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Sur le protectionnisme.

Article lié : Le dilemme de la “déglobalisation”

Ni ANDO

  01/02/2009

Un bon article de Jacques Sapir, 27 pages (mais faciles à lire).

Les tabous sont en passe d’être brisés. Comme l’inflation, dont de plus en plus d’économistes souhaitent explicitement désormais le retour, le protectionnisme est en passe de retrouver les faveurs des commentateurs. Protectionnisme qui sera imposé par la force de la nécessité. Qui risque cependant de miner le statut et le fondement de la prosperité de cette espèce de “classe sociale” internationale apparue avec l’essor de la “globalisation” et qui, peu ou prou, a finit par constituer les “élites” des pays ayant profité de cette globalisation.. 

Jacques Sapir est directeur d’Études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Il y dirige le Centre d’Études des Modes d’Industrialisation (CEMI-EHESS) et assure la fonction de responsable de la formation doctorale Recherches Comparatives sur le Développement de l’EHESS. Il a enseigné l’économie à l’Université de Paris-X Nanterre de 1982 à 1990 avant d’entrer à l’EHESS en 1990, où il est devenu Directeur d’Études en 1996. Il a aussi délivré des enseignements à l’ENSAE de 1989 à 1996, à l’ENS-Cachan ainsi qu’en Russie au Haut Collège d’Économie (1993-2000) et aux États-Unis. Chercheur et économiste universitaire, bien connu en France et à l’étranger (abondants travaux de recherche et nombreux ouvrages) et en général se démarque de ses confrères économistes par un esprit critique original et surtout par une qualité devenue rare dans ce milieu, jusqu’à ce jour, le bon sens.

Il rappelle que la crise actuelle, qui est une crise de la dette (endettement ayant pris son essor dans la période 1975-1980 aux Etats-Unis), « trouve son origine dans des configurations des économies réelles qui ont créé l’illusion d’une croissance mais qui ne pouvaient être maintenues à long terme ». 

Il conclut (lui aussi, comme de plus en plus d’économistes…) que le retour à l’inflation sera sans doute la seule solution pour éviter que la récession qui débute (et dont les effets commencent à être visibles depuis novembre - décembre seulement en France) ne se transforme rapidement en dépression de grande ampleur (dépression type année 30) qui aurait des conséquences politiques et sociales incalculables. Ce retour de l’inflation sera voulu et organisé par les Etats eux-mêmes, les premiers signes de ce basculement complet par rapport aux politiques menées depuis 20 ans seront visibles dés le second semestre 2009 et à partir de 2010. Mais Sapir prévient que pour être efficace, ce retour, que l’on espère maîtrisé, de l’inflation, suppose trois conditions :

. des politiques de contrôle des mouvements de capitaux et donc des changes.
. le retour à un cadre protectionniste.
. la mise en place d’institutions publiques puissantes dans le secteur du crédit.

Il rappelle que :

1- « la déflation salariale, qui résulte à la fois des politiques nationales et des effets du libre-échange, a durablement fragilisé les ménages, y compris les classes moyennes, conduisant à la fois à un excés de leur endettement et à une dégradation de leur solvabilité” (il faut insister sur ce fait essentiel que la crise financière actuelle est bien une crise d’endettement).

2- « les racines de la crise actuelle ne sont financières qu’en apparence. C’est un modèle social […… ] qui est en crise. »

3- « Il n’y aura de retour durable à la croissance que si les revenus des fractions les plus exposées du salariat peuvent être sensiblement accrus sans impact sur l’emploi. La protection du travail industriel à faible et moyenne qualification est une condition de la stabilité de la demande intérieure si l’on veut éviter l’endettement excessif des ménages. Ceci ne sera pas possible sans le recours assumé à des politiques protectionnistes, ni une rupture avec le dogme de la libéralisation financière ». 

http://issuu.com/lhivic/docs/sapir2009?mode=embed&documentId=090106074145-b8fa52389f3740839e66a29959d84e5a&layout=white

Désirs et réalités.

Article lié : On s'occupe du Pentagone: réductions budgétaires et le BMDE la tête sur le billot

Père Iclès

  01/02/2009

“»Defense against a nuclear-armed Iran is one of the strongest interests the U.S. and Russia have in common”

Je ne suis pas sûr que les positions russes aient été bien comprises. Il semble même qu’on les prenne pour des demeurés en présentant comme une préoccupation commune ( le “danger iranien”)  ce qui n’était hier qu’un paravent pour leur pousser des anti-missiles clairement dirigés contre eux, juste sous leur nez.
Les russes se montrent au contraire clairement intéressés par une coopération avec les européens (la “maison commune) éventuellement et de préférence sans en passer par un triangle infernal incluant les US.

Par ailleurs, rien n’indique qu’ils prennent au sérieux les mises en garde US à propos de l’Iran ni même que ce pays leur apparaisse à eux comme dangereux (notamment comparé à Israel qui est de tous les coups fourrés).

Il semble que comme un grand nombre d’“experts” anglosaxons, celui-ci ait choisi de confondre ses désirs avec la réalité.

Pour répondre à Francis Lambert...

Article lié : Le dilemme de la “déglobalisation”

Père Iclès

  01/02/2009

Bonnes remarques mais je ne crois pas qu’il faille s’inquiéter pour le monde (qui en a vu bien d’autres) mais seulement pour nous…

Va-t-on enfin le dire ?

Ce plantage monstrueux est à 100% occidental malgré les tentatives du FMI, de la Banque Mondiale et de l’OMC pour globaliser c’est à dire construire une structure qui aurait permis de mutualiser les vraies-fausses pertes occidentales (qu’on prévoyait déjà puisqu’on s’est lancé dans la reconquête du monde en 2001)  pour en faire la dette de tous, y compris de ceux qui manquent de tout.

Qui pouvait ignorer que la richesse contenue dans une bulle spéculative ne se met à exister que si un idiot assume cette bulle. On n’a pas trouvé cet idiot (malgré l’extension du G8 à 12 nouveaux pigeons qui formeront le G20) et la bulle désenfle…

En vérité, ce PIB mondial dont il est question ici c’est un rêve de fumeur d’opium. Ce ne sont pas les hommes qui ont de plus en plus de mal à nourir, loger et soigner les membres de leurs familles qui pourront témoigner l’avoir senti croître. S’il s’effondre, ils iront cultiver des fèves pour se nourrir comme leurs ancêtres et au moins ne seront plus tentés par les mirages de cette société de consommation où la richesse est l’état de celui qui est le plus endetté.

Sur le troll-hoax ? "Témoignage de Catherine sur les USA en chute libre"

Article lié : La “révolution des ménagères” triomphe et la crise devient politique

Francis Lambert

  01/02/2009

La vérité comme la science ou la perception de la réalité est un effort collectif incessant.
La trame des témoignages et des commentaires est une illustration de l’esprit critique.
La réalité est complexe, contradictoire dans le temps et notre jugement, même collectif, est bien incertain.
Troll ou pas cette “comédie humaine” est aussi une motivation.

