Ilker de Paris
30/05/2009
C’est peut-être pour cette raison que des photos d’Abou Ghraïb filtrent sur Internet, histoire de mettre la pression sur les extrémistes US ? Mais c’est à double tranchant, en effet, aujourd’hui la morale sert(...) comme point d’accroche, d’entrée et de possibilité d’ingérence chez les autres et non chez soi : c’est au nom des droits de l’homme que l’on met des pressions sur la Chine, qu’on a attaqué l’Irak, que la Russie est symboliquement agressée etc.
Davantage qu’une fin, et de loin, la morale est aujourd’hui un moyen pour les pays occidentaux (ce qui est un détournement de son but d’origine, “plus jamais ça” etc) de politiques intéressées, économiques, hégémoniques et comme tout moyen il se doit d’être efficace (d’où le simplisme, la caricature, l’absence de pensée), or avec les affaires telles qu’Abou Ghraïb, les bombardements de civils, les vols et les viols, la morale et le moral (la bonne conscience) en prennent un coup.
Comme vous dites dans votre article “le coeur du sujet” : “Le fait est que lépisode Bush-Cheney a cassé, à notre avis définitivement, le gouvernement”. La volonté d’Obama de “rétablir l’image” des Etats-Unis risque de ne pas être suffisante sans rupture avec une certaine politique occidentale qui ne mène à rien de bon.
Jean-Paul Baquiast
29/05/2009
Les spécialistes que vous êtes ont-ils des arguments permettant de savoir pourquoi les 3 sympathiques pays nordiques cités dans l’article n’envisageraient-ils pas le Rafale, en concurrence avec les 4 autres: prix? performances? ou corruption plus molle?
Exocet
29/05/2009
Obama pensait déjà fortement à autre chose…
Ni ANDO
29/05/2009
Effectivement, D. Cheney et son club et ses réseaux posent comme justification de leur action la nécessité impérieuse de défendre l’“Amérique” (l’“Amérique” davantage en tant que concept phantasmé qu’en tant que réalité). On peut aussi avancer que ce sont précisément les politiques mises en uvre par les neocons qui ont finit par créer cette menace en vertu du principe de la prophétie auto réalisatrice, ce qui est un peu l’idée sous-jacente à l’attitude politique d’Obama. En réalité, tant Obama que Bush sont des réactions à un processus profond de dégradation de l’“Amérique” ou de l idée américaine. Processus profond car il a des racines anciennes (au moins les années 70) si ce nest consubstantielles (le déclin était déjà inscrit dans l idée américaine des origines). Obama et Bush sont la réaction dun ensemble civilisationnel à des ferments de décomposition de plus en plus actifs et visibles.
Quant à la fracture du pouvoir, lenjeu est tout à fait essentiel et Harlan K. Ullman a parfaitement raison de sinquiéter. Les moines Chang qui conseillaient les princes et les empereurs du temps de lancienne Chine mettaient dèjà en garde contre labsence dun pouvoir uni au sommet de la société, sa division durable ou son affaiblissement.
Laffaiblissement ou leffacement du pouvoir est le signe du début de la décomposition des sociétés et de tous les fléaux qui accompagnent cette décomposition. Mais on n’en est pas là.
Francis Lambert
29/05/2009
Fondamentalement, ce qu’essayent de faire actuellement les banques centrales qui imitent la Fed, c’est de rendre solvable des acteurs économiques qui ne le sont plus et qui ne peuvent plus l’être puisque leur modèle économiques sest effondré.
Leur espoir est qu’en maintenant la fiction d’une solvabilité suffisamment longtemps par un apport massif de liquidités, la reprise surviendra et permettra de masquer l’opération.
C’est malin mais, hélas, on ne triche pas avec l’Histoire. Or la crise actuelle est de dimension historique. Sa durée pour nombre de pays (dont les Etats-Unis) risque d’égaler celle de la crise de 1873-1896 tandis que son impact socio-économique ressemblera à celui de 1929 mais à l’échelle de la planète (9).
