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40797 février 2024 (17H20) – L’aventure de Tucker Carlson à Moscou a quelque chose de Tintin. (A part que ‘Carlson chez Poutine’ n’est vraiment pas dans le même sens que ‘Tintin chez les Soviets’ ! – si l’on prend les choses idéologiquement, d’ailleurs d’une façon complètement déphasée et sans le moindre rapport tant les temps idéologiques diffèrent aujourd’hui extraordinairement d’il y a un siècle, – tant c’est pitié, PhG, de faire une telle comparaison !) Et pourtant j’y tiens : Carlson nous paraît être comme s’il était parti, seul à l’aventure, contre tous et seul en dépit de tous, avec les meutes des hyènes-neocon hurlant à la mort, le cul dans leur fauteuil en cuir de besoins massacrés au XIXème siècle, le sang en concentré de tomates leur coulant de la commissures des lèvres exactement, sacrés têtes de neocon, les ceux qui osent tout c’est-même-à-ça-qu’on-les-reconnaît ! Mais qu’importe... Seul dis-je et répète-je, le Carlson, complètement à l’aventure, pour lever un pan sur la vérité (et même sur la Vérité ?)... Ce dernier point, ça c’est sûr c’est du Tintin,.
J’ai trouvé un texte qui a pour thème le voyage de Carlson à Moscou, écrit avant que l’interview n’ait eu lieu (officiellement, hier). L’auteur, Martin Jay, prend d’ailleurs un exemple analogique qui me paraît très contestable, parlant d’une “alerte” (on disait ‘Red Scare’ à l’époque lorsqu’il s’agissait de “ceux d’en face”) du Pentagone des années 1970, alors que Rumsfeld était une première fois secrétaire à la défense (1975-1977), concernant les sous-marins soviétiques. J’ai vécu cette période et ait fort peu entendu parler de cette vraie-“fausse alerte”, alors que d’autres vraie-“fausse alerte” faisaient beaucoup plus de bruits. Par exemple, il y eut celle qui entoura l’intercepteur MiG-25 mythique et volant trop haut et trop vite pour être intercepté (Le MiG-25, mes amis, a eu comme développement le MiG-31 lanceur de ‘Kinzhal’, qui est autrement du sérieux.)
Le MiG-25, dont un exemplaire piloté par le lieutenant Belenko fit défection au Japon en 1976, s’avéra d’ailleurs beaucoup moins effrayant qu’il n’y paraissait, – quoiqu’aujourd’hui, certains reconsidèrent le cas... Bref, on voit bien que tous ces divers cas portaient sur des matériels spécifiques qui ne constituaient pas à eux seuls ni une politique, ni une puissance, et dont on usait de part et d’autre pour se faire peur et entretenir le mythe de la Guerre Froide en même temps que les budgets de défense.
Note de PhG-Bis : « Il paraît que PhG s’est laissé dire, le brave garçon à l’oreille qui traîne, qu’il existait une véritable entente tacite entre le complexe militaro-industriel (CMI) US et celui de l’URSS, pour entretenir avec des petites trouvailles de cette sorte des peurs réciproques l’un chez l’autre et vice-versa sans trop s’en défendre, et obtenir chacun chez soi, des augmentations budgétaires. “J’dis ça, j’dis rien”, dit PhG. »
Par contre, là où Jay a raison, c’est sur la question de savoir si l’interview de Carlson va modifier le sentiment des citoyens américains sur Poutine et la Russie. Bien entendu, Carlson sera barré sur tous les réseaux officiels, honni, dénoncé, fustigé, traîné devant l’Inquisition des prêtres en soutane doré de la presseSystème. Il faut écouter la diatribe de Glenn Greenwald d’hier soir, dénonçant tous ceux qui désignent Carlson comme un traître, jugent qu’il faut interdire son retour, voire le faire assassiner. Greenwald, qui est un antiguerre complètement de gauche, pèse d’un sacré poids dans le monde des ‘dissidents’ et il est un exemple de cette manœuvre de ‘slalom’ comme je nomme l’exercice où des gens de sensibilités différentes voire opposées doivent s’allier les uns aux autres avec la plus grande vigueur contre l’ennemi commun qu’est le Système.
Enfin, Carlson est autre chose que le Tintin de 1927 en fait de communication. La vidéo où il annonce, mardi vers 19H00 son interview, sur son compte tweeterX, comptait ce mercredi à 17 heures près de 80 millions de vues (79 millions en 21 heures de temps). Il est bien possible que son interview de Poutine soit la plus regardée de l’histoire de la communication. (Je dis cela sans connaître les chiffres existants, mais pour donner une idée de l’immense tour de Babel de causerie intercontinentale à laquelle on va assister.) Cela vous fait mesurer les fantastiques changements que l’évolution du système de la communication a introduit dans notre vie quotidienne, dans nos affaires politiques, dans l’histoire elle-même, – ce qui en fait un événement métahistorique, chose que je ne cesse de proclamer haut et fort à chaque fois que l’occasion fait le larron.
Et là-dessus, vous pouvez estimer que Tucker Carlson est lui-même, désormais sinon déjà, un personnage d’une telle puissance de communication qu’on peut, à lui aussi, lui donner une dimension métahistorique. Bien qu’on puisse deviner vers où penchent mes sentiments, on comprendra que je ne dis pas cela par souci partisan mais pour bien faire mesurer la nature des forces qui font aujourd’hui l’histoire du monde, et comment un seul homme lui-même, seul comme l’était Tintin en 1927 paraît-il (vraiment, quelle drôle de comparaison ! C’est absolument pure dialectique de commentateur pseudo-polémiste), – comment cet homme seul, en usant paradoxalement de son pouvoir quantitatif, balaye littéralement ‘Le règne de la quantité’ que dénonçait Guénon.
