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19 juillet 2025 (17H30) – Commencée sur un rythme trompeur et sous les ricanements entendus de nos excellences des élitesSystème (le « Nous allons faire s’effondrer l’économie russe » du ministre français délégué par Bercy pour nous asséner cette vérité de l’au-delà, lorsqu’on enterrera la Russie ) ; puis engoncée dans un océan de mensonges comme on l’est dans la Mer des Sargasses et des Gorgones, – l’intelligence (au sens extrêmement sinon décisivement américaniste de “renseignement”) de la guerre d’Ukraine semblait nous être réservée, à nous, Occidentaux de la maîtrise du monde. Malgré de plus en plus de dents éclatées et dispersées par les conspirationnistes, il resta longtemps évident que nous ne ferions qu’un bouchée après l’avoir croquée... disons : “à assez belles dents”. De toutes les façons, les Russes, qui sont des sous-hommes d’assez mauvaise qualité, mouraient par millions et millions !
Ce n’est pas tout à fait fini et certains continuent à se dire que le défilé dans Moscou, ce n’est plus pour dans très longtemps. Avec un président comme Trump, pense en ricanant à son tour Andrei Martianov, on peut toujours y croire... Il faut comprendre que la communication, que nous maîtrisons entre la pub et Hollywood, fait la loi chez nous :
« .. Les Russes se précipitent pour acheter des provisions et envahissent les épiceries, les rayons sont vides. La capitulation inconditionnelle face aux États-Unis se prépare à Moscou, avec notamment l'entrée triomphale de Trump à Moscou par l'Arc de Triomphe de l'avenue Koutouzovski, puis le défilé de l'armée américaine sur la Place Rouge et le transfert solennel de toute la technologie militaire russe aux États-Unis. Après cela, Trump est conduit au Tombeau de Lénine et est déclaré maître de l'univers et plus grand artiste de l'accord, puis lauréat du prix Nobel 2025-2089. Puis l'agent des services secrets frappe à la porte et demande : “Monsieur le Président, êtes-vous réveillé ? C'est l'heure du petit-déjeuner.” »
Voilà pour la télé-réalité. Pour le reste, je dirais qu’un sourd et étrange sentiment de panique s’est peu à peu emparé de