Ca me pousse à relever quelques extraits de commentateurs démêlants une partie de la vérité :

—ABC (résumé) :
C’est ennuyeux, je ne peux m’empêcher d’avoir un doute sur le témoignage de Catherine.
(...) En fait, c’est aussi cela qui me dérange, ce n’est pas du ressenti, mais au contraire un discours construit sur des données (apparemment douteuses) souvent chiffrées. Je me demande si on a pas affaire à un discours militant que se cache derrière un pseudo-témoignage.

—papy_russe :
Les questions d’ABC sont en effet troublantes. Si Catherine ne revient pas y répondre, c’est sans doute qu’il s’agit d’une fable montée de toutes pièces, mais ça m’étonnerait quand même, ou alors son truc était vraiment bien ficelé. Si elle revient et même nous explique ces incohérences, quels que soient ses arguments, il subsistera toujours un doute aux yeux de certains. Dommage car ça diminue la crédibilité du témoignage.

—phyvette (résumé):
Voila les preuves de la fumisterie.
Autres utilisateur postant à partir de cette IP ou d’IP voisines 193.251.135.123,4,5
- Catherine
- Léon le mazouteur
- Lilli

—WillyB (un des plus sceptique) :
Ce qui me gène le plus (et c’est ce qui m’avait incité à répondre à Catherine) c’est le nombre de personnes qui manquent soit de bon sens, soit de sens critique et qui se sont empressées de répandre les désinformations de “Catherine la Mazouteuse”  sur tous les blogs de France et de Navarre. Cela donne à réfléchir.

—Epe :
Petit fils d’avocat, donc parole à la défense
Difficile de nier la tentative de manipulation, cela dit Catherine n’est pas la première ici à jouer des identités multiples, et souvent l’on a laissé faire avec juste un sourire en coin.
Malgré les incohérences le discours de Catherine a des accents de sincérité, j’ai peine à croire que tout est inventé.
Mais alors, les premières questions à se poser est “quelles étaient ses motivations?” et “à qui profite le crime?” Mais n’appelons pas trop vite crime ce qui pourrait ne s’avérer qu’une petite contravention à la netiquette.

—papy_russe :
Je suis un peu dans le même état d’esprit. Je pense sincèrement qu’il y a du vécu là-dedans, même si ce n’est pas tout.
Concernant les colportages de rumeur ou de témoignage, plus c’est plausible, plus ça passe. Il n’est donc en rien étonnant que certains aient mis des liens à droite et à gauche dans les divers forums. Perso, je l’ai juste envoyé un lien par email à l’une de mes connaissances pour lui demander son avis, mais si elle a fait de même…. Ca peut vite faire boule de neige.
Les motivations de “Catherine” pourraient bien être juste de se faire un peu de notoriété rapide sur la toile, et de s’amuser à voir si on peut facilement tromper un max monde en un temps record. Apparemment c’est réussi.

—nemo :
Intéret pécunier aucun, mais il peut y avoir des intérets de propagandes ou idéologique.
Mais je peux me tromper. Il serait possible qu’une partie du témoignage sois véridique mais “enjolivé” comme l’on suggéré certain mais je n’y crois pas.
Ce n’est pas pour autant que la situation économique n’est pas grave là bas. Juste qu’il faut éviter de prendre des vessies pour des lanternes.

—Imago :
Ca me parait clair et net, Catherine n’a jamais répondu sur les questions gênantes, par exemple le pseudo déficit d’Harvard. Je lui avais même demandé comment elle était au courant de tant de choses. A toutes ces questions, au lieu de répondre, elle a surenchérit.
Je suis particulièrement énervé, contre moi-même, parce que j’ai transmis cette histoire plus loin  
Me suis fait avoir comme un bleu sur ce coup !

—kaosyouki :
Citation: Bien ficelé quand même ce Troll.
>>Ben non, sinon l’auteur aurait fait gaffe a ses adresses IP (pas difficile de savoir que les modos y ont acces) et se serait documente pour eviter les incoherences.
“Bien ficele”, ce n’est pas ce qu’on se dit pour s’expliquer pourquoi on est tombe dans le panneau?

—Imago :
Exact, au fond beaucoup de choses sont vraies, peut-être exagérées, et surtout présentées comme un témoignage unique cela donne l’impression que c’est la catastrophe globale, l’imposture est sur ce point principalement.
Par rapport à son IP, d’après http://www.ipgetinfo.com, c’est un provider par satellite:
Country name: Satellite Provider   Host: maestrale.eutelsat.net   IP: 193.251.135.124
Vraiment bizarre cette affaire ! (...)

—kercoz a écrit :
Bon , on se fait rouler ok!
Question subsidiaire pour Willy : Comment as tu atterris ici ? pour défendre l’honneur zunien bafoué? je suis prets a croire a n’importe quoi .

—WillyB :
Un ami français m’a demandé mon opinion sur le post de Catherine.
Je ne me targue certes pas d’être le défendeur d’un honneur bafoué, je suis certain qu’il y a des gens beaucoup plus qualifiés. Tous les pays sont critiquables, les USA, la France, le Burkina-Faso etc, tous autant que les autres.
Les critiques, quand elles sont justes, sont généralement bénéfiques.
Par contre quand les gens profèrent d’énormes contre-vérités, on peut légitimement se poser des questions et intervenir, notamment sur les sujets connus. (...)

—Yves :
(...) Sinon, pour répondre au “peu de réaction initiale” que pointe sceptique, pour moi c’est la prudence qui m’a fait non-réagir sur le contenu.
Et pour les pourfendeurs de trolls en culotte courte, je ferai remarquer qu’un témoignage n’est pas un exposé d’expert sur un sujet.
annoncer “ton témoignage est bidon parceque tu t’es trompé sur la date de naissance d’Obama ou le déficit d’une grande université” est un racourci pour le moins saisissant.
idem pour le “ton témoignage est bidon parceque j’aurais pas fait comme toi” et le “ton témoignage est bidon parceque seule une personne idiote aurait fait comme toi”
Pourquoi pas le “ton témoignage est bidon parceque tu raconte mal” ?
Un témoignage, même bidonné, ne s’infirme pas aussi facilement qu’on peut faire remarquer une erreur de calcul ou de démonstration dans un sujet non narratif. Et pour l’instant les “éléments contradictoires” restent maigres. (le fait que les enfant savent le français mais ne le parlent pas par exemple), au mieux des indices de doute.
Et pour l’IP, en attendant de vérifier ce qu’affirme Kilo, cela montre juste que 3 adresses IP sont partagées par 3 avatars, le reste, c’est des hypothèses qu’on aurra bien du mal à vérifier sans éléments supplémentaires, quelque soit leur probabilité d’être exactes.