Et quant à moi, avouez-le : mettre ensemble Carlson, Poutine, Guénon et Tintin, ce n’est pas commun ! Le texte que je vous présente est, lui, de Martin Jay, sur ‘Strategic-Culture.org’ de ce 7 février 2024, avec comme titre « L’interview de Poutine par Tucker Carlson peut renverser les élites occidentales et terminer la guerre en Ukraine », et comme sous-titre « Tucker Carlson est sur le point d’apporter la vérité au peuple américain. Est-il prêt à la recevoir ?», – ce qui, je crois, justifie le titre que je me suis permis de lui donner.
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Dans les années 70, alors que la guerre froide atteignait son apogée, Donald Rumsfeld était convaincu que l’océan Atlantique, au large des côtes américaines, faisait équipe avec les sous-marins russes. La marine américaine ne pouvait pas les détecter car, il en était convaincu, les Soviétiques disposaient d’une nouvelle « technologie acoustique » qui les rendait effectivement invisibles. Rumsfeld est allé de l'avant et a investi des milliards de dollars dans le développement d'une nouvelle technologie capable de détecter les sous-marins non acoustiques. Mais cela a échoué et cela coûte encore cher aux contribuables américains. La vérité était qu’en fait, les sous-marins soviétiques n’étaient tout simplement pas là.
L’erreur de Rumsfeld, pourrait-on dire, a quand même porté ses fruits, car effrayer le public américain en lui faisant croire qu’une menace est réelle et imminente – à votre porte en fait – est très profitable pour un gouvernement qui souhaite atteindre deux objectifs clairs : verser des milliards dans les poches des entrepreneurs de la défense ; et deuxièmement, attiser la peur d’une guerre imminente avec un ennemi, dans le but affiché de détourner l’attention du public d’une économie défaillante et d’une politique étrangère épouvantable.
Cela se produit aujourd’hui. Si nous regardons les informations grand public, nous ne voyons que des discussions sur la guerre avec la Russie. Et pourtant, ces médias ne peuvent offrir la moindre information pour étayer cette affirmation. Cela rappellera à beaucoup les semaines qui ont précédé l’invasion de l’Irak en 2003, lorsque les États-Unis et le Royaume-Uni ont falsifié des informations pour montrer que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive.
Les élites occidentales incitent les journalistes à écrire ces absurdités, car leur plan principal est de susciter une frénésie de discours de guerre afin de préparer le public à des dépenses de défense bien plus importantes et, dans le cas du Royaume-Uni, à la conscription elle-même. Il s’agit en réalité de dissimuler l’une des plus grandes erreurs de l’histoire contemporaine commises par les gouvernements occidentaux – les sanctions contre la Russie et la campagne de l’OTAN en Ukraine – qui se sont retournées contre eux de manière si spectaculaire que l’administration Biden et un certain nombre de gouvernements de l’UE sont unis dans cet alarmisme, croyant que c'est la clef de la victoire.
Bien sûr, le « nous allons faire la guerre à la Russie » vient de la Maison Blanche. De qui d'autre? Seuls les États-Unis disposent de ce genre de pouvoir, avec une UE de plus en plus lâche et pathétique, qui est désormais si servile vis-à-vis de l’administration Biden qu’elle commence à faire ressembler le Royaume-Uni à un caniche aux yeux des Américains.
Toute cette arnaque est américaine et les Européens s’y prêtent largement. La seule possibilité réelle de l’échec de ce plan peut venir de ce que, de quelques coins éloignés et sauvages des médias, des non-conformistes qui ont été licenciés par les géants de la presseSystème prennent position et dénoncent le problème pour ce qu’il est. C’est pourquoi le voyage de Tucker Carlson à Moscou, où il a l’intention d’interroger Poutine, est si important et constitue une telle menace pour l’administration Biden et les élites occidentales dans leur ensemble. Lorsque Carlson interviewera le dirigeant russe et qu’il deviendra clair que les médias occidentaux mentent depuis si longtemps sur la guerre en Ukraine et même sur cette dernière ruse de la Russie qui veut envahir l’Europe de l’Est, alors toute l’arnaque s’effondrera.
Il est clair que l’Occident s’inquiète de cette interview. Ils ont déjà fait venir suffisamment de membres du Congrès sur les réseaux sociaux pour tenter de présenter Carlson comme une sorte de traître qui ne devrait pas être autorisé à revenir aux États-Unis. Les médias occidentaux ne rendront probablement pas compte de l'interview, mais cela ne fera que lui donner un plus grand succès sur les réseaux sociaux. L’entretien est en réalité la seule opportunité pour arrêter cette folle machine de guerre, pour que les mensonges soient révélés et pour qu’une approche plus marquante des relations Est-Ouest puisse commencer. Il ne faut pas le sous-estimer. Mais les couteaux sont sortis. Regardez en particulier les correspondants des médias occidentaux intégrés qui vivent à Moscou enfoncer la lame dans le dos de Carlson et se moquer de l’interview dans le but de discréditer l’ensemble. Des dizaines de millions d’Américains sont sur le point d’être éclairés sur une multitude de questions sur lesquelles, jusqu’à présent, leurs propres médias leur ont menti. Qualifier cette interview de bombe serait un euphémisme. Tucker Carlson est sur le point d’apporter la vérité au peuple américain. Mais sont-ils prêts pour cela ?
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