Forum

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

À propos du verbe sacquer

Article lié : Le fardeau du Pentagone

jc

  03/04/2020

Il me semble avoir lu qu'un grand écrivain aurait dit "L'orthographe? C'est l'affaire de l'éditeur!

Je crois que l'étymologie de sacquer c'est sac; originellement sacquer, c'est mettre en sac, c'est limoger. Je relève cette "faute d'orthographe" non pas pour faire remarquer que l'équipe de relecture et d'édition de Dedefensa -évidemment nombreuse- a failli à son devoir d'éditeur, mais pour ce qui suit, qui concerne le logocrate que PhG s'affiche être.

Thom: "Il est toujours possible de "nominaliser" un verbe, par une dérivation ou une forme spécifique (infinitif); au contraire il n'y a pas de moyen canonique de verbaliser un substantif .(...) Aucun contre-exemple ne m'a jamais été apporté (Boycott, Lynch en anglais, Limoges en français ne font pas le poids)." (Es, p.196)

Thom, que je considère comme un topocrate, est donc clairement ici un logocrate: le verbe peut se substantiver, le verbe peut se faire chair, mais Thom s'interroge sur l'universalité de l'inverse dans la suite du paragraphe, intitulé "Les universaux linguistiques": la chair peut-elle redevenir verbe? Biologiquement (l'analogie est possible dès qu'on est d'accord avec ma citation favorite) cela signifie qu'une fois différenciée la cellule ne peut que très difficilement se réindifférencier. Mon épouse, médecin, me dit qu'elle a appris pendant ses lointaines études cette possibilité de la cellule: la chair est capable de se faire verbe comme le sac est capable de se sacquer.

Différence opérationnelle entre affectivité et affectivisme

Article lié : La Chine révélatrice

jc

  03/04/2020

Pour Thom c'est, en biologie, l'affectivité qui déforme la figure de régulation de l'organisme en la compliquant. Pour lui c'est ça qui fait évoluer les sociétés animales:
- évolution imposée par l'extérieur ("darwinienne") si une espèce donnée est en position de proie (qui peut peut-être amener ladite espèce à se suicider bien avant qu'elle ne soit exterminée par son espèce prédatrice, la peur étant mauvaise conseillère);
- évolution imposée par l'intérieur ("lamarckienne") dans le cas où l'espèce est en position prédatrice.
Autrement dit, selon Thom (je crois…), c'est une saine affectivité qui fait évoluer les espèces.

Par analogie (licitée par ma citation thomienne favorite), on peut transposer aux sociétés cette façon de voir les choses. Et là on voit tout de suite que la qualité de l'affectivité joue, là aussi un rôle prépondérant. On peut s'attendre à ce qu'une saine affectivité fasse évoluer sainement la société et qu'une affectivité malsaine -comme l'est l'affectivisme-Système- la fasse évoluer malsainement.

PhG: "... les antiSystème sont là pour l’exciter, le Système, pour le rendre fou de rage, pour lui faire prendre des mesures extrêmes et mauvaises."

Je crois que c'est effectivement par ce moyen que les antiSystème peuvent amener le Système à se suicider. Très spéculativement (encore plus que d'habitude) je vais ci-après expliciter le mdèle thomien du suicide, modèle qu'il associe à la catastrophe élémentaire "queue d'aronde", mais dont, je crois, on peut voir le principe sur le modèle plus simple suivant, associé à la catastrophe "pli", la plus élémentaire de toutes. pour se fixer les idées on pensera aux USA.

À cette catastrophe est associée le potentiel V(x)=x³ qui se déploie en W(x)=x³+ax, a paramètre de contrôle. Les USA se sont créés lorsqu'ils se sont affranchi de la tutelle anglaise. Sur le modèle ça correspond au cas ou le paramètre de contrôle a, initialement négatif (USA "en puissance"), devient positif, le graphe de la fonction potentiel présentant une cuvette dans laquelle se trouvent les USA (USA "en acte"). Ce sont eux qui ont l'initiative, ce sont eux qui contrôlent le paramètre de contrôle. Mais la situation a changé: il est actuellement clair que les USA ne maîtrisent plus la situation géopolitique mondiale. Ce sont d'autres (la Chine, la Russie, etc.) qui se disputent maintenant avec les USA le contrôle du paramètre de contrôle et il est vraisemblable que dans un temps pas très lointain, ces nouveaux leaders mondiaux prendront le contrôle de ce paramètre a et le feront repasser négatif, ce qui détruire les USA.

Ce scénario les USA le sentent et s'agitent. Sur le modèle de la catastrophe "pli" cela se traduit par le fait que les USA, initialement paisiblement installés au fond de la cuvette de potentiel (avec a>0), commencent à s'y agiter, le point représentatif des USA se mettant à osciller de plus en plus fortement dans la cuvette autour du fond-point-d'équilibre. Et il arrive un moment où les USA sortent de leur cuvette du seul côté où ils peuvent sortir qui est le côté des x<0, où la courbe représentative du potentiel W plonge vers l'infini négatif, ce qui les conduit à la mort.

