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4811• Pépé Escobar a lancé une bombe (on ne dit pas mieux) : un F-35 chargé d’une bombe nucléaire à larguer très haute altitude au-dessus de l’Iran abattu par les Russes. • Larry Johnson en doute très fortement, avec des arguments. • Il n’empêche, cela nous remet en mémoire des confidences de Mercouris sur les capacités hypersoniques (équivalentes au nucléaire qu’on les Israéliens) des Iraniens contre rien aux Israéliens. • Du coup, la partie devient très, très sérieuse et le simulacre qu’on nous sert a pour fonction de se calmer les uns les autres.
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On va présenter ici la présentation que Larry Johnson fait de la version présentée par Pépé Escobar sur les réseaux (TweeterX) des derniers événements dans des cieux proches de l’Iran. La confusion fut assez grande, extrême même, et les balbutiements américanistes et israéliens face aux discrétions iraniennes assez significatifs pour faire un peu de place à Pépé.
Quelques mots de Johnson pour présenter Escobar. Remarquez que Johnson n’a rencontré/connu Escobar que très récemment, que s’il avait des relations indirectes d’informations avec lui comme il se doit entre “résistants”, ils n’occupaient pas le même terrain ni ne traitaient précisément les mêmes sujets, eux-mêmes certainement pas des mêmes origines, donc sans liens privilégiés particuliers ni sources communes. Remarquez aussi que la nouvelle sensationnelle que reprend Johnson et qui a diffusé dans tous les réseaux concerne essentiellement des matériels américanistes du plus haut standard, donc passant par le contrepôle de la CIA, et qu’en cette matière Johnson, ancien de la CIA, est en général bien informé. On peut supposer qu’il va s’activer de ce côté, d’autant qu’il montre beaucoup de scepticisme devant la nouvelle lancée par Escobar.
Voici ce que diffuse Johnson, de la nouvelle d’Escobar :
« LA VRAIE HISTOIRE DE LA CONTRE-RÉPONSE ISRAÉLIENNE
» Provenant d'une source d'informations de très haut niveau.
» En Asie.
» PAS la Russie-Chine.
» Bien entendu, le partenariat stratégique échange au plus haut niveau 24h/24 et 7j/7.
» Confirmé et reconfirmé.
» Ce sera formidable de savoir ce que Sy Hersh entend de ses sources du Beltway.
» On y va.
» Israël a d’abord choisi de réagir avec une force extrême.
» Un F-35 chargé d'une bombe nucléaire a été envoyé vers l'est, au-dessus de la Jordanie.
» La mission : provoquer une détonation à haute altitude au-dessus de l’Iran qui provoquerait une surtension des lignes électriques à haute capacité, paralysant le réseau électrique iranien et désactivant tous les appareils électroniques.
» Une attaque EMP.
» Cependant…
» … Alors que le F-35 israélien quittait l'espace aérien jordanien, il a été abattu par l'armée de l'air russe.
» La version rendue publique de la contre-réponse israélienne était donc une véritable parodie.
» En fin de compte, toutes les parties ont décidé de ne pas divulguer les vraies nouvelles, afin de désamorcer ce qui pourrait bien se transformer en Troisième Guerre mondiale. »
Donc, Larry Johnson est extrêmement sceptique. Il ne doute pas une seconde de la sincérité d’Escobar, mais de la crédibilité de la source (des sources ?). Son principal argument concernant son incrédibilité porte sur le fait que le F-35 aurait été abattu par l’armée de l’air russe “alors qu’il quittait l’espace aérien jordanien”, – le F-35 se trouvant alors dans une zone complètement sous contrôle américaniste.
Ses contre-arguments sont les suivants :
« Un F-35 quittant l’espace aérien jordanien traverserait la Syrie ou l’Irak. Ces zones sont sous le contrôle des États-Unis. Je crois comprendre qu’après l’intervention russe en Syrie en septembre 2015, les États-Unis Le commandant de l'AFCENT, basé sur la base aérienne d'Al Udeid au Qatar, a commencé à communiquer quotidiennement avec son homologue russe en Syrie afin de désamorcer le conflit avec les États-Unis. et les opérations aériennes russes. Tout cela se fait depuis le CAOC, alias Combined Air Operations Center.