—sceptique :
Je propose donc de rester neutre et objectif face à ce genre de témoignage. Ni enthousiasme délirant au début, ni incendiaire dés que l’on pense avoir découvert une supercherie. Techniquement, il est vrai que l’adresse IP d’un proxy est partagé par des milliers de personnes. Par exemple, dans mon entreprise il me semble (ce n’est cependant le coeur de mon domaine de compétence) que de l’extérieur on ne voit qu’une seule adresse IP. Pourtant, derrière, nous sommes plusieurs centaines ...
Comme je l’ai dit plus haut, le plus important dans cette affaire est que ce témoignage est globalement crédible malgré (ou grâce à ?) ses erreurs grossières. Car il doit correspondre à une partie du ressenti de la middle-class américaine. Il y a déjà eu des récessions mais la majorité des américains a toujours su que cela n’était que passager et que, après une bonne purge pour assainir le système, tout reprendrait, “business as usual”.
Or, pour la première fois depuis 1929 (en pire ?) cette certitude du rebond inéluctable est, peut être, ébranlée. Et, ayant perdu la foi on en vient à gober les plus gros mensonges. Qui ne sont pas obligatoirement des mensonges mais simplement un ressenti que tout va mal. Et après, on se laisse entraîner dans une prose sans contrôle ni vérification.
Je demande donc à la modération de rajouter un “peut être” ou “probablement” dans le message d’accueil à propos du Hoax.
Comme il a été dit justement à propos des USA : “ne brûlons pas ce que nous avons adoré”. Soyons vigilants et “sceptiques”

—philou017 :
Bonjour à tout le monde,
Je me suis inscrit sur oléocene pour participer à ce débat, tout à fait passionnant.
Effectivement, j’ai été moi aussi convaincu de ce témoignage.
Mais comme le dit un intervenant plus haut, les adresses IP ne prouvent pas grand chose. Je me permet une suggestion : il serait bien que les modérateurs fassent un petite statistique sur les adresses IP en 193.251.135.xxx des intervenants, afin de voir si elles sont relativement courantes ou si elles sont rares et concentrées sur ce post.
Concernant le témoignage de Catherine, j’avoue être dubitatif. Si c’est un trollage (dans quel but ?), c’est la plus formidable opération de désinformation que je connaisse. Il y a dans les interventions de Catherine un accent de sincérité, une vraisemblance, une pertinence, une aisance dans la description que j’ai bien du mal à considérer comme fausses.
Le langage, les expressions, la connaissance de choses de terrain, les précisions montrent à l’évidence quelqu’un qui a vécu aux Etats-Unis. Qu’il y ait des exagération c’est possible, mais ca ne remet pas en cause le reste. Beaucoup d’éléments recoupent une réalité évidente.
Ceci dit, on ne peut rien exclure. Je suppose que les modérateurs ont contacté l’auteur par e-mail ?
En attendant, je pense qu’on devrait se garder de tout jugement à priori avant d’y voir plus clair.

—Hyperion :
finalement, depuis le 11/9, et en fait depuis le 1ere guerre du golf , avec la guerre techno à la télé,et les frappes chirurgicale, sic, l’irréalité devient exponentielle, et le mensonge avec.
les nombreux pseudo etc…c’est vrai que l’inconvenient d’un seule pseudo ,c’est sa fixité, au moins un humain , il vieillit et celà se voit sur sa tronche( faire plaisir à kercoz), alors qu’un avatar comme vishnou le premier avatar, il est immortel , donc la réalité necessiterait de changer d’avatar, hum, je ne goutte guere le mensonge bien qu’il faille s’en nourrir à chaque instant ces jours-ci….
à l’époque de la mondialisation , en fait les gens se déplacent et n’échangent reelment si peu que nous avons bien du mal à savoir si les us sont à l’image de Katrina ou pas? seuls les marchandises passent les frontieres et souvent les missiles.
pour Katherine, à noter qu’elle n’est pas partisante de la theorie du complot dans son temoignage , et perso elle m’a ouvert le mental sur un argument supplementaire contre cette theorie , à savoir le degre de chauvinisme us et le fait de ne pouvoir se considerer jusqu’à ce jour qu’en number one.

—Catherine répond et j’arrête là mes extraits, la suite sur le forum :
Je vous prie de bien vouloir cesser de m’envoyer des lettres d’insultes ou autres “noms d’oiseaux” sur mon email. Cela ne sert à rien.
J’ai pu mal m’exprimer, être incomprise ou tout simplement pas crue ... OK : Prenez ces témoignages pour ce qu’ils sont et c’est tout. dans le doute; effacer les mêmes tous, ce n’en sera certainement que mieux et certainement plus “élégant” que de parler de “Hoax” !
Hoax dans quel but ? Je fais gagner quoi à qui ? je fais perdre quoi à qui ? Je fais du tort ou du “bien” à qui ?
Un hoax à un but Dites moi quel peut être le mien ?
Il est inutile également de chercher à reprendre tout mes dires ! Je pense que cette société US, je la connais bien mieux que tous ceux qui pensent me mettre en défaut. Je confirme tout ce que j’ai pu dire au risque de m’être trompée sur l’évolution possible de cette situation ...Je ne suis pas A. Dubois ...l’avenir nous le dira !
OK, j’ai pu omettre quelques chiffres ou me tromper sur certains. Cela n’était pas mon propos à la base que de prétendre jouer au journaliste ou encore moins à l’homme politique ou à l’économiste avertie (encore que ces 2 premiers “corps de métiers” ne sont pas forcément réputés pour dire moins d’inepties que moi…mais eux, c’est leur métier alors peut être paraissent t’ils plus crédibles ou sincères ?)
Vous pensez démontrer quoi avec vos “recherches psychologiques” par forum interposé ?
( ... la suite vaut la peine)
Voilà, Ceci étant mon dernier message, je vous prie de bien vouloir m’enlever de ce forum afin d’éviter de futurs “retour de baton” en privé (de toute façon j’ai supprimé notre adresse email pour en prendre une autre).

.. Dernier post (?) d’un modérateur de ce forum, Mrlargo :
Je ferme ce sujet.
Si vous voulez continuer à en discuter, je vous invite à en discuter :
ici : http://www.agoravox.fr/forum.php3?id_ar ... um=1983486
ou ici : http://www.over-blog.com/recherche/a+pr ... nscription
ou encore là : http://www.dedefensa.org/forum.html
ou tiens ici : http://www.actuchomage.org/index.php?na ... 33&start=0
etc…
J’en suis à plus de 30 liens, et le pire, c’est que je penses nous sommes à l’origine de ce buzz (d’après les dates)
J’efface le post initial.
Je pense également supprimer l’ensemble du sujet si les autres modos sont OK.

la menace iranienne...

