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Réponse de Jacques Cheminade

Article lié : Tiens, il se passe quelque chose…

Bertrand

  24/05/2008

« La finance folle ne doit pas nous gouverner » : les doyens de la social-démocratie européenne défient la City !
24 mai 2008

Par Jacques Cheminade

Tranchant le nœud gordien du temple du capitalisme financier, les doyens de la social-démocratie européenne viennent de faire irruption sur la scène politique, là où depuis longtemps nous espérions qu’ils se manifestent. Leur intervention a pris la forme d’une lettre adressée à Nicolas Sarkozy, en vue de la présidence française de l’Union européenne, intitulée : « Les marchés financiers ne peuvent nous gouverner » ( le 22 mai, sur http://www.laurent-fabius.net). Ce texte a été repris dans la page « Débats » du quotidien le Monde, le même jeudi 22 mai, sous le titre encore plus provocant de : « La finance folle ne doit pas nous gouverner ». Ainsi, la boîte de Pandore longtemps fermée se trouve ouverte pour un débat public sur l’enjeu fondamental de la politique internationale, auquel nous participerons pour pousser constamment les feux, car il y a urgence à ce que les paroles se transforment en actes.

Les partisans du « capitalisme de casino anglo-saxon » ne s’y sont pas trompés. Ambrose Evans-Pritchard, dans le Sunday Telegraph, en bon chien de garde de l’oligarchie britannique et en ennemi historique de Lyndon LaRouche, a tout de suite flairé le danger. Il s’écrie : « Ce texte fulminant [qui n’a été signé par aucun responsable britannique] est la manifestation à ce jour la plus claire d’une poussée de plus en plus puissante vers un “super régulateur” européen, qui réduirait l’Autorité des services financiers britannique à un statut de branche régionale et serait une menace grave pour la City de Londres. » Les critiques européens veulent « saisir leur chance de couper les ailes de la City » car ils savent que « la Grande-Bretagne est exceptionnellement vulnérable après l’affaire de Northern Rock ». Avec les départs prochains de José Manuel Barroso, un « partisan du libre marché », et de Charlie McCreevy,le commissaire au Marché intérieur et aux Services, Ambrose Evans-Pritchard craint de perdre « nos protecteurs à Bruxelles ».

Le texte des « socialistes continentaux » a été signé par quasiment tous les doyens européens de leur groupe : Jacques Delors, Jacques Santer, Massimo d’Alema, Lionel Jospin, Pavvo Lipponen, Goran Persson, Poul Rasmussen, Michel Rocard et cinq anciens ministres de l’Economie et/ou des Finances. Il ne s’agit donc pas d’une initiative courageuse bien que minoritaire, mais d’un texte institutionnel. Bien que nous croyions savoir le rôle déterminant joué dans sa rédaction par Michel Rocard, qui défend depuis longtemps un Nouveau Bretton Woods, c’est tout un « pack », comme diraient les rugbymen d’outre-Manche, qui pousse derrière. On comprend donc les craintes des milieux financiers londoniens. Qu’on en juge par des citations qui se suffisent à elles-mêmes :

« Cette crise financière n’est pas le fruit du hasard. Elle n’était pas impossible à prévoir (...) La sonnette d’alarme avait été tirée il y a des années par des individus lucides. La crise incarne de fait l’échec de marchés peu ou mal régulés et elle nous montre une fois de plus que ceux-ci ne sont pas capables d’auto-régulation. (...) Les prêts hypothécaires douteux (...) ne sont que les symptômes d’une crise plus large en matière de gouvernance financière et de pratiques commerciales. (...) L’inégalité croissante des revenus s’est produite parallèlement à une croissance continue du secteur financier. (...) Le monde des finances a accumulé une masse gigantesque de capital fictif qui n’améliore que très peu la condition humaine et la préservation de l’environnement. (...) Le capitalisme décent (...) requiert une intervention publique efficace. »

