the possibility that talks could eventually fail and Turkey would not join the EU.
In the end, Turkey promised to sign the protocol before October. Countries agreed that the safeguards should be “permanently available” rather than permanent. Despite Turkey’s objections, the final agreement said Turkey would be “anchored in European structures.” This is a clear reference to the possibility that full membership might never be attained. But the final text did not say Turkey could end up as a “privileged partner,” a status well short of full membership, which some countries wanted but which Turkey had fought.
If the talks are successful, Turkey would become the first broadly Muslim country to join the EU. It would also represent the biggest enlargement by the EU to date.
The decision marks a victory for Erdogan, the Turkish leader, and his Justice and Democracy Party, bolstering democratic and economic reforms that Turkey has carried out in recent years. It will also be welcomed in Washington, where EU membership for Turkey has been a major U.S. foreign policy goal.
The decision followed two days of frantic diplomacy Thursday and Friday. By Thursday evening, negotiations had yielded a European offer of a date to open negotiations. There was also the agreement that the long-term aim of the talks would be full membership. But the sticking point remained Cyprus. It has been divided along ethnic lines since a 1974 Turkish invasion to prevent a Greek Cypriot attempt to unite with Greece.
The southern, internationally recognized and ethnically Greek part of Cyprus joined the EU this year. The ethnically Turkish republic in the north of the island is occupied by Turkish troops. A United Nations-sponsored plan to reunify the two halves failed earlier this year. As a result, only the southern half entered the EU.
Frédéric
17/12/2004
Je signale que durant l’engagement des USA AU Viet Nam, il y a eu 50 000 conscrits US qui sont passer au Canada.
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