Bilbo
07/04/2009
Le Pentagone achètera 4 derniers F-22 et augmente le budget pour les F-35 de 6.8 milliards à 11.2 milliards (ce qui ne veut pas dire qu’il augmente le nombre de commandes).
http://www.french.xinhuanet.com/french/2009-04/07/content_853153.htm
Légèrement hors sujet : les Pays-Bas n’avaient-ils pas opté pour le F-35 en contrepartie de postes importants dans l’OTAN (secrétaire général Jaap de Hoop Scheffer et un haut commandement des troupes du sud de l’Afghanistan) ? Maintenant que son secrétaire général va être remplacé par un Danois, les Néerlandais vont-ils se sentir toujours aussi liés au destin du F-35 ?
philippe deltombe
07/04/2009
Je pense que le point d’impact se définira dans la mesure de la détresse - jugée alors insupportable - de ceux qui ont élu BHO.
Cette détresse signerait l’échec de la voie Wall Street.
Outre l’hypothèse à ne pas écarter d’un nouvel événement de type LehmanBrothers (regarder du côté des devises?) qui pourrait encore modifier et accélérer les crises juxtaposées, il faut, me semble-t-il, s’en remettre à l’évolution de la situation sur le terrain.
Les allocations de chômages - maigres - ont été étendues jusqu’à 59 semaines aux USA.
Une nouvelle extension sera peut-être octroyée.
Quoi qu’il en soit, les pertes d’emploi sont d’une ampleur inquiétante (660.000 en mars, 4 mois d’affilée au dessus de 600.000!). La destruction est donc massive depuis près d’un an à présent.
Le plan Geithner et les modifications comptables (nouveau relâchement de la règle mark-to-market) vont certes donner un peu d’air aux bilans des banques mais l’économie réelle, dont on va bientôt claironner qu’elle ralentit moins vite (mais le contraire serait tout simplement catastrophique), ne semble pourtant pas proche de la rémission, loin de là.
Le BDI (Baltic Dry Index), qui est un indice non soumis à spéculation - d’où son intérêt - et qui mesure le coût du frêt maritime des matières premières et produits non transformés, a rechuté de 30% dans le dernier mois (après un rebond significatif de décembre à février - sous l’effet du plan de relance chinois notamment), ce qui signifie que le trafic mondial est à peu près à l’arrêt.
L’équation de BHO est simple : où Wall Street parvient à redresser la situation dans un délai acceptable et tout finira “à peu près bien” (avec un peu de toilettage social pour les nouveaux exclus du système), ou la misère des gens grandira et enflera au point d’obliger BHO à siffler la fin de partie des partisans de Wall Street.
Votre hypothèse de l’American Gorbatchev prendra alors tout son sens.
Mais faut-il souhaiter d’en arriver là?
Merci de nous donner votre sentiment!
René M
07/04/2009
Et y aura-t-il même un moment de ce genre ?
En tout cas les avertissements et les invites ne manquent pas !
Ainsi voir sur le site de Larouche l’article suivant : http://www.solidariteetprogres.org/article5271.html
Ormis l’égo de bonne dimension de LaRouche , style je suis le plus compétent , le meilleur économiste et je l’ai dit avant tout le monde, ce bonhomme est bien informé, pense et voit juste il faut bien le dire et le reconnaître
Ci dessous
Quelques extraits :
“Je vous dis, en tant quexpert, contre ceux qui ont prétendu le contraire pendant ces dernières années, que cette politique a été imposée au président des Etats-Unis [celle du renflouement des actifs spéculatifs avec largent du contribuable], peut couler les Etats-Unis et sa présidence sans tarder.
Le président ne pourra en aucune manière survivre à cette politique, y compris à très court terme. Cette politique est incompétente, anti-constitutionnelle et de nature à détruire les Etats-Unis.”
“Mais cette erreur que vous avez commis, en suivant des mauvais conseillers, des conseillers incompétents, peut vous coûter la présidence et couler les Etats-Unis avec.”
Tout l’ article d’ailleurs donne dans un ton presque “Maistrien ” ainsi :
“non pas les classes moyennes aisées que le président écoute un peu trop , mais le citoyen ordinaire de ce pays, cest à dire 60 à 70% de la population, se retournera rudement contre le président, sil nabandonne pas cette politique folle.
c’est presque le ” Mais les scélérats qui croient mener l’Histoire .... sont menés par elle….
D’autre brèves du même site pointent aussi sur les “conseillers” et Larry Summers en particulier.
Bref, alors si BHO se rebiffe “vraiment” et en vire une poignée , que feront ces puissants de Wall Street qui se sont imposés jusqu’à maintenant et qu’arrivera t-il alors à BHO ?
Christophe Perrin
06/04/2009
La rapidité avec laquelle la crise financière et économique s’intensifie et prend de l’ampleur, et sa visibilité portée par la présentation médiatique tant des faits que des analyses, quasiment en temps réel, tendent à masquer le caractère premier du bouleversement que nous connaissons. S’il est indéniable que son déclenchement est lié aux déséquilibres économiques et financiers, ceux-ci n’en sont qu’une expression très visible. Les racines de la crise sont plus profondes ; plus que des modes d’activité, la crise relève des fondements de ces modes d’activité : notre perception du réel.
Nous sommes les témoins et les acteurs d’une crise civilisationnelle, une crise qui met avant tout en cause le paradigme hégémonique de notre civilisation : la rationalité comme unique grille de lecture de la réalité et comme unique moyen d’action autorisé quelle que soit la sphère d’activité. La prépondérance de l’économie dans la civilisation capitaliste mondialisée favorise les tendances à limiter le questionnement aux questions économiques. Cette focalisation est compréhensible, tant la mise en cause de nos fondements de civilisation peut sembler effrayante. C’est bien le sol qui se dérobe sous nos pieds. L’accepter c’est faire preuve de courage mais aussi d’humilité ; ces vertu ont malheureusement déserté notre monde post-moderne.
Certes, les dommages qui se donnent à voir, qu’ils soient humains, sociaux ou écologiques, ont pour cause évidente l’activité économique telle qu’elle est pensée et organisée rationnellement, et que l’on désigne communément par le vocable de marché . Certes, en soi, la rationalité ne peut se réduire à la rationalité économique. Mais il est indéniable que l’une comme l’autre partagent le même projet de domination et de soumission du réel à leur axiomatique respective. Or même si elles diffèrent du point de vue des fins ; la première, au nom du bien de tous, prétend émanciper l’Homme et le conduire vers un horizon de progrès et de liberté, la seconde vise à maximiser l’activité de production et de consommation aux fins de réaliser les profits les plus grands et le bonheur du plus grand nombre possible de libres individus ; l’une comme l’autre se prétendent l’unique voie par laquelle l’humanité peut cheminer. Elles partagent ce paradoxe qui associe à la liberté une dimension indéniablement totalitaire.
La rationalité, comme la rationalité économique, permettent l’hétérogénéité à leurs marges, en ce sens elle sont tolérantes. Mais ce qu’elles tolèrent est sans danger, désarmé, rendu exotique par une opération de déconstruction conduite grâce à l’outil rationnel par excellence : l’esprit critique au service de leurs fins respectives.
Dans le domaine de l’économie, la mise en oeuvre du concept de partage par exemple n’est pas interdite, elle est même parfois encouragée, mais seulement dans le but d’adoucir, aux marges, les inégalités les plus tragiques produites par le système de concurrence généralisée régissant le marché. Le partage comme concept exotique peut aussi servir de ressource aux acteurs du marché soucieux de la moralité de leur image : les pires prédateurs transnationaux rivalisent en matière de philanthropie via leur fondation respective. Le concept est donc toléré, mais récusé par les tenants de la pensée économique rationnelle quant à sa pertinence comme paradigme central créateur d’un ordre économique viable dans un monde peuplé d’individus. Ils n’ont d’ailleurs pas tort car si en effet le monde n’est peuplé que d’individus, le partage ne peut faire sens que de manière limitée.
Ce processus de délégitimation n’est pas propre à l’économie, les apôtres du marché n’en sont pas plus les inventeurs que les initiateurs. Les penseurs comme les acteurs du marché mondialisé n’ont pas fait oeuvre de création pour arriver à leurs fins. Les esprits étaient déjà convertis tout comme les outils étaient disponibles. Le processus de délégitimation participe en effet de la rationalité dès son origine. Sans projet d’émancipation de l’Homme passant par la déconstruction de tous les liens qui s’y opposent, énoncés comme illusions aliénantes, le marché transparent, libre de toute entrave et non faussé, c’est-à-dire investi des seuls intérêts individuels, n’aurait pu voir le jour, d’abord comme projet puis comme réalisation humaine et enfin en tant qu’étalon à partir duquel toute chose doit être évaluée. Sans l’invention de l’individu en quête de progrès, sans ce petit être solitaire et avide s’identifiant à la chose pensante, doté de tous les pouvoirs sur la chose étendue, l’économie monde telle que nous la connaissons n’aurait jamais vu le jour.
Mais le fait que l’analyse sur la crise se focalise sur l’économie, portée, comme nous l’énoncions en introduction, par la priorité qui lui est donnée par les médias, ne peut s’expliquer par ce seul fait de communication. La prépondérance de la rationalité économique ne tient pas à quelques caprices de journalistes ou de faiseurs d’opinion. Nous émettons l’hypothèse que cette prépondérance est un fait qui s’explique par la colonisation de la rationalité par la rationalité économique. La seconde s’étant substituée partout à la première, ce qui veut dire que parler de l’une ou de l’autre aujourd’hui, c’est parler de la même chose, de rationalité économique. Nous sommes en quelques sortes pris au piège d’un golem que nous avons nous même façonné. Imaginer les voies susceptibles de nous conduire hors de ce piège nécessite de comprendre Pourquoi et comment cela s’est produit ?
Le premier élément de réponse doit être tiré de l’échec de la rationalité en tant que projet visant à émanciper l’homme tout en le conduisant en Eden grâce au Progrès. La rationalité dans ses dimensions anthropo-psycho-politique et scientifique a échoué. L’émancipation individuelle, lumineuse et positive sous bien des aspects, possède aussi sa part de ténèbres. Elle a été, elle est toujours d’ailleurs, une formidable machine de guerre servant à éradiquer le lien sous toutes ses formes. Elle s’en est même fait un ennemi personnel. Le lien de par sa nature n’est pas quantifiable, on ne peut mesurer sa progression. Crime de lèse majesté, il récuse la pertinence du dispositif du laboratoire. La rationalité devait donc se construire contre lui, et si possible l’abattre partout où elle le rencontrait. Pour caractériser ce pouvoir destructeur de la rationalité, le concept de « colonialité du pouvoir » forgé par Henrique DUSSEL, théoricien de la théologie de la libération, nous semble parfaitement convenir. DUSSEL et MARX avant lui, ont saisi l’importance de 1492 comme événement fondateur permettant le déploiement du projet rationnel par le pillage et l’accumulation primitive du capital, mais aussi par l’extermination radical des cultures indiennes participant à la construction de l’identité de l’individu démiurge européen.
Et pourtant le lien résiste, et joue parfois quelques tours à ceux qui le traquent. La crise épistémologique des sciences, crise du lien par excellence entre les disciplines scientifiques, n’est pas le moindre de ses tours. Qu’importe cette persistance, la machine à déconstruire trouve toujours de nouveaux terrains d’action. Ainsi, la quintessence de l’avant garde déconstructionniste entend nous faire comprendre par sa théorie du queer que la polarité des sexes qui nous lie à l’univers polarisé ne relève en fait que d’une économie culturelle de rôles parmi lesquels il nous est loisible de choisir, et grâce à la technique de modifier notre corps en conséquence.
En déconstruisant les liens de toute nature, la rationalité a produit une humanité faible dans le sens où celle-ci a perdu le sens de sa défense par le lien au collectif et par celui qui la lie à l’écoumène. La perte de ce sens est certes inégalement partagée aujourd’hui, mais il est parfois total, comme chez ces citoyens américains qui vivent dans la même rue, à qui « l’on » saisi les habitations, et qui réagissent en acceptant intellectuellement ce qu’ils subissent par une analyse de la conjoncture économique justifiant le système. Il ne nous semble pas injustifié de penser que la faiblesse corporelle et psychique des individus, nécessitant une technologie médicale de réparation des corps et une ingénierie de remise aux normes psychiques toujours en expansion, puisse en grande partie découler de ce processus de déliaison. L’utopie de l’émancipation débouche sur un être, parfois plein de savoirs abstraits, le plus souvent déboussolé, triste et malade.
Or, le substitut rationnel aux liens, le contrat social construit sur la seule volonté, ne pouvait faire sens dans la durée qu’à la condition que l’émancipation ne cesse de rendre l’Homme plus libre et conscient, plus engagé volontairement dans son actualisation. Sorti du corps des hommes et placé devant eux, donc fragilisé par ce processus d’extériorisation, le contrat nécessitait que les hommes ne cessent de toujours se mieux portés pour le nourrir. Nous voyons ce qu’il en est advenu.
Le projet politique démocratique né sur le socle de la rationalité s’est fracassé sur la faiblesse de l’Homme, mais aussi sur le manque de vigueur du lien qu’il proposait . Par la force des choses, ou plutôt par leur faiblesse, le personnel politique issu essentiellement des classes bourgeoises, plus désemparé qu’adepte du complot, a intégré de manière inconsciente l’échec du projet émancipateur dans sa dimension politique. Ce personnel politique a alors été conduit pour conserver sa légitimité à intensifier ses connexions avec les sphères d’activités économiques, toujours porteuses du projet rationnel sur le plan des réalisations matérielles justifiables par la mesure quantitative, ainsi que de l’idée de progrès.
L’abandon du projet politique émancipateur initial et le transfert de sa part de l’utopie rationnelle vers l’activité économique ne sont pas sans conséquences.