Les anti-Système apparaissent dans ce modèle de manière externe, transcendante, parce que ce sont évidemment eux qui aident (de plus en plus puissamment) les USA à s'agiter. Le modèle de la queue d'aronde permet d'internaliser le rôle des antiSystème (comme deuxième actant), de proposer un modèle immanent.
 

Si monumentum requiris, circumspice...

Article lié : L’Hystériquement-Correct

Schlachthof 5

  03/04/2020

La notion de programme en sociologie (et en politique...)

Article lié : L’Hystériquement-Correct

jc

  03/04/2020

Il y a dans AL un article intitulé "La notion de programme en biologie" pp.141 à 161. Licité par ma citation thomienne favorite, il est très tentant de le lire (ou le relire) en remplaçant "biologie" par "sociologie". Je reproduis ici le fragment¹ du paragraphe "Du bon usage des catastrophes!" qui traduit en langage thomien la métaphore de mon précédent commentaire;

"Resterait à s'expliquer l'inventivité manifeste dont a fait preuve, à diverses reprises, l'évolution biologique. Il faut penser que la plupart des innovations -apparentes- sont dues à des déformations, des plicatures de caractéristiques organisatrices comme dans l'exemple ci-dessus. qu'une telle structure devienne instable [configuration en plateau-col] (pour des raisons internes ou externes), elle aura tendance à explorer tout son environnement fonctionnel (au sens mathématique et biologique à la fois), et dans cet ensemble de virtualités, elle adoptera celle qui semble la plus prometteuse."

¹: Je reproduis ici le fragment "lamarckien acquis->inné" qui le précède immédiatement:

"Comment expliquer ce processus d'apprentissage [des configurations désirables, prégnantes selon la terminologie thomienne]? Un darwinien orthodoxe dira que seuls subsistent les systèmes pour lesquels cette adaptation est suffisamment réalisée… Mais chez les animaux supérieurs, nous savons parfaitement qu'il y a apprentissage par l'affectivité, les choix malheureux conduisent à la douleur, les choix heureux au bien-être. À la sélection par la mort a succédé la sélection par l'affectivité. L'affectivité peut donc être vue comme une rétroaction du flux final ramifié sur la dynamique de commande des pré-programmes. Et je n'ai jamais compris pourquoi ces effets de rétroaction ne pourraient être transmis héréditairement (au niveau des modes de stimulation du génome, sinon sur la composition de l'ADN lui-même), ce que nie la biologie moléculaire classique."

Crozier viré

Article lié : Le SOS infâmant du USS Theodore Roosevelt

Dominique Larchey-wendling

  03/04/2020

https://edition.cnn.com/2020/04/02/politics/uss-roosevelt-commander-relieved/index.html

Apparement le fonctionnement minimum de l'USS TR nécessite 1000 hommes de permanence ....

monde spectacle

Article lié : L’Hystériquement-Correct

Olivier le verseau

  02/04/2020

Le monde du spectacle en phase « hystérique »
Le monde est  spectacle permanent .Il suffit de s’asseoir, regarder et écouter.
Sans passion. Sans affectivité.
Les discours de Trump et ses acolytes.
Le Macron et son panache.
Les journaleux et journaleuses
et tout les restes en mode "turbo"...
Il se produit souvent chez l'auditeur, le lecteur, pourtant averti,comme une sidération, une prostration.
Chaque seconde sur la planète est ponctuée d'une annonce morbide.
Le temps du présent infini est advenu.
Il est vrai que l'apocalypse a ses peintres et que la toile est prête…
Et moi dans mon petit reculé de la France profonde, je me demande à quelle sauce je vais être dégusté ou comment je vais pouvoir m'échapper de la marmite bouillonnante du Système en fusion ?
Dans ces cas là on dit que Dieu reconnaît les siens…au diable donc les autres! (rires en coulisses)
 

Pour tenter de rassurer les logocrates

Article lié : L’Hystériquement-Correct

jc

  02/04/2020

Thom a fait une carte légendée du sens¹ sur le mode de la carte du tendre. On y trouve:

"Cela donne une idée assez précise du rôle du langage comme support de ce que Heidegger appelle le souci. Il dit que l’existence est liée au sentiment d’inquiétude, au besoin que nous avons de réagir au danger qui nous menace. C’est peut-être une présentation trop concrète pour un métaphysicien, mais c’est assez réel. Le logos existe seulement dans cette zone où règne le danger, mais celui-ci peut être conceptualisé, et donc traité en fonction de connaissances antérieures et, du même coup, neutralisé."

