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219622 mai 2012 – D’abord, commençons par un souvenir de vétéran couturé de cicatrices du journalisme de l’ancien temps, quand l’Internet n’existait pas et que la presse-Système ne l’était pas encore tout à fait…
Cela se passait à la fin de l’hiver 1972-73. Il n’était pas encore vraiment question du Watergate (bien que l’affaire ait eu lieu à l’été 1972, elle n’avait pas encore pris une ampleur publique) ni du choc pétrolier (octobre 1973). Nixon venait d’être réélu, il était en train de clore l’affaire vietnamienne pour ce qui concerne les USA et il s’était lancé dans l’exercice périlleux d’une réduction du budget de la défense et d’un désengagement des forces US à travers le monde, coordonnée avec une “détente” avec l’URSS. (Cette politique étant la vraie cause, indirecte mais fondamentale, du Watergate.) Nous allions à Mons, au quartier-général militaire de l’Alliance (SHAPE), pour une interview du SACEUR (le commandant en chef, toujours US, des forces de l’OTAN), le général Goodpaster. Très vite, nous en vînmes à la question principale, qui concernait des rumeurs insistantes et de plus en plus commentées, – avec une question dans ce genre : “Est-ce que vous vous préparez une réduction substantielle des forces US en Europe, voire un retrait complet ?” (A cette époque, les forces combattantes de l’U.S. Army, qui comprenaient un corps de bataille, variaient entre 160.000 et 200.000 hommes en Allemagne.)
La réponse de Goodpaster fusa (là aussi, réponse en substance) : “Il n’en est pas question ! Je me refuse à faire quelque plan que ce soit… Rien n’est décidé, et tant que les choses sont en l’état, je considère que rien ne se passe et que rien ne se passera…” Goodpaster expliqua alors que faire des plans pour une telle possibilité, c’était laisser entendre que la situation de la sécurité européenne et la posture dissuasive de l’OTAN pourraient se poursuivre avec des réductions massives sinon un retrait US d’Europe, ce qui était irréaliste selon lui, et ce qui revenait en outre à donner un argument irrésistible à ceux qui plaidaient pour ce retrait contre ceux qui argumentaient qu’un tel retrait serait catastrophique pour la défense européenne… Finalement, tout cela s’estompa, ou plutôt fut balayé dans le tourbillon du Watergate qui fit entrer l’exécutif US dans une longue période de paralysie, et suspendit tous les grands projets.
Il y a un post scriptum. L’interview, d’une forme très officielle, s’était faite dans des conditions très contrôlées (double enregistrement, de la part des services du SACEUR et de notre part, contrôle des déclarations, etc.). Soudain, Goodpaster demanda qu’on coupe les enregistrements puis déclara qu’il allait nous dire ce qu’il nierait toujours, officiellement, nous avoir dit ; il expliqua que sa tactique était celle du désespoir, qu’il n’avait plus aucun argument, que des forces plus puissantes, à la Maison-Blanche, au Congrès, étaient en marche et qu’il était contraint à cette sorte de manoeuvre : dire qu’on refuse de se préparer à quoi que ce soit, en espérant qu’en dernière minute le désordre qui pourrait s’en suivre les ferait reculer. (Notre conviction est que, si Goodpaster parlait si ouvertement, c’est qu’il espérait avoir un écho auprès des pays européens pour que ces pays fassent pression sur Washington pour un maintien des forces US ; au reste, il ne risquait plus grand’chose, son départ à la retraite étant prévu pour 1974.) Mais, comme déjà noté, “finalement, tout cela s’estompa, ou plutôt fut balayé dans le tourbillon du Watergate qui fit entrer l’exécutif US dans une longue période de paralysie, et suspendit tous les grands projets”...