D’abord, il induit une dégradation évidente de la rationalité du fait de la disparition de l’un de ses principaux objectifs, et de fait, de l’un de ses acteurs héroïque, l’Homme en tant qu’horizon des hommes. N’étant plus acteur mais ne pouvant disparaître totalement l’Homme s’est momifié et a été satellisé à distance du monde de l’action ; de la position d’acteur de l’histoire, il est devenu outil publicitaire et juridique, mobilisable à volonté par les autres agents du projet rationnel. Les Droits de l’Homme, déconnectés du substrat vivant, représentent en effet une formidable ressource pour imposer tant les recherches scientifiques équivoques que l’ouverture des marchés ou la multiplication de structures politico-bureaucratiques.
Ensuite et surtout, du fait de l’effacement précédemment énoncé, cet abandon a provoqué un déséquilibre dans les rapports entre les autres groupes d’agents héroïques de la rationalité - les scientifiques, les politiques et les entrepreneurs - au profit de ces derniers. Le transfert de la part humaine de l’utopie rationnelle aux acteurs économiques a modifié les rapports de forces à leur profit et leur a donné toute latitude pour redéfinir le projet rationnel a partir de leurs propres objectifs. Et de fait, afin de survivre et ne pas être évacué de la scène rationnelle, le personnel politique a recomposé son discours en adoptant le discours et les objectifs des modernes entrepreneurs. La question de la légitimité populaire, difficilement contrôlable voir anti-rationnelle dans ses manifestations, se réglant par la professionnalisation de la fonction politique. Là encore, nulle trace de complot. Les protagonistes sont en fait moins acteurs que sujets mastriens subissant une dynamique de moins en moins contrôlée, mise en action dès la genèse du projet rationnel. Il est assez ironique de constater que la gauche gouvernementale française, travaillée par une sorte de remord moral inconscient réalise son « coming out » et déclare sa flamme au marché tardivement, au moment où ce dernier entre en crise terminale. Les derniers convertis sont souvent les plus virulents, leur hébétude aurait quelque chose de tragi-comique si l’heure n’était pas si grave.
Reste un acteur héroïque dont nous avons jusqu’à présent peu parlé pour une raison de clarté de discours. Sur ce point, nous tenons à préciser que le processus historique que nous décrivons n’est pas un processus divisible en phases bien ordonnées. Les forces dynamiques que la rationalité détermine se mêlent et se séparent, s’alignent les unes par rapport aux autres ou s’affrontent, mais toutes réunies poursuivent le même objectif final, la transparence ultime par déconstruction de toute réalité, ou dit autrement la fin de l’écoumène, notre monde habité. Mais revenons à nos derniers héros, les énonciateurs des tables de la Loi.
Le monde des scientifiques n’est pas homogène. Quelques uns sont d’éminents chercheurs, libres, capables d’intuitions fulgurantes, et perpétuant l’esprit d’aventure des origines du projet rationnel, ils se font rares. La plupart des scientifiques sont aujourd’hui de médiocres tâcherons dont les pratiques taylorisées visent à produire de « l’innovation » rapidement commercialisable. C’est actuellement chez les bidouilleurs de gènes que cette médiocrité est la plus frappante. S’ils diffèrent dans leurs pratiques, la quasi majorité d’entre-eux a toujours veillé à dénoncer les interrogations sur le projet rationnel. Toute approche globale du réel non réductible et inassimilable par les techniques de laboratoire, toute validation culturelle de la prééminence du lien, les trouvent sur leur chemin, sujettes d’abord à leurs ricanements puis au passage à la moulinette de la déconstruction.
Les scientifiques ne sont finalement que très peu intervenus directement dans le jeux des acteurs rationnels tant que la promesse d’émancipation offrait aux hommes un horizon. L’échec de cette promesse a conduit quelques uns d’entre-eux a sortir de leur silence aristocratique sur les affaires des hommes et a s’émouvoir. Mais trop peu nombreux à le faire, se tenant à distance des réalités mondaines et peu structurés contrairement aux politiques et aux entrepreneurs, leur parole manqua de puissance. Quoiqu’il en soit,le travail de déconstruction n’attendait pas, et finalement même réduit à l’état de fiction irréalisable, l’instrumentation politique de l’émancipation présentait l’avantage de désamorcer toute intervention populaire et irrationnelle dans la détermination des nouveaux champs de recherches. C’est bien connue, la science est en marche et rien ne doit ralentir son mouvement.
Les modifications de rapports de pouvoir aux détriments des politiques et aux profits des entrepreneurs évoquées précédemment ont indéniablement été perçus comme un potentiel d’opportunités par nombre de scientifiques. La capacité des entrepreneurs à mobiliser des moyens considérables, en mettant en oeuvre des procédures de décision très courtes, et dans un premier temps sans imposer de conditionnalités excessives, contrairement aux politiques, s’est traduite dans le chef des hommes de science en la possibilité de pouvoir mener tous les travaux possibles et imaginables mais aussi celle de connaître enfin l’aisance matérielle. Mais comme pour les politiques, l’acceptation de cette sujétion ne pouvait pour les hommes de science, de manière automatique, ne pas se traduire par une dégradation de la qualité de leur pouvoir. De fait, ils abandonnaient une part de la colonialité de ce dernier aux entrepreneurs, qui ne tardèrent pas au regard de leurs objectifs s’inscrivant dans un temps court, et même de plus en plus court au regard des nécessités imposées par l’accélération des opérations des marchés, à réclamer des retours sur investissement sonnants et trébuchants. Assumant le leadership quant à la mise en oeuvre du pouvoir rationnel, les entrepreneurs se doivent d’énoncer les fins et les modalités de son exercice. Si celles-ci permettent l’expression de ce qu’il y a de pire chez les hommes, et si ce pire, de la cupidité à l’insensibilité en passant par l’exercice multiforme de la violence, s’exprime particulièrement dans les intentions et les actes des entrepreneurs, cela tient en partie à la faiblesse de la qualité humaine de ces entrepreneurs, mais surtout au fait que rien ne vient contraindre l’exercice hégémonique de la colonialité du pouvoir qu’ils assument seuls à présent.
Pour revenir à l’énonciation des fins et des modalités de la rationalité par les entrepreneurs , nous en avons un parfait exemple dans l’actuel projet de réforme de la recherche française qui vise à faire de l’évaluation des retours sur investissements l’alpha et l’oméga de l’activité scientifique . Cela ne posera pas problème aux légions de tâcherons qui servent avec zèle Monsanto, Areva ou Véolia. Les quelques autres qui pensent, doivent saisir rétrospectivement la nature du piège qui les a capturé et qu’ils ont contribué à construire en toute liberté.
Mais ce problème ne leur appartient pas, car de fait, nous sommes aujourd’hui tous piégés, et il est certain que dans quoi l’écoumène est enchâssé, la planète, n’attendra pas longtemps avant de nous signifier le prix des conséquences de nos illusions. LE problème peut être discuté, mais discuter ne suffit pas pour qu’émerge une solution. Avant toute chose, LE problème ne relève pas de la discussion mais de la conversion. S’il nous apparaît évident que la perception et la compréhension du lien sont au coeur de cette conversion, il nous semble également évident que des paradigmes tels que le sang ou le religieux réactualisés ne sont porteurs d’aucune réponse répondant aux défis de ces temps apocalyptiques.
Par la grâce de l’esprit critique nos yeux sont ouverts, sommes-nous en mesure d’ouvrir la voie de sa re-qualification afin de le rendre spirituel, c’est-à-dire de créer un nouveau rapport entre les hommes mais aussi entre les hommes et le monde, afin de nous permettre de retrouver le pouvoir commun que nous avons perdu ?
Ni ANDO
06/04/2009
Bien sûr, l’intelligence est une notion multiforme et il serait réducteur de se limiter au bagage intellectuel pour jauger not’ Président. Mais il fut un temps où même si ce n’était pas une condition suffisante c’était au moins une condition nécessaire. Et puis on ne peut pas être à la fois atlantiste et réellement intelligent :-).
“Notre Majesté souffre du complexe du cancre parvenu. Président médiocre, il fut par le passé élève médiocre, bachelier médiocre et étudiant médiocre. Mais aucune trace de cette médiocrité dans son curriculum vitae. Et pour cause, il l’a customisé, l’animal. Officiellement Notre Souverain Eclairé serait titulaire d’une maîtrise de droit privé, d’un certificat d’aptitude à la profession d’avocat, d’un DEA de sciences politiques obtenu avec mention et aurait fait des études à l’Institut d’Etudes politiques de Paris. Mais alors pourquoi est-il aussi nul ?
Tout simplement parce que la plupart de ses titres universitaires sont faux. Lire l’enquête menée par Alain Garrigou, professeur de sciences politiques à Nanterre
> http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article219
En parcourant l’annuaire des anciens élèves de Sciences Po, il a pu constater que Sarkozy de Nagy Bosca n’y figure pas, ce qui signifie qu’il n’a pas mené ses études à leur terme et ne peut donc se parer du titre d’ancien élève réservé aux seuls diplômés.
Et son DEA ? Pourquoi n’en trouve-t-on aucune trace dans les archives de Paris X Nanterre ? Tout simplement parce que si le candidat Sarkozy apparaît bien dans le procès verbal de la première session, il est ajourné pour ne pas s’être présenté à l’épreuve écrite terminale et n’avoir pas rendu son mémoire.
Et son certificat d’aptitude à la profession d’avocat ? Obtenu sur le fil avec la note médiocre de 20 /40 (7/20 à la première épreuve et 13/20 à la seconde).
Mais rappelons aussi, pour compléter le tableau, les notes obtenues au bac par le candidat 18917 en 1973 (Jury 80, lycée Molière) : 7/20 à l’épreuve écrite de français et 12 à l’oral (voilà pourquoi il s’exprime dans un idiome approximatif), 9/20 en philo, 8/20 en maths (il a néanmoins su s’augmenter de 200 % !!!), 10/20 en anglais (“magnifical” s’exclama-t-il un jour en présence de la reine d’Angleterre) et 11/20 en économie (on n’est pas sorti de la crise!!!).
Avec 142 points sur 300, le médiocre candidat fut recalé et fut obligé de se présenter au repêchage. Ne nous étonnons donc pas des propos méprisants qui sortent donc de la bouche de ce petit personnage médiocre et rancunier qui a tant couffert de ne jamais avoir été reconnu à sa juste valeur par ses professeurs”.
Publié par LES PROFS DU COLLEGE DE VONNAS (AIN). Jeudi 26 février 2009
Moktar Ama
06/04/2009
...notamment quand vous citez les médias attribuant la hausse du marché au résultat du G20 (ou à la confiance des élites compte tenu de la belle manifestation d’unité qu’ils voulaient au G20) .
En effet, ne pensez-vous pas que le vote de la nouvelle règlementation comptable US (après un lobbying féroce de wall street), qui soulage immédiatement les bilans des banques du pays (en leur permettant de revenir à la côte-au-modèle maintenant que celle-ci est supérieure presque partout à la côte-au-marché des actifs notamment les pourris) , ne soit le facteur principal (et négligé médiatiquement) de la hausse de marchés jouant ici la survie du systême ?
On a effectivement l’impression que BHO est coincé entre Wall Street et une volonté profonde d’arriver à changer quelque chose (ce qui ressort par l’iconoclasme de certains propos).
Nicolas Stassen
06/04/2009
Sur la Turquie, Obama a une “position américaine classique” (H. Védrine)
RAPHAËLLE DUCHEMIN - 09:08
Barack Obama sest prononcé en faveur de lentrée de la Turquie dans lUnion européen. Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères de 1997 à 2002, décrypte le rôle du président américain dans la “réalité du monde daujourdhui et de demain”.
AUDIO : http://www.france-info.com/spip.php?article275288&theme=81&sous_theme=188
Père Iclès
06/04/2009
Nouvel épisode dans la guerre des gangs qui secoue la planète, l’affaire de l’essai de “missile” nord-coréen. On dirait que les partenaires” qui promis de “refuser le protectionnisme” à Londres ont trouvé un nouveau souffre-douleur : la Corée du Nord.
Avec les nouveaux plans US pour l’Iran, la Corée du Nord devient de facto le nouveau Satan. “Provocation” selon Hillary Clinton, “violation des règles” (quelles règles ?) selon Obama, ce lancer semble survenir à point nommé pour souder à nouveau une “communauté internationale” mise à mal par ses divergences d’opinion à propos de la façon de répondre à la crise financière. Cependant, il y a de quoi se gausser en lisant la façon dont l’évènement est traité, même sur Xinhua.net.
Personne ne rappelle que la Corée est OBLIGEE de tirer sa fusée vers l’est, comme tout le monde d’ailleurs, pour profiter de la rotation de la Terre et que personne jusqu’à présent n’a en Afrique, par exemple accusé la fusée Ariane tirée depuis Kourou de survoler l’Afrique”, ni ses étages de propulsion retombés dans l’Atlantique Sud de constituer une attaque contre les pays limitrophes.
On peut faire les mêmes remarques à propos des fusées US lancées depuis la Floride rigoureusement TOUJOURS vers l’Est.
Il est clair que le Conseil de Sécurité, dont les membres sont mis en cause dans la plupart des évolutions désastreuses qui ont lieu aujourd’hui (du contrôle du trafic de drogues aux guerres incessantes en passant par les vraies-fausses crises bancaires et le terrorisme) est plus que jamais le lieu où les grands essaient de transformer leurs besoins géopolitiques en règles de gouvernance mondiale au mépris des souverainetés nationales.
dalembert
06/04/2009
Munich & communication:
Comparez les photos des participants à la conférence de Munich avec celle du dernier G20.
Elle est pas belle, la vie ?