PhG: "... jamais une telle tension ne s’est abattue sur le monde (...) qui (...) nous pousse à hurler, à délirer, à explorer des voies insensées et diverses ..."

Pour aider à conceptualiser le danger qui nous menace, on peut essayer de se représenter en image, de s'imaginer la situation actuelle et son évolution comme un col aplati en plateau, encadré comme il se doit par des sommets et des vallées. Les gens et les idées qu'ils véhiculent courent dans tous les sens sur le plateau. Mathématiquement l'idée de plateau renvoie à celle de faible gradient, de marais altimétrique, comme en météo il y a des marais barométriques. Toujours mathématiquement cela signifie qu'on est tout proche d'une singularité (ici de la fonction altitude). Cette singularité peut être un col simple à deux vallées (de ceux qu'on rencontre habituellement) ou plus compliquée comme un col en selle de singe à trois vallées, ou plus compliquée encore. Ce plateau-col donne une image du point de bifurcation de l'histoire de notre civilisation dans lequel nous sommes. Le peuple français doit choisir sa vallée (on va toujours vers les vallées, dont les fonds sont stables, et jamais  vers les sommets, singularités instables.

Puisque "les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés", on peut faire l'analogie avec une situation biologique. Que fait un animal dans une situation analogue²? Il suit le chemin qui minimise sa douleur et accroît son plaisir, c'est ça le critère qui guide son choix de vallée, qui est très souvent celle où il a repéré une proie. Le peuple français, qui a un souci (cf. la citation initiale), va très vraisemblablement réagir. Quelle vallée va-t-il choisir? S'il n'a pas d'autre idée, par exemple, une (ou plusieurs) idée(s) de nouvelle organisation sociale, il me semble inéluctable qu'il se cherche une proie, c-à-d un bouc émissaire à la Girard, pour moi tout trouvé. Mais les idées d'organisation sociale -je suppose que ça ne manque pas- ne peuvent, à mon avis, soulever les masses, ça ne se passe pas comme ça. Pour que le déclic se fasse, il faut que le peuple sache où il veut aller (l'équivalent de la proie pour l'animal), c'est-à-dire qu'il lui faut se trouver une cause à défendre, une cause finale. Dès qu'il s'en sera trouvé une, alors je suis convaincu que les choses iront très vite (comme l'animal qui a repéré une proie et qui fond sur elle). Car c'est la fonction qui crée l'organe (c'est-à-dire l'organisation dans le cas des sociétés).

"Le logos existe seulement dans cette zone où règne le danger, mais celui-ci peut être conceptualisé, et donc traité en fonction de connaissances antérieures et, du même coup, neutralisé."

Ai-je rassuré? (J'ai oublié de rappeler que pour Thom les sociétés ont un psychisme comparable au psychisme animal (qui réagit essentiellement à la faim, à la peur et au sexe).

¹: http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41

²: Je rappelle que pour Thom les sociétés ont un psychisme comparable au psychisme animal (qui réagit essentiellement à la faim, à la peur et au sexe.

PFD.12

Article lié : Paroles de Villiers

jc

  02/04/2020

Devise pour la Première Démocratie Française (PDF). Unité-Harmonie-Diversité ou Ordre-Harmonie-Équilibre?

J'ai récemment argumenté pour féminiser Caïn le sédentaire (et remasculiniser Abelle la nomade). Encore plus récemment j'ai argumenté pour mettre le chaos du côté de l'Unité: le chaos comme "somme amalgamée" riche de vie "en puissance" dont sortira le monde; et donc, a contrario, le cosmos du côté de la mort, la flèche du temps allant naturellement de la vie vers la mort, donc du chaos vers le cosmos, de l'Unité vers la Diversité.

Si j'ai pris cette position c'est à cause de la citation thomienne de ES p.216 ("Peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée: "Premier selon l'être, dernier selon la génération"."), le commencement de ladite création se situant à l'Être en soi, premier mouvant indifférencié, pour finir par un autre être en soi, cette fois pleinement différencié (et peut-être immortel). Et pour moi le premier mouvant indifférencié ne peut être qu'unité, puisque, justement, il n'est pas différencié.

Je pense que ma position est naturelle, puisque c'est celle que tout un chacun vit de la naissance à la mort: nous naissons à la fécondation de l'oeuf totipotent, et progressons dans la vie de la toute puissance initiale à l'acte final, par rigidification progressive (l'arthrose n'est pas pour les bambins), conformément au point de vue de Guénon.

 Où se trouve l'Ordre-Harmonie-Équilibre au cours du cycle d'un Manvantara? Il me saute maintenant aux yeux que c'est à la charnière entre l'âge d'argent et l'âge de bronze, à la fin de l'été de la vie qui est le moment de la plénitude de l'âge adulte, c'est à l'instant où l'on termine l'âge yin-yang pour entrer dans l'âge yang-yin du commencement de la rigidification chère à Guénon. De ce point de vue cette devise est pour plus tard; car nous allons incessamment rentrer dans l'âge d'or.
 