Après avoir ainsi posé le diagnostic, les intervenants soulignent les dangers : « Les augmentations spectaculaires des prix de l’énergie et des produits alimentaires viennent aggraver les effets de la crise financière et sont de mauvais augure. Il est très significatif que les fonds spéculatifs ont contribué à la hausse des prix des denrées de base. Les citoyens des pays les plus pauvres en seront les plus touchés. Nous risquons de nous trouver face à une misère sans précédent, à une prolifération d’Etats en faillite, à des flux migratoires plus importants et à davantage de conflits armés. » A l’illusion d’une Union européenne préservée, ils répondent : « Mais n’oublions pas les problèmes croissants sur les marchés immobiliers au Royaume Uni, en Espagne et en Irlande et le marasme économique qui se répand partout en Europe. » Cette analyse est d’autant plus remarquable qu’un autre socialiste français, Henri Weber, venait de déclarer dans le numéro de mai 2008 d’Enjeux que « nous sommes dans une longue période d’expansion économique très puissante. La croissance mondiale n’a jamais été aussi forte… » Il y a donc des pendules ou des montres, s’il s’agit de Julien Dray, qu’il faudra remettre à l’heure en famille.

Enfin, et c’est le plus intéressant, nos amis du Parti socialiste européen concluent : « L’Europe doit étudier ces évolutions et identifier les conséquences prévisibles dans le court et le long terme afin d’élaborer des propositions à l’adresse de la communauté internationale permettant de contrer les effets et les causes profondes de cette crise. » Pour affirmer enfin : « Il est temps de créer un comité de crise européen qui rassemble des représentants politiques de haut niveau, d’anciens chefs d’Etat et de gouvernement ou des ministres des Finances ainsi que des économistes renommés et des experts financiers de tous les continents. » Et « donner comme tâche principale à ce comité (...) de présenter au conseil des ministres, aux Etats membres du Conseil de sécurité de l’ONU, au directeur général du FMI et à toutes les autorités et instances concernées une série de propositions afin de limiter les effet(s de la crise et préparer une conférence financière mondiale afin de repenser les règles de la finance internationale et de la gouvernance concernant les thèmes économiques mondiaux. »

Cela change des vagues généralités habituelles qui hantent les couloirs de la bureaucratie. Vous dites « capital fictif ? » Mais où a-t-on entendu parler depuis longtemps de ce concept, sinon chez Rosa Luxembourg et… Lyndon LaRouche ou Jacques Cheminade ? Vous parlez d’une « conférence financière mondiale » ? Mais où cela peut-il se trouver, sinon dans l’appel d’Helga Zepp-LaRouche et de moi-même pour un Nouveau Bretton Woods, initiative lancée par ailleurs par Michel Rocard et reprise par le Parlement italien dans une proposition adoptée le 6 avril 2005 ?

Nous devons donc fêter la bonne nouvelle en nous mettant au travail. Il faut faire vite : la crise du système financier est devenue effondrement, les prix du pétrole, des matières premières et des produits agricoles font l’objet d’une spéculation immorale, destructrice et criminelle dans ses conséquences. La réunion de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, qui va se tenir du 3 au 5 juin à Rome, doit être l’occasion de tout mettre sur la table, au sens propre comme au figuré. Il en va du futur de l’humanité. On veut croire que les sociaux-démocrates d’abord, MM.Jean Ziegler, Jacques Diouf et Henri de Stutter, lanceront avec nous une offensive décisive, éradiquer la faim et la malnutrition et mettre en oeuvre un Nouveau Bretton Woods constituant un seul et même combat : le premier est le but immédiat, le second est ce qui nous permettra de l’emporter. Pour y parvenir, nous devons faire sauter les barrages de ceux que M.Ziegler appelle à juste titre « les criminels contre l’humanité », en donnant charitablement leur dernière chance à ces autres « socialistes » qui dirigent l’OMC et le FMI.

le dada l'ami des lamas de la cia ∫

Article lié : Le Tibet, la flamme, la Chine et notre système

jerome boyon

  24/05/2008

Grand merci pour ce très bon article !