Article lié : On s'occupe du Pentagone: réductions budgétaires et le BMDE la tête sur le billot

Roland Marounek

  01/02/2009

Les responsables US ne peuvent pas sincèrement craindre une bombe atomique iranienne, ni imaginer que leur bouclier (dont l’efficacité est d’ailleurs très douteuse) soit vraiment destiné à des missiles iraniens, voire nord-coréens! La déclaration de Levin “Se défendre contre un Iran doté de l’arme nucléaire est l’un des plus puissants intérêts que les États-Unis et la Russie ont en commun” est donc au premier degré une absurdité, à usage public. Cette déclaration semble s’inscrire plutot dans ‘le grand jeu’ dont De Defensa a parlé récemment, le but poursuivi étant plutôt de tenter d’enrayer le développement de l’OCS

article du NewYork Times

Article lié : “Happy apocalypse”, ou le savoir-vivre/survivre de l’apocalypse selon le Guardian

Dedef

  01/02/2009

@Ilker de Paris -  liberté qui emprisonne30/01/2009

Lié à l’article «“Happy apocalypse”, ou le savoir-vivre/survivre de l’apocalypse selon le Guardian»

Il me semble que cet article du NewYork Times a déjà eté cité par P. Grasset ou dans le forum de Dedefensa, peu aprés sa parution. 
Article du 08/11/2008 —Le site WSWS.org, commentant un article du New York Times du 7 novembre,—

Georgia Claims on Russia War Called Into Question

A propos de "Catherine sur "les USA en chute libre": c'est un hoax

Article lié : “Happy apocalypse”, ou le savoir-vivre/survivre de l’apocalypse selon le Guardian

Dedef

  01/02/2009

Désole d’avoir mis copie de ce post sur votre site ; c’est presqu’à coup sur un Hoax.
Celà ne se voit pas au début mais devient assez évident au fil du post, sur des parties ultérieures à ce que j’ ai copié.
On y retrouve le pseudo dialogue pour relancer l’intérêt, a partir d’adresses IP voisines, l’usage de plusieurs pseudos pour un même émetteur, etc…

Et le tout provient d’une IP d’Eutelsat, intraçable sans l’accord d’Eutelsat…

Ma seule excuse est qu’il est bien fait, avec un départ trés “C’est mon histoire à moi” puis une extension -en pseudo dialogue- vers des domaines pas du tout personnels mais reprenant des thémes généraux.
Il se pourrait bien que les auteurs soient occasionellement des lecteurs de Dedefensa: on y trouve des domaines et des thémes (aviation, souveraineté, etc) qui sont peu fréquemment traités en dehors de votre site…

Toujours en retard ... l'implosion est déjà en cours.

Article lié : Le dilemme de la “déglobalisation”

Francis Lambert

  31/01/2009

Le 27 janvier je résumais “Depression *alert*” by Tracy Alloway dans mon commentaire

“Exéburance irrationelle ... déni puis crise ... déni puis récession US, déni puis globalisée ... déni puis DEPRESSION ... déni avant implosion” 

L’implosion est en cours.
Nous avons une régression rapide de la richesse mondiale.
Combien d’années de gain du PIB sont ainsi effacées : Greenspan seul le sait (cet ex-président de la FED était le dieu adoré des marchés).

On sait que la décroissance (de-growth) est pronée par de nombreux mouvements et intellectuels dont le “club de Rome”. La décroissance serait maitrisée et douce.
L’implosion en est la version selon les marchés : loi du plus fort ou du plus roublard, roulette, anticipation et “saut à l’élastique”.

De même que les marchés lors de la hausse du pétrole ont plus ralentis et plus rapidement la hausse du CO2 que tous les écologistes, l’économie de marché démontre la même angoissante efficacité dans la décroissance dérégulée, bref l’implosion.

A propos de “régulation” nos politiques ont l’air de faire du jogging derrière un TGV ... je dis “derrière” car je suis optimiste. Savent ils seulement où courir ou veulent ils toujours nous le faire croire ? Bref leur inconscience nous fait perdre de nombreux mois de réaction. Mais il est vrai que freiner sinon arrêter une addiction à la sur-consommation, surtout au niveau de Nations aussi abjectes que les notres relève de la mission impossible. (Abjectes car : deux milliards de dollars pour maitriser la faim dans le monde, même pas une “perte Kerviel”. La mort des autres est une fraction de nos gaspillages ou de nos poubelles : une mesure de la transcendance des Nations. Une autre mesure étant les guerres des Nations d’europes et leurs ossuaires globalisés depuis longtemps.)

“Global crisis ‘has destroyed 40pc of world wealth’”
http://globaleconomicanalysis.blogspot.com/2009/01/global-crisis-destroys-40-of-world.html

“The past five quarters have seen 40pc of the world’s wealth destroyed and business leaders expect the global economic crisis can only get worse. (...)

Inflationists simply do not understand the destruction of bank credit accompanying in conjunction with the decline in asset prices. Nor do they understand the changing attitudes towards debt.

This is a once in every 3-4 generational occurrence. Hardly anyone alive has experienced anything but inflation all their lives until about a year or so ago.

A rude awakening is at hand.”

Je me marre... :D

Article lié : Le dilemme de la “déglobalisation”

Père Iclès

  31/01/2009

»Lord Mandelson reinforced an earlier warning from Gordon Brown over what he called “financial mercantilism” - an emerging trend that is seeing banks pull back billions from foreign markets to their national home bases.»

On pourrait répondre que les centaines de milliards de dollars chinois n’attendent peut-être que cette occasion pour s’investir massivement et tirer les marrons du feu.

Notons aussi que pendant les longues années où il fut un acteur majeur des économies britanniques et européennes, Mandelson ne s’est pas révélé être le prophète dont il tente de jouer le rôle aujourd’hui puisqu’il ne me semble pas avoir lu sous sa plume la moindre mise en garde contre les conditions qui ont mené à la crise d’aujourd’hui… Alors ? Economiste, banquier, devin ou simple idéologue vendeur de vent ?

«It is natural in such a crisis that there is a big call for protection. But that does not mean there should be protectionism»

Il est étonnant de voir Pascal Lamy paraître en public et donner des leçons de bon goût économique. Où était-il quand la crise enflait en silence (mais au vu et au su de tous les économistes) comme un bubon ? 

En tout cas, il semblerait que l’industrie US soit désormais condamnée à utiliser ce fameux acier US, un acier exotique qui mollit et ploie dès 1000°C. ;)

Comment tout cela va-t-il finir ?

La pente naturelle du vox populi , vortex des néants..?