Mimer ou singer le vivant ?

Article lié : Origine(s) du virus

jc

  02/04/2020

BB: "Concevoir un avion de chasse est autrement plus simple que mimer la complexité de la vie, fût-elle réduite à une particule dont on ne sait pas dire s’il s’agit vraiment d’un être vivant."

Je pense que le scientisme actuel tente de mimer le vivant comme il tente de mimer l'intelligence.

Or la moindre des choses, lorsqu'on veut tenter d'être scientifique -et non scientiste-, c'est de délimiter son objet d'étude. Donc d'abord définir le vivant, et d'abord définir l'intelligence. Ce qui n'a visiblement pas été fait dans aucun des deux cas par le scientisme-Système qui n'imite pas, qui ne mime pas, mais qui ne fait que singer le vivant et l'intelligent. Et on arrive à des situations ubuesques où des brevets sont pris pour breveter l'intelligent et le vivant (Monsanto-Bayer, etc.), avec grasses royalties à la clef, bien entendu.

En ce qui concerne l'intelligence, Thom a proposé une définition qui montre la difficulté du problème de la définition du vivant: "L'intelligence est la capacité de s'identifier à autre chose, à autrui.", car, justement, nous sommes des êtres vivants. Il précise ci-après sa position, en montrant le fossé entre le scientisme actuel et la science telle qu'il la conçoit¹ (et moi aussi, maintenant):

"Le dédain pour la théorie qui se manifeste dans les milieux d'expérimentateurs a sa source dans l'attitude analytique-réductionniste ; or
pour découvrir la bonne stratégie, il faut s'identifier à l'un des facteurs permanents du système. Il faut en quelque sorte entrer « dans sa peau ». Il s'agit là presque d'une identification amoureuse. Or comment pourrait-on aimer ce qu'on a, préalablement, cassé de manière irréversible ?
Toute la science moderne est ainsi fondée sur le postulat de l'imbécillité des choses."

Thom laisse entendre à plusieurs reprises qu'une définition de la vie est envisageable, comme par exemple ici:

"(...) l'animé sait exploiter les régularités naturelles pour stabiliser des connexions qui dans le monde inanimé seraient accidentelles, non génériques. Il y a donc là (en principe) une possibilité formelle de caractériser l'état de vie, problème qui jusqu'à présent a défié la pensée
biologique. (ES, p. 222)."

Je me demande si la capacité qu'a eu Alain Aspect de piéger des particules élémentaires n'est pas signe d'une intelligence "à la Thom", analogue à celle d'un trappeur qui sait comment piéger son gibier. Pour moi -et sans doute pour Thom, bien que je n'ai vu nulle part l'écrire-, le pli, la plus simple des catastrophes élémentaires thomiennes, simule correctement un être vivant rudimentaire, qui ne peut se défendre qu'en se cachant², mais qui n'est  pas mort, inerte, puisqu'il peut se cacher. (Quant à sa reproductibilité, caractéristique du vivant, elle est spontanée, car les singularités structurellement stables les plus simples comme le pli sont aussi les premières à émerger du chaos et à s'auto-organiser.)

BB: "Le véritable complot de l’engeance parasite qui dirige le monde c’est son aptitude à transformer ses appétits prédateurs illimités en suicide pour l’humanité."

Que fait-on dans les laboratoires P4, celui de Wuhan en particulier, développé récemment avec l'aide française³?

"Notre" contre-civilisation triomphante et progressiste a beaucoup daubé sur les sociétés dites par elle primitives. Aussi je termine par une citation du livre "Cher amour" (p.40) de Bernard Giraudeau, qui me semble illustrer assez parfaitement ce qu'est l'intelligence "à la Thom":

"Il y a peu, une équipe de recherche plus hardie a voulu en savoir plus sur la pharmacopée amazonienne. Ils ont demandé aux shamans comment ils pouvaient reconnaître la bonne plante sans l'expérimenter sur les hommes et faire quelques dégâts. Les shamans ont répondu: on n'a pas besoin de tuer les animaux pour savoir si une herbe ou une racine est efficace. Alors comment faites-vous? Nous nous asseyons devant la plante choisie, en silence, le temps nécessaire, et elle nous parle. Les chercheurs sont repartis marris."