Justement ce tremblement de terre… Dieu s’est rangé du côté de la propagande anti-chinoise et en profite pour espérer détruire les industries d’armement de Chengdu et le Centre d’observation et de contrôle des Satellites à Xi’an ?! Quand on soupçonne certains membres du gouvernement étatsunien de préparer la guerre en Iran…on finit par se poser des questions sur leur volonté d’affaiblir les adversaires…et sur les moyens à leur disposition :

http://www.jp-petit.org/TSUNAMI/tsunami0.htm

...et on ne s’étonne qu’à moitié que le président russe et son homologue chinois en profitent pour dénoncer le plan u.s. anti-missile en Europe et renforcer la coopération militaire - au cas où...

http://www.msnbc.msn.com/id/24791368/

...en attendant le Big Brother merdiatique nous présente le leader du féodalisme théocratique…

http://www.michaelparenti.org/Tibet.html

...qui considère les génocides comme un juste retour de Karma et dont le précepteur était un nazi,

http://www.liberation.fr/rebonds/323085.FR.php

comme un modèle de résistance pacifique à la tyrannie, alors qu’il menace la Chine de nouvelles violences !

http://www.liberation.fr/actualite/monde/327834.FR.php

...ya de quoi rire “jaune”...pas étonnant que les rumeurs finissent par désigner numéro 14 comme un agent de la CIA :

http://www.voltairenet.org/article156299.html

ABM

Article lié : Avec un acte russo-chinois, le système BMDE devient un facteur central du désordre stratégique général

Proto

  24/05/2008

Article lié : Le Tibet, la flamme, la Chine et notre système

Raoul Glaber

  24/05/2008

Que le Tibet ait passé l’essentiel de son temps sous domination chinoise ou mongole, et que l’occident colonisateur ou globalisateur se serve de sa cause et du Super Lama pour contrer la Chine, toutes ces évidences n’empêchent pas non plus l’existence d’un peuple tibétain avec son histoire, sa culture, son identité et ses émotions collectives, bref, d’une nation tibétaine menacée par la colonisation massive venant de Chine. Certes, il y en a bien d’autres, de telles nations, et les bien pensants occidentaux ‘condamnent’ d’ailleurs le vilain nationalisme et les ‘identités meurtrières’ dès qu’il est possible - sauf au Kosovo et en Tchétchénie, bien sûr -, mais j’aurais pensé que cet aspect-là de la situation du peuple tibétain pourrait s’attirer votre sympathie.

Sur la question d’un racisme anti-chinois, il est parfaitement logique que les foules européennes, que l’on mène consciencieusement à l’abîme au nom de la croissance et du marché tout en les menaçant des dangers de la concurrence asiatique, en viennent à développer une forme de haine assez inconsciente pour cette Chine rendue responsable de tous nos maux.

Arriver a pied par la Chine

Article lié : Le Tibet, la flamme, la Chine et notre système

Steven Rix

  24/05/2008

Ce serait plutot les tremblements de terre en Chine qui ont etouffe mediatiquement les tensions entre le Tibet et la Chine.
Les Chinois se sont installes au Tibet depuis relativement longtemps, mais les Tibetains n’aiment pas se melanger avec les Chinois, et c’est la Chine qui s’occupe entierement des affaires du Tibet ainsi que du Bouhdisme Tibetain.
Toutes les religions de la Chine sont une affaire du parti communiste chinois, meme les eveques ne sont pas designes par le Pape mais par le PCC (secularisme Chinois).
Le Tibet c’est genial, car d’apres leur religion ce qu’ils vivent sur le moment appartient deja au passe, donc c’est l’un des seuls peuples qui n’a pas du tout change son etat d’esprit face aux sciences et au progres. La medecine occidentale n’a pas encore trop de place au Tibet, la medecine tibetaine comprend 7 theories essentielles sur le corps qui n’ont pas change depuis plus de 700 ans. Par contre les hotels du Tibet sont hors de prix, plus chers que les hotels aux USA.
Ce qu’il faut retenir ce sont les populations du Nord de la Chine qui sont venues s’installer au Tibet et qui ont permis au Tibet d’avancer economiquement. Les changements depuis les annees 50 sont spectaculaires, et il est dorenavant impossible de ne pas raccrocher le Tibet a la Chine, car le manque d’eau potable dans le nord de la Chine dans la riviere du Huang prevoit de faire passer un aqueduc dans la region du Tibet qui sera connecte jusqu’a Pekin dans les annees 2010 je crois. C’est une question de survie pour la Chine du Nord. Quant a la Chine du Sud, elle est encore bien restee sauvage dans son ensemble, ou la technologie n’a pas change depuis plus de 1400 ans.

