Erwin Voordeckers
14/01/2006
Bonjour,
je crois que cette nouvelle de la revue d’intélligence stratégique Jane’s (http://www.janes.com),
mérite d’etre approfondie et discutée:
—
“France may block foreign takeover of defence firms”
The French government has published a decree listing several sectors in which it could block foreign hostile takeover bids of strategically sensitive businesses.
[Janes Defence Weekly - first posted to http://jdw.janes.com 6 January 2006]
—
Pourriez-Vous la devélopper? Malheureusement, le commentaire de Jane’s est payant….
Merci et congratulations pour Votre excellent travail
lebayorre
12/01/2006
...mais “on” (lire GW. BUSH, D. RUMSFELD, le Dr C. RICE, etc) ne m’ a pas
cout,
cf article rcent du Guardian :
http://www.guardian.co.uk/print/0,3858,5371501-103550,00.html
Hlas, trois fois hlas, “We’ve become the worst of all things: an
ineffective occupier,” he says he told Condoleezza Rice, then national security
adviser.
Aprs C. POWELL demi-mots, son adjoint au Dpartement d’ tat, haut et
fort, certains gnraux de l’ US Army, et j’ en oublie, c’ est fou le nombre
de hauts responsables qui cherchent se distancer de la politique
Msopotamienne de l’ Administration U.S. Comme je l’ avais pressenti dans un de
mes posts rcents, la panique se gnralisant, l’ tape suivante est
inluctable et a pour nom dbandade.
Tout se passe comme si la fine quipe de la Maison-Blanche et du Pentagone tait
devenue tellement radioactive, tellement infrquentable, tellement proche du
Gotterdmmerung qu’ il devient urgentissime et vital de faire oublier qu’ on
a appliqu cette politique. Pas comme un obscur gratte-papier, non, mais comme
fonctionnaire d’ autorit, disposant de larges pouvoirs.
C’ est l qu’ on mesure la dgradation morale des lites dirigeantes des USA :
derrire la faade puritano-vertueuse qui consiste avouer ses “faiblesse”,
c’ est le cynisme comme outil du sauve-qui-peut gnralis, des intrts de
carrire bien compris, sans parler de bouclier juridique prventif dans
l ‘ventualit de poursuites, de moins en moins hypothtiques, soit dit en
passant.
Qu’ on ne nous fasse donc pas passer MMrs POWELL, BREMER et consorts pour des
agneaux vtus de lin blanc et de probit candide transforms en boucs
missaires par une administration faustienne. Les tats d’ me, si on en
avait alors qu’ on tait encore en poste, il fallait dmissionner si on n’ tait
pas d’ accord avec la politique que votre gouvernement vous avait charg d’
appliquer.
Le couplet, oh combien attendrissant, de C. POWELL qui, tortur par le doute et
les balivernes virtualistes qu ‘on lui faisait endosser la face du monde
(cf POWELL et sa fiole d’ anthrax la tribune des Nations Unies, je tiens la
photo disposition sur demande par e-mail) ; mais qui rejette la dcision de
dmissionner pour ne pas dmoraliser ses p’tits gars Fallujah, on nous l’ a
dj fait.
C’ tait aussi l’ argumentation d’ un autre gnral, franais celui-l. Il s’
appelait NAVARRE, tait chef d’ tat-major vers 1954, lorsqu’ un
dysfonctionnement purement tactique s’ est malencontreusement produit
Dien-Bien-Phu.
Je pourrais continuer d’ ironiser ad nauseam sur le thme “responsable mais pas
coupable”, “dop l’ insu de mon plein gr”, etc… , mais l’ essentiel n’
est pas l.
Ce qui se passe sous nos yeux, et sans que nous soyons capable d’ en
apprhender la radicalit, faute de grille de lecture adapte, et cause de
l’ immdiatet des sources d’ information ; est la deuxime conflagration
gopolitique aprs l’ implosion de l’ URSS, c’ est l’ implosion de
l’ autre empire, celui des USA.
Je reviendrais peut-tre sur la symtrie de ces effondrements, leur synchronisme
10 ans prs (le laps de temps du moment unipolaire clintonien), et l’
ventuelle causalit commune de ces deux catastrophes, au sens que Ren THOM
donne du concept de catastrophe dans sa thorie mathmatique ponyme.
Pourtant, J-B. DUROSELLE, dans “Tout empire prira”, malheureusement puis,
avait tent une intelligibilit du concept d’ empire. Mais plus personne n’
coute les historiens vieux jeu, surtout quand la thse centrale de l’ op. cit.
est que la dignit humaine est la bombe retardement des empires.