¹: En particulier sa conception des mathématiques (et de la raison de ses dérives scientistes). Pour Thom "c'est l'intelligible du réel qui sans cesse recrée l'intelligible mathématique." ,citation plus complète ci-après:

"De même que le sens d'un concept pourrait se définir par la totalité de ses mécanismes de régulation (images analogiques des mécanismes de régulation de l'être référé), de même le sens d'un être mathématique pourrait se définir par sa place dans l'échelle des êtres mathématiques, la totalité des dégradations sémantiques qu'il peut encore subir avant de s'éteindre dans l'insignifiance. C'est la malédiction foncière des
mathématiques (comme peut-être de toute science) qu'elle ne peut se construire qu'en tuant ses objets. Seul un retour périodique aux sources,
une confrontation avec les applications expérimentales, ou avec les problèmes fondamentaux de l'être (la génération implicite qui sépare le
sujet de l'objet) la sauve de l'inéluctable suicide. C'est en cherchant à conférer un sens aux choses que la mathématique découvre son propre
sens ; c'est l'intelligible du réel qui sans cesse recrée l'intelligible mathématique."

²: Thom associe à la catastrophe pli un être qui ne peut qu'apparaître ou disparaître (tout en étant…).

³: https://www.francetvinfo.fr/sante/decouverte-scientifique/chine-nouvelle-etape-pour-le-premier-laboratoire-p4_2070431.html

De DC-la-folle à TR-le-fou ?

Article lié : Le SOS infâmant du USS Theodore Roosevelt

jc

  01/04/2020

Je n'ai pas d'idées bien fixées pour développer cette analogie. Car je ne serais pas étonné qu'il y ait analogie, c'est ma citation thomienne favorite qui me le chuchotte: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés."

Angoisse existentielle (paranoïa?) dans les deux cas?

Paranoïa US

Article lié : De 9/11 à Covid-19, God on Our Side

jc

  01/04/2020

PhG: "Non, je ne perçois pas la chose de cette façon (complot spécifique), mais bien comme le réflexe d’une psychologie américaniste conditionnée par la perception, d’une puissance extraordinaire jusqu’au conditionnement de la vertu même, du simulacre a-historique d’une Amérique exceptionnaliste, guettée depuis son origine par ses très nombreux “ennemis” jaloux et envieux, qui veulent sa destruction."

« La paranoïa est l'unique réponse à l'angoisse existentielle » dit Thom. « Cela me retient, cela me retient » répond Lacan.
Et, de tout le repas, c'est tout ce qu'il m'a dit, précise Thom en souriant.

PhG: "Refrain: "Si la destruction devait un jour nous atteindre, nous devrions en être nous-mêmes les premiers et les ultimes artisans. En tant que nation d’hommes libres, nous devons éternellement survivre, ou mourir en nous suicidant."

Thom associe le suicide à la catastrophe "queue d'aronde"².

¹: https://www.maths.ed.ac.uk/~v1ranick/papers/thom/data/citations.pdf   (p.88)
²: Cf. "Topologie et linguistique", MMM (ed. 1974 p.165)

 

Le principe de plaisir

Article lié : La valse du plaisir et de la souffrance

jc

  31/03/2020

PHP: " ... c’est le principe de réalité qui est entièrement annexé, gobé, avalé par le principe de plaisir."

L'affectivité a mauvaise presse. Elle a un côté animal, bestial, qui ne peut seoir à l'homme, cet animal supérieur doué de raison. Il suffit de lire le début de la préface de la deuxième édition de sa "Critique de la raison pure" pour mesurer la suffisance -l'hubris?- de la position de Kant:

"La raison, tenant d’une main ses  principes, qui seuls peuvent donner valeur de lois à des phénomènes concordants, et de l’autre  l’expérimentation qu’elle a conçue d’après ceux-ci, doit s’approcher de la nature, certes pour être instruite par elle, mais non toutefois comme un élève, prêt à entendre tout ce que le maître veut, mais en la qualité d’un juge en exercice, qui contraint les témoins à répondre aux questions qu’il leur soumet."

PhG, dans son article du même jour "Covid-19; "à prendre avec des pincettes", cite Mircea Marghescu:

"L’“homme nouveau”, ou “homme moderne”, c’est l’homme dont la conscience a pris le pas sur le reste et décidera “de façon impérative dans quel sens et de quelle façon vont aller ses actes et sa vie”, et  donc qui soumet la “nature du monde” dont il tend de plus en plus à douter de sa pertinence sinon de son existence, au jugement triomphal de sa conscience.".

Rien de changé, donc, ou presque, sous le soleil du XXIème siècle: seul un léger glissement sémantique, la raison kantienne étant devenue conscience.

Je pense que l'affectivité a eu mauvaise presse chez PhG. Jusqu'à ce qu'un lecteur lui fasse remarquer que ce qu'il pensait être de l'affectivité n'en était en fait pas. Et PhG de créer le néologisme d'affectivisme¹ et de s'y tenir. L'affectivisme est une déviance de l'affectivité comme le virtualisme est une déviance de la saine imagination. À force de matraquage médiatique, à force de conditionnements pavloviens déviants perpétuellement renforcés, les médias mainstream à la solde du Système arrivent à véritablement conditionner l'homo economicus, l'homo politicus, voire l'homo scientificus (Darwin…) dans la voie servant les intérêts de leurs maîtres; il y a un économiquement correct, un politiquement correct, un scientifiquement correct que le citoyen de base est tenu de respecter: l'affectivité naturelle de l'homme de la rue a été détournée en affectivité artificielle, en affectivisme.