Article lié : Boutiquiers négociant autour de l’incendie du Titanic en cours de naufrage

Exocet

  31/01/2009

L’empire étant une perversion le la confrontation idéologique du ‘fait démocratique’ poussé  à son paroxysme débilitant ( Irak,Tibet, pseudos révolutions colorées ect..)..Obama se place dans la mutation de l’interprétation idéologique du “yes we can”, feu follet de la vision kantienne à bout de souffle…  Historiquement Obama ne peut échapper à cela!(..)..Au risque que la raison d’état ne deviennne définitivement plus que la derniére manifestation idéologique meurtriére (donc sans réel avenir civilisationelle ._..) .. Qui plus est,en temps de crises systémique   qui verrouillent les légitimités politique le risque est infiniment plus destructeur pour ne pas dire destructurant pour les peuples..(..)La raison d’état doit donc être celle qui agit dans et pour la “séparation des confrontations”(..), le sort du monde n’est pas entre “des” mains ( une usurpation collective de l’universalisme ..) sanctuarisés dans la théorie des dominos…mais plus que jamais par le biais de “différentes ” interactions souverraines.Plus que jamais l’universalisme des croisades ..et fédérateur de la quatriéme guerre mondiale représentation apocalyptique de la der des der qui représentant   un spectre large d’hallucinés   qui va des néo cons encore vigoureux .., jusqu’aux pupilles schématiques des intellectuels parisiens conformistes et préjudiciables.. et autres altermondialistes par défaut de contiguités….,réprésente la pire des menaces de l’autocentrisme arrogant soumis à ses propres cauchemards de l’innaceptabe et de l’aléatoire .

Harangueur d'empire

Article lié : Boutiquiers négociant autour de l’incendie du Titanic en cours de naufrage

Stephane Eybert

  30/01/2009

Qu’il est touchant ce petit boutiquier du Titanic, avec ses stimuli a la douzaine. Le bateau coule, faisont la fete! Le dernier stimulus sera pour moi! J’ai besoin d’encore un peu de champagne..

Formidable opportunité

Article lié : Davos hors-piste, – à la dérive

jean pierre SIMON

  30/01/2009

Finalement c’est genial , le systeme s’ecroule , mais en meme temps on se rendait bien compte inconsciemment qu’il etait inhumain.

Alors evidemment il va y avoir beaucoup de souffrances (quoi que) mais apres tout on y a tous participer a ce systeme (enormement ou petitement , ou disons que c’est comme en 40 seul une minorite etait a londres , flute j’ai loupe l’histoire .... trop nul) Bref en tant que bon chretien je dois assumer ma faute (souffrance liberatrice) ou en tant que bouddhiste eclairé (purger mon karma) .

On va reapprendre les valeurs de bases : solidarite ; fraternite , tout simplement parce que ce sont elles qui assurent la durabilité du systeme . EN gros on va devenir confucianiste ( grosse opportunité pour les chinois)

Et ensuite on aura un horizon neuf pour nos enfants .... ou au moins nos arriere petits enfants ....

Précisions linguistiques

Article lié : Boutiquiers négociant autour de l’incendie du Titanic en cours de naufrage

Bertrand Arnould

  30/01/2009

“on vous annonce la venue possible d’une facture de $4.000 milliards ($4 trillions, si vous préférez), là-bas, à l’horizon rapproché”…
Ce texte, en français, utilise la terminologie anglo-saxone pour définir les grands chiffres, rappelons-le en français on dit: mille, million, milliard, billion, billiard, trillion, trilliard, tout ceci progressant d’un facteur de mille, a chaques fois. Les anglo-saxons ont une définition plus limitée et qui n’est en aucun cas intéressante pour remplacer la notre :mille, million, billion, trillion, également de facteur mille a chaques fois.
Par ailleurs, si je suis convaincu de la démolition controlée des trois tours de manhattan, il suffit de les regarder tomber et d’avoir un minimum de bon sens technique pour cela, je désapprouve totalement la grossierreté et l’intégrisme du message de Stéphane.
En vous remerciant pour vos analyses qui depuis quelques années m’ont aidées a ouvrir les yeux.

Gaza : compte rendu de mission humanitaire janvier 2009

Article lié : La G4G est-elle gaulliste?

_ python

  30/01/2009

de Sylvette Rougier (infirmière) :
Compte-rendu de mission à Gaza du 18 au 25 janvier 2009 N’oubliez pas Gaza !”.

C’est le cri que je voudrais lancer en rentrant de Gaza. Car, on vient de le voir, le cessez-le-feu ne représente ni une victoire pour Israël ni la paix, mais prépare de nouvelles agressions. D’ailleurs le cessez-le- feu n’existe pas. Il est rompu tous les jours par Israël par mer ou par terre et les drones sillonnent en permanence le ciel de Gaza.

Je suis partie à Gaza en réponse à l’appel des organisations du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens, de la Coordination Inter Associative pour la Palestine qui regroupe plus de 60 organisations, et de l’Association pour le Développement de la Santé des Femmes. Notre délégation de solidarité et d’assistance médicale composée de médecins, infirmières, juristes, responsables politiques et associatifs avait pour but d’apporter une assistance médicale et de participer au travail d’investigation sur les crimes de guerre caractérisés commis par l’armée israélienne.

Il me semblait important comme infirmière de mettre mes compétences professionnelles au service des Palestiniens, comme citoyenne de manifester ma solidarité à des gens victimes de traitements inhumains, et comme membre d’une organisation solidaire des Palestiniens, d’être avec eux à un moment où ils étaient si isolés et où leur situation était si difficile.

En fait nous sommes arrivés au moment où la trêve était déclarée et du coup, notre mission s’est orientée essentiellement vers un recueil de témoignages afin d’étayer la demande de plainte auprès de la Cour Pénale Internationale. La délégation qui a réclamé et obtenu le soutien du Ministère des Affaires Etrangères français était composée de : Abdelaziz Yassine BENJELLOUN TOUIMI, Orthopédiste, Elena ALFARO, infirmière, Sylvette ROUGIER, infirmière, Mathieu BEURIER, secouriste, Philippe PASCAL, Président de Rencontre Africaine, Mireille MENDES-FRANCE, juriste, Daniel VOGUET, avocat, Jacques FATH, responsable des relations internationales du PCF, Alima BOUMEDIENNE THIERY, sénatrice (Les Verts), Samir ABDALLAH, cinéaste, Khéridine MABROUK, grapsalam

Que dire de ce séjour pour ne pas faire jouer seulement l’émotion ?

1 – Les destructions :

Nous sommes entrés à Gaza par Rafah au sud le mardi 27 janvier. Le cessez-le-feu est entré officiellement en vigueur l’avant-veille. Quand nous arrivons vers 8 heures, une petite file est déjà formée, attendant le bon vouloir des soldats égyptiens pour ouvrir la porte. Au fil des 5 heures que nous passerons là, cette file grossira considérablement. Constituée de journalistes de toutes nationalités, mais aussi de Palestiniens absents au moment de la guerre et qui voudraient bien rentrer chez eux, constater les dégâts. Ainsi un jeune homme attend depuis 14 jours, une femme chargée de paquets attend depuis 48 heures. Elle sait que sa maison a été détruite et pleure en silence, s’essuyant les yeux avec son voile blanc.