Cette anecdote pour observer que, dans les grandes batailles de la bureaucratie, lorsqu’une bureaucratie de la puissance de la communauté de sécurité nationale US prend cette voie, c’est qu’elle est véritablement aux abois. Cela paraît être exactement le cas du Pentagone lui-même, aujourd’hui, par les temps qui courent vers le rendez-vous de décembre, selon un très intéressant article du Washington Times, de Rowan Scarborough, ce 21 mai 2012. Parlant de cette réduction automatique (supplémentaire, en plus d’une réduction de $500 milliards sur dix ans déjà décidée) de $600 milliards sur dix ans, qui surviendra en décembre 2012 selon un automatisme institué en août 2011 pour la réduction de la dette, Scarborough nous fait découvrir que les fonctionnaires et militaires affectés au Pentagone s’exposent à des inculpations “pour crime” s’ils abordent le sujet d’une adaptation du Pentagone à de telles réductions budgétaires. Les rares discussions qui ont lieu sur le sujet, ultra-secrètes, ne permettent en aucun cas d’esquisser une programmation et une planification sérieuse ; si l’on veut, c’est comme si elles n’avaient pas lieu et le Pentagone, littéralement, refuse de se préparer à ces réduictions budgétaires ; on rejoint la logique de Goodpaster.
«Military planners are under strict orders not to devise scenarios for meeting the demands of “sequestration,” as the automatic, across-the-board spending reductions are called. Such paperwork, if leaked, would tell Congress there might be a way to deal with such drastic cuts. “The department is not currently planning for sequestration,” Air Force Lt. Col. Melinda Morgan, a Pentagon spokeswoman, told The Washington Times. The White House budget office “has not directed agencies, including [the Defense Department], to initiate any plans for sequestration.” […]
»Defense sources say the lack of planning goes even further: The armed services have talked of the dire consequences of sequestration, which would require deeper troop cuts and missions left undone. But they are not creating studies that would spell out specific reductions in weapons or programs for fear it sends a signal that such downsizing is doable.
»In April, for example, a group of outside analysts met with Army budget officials at the Pentagon to hear how the service will deal with known cuts. When analysts asked about the looming next stage, sequestration, the officials said they could not even begin to plan. “They said they had all been ordered not to. It would be a violation. It would be a crime,” one participant told The Times. An Army officer said, according to the participant: “I would be disobeying orders. I would be violating my orders and essentially committing a criminal act if I did any analytics on sequestration at this point.”
»There are rumors in the defense industry that the Pentagon has set up secret cells to write a sequestration budget - something military officials say is untrue. However, a source inside the Pentagon told The Times that senior leaders do meet to discuss unofficially what might have to go if sequestration happens. “Small, tight-lipped groups at senior levels are informally discussing these issues behind closed doors,” said this well-placed source. “These discussions cannot be discussed formally or openly due to the political ramifications. Any leaks of what must be chopped or what must be protected would be derailed at this stage by D.C. politics. “The cuts will be so devastating that they are being prioritized by pure military need with little concern for political patrons and their pet projects.”»
A l’extérieur, on confirme cette attitude du Pentagone, même chez ceux qui ont l’habitude d’avoir les meilleures relations du monde avec le susdit Pentagone et tout ce qui, du complexe militaro-industriel, tourne autour. Par exemple, notre excellent ami Daniel Goure, du Lexington Institute : «“I can’t even find anyone who will tell me even privately that they are doing any analysis,” said Daniel Goure, an analyst at the Lexington Institute, a think tank focused on the defense industry. Why? “If you plan for it, then it becomes more real, or then you can find a way of actually making it work,” Mr. Goure said. “Any planning for it makes it real. And their choice is to treat it as if it’s unreal, at the highest levels. It’s not going to happen. Congress will comes to its senses.” […] He added: “A second reason is, OK, you start analyzing this, and you analyze it not in the worst way, but if I had my druthers here is how I would take the cuts. And that leaks out. Once that leaks out, you would have political firestorms all over the place.”»