Avant d'être des humains nous sommes avant tout des animaux mus par l'affectivité: faim, peur, amour; on retrouve ici deux des trois ingrédients du titre de l'article de PhP. Pour Thom -et aussi pour Lupasco, je l'ai découvert tout récemment- c'est essentiellement l'affectivité qui nous meut. Plus précisément c'est l'affectivité qui déforme la structure de régulation de notre organisme en la compliquant, d'autant plus intensément que la faim qui nous attire vers la proie, la peur qui nous fait fuir le prédateur, ou l'attirance sexuelle sont elles-mêmes intenses. Et c'est, selon Thom, c'est cette complication qui permet à l'animal (dont l'homme) de trouver la ressource qui lui permet de se surpasser momentanément (ça consomme de l'énergie!) pour arriver à ses fins.

À ce propos il y a à la toute fin de SSM une phrase qui m'a toujours intriguée parce que jugée par moi prophétique: " ... au coeur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces naturelles existent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire." Une sorte de "le ciel t'aidera lorsque ce deviendra nécessaire". Or il me semble que nous sommes à une époque où il devient nécessaire de nous sortir de l'impasse dans laquelle "notre" contre-civilisation nous a mis. Un citoyen lambda sortira-t-il du rang, qui aura la faculté de se surpasser pour devenir momentanément un Moïse des temps modernes? Je me demande si ce n'est pas ce genre de chose dont Grothendieck nous parle dans "La clef des songes", sous-titré "Dialogue avec le bon Dieu".

Thom décrit avec précision le fonctionnement de l'affectivité telle qu'il le conçoit:

"Un darwinien orthodoxe vous dira que seuls survivent les systèmes pour lesquels l'adaptation est suffisamment réalisée… Mais chez les animaux supérieurs, nous savons parfaitement qu'il y a apprentissage par l'affectivité: les choix malheureux conduisent à la douleur, les choix heureux au bien-être. À la sélection par la mort a succédé la sélection par l'affectivité. L'affectivité peut donc être vue comme une rétroaction du flux final ramifié sur la dynamique de commande des préprogrammes. Et je n'ai jamais compris pourquoi ces effets de rétroaction ne pourraient être transmis héréditairement (...), ce que nie la biologie moléculaire classique." (AL, p.159)


¹: https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-laffectivisme-postmoderne

Comportement extrême-oriental vs comportement occidental

Article lié : Covid-19, “à prendre avec des pincettes”

jc

  31/03/2020

Je suis (du verbe suivre) PhG lorsqu'il dit "nous serions moins tentés de distinguer un “modèle chinois” en soi, qu’un comportement chinois".
Selon moi le problème est en effet plus profond qu'un simple problème de modèle, c'est effectivement un problème ontologique. Pour prendre une analogie chère à PhG, ce n'est pas un problème de tactique (choix d'un modèle), c'est un problème de stratégie (choix dans la façon de concevoir des modèles).

Plus précisément je vois ça comme une différence fondamentale de comportement logique entre les sociétés extrême-orientales et les sociétés occidentales. Pour moi le fond de l'affaire est que la logique occidentale, celle originellement codifiée par Aristote et progessivement formalisée (G. Boole: The laws of Thought!) pour arriver à une logique moderne très formelle et  déconnectée de la logique naturelle, voire du simple bon sens, aboutissant à un véritable décollage sémantique (décollage du signifiant et du signifié, F 35 par exemple).

Je viens de relire la fiche Wikipédia sur la philosophie chinoise, fiche qui donne des indications sur la façon extrême-orientale de penser. Le chinois pense par enchaînements associatifs, il préfère des exemples archétypes pour se représenter un concept, plutôt que nos définitions occidentales alambiquées. Avec ça il avance plus vite et plus sûrement par ces moyens plutôt "cerveau droit", analogiques, que l'occidental, plutôt "cerveau gauche", catalogique, avec sa prétendue rationalité cartésienne.

Je "sens" que la logique quantique (c'est mon dada du moment) est la bonne, que c'est la logique naturelle, la logique du vivant, et que cette "nouvelle" logique fait exploser la logique aristotélicienne et la notion de vérité qui l'accompagne (cf. le chat de Schrödinger ou celui de Thom), et force à renouer avec des logiques plus anciennes comme celle de Héraclite (qui ne craignait pas l'oxymore). Et je "sens" que cette logique quantique est proche de la logique extrême-orientale.