Il n’y a rien à faire au terminal de Rafah. On patiente en buvant thé ou café que sert un bar de fortune judicieusement installé là. Des taxis attendent les éventuels sortants ou les refoulés pour les remmener en Egypte. Nous voyons beaucoup d’ambulances sortir de Gaza et on nous dit qu’elles évacuent les grands blessés vers des hôpitaux égyptiens. Beaucoup d’ambulances orange entrent également, dons des pays arabes semble-t-il. Sans doute pour racheter leur conduite pendant la guerre ! Un rapide contrôle avant de passer la grille, puis elles seront stockées dans la cour avant d’obtenir le droit d’entrer à Gaza. Des convois humanitaires décorés de banderoles de solidarité entrent et suivent le même chemin.

Finalement, nous profitons de l’arrivée de la délégation du Ministère des Affaires étrangères français et de la présence du représentant de l’Ambassade pour entrer et subir le contrôle tatillon de la bureaucratie égyptienne qui nous retiendra encore 1 heure après nous avoir fait signer une décharge de responsabilité. Enfin nous entrons à Gaza. Le responsable palestinien de l’UNRWA pour le sud et le centre de Gaza, Awad Ale nous accueille par ses mots : « les Arabes ont bu à notre santé. Nous sommes contents que vous soyez venus ».

Nous allons alors passer 4 jours à constater l’ampleur des dégâts, en sa compagnie et celle d’Abdel Abed Al Halim, responsable du Centre Palestinien des Droits de l’Homme de Khan Younes . Nous sommes allés à Rafah, Khan Younes, Azbet Abed Rabo dans le district de Jabaliya, Gaza ville, Al Atatra au nord ouest deGaza près de Beit Lahia, Zeitun, quartier sud est de Gaza ville, Khuzaa à la frontière sud est de la Bande de Gaza.

Partout la désolation règne comme en France après la tempête ou comme après un tremblement de terre ou un tsunami. Sauf que là, il ne s’agit pas d’une catastrophe naturelle, mais volontaire, pratiquée de sang froid et avec un cynisme incroyable par une des armées les plus puissantes du monde, sous les yeux et en direct de tous. La route Salah Eddine qui traverse du sud au nord la bande de Gaza et qui était asphaltée est transformée en chemin de terre aux innombrables nids de poule. Partout le même spectacle de maisons démolies, « bulldozées », sauvagement malaxées avec la terre ne laissant aucune possibilité de récupérer quoi que ce soit à ses occupants. Les zones agricoles sont ravagées en profondeur rendant leur remise en culture quasi impossible. On dirait Verdun mais dans une zone habitée et, qui plus est, une des plus denses au monde. Les maisons les moins détruites laissent apparaître des restes de vie : un livre d’école, des pages d’un Coran, des fauteuils, des lits, des vêtements, des instruments de cuisine, des jouets. Ailleurs tout est noirci par le feu des bombes incendiaires ou au phosphore. D’ailleurs celui-ci brûle encore et répand partout son odeur âcre. On trouve aussi des morceaux d’obus éclatés.

Dans certains endroits, les cadavres des bêtes, chèvres, ânes, poules, pourrissent à l’air libre et l’odeur de décomposition provoque la nausée. Les canalisations sont éventrées. L’eau est coupée en de nombreux endroits et les gens font des réserves dans des bidons plastiques. L’électricité est réservée à ceux qui possèdent des générateurs. Le gaz n’est plus livré et les habitants ont du inventer des systèmes de propulsion de gazole ou kérosène avec des pulvérisateurs pour cuisiner. Le bois est devenu une denrée très recherchée et nous assisterons à une dispute pour s’approprier des restes d’une maison.

Partout les gens chassés par les bombardements reviennent pour tenter de récupérer ce qui peut l’être, constater les dégâts, ou simplement s’asseoir sur ce qui était leur maison et n’est plus qu’un tas de gravats. Un chassé croisé incessant de charrettes, motos, voitures au chargement branlant et hétéroclite se bouscule sur les routes et les chemins défoncés.

Tous les Palestiniens que nous rencontrerons ont des histoires terribles à raconter : enfants, femmes, hommes, tués à bout portant, y compris ceux qui portaient un drapeau blanc, tirs sans sommation, arrestation des hommes jeunes et matraquages systématiques. Enfants, femmes, hommes, écrabouillés dans la destruction de leurs maisons. Ambulances empêchées d’arriver sur les lieux. Morts qui ne peuvent être ensevelis.

Houssam du village d’Azbet Abed Rabo dont l’usine de céramique et la maison ont été entièrement dévastées en même temps que 5 autres maisons voisines et 2 taxis nous dira « ils peuvent faire ce qu’ils veulent, on sera toujours là. Il faut le dire au monde entier. Ils peuvent lancer des bombes atomiques, il y aura toujours un Palestinien qui sortira pour réclamer ses droits. »

Omar, du village d’Atatra au nord ouest de Gaza, est étudiant infirmier. Le regard hébété il nous raconte comment sa maison a été rasée après que lui et toute sa famille aient été enfermés pendant 6 heures dedans. Sa mère et sa soeur sont sorties avec un drapeau blanc. Les soldats israéliens les ont tuées à bout portant puis ils ont rassemblé les autres membres de la famille dans une école, avant d’emmener les hommes nus et yeux bandés. Ils resteront prisonniers 10 jours, subissant un matraquage en règle. Des pressions sont exercées sur eux pour qu’ils dénoncent des activistes : offre d’argent, menaces, mises en présence de filles pour provoquer une érection et prendre des photos … Omar aura le bras et des côtes cassés, il porte un bandage sur la tête et a un oeil tuméfié. A son retour il trouvera sa maison détruite et est maintenant obligé de louer un logement.

Un autre jeune homme nous raconte comment alors que lui était parti chez un oncle, il entend une explosion et voit sa maison prendre feu. Son père et 4 frères sont tués, sa mère, sa belle-soeur et 2 autres frères sont blessés. Les soldats ne laisseront pas les ambulances approcher. Quand ils voudront essayer d’évacuer les blessés sur des charrettes, ses 2 cousins seront tués à bout portant puis les soldats viendront bulldozer corps et charrettes. Il faudra aux survivants attendre 14 jours pour trier les restes humains et les enterrer.

Nombre de maisons ont servi de bastions à l’armée israélienne une fois entrée par terre ou parachutage, en témoignent les douilles des cartouches, les restes de boîtes de conserves, les graffitis sur les murs en anglais ou en mauvais arabe : « Israël pour toujours » « de la part de l’armée israélienne, nous sommes désolés », « t’as un beau slip ».

Un vieux monsieur très digne dont la maison a été bombardée 15 heures d’affilée et qui a survécu par miracle en comptant toutes les secondes de cette nuit infernale, nous dit vouloir envoyer un message au peuple français : « Ayez pitié des enfants. Pas avec de l’argent, mais avec des sentiments. Quelle est notre faute ? L’Europe a voulu régler le problème des juifs avec les nazis en nous en faisant payer le prix. Nous sommes ouverts à la paix juste en 2 parties, pas entre un cavalier et son cheval ». Il loge maintenant chez son beau-frère. Il ne demande pas d’armes pour se venger mais de l’amour, une révolution d’amour au sein des Palestiniens et du monde entier.