La stratégie des banques centrales américaine et britannique conduit à un désastre car une fois l’évidence installée dans les esprits que la crise va durer bien au-delà de 2009 (point d’inflexion que notre équipe situe autour de Mars 2009, voir GEAB N°30), l’insolvabilité des acteurs publics et privés concernés sera impossible à camoufler et les milliers de milliards engloutis dans l’apport de liquidités deviendront des dettes explosives pour les Etats et les banques centrales qui les auront créées.
Extrait (récemment rendu public) de http://www.leap2020.eu/Vers-une-guerre-mondiale-des-taux-d-interets-pour-capter-l-epargne-globale_a3290.html
David Doumèche
29/05/2009
Les états-unis n’ont pas vraiment à exercer un chantage (même si un représentant de LM a déja fait des menaces).
D’ailleurs, en ont-il les moyens ?
Car avec un dollars à 0.6, qui n’achèterait pas du JSF ?
Francis Lambert
29/05/2009
http://www.marketoracle.co.uk/Article10956.html
All told the dollar has lost 94% of its purchasing power since we abandoned the gold standard.
After Nixon ended Bretton Woods (legislation that pegged the dollar to gold indirectly), the pace of purchasing power destruction accelerated with the dollar losing an average of 4.4% in purchasing power annually.
This means their debts were easier to pay off.
Hans Vogel
29/05/2009
Je me rappelle nettement que, avant que les quatre pays européens eussent fait leur choix définitive pour le F-16, il y avait une crise dans le réseau aérien entre l’Europe et les Etats-Unis. Les compagnies aériennes étatsuniennes d’alors (Pan-Am, American, Delta, National, e tutte quante) accusaient leurs concurrents européens d’avoir baissé leurs prix d’une manière pas du tout honnête pour s’assurer le gros du trafic transatlantique.
Le conflit avec British Airways, Air France et Lufthansa fût bientôt réglé, mais… pas celui avec KLM et SAS (le compagnies nationales hollandaise et scandinave).
Ce conflit s’entraîna encore bien longtemps, jusqu’au moment où les Pays-Bas, le Danemerk et la Norvège eussent choisi le F-16 au détriment des chasseurs offerts par Dassault et Saab. Alors, comme par miracle, tout fût résolu. En fait, personne n’a jamais remarqué cet épisode, ni aucun journaliste n’y a jamais dédié rien.
Je me demande de quel chantage les Etats-Unis sont-ils en train de se servir en ce moment. Ou bien n’existe-t-il plus aucun dossier qu’ils peuvent utiliser maintenant?
Crapaud Rouge
29/05/2009
Il serait intéressant de comparer avec la guerre d’Algérie où les combattants n’étaient pas “isolés” par des systèmes protecteurs, mais de plein pied avec leurs adversaires. Cette comparaison pourrait amoindrir la thèse “psychologiste” : il est probable que toutes les guerres sont traumatisantes, et pour tous les acteurs, (hormis les chefs qui ne sont pas sur le terrain). Les enfants soldats en Afrique, par exemple, continuent après leur libération à faire des cauchemars terribles, et typiques d’un état traumatique. Nos sociétés modernes sont seulement plus à même de révéler les traumatismes, car l’organisation sociale exige beaucoup des individus.
Christophe Richard
29/05/2009
Bonjour,
Il faut peut-être surtout y voir la difficulté de faire exister un modèle guerrier solide et adapté dans une société post-moderne.
1/ Une relation de plus en plus contractuelle entre l’Etat et l’individu, qui écrase les idées de citoyenneté et de nation, d’où une tension sur le mythe sacrificiel, et sur la légitimité de la violence que prétend canaliser le politique.
2/ Des G4G qui imposent des règles du jeu encore difficilement perceptibles, et soumettent les institutions militaires dans leurs structures traditionnelles là encore à de fortes tensions. C’ est cette fois le groupe guerrier, chargé de la transmission des savoirs et de la régulation des relations avec la communauté qui est fragilisé.
3/ Un refus de plus en plus grand du risque et de la responsabilité individuelle, qui ne permet pas d’accéder à cette discipline lucide qui permet au guerrier de préserver son honneur, et donc son sens de la mesure.