Ceci pour apporter une bouffe finale d’ air frais, dfaut de pouvoir conclure
premptoirement sur une note optimiste.
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Bibliographie :
J-B. DUROSELLE “Tout empire prira”, Armand COLIN Janvier 1992,
ISBN 2-200-37270-1.
R. THOM “Paraboles et catastrophes” coll. Champs, FLAMMARION, 1983,
ISBN 2-08-081186-X
steph
12/01/2006
Je me permet juste de vous demander une précision concernant cet article d’antiwar.com, puisque j’y relève un détail “irrégulier” (ou alors peut-être que je me trompe). L’article fait mention d’une passe en straffing de F-14 le 3 janvier sur un “supposé building abritant des terroristes”.
Corrigez moi si je me trompe, mais les F14 ont bien été retirés du service actif de la Navy en cours de 2005 ?
S’agit-il d’un erreur de la part du journaliste d’anti-war (on sait que des fois, les journalistes font preuve de beaucoup d’imprécisions et d’erreurs ou de confusion, dans la connaissance des matériels aériens). Mais bon, une bombe reste une bombe, nous sommes bien d’accord.
bituur esztreym
11/01/2006
[à virer lors de la publication : comme je ne sais plus comment vous contacter par mail, je vous signale ça ici ; mais vous êtes peut-être au courant ; je réitère la suggestion de masquer les mails des contributions ; je vous demande de masquer le mien]
un Bureau du Coordinateur de la Reconstruction et de la Stabilisation (préparer la reconstruction des pays pas encore détruits !!) a été créé à Washington. (en mai dernier)
http://www.thenation.com/doc/20050502/klein * trad fr. :
http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=2269
The Rise of Disaster Capitalism
Naomi Klein
Last summer, in the lull of the August media doze, the Bush Administration’s doctrine of preventive war took a major leap forward. On August 5, 2004, the White House created the Office of the Coordinator for Reconstruction and Stabilization, headed by former US Ambassador to Ukraine Carlos Pascual. Its mandate is to draw up elaborate “post-conflict” plans for up to twenty-five countries that are not, as of yet, in conflict. According to Pascual, it will also be able to coordinate three full-scale reconstruction operations in different countries “at the same time,” each lasting “five to seven years.”
Fittingly, a government devoted to perpetual pre-emptive deconstruction now has a standing office of perpetual pre-emptive reconstruction.
bituur esztreym
11/01/2006
trouvé sur http://altermonde-levillage.nuxit.net/article.php3?id_article=4743 , un éclairage intéressant sur l’affaire des prisons de la CIA en Europe. tout le monde sait, c’est évident : les Suisses. les Egyptiens, etc.. et tout le monde connaît les lieux précis, en Roumanie par exemple. c’est apparemment un membre des renseignements suisses qui a révélé la chose. encore un de ces courageux, qui en ont assez, et font ce qui est en leur pouvoir pour dénoncer.
Le Conseil fédéral suisse disposait dun document qui indiquait clairement lexistence de prisons de la CIA en Europe, mais na rien dit.
par Silvia Cattori.
9 janvier 2006.
Les services de renseignements suisses ont intercepté, à mi novembre 2005, un fax envoyé par le Ministère égyptien des affaires étrangères du Caire à son ambassade de Londres.
Cette information, qui a été révélée le 8 janvier 2006 par le magazine suisse de langue allemande « Sonntags-Blick », apporte une nouvelle pièce au dossier des prisons secrètes de la CIA en Europe.
Selon le Sonntag-Blick le fax intercepté par les services secrets suisses fait état de prisons de la CIA en Europe de lEst ; il apporte des indices supplémentaires sur lexistence de prisons secrètes américaines en Europe. Prisons utilisées par les tortionnaires de la CIA pour interroger ces détenus invisibles, transportés par avions cargos à travers le monde, empaquetés dans des sacs en plastique, sans aucune considération humaine.
Le fax égyptien évoque également linterrogatoire, en septembre 2005, de 23 prisonniers afghans et irakiens, à la base militaire Mihail Kogalniceanu, à proximité du port de la mer noire de Constanza, en Roumanie.
Les autorités roumaines pourront-elles continuer de nier, comme elles lont fait jusquici, la présence de prisons secrètes et de centre dinterrogatoires sur leur sol ?
