USA-2016 et un enjeu de la communication

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USA-2016 et un enjeu de la communication

La question de la santé d’Hillary Clinton fait partie, pour la presse-Système et le Système lui-même, et pour la gauche libérale US bien entendu, de la catégorie du “complotisme”. C’est-à-dire qu’elle ne se pose pas vraiment sinon pas du tout, qu’elle est pur montage de cette sorte d’étrange phénomène regroupé autour de Donald Trump et qu’on pourrait nommer, – pourquoi pas, cela nous semblerait assez original pour correspondre à cet événement USA-2016, – “fascisme-narcissisme”... Le naufrage de la modernité dans l’addiction effrénée à la pratique de la narrative expose ici, considéré d’une façon “technique” et de pure objectivité si l’on considère les nombreuses occasions publiques où le mauvais état de santé de la candidate Clinton est apparue incontestable, un risque politique et de communication considérable pour le Système. Au reste, il n’y a aucun étonnement à éprouver puisqu’il s’agit effectivement (la narrative) du fonctionnement systématique de la communication-Système, et il n’y aucune raison pour qu’il ne touche pas les domaines les plus graves des conditions requises pour l’exercice du pouvoir suprême.

A ce point, on pourrait considérer que l’un des textes les plus complets, sous forme très rapide, très factuelles, de l’état de santé d’Hillary, à partir de sources anonymes mais identifiées selon leurs origines générales, et aussi à partir de sources citées, est un texte d’Infowars.com du 14 août. Très précis, sans anathème particulière, même sans commentaire engagé, il pourrait effectivement servir de “note d'information” pour telle ou telle personne, tel ou tel organisme devant être informé pour se faire une idée approximative du cas. (Elle ne peut, l’idée, qu'être approximative, dans les conditions de secret qui prévalent dans le camp de la candidate.) En fait de “complotisme”, l’accusation est à cet égard grossière et ridicule, émanation d’une communication-Système totalement faussaire jusqu’à un point d’une extrême dangerosité et d’un cynisme complet, d’une irresponsabilité à mesure, etc., – comme d’ailleurs le Système nous a habitués dans diverses autres circonstances (Russie, Ukraine, Syrie, etc.), d’une façon extraordinairement impudente ces dernières années... Ci-après, nous reprenons le texte que nous avons évoqué.

« Hillary Clinton apparently suffers from Parkinson’s or a similar disease and experiences seizures from flashing lights, such as camera flashes at press conferences, the Secret Service told Infowars. Additionally, the federal government has reportedly spent nearly a quarter-million dollars to add handicap steps on government vehicles because Hillary struggles with balance, a fact already established by a Reuters photo showing two men helping Hillary up stairs. The revelations explain her odd, epileptic behavior on camera and why she avoids press conferences in general.

» Her health is deteriorating badly; over the past several months Hillary has suffered several seizures and near-comatose freeze-ups during speeches which, combined with her previous blood clot, concussions and severe coughing fits, reveal she’s hiding serious medical issues that jeopardize her ability to hold public office. Sources inside the Secret Service initially contacted Infowars reporter Joe Biggs at the Republican National Convention and followed up with details about Hillary’s health out of respect for the public’s interest and national security.

» Similarly, a law enforcement official told Breitbart that Hillary was late returning to a debate with Bernie Sanders due to a “flare up of problems from a brain injury.” “These long-lasting symptoms stemming from a concussion and blood clot, according to a neurologist, suggest Clinton is suffering from post-concussion syndrome, which can severely impact her cognitive abilities,” Breitbart reported in Jan.

» Additionally, one of the men who helps Hillary up stairs is said to be her personal physician and was also photographed holding what appeared to be a Diazepem auto-injector pen used to treat reoccurring seizures. ABC News claimed the reported physician was a “Secret Service agent” when he rushed Hillary’s podium during one of her freeze-ups, but he was previously filmed wearing casual attire – like a doctor – while every Secret Service agent near him was wearing a suit. The physician also had no problem pushing Secret Service agents out of his way to reach Hillary and tell her to keep talking during her freeze-up.

» “A number of New York Democrats, very prominent, well-known, wealthy New York Democrats, told me last year that Hillary had very significant health issues and that they were surprised that she was running in view of her health problems and her lack of stamina,” Washington insider Roger Stone said. “So far, she’s run a very controlled campaign.” “I don’t think she has the physical stamina to be president.”