Lorsque nous arrivons à Zeitun, quartier sud est de la ville de Gaza, une grande tente est dressée pour les condoléances. On nous accueille avec la tasse de café très fort. 36 membres de la même famille ont été tués, des enfants ont été tués dans les bras de leurs mères. Les gens nous disent que les Israéliens laissent toujours quelques survivants pour raconter aux autres et les terroriser. C’est ce qu’ils ont fait en 48, en 56 ou en 67.

A Khuzaa, à moins de 400 mètres de la frontière sud est avec Israël, le quartier est plutôt résidentiel : de grandes maisons non mitoyennes, entourées de jardins. Les F16 ont bombardé sans sommation puis les soldats ont tiré sur les gens qui essayaient de fuir leur maison. Les hommes jeunes seront emmenés et tabassés avant d’être relâchés. D’autres seront rassemblés dans une école de l’UNRWA qui sera bombardée.

Le long du couloir Philadelphie qui sépare Gaza de la frontière égyptienne, nous découvrons l’entrée des tunnels qui ont permis d’alléger quelque peu le blocus imposé par le monde entier à Gaza. Aujourd’hui, toute cette région est dévastée, éventrée, labourée. Nous marchons au milieu de débris de toutes sortes qui peuvent encore faire du dégât : fil de fer, morceau de bois, de béton, les tunnels eux-mêmes rendus fragiles par les bombardements risquent de s’effondrer. L’agitation règne cependant chacun s’activant à récupérer ou à reconstruire ce qui peut l’être. « Ils ont détruits 10 tunnels, nous en reconstruirons 100 », nous disent rageusement les Palestiniens.

Ce qui frappe également, c’est la volonté de détruire systématiquement non seulement les gens, mais tout ce qui peut servir à la vie, c’est-à-dire, toutes les infrastructures économiques, sociales et administratives. Les terres agricoles, les usines, les écoles, les lieux de culte, les bâtiments publics, les hôpitaux … rien n’est laissé intact. Ainsi les Palestiniens non seulement ont souffert de la guerre mais ils vont continuer à souffrir des conséquences de celle-ci puisque tout est détruit, démoli voir stérilisé pour de longues années. Ca et là, les gens essaient de récupérer les légumes et les fruits qui peuvent l’être : carottes, concombres, fraises, citrons, oranges prennent ainsi prématurément le chemin des commerces, arrachés aux butes de terre dévastatrices des bulldozers.

Le long de la côte, les navires de guerre israéliens patrouillent en permanence et tirent sur les barques des pêcheurs. Les deux nuits que nous avons passées à Gaza ville ont été écourtées vers 5 heures du matin par des détonations de canons et des salves de mitraillettes. On entendait non seulement les détonations, mais on voyait aussi les bombes exploser dans l’eau, pas très loin de la plage. 2 Palestiniens seront blessés pendant notre séjour. L’usine de conserverie de Gaza ville est entièrement détruite.

Dans les quartiers relativement épargnés, la vie reprend, créant un climat un peu surréaliste : là on va chez le coiffeur, à côté d’un quartier dévasté. Ailleurs ont déblaye les gravats, ou on reconstruit un mur. La volonté de vivre semble plus forte que tout. Nous avons rencontré des médecins et des militants des droits de l’homme. La description qu’ils nous font des blessés et des morts nous laissera sans voix : corps déchiquetés, brûlés, sectionnés, découpés, mutilés par les obus. Tous les types d’armes ont été utilisés faisant chacun leurs blessures spécifiques : explosifs traditionnels par voie aérienne, maritime et terrestre, phosphore blanc provoquant des brûlures, gaz toxique provoquant agitation nerveuse et suffocation, gaz pestilentiels, bombes à souffle qui ne font pas de bruit mais créent des hémorragies internes, balles à fragmentation qui font entrer de multiples éclats dans les corps et font des délabrements importants.

Pendant toute la crise, les soins ont été dispensés gratuitement. Israël a laissé passer quelques convois humanitaires permettant de refaire les stocks, mais il a manqué de beaucoup de médicaments notamment des antibiotiques et analgésiques.

La plupart des personnels des hôpitaux et centres de secours sont restés sur place pendant les 23 jours de l’agression ne dormant que quelques heures par jour. De nombreux volontaires sont venus les rejoindre.

Nous sommes admiratifs devant la manière dont cette crise a été gérée : 3 jours après le cessez-le-feu, il ne reste rien de l’agitation des jours précédents, les centres de soins sont calmes, les gros blessés ont été évacués à l’étranger, les autres sont répartis dans les différents centres en fonction des soins postopératoires qu’ils doivent subir. Aujourd’hui des blessés continuent à arriver. Ce sont ceux, notamment des enfants, qui ont manipulé des bombes non encore explosées, et ceux qui se blessent en essayant de récupérer ce qui peut l’être dans leur maison défoncée.

J’ai passé une partie de la journée du vendredi avec les urgentistes de l’hôpital du PRCS de Khan Younes. Comme c’était jour de repos, il n’y avait pas de programme opératoire et nous avons discuté avec les 3 jeunes infirmiers (le plus vieux a 22 ans), et les médecins de garde en buvant thé sur thé. Tous m’ont dit leur désir d’avoir une vie normale, de ne plus trembler pour eux ou leurs familles, leur désir de fuir l’enfer de Gaza et en même temps leur envie de voir leur pays libre. Comment oublier Hossam, infirmier de 21 ans, débordant de vitalité mais dont les yeux reflètent une telle tristesse dès qu’il cesse de faire le clown, qui me demande de la cacher dans mon sac à dos pour l’emmener en France ? Comment oublier les traits tirés du Dr Ahmed qui voudrait fuir loin d’ici et puis, se reprenant, dire que non il ne veut pas abandonner son pays mais voudrait 3 semaines de repos avant de revenir ?

A 19 heures, nous avons aidé une femme à accoucher, des jumeaux, ses premiers enfants, par césarienne. Ainsi la vie continue. 2 chirurgiens, un pédiatre et 2 infirmiers s’activent autour de la jeune femme. Je sens bien que cette équipe est habituée à travailler dans l’urgence : peu de paroles, des gestes rapides, sans réelle tendresse, mais précis. Moins d’une ½ heure après l’installation de la jeune femme sur la table, les deux petits garçons sont sortis et mis sous les lampes. Une autre ½ heure et la maman remonte dans la chambre ! Deux nouveaux petits Palestiniens vont avoir à affronter les dures conditions de la vie à Gaza.

L’image des couveuses ouatées de l’hôpital de Poitiers me traverse l’esprit et je dois dire que j’avais la gorge serrée en contemplant ces petits êtres poussant leurs premiers cris dans des conditions aussi précaires.