Crapaud Rouge
06/04/2009
“se grimer en Churchill, ajoutant lirresponsabilité à lerreur par la tromperie acceptée en tant que telle, comme si elle nétait pas tromperie. Dégoût ou nausée, au choix, pour ce système” : c’est la conclusion la plus pessimiste et la plus lucide que j’aie pu lire sur le G20. Comme elle nous ramène au virtualisme, je commence à me demander si ce mode de fonctionnement ne serait pas de type psychotique, et dores et déjà installé à demeure comme une psychose. Quun même principe, celui de la concurrence, permette de justifier toujours plus de « soupline » pour les uns et toujours plus de rigueur pour les autres, (http://www.lesechos.fr/info/finance/afp_00136043-banques-les-europeens-demandent-un-assouplissement-des-normes-comptables.htm), quil pousse tout le monde à sassoire sur la morale et tende à se substituer au « principe de réalité », me semble typique de la psychose, caractérisée par « une désagrégation psychique (ambivalence des pensées, des sentiments, conduite paradoxale), la perte du contact avec la réalité, le repli sur soi » (Petit Robert).
Nicolas Stassen
06/04/2009
Barack Obama à la reconquête de l’allié turc
Laure Marchand, à Istanbul
06/04/2009 | Mise à jour : 06:46 | Commentaires 6 | Ajouter à ma sélection
Des manifestants ont protesté contre la venue de Barack Obama en Turquie et appelé au départ des Américains d’Afghanistan, hier à Istanbul. Crédits photo : AFP
La Turquie, gratifiée d’une visite officielle de deux jours, est bien placée pour servir d’intermédiaire à Washington sur plusieurs dossiers importants.
En menaçant de mettre son veto à la nomination de M. Rasmussen à la tête de l’Otan, le premier ministre turc n’a pas failli à sa réputation d’homme politique au caractère bien trempé. Il a fallu la garantie de Barack Obama d’uvrer au rapprochement entre l’Otan et le monde musulman pour que Recep Tayyip Erdogan se laisse fléchir. Ce coup d’éclat, à la veille de la venue du président américain en Turquie, confirme qu’Ankara, prête à défendre ses intérêts, n’est plus un allié docile mais qu’elle prend également en compte ceux de Washington. Barack Obama lui a d’ailleurs aussitôt rendu la politesse en plaidant à Prague pour son entrée dans l’UE.
Les Turcs ne boudent pas leur plaisir : inclus dans la tournée du président américain, ils sont les seuls à être gratifiés d’une visite officielle. Arrivé dimanche soir en Turquie, Barack Obama y séjournera jusqu’à mardi. Cette attention particulière accordée à son vieil allié dans l’Otan exprime la volonté de la Maison-Blanche de reconquérir la confiance de ce pays à cheval sur deux continents et d’en faire une de ses cartes maîtresses au Proche-Orient.
«La Turquie a une valeur ajoutée évidente pour les Amé¬ricains qui veulent renouer avec le monde islamique», analyse Sinan Ülgen, président du think-tank Edam. La diplomatie turque, qui repose sur le concept «zéro conflit avec nos voisins», a conduit Ankara à se rapprocher de l’Iran et de Damas, à parrainer des négociations de paix indirectes entre Israël et la Syrie, à favoriser la coopération afghano-pakistanaise
Les Turcs sont bien placés pour servir d’intermédiaires dans de nombreux dossiers prioritaires de Barack Obama.
En 2003, le refus de laisser passer les soldats américains sur le territoire turc pour entrer en Irak avait rompu la confiance entre les deux partenaires. L’hostilité anti-Bush avait atteint des records dans l’opinion. Mais aujourd’hui, Ahmet Davutoglu, le chef de la diplomatie turque, appelle à «un nouvel âge d’or» dans les relations. Le premier ministre ne manque pas de ¬rappeler que le deuxième prénom d’Obama est Hussein, celui du petit-fils du Prophète. Au-delà, l’annonce du retrait des troupes d’Irak, la fermeture de ¬Guantanamo ou le message d’ouverture adressé à l’Iran sont reçus avec soulagement en Turquie.
Les Turcs attendent un appui sur deux dossiers cruciaux
Ces réorientations «ouvrent la voie à une coopération dans les domaines où nous avons des intérêts communs», souligne Murat Mercan, président de la commission des affaires étrangères au Parlement. La Turquie, deuxième plus gros contributeur de l’Otan, pourrait renforcer sa présence civile et militaire en Afghanistan. Surtout, Ankara a déclaré être prêt à faciliter le départ des soldats américains d’Irak. La mise à disposition de sa base aérienne d’Incirlik et de ses ports sera au centre des discussions.
En retour, les Turcs attendent un appui sur deux dossiers cruciaux. Que Washington continue à faire pression sur le gouvernement autonome kurde en Irak pour qu’il lutte contre les rebelles du PKK dans le nord du pays. Et la reconnaissance du génocide arménien par la ¬Chambre des représentants ou la Maison-Blanche serait perçue comme un casus belli diploma¬tique.
Mais la Turquie ne veut pas rester cantonnée dans un statut de médiateur : elle entend être associée «à l’élaboration de la politique régionale», selon Murat Mercan. Pour Faruk Logoglu, ancien ambassadeur aux États-Unis, ces ambitions sont «surévaluées». Le président iranien a déjà opposé une fin de non-recevoir à la proposition de médiation turque.
http://www.lefigaro.fr/international/2009/04/06/01003-20090406ARTFIG00257-barack-obama-a-la-reconquete-de-l-allie-turc-.php
Obama entame sa visite en Turquie
AFP
dimanche 05 avril 2009, 22:07
Le président américain Barack Obama est arrivé dimanche à Ankara pour une visite de deux jours en Turquie, « allié déterminant » des Etats-Unis et plus grand pays musulman de lOtan, dont il a appuyé la candidature à lUnion européenne.
Lire aussi : Obama et Sarkozy s’opposent sur l’entrée de la Turquie dans l’UE
epa
Le président Barack Obama, qui effectue en Turquie la dernière étape dune tournée en Europe, est arrivé à 21H10 à laéroport Esenboga. Il a été accueilli par le ministre de lEconomie Mehmet Simsek, et son épouse américaine. Après des entretiens lundi à Ankara avec les dirigeants turcs et un discours au parlement, M. Obama est attendu à Istanbul, où il rencontrera mardi les autorités religieuses, puis un groupe détudiants, et visitera deux mosquées.
« Le président va réaffirmer son sentiment que la Turquie est un allié déterminant, et constitue une partie importante de lEurope. Il a voulu se rendre en Turquie parce quil pense quil faut relancer les relations entre les deux pays, distendues ces dernières années », a déclaré à la presse un responsable américain qui fait partie de la délégation.
Entrée de la Turquie dans lUE
Les relations entre les deux pays sétaient tendues en 2003, après lintervention militaire américaine en Irak. « Le président sentretiendra du progrès des réformes démocratiques en Turquie, et réaffirmera le soutien américain à la demande de la Turquie dentrer dans lUnion européenne », a ajouté le responsable avant larrivée de M. Obama, qui effectue sa première visite dans un pays musulman. A Prague dimanche, M. Obama a clairement soutenu lentrée de la Turquie dans lUE, qui enverrait selon lui « un signal important ». Plusieurs pays européens sont opposés à cette adhésion, dont le président français Nicolas Sarkozy, qui la immédiatement rappelé haut et fort.
Selon le même responsable, M. Obama souhaite discuter des défis régionaux communs tels que « la menace terroriste, la guerre en Afghanistan, les relations avec lIran, et lobjectif partagé dune paix durable entre Israël et ses voisins. » La Turquie occupe une position stratégique entre Europe, Proche-Orient et Caucase. Alliée dIsraël, elle joue les intermédiaires dans des négociations entre lEtat hébreu et la Syrie, et partage des frontières avec lIrak et lIran.
Lors de sa tournée, M. Obama a réclamé de ses alliés lenvoi de troupes supplémentaires en Afghanistan, où la Turquie a 900 hommes. Ankara ne souhaite pas pour linstant aller au delà. La lutte contre les insurgés kurdes de Turquie, qui ont des bases de repli en Irak, ainsi que la question arménienne, pourraient être évoquées lors de cette visite.
Génocide arménien
Ankara souhaite aussi que M. Obama renonce à qualifier de génocide les massacres dArméniens sous lempire ottoman (1915-1917), comme il la fait pendant sa campagne électorale.
Autre dossier : lOtan. Samedi, lors du sommet de lalliance, M. Obama est intervenu pour dénouer une crise à propos de la nomination, finalement annoncée, du Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen comme nouveau secrétaire général de lOtan.
M. Rasmussen est mal vu de son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan—dont le parti est issu de la mouvance islamiste—pour son soutien au journal danois qui avait publié en 2005 des caricatures controversées de Mahomet. M. Erdogan lui reproche aussi le refus de Copenhague dinterdire une chaîne kurde émettant du Danemark et accusée dêtre le porte-voix dun groupe rebelle kurde. Selon la presse turque, Ankara a monnayé son feu vert à la nomination de M. Rasmussen contre de fortes exigences, dont la nomination de personnalités turques à des postes clés de lOtan.
(afp)
http://www.lesoir.be/actualite/monde/obama-entame-une-visite-en-2009-04-05-699601.shtml
Abdullah Gül
‘‘La Turquie a accompli une révolution silencieuse’‘
Par Christian Makarian, Gosset Ulysse, publié le 07/11/2008 15:35 - mis à jour le 07/11/2008 17:51
Il a été Premier ministre, puis ministre des Affaires étrangères, avant d’assumer la charge de président de la République turque au terme d’une élection mouvementée. C’est dire si ce quinquagénaire, proeuropéen tout en étant issu de la mouvance islamiste, connaît les arcanes politiques et diplomatiques. Pour L’Express et France 24, il a accepté de répondre aux questions qui se posent au sujet de la Turquie, y compris les plus embarrassantes.
La Turquie est-elle vraiment à l’abri d’un nouveau complot ou d’un coup d’Etat?
Ces hypothèses ne sont plus plausibles dans la Turquie actuelle. Les dangers dont vous parlez étaient hier imaginables mais ne sont plus vraisemblables aujourd’hui. Certes, quand on regarde notre passé politique, on trouve des hauts et des bas. C’est vrai. Mais aujourd’hui, vous le voyez, nous menons à bien des procès importants, avec des actes d’accusation en bonne et due forme, et la défense peut s’exprimer librement… Si un crime ou si un délit a été commis, quel qu’il soit, des tribunaux indépendants sont parfaitement en mesure de procéder à un jugement. Il existe en Turquie un système de droit qui fonctionne. Cela s’inscrit dans la perspective des négociations visant à l’adhésion à l’Union européenne. Il nous faut remplir les critères politiques de Copenhague : la démocratie, la suprématie du droit (au niveau des normes européennes), et le respect des droits de l’homme (là aussi, au niveau des normes européennes). On ne peut pas démarrer les négociations d’adhésion si ces conditions ne sont pas remplies. Nous avons donc procédé à des réformes vraiment radicales, que certains ont qualifiées de “révolution silencieuse”.
Abdullah Gül
1950 Naissance à Kayseri.
1983 Economiste à l’Islamic Development Bank, à Djeddah.
1991 Professeur d’économie internationale. Elu député du Refah Partisi (Parti du bien-être).
1996 Ministre d’Etat, porte-parole du gouvernement turc.
2001 Membre fondateur de l’AKP (Parti de la justice et du développement).
2002 Premier ministre.
De 2003 à 2007 Ministre des Affaires étrangères.
28 août 2007 Elu président de la République.
La Commission européenne vient de rendre son rapport d’avancement portant sur la modernisation de la Turquie. Ce constat contient des réserves. Est-ce que cela vous inquiète?
Le processus de négociation d’adhésion à l’Union européenne est un processus de transformation de la Turquie. Nous avons effectué des réformes tout à fait radicales, mais nous sommes loin d’avoir fini. Nous avons encore beaucoup à accomplir. Nous ne le faisons pas pour satisfaire l’Union européenne, pour que les Européens nous voient d’un bon oeil. Nous le faisons parce que notre peuple a le droit d’avoir accès à ces réformes. Même si l’Union européenne n’existait pas, nous devrions moderniser la Turquie de nous-mêmes, élargir les libertés de la façon la plus étendue possible pour que le peuple turc puisse en jouir. Le pluralisme, la transparence, l’égalité... ce sont des besoins qui vont dans le sens de l’intérêt de la Turquie et du peuple turc. Nous y travaillons. Peut-être aurait-il fallu agir plus rapidement. C’est ce que je pense. Mais, comme vous le savez, il y a des considérations économiques, des questions de politique intérieure qui ont ralenti les choses, notamment l’année dernière.
Vous êtes issu d’un mouvement politique d’inspiration islamiste. Est-ce que vous êtes très religieux, est-ce que vous effectuez vos prières tous les jours, est-ce que vous allez à la mosquée tous les vendredis?
Il faut séparer la religion de la politique. Dans notre pays, une grande majorité du peuple est musulmane. Cela relève du domaine personnel. J’ai la foi et, dans la mesure de ma force, je ferai ce que ma foi juge nécessaire. Mais ce sont des questions privées, qui ne concernent que moi, ou ma famille. Je ne fais pas de distinction entre mes concitoyens, parmi lesquels certains ne sont pas musulmans. Je n’effectue aucune discrimination. Il n’en est pas question. Ma propre conviction, ma propre foi, ne regarde que moi.
REUTERS/Osman Orsal
Des manifestants brandissent des drapeaux turcs et scandent des slogans contre l’AKP et la levée de l’interdiction du voile à l’université, près de l’Université d’Istanbul.
Pendant des décennies, il y avait un consensus en Turquie autour de la question de la laïcité. Pourquoi le gouvernement a-t-il voulu modifier ce principe pour autoriser, par exemple, le port du voile à l’université, qui était jusque-là interdit?