» Medical expert and former State Dept. official Dr. Steve Pieczenik agreed, stating at this point Hillary “is not qualified, physically, mentally or emotionally to be President of the United States.” “I would say that she has a brain tumor, neuroblastoma, or that she has possibly an onset of Alzheimer’s disease which begins as what we would call Subcortical Vascular Dementia,” said Dr. Pieczenik on The Alex Jones Show Tuesday. “I demand that she have an independent medical neurological evaluation by people who are neither Republican nor Democrat, to evaluate her mental status and physical status to be the President of the United States.” “I demand that Columbia College of Physicians and Surgeons release the records on the neurological workup of a potential President of the United States.” »

La provenance du texte (Infowars.com) assure qu’on déclenchera du côté des grands professionnels de la presse-Système un torrent de sarcasmes méprisants. C’est certes un bon signe mais il ne doit pas nous détourner du jugement qu’effectivement Infowars.com a montré plus qu’à son tour un goût prononcé pour les récits exotiques où la narrative côtoie de complotisme ; cela n’a pas empêché le site de diffuser également des informations importantes et si on le compare en matière de communication faussaire avec le New York Times, le second l’emporte l’emporte haut le main tant ce grand journal est devenu, au moins depuis l’affaire Judith Miller et son reportage-bidon de 2002, inventé de toutes pièces, sur les armes de destruction massive de Saddam, un torchon de narrative-désinformation qui n’a même pas la pudeur d’être aussi ennuyeux que la Pravda du temps de l’URSS. Infowars.com interprète souvent et exagérément des informations dont certaines peuvent être douteuses, des déclarations idem, et parfois des interprétations à mesure ; le NYT lui, fabrique intégralement et couvre les fabrications-sur-consignes officielles de ses journalistes. (Bien entendu, le NYT est pris comme archétypique de la presse-Système, mais quel archétype !... A tous points de vue.)

Cette question de la santé d’Hillary est intéressante parce que, si elle est classée “complotisme“ par la presse-Système, la santé n’est pas un complot quelle qu'en soit l'orientation lorsqu'il s'agit d'une personnalité officielle dont on argument autour d'une possible maladie dont elle serait affectée, – et l’on sait qu’Hillary a montré plus d’un signe de cette possibilité. C’est-à-dire qu’il est bien possible, si le cas est effectivement grave, qu’on en vienne vite à l’évidence de la maladie, et ainsi pourra-t-on se faire une religion à propos du “complot” ; de même, dans l’autre sens (effectivement “complot”) si, demain, Hillary Clinton se met à gambader, à pratiquer du sport, à se montrer éclatante de santé... Nous voulons dire par là que nous ne sommes pas, comme c'est le plus souvent le cas, devant une accusation de “complot” que rien ne pourra jamais complètement démentir ni confirmer, comme avec une commission d’enquête, un vague jugement, ou simplement l’oubli du débat adoubant-dénonçant la thèse du “complot”. Cette fois, la chose sera tranchée par le sort même d’Hillary Clinton. S’il y a effectivement maladie, et celle-ci manifestée assez rapidement et d’une façon visible, il y aura la démonstration de la nullité de l'accusation de “ciomplotisme” et il s’agira d’un coup terrible porté à ce qu’il reste de crédit à la presse-Système.

Le fait est qu’il n’en reste pas beaucoup à la presse-Système, de crédit, et l’on élargit ainsi le débat au-delà de la question de santé de la candidate Hillary Clinton. On en vient au fait du crédit qu’il faut donner ou ne pas donner à la narrative construite par le Système autour de Clinton, autour de Trump, autour de l’affrontement Clinton-Trump, autour de la position et des capacités de Clinton, et de celles de Trump, etc. ; c’est-à-dire, enfin et a-contrario, autour de la vérité-de-situation de cette campagne.

Il y a, dans l’article d’un homme de l’équipe de Trump, rapidement référencé dans le Journal-dde.crisis de PhG d’hier, 14 août, un passage extrêmement intéressant sur les audiences respectives, l’influence, la pénétration de la communication alternative/antiSystème, par rapport à la communication-Système. Il apparaît évident, dans cet article de Dirk Pevensie, que l’équipe Trump a axé quasi-totalement sa campagne sur la communication-antiSystème, et que toute sa stratégie, son information, son influence, etc., passent par ce canal. D’où le déni apporté par cette équipe, et par Pevensie précisément, qui s’oppose à tout ce qui est dit officiellement, présenté selon des observations soi-disant scientifiques (statistiques) de la position de Trump par rapport à celle d’Hillary... Ce passage nous intéresse particulièrement puisqu’il nous concerne évidemment, nous à dedefensa.org, dont le moins qu’on puisse dire est que nous ne faisons pas partie de la presse-Système. Comme on le voit, Pevensie met tout en cause, à commencer par les sondages eux-mêmes... Il donne également des précisions du plus grand intérêt sur la situation de la communication aux USA.