Brève réponse à M. Ilker

Article lié : Loin du pays de l'or noir

A. Dumoulin

  24/05/2008

Mais où donc avez-vous cru lire dans mon texte que je pensais qu’on luttait efficacement contre des fous de Dieu et des terroristes, en détruisant des pays entiers?
Il est encore permis d’évoquer la perte d’influence de l’Occident, et les raisons de l’aggravation probable de cette tendance à l’avenir, sans être pour autant perçu comme un supporter de G.W.Bush!
Il faut lire ce qui est écrit, en se gardant de tirer plus vite que son ombre sur tout ce qui pourrait s’éloigner un peu de la bien-pensance formattée. Vous confirmez en tous cas la dernière phrase de mon intervention : «la critique ne peut plus porter que sur nous-même».

nos chers ennemis...

Article lié :

Rakk

  24/05/2008

Une analyse très intéressante sur le dessous des cartes Us/Iran en Irak sur fond d’élection US.

Us et Iran main dans la main…

http://therealnews.com/t/index.php?option=com_content&task=view&id=31&Itemid=74&jumival=1314

Conclusion elliptique

Article lié : Tiens, il se passe quelque chose…

Emmanuel

  23/05/2008

“La principale de nos conclusions est que la croissance indispensable pour faire reculer la pauvreté et assurer un développement durable réclame un Etat fort”

Remarquable ellipse, l’esprit critique comprendra :
« La principale de nos conclusions est que la croissance indispensable [à la continuation de notre système dont nous aurions éventuellement pu supposer, de par la croyance absolue que nous avons en le progrès, qu’il eût agi indirectement] pour faire reculer la pauvreté et assurer un développement durable réclame un Etat fort »

Pétrole...

Article lié : La bataille de la perception de la crise commence

Pierre M. Boriliens

  23/05/2008

Une carte publiée par Libération lors de la première guerre du Golfe (1991) donnait les réserves (prouvées ? ce n’était pas précisé) et les consommations de pétrole de tous les pays producteurs.
Quelques calculs simples avec un tableur montraient entre autres que :

1 les Etats-Unis seraient à sec avant 2000, s’ils continuaient à extraire au même rythme.

2 l’OPEP aurait le monopole du pétrole avant 2020.

3 il n’y aurait plus une goutte de pétrole en 2034.

Bien entendu, ces calculs ne tenaient pas compte d’éventuels nouveaux gisements, mais pas davantage de la croissance prévisible de la consommation. Et de plus, il faut bien dire qu’une certaine opacité règne sur l’appréciation des réserves.

N’empêche qu’il s’agissait d’ordres de grandeur qui montraient clairement que le problème de l’approvisionnement, absolument vital en particulier pour les Etats-Unis, et de sa garantie, étaient imminents.

Les Bush sont évidemment mieux placés que moi pour avoir des informations précises, mais à mon avis, le plan de main-mise, d’une manière ou d’une autre, sur le pétrole de la région Caspienne-Golfe est ancien, et la guerre de 1991 n’en a été que le premier épisode.

Nul doute que ça “délire” beaucoup, aux Etats-Unis, mais je pense que ce plan de main-mise, devenu entre temps un pari probablement perdu, s’est poursuivi et se poursuivra. D’ailleurs dans un de vos articles vous mentionniez le budget colossal prévu jusqu’en 2017 pour occuper l’Iraq et l’Afghanistan.

Je suis assez surpis qu’on ne découvre tout ça, qui tient par ailleurs du simple bon sens, qu’aujourd’hui. Les virtualistes ne sont pas qu’aux Etats-Unis…

C’était mieux avant

Article lié : Hypothèses d'avenir

Emmanuel

  22/05/2008

Puisque nous vivons l’ère de la « psycho politique », il est normal que nos affections soient mentales. « Les USA vont-ils redevenir comme avant? ». La crise systémique s’installe progressivement pour lentement nous sortir de l’aveuglement qui nous empêchait de voir les multiples catastrophes imbriquées les unes entre les autres provoquées par notre système.