Le Département de la défense suisse, qui avait eu connaissance de ce document dès mi-novembre, sest bien gardé den informer le conseiller aux Etats Dick Marty, chargé par le Conseil de lEurope denquêter sur les prisons de la CIA. Celui-ci sest plaint de cette rétention de linformation : « La Suisse a un comportement un peu analogue à celui de nombreux autres gouvernements européens dans cette affaire. Nombreux savent mais préfèrent détourner la tête ».
Comment est-il possible quun document rédigé par les services de renseignements du Département fédéral de la défense, classé secret, soit arrivé entre les mains de journalistes sinquiète le Conseil fédéral ? Dick Marti formule cette hypothèse : « Ce pourrait être tout simplement un fonctionnaire fédéral qui, face à ce à quoi lon assiste en matière de violations des droits humains, a voulu faire un geste de responsabilité personnelle pour combattre ce phénomène ».
Dans limmédiat la chasse a été lancée par le Conseil fédéral pour identifier la personne qui a révélé cette information « sensible » aux journalistes de « Sonntags-Blick ».
MHB
11/01/2006
Votre dernier paragraphe pourrait aussi bien s appliquer a la politique chinoise presentement avec cette difference qu a Poutine on substitue un triumvirat ou un quarteron de chinois, le pays etant trois ou quatre fois plus peuple.
Vous avez toutefois oublie l hypothese de fourniture de gaz par pipeline Siberie-Alaska, ce qui reglerait le probleme de l ANWAR et eviterait d avoir ces fameuses centrales nucleaires si cheres a Condi et a ses potes europeens.
Dominique Larchey-Wendling
10/01/2006
Je réagis à votre article en suggérant
l’hypothèse suivante : et si la crise du
gaz était un avertissement discret aux
Européens vis-à-vis de la crise Iranienne.
Qui est le 2ième fournisseur de gaz ?
L’Iran non ? On sait que les Russes ne
veulent pas d’un Iran devant le conseil
de sécurité car ils savent que la suite
est une attaque militaire américaine.
Que se passerait-il dans l’approvisionnement
en gaz si l’Iran devait être attaqué contre
l’avis des Russes ? Plus de gaz en Europe ...
Juste une suggestion. Ils sont subtils ces
Russes ...
berthier
09/01/2006
deep throat
Europa : dont make others as fools and dont sheep the media
No score for this post January 9 2006, 8:50 AM
quote one of yours :
“Well there is also the fact that Europe usually spend half the money in R&D than the USA to reach the same results”.
this is light said but contains truth, at least for one reason :
one scientist costs twice as much in the us than in europe and much more in asian countries : i.e. for the same amount of money, you have 2,3,10 times more scientists & engineers at work than in the US.
i.e. europe graduates more engineers & Sc. phd than the usa and much more of them are on technical & science jobs.
The other bias that does not corrupt the Congress’ analysis is that patenting has only an interest when adressed to a private market, i.e. : not pure science, not upstream science, not military/secret science, not industrial process equipment improvement, only partially software & health research.
I.e. patents numbers do not represent the actual strength of a scientific sector of a country, but the technical content of what is sold on the open market : nothing more.
The fact is that the US are now absent in the fields of heavy industrial processes & machineries, where before they were dominant, even when not in deliveries.
In these fields, japan & europe hold 90% of recent industrial know-how.
the US leading edge research is concentrated in the strategic sectors of warfare, and part of health, information technology & sensors…only partially opened to intensive patented research.
Moreover, and this is absolutely normal for a leading state, these fields are heavily funded at federal level, directly of through overpriced federal markets.
US Congress heavily focusses since years on evaluating various aspects of the relative scientific position of the us to the other countries, more than on irak, afganistan, etc.
Fred
09/01/2006
Oui, il va rester aussi vivant que possible… tout au moins jusqu’aux élections.
Et son aura fera conserver à Kadima ses chances d’arriver en tête.
Est-ce comme cela qu’il faut comprendre l’omniprésence des bulletins de santé de Sharon dans les informations ?
cramer
09/01/2006
Juste sur la forme et l’usage des mots : Il serait dommage de parler des Pays-Bas en écrivant “La Hollande”. Après tout, personne ne dit la Bretagne pour évoquer la France ou l’Ecosse quand il s’agit de la Grande-Bretagne.
D’ailleurs dans l’article originel, il s’agit bien de “The Netherlands”.