Commencer, finir, séparer, réunir: on comprend tout de suite ce qui se passe, c'est dynamique, ça évolue dans le temps, on peut se mettre dans la peau d'un des actants pour comprendre le problème depuis l'intérieur, etc. Utiliser la logique formelle occidentale actuelle c'est, par exemple typique, remplacer l'idée de séparation par un "ou" logique, et l'idée d'union par un "et", et très souvent, c'est se priver du temps, on perd la dynamique et on s'englue dans le statique; ça donne par exemple comme phrases logiquement équivalentes en logique occidentale: "Il a pris de l'arsenic et il est mort" et "il est mort et il a pris de l'arsenic". Formaliser, c'est rigidifier; pour moi l'évolution moderne de la logique aristotélicienne (déjà pas top au départ car non quantique) est un signe des temps au sens donné par René Guénon.

(On peut voir le désastre de la logique formelle moderne, "à la Tarski", dans la tentative tout-à-fait louable et honnête de Jean Petitot de vouloir rapprocher la morpho-logique thomienne (que je sens proche de l'extrême orientale) et la logique tarskienne: ça n'est pas triste, tout étant déjà dans le titre: "Le hiatus entre le logique et le morphologique"¹.)

Peut-être repenser à ces quelques lignes quand nos autorités nous rebattent les oreilles de protocoles et de processus soi-disant scientifiques pendant que des gens meurent à l'hôpital (et ailleurs…).

Je termine par un exemple "morphologique" qui montre, selon moi, la supériorité de la pensée extrême-orientale sur la pensée occidentale. Que peut dire un penseur occident sur la succession des saisons, sinon que les saisons se succèdent? Un penseur chinois ou coréen associera immédiatement, il me semble, le trigramme "logique" suivant: yin-yin: Hiver, yang-yin: Printemps, yang-yang: Èté, yin-yang: Automne, avec les "catastrophes suivantes aux changements de saison: Hiver-Printemps et Printemps-Èté: disjonction (déploiement); Été-Automne et Automne-Hiver: conjonction (repliement); (On notera la différence avec le modèle du moteur à quatre temps d'un récent commentaire où l'une des quatre catastrophes est fortement marquée (explosion).)

NB: Je ne connais rien à la logique hindoue. Comment gèrent-ils l'épidémie?


¹: http://jeanpetitot.com/ArticlesPDF/Petitot_ThomUrbino.pdf
 

La marche au chaos.1

Article lié : Le temps du “Tout devenant Rien”

jc

  31/03/2020

Je prolonge ici, en rebondissant (je radote sans doute un peu…) sur la fin d'un commentaire de Patrice Sanchez: "... on ne sait plus du tout ce qui est symbole, parallèle ou comparaison : l'image se présente à vous comme l'expression la plus juste, la plus simple, la plus directe." . Confusion du réel, du symbolique et de l'imaginaire, coïncidence des opposés.

Un métaphusicien étant, comme l'Aristote de sa phusis, un penseur du continu, deux entités distinctes ont toujours pour lui quelque chose qui les sépare et quelque chose qui les réunit. Mais Aristote, également penseur du discret par sa logique, a édicté des principes d'identité et de non contradiction qui font qu'il est impossible de penser le continu avec cette logique, et donc de penser l'oxymore, en particulier l'oxymore absolu, la coïncidence des opposés, et donc de penser le chaos autrement que comme un déchaînement désordonné (alors qu'il faut le voir comme un enchaînement parfaitement ordonné). Cette idée de coïncidence des opposés qui heurte la rationalité moderne est pourtant ancienne¹ et tenace.

Ce problème de coïncidence des opposés, véritablement impensable par un moderne, a brutalement été remis au goût du jour avec l'arrivée de la mécanique quantique, qui pose d'incontournables problèmes d'intelligibilité à ces mêmes modernes. Pour Thom, qui n'a cessé de dénoncer cette inintelligibilité de la MQ, il n'y a qu'une seule solution: changer de logique, changer de rationalité, c'est-à-dire au fond, selon sa jolie formule, changer de déontologie dans l'usage de l'imaginaire. Donner un sens aux oxymores tels que "le chat de Schrödinger est à la fois mort et vivant" ou "le chat affamé de Thom est à la fois prédateur et proie" ou "en véritable démocratie le peuple est à la fois dominant et dominé" n'est possible qu'à ce prix (et pour moi montre que l'effondrement de la civilisation occidentale vient de plus loin que ce que l'on en pense généralement).

L'Unité vu comme la globalisation harmonieuse de tous les oxymores locaux (le mou avec le dur, le chaud avec le froid, etc.)? Comment imaginer la chose? En se donnant une représentation typique (voire archétypique) de la chose et de la façon de résoudre le paradoxe.