Mackenzie Eaglen, la brillante analyste de l’American Enterprise Institute qu’on a déjà consultée, croit à la véracité de l’attitude du Pentagone et la juge comme juste politiquement, mais erronée techniquement… «“Politically, [Department of Defense] leaders are rightly reluctant to want to begin, because the very process makes sequestration more acceptable and ultimately more likely,” she said. “But procedurally, the Pentagon is behind the eight ball in planning for sequestration, a prospect that grows more possible by the day. DoD should be building an alternate budget now in order to properly build an more informed budget for fiscal year 2014.”»
Il s’agit d’une situation extrêmement complexe et très caractéristique par ses contradictions et ses paradoxes. Le blocage n’en est que plus affirmé car il ne s’agit pas d’un seul goulot d’étranglement mais d’une sorte de nœud qu’on dirait presque gordien accumulant divers goulots d’étranglement eux-mêmes contradictoires ; et l’on voit personne qui ait l’audace et la force de caractère de sortir son glaive et de le trancher (ce nœud gordien).
• Il n’y a aucun mouvement hostile au Pentagone et aux dépenses de défense, que ce soit du côté républicain ou du côté démocrate. On sait bien que Washington vit à l’heure de l’obsession belliciste d’une psychologie terrorisée. Au contraire, la situation est telle que des parlementaires tentent, en y parvenant plus qu’à leur tour, de rajouter des budgets supplémentaires pour la seule année 2012 (après, c’est le déluge annoncé), pour des programmes nouveaux qu’ils veulent voir lancer (par exemple, entamer la construction de sites antimissiles sur la côte Est des USA). Ce zèle belliciste et cette sollicitude pour la défense sont en réalité catastrophiques pour le Pentagone parce qu’ils l’engagent dans de nouveaux programmes, donc de nouvelles lignes de crédit sur plusieurs années avec des perspectives budgétaires très serrées, alors qu’il parvient de plus en plus difficilement à faire progresser ses propres programmes déjà en cours.
• Le budget de la défense, acclamés par tous, est en réalité devenu l’otage de tous (des deux partis, de l’administration, du Congrès). Chacun propose son compromis pour des accords permettant d’éviter l’automatisme des coupures budgétaires de la séquestration, mais chacun s’oppose à celui de l’autre à cause de désaccords sur d’autres postes de dépense. Ainsi les républicains ont-ils une majorité à la Chambre pour un programme évitant la séquestration, mais ils savent que leur proposition se heurtera au veto d’Obama à cause de la répartition des autres coupures budgétaires (sociales, notamment). Cette bataille est absolument radicale et sans pitié parce que chaque parti en a fait un enjeu électoral et que la pensée des directions politiques soumises au Système est aujourd’hui absolument, hermétiquement verrouillée dans la seule continuité de leur fonctionnement institutionnel et de leurs affirmations idéologiques, chaque pensée assortie d’une haine inextinguible pour l’autre parti, d’autant plus inextinguible que cette haine semble complètement infondée et irrationnelle (après tout, les deux partis sont les deux ailes d’un même “parti unique”)… Cette puissante affirmation d’un mode catastrophique, prédateur et suicidaire de la pensée des directions politiques laisse croire qu’il paraît effectivement quasi impossible d’arriver à un accord évitant la séquestration d’ici la fin de l’année, qui est la date limite pour les coupures budgétaires automatiques.