» Je crois comprendre que cette relation se poursuit malgré les tensions en Ukraine. La Russie reste à l’ouest de l’Euphrate et des États-Unis. opère à l’est de l’Euphrate. Si la Russie avait fait ce que prétend la source de Pepe, elle aurait pénétré dans l’espace aérien contrôlé par les États-Unis. Je pense qu’il est hautement improbable que la Russie ait pu suivre le seul F-35 israélien, le lancer et l’intercepter sur le territoire sous contrôle américain. contrôle aérien
» Bien entendu, nous devons envisager la possibilité que les États-Unis et la Russie ont collaboré pour abattre l’avion israélien, mais je trouve cela peu probable.«
Larry Johnson signale encore que divers lecteurs ont noté que si l’incident avait eu vraiment lieu, une arme nucléaire activée se trouverait à terre et qu’il y aurait une grande activité pour la retrouver, ce qui n’est pas le cas puisqu’on ne voit vraiment rien dans ce sens....
Rumeurs, tout cela ? Certainement, mais plutôt “rumeurs” que ‘FakeNews’ tant il s’agit d’un domaine extrêmement sensible qui concernent les deux pays antagonistes autant que leurs divers alliés et protecteurs, – et non les ragots dénoncés par les corbeaux dénonciateurs de nos beaux salons parisiens. Apprenant cette nouvelle de Pépé Escobar et pouvant aisément partager les réserves de Larry Johnson, on n’en est pas moins conduits à se souvenir d’une très longue digression d’Alexander Mercouris le 16 avril sur son programme, sur l’armement de l’Iran, à partir de sources propres dont il n’a rien voulu dire sinon qu’à certaines d’entre elles il leur accordait une confiance totale basée sur l’expérience d’une longue pratique. On connaît la prudence de Sioux very-british du Grec Mercouris et on lui fait confiance.
Mercouris nous explique certains développements de missiles, notamment russes, iraniens, nord-coréens, etc., et en arrive à constater que les Russes en arrivèrent eux-mêmes, les braves gens, à s’interdire le développement de certains types de missiles à cause des traités qui les liaient aux USA (le temps du traité FMI, dénoncé depuis), pour suivre d’autres voies aussi fructueuses. Cela ne les empêcha nullement, les braves alliés, d’aider les Iraniens à suivre le développement de ceux qui leur étaient interdits à eux-mêmes (les Russes), – tout cela tournant autour de l’exploitation des capacités hypersoniques...
Ainsi Mercouris expliqua-t-il le 16 avril :
« Si l’Iran possède des fusées balistiques [à portée moyenne, catégorie FMI] à combustible liquide avec des tête indépendantes de missiles planant [développés grâce à l’aide de divers pays dont la Russie et la Corée du Nord], alors il dispose d’une capacité d’attaque pouvant atteindre des vitesses hypersoniques, et il s’agit d’un saut technologique considérable, une véritable rupture impliquant des conséquences majeures au niveau géopolitique global dont les USA et Israël devraient à juste titre être très inquiets... »
... Et d’enchaîner sur ce qui nous ramène à l’aventure, ou la pseudo-aventure du F-35 chargé d’une arme nucléaire, avec ce “détail” qui peut très bien avoir été suscité par certaines précisions hypersoniques que les Israéliens qui ne savent toujours pas tout à temps, viennent peut-être d’apprendre :
« Cela explique d’autre part une conversation certainement très intéressante qui a eu lieu hier 15 avril entre Nicolas Patrouchev, conseiller de Poutine, et des officiels israéliens de haut rang lui posant des questions pressantes sur ces divers sujets ... »
La véritable signification de tous ces échanges nous ramène à notre désormais vénérable thèse selon laquelle l’hypersonique ajoute un palier de plus à la dissuasion en donnant à bien des inattendus la disposition d’une capacité explosive équivalente à celle d’une bombe nucléaire sans les inconvénients nombreux et variés de la bombe nucléaire. Résultat des courses (aux armements) : l’Iran n’a pas besoin d’une arme nucléaire pour figurer comme une puissance de type nucléaire et un tir d’une fusée équipée de missiles planant à vitesse hypersonique sur la base ‘Demona’, où se trouvent les armes nucléaires israéliennes, inarrêtables par tous les “Dômes de fer” du monde, équivaudrait à un tir nucléaire...
Pour cet ensemble de raison, nous ne repoussons pas la confidence des Pépé Escobar, vraie ou fausse, comme risible ou comme peu croyable, ou comme sans grande signification, – de toutes les façons, rien d’une ‘FakeNews’ qui est de la cave du sous-sol du dessous, où l’on trouve les hallucinants ‘Factcheckers’. Il est vrai, dans tous les cas, qu’entre l’Iran et Israël se joue une partie très serrée où, peut-être, les Israéliens, – c’est-à-dire Netanyahou l’un-peu-fou en l’occurrence, – se sont engagés sans assez bien vérifier toutes les vis, les chevilles et les boulons.
Mis en ligne le 21 avril 2024 à 14H25