Alors, premier réflexe, c’était mieux avant, nécessairement, avant que la nostalgie ne gagne nos esprits critiques. Mais la nostalgie n’est rien comparée à la psychose maniaco-dépressive qui nous guette. A l’opposé, les plus militants que l’on nomme « néocons » mais aussi les « droit-de-l’hommistes », se sont quant à eux progressivement trouvés des affinités pour se réfugier dans une sorte de paranoïa qui les a naturellement rapprochée de Bush le parano en chef dans un délire sécuritaire et dans une guerre globale contre le terrorisme. Ces deux types de psychose complètent le tableau de l’américanisme, déjà largement atteint de schizophrénie, puisque son autisme et sa difficulté dans son rapport au reste du monde ne sont plus à démontrer.

Alors devons-nous mettre « l’Amérique en temps que personnage » sur le divan ?
Notre aveuglement ne nous a-t-il pas emmené au point de non retour au-delà duquel une psychanalyse, quand bien même elle serait envisagée, n’aurait que très peu de chance de pouvoir nous arracher à notre système pour nous permettre, en plus d’autres moyens, d’accéder à « un tout autre type de rationalité » évoqué par René Girard ?
Comme le dit très justement Thierry : « On voit mal, par contre, l’Amérique en temps que personnage disparaître sans se débattre jusqu’au bout, sans s’accrocher à tous les meubles, et sans entraîner avec elle dans sa chute un Monde qu’elle aura mis à feu et à sang… »

Vers un Effondrement US ∫

Article lié : Hypothèses d'avenir

Thierry

  22/05/2008

Bonjour Dedefensa,

une évolution américaine vers un effondrement semblable à celui de l’URSS ?

C’est une idée qui court depuis un certain temps, il me semble, et il paraît que certains états de la fédération aient parfois été tentés de prendre le large…

Mais puisque nous aimons analyser les choses sous ce rapport, croyez-vous que la psychologie américaniste, et même américaine, soit comparable à celle des Russes?

L’URSS a-t-elle constitué un mythe qui aurait exercé sur les peuples russes la même fascination que le rêve américain ne l’a fait aux USA? ( en dehors d’une certaine jeunesse chez nous et à une certaine époque, mais ceci est une autre question…).

Il est à craindre que le “bouleversement psychologique majeur” dont vous parlez, même s’il signifiait une libération, un véritable désenvoûtement pour le reste du Monde, risquerait néanmoins d’être vécu aux USA même et par les milieux américanistes comme une véritable fin du monde, une apocalypse wagnerienne.

L’URSS a eu la politesse de s’effacer discrètement, presqu’avec classe et retenue si l’on peut dire.

On voit mal, par contre, l’Amérique en temps que personnage disparaître sans se débattre jusqu’au bout, sans s’accrocher à tous les meubles, et sans entraîner avec elle dans sa chute un Monde qu’elle aura mis à feu et à sang…

Nous sommes réellement très inquiets pour les trois prochaines année.

Cordialement Thierry

Catastrophisme ou pas quand ça arrange.

Article lié : Parler ou ne pas parler avec “Hitler”

Ilker

  22/05/2008

C’est marrant comme ceux, comme les néo-cons, qui stigmatisent le catastrophisme écologique comme manipulation ou même terrorisme, se laissent aller à celui politique : Hitler, syndrome de Munich etc. Raison dans un cas, excessivité dans l’autre. C’est évidemment manière de faire de la politique sur la peur.

..et on y va tout droit!

Article lié : Hypothèses d'avenir

FB

  22/05/2008

..vers ce moment révolutionnaire faisant suite à l’effondrement de la puissance US. (Brrr!)
Il est surprenant que ces “Grandes Machines politico-stratégiques Occidentales” que sont les spins-doctors et autres instances du Pouvoir de nos pays occidentaux ne soient pas fichues de prendre la mesure des tendances inéluctables en cours..

Mais à quoi peuvent-ils penser?