Ecartons ici les affaires de comptabilités… Quelques dizaines de $milliards en plus, quelques dizaines de $milliards en moins, ce n’est pas le fond de l’affaire. Le Pentagone est une usine à gaz suant et soufflant sous le poids d’un budget réel qui doit se situer quelque part entre $1.100 et $1.200 milliards par an, – alors, quelques dizaines de $milliards… Mais si ce n’est pas une question de budget, on aura tout de même constaté que l’effet principal de ces budgets pharaoniques est aujourd’hui d’accentuer vertigineusement le gaspillage, les développements faussaires et suicidaires, la corruption autant vénale que psychologique, la bureaucratisation, l’amoncellement des structures inutiles imposant à la fois des contraintes de spécification et des contraintes de paralysie… On constatera également que la situation est à la fois complètement similaire dans ses attendus avec l’exemple évoqué en tête de l’analyse, et complètement différente dans son opérationnalité et ses conséquence : la décision que refusait Goodpaster par simple négationnisme tactique concernait un processus qui pouvait être aménagé, prendre son temps, etc., donc qui n’était pas créateur de désordre même s’il avait lieu ; la décision qu’on craint aujourd’hui, et dont on nie la possibilité même, est immédiat et enfanterait aussitôt le désordre le plus complet, dans la susdite usine à gaz qui survit déjà en mode de désordre complet, avec la seule particularité originale qu’il s’agit d’un “désordre immobile”, d’une sorte de “chaos paralysé”.
… “Ce n’est pas une question de budget” parce que c’est d’abord une question de psychologie. De ce point de vue, la “question du budget” telle qu’elle se présente, avec la menace d’une réduction brutale et à effets immédiats, pèse d’un poids psychologique énorme. Même si le Pentagone a adopté la tactique négationniste (la séquestration n’aura pas lieu parce que c’est trop grave), il ne peut s’empêcher de penser à ce qu’il juge être une catastrophe, si la séquestration avait tout de même lieu. Qui plus est, le Pentagone s’enferme dans une position extrémiste qui alimente encore son angoisse, d’autant qu’il se convainc lui-même qu’il n’en est aucune autre possible parce qu’il n’a plus guère de capacités d’influence sur un pouvoir politique insaisissable et perdu dans des querelles internes où lui-même n’a aucune place (c’est bien une “tactique de désespoir”, comme disait Goodpaster).
La conséquence, qui est largement évidente dans divers programmes et procédures, est une attitude d’attentisme et de prudence extrême, impliquant des freinages, des ralentissements, etc., avec des augmentations de coûts par conséquent, et des retards dans les processus de modernisation. (Tandis que le Congrès, lui, impose des programmes et processus supplémentaires qui n’ont aucune place au Pentagone, même dans la programmation minimale.) Ainsi le résultat est-il que le Pentagone suit l’ordre qui lui a été donné de faire comme si la séquestration n’aurait pas lieu en ne préparant rien pour ce cas, pour éviter de faire croire qu’il est possible qu’il vive avec de telles réductions, tandis qu’au contraire sa vie bureaucratique se ralentit comme si, effectivement, la catastrophe était possible et peut-être tout simplement probable, par simple réflexe psychologique. Le Pentagone vit inconsciemment au ralenti, comme si le pire allait arriver, mais il ne prépare rien en fait d’organisation, comme si rien n’allait arriver. Il est impossible de déterminer des conditions plus catastrophiques pour affronter la catastrophe.
Dans ce cas (séquestration effective, ce qui est, quoi qu’on en veuille, l’issue la plus probable), que pourrait-il se passer ? Comme en toutes choses aujourd’hui, nous serions en terra incognita, où rien ne peut être prévu. Une hypothèse de plus en plus envisageable est qu’on se trouverait dans un cas où le Pentagone ne pourrait pas surmonter cette crise tout seul, et qu’il existerait la possibilité d’une intervention du pouvoir exécutif suprême (le Président). On pourrait alors se trouver dans une situation semblable à celle des années 1947-1949, où le président était intervenu pour ordonner des bouleversements stratégiques dans les missions et les attributions des diverses armes, passant d’abord par des bouleversements bureaucratiques de première grandeur, voire des changements structurels fondamentaux. (En 1949, la crise du Pentagone, qui était alors en cours d’établissement comme ministère autonome, se concrétisa par la “révolte des amiraux” et le transfert des grandes missions stratégiques à la seule U.S. Air Force.)