Il n’y a pas que le gouvernement qui ait souhaité cet amendement constitutionnel, voté par une vaste majorité. Au moins deux des partis de l’opposition l’ont également voté. Un seul groupe de partis d’opposition s’est prononcé contre. Plus de 400 députés sur 550 ont voté pour cet amendement constitutionnel destiné à supprimer cet interdit. Mais la Cour constitutionnelle a considéré que cela était contraire à la laïcité et a annulé l’amendement en question. Nous nous plions à cette décision de la Cour suprême.
Ce besoin de pouvoir porter le voile à l’université est difficile à comprendre d’un point de vue occidental…
Pourquoi?
Parce que, jusque-là, l’université fonctionnait très bien sans cela…
Que voulez-vous dire par “fonctionnait très bien”?
Le fonctionnement des universités, des écoles, des administrations se faisait dans un consensus laïque - qui était l’une des spécificités de la Turquie. Pourquoi vouloir le modifier aujourd’hui?
Il faut poser cette question aux partis politiques qui ont voulu changer cette règle. C’est sans doute qu’il y avait une demande en ce sens. La Turquie est une société ouverte. Tout cela est débattu. Ce qui est important, c’est que tous ces sujets puissent être discutés et que tout le monde participe à la discussion. Après quoi les instances constitutionnelles décident, pour ou contre. Et la règle de droit s’impose à tous au final.
REUTERS/Jean-Paul Pelissier
Orhan Pamuk, en mai 2007.
Le Prix Nobel de littérature Orhan Pamuk considère qu’il y a toujours une véritable menace pesant sur les libertés des journalistes et des écrivains en Turquie, en raison de l’existence de l’article 301 du Code pénal, qui sanctionne durement “l’humiliation de l’identité turque”. Que répondez-vous? Et que dites-vous aux Européens concernant cet article, qui devait être aboli mais qui ne l’a jamais été?
Orhan Pamuk est un écrivain turc qui a obtenu le prix Nobel, et nous en sommes naturellement très fiers. Les intellectuels, les écrivains doivent nourrir la critique. Ils souhaitent pour l’avenir une situation meilleure que celle d’aujourd’hui. Je considère que c’est tout à fait naturel de leur part. Il est vrai qu’il y a eu dans un passé récent une série de procès intentés en vertu de l’article 301. Mais cet article a été modifié. Précisément pendant la période où l’on a dit que le rythme des réformes avait ralenti. Cette disposition a été changée cette année. Désormais, les écrivains ne sont plus jetés en prison pour avoir pris la parole. Vous pouvez dire ce que vous voulez en Turquie.
Vous vous êtes récemment rendu en Arménie, pour assister à un match de football, ce qui a représenté un événement historique. Est-ce que cela signifie que la Turquie est susceptible d’évoluer sur la question arménienne?
Si vous voulez parler des événements qui se sont produits lors de la Première Guerre mondiale, je tiens à rappeler que tout le monde a souffert durant cette période : les Turcs, les Arméniens, et d’autres. Il y a eu des circonstances tragiques de part et d’autre. Toutes ces souffrances nous attristent tous. Mais dire que les Turcs ont, de façon délibérée, mené un massacre contre leurs propres concitoyens n’est pas vrai. Il faut comprendre ces événements à la lumière de la guerre. Tout le monde était en guerre à l’époque. Nos concitoyens arméniens ont été provoqués par un autre pays alors que nos troupes se battaient sur trois fronts. Je n’y reviendrai pas dans le détail, mais nous répondons aux allégations sur cette question de la façon suivante: étudions ces allégations. Ce n’est pas aux hommes politiques de prendre position sur ces questions. Quelle est l’attitude honnête ? C’est de créer une commission d’historiens indépendante. Mettons nos archives sans restriction à la disposition de cette commission! Que cette commission fasse son travail. Et nous devrons tous accepter ses conclusions. La République de Turquie a fait cette proposition. Nous sommes même allés un peu plus loin : si la France s’intéresse de près à ce sujet, que la France participe à cette commission.
REUTERS/Anatolian-Mustafa Oztartan
Le président turc assiste, à côté du président arménien Sarkissian, au match Turquie-Arménie, à Erevan, le 6 septembre dernier. Un événement sans précédent.
Néanmoins, le génocide des Arméniens est désormais reconnu par de nombreux Etats démocratiques, et non des moindres. Barack Obama s’est déclaré favorable à la reconnaissance de ce génocide par les Etats-Unis. La position de la Turquie sera-t-elle encore tenable dans l’avenir?
Je peux parler de la question arménienne. Mais que l’on nous force à reconnaître quelque chose qui n’a pas eu lieu, simplement parce que des hommes politiques l’ont compris dans ce sens, n’est pas une attitude honnête. Ce serait plutôt un problème pour Barack Obama. N’oubliez pas que, pendant un millénaire, les Turcs et les Arméniens ont toujours vécu en paix ensemble. Il n’y a pas eu de conflit entre ces deux peuples. Sauf dans les conditions particulières de la Première Guerre mondiale. Il ne faut pas instiller de la haine pour l’avenir. Aujourd’hui, l’Arménie et la Turquie sont deux pays voisins. Et nous souhaitons développer notre amitié et nos relations avec l’Arménie.
Est-ce que vous avez parlé avec le président arménien du génocide ou est-ce que vous l’avez laissé de côté pendant les entretiens que vous avez eus ensemble?
Je vais vous dire une chose: nous sommes des gens qui vivent côte à côte dans cette région ! Nous sommes obligés de penser à l’avenir des habitants de l’Arménie. Il faut qu’ils vivent dans la prospérité, qu’ils soient heureux. Il faut qu’ils soient en bons termes avec la Turquie. Il faut que la Turquie soit en bons termes avec eux. C’est pour cela que nous devons aider le processus entre la Turquie et l’Arménie. Regarder les choses de loin et essayer de protéger sa propre identité, se focaliser sur cette animosité, rabâcher tout le temps le même sujet, l’utiliser sans cesse comme un instrument politique ne servira à personne. J’ai écrit au président arménien, M. Sarkissian, pour le féliciter quand il a été élu. Et je lui ai dit que j’espérais pouvoir résoudre les problèmes que nous avons en commun et améliorer nos relations pendant que nous sommes tous les deux présidents. Et le président de la République arménienne, avec beaucoup de courage, m’a invité dans son pays. Je le félicite. J’ai été, moi aussi, critiqué par beaucoup de gens en Turquie. Mais, avec courage, également, j’ai accepté cette invitation et je me suis rendu en Arménie. J’ai été très heureux d’y aller. Nous avons a eu des conversations très constructives. Et je souhaite que ces échanges se poursuivent. Il y a beaucoup de sujets, beaucoup de problèmes ; je ne suis pas entré dans les détails de chacun. C’était notre premier échange et je ne voulais pas aborder tous les sujets fâcheux. Le plus important était de créer un bon climat.
Que pensez-vous des intellectuels turcs, comme Orhan Pamuk, qui n’ont pas de difficulté à parler du “génocide” des Arméniens?
Cela montre justement que tous les points de vue peuvent être exprimés aujourd’hui en Turquie. Que tout peut être désormais débattu. Certains croient que des gens sont jetés en prison dès qu’ils émettent des opinions de ce type. Mais ce n’est pas le cas. On débat de tout. On écrit ce que l’on veut. Il y a même des livres qui sont écrits à ce sujet. Même si je ne suis pas d’accord avec certains points de vue, je ne suis pas d’avis de faire taire les gens qui les expriment. Cependant, s’il y a une idée que je ne veux pas accepter, je ne vais pas non plus m’y soumettre simplement parce qu’elle fait l’objet d’une pression internationale. Les actions de la diaspora arménienne empêchent la normalisation des relations turco-arméniennes.
Concernant les rapports entre l’islam et l’Occident, certains s’inquiètent de voir votre pays participer à la Conférence islamique tout en aspirant à entrer dans l’Union européenne.
Je ne vois pas de contradiction entre le fait que la Turquie soit membre de la Conférence islamique et qu’elle négocie son adhésion à l’Union européenne. La Conférence islamique et l’Union européenne ne sont pas des alternatives exclusives l’une de l’autre dans le monde d’aujourd’hui, caractérisé par la mondialisation. La majorité de la population de la Turquie est musulmane. C’est pour cela que la Turquie est membre de la Conférence islamique. La Russie en est également un membre observateur parce qu’elle a une forte population musulmane. Mais la Turquie a également commencé à négocier son adhésion à l’Union européenne et continue d’adopter les acquis communautaires. Le fait d’être musulman n’est pas un obstacle pour devenir membre de l’Union européenne. Je ne le pense pas. Quelles sont nos valeurs communes? La démocratie, le respect des droits de l’homme, l’économie de marché. Nous avons accepté ces principes-là. Par ailleurs, les efforts de la Turquie sont soutenus d’une façon très importante dans le monde musulman. Je pense que la Turquie va apporter une très grande richesse à l’Union européenne en jouant le rôle de pont entre les civilisations.
Exocet
06/04/2009
Les termites (..) attaqueraient ils encore la ligne maginot pour y voir leur propre reflet?
Dans ce cas ,l’échec est à la mesure du no man’s land…
Nicolas Stassen
06/04/2009
Barack Obama à la reconquête de l’allié turc
Laure Marchand, à Istanbul
06/04/2009 | Mise à jour : 06:46 | Commentaires 6 | Ajouter à ma sélection
Des manifestants ont protesté contre la venue de Barack Obama en Turquie et appelé au départ des Américains d’Afghanistan, hier à Istanbul. Crédits photo : AFP
La Turquie, gratifiée d’une visite officielle de deux jours, est bien placée pour servir d’intermédiaire à Washington sur plusieurs dossiers importants.
En menaçant de mettre son veto à la nomination de M. Rasmussen à la tête de l’Otan, le premier ministre turc n’a pas failli à sa réputation d’homme politique au caractère bien trempé. Il a fallu la garantie de Barack Obama d’uvrer au rapprochement entre l’Otan et le monde musulman pour que Recep Tayyip Erdogan se laisse fléchir. Ce coup d’éclat, à la veille de la venue du président américain en Turquie, confirme qu’Ankara, prête à défendre ses intérêts, n’est plus un allié docile mais qu’elle prend également en compte ceux de Washington. Barack Obama lui a d’ailleurs aussitôt rendu la politesse en plaidant à Prague pour son entrée dans l’UE.
Les Turcs ne boudent pas leur plaisir : inclus dans la tournée du président américain, ils sont les seuls à être gratifiés d’une visite officielle. Arrivé dimanche soir en Turquie, Barack Obama y séjournera jusqu’à mardi. Cette attention particulière accordée à son vieil allié dans l’Otan exprime la volonté de la Maison-Blanche de reconquérir la confiance de ce pays à cheval sur deux continents et d’en faire une de ses cartes maîtresses au Proche-Orient.
«La Turquie a une valeur ajoutée évidente pour les Amé¬ricains qui veulent renouer avec le monde islamique», analyse Sinan Ülgen, président du think-tank Edam. La diplomatie turque, qui repose sur le concept «zéro conflit avec nos voisins», a conduit Ankara à se rapprocher de l’Iran et de Damas, à parrainer des négociations de paix indirectes entre Israël et la Syrie, à favoriser la coopération afghano-pakistanaise
Les Turcs sont bien placés pour servir d’intermédiaires dans de nombreux dossiers prioritaires de Barack Obama.
En 2003, le refus de laisser passer les soldats américains sur le territoire turc pour entrer en Irak avait rompu la confiance entre les deux partenaires. L’hostilité anti-Bush avait atteint des records dans l’opinion. Mais aujourd’hui, Ahmet Davutoglu, le chef de la diplomatie turque, appelle à «un nouvel âge d’or» dans les relations. Le premier ministre ne manque pas de ¬rappeler que le deuxième prénom d’Obama est Hussein, celui du petit-fils du Prophète. Au-delà, l’annonce du retrait des troupes d’Irak, la fermeture de ¬Guantanamo ou le message d’ouverture adressé à l’Iran sont reçus avec soulagement en Turquie.
Les Turcs attendent un appui sur deux dossiers cruciaux
Ces réorientations «ouvrent la voie à une coopération dans les domaines où nous avons des intérêts communs», souligne Murat Mercan, président de la commission des affaires étrangères au Parlement. La Turquie, deuxième plus gros contributeur de l’Otan, pourrait renforcer sa présence civile et militaire en Afghanistan. Surtout, Ankara a déclaré être prêt à faciliter le départ des soldats américains d’Irak. La mise à disposition de sa base aérienne d’Incirlik et de ses ports sera au centre des discussions.
En retour, les Turcs attendent un appui sur deux dossiers cruciaux. Que Washington continue à faire pression sur le gouvernement autonome kurde en Irak pour qu’il lutte contre les rebelles du PKK dans le nord du pays. Et la reconnaissance du génocide arménien par la ¬Chambre des représentants ou la Maison-Blanche serait perçue comme un casus belli diploma¬tique.
Mais la Turquie ne veut pas rester cantonnée dans un statut de médiateur : elle entend être associée «à l’élaboration de la politique régionale», selon Murat Mercan. Pour Faruk Logoglu, ancien ambassadeur aux États-Unis, ces ambitions sont «surévaluées». Le président iranien a déjà opposé une fin de non-recevoir à la proposition de médiation turque.
http://www.lefigaro.fr/international/2009/04/06/01003-20090406ARTFIG00257-barack-obama-a-la-reconquete-de-l-allie-turc-.php
Obama entame sa visite en Turquie
AFP
dimanche 05 avril 2009, 22:07
Le président américain Barack Obama est arrivé dimanche à Ankara pour une visite de deux jours en Turquie, « allié déterminant » des Etats-Unis et plus grand pays musulman de lOtan, dont il a appuyé la candidature à lUnion européenne.
Lire aussi : Obama et Sarkozy s’opposent sur l’entrée de la Turquie dans l’UE
epa
Le président Barack Obama, qui effectue en Turquie la dernière étape dune tournée en Europe, est arrivé à 21H10 à laéroport Esenboga. Il a été accueilli par le ministre de lEconomie Mehmet Simsek, et son épouse américaine. Après des entretiens lundi à Ankara avec les dirigeants turcs et un discours au parlement, M. Obama est attendu à Istanbul, où il rencontrera mardi les autorités religieuses, puis un groupe détudiants, et visitera deux mosquées.