A quoi peut penser un Sarko élitiste et fervent atlantiste, quand il s’aligne sur des directions dont il devient évident qu’elles mènent au fiasco?
A quoi peuvent penser les ingénieurs de l’INSEE quand ils cautionnent , par la flagrante manipulation de leurs évaluations, une Voix Officielle incrédible?
A quoi peuvent penser les techniciens des DDE de France quand ils s’évertuent à cautionner des plans de développement urbains (pardon: péri-urbains! mode essentiel de développement actuel) dont il est clair depuis 25 ans que cela ne mène qu’à un cul de sac pathétique…

Bon. En tant qu’architecte, et par conséquent devant assumer ma responsabilité sur la validité des projets que je signe pour au moins 10 ans(!) pour l’immobilier, et de 5 à 7 ans en naval, notamment en conception, j’avoue prendre depuis quelques 4 années les plus extrèmes précautions en regard aux “couts de fonctionnement”
Mais visiblement,ni mes clients, ni l’administration, n’ont pris la mesure de ce qui est parfaitement prévisible depuis déja un moment.

C’est déroutant!

Gorbatchev a eu a gérer un blocage lié à une structure de gouvernement “propriétaire”, le mode soviétique. Il n’a pas eu à gérer la remise en question plus générale du mode de développement de nos économies, qu’elles soient de type soviétique ou..capitaliste (ils ne sont pas aussi éloignés qu’on le croit)!
Le fond du problème n’a pas pas été vraiment effleuré.
Aujourd’hui, il me semble qu’on est en face de quelque chose de beaucoup plus fondamental, et la remise en question de la suprématie US (ou anglo-saxonne) a toutes les chances d’amener sur le devant de la scène notre mode de fonctionnement économique (donc social, donc financier, etc..)

Le verrouillage du Pouvoir US/UK via le pétrole , avec ses fragilités inhérentes, est en train de sauter, on dirait..

On n’est visiblement pas prèt à évoluer, ni mentalement, ni structurellement..

Chaud les marrons!

Bis repetita ∫

Article lié :

Ilker

  22/05/2008

Une analyse qui prédit un risque de victoire républicaine aux élections présidentielles us de novembre 2008 :

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John McCain, vainqueur du duel Obama-Clinton

Romain Huret maître de conférences à l’université Lyon-II, membre du Centre d’études nord-américaines (EHESS-CNRS).

Al’image de ce qui s’est passé en 2004, l’Europe espère fortement la victoire de Barack Obama ou d’Hillary Clinton. L’obamania est particulièrement sensible en France où intellectuels, universitaires et politologues s’enthousiasment sur l’extraordinaire charisme et la stimulante fraîcheur du candidat. Un sondage réalisé par CSA pour le Parisien (5 février), demandait à un échantillon de Français de voter comme s’ils participaient à des primaires américaines : 38 % des Français ont ainsi voté pour Obama et 36 % pour Clinton ! Dans le paysage médiatique français, les conservateurs et leur candidat John McCain n’existent peu ou pas.

John McCain risque de remporter la mise en novembre non seulement car il est le candidat idéal pour son propre camp, mais également car les démocrates lui facilitent la tâche. En 2004, au lendemain de la défaite de John Kerry, le quotidien britannique Daily Mirror se demandait, un rien revanchard, comment les Américains pouvaient être aussi stupides et réélire le président George W. Bush. A l’heure actuelle, c’est au Parti démocrate qu’il convient de poser une telle question. Le psychodrame qui se joue depuis plusieurs semaines entre Obama et Clinton risque de coûter très cher en novembre. Alors que les attaques devraient être tournées vers le bilan peu glorieux de Bush, elles s’acharnent à mettre le doigt sur les ratés et les limites des projets démocrates en matière raciale, sociale et politique depuis une vingtaine d’années. Si le débat d’idées est toujours nécessaire, il est pour le moins inopportun. Les contradictions sont flagrantes et aiguisées par un débat interne beaucoup trop long.

Si rien n’est fait pour remettre de l’ordre dans le camp démocrate, la campagne de 2008 sera identique à celle de 1972 au cours de laquelle le candidat George McGovern avait proposé la plateforme la plus à gauche de l’histoire du parti. Promettant une Amérique arc-en-ciel et généreuse, le Parti démocrate avait ouvert ses portes à l’ensemble des revendications identitaires, sociales et politiques : McGovern promettait même un demogrant, un revenu minimum garanti à l’ensemble des Américains ! La défaite fut proportionnelle à la générosité sociale. En silence, le candidat républicain Richard Nixon remporta la mise. A quelques mois de l’élection de 2008, l’histoire risque de se répéter.