2 – Le bilan

Plus d’un million de tonnes de bombes et d’explosifs a été déversé sur les 360 km² du territoire gazaoui, soit environ 5 kg de bombe au m². Le PCHR a fait le récapitulatif de ces journées qui ont ensanglanté Gaza du 27 décembre au 18 janvier : Des familles entières ont été tuées. Les femmes et les enfants constituent plus de 43 % des victimes. Les infrastructures, les terres cultivées, les maisons et les bâtiments collectifs ont été entièrement détruits.

- 1 285 Palestiniens ont été tués parmi eux : 895 civils dont 280 enfants et 111 femmes et 167 membres de la police civile ;

- 4 336 Palestiniens, pour la plupart des civils, ont été blessés dont 1 133 enfants et 735 femmes ;

- Nizar Rayan et Sa’id Siam, responsables militaire et politique, ont été exécutés avec des membres de leurs familles sans jugement préalable

- Les destructions de maisons dues aux bombardements et aux tirs d’artillerie ont entraîné la mort de familles entières et de blessés à vie.

- Les FOI (Forces d’occupation israéliennes) ont attaqué ambulances et véhicules de la défense civile et des services de secours

- 2 400 maisons ont été entièrement détruites dont 490 par bombardements aériens

- 28 lieux publics incluant les bâtiments des ministères, des municipalités, des conseils régionaux, du Conseil législatif et des ports de pêche ont été détruits

- 21 chantiers incluant des cafétérias des salles de mariage, des hôtels et des aménagements touristiques ont été détruits

- 30 mosquées ont été totalement détruites, 15 autres, partiellement

- Les bureaux de 10 organisations caritatives ont été détruits

- 121 ateliers industriels et commerces ont été détruits, 200 autres, endommagés

- 5 usines à béton et une production de jus de fruit ont été détruites

- 60 postes de police et commissariats ont été détruits

- 5 immeubles abritant des médias et 2 assurant des soins médicaux sont détruits

- 29 établissements à vocation éducative ont été totalement ou partiellement détruits

- Des centaines d’hectares de terres cultivées ont été défoncées.

3 – Et maintenant ?

Pour tous les gens que nous avons rencontrés, notre venue est capitale. Elle montre non seulement qu’ils ne sont pas seuls, mais elle leur donne l’espoir qu’au retour nos témoignages aideront à faire parler la justice.

L’agression a permis de renforcer l’unité des différents partis sur le terrain. Le Hamas n’était pas seul à résister. Tous ont combattu ensemble. Et tous ont souligné la volonté délibérée d’Israël de s’en prendre aux civils et aux infrastructures.

Ils ont aussi montré du doigt la responsabilité de l’UE qui, en renforçant ses accords de coopération avec Israël, lui a en fait donné quitus pour commettre son agression.

Nous avons rencontré le ministre de la santé, le Docteur Naïm. Pour lui cette guerre n’est qu’un aspect aigu d’une situation qui dure depuis plus de 60 ans. Elle est la conséquence logique du processus de paix entamé avec l’ennemi sioniste et qui n’a abouti qu’à plus de colonies, plus de check points, de nouveaux massacres, la construction du mur … et a laissé les Palestiniens déçus et frustrés.

Il revient aussi sur les élections de 2006 dont le déroulement a été jugé démocratique par tous les observateurs, mais dont les résultats non conformes aux souhaits des USA, d’Israël et des Européens, a entrainé le blocus inique avec des conséquences sur tous les plans de la vie quotidienne, transformant Gaza en une vaste prison. Il réaffirme que ce ne sont pas les Palestiniens qui sont les agresseurs mais bien le blocus et l’occupation. La communauté internationale et le clan occidental en particulier sont tombés bien bas en refusant de lever le petit doigt ou en reportant la responsabilité sur la victime.

Ban Ki Moon est venu à Gaza la veille de notre rencontre. Il a visité les locaux de l’UNRWA dévastés par les bombes israéliennes, mais n’a rencontré aucune famille palestinienne.

Pour le Ministre, seules les manifestations des gens ayant encore un peu de conscience peuvent faire changer les choses. Il ajoute en riant que certains ont proposé au Venezuela et à la Bolivie de faire partie de la Ligue arabe pour la faire évoluer ! Et plus sérieux, il souligne que la position de ces deux pays qui ont renvoyé l’ambassadeur d’Israël, montre bien qu’il ne s’agit pas d’une question relative à l’islam mais de justice humaine.

Pour tous il est clair que Mahmoud Abbas s’est comporté comme un vulgaire collabo et n’a plus de crédibilité. Le souhait majoritaire semble d’aller vers un gouvernement transitoire d’union avec deux objectifs :

- Briser le siège et éliminer la corruption

- Préparer des élections démocratiques dont les résultats seraient reconnus et acceptés par tous.

D’autre part, les Palestiniens nous demandent de tout mettre en oeuvre pour poursuivre en justice les criminels de guerre, et faire qu’ils ne puissent plus se promener impunément. Leur credo n’est pas le choc des civilisations mais les droits de tous les êtres humains, la coopération entre tous, la complémentarité des civilisations.

Et tous nous diront « c’est à vous, société civile de nous donner quelque espoir pour continuer à croire aux valeurs de liberté, égalité, fraternité. Sinon nous allons perdre confiance en l’autre partie et nous irons vers une radicalisation. C’est à vous de briser ce cercle vicieux. »

De retour de là-bas, et parce que les yeux noirs des enfants sales et pieds nus sur les ruines de leurs maisons ne me quittent plus, je me dis que oui, nous devons tout mettre en oeuvre pour refuser la vision manichéenne du bien et du mal et redonner sa place au Droit pour le règlement des conflits sous peine de voir se recommencer des carnages comme celui de Gaza.”

Sylvette Rougier

CAPJPO-EuroPalestine
http://www.europalestine.com/spip.php?article3739

Catherine sur "les USA en chute libre" (de Dedef)

Article lié : Face à Moby Dick et au JSF

Francis Lambert

  30/01/2009

Témoignage passionnant, merci à Dedef pour le lien.

Ne pas rater les réponses de Catherine aux commentaires.

J’espère qu’un journaliste des grands médias reprendra ce témoignage pour le valider face à ceux ci, le confronter aux commentaires d"experts”, le diffuser plus largement et donc améliorer la conscience pour enfin agir plus efficacement.

Je me suis amusé à relever les mottos des commentateurs :

- Les Dieux aveuglent ceux qu’ils veulent perdre…
- Never under-estimate the predictability of stupidity - Bullet Tooth Tony
- Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée ( Victor Hugo )
- Le peu de “conscience” que l’on peut espérer, c’est celle du poids de nos chaines, et du peu de “je” qu’elles nous laissent .
NB j’avais d’abord lu “jeu” à la place du “je” plus scalpant encore.
- Une des applications les plus étranges que l’homme ait fait de la raison est sans doute celle de considérer comme un chef d’œuvre le fait de ne pas s’en servir. Et, né avec des ailes, de les couper et de se laisser tomber du premier clocher venu.