« Le président va réaffirmer son sentiment que la Turquie est un allié déterminant, et constitue une partie importante de lEurope. Il a voulu se rendre en Turquie parce quil pense quil faut relancer les relations entre les deux pays, distendues ces dernières années », a déclaré à la presse un responsable américain qui fait partie de la délégation.
Entrée de la Turquie dans lUE
Les relations entre les deux pays sétaient tendues en 2003, après lintervention militaire américaine en Irak. « Le président sentretiendra du progrès des réformes démocratiques en Turquie, et réaffirmera le soutien américain à la demande de la Turquie dentrer dans lUnion européenne », a ajouté le responsable avant larrivée de M. Obama, qui effectue sa première visite dans un pays musulman. A Prague dimanche, M. Obama a clairement soutenu lentrée de la Turquie dans lUE, qui enverrait selon lui « un signal important ». Plusieurs pays européens sont opposés à cette adhésion, dont le président français Nicolas Sarkozy, qui la immédiatement rappelé haut et fort.
Selon le même responsable, M. Obama souhaite discuter des défis régionaux communs tels que « la menace terroriste, la guerre en Afghanistan, les relations avec lIran, et lobjectif partagé dune paix durable entre Israël et ses voisins. » La Turquie occupe une position stratégique entre Europe, Proche-Orient et Caucase. Alliée dIsraël, elle joue les intermédiaires dans des négociations entre lEtat hébreu et la Syrie, et partage des frontières avec lIrak et lIran.
Lors de sa tournée, M. Obama a réclamé de ses alliés lenvoi de troupes supplémentaires en Afghanistan, où la Turquie a 900 hommes. Ankara ne souhaite pas pour linstant aller au delà. La lutte contre les insurgés kurdes de Turquie, qui ont des bases de repli en Irak, ainsi que la question arménienne, pourraient être évoquées lors de cette visite.
Génocide arménien
Ankara souhaite aussi que M. Obama renonce à qualifier de génocide les massacres dArméniens sous lempire ottoman (1915-1917), comme il la fait pendant sa campagne électorale.
Autre dossier : lOtan. Samedi, lors du sommet de lalliance, M. Obama est intervenu pour dénouer une crise à propos de la nomination, finalement annoncée, du Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen comme nouveau secrétaire général de lOtan.
M. Rasmussen est mal vu de son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan—dont le parti est issu de la mouvance islamiste—pour son soutien au journal danois qui avait publié en 2005 des caricatures controversées de Mahomet. M. Erdogan lui reproche aussi le refus de Copenhague dinterdire une chaîne kurde émettant du Danemark et accusée dêtre le porte-voix dun groupe rebelle kurde. Selon la presse turque, Ankara a monnayé son feu vert à la nomination de M. Rasmussen contre de fortes exigences, dont la nomination de personnalités turques à des postes clés de lOtan.
(afp)
http://www.lesoir.be/actualite/monde/obama-entame-une-visite-en-2009-04-05-699601.shtml
Abdullah Gül
‘‘La Turquie a accompli une révolution silencieuse’‘
Par Christian Makarian, Gosset Ulysse, publié le 07/11/2008 15:35 - mis à jour le 07/11/2008 17:51
Il a été Premier ministre, puis ministre des Affaires étrangères, avant d’assumer la charge de président de la République turque au terme d’une élection mouvementée. C’est dire si ce quinquagénaire, proeuropéen tout en étant issu de la mouvance islamiste, connaît les arcanes politiques et diplomatiques. Pour L’Express et France 24, il a accepté de répondre aux questions qui se posent au sujet de la Turquie, y compris les plus embarrassantes.
La Turquie est-elle vraiment à l’abri d’un nouveau complot ou d’un coup d’Etat?
Ces hypothèses ne sont plus plausibles dans la Turquie actuelle. Les dangers dont vous parlez étaient hier imaginables mais ne sont plus vraisemblables aujourd’hui. Certes, quand on regarde notre passé politique, on trouve des hauts et des bas. C’est vrai. Mais aujourd’hui, vous le voyez, nous menons à bien des procès importants, avec des actes d’accusation en bonne et due forme, et la défense peut s’exprimer librement… Si un crime ou si un délit a été commis, quel qu’il soit, des tribunaux indépendants sont parfaitement en mesure de procéder à un jugement. Il existe en Turquie un système de droit qui fonctionne. Cela s’inscrit dans la perspective des négociations visant à l’adhésion à l’Union européenne. Il nous faut remplir les critères politiques de Copenhague : la démocratie, la suprématie du droit (au niveau des normes européennes), et le respect des droits de l’homme (là aussi, au niveau des normes européennes). On ne peut pas démarrer les négociations d’adhésion si ces conditions ne sont pas remplies. Nous avons donc procédé à des réformes vraiment radicales, que certains ont qualifiées de “révolution silencieuse”.
Abdullah Gül
1950 Naissance à Kayseri.
1983 Economiste à l’Islamic Development Bank, à Djeddah.
1991 Professeur d’économie internationale. Elu député du Refah Partisi (Parti du bien-être).
1996 Ministre d’Etat, porte-parole du gouvernement turc.
2001 Membre fondateur de l’AKP (Parti de la justice et du développement).
2002 Premier ministre.
De 2003 à 2007 Ministre des Affaires étrangères.
28 août 2007 Elu président de la République.
La Commission européenne vient de rendre son rapport d’avancement portant sur la modernisation de la Turquie. Ce constat contient des réserves. Est-ce que cela vous inquiète?
Le processus de négociation d’adhésion à l’Union européenne est un processus de transformation de la Turquie. Nous avons effectué des réformes tout à fait radicales, mais nous sommes loin d’avoir fini. Nous avons encore beaucoup à accomplir. Nous ne le faisons pas pour satisfaire l’Union européenne, pour que les Européens nous voient d’un bon oeil. Nous le faisons parce que notre peuple a le droit d’avoir accès à ces réformes. Même si l’Union européenne n’existait pas, nous devrions moderniser la Turquie de nous-mêmes, élargir les libertés de la façon la plus étendue possible pour que le peuple turc puisse en jouir. Le pluralisme, la transparence, l’égalité... ce sont des besoins qui vont dans le sens de l’intérêt de la Turquie et du peuple turc. Nous y travaillons. Peut-être aurait-il fallu agir plus rapidement. C’est ce que je pense. Mais, comme vous le savez, il y a des considérations économiques, des questions de politique intérieure qui ont ralenti les choses, notamment l’année dernière.
Vous êtes issu d’un mouvement politique d’inspiration islamiste. Est-ce que vous êtes très religieux, est-ce que vous effectuez vos prières tous les jours, est-ce que vous allez à la mosquée tous les vendredis?
Il faut séparer la religion de la politique. Dans notre pays, une grande majorité du peuple est musulmane. Cela relève du domaine personnel. J’ai la foi et, dans la mesure de ma force, je ferai ce que ma foi juge nécessaire. Mais ce sont des questions privées, qui ne concernent que moi, ou ma famille. Je ne fais pas de distinction entre mes concitoyens, parmi lesquels certains ne sont pas musulmans. Je n’effectue aucune discrimination. Il n’en est pas question. Ma propre conviction, ma propre foi, ne regarde que moi.
REUTERS/Osman Orsal
Des manifestants brandissent des drapeaux turcs et scandent des slogans contre l’AKP et la levée de l’interdiction du voile à l’université, près de l’Université d’Istanbul.
Pendant des décennies, il y avait un consensus en Turquie autour de la question de la laïcité. Pourquoi le gouvernement a-t-il voulu modifier ce principe pour autoriser, par exemple, le port du voile à l’université, qui était jusque-là interdit?
Il n’y a pas que le gouvernement qui ait souhaité cet amendement constitutionnel, voté par une vaste majorité. Au moins deux des partis de l’opposition l’ont également voté. Un seul groupe de partis d’opposition s’est prononcé contre. Plus de 400 députés sur 550 ont voté pour cet amendement constitutionnel destiné à supprimer cet interdit. Mais la Cour constitutionnelle a considéré que cela était contraire à la laïcité et a annulé l’amendement en question. Nous nous plions à cette décision de la Cour suprême.
Ce besoin de pouvoir porter le voile à l’université est difficile à comprendre d’un point de vue occidental…
Pourquoi?
Parce que, jusque-là, l’université fonctionnait très bien sans cela…
Que voulez-vous dire par “fonctionnait très bien”?
Le fonctionnement des universités, des écoles, des administrations se faisait dans un consensus laïque - qui était l’une des spécificités de la Turquie. Pourquoi vouloir le modifier aujourd’hui?
Il faut poser cette question aux partis politiques qui ont voulu changer cette règle. C’est sans doute qu’il y avait une demande en ce sens. La Turquie est une société ouverte. Tout cela est débattu. Ce qui est important, c’est que tous ces sujets puissent être discutés et que tout le monde participe à la discussion. Après quoi les instances constitutionnelles décident, pour ou contre. Et la règle de droit s’impose à tous au final.
REUTERS/Jean-Paul Pelissier
Orhan Pamuk, en mai 2007.
Le Prix Nobel de littérature Orhan Pamuk considère qu’il y a toujours une véritable menace pesant sur les libertés des journalistes et des écrivains en Turquie, en raison de l’existence de l’article 301 du Code pénal, qui sanctionne durement “l’humiliation de l’identité turque”. Que répondez-vous? Et que dites-vous aux Européens concernant cet article, qui devait être aboli mais qui ne l’a jamais été?
Orhan Pamuk est un écrivain turc qui a obtenu le prix Nobel, et nous en sommes naturellement très fiers. Les intellectuels, les écrivains doivent nourrir la critique. Ils souhaitent pour l’avenir une situation meilleure que celle d’aujourd’hui. Je considère que c’est tout à fait naturel de leur part. Il est vrai qu’il y a eu dans un passé récent une série de procès intentés en vertu de l’article 301. Mais cet article a été modifié. Précisément pendant la période où l’on a dit que le rythme des réformes avait ralenti. Cette disposition a été changée cette année. Désormais, les écrivains ne sont plus jetés en prison pour avoir pris la parole. Vous pouvez dire ce que vous voulez en Turquie.
Vous vous êtes récemment rendu en Arménie, pour assister à un match de football, ce qui a représenté un événement historique. Est-ce que cela signifie que la Turquie est susceptible d’évoluer sur la question arménienne?
Si vous voulez parler des événements qui se sont produits lors de la Première Guerre mondiale, je tiens à rappeler que tout le monde a souffert durant cette période : les Turcs, les Arméniens, et d’autres. Il y a eu des circonstances tragiques de part et d’autre. Toutes ces souffrances nous attristent tous. Mais dire que les Turcs ont, de façon délibérée, mené un massacre contre leurs propres concitoyens n’est pas vrai. Il faut comprendre ces événements à la lumière de la guerre. Tout le monde était en guerre à l’époque. Nos concitoyens arméniens ont été provoqués par un autre pays alors que nos troupes se battaient sur trois fronts. Je n’y reviendrai pas dans le détail, mais nous répondons aux allégations sur cette question de la façon suivante: étudions ces allégations. Ce n’est pas aux hommes politiques de prendre position sur ces questions. Quelle est l’attitude honnête ? C’est de créer une commission d’historiens indépendante. Mettons nos archives sans restriction à la disposition de cette commission! Que cette commission fasse son travail. Et nous devrons tous accepter ses conclusions. La République de Turquie a fait cette proposition. Nous sommes même allés un peu plus loin : si la France s’intéresse de près à ce sujet, que la France participe à cette commission.
REUTERS/Anatolian-Mustafa Oztartan
Le président turc assiste, à côté du président arménien Sarkissian, au match Turquie-Arménie, à Erevan, le 6 septembre dernier. Un événement sans précédent.
Néanmoins, le génocide des Arméniens est désormais reconnu par de nombreux Etats démocratiques, et non des moindres. Barack Obama s’est déclaré favorable à la reconnaissance de ce génocide par les Etats-Unis. La position de la Turquie sera-t-elle encore tenable dans l’avenir?
Je peux parler de la question arménienne. Mais que l’on nous force à reconnaître quelque chose qui n’a pas eu lieu, simplement parce que des hommes politiques l’ont compris dans ce sens, n’est pas une attitude honnête. Ce serait plutôt un problème pour Barack Obama. N’oubliez pas que, pendant un millénaire, les Turcs et les Arméniens ont toujours vécu en paix ensemble. Il n’y a pas eu de conflit entre ces deux peuples. Sauf dans les conditions particulières de la Première Guerre mondiale. Il ne faut pas instiller de la haine pour l’avenir. Aujourd’hui, l’Arménie et la Turquie sont deux pays voisins. Et nous souhaitons développer notre amitié et nos relations avec l’Arménie.
Est-ce que vous avez parlé avec le président arménien du génocide ou est-ce que vous l’avez laissé de côté pendant les entretiens que vous avez eus ensemble?