« The clearest example of this is the (widely ridiculed) Reuters and CNN polls which are practically sampling Democrats over Republicans at a 2:1 ratio. Such a high ratio is not reflective in any reasonable nationwide accounting of party registration, but hey, who cares? Let’s just run it anyway since it makes for endless grumbling and gnashing of teeth!

» The biggest single factor working against this narrative is social media. In 2016, 78% of Americans have at least one social media account. Americans spend on average 3 hours a day on social media. Contrasted with that is what more and more people are referring to as The Death of Television. Mobile viewing, cord cutting, online video, and yes even torrents, are all cutting deeply into the traditional TV market. The majority of millennials (who are voting for the first time in 2016) do not own at TV. Overall, 18 to 34-year-olds spend nearly as much time using digital devices (smartphones, tablets and computers) as they do watching TV.

» All of this has massive implications for the Hillary Clinton campaign. She is spending millions on TV ads that simply do not move the needle. Donald is not. Her Twitter posts are ridiculed and her messaging is amateur. Her main slogan has our candidate’s name in it and not hers. Repetition is the key to retention, that’s Marketing 101. Even more importantly, the media narratives do not survive on social media as well as they do for TV-only watchers.

» Instead, CNN, NY Times, WaPo, etc are merely only one of many voices twittering about, and fact-checking is easier to do than ever. Hillary and her media dogs spend millions on messaging, while all Donald has to do is send a tweet and his narrative is immediately absorbed. Furthermore, in terms of numbers, she has a gang of bullies on social media, while we have amassed an army. Take a look at Reddit sometime if you don’t believe me. »

Nous n’affirmons pas que Davensie a raison, ni que telle ou telle thèse l’emporte sur l’autre, ni même qu’Hillary Clinton se porte comme la décrit Infowars.com. Nous disons simplement que, dans le cours de cette campagne et jusqu’à son terme, et jusqu’à ses résultats, on est en train de se compter, pour savoir effectivement où en sont les puissances et les influences respectives des deux types de communication qui s’affrontent par rapport à ce qu’en disent et ce qu’en diront les événements dans une situation où certaines vérités-de-situation feront rapidement surface. (Dieu sait pourtant si la presse-Système écrase l’autre par des moyens, – frics, bienpensance officielle, narrative-Système, etc., – et, par conséquent, qu’elle soit presque sur le même pied que la presse-antiSystème pour l’affrontement est déjà un superbe résultat pour la seconde.)

On notera aussitôt un fait important qui devrait constituer éventuellement un des enseignements majeurs de cet événement USA-2016 du point de vue de la communication, à propos d’Infowars.com, site au lectorat considérable mais traînant jusqu’alors une réputation constituant indubitablement un handicap lorsqu’il s’agit d’opérationnaliser cette influence dans les structures politiques existantes (pour y poser quelques bombes à retardement et y exercer d’une façon générale la subversion antiSystème, et ceci expliquant cela jusqu’à maintenant). Infowars.com est sans aucun doute le média à grande audience qui soutient le plus directement le candidat républicain Donald Trump, avec un accès privilégié à certaines sources de l’équipe Trump qui officialise ainsi ce soutien : puisqu’il s’agit d’un candidat officiel, d’une des deux ailes du “Parti-unique”-Système, c’est une sorte de révolution dans la communication qu’un site de la communication-antiSystème soit pratiquement et quasi-officiellement investi du rôle de soutien central à sa campagne. Cela complète l’orientation complètement antiSystème du dispositif du candidat et du candidat lui-même.

Bien entendu, il n’est pas question ici de donner une appréciation quelconque sur Infowars.com, ni en bien ni en mal d’ailleurs. Il s’agit de faire le constat de ce que nous jugeons être un pas important éventuel dans l’évolution de la communication-antiSystème dans ce qui est inévitablement sa bataille à mort contre la communication-Système, – et il n’est de champ de bataille plus propice à cet affrontement que l’“empire de la communication” et ces présidentielles USA-2016 qui nous réservent tant de surprise. Simplement cultiverons-nous un sourire discret, exprimant une satisfaction à mesure, de pouvoir envisager que le tonitruant Alex Jones, grande gueule, verbe haut, le coup de poing facile, sans rien, absolument rien de la condescendance et de l’arrogance d’un “journaliste” moyen de la presse-Système, plus encore du NYT, archétype suffisant et méprisant de la servilité parfumée et tirées à quatre épingles, prêtes à tout moment à courber la plume devant les nullités privilégiées et friquées du Système, – bref, sourire discret que le premier puisse un jour avoir d’une façon quasi-institutionnelle prééminence sur les seconds.

 

Mis en ligne le 15 août 2016 à 15H26