Deux esclaves sont enchaînés dans une caverne "à la Platon" , chacun face à son mur, supposés perpendiculaires. L'un voit un carré 2D, l'autre voit un disque 2D dont le diamètre est égal au côté du carré. Est-il possible ou non qu'ils voient le même objet? La réponse est ici positive. À condition de penser à "monter en dimension", ici en 3D, la solution étant un cylindre dont le diamètre est égal à la longueur, orienté et éclairé convenablement. (Depuis que je connais cet exemple -qui traîne dans les bouquins de MQ- je comprends ainsi mieux pourquoi le modèle mathématique de von Neumann de la MQ utilise des espaces de Hilbert.)

Je redis ici que le grand mérite de Lupasco est, à mes yeux, que c'est l'un des tout premiers (dès 1935) à avoir perçu que la logique "quantique" ne concernait pas que l'infiniment petit. ( Cf. le site tiersinclus.fr, qui lui est dédié.)

Qui connaît Stéphane Lupasco? Qui connaît Paul Kammerer? Qui connaît Jean-Pierre Petit? Et, parmi ceux qui les connaissent ou les ont connus, qui fait ou a fait l'effort de les écouter ou de les lire?


¹: https://fr.wikipedia.org/wiki/Coincidentia_oppositorum
 

Unité-Harmonie-Diversité ou Ordre-Harmonie-Équilibre ?

Article lié : Le temps du “Tout devenant Rien”

jc

  31/03/2020

Je propose Unité-Harmonie-Diversité comme devise de la Première Démocratie Française (PDF). Dans une telle circonstance où la République et en train de disparaître et sera peut-être remplacée par la Démocratie, la devise Liberté-Égalité-Fraternité (qui, avec du recul, ne veut pas dire grand'chose) disparaît nécessairement également. Et certains préféreraient peut-être une autre devise, Ordre-Harmonie-Équilibre, par exemple.

Peu importe pour l'instant, ce qui m'intéresse ici c'est le "Harmonie" central, commun aux deux devises, et que je considère comme essentiel (un Liberté-Harmonie-Fraternité aurait peut-être changé le destin de notre agonisante République…).

Le point où je veux en venir est strictement mathématique. Les matheux sont connus pour choisir avec soin leur vocabulaire et, à ma connaissance, le terme "harmonique" n'apparaît qu'en deux occasions:

1. En arithmétique musicale avec la notion de rapport harmonique (qui, mystérieusement pour moi, s'est trouvée s'appliquer puissamment à la géométrie);
2. En analyse¹ avec la notion de fonctions harmoniques (fonctions élémentaires en 1D, car affines puisqu'à dérivée seconde nulle, fonctions qui peuvent être beaucoup plus complexes en plus grande dimension, fonctions à laplacien nul).

Je pense que de nombreux scientifiques modernes diront -comme moi il y a encore peu- que l'équation δu/δt = Δu est l'équation-de-la-chaleur-qui-augmente-l'entropie.

Mais toutes les considérations métaphυsiques² que j'ai développées me conduisent maintenant à mettre en doute cet acquis "fondamental" du XIXème siècle (équation de Fourier).

Cette équation apparaît dans la formulation même du problème de Kac ("Peut-on entendre la forme d'un tambour") dont la solution livrera peut-être les secrets des rapports de Caïn le sédentaire et Abel le nomade (pour moi, l'un des deux est femme -je penche plutôt pour le sédentaire, une femme n'accouchant pas en courant-, il s'agit donc pour moi des secrets des rapports homme-femme). Guénon présente magnifiquement le problème dans le chapitre "Caïn et Abel" de "Le règne de la quantité...":

"... il y a ceci de remarquable, que, parmi les facultés sensibles, la vue a un rapport direct avec l’espace, et l’ouïe avec le temps : les éléments du symbole visuel s’expriment en simultanéité, ceux du symbole sonore en succession ; il s’opère donc dans cet ordre une sorte de renversement des relations que nous avons envisagées précédemment, renversement qui est d’ailleurs nécessaire pour établir un certain équilibre entre les deux principes contraires dont nous avons parlé, et pour maintenir leurs actions respectives dans les limites compatibles avec l’existence humaine normale. Ainsi, les sédentaires créent les arts plastiques (architecture, sculpture, peinture), c’est-à-dire les arts des formes qui se déploient dans l’espace ; les nomades créent les arts phonétiques (musique, poésie), c’est-à-dire les arts des formes qui se déroulent dans le temps ; car, redisons-le encore une fois de plus à cette occasion, tout art, à ses origines, est essentiellement symbolique et rituel, et ce n’est que par une dégénérescence ultérieure, voire même très récente en réalité, qu’il perd ce caractère sacré pour devenir finalement le « jeu » purement profane auquel il se réduit chez nos contemporains."




¹: Terme selon moi très mal choisi, l'analyse au sens des matheux n'étant autre que l'algèbre infinitésimale, la partie analyse se réduisant souvent à couper les cheveux -de section ε comme il se doit- en quatre.

²: Paléologisme qui signale qu'il s'agit de ce qui est au delà de la phusis aristotélicienne et non au delà de la physique moderne.