Je vais vous dire une chose: nous sommes des gens qui vivent côte à côte dans cette région ! Nous sommes obligés de penser à l’avenir des habitants de l’Arménie. Il faut qu’ils vivent dans la prospérité, qu’ils soient heureux. Il faut qu’ils soient en bons termes avec la Turquie. Il faut que la Turquie soit en bons termes avec eux. C’est pour cela que nous devons aider le processus entre la Turquie et l’Arménie. Regarder les choses de loin et essayer de protéger sa propre identité, se focaliser sur cette animosité, rabâcher tout le temps le même sujet, l’utiliser sans cesse comme un instrument politique ne servira à personne. J’ai écrit au président arménien, M. Sarkissian, pour le féliciter quand il a été élu. Et je lui ai dit que j’espérais pouvoir résoudre les problèmes que nous avons en commun et améliorer nos relations pendant que nous sommes tous les deux présidents. Et le président de la République arménienne, avec beaucoup de courage, m’a invité dans son pays. Je le félicite. J’ai été, moi aussi, critiqué par beaucoup de gens en Turquie. Mais, avec courage, également, j’ai accepté cette invitation et je me suis rendu en Arménie. J’ai été très heureux d’y aller. Nous avons a eu des conversations très constructives. Et je souhaite que ces échanges se poursuivent. Il y a beaucoup de sujets, beaucoup de problèmes ; je ne suis pas entré dans les détails de chacun. C’était notre premier échange et je ne voulais pas aborder tous les sujets fâcheux. Le plus important était de créer un bon climat.
Que pensez-vous des intellectuels turcs, comme Orhan Pamuk, qui n’ont pas de difficulté à parler du “génocide” des Arméniens?
Cela montre justement que tous les points de vue peuvent être exprimés aujourd’hui en Turquie. Que tout peut être désormais débattu. Certains croient que des gens sont jetés en prison dès qu’ils émettent des opinions de ce type. Mais ce n’est pas le cas. On débat de tout. On écrit ce que l’on veut. Il y a même des livres qui sont écrits à ce sujet. Même si je ne suis pas d’accord avec certains points de vue, je ne suis pas d’avis de faire taire les gens qui les expriment. Cependant, s’il y a une idée que je ne veux pas accepter, je ne vais pas non plus m’y soumettre simplement parce qu’elle fait l’objet d’une pression internationale. Les actions de la diaspora arménienne empêchent la normalisation des relations turco-arméniennes.
Concernant les rapports entre l’islam et l’Occident, certains s’inquiètent de voir votre pays participer à la Conférence islamique tout en aspirant à entrer dans l’Union européenne.
Je ne vois pas de contradiction entre le fait que la Turquie soit membre de la Conférence islamique et qu’elle négocie son adhésion à l’Union européenne. La Conférence islamique et l’Union européenne ne sont pas des alternatives exclusives l’une de l’autre dans le monde d’aujourd’hui, caractérisé par la mondialisation. La majorité de la population de la Turquie est musulmane. C’est pour cela que la Turquie est membre de la Conférence islamique. La Russie en est également un membre observateur parce qu’elle a une forte population musulmane. Mais la Turquie a également commencé à négocier son adhésion à l’Union européenne et continue d’adopter les acquis communautaires. Le fait d’être musulman n’est pas un obstacle pour devenir membre de l’Union européenne. Je ne le pense pas. Quelles sont nos valeurs communes? La démocratie, le respect des droits de l’homme, l’économie de marché. Nous avons accepté ces principes-là. Par ailleurs, les efforts de la Turquie sont soutenus d’une façon très importante dans le monde musulman. Je pense que la Turquie va apporter une très grande richesse à l’Union européenne en jouant le rôle de pont entre les civilisations.
Nicolas Stassen
06/04/2009
Full title.
Nicolas Stassen
05/04/2009
Obama Again Invokes Personal Diplomacy to Avert NATO Stalemate
By Edwin Chen and Hans Nichols
April 5 (Bloomberg)—President Barack Obama waded into a diplomatic stalemate for the second time on his European trip and once again succeeded in bringing his more senior peers into harmony.
With a North Atlantic Treaty Organization summit facing potential deadlock yesterday over Turkeys opposition to Danish Prime Minister Anders Fogh Rasmussen as the next head of NATO, Obama brought Rasmussen and Turkish President Abdullah Gul together for a talk.
After an hour-long session, they rejoined the summit with beaming faces that telegraphed the result: Turkey would drop its objections in exchange for a promise from Rasmussen to ensure the best relations possible between NATO and the Muslim world—and shut down a Kurdish TV channel if Turkish claims of links to terrorism were proven.
At a news conference afterward, Obama said his debut on the international stage had convinced him that political interaction in Europe is not that different from the United States Senate, where he served before entering the White House.
Theres a lot of—I dont know what the term is in Austrian—wheeling and dealing, and people are pursuing their interests, and everybody has their own particular issues and their own particular politics, he said in response to an Austrian reporters question.
For all Obamas success in conciliating the Danes and Turks, the NATO summit was far from an unblemished triumph for the new U.S. president.
Obama Falls Short
Obama fell short in his bid to win strong support from NATO allies for his new strategy to combat extremists in Afghanistan. NATO allies agreed to send only an additional 5,000 non-combat troops and trainers to Afghanistan.
Obama called it a down payment and noted more than once to reporters that the gathering had not been a pledging conference.
In the short term, it will still be U.S. troops in harms way—and in the most dangerous regions of Afghanistan.
Steve Flanagan, a European specialist at the Center for Strategic and International Studies in Washington, said the commitment for 5,000 non-combat trainers for the military and police was a tepid NATO response.
Its the basic minimum, Flanagan said. The hard part of the mission is going to become more and more a U.S.-led coalition. You still have the NATO flag but when you look at the numbers, its not a great division of labor.
Less Than Expected
Its really a lot less than some people would have expected, given the euphoria over Obama, he said. Europeans just arent willing to put in that much more.
With the mixed outcome at the NATO summit, the White House sought to put the most positive spin on the meeting as it trotted out National Security Adviser James Jones to brief reporters aboard Air Force One on how Obama pulled off his latest success at diplomatic mediation.
Coming into the summit, Turkeys opposition to Rasmussen was strong and well-known, including its anger at Rasmussen for his defense of the Danish medias right to publish anti-Islamic cartoons that provoked Muslim outrage in 2005.
Yet German Chancellor Angela Merkel said April 2 she was firmly convinced that an agreement on Rasmussen as NATO secretary-general would be reached at a leaders dinner in a posh casino in Baden Baden, Germany.
It was at that dinner several hours later that Obama, realizing that an agreement would not be reached, made his move, aware that the controversy, if unresolved, would dominate the next days plenary session.
Help from Berlusconi
Italian Prime Minister Silvio Berlusconi also helped, at one point conferring by cell phone for a half-hour with Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan.
Earlier in the week, at the G-20 summit in London, Obama also used personal diplomacy to push through an agreement on regulations and emergency aid that cleared the way for a broad effort to combat the global recession.
In his briefing, Jones did not provide details of the negotiations between Obama, Gul and Rasmussen.
Turkeys position was never against the individual or against the country, Jones said. It was primarily about the fact that they wanted to have their views and their concerns properly articulated in ways that the rest of the alliance should understand.
Turkey was given at least two NATO jobs, including a deputy to the deputy secretary general, who is an Italian, the New York Times reported, citing unidentified senior European diplomats.
Promises to Turkey
Turkey was also promised that two blocked chapters of its accession agreement to join the European Union would move forward, and that Rasmussen would publicly address the concerns of the Muslim world about his response to the cartoons, possibly as soon as Monday, according to the Times.
Jones, a retired general who served as NATO commander from 2003 to 2006, said the resolution bodes well for the future of the alliance, adding that he had never attended a high-level NATO meeting where theres been as much good feeling and goodwill towards each other around the table.
Obamas diplomatic skills are sure to be tested again. Thats because many NATO issues are cumbersome and very difficult and protracted, Jones said.
We wont know the success of the trip for some time to come, said Stephen Pifer, former U.S. deputy assistant secretary of state for President George W. Bush and now an analyst at the Center for Strategic and International Studies.
To contact the reporters on this story: Hans Nichols in Strasbourg, France, at
Last Updated: April 4, 2009 18:51 EDT
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=asgB92NGuflI&refer=home
Bitter Turkey finally lifts veto on Danish PM as Nato chief
Ian Traynor in Strasbourg
The Observer, Sunday 5 April 2009
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Article history
Denmark’s prime minister was appointed the new Nato chief yesterday following 24 hours of brinkmanship and bitter dispute over religion and liberty that risked turning the western military alliance into the hostage of a clash with Islam.
Anders Fogh Rasmussen was named Nato secretary-general after President Barack Obama intervened in a row between the Dane and President Abdullah Gul of Turkey, which had earlier vetoed the appointment.
As the single big Muslim country within Nato, Turkey had refused to yield on the appointment of Rasmussen because of his defence of free speech during the Danish cartoons crisis three years ago and because Denmark is host to a Kurdish rebel TV station broadcasting to Turkey.
Rasmussen was supported by most leading European states, with the German chancellor, Angela Merkel, his keenest advocate.
The row with Turkey threatened to mar what was planned to be a celebration of Nato’s 60th birthday at a summit staged jointly by France and Germany on both sides of the Rhine.
Turkey yielded at the very end after the summit was extended by two hours and heads of state and government met alone to try to strike a deal. A European foreign minister told the Observer that Turkey backed down when it was promised membership of the European Defence Agency, increasing Ankara’s clout in the EU’s defence affairs.
Despite the final agreement, the dispute meant that the toxic arguments over religious values, blasphemy and liberties that have raged between the western and Islamic worlds since 9/11 have penetrated the inner sanctum of Nato for the first time. Obama and the other 27 national leaders of Nato sought to forge a consensus on the Danish candidate at a dinner in the German spa town of Baden-Baden on Friday night. But Recep Tayyip Erdogan, the Turkish prime minister, refused to budge. Silvio Berlusconi, the Italian prime minister, then spent hours on the phone to Erdogan yesterday morning without a breakthrough.
In a speech in London on Friday, Erdogan accused Rasmussen - who had just announced that he was quitting Danish politics - of playing host to “terrorists” linked to the PKK Kurdish guerrillas fighting the Turkish state. “The mouthpiece of the terrorist organisation in my country is broadcasting from Denmark. How can someone who did not stop this safeguard peace?”, Erdogan declared. “Nato is an organisation whose duties are to ensure peace.”
The Turkish leader also complained that Rasmussen had spurned his pleas during the 2006 cartoon crisis to make a gesture to defuse the tensions with the Islamic world. “How can those who made no contribution to peace at that time contribute to peace now?”
Olli Rehn, the top EU official in charge of negotiating Turkey’s accession to the union, said Erdogan had blundered and that Ankara’s threatened veto threw into greater doubt Turkey’s commitment to freedom of expression.
http://www.guardian.co.uk/world/2009/apr/05/nato-eu-denmark-turkey
Turkey reiterates opposition to Danish PM
By Quentin Peel in London
Published: April 4 2009 03:00 | Last updated: April 4 2009 03:00
Recep Tayyip Erdogan, Turkeys prime minister, on Friday repeated his strong objections to the appointment of Anders Fogh Rasmussen, Danish prime minister, as the next secretary-general of Nato, jeopardising hopes for a harmonious 60th anniversary summit of the Atlantic alliance.
Mr Erdogans move could destroy the Danish premiers chances of taking over the top civilian job in Nato, even though Mr Rasmussen has the backing of France, Germany, the UK and the US. Angela Merkel, German chancellor, said leaders of the 26 member states should make the appointment this weekend.
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Obama seeks EU support - Apr-03
Brown in Afghan troops offer - Apr-03
Gideon Rachman: Arguing about little things at Nato - Apr-03
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Germany defends Afghan mission - Apr-03
In depth: Afghanistan - Aug-30
Speaking at the Royal Institute of International Affairs at Chatham House in London, the Turkish prime minister said Nato was an institution that has to secure peace.
Mr Erdogan went on to attack his Danish counterpart for allowing the media organisation of a terrorist group in my country to broadcast television programmes from Denmark.
I have made a request to prime minister Rasmussen to stop the broadcasting and he did not do that, he said.
Turkey has criticised the establishment in Denmark of ROJ TV, a Kurdish broadcaster linked to the outlawed Kurdistan Workers party (PKK) that is fighting for ethnic and political rights in south-eastern Turkey.
Mr Erdogan also criticised Mr Rasmussen for his action or inaction during the dispute over the publication of cartoons of the Prophet Mohammed in a Danish newspaper in 2006.
I asked him to invite Islamic ambassadors (in Denmark) to explain what was going on, he said. He did not do that either.
How can I expect him to contribute to peace when he did not do so in the past?
Mr Rasmussen confirmed to his Cabinet meeting in Copenhagen on Friday that he was a formal candidate for the job, and was widely seen as frontrunner to succeed Jaap de Hoop Scheffer, the Dutch incumbent, until the Turkish objections were made known.
The alliance leaders do not have to take a final decision until June, but were hoping to do so at their summit meeting this weekend.
Officials said they had hoped to persuade Mr Erdogan when he attended the Group of 20 summit in London on Thursday to drop his objections, but clearly failed to do so.
Other candidates who have been in the running for the Nato job include Jonas Gahr Stoere, Norwegian foreign minister, Radoslaw Sikorski, Polish foreign minister, and Peter MacKay, Canadas defence minister.
http://www.ft.com/cms/s/0/56fd2b9c-20a7-11de-b930-00144feabdc0.html
Sarkozy toujours opposé à lentrée de la Turquie dans lUE
AFP
dimanche 05 avril 2009, 16:56
Le président français Nicolas Sarkozy a réaffirmé dimanche son hostilité à une entrée de la Turquie dans lUnion européenne, après le soutien apporté par le président américain Barack Obama à une telle adhésion.
« Je travaille main dans la main avec le président Obama, mais sagissant de lUnion européenne, cest aux pays membres de lUnion européenne de décider », a déclaré M. Sarkozy, interrogé sur TF1 en duplex depuis Prague où il participe au sommet UE-Etats-Unis.
« Jai toujours été opposé à cette entrée et je le reste. Je crois pouvoir dire quune immense majorité des Etats membres (de lUE) est sur la position de la France », a-t-il ajouté.
« La Turquie, cest un très grand pays allié de lEurope et allié des Etats-Unis. Elle doit rester un partenaire privilégié, ma position na pas changé », a déclaré le chef de lEtat.