Tout cela avec l’usure inhérente des guerres expéditionnaires, qui en plus aujourd’hui ne coupe plus le soldat de son “arrière” grâce aux moyens de communication modernes…
C’est toutes les puissances qui fondent traditionnellement le modèle guerrier qui sont testées…Et sans ce modèle psychologique, point d’unité psychologique de l’homme dans la guerre, plus que des victimes ou des machines.
Exocet
28/05/2009
Ca serait pas par hasard , un coup tordu des “deux conseillers juifs ” (faut vous relire parfois..!!) d’Obama lui glissant à l’oreille “surtout Président , il serait pas trés convenable de vendre aux Israéliens des JSF fulls versions ,un pays n’ayant que des frontiéres aussi tengantes serait pure folie!”...
Indeed le diable se faufile dans les détails c’est un héros de Shakespeare qui cherche à se venger , ...Yes he Can!!
http://www.moonofalabama.org/2008/08/hizbullahs-air.html
Jean Lemoine
28/05/2009
Dans la même veine, le Time avait fait un sujet sur la médication des soldats en Irak (30% admettaient être sous anti-dépresseurs, si j’ai bonne mémoire), et plus récemment (avril 2009) sur l’hécatombe chez les recruteurs.
Voir : http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,1889152-1,00.html
Stephane Eybert
28/05/2009
Je vois cette question du suicide en relation avec la psychologie anglo americaniste. Cette position dominante et arrogante envers le reste du monde, ce suprematisme victorien a defaut d’etre victorieux, associee a ce reve d’isolement de la mere patrie du reste du monde, cette possibilite d’une ile, ont certainement un cout, plus visible chez les individualites faibles se retrouvant a fond de cale de la machine infernale.
Stephane Eybert
28/05/2009
Le JSF est il pilote par Icare ?
Bilbo
28/05/2009
Bonjour,
le fait que la Chine n’ait pas de vision hégémonique est pourtant flagrant. Tout dans leur histoire le montre :
- à la base ça a toujours été une nation de paysans. L’agriculture a toujours nécessité beaucoup de main d’oeuvre (sauf ces dernières décennies où l’abondance d’énergie bon marché a offert une alternative mécanique aux pays industrialisés). Ce besoin de main d’oeuvre s’est traduit dans les mentalités par une nette préférence pour les bébés mâles.
- la Grande muraille (dont la longueur vient d’être réévaluée de 20% environ) est par excellence un ouvrage défensif. Le paysan est par essence sédentaire et ne peut être agressif. Il a trop à faire dans ses champs pour gaspiller son temps à guerroyer au loin.
- pendant longtemps, la Chine a eu de grandes jonques qui commerçaient au loin (des prémisses au IVème siècle avant JC jusqu’à l’âge d’or sous les Ming au XVème siècle) et avaient fortement impressionné Marco Polo. Mais, désormais dirigée par des lettrés qui préféraient promouvoir l’agriculture, elle a fini par interdire vers 1500 la construction de toute jonque de mer de plus de deux mâts.
- le commerce avec les étrangers était bien perçu dans la mesure où il permettait d’évacuer les surplus en échange d’or mais il n’était pas encouragé. La Chine était en effet auto-suffisante et ses productions étaient le plus souvent de meilleure qualité que celles de ses voisins.
On pourrait multiplier ainsi les exemples historiques qui soulignent une mentalité avant tout défensive et à l’opposé des visions expansionnistes occidentales.
Les Américains sont incapables de comprendre car ils n’ont pas d’Histoire et pas de culture propre. C’est un pays encore neuf, composé d’une myriade d’ethnies de cultures très différentes qui n’a connu aucun évènement vraiment fédérateur susceptible de fonder une culture américaine. De tels évènements sont le plus souvent des conflits perdus sur son propre territoire et les USA n’ont rien subi de tel. Au reste ni le Canada ni le Mexique ne constituent une menace.
Comme l’a très bien résumé Einstein : “Les Etats-Unis sont passés de la barbarie à la décadence sans jamais avoir connu la civilisation.”.
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