Plus que jamais, McCain est le grand favori de l’élection. Le psychodrame démocrate l’aide à affiner ses arguments et à mobiliser au-delà de son propre camp. Si certains ont émis des doutes sur sa capacité à mobiliser les conservateurs, il apparaît au contraire comme le candidat idéal. Longtemps considéré comme un candidat atypique (maverick), il a tout intérêt à mettre en veilleuse ses positions les plus iconoclastes, notamment en matière d’immigration, car l’ensemble de son parcours fait de lui un symbole de l’Amérique mythique dont les conservateurs aiment entendre parler. De discours en discours, il n’hésite pas à revendiquer son américanité profonde. Là où les démocrates sont perçus comme cosmopolites, attirés par les expériences étrangères, les conservateurs se revendiquent d’une Amérique éternelle, dont la simplicité des mœurs est la vertu cardinale.

Est-ce un hasard si McCain souhaite mettre en œuvre un conservatisme de bon sens et s’il a appelé son bus de campagne le «bus du franc-parler» («Straight Talk Bus») ? Le reproche est récurrent contre les démocrates : compliquer les choses simples, trop peser le pour et le contre, tenir des raisonnements alambiqués. Au cours de l’élection présidentielle de 2004, lors des débats télévisuels, Bush aimait à dire qu’il allait décrypter (decypher) les propos de son opposant démocrate Kerry. En ce sens, il y a peu de risque avec McCain dont les tergiversations linguistiques et intellectuelles ne sont pas une marque de fabrique : sans sourciller, il a promis que l’armée américaine pourrait rester «cent ans» en Irak si cela s’avère nécessaire.

Autre vertu du candidat, c’est un homme d’ordre, qui partage avec les conservateurs une vision du monde profondément hiérarchique, réaffirmant la nécessité d’un ordre immuable. Son passé de militaire et ses allures de sémillant retraité plaident en sa faveur. Il joue à merveille de sa carte de «dur» (tough guy) distillant à dessein les anecdotes sur son passé de bagarreur et, bien évidemment, utilisant son statut d’ancien combattant du Vietnam.

Enfin, et ce dernier point ne cesse de s’affirmer au cours des dernières semaines, McCain fait montre d’une culture exigeante et sans concession. Il véhicule une conception duale et manichéenne de la société américaine que l’on retrouvait chez Bush : démocrates contre conservateurs, eux contre nous, bien contre mal. Son voyage récent à Youngstown dans l’Ohio, sur des terres profondément affectées par la crise économique, annonce son credo de campagne : se présenter comme le représentant de l’Amérique profonde face à des candidats démocrates éloignés des réalités des Américains. Si le propos peut faire sourire dans la bouche du candidat des hommes d’affaires et du Parti républicain, il convient de rappeler qu’il a parfaitement fonctionné en 2004.

Face à ce candidat idéal, incarnation d’une Amérique blanche et virile, les démocrates jouent la carte de la diversité sociale et ethnique. A plus d’un titre, leur choix est un pari, stimulant mais osé. Pour le réussir, il convient très rapidement de prendre la mesure de l’adversaire et de cesser de vaines querelles intestines. Si le psychodrame démocrate se prolonge, il risque de n’avoir qu’un vainqueur : John McCain.

Derniers ouvrages parus : Les conservateurs américains se mobilisent. L’autre culture contestataire, éd. Autrement ; La fin de la pauvreté ? Les experts sociaux en guerre contre la pauvreté aux Etats-Unis (1945-1974),éd.de l’EHESS, Paris, 2008.

http://www.liberation.fr/rebonds/327502.FR.php

D'autres pierres dans le jardin des optimistes

Article lié : Hypothèses d'avenir

egdltp

  22/05/2008

Via Contre-info, http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2000, un article de Kevin Phillips dans le Washington Post du 18 mai 2008.
Cela peut il être un cristallisateur de la crise psychologique ?
Merci de vos analyses et bonne chance pour l’appel aux dons.