M. Obama avait estimé un peu plus tôt devant les dirigeants de lUE à Prague que lentrée de la Turquie dans lUnion européenne « constituerait un signal important » envoyé à ce pays musulman.
Les pourparlers dadhésion de la Turquie au bloc européen, entamés en octobre 2005, marquent actuellement le pas. Certains pays comme la France ou lAllemagne sont opposés à la perspective de voir ce pays entrer dans lUE et privilégient une association étroite avec lui.
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni, en revanche, militent depuis longtemps pour une adhésion.
Vendredi et samedi, au sommet de lOtan à Strasbourg/Kehl/Baden Baden, la Turquie sétait opposée à la nomination du Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen au poste de secrétaire général de lAlliance avant de sy ranger. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué samedi que ce revirement suivait le fait que le président Obama se soit porté « garant » dun certain nombre dengagements, quil na pas précisés.
La désignation de M. Rasmussen, « posait des problèmes à nos amis turcs, parce quil y avait lhistoire des terroristes kurdes avec le PKK et puis lhistoire des caricatures. Mais nous nous étions déterminés à ne pas céder, parce que M. Rasmussen est un homme démocratique, un homme de grande qualité », a dit M. Sarkozy.
Interrogé sur déventuelles concessions, il a répondu quil « a fallu convaincre nos amis turcs de notre fermeté. Le président Obama a joué un rôle considérable, sest montré comme un vrai leader, et à la sortie, à lunanimité, on a décidé que ce serait Rasmussen ».
La Turquie reprochait au candidat son soutien à un journal danois qui avait publié des caricatures de Mahomet en 2005 et son refus de fermer la chaîne de télévision Roj TV, considérée par Ankara comme porte-voix des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Selon plusieurs journaux turcs, Ankara a obtenu lassurance que Roj TV sera prochainement interdite démettre depuis le Danemark, que M. Rasmussen allait adresser « un message positif » sur laffaire des caricatures, ainsi que la désignation de responsable turcs à des postes clés de lOtan.
(afp)
http://www.lesoir.be/actualite/monde/sarkozy-toujours-oppose-a-l-2009-04-05-699575.shtml
tchéquie
Premier désaccord entre Obama et Sarkozy
AFP
Mis en ligne le 05/04/2009
Barack Obama et le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy se sont opposés dimanche sur l’opportunité de faire entrer la Turquie dans l’UE, mettant une note de discorde dans une tournée européenne jusqu’ici très consensuelle du président américain.
Obama se réunit en sommet avec l’Union européenne
“Les Etats-Unis et l’Europe doivent aborder les musulmans comme nos amis, nos voisins et partenaires dans la lutte contre l’injustice, l’intolérance et la violence”, a déclaré le président américain lors d’un sommet avec l’ensemble des dirigeants européens à Prague. “Evoluer vers l’adhésion de la Turquie à l’UE constituerait un signal important de votre engagement dans ce sens et assurerait que nous continuons à ancrer fermement la Turquie en Europe”, leur a-t-il lancé.
M. Obama s’exprimait quelques heures seulement avant de gagner la Turquie, allié traditionnel des Etats-Unis et dernière étape de sa tournée en Europe. En s’exprimant ainsi, M. Obama n’a fait que reprendre à son compte une la position suivie depuis longtemps par les Etats-Unis. Mais il l’a fait à un moment où les négociations d’adhésion de la Turquie, entamées en 2005, piétinent, et où une certaine fatigue se fait sentir sur l’élargissement du bloc de 27 pays.
Opposant de longue date de l’adhésion de la Turquie, le président français Nicolas Sarkozy, présent à Prague, a immédiatement adressé une fin de non-recevoir au plaidoyer de Barack Obama. “Je travaille main dans la main avec le président Obama, mais s’agissant de l’Union européenne, c’est aux pays membres de l’Union européenne de décider”, a rétorqué M. Sarkozy, sur la chaîne de télévision française TF1. “J’ai toujours été opposé à cette entrée et je le reste. Je crois pouvoir dire qu’une immense majorité des Etats membres (de l’UE) est sur la position de la France”, a-t-il ajouté. En termes plus diplomatiques, la chancelière allemande Angela Merkel a elle aussi exprimé ses doutes.
Les propos de M. Obama sont “dans la tradition des Etats-Unis”, a-t-elle relativisé. “Je pense qu’un lien étroit avec le monde musulman et en particulier avec la Turquie est pour nous tous une chose intéressante”, a-t-elle ajouté, mais “nous discutons encore de la forme que cela doit prendre, à savoir celle d’un partenariat privilégié ou d’une adhésion entière”.
En revanche, le soutien appuyé de Barack Obama à la Turquie a été du miel pour la Commission européenne, qui conduit les négociations avec Ankara et milite pour que la perspective d’adhésion soit clairement maintenue. “Je me réjouis des propos de M. Obama”, a dit le président de l’exécutif européen, José Manuel Barroso. “Nous avons débuté les négociations avec la Turquie en vue d’une adhésion à l’UE et il s’agissait d’une décision unanime de l’ensemble des 27 Etats”, a-t-il rappelé.
M. Obama a apporté son soutien à la Turquie après avoir beaucoup oeuvré juste avant, lors du sommet de l’Otan, pour éviter une crise, en obtenant à l’arraché l’approbation d’Ankara à la nomination du Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen à la tête de l’alliance.
La Turquie reprochait à M. Rasmussen d’avoir défendu la publication au Danemark des caricatures controversées de Mahomet qui avaient provoqué la colère du monde musulman en 2005. Mais samedi, le commissaire européen à l’élargissement Olli Rehn avait mis très durement en garde la Turquie, avertissant qu’un blocage risquait d’obscurcir son avenir européen en “soulevant des questions” parmi les Etats de l’UE.
http://www.lalibre.be/actu/europe/article/493687/premier-desaccord-entre-obama-et-sarkozy.html
Anders Fogh Rasmussen, prochain secrétaire général de l’Otan
Par Reuters, publié le 04/04/2009 à 15:40 - mis à jour le 04/04/2009 à 16:56
STRASBOURG - Le prochain secrétaire général de l’Otan sera le Premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, a indiqué samedi en marge du sommet de Strasbourg l’actuel titulaire du poste, Jaap de Hoop Scheffer.
Le secrétaire général de l’Otan Jaap de Hoop Scheffer (à droite) et son successeur, le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen, à Strasbourg. Pour sa nomination, il bénéficiait du soutien des poids lourds de l’Alliance - Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne et France (Reuters/Michael Dalder)
La nomination de Rasmussen intervient après 48 heures d’intenses tractations avec la Turquie, qui a opposé jusqu’au dernier moment son veto au choix de ce dernier, malgré l’insistance des grandes puissances de l’Alliance.
“Je suis profondément honoré d’être nommé comme prochain secrétaire général de l’Otan et je ferai tout mon possible pour répondre à la confiance de mes collègues”, a déclaré le Premier ministre danois en ouverture de la conférence de presse finale du sommet.
Le mandat de Jaap de Hoop Scheffer prend fin le 31 juillet et Anders Fogh Rasmussen prendra donc ses fonctions le 1er août.
La Turquie refusait d’endosser la candidature de Rasmussen en raison de la façon dont il a géré l’affaire des caricatures de Mahomet, publiées en 2006 par un quotidien danois.
Les autorités turques lui reprochaient également de ne pas être parvenu à fermer la chaîne de télévision kurde ROJ TV, proche du Parti des travailleurs du Kurdistan, qui émet du Danemark. Le PKK est sur la liste des organisations terroristes européenne et américaine.
Depuis Ankara, le Premier ministre turc, Tayyip Erdogan, qui ne participait pas au sommet mais était très réticent au choix du Premier ministre danois, a confirmé que la Turquie s’était ralliée au reste des membres de l’Otan après que Barack Obama eut fourni des “garanties” à son gouvernement.
Il a notamment obtenu la promesse que l’un des adjoints du secrétaire général sera de nationalité turque et que des officiers turcs seraient également présents au sein du commandement militaire de l’Alliance.
EXTRAORDINAIRE RÉPUTATION
Lors d’une conférence de presse séparée, Barack Obama a salué l’“extraordinaire réputation” d’Anders Fogh Rasmussen et a indiqué que d’importants efforts avaient été déployés pour que tout le monde soit satisfait de ce choix.
“Je suis convaincu qu’il est parfaitement armé pour mené l’Alliance face aux défis du 21e siècle”, a dit le président américain.
Le Premier ministre danois bénéficiait du soutien des grandes puissances de l’Alliance - Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne et France - qui ont mis tout leur poids dans la balance au cours du sommet pour forcer la décision.
En dehors des réticences turques, plusieurs autres membres de l’Otan estimaient en privé que Rasmussen n’était pas le meilleur candidat à l’heure où l’Alliance cherche à réchauffer ses relations avec le monde musulman.
Un haut responsable de l’organisation a d’ailleurs indiqué à Reuters que la désignation du secrétaire général avait été l’objet d’une multitude d’échanges informels avant l’ouverture des débats samedi.
“Soit ils se mettaient d’accord sur Rasmussen, soit on renvoyait le sujet à plus tard”, a dit ce responsable.
En dehors d’Anders Fogh Rasmussen, les autres noms qui circulaient pour occuper le poste étaient ceux de l’ancien ministre britannique de la Défense, Des Browne, du ministre norvégien des Affaires étrangères, Jonas Gahr Stoere, et du ministre canadien de la Défense, Peter MacKay.
http://www.lexpress.fr/actualites/2/anders-fogh-rasmussen-prochain-secretaire-general-de-l-otan_751701.html
Le sommet UE-USA dominé par la vision d’Obama sur le nucléaire
Par Reuters, publié le 05/04/2009 à 17:13
PRAGUE - Le président américain Barack Obama s’est engagé dimanche à oeuvrer à la réduction des arsenaux atomiques dans le monde tout en justifiant la poursuite du projet de défense antimissile en Europe, éclipsant un sommet Europe-Etats-Unis visant à resserrer les liens transatlantiques.
Barack Obama et son épouse Michelle. Le président américain s’est engagé dimanche à oeuvrer à la réduction des arsenaux atomiques dans le monde tout en justifiant la poursuite du projet de défense antimissile en Europe, éclipsant un sommet Europe-Etats-Unis visant à resserrer les liens transatlantiques. (Reuters/Jim Young)
Lors de sa rencontre avec les chefs d’Etat des Vingt-sept, à Prague, il a promis de travailler activement avec eux sur les questions énergétiques et le changement climatique et a soutenu l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, à laquelle plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne, sont opposés.
Le tir d’une fusée à longue portée nord-coréenne, destinée officiellement à lancer un satellite, lui a fourni l’occasion de soutenir le projet vivement critiqué par la Russie de système antimissile en République tchèque et en Pologne qu’il juge nécessaire tant que la menace nucléaire iranienne persistera.
“Les Etats-Unis vont prendre des mesures concrètes en faveur d’un monde sans armes nucléaires”, a dit Obama devant des milliers de personnes massées dans le centre de Prague.
Le président américain a renouvelé son souhait de négocier un nouvel accord de désarmement avec la Russie, tout en assurant que les Etats-Unis conserveraient un arsenal sûr et efficace pour dissuader tout adversaire éventuel et protéger ses alliés.
“Tant que la menace présentée par l’Iran persistera, nous continuerons de travailler à ce système antimissile”, a-t-il déclaré. “Si la menace iranienne est éliminée, nous disposerons d’une base plus solide en faveur de la sécurité et le besoin de constituer un bouclier en Europe ne se fera plus sentir.”
“PROVOCATION”
Obama a insisté sur la nécessité de dialoguer avec l’Iran pour qu’il renonce au programme nucléaire militaire que des pays occidentaux le soupçonnent de mener, et a invité la communauté internationale à envoyer un message fort à la Corée du Nord.
En lançant un nouveau missile, “la Corée du Nord a de nouveau enfreint les règles”, a-t-il dit. “Cette provocation souligne la nécessité d’agir non seulement cet après-midi au Conseil de sécurité des Nations unies mais également dans notre détermination à prévenir la dissémination de ce type d’armes.”
A l’issue du sommet, l’Union européenne et les Etats-Unis ont diffusé un communiqué commun condamnant le tir nord-coréen.
La Maison blanche avait auparavant dit que ce tir justifiait la poursuite du développement des systèmes antimissile, une remarque accueillie avec satisfaction par la République tchèque.
Le sommet de Prague a clairement montré l’amélioration des relations transatlantiques, s’est réjoui le Premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, dont le pays préside l’Union.
“Le sommet a confirmé que l’Europe et les Etats-Unis ont la même opinion sur l’évolution de la sécurité dans le monde”, a-t-il dit, citant la coopération en Afghanistan, le Proche-Orient et le choix du prochain secrétaire général de l’Otan, le Premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen.
“Le sommet de Prague a également confirmé nos craintes communes”, a-t-il ajouté, évoquant l’Iran et la Corée du Nord.
LA QUESTION TURQUE
Devant les dirigeants européens, Obama a promis de travailler activement avec les Européens sur les questions énergétiques et le réchauffement climatique, pomme de discorde entre les Européens et la précédente administration américaine.
“Notre santé économique à long terme est directement liée à notre capacité à travailler ensemble sur la question de la sécurité énergétique et du changement climatique”, a-t-il dit.
“Aujourd’hui, je m’engage devant vous à dire que les Etats-Unis seront un partenaire actif dans le processus de Copenhague et au-delà”, a-t-il ajouté, en référence à la conférence des Nations unies sur le changement climatique qui doit se tenir en décembre dans la capitale danoise.
Il s’est dit pour l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, provoquant une réplique immédiate du président français Nicolas Sarkozy qui a renouvelé son opposition.
Selon Obama, “les Etats-Unis et l’Europe doivent considérer les musulmans comme des amis, des voisins et des partenaires”.