B.C.
louis kuehn
08/01/2006
Comme Dedefensa avait prevu, Mme Merkel n’a pas l’intention de détruire le travail de Schroeder en politique étrangère: critique des Etats-Unis et parténariat stratégique avec la Russie. Ceci ne veut pas dire attaquer l’Alliance atlantique… mais quand-meme…
Voir Radio Free Europe du 7 janvier:
German Chancellor Criticizes U.S.‘s Guantanamo Facility
7 January 2006—German Chancellor Angela Merkel has criticized the U.S. detention facility at Guantanamo Bay, Cuba, saying such an institution cannot be allowed to exist in the long term.
Merkel made the comment to the magazine “Der Spiegel” ahead of her first visit to the United States since taking office in November.
Correspondents say Merkel is hoping to repair German-U.S. ties strained over the Iraq war, but they add that she is unlikely to shy away from speaking out where disagreement exists.
The Guantanamo facility—used to hold terrorist suspects—has been criticized by governments and human rights groups around the world.
Merkel also commented on Germany’s relations with Russia, saying the two countries have a “strategic partnership” rather than a “friendship.”
(dpa/AP/Reuters/AP)
Gladio
08/01/2006
Et le 9/11, c’est combien de temps après la Seconde Guerre mondiale ?
Le reportage “à marionnette” dont Flupke parle est d’Alan Francovich, diffusé sur la BBC en juin 1992 et sur différentes chaînes européennes dans la foulée. Pour la France, il est passé très confidentiellement dans le cadre des émissions matinales anglophones de l’été... Autant dire que peu de monde l’a regardé...
Le livre de Ganser reprend la même thématique que Jean-François Brozzu-Gentile, dans l’Affaire Gladio (Paris,Albin Michel, 1994), c’est-à-dire une explication nationale de chaque supposé réseau. Or, pour comprendre une structure Gladio qui n’existe pas, c’est-à-dire qui est formée d’éléments prépositionnés dormants (stay-behind), il faut analyser l’idéologie qui anime ses organisateurs. Or, quelle est-elle ? Elle se nourrie de la peur de 1947, est particulièrement alimentée des leçons de l’entre-deux-guerres et de l’effondrement des démocraties. L’Allemagne est sous contrôle militaire. La réaction de 1947 en France (le renvoi des ministres communistes) rassure les Etats-Unis (de toute façon, les structures sont prêtes et les hommes sont mobilisés, comme en témoignent certaines archives privées). Mais les deux “ventres mous” de l’Europe sont la Belgique et l’Italie. Le Royaume outre-Quiévrain n’est pas menacé par la gangrène communiste, mais par son partitionisme wallon et flamand. La hantise d’une rupture communautaire, exploitable par le Pacte de Varsovie, amène certains stratèges à suggérer de frapper l’opinion publique si durablement que les communautés demanderont un gouvernement centralisé et mettront fin au fédéralisme latent. C’est l’épisode des tueurs fous…
Pour l’Italie, les choses sont plus simples, puisque le Parti est suffisament puissant et les nostalgiques du Duce nombreux. C’est le plan Solo, piazza Fontana, les Brigades Rouges…
Mais, dans un cas comme dans l’autre, on sort des structures stay-behind pour entrer, selon les lectures, soit dans des manoeuvres de manipulation des services de renseignement, soit dans des violations pure et simple du choix démocratique. Dans les deux cas, cet esprit n’appartient aux réseaux Gladio initiaux, et c’est pourquoi de telles dérives n’ont pas été constatées partout en Europe.
Gazel
08/01/2006
http://www.iribnews.ir/Full_en.asp?news_id=205190&n=37
Je vous transmet un artcle trouvé sur IRIB news
concernant les malheurs futurs de notre spin prime minister préféré.
Cordialement
2006/01/08
Blair may be impeached over Iraq war
11:48:10 Þ.Ù
London, Jan 8 - A leading British army officer believes Prime Minister Tony Blair should be impeached for his role in the war in Iraq, the Mail on Sunday reported.
General Sir Michael Rose, a former UN commander in Bosnia, was quoted by the right-of-centre Mail on Sunday as saying: “I think the politicians should be held to account ... My view is that Blair should be impeached.”
“That would prevent the politicians treating quite so carelessly the subject of taking a country into war.”
A high-profile resignation of a senior armed forces officer before the start of the March 2003 conflict may also have made the British government think twice before sending troops to the Persian Gulf, he added.
“I would not have gone to war on such flimsy grounds,” he stated.
The newspaper said the comments were made during a television documentary to be aired on channel four television on Friday.
Martin Bell, BBC television’s former war correspondent who made the film—“Iraq: the failure of war”—appeared to back the general, writing in the mail on Sunday that it was “reasonable” to blame the politicians.