Encore l’analogie a-t-elle ses limites. En 1947-1949, malgré une situation économique difficile, les USA étaient à la fois infiniment plus puissants (relativement à la mesure de la puissance de l’époque) et, surtout, infiniment plus efficaces dans les rouages du pouvoir et, plus généralement, du Système. Aujourd’hui, nous en sommes en pleine crise générale d’effondrement. En décembre 2012, on ne sait pas ce qu’il en sera de la présidence (BHO réélu ou battu ? Dans quel état, le processus de l’élection avec les troubles qui touchent le parti républicain ? Etc.) ; on ne sait pas ce qu’il en sera de la crise financière et de l’état de la dette par rapport au fonctionnement du gouvernement ; on ne sait pas ce qu’il en sera des interventions extérieures (combien de guerres en cours ?)…
Alors, – pas de pronostic, pour le Pentagone à la psychologie si fragile, dans une atmosphère de crise qui est comme une gigantesque pandémie aux ramifications extraordinaires… Peut-être décidera-t-on, ou sera-t-on obligé de décider, au milieu des ruines diverses, d’appliquer une médecine de choc come celle que préconise Winslow Wheeler, le fameux chef du clan des réformistes. Fin 2008, peu avant l’arrivée d’Obama, Wheeler avait proposé un audit d’au moins six mois du Pentagone : arrêt de tous les programmes, de tous les processus examen de leur état, de leur nécessité, etc., fixation des réformes nécessaires, application immédiate de ces réformes, – une sorte de “révolution culturelle”… Nous présentions ces idées de réforme de Wheeler le 13 octobre 2008. La même logique était développée à la même époque, sous l’expression de “pause stratégique”, par le Center for National Policy (voir le 10 décembre 2008). Enfin, le 25 octobre 2008, nous mentionnions une intervention du National Business Board, association institutionnelle rattachée au Pentagone, s’alarmant des conditions de gestion budgétaire catastrophiques du Pentagone. Toutes ces réflexions tournaient autour de l’idée d’un coming crash du Pentagone (voir le 31 octobre 2008).
Wheeler est même partisan, semble-t-il (il a fort peu exprimé publiquement ces idées sacrilèges, mais elles sont bien là) d’un éclatement du Pentagone en plusieurs structures indépendantes, — ce qui serait retrouver en partie le schéma d’avant la grande réforme rassemblant toutes les forces armées en un seul ministère, en 1947, à partir d’un département de la guerre et d’un département de la marine existant auparavant. Il faut bien entendu rappeler que ces idées datent de l’automne 2008, alimentées bien sûr par la crise financière, avec une situation bien pire aujourd’hui… Notre appréciation est que le coming crash du Pentagone a d’ores et déjà eu lieu, mais softly comme tout aujourd’hui dans le Système à l’agonie, comme l'effondrement de l’“industrie financière” par exemple. (Cette idée est générale chez nous, face aux questions récurrentes pour savoir quand le Système s’effondrera : cette idée que l’effondrement du Système n’est pas à attendre dans une explosion étourdissante, à date et heure fixées, mais qu’il se fait sous nos yeux, à sa façon, softly pour notre perception justement, mais en réalité très rapidement, – si rapidement que les adeptes de la théorie du “chaos créateur” provoqué sciemment sont obligés chaque jour de remettre à jour leur théorie pour y ajouter un désordre supplémentaire, évidemment provoqué et contrôlé.) Selon cette ligne de pensée, nous dirions qu’un audit gigantesque du Pentagone serait opéré non pas sur un monstre aux abois mais sur un non moins gigantesque cadavre en putréfaction.
…On pourrait donc comprendre, également, les consignes formelles de la direction du Pentagone de ne rien préparer en cas de séquestration comme une sorte de refus non pas de la réalité d’une possible séquestration, mais de la propre vérité du Pentagone. Dans ces consignes, ce serait le Système lui-même, dans sa version pentagonesque, qui parlerait, comme s’il était doté d’une psychologie propre, et d’une pensée par conséquent, en se refusant à considérer cette vérité de lui-même. Le Vade Retro, Veritas est un spasme de résistance existentiel, rien de moins…