“Aller vers une entrée de la Turquie dans l’Union européenne constituerait un signe important de votre engagement dans cette direction et assurerait que nous continuons à ancrer la Turquie fermement en Europe”, a-t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy a dit travailler “main dans la main avec le président Obama, mais enfin s’agissant de l’Union européenne, c’est aux pays membres de l’Union européenne de décider”.
“Je suis opposé à cette entrée et je le reste, et je crois pouvoir dire qu’une grande majorité des Etats membres est sur la position de la France”, a-t-il ajouté.
http://www.lexpress.fr/actualites/2/le-sommet-ue-usa-domine-par-la-vision-d-obama-sur-le-nucleaire_751836.html
Obama et Sarkzoy s’opposent sur l’entrée de la Turquie dans l’UE
LEMONDE.FR avec AFP | 05.04.09 | 13h23 Mis à jour le 05.04.09 | 13h28
e président américain a soutenu, dimanche 5 avril, l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne alors que cette adhésion en cours de négociation reste controversée parmi les pays européens. Sur TF1, le président français, Nicolas Sarkozy a rappelé son opposition à l’entrée de la Turquie dans l’UE.
“Je travaille main dans la main avec le président Obama, mais s’agissant de l’Union européenne, c’est aux pays membres de l’Union européenne de décider”, a déclaré M. Sarkozy. “J’ai toujours été opposé à cette entrée et je le reste. Je crois pouvoir dire qu’une immense majorité des Etats membres (de l’UE) est sur la position de la France”, a-t-il ajouté.“La Turquie, c’est un très grand pays allié de l’Europe et allié des Etats-Unis. Elle doit rester un partenaire privilégié, ma position n’a pas changé”, a déclaré le chef de l’Etat.
L’adhésion de la Turquie au bloc constitué aujourd’hui de 27 pays “constituerait un signal important” envoyé à ce pays musulman, et un moyen “d’ancrer fermement” ce pays dans la sphère européenne, a déclaré le président des Etats-Unis lors d’une intervention devant les dirigeants de l’UE à Prague.
Les pourparlers d’adhésion de la Turquie au bloc européen, entamés en octobre 2005, marquent actuellement le pas. Certains pays comme la France, ou l’Allemagne sont opposés à la perspective de voir ce pays entrer dans l’UE et privilégient un association étroite avec lui. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni, en revanche, militent depuis longtemps pour une adhésion.
Barack Obama se rendra ensuite dimanche en fin d’après-midi en Turquie.
http://www.lemonde.fr/organisations-internationales/article/2009/04/05/obama-et-sarkzoy-s-opposent-sur-l-entree-de-la-turquie-dans-l-ue_1176905_3220.html#ens_id=1176913
Barack Obama pour une entrée de la Turquie dans l’UE
Par Reuters, publié le 05/04/2009 à 15:11 - mis à jour le 05/04/2009 à 16:16
PRAGUE - Le président américain Barack Obama s’est prononcé dimanche pour l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne qui contribuerait, selon lui, à améliorer les relations entre les Occidentaux et le monde musulman.
Le président américain Barack Obama s’est prononcé pour l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne qui contribuerait selon lui à améliorer les relation entre les Occidentaux et le monde musulman. (Reuters/Thierry Roge)
Le président français Nicolas Sarkozy a immédiatement réitéré son opposition sur ce point de discorde entre les 27 membres de l’Union européenne.
Le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso s’est en revanche félicité de la prise de position d’Obama.
“Les Etats-Unis et l’Europe doivent considérer les musulmans comme des amis, des voisins et des partenaires pour combattre l’injustice, l’intolérance et la violence, et forger une relation fondée sur le respect mutuel et des intérêts communs”, a dit Barack Obama dans une déclaration introductive au sommet Europe-Etats-Unis, à Prague.
“Aller vers une entrée de la Turquie dans l’Union européenne constituerait un signe important de votre engagement dans cette direction et assurerait que nous continuons à ancrer la Turquie fermement en Europe”, a ajouté le président américain.
Lors d’une intervention télévisée à Prague, Nicolas Sarkozy a rejeté assez sèchement cette déclaration. “S’agissant de l’Union européenne, c’est aux pays membres de l’Union européenne de décider”, a-t-il dit.
“Je suis opposé à cette entrée et je le reste, et je crois pouvoir dire qu’une grande majorité des Etats membres est sur la position de la France”, a-t-il ajouté.
“PARTENAIRE PRIVILÉGIÉ”
Le président français a ajouté que “la Turquie est un très grand pays, allié de l’Europe et des Etats-Unis, elle doit rester un partenaire privilégié, ma position n’a pas changé et ne changera pas”.
Ce sujet est très sensible dans l’Union. Les soutiens de l’adhésion de la Turquie soulignent les liens économiques du pays avec l’Union et de nombreux autres points de convergence, à commencer par Istanbul (ancienne Constantinople), ancienne capitale de l’Empire romain.
Les partisans d’une Turquie dans l’UE font aussi valoir sa laïcité, son économie tournée vers l’Union et son appartenance à l’Otan, les millions d’immigrés déjà installés sur le continent européen, voire la participation des clubs de football turc et de son équipe nationale aux compétitions européennes.
Nicolas Sarkozy, qui avait déclaré durant sa campagne qu’il ferait obstacle à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, a cependant consenti en 2007 à l’ouverture de certains nouveaux chapitres de négociation avec ce pays, ce qui fait que le dossier d’une éventuelle entrée dans l’UE n’est pas refermé.
La réforme constitutionnelle de l’été 2008 en France a permis aussi de laisser une porte ouverte à la ratification d’une éventuelle adhésion de la Turquie, puisqu’elle prévoit désormais non plus un référendum obligatoire, mais un choix possible entre la voie référendaire et la ratification par voie parlementaire.
La déclaration du président Obama intervient aussi après un bras de fer entre la Turquie et les autres membres de l’Otan, qui ont finalement obtenu samedi la désignation du Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen au poste de secrétaire général de l’Alliance atlantique.
Les Turcs lui reprochent la manière dont il a géré l’affaire des caricatures de Mahomet, publiées initialement dans un journal danois en 2006. Ils lui tiennent aussi rigueur de n’avoir pas pu fermer une télévision kurde, proche de la guerilla du PKK, qui émet depuis le Danemark.
Jean-Baptiste Vey, avec Thierry Lévêque à Paris
http://www.lexpress.fr/actualites/2/barack-obama-pour-une-entree-de-la-turquie-dans-l-ue_751822.html
Otan
Obama chez les Turcs
Le Président tentera de regagner la confiance d’un allié stratégique
Publié le : 05.04.2009 | 13h38
Le président Barack Obama tentera, lors d’une visite lundi et mardi en Turquie, de regagner la pleine confiance de cet allié stratégique dont Washington craint qu’il ne se détourne de l’Ouest, estiment des analystes.
La Turquie espère que ce déplacement permettra de remettre sur les rails des rapports bilatéraux mis à mal par l’opposition turque à la guerre en Irak. Mais de l’avis des analystes, le président américain a de plus amples idées en tête en arrivant dans un pays dont la situation géographique - entre Europe, Caucase et Proche Orient - compte beaucoup aux yeux des Etats-Unis. “On pense de plus en plus à Washington que les Etats-Unis sont en train de perdre la Turquie”, alors que les deux pays divergent sur l’Iran, le Soudan ou le mouvement palestinien Hamas, souligne Soner Cagaptay, de l’Institut de Washington pour les politiques proches-orientales. La confrontation entre le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le président israélien Shimon Peres, à propos de l’offensive militaire israélienne à Gaza, à Davos (Suisse) en janvier, a fait l’effet d’un signal d’alarme.
Autre raison de cette visite d’Obama : la position géostratégique de la Turquie.
“La Turquie est le seul pays de l’Otan qui partage des frontières avec l’Irak et l’Iran. Les Etats-Unis souhaitent en finir avec le premier et résoudre le problème que pose le deuxième”, souligne M. Cagaptay. Selon lui, la Turquie constitue un point central pour les stratégies militaires américaines, en Afghanistan et au-delà.
Cette importance stratégique n’est sans doute pas étrangère à l’intervention de M. Obama qui a permis samedi d’éviter une crise au sein de l’Otan en obtenant l’approbation d’Ankara à la nomination du Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen comme nouveau secrétaire général de l’Alliance. Candidat des Etats-Unis et de plusieurs grands pays européens, M. Rasmussen était mal vu par Ankara en raison de son soutien au journal danois qui a publié en 2005 des caricatures controversées du prophète Sidna Mahommed et du refus de Copenhague de faire interdire une chaîne kurde émettant depuis le Danemark.
M. Erdogan a affirmé samedi que le président américain avait joué un rôle décisif en s’engageant à assurer un rôle de “garant” quant aux réserves d’Ankara.
Le séjour en Turquie de M. Obama viendra dans la foulée de sa participation au sommet de l’Union européenne, une façon pour lui de montrer “symboliquement que la Turquie fait partie de l’Europe”, remarque M. Cagaptay. La Turquie figurait initialement parmi les pays retenus pour le grand discours au monde musulman que le président américain doit prononcer, mais cette idée ne correspond pas au thème dominant de son voyage, note l’analyste. L’administration Obama refuse de mettre l’accent sur le caractère musulman de la Turquie, et souligne au contraire qu’elle fait partie de l’Occident, dit-il. (
) M. Obama s’entretiendra ce lundi à Ankara avec les dirigeants turcs, avant de se rendre à Istanbul pour participer à un dîner avec le président Abdullah Gül, assister à une table ronde avec des étudiants et visiter plusieurs lieux historiques.
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Pour l’adhésion d’Ankara
Le président américain Barack Obama a soutenu dimanche l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, qui enverrait “un signal important”, alors que cette adhésion en cours de négociation reste controversée parmi les pays européens. L’adhésion de la Turquie au bloc constitué aujourd’hui de 27 pays “constituerait un signal important” envoyé à ce pays musulman, et un moyen “d’ancrer fermement” ce pays dans la sphère européenne, a-t-il déclaré lors d’une intervention devant les dirigeants de l’UE à Prague. Ses propos étaient retransmis en direct à la télévision. Les pourparlers d’adhésion de la Turquie au bloc européen, entamés en octobre 2005, marquent actuellement le pas. Certains pays comme la France ou l’Allemagne sont opposés à la perspective de voir ce pays entrer dans l’UE et privilégient une association étroite avec lui. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni, en revanche, militent depuis longtemps pour une adhésion.
Par AFP
http://www.lematin.ma/Actualite/Journal/Article.asp?idr=111&id=110885
Publié le 05/04/2009 à 14:20 - Modifié le 05/04/2009 à 16:18 Le Point.fr
Entrée de la Turquie dans l’UE : désaccord Sarkozy-Obama
copyright AFP
Nicolas Sarkozy est contre l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Barack Obama y est favorable © AFP PHOTO / Saul Loeb
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OTAN À Strasbourg, Obama loue le “leadership” de Sarkozy
Le président Nicolas Sarkozy a réaffirmé, dimanche sur TF1, son hostilité à une entrée de la Turquie dans l’Union européenne, après le soutien apporté par le président américain Barack Obama à une telle adhésion. “Je travaille main dans la main avec le président Obama, mais s’agissant de l’Union européenne, c’est aux pays membres de l’Union européenne de décider”, a déclaré M. Sarkozy, interrogé sur la déclaration de son homologue, en duplex depuis Prague, où il participe au sommet UE-États-Unis. “J’ai toujours été opposé à cette entrée et je le reste. Je crois pouvoir dire qu’une immense majorité des États membres (de l’UE) est sur la position de la France”, a-t-il ajouté.
“La Turquie, c’est un très grand pays allié de l’Europe et allié des États-Unis. Elle doit rester un partenaire privilégié, ma position n’a pas changé”, a déclaré le chef de l’État. Obama avait estimé un peu plus tôt devant les dirigeants de l’UE à Prague que l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne “constituerait un signal important” envoyé à ce pays musulman. Les pourparlers d’adhésion de la Turquie au bloc européen, entamés en octobre 2005, marquent actuellement le pas. Certains pays comme la France ou l’Allemagne sont opposés à la perspective de voir ce pays entrer dans l’UE et privilégient une association étroite avec lui. Les États-Unis et le Royaume-Uni, en revanche, militent depuis longtemps pour une adhésion.
Le problème Rasmussen
Vendredi et samedi, au sommet de l’Otan à Strasbourg , Kehl et Baden-Baden, la Turquie s’était opposée à la nomination du Premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen , au poste de secrétaire général de l’Alliance, avant de s’y ranger. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avait indiqué samedi que ce revirement suivait le fait que le président Obama se fût porté “garant” d’un certain nombre d’engagements, qu’il n’a pas précisés. La désignation de Rasmussen “posait des problèmes à nos amis turcs, parce qu’il y avait l’histoire des terroristes kurdes avec le PKK et puis l’histoire des caricatures (de Mahomet NDLR). Mais nous, nous étions déterminés à ne pas céder parce que Rasmussen est un homme démocratique, un homme de grande qualité”, a dit Nicolas Sarkozy.
Interrogé sur d’éventuelles concessions, il a répondu qu’il “a fallu convaincre nos amis turcs de notre fermeté. Le président Obama a joué un rôle considérable, s’est montré comme un vrai leader et, à la sortie, à l’unanimité, on a décidé que ce serait Rasmussen”. La Turquie reprochait au candidat son soutien à un journal danois qui avait publié des caricatures de Mahomet en 2005 et son refus de fermer la chaîne de télévision Roj TV, considérée par Ankara comme porte-voix des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Selon plusieurs journaux turcs, Ankara a obtenu l’assurance que Roj TV sera prochainement interdite d’émettre depuis le Danemark, que Rasmussen allait adresser “un message positif” sur l’affaire des caricatures, ainsi que la désignation de responsables turcs à des postes clés de l’Otan.
http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2009-04-05/entree-de-la-turquie-dans-l-ue-desaccord-sarkozy-obama/924/0/332438
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