“Ordering the armed forces to war is the most serious decision any government takes. On Iraq it was taken with a degree of nonchalance bordering on negligence,” said Bell, who is a former independent member of parliament.
Rose’s opinion revives a call made in November 2004 when 23 MPs filed a motion to impeach Blair on charges of “gross misconduct” over the US-led invasion.
SM
MHB
07/01/2006
Pour certains (Chuck Spinney de CNI) Washington est Versailles-sur-Potomac. Pour d autres c est plutot Hollywood-sur-Potomac, A chacun sa perspective.
Mais dans le cas present les reactions des experts locaux en geopolitique et des lobbyistes de la rocade washingtonnienne auraient tendance a faire penser au probleme bien connu dans les maisons de passes: comment faire durer le plaisir.
Personne n ose le dire mais tout le monde y pense : il reste Bibi et avec lui pas de probleme car il sait faire durer le plaisir.
En d autres termes “laissons pourir le probleme encore une generation et peut etre qu il se reglera de lui-meme.
C est ca la vraie diplomatie !!
L integration economique palestino=israelienne - que tout le monde attend avec impatience - n est pas pour demain ...
Et a la limite on peut se demander si c est vraiment concevable dans le contexte de croisade qui existe actuellement.
geo
07/01/2006
La Banque mondiale suspend le versement de ses prêts au Tchad
LEMONDE.FR | 06.01.06 |
Après avoir émis, fin 2005, une vive mise en garde, la Banque mondiale a décidé de suspendre, vendredi 6 janvier, le versements de ses prêts au Tchad, soit environ 124 millions de dollars restant à verser, selon le président de la Banque, Paul Wolfowitz. Une mesure de retorsion contre N’Djamena, accusé d’avoir modifié unilatéralement la loi sur la gestion des revenus du pétrole, brisant l’accord conclu en 1999 avec l’institution internationale.
Les députés tchadiens ont décidé à la fin décembre, à l’initiative du gouvernement, de modifier la loi sur le pétrole, malgré les protestations de l’organisation internationale. Le nouveau texte supprime notamment un fonds destiné aux générations futures, sur lequel étaient bloqués 10 % des revenus pétroliers du pays, et double également la part des recettes versées au Trésor public, sans aucun contrôle sur leur utilisation.
Considéré comme l’un des pays les plus pauvres au monde, le Tchad produit du pétrole depuis 2003. En 2004, cette ressource a généré 143 millions de dollars de revenus, sans que les conditions de vie des Tchadiens s’en trouvent améliorées. Le gouvernement de N’Djamena veut en conséquence augmenter ses revenus financiers en utilisant dès maintenant le fonds pour les générations futures. Et il a fait du changement de la loi un test de sa souveraineté.“La Banque mondiale parle de l’originalité de la loi modifiée (...) comme si le Tchad et les Tchadiens étaient devenus pour la Banque des cobayes pour l’expérimentation d’un type de gestion ou de gouvernance”, s’était indigné fin décembre le gouvernement tchadien, dans un communiqué.
AVEU D’ÉCHEC
En suspendant ses aides, la Banque mondiale avoue l’échec de ce qu’‘elle présentait comme un accord modèle avec un pays pauvre sur la gestion de ses ressources naturelles. Pays pétrolier depuis peu, le Tchad avait négocié en 1999 une sorte de mode d’emploi de ses futures recettes pétrolières. La Banque était d’autant plus impliquée qu’elle avait financé une partie des investissements, et notamment l’oléoduc transportant le brut tchadien vers le golfe de Guinée. La loi de 1999 visait à garantir la transparence de la gestion des pétrodollars, afin qu’ils profitent à l’ensemble de la population, l’une des plus démunies de la planète.
Paul Wolfowitz, ancien secrétaire-adjoint à la défense américain de 2001 à avril 2005, assure avoir pris sa décision après avoir consulté le Conseil d’administration de la Banque. Il a souligné que celle-ci ne préjugeait pas de la décision que les pays membres pourraient prendre individuellement, ni de celle du Fonds monétaire international (FMI).
La modification unilatérale de la loi a également suscité les protestations de l’opposition et de la société civile tchadienne. Les chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) réunis, le 4 janvier, en sommet dans la capitale tchadienne s’étaient bornés pour leur part à “prendre acte” de la modification de la loi, en appelant “la Banque mondiale et le gouvernement tchadien à privilégier le dialogue dans leurs relations à ce sujet”.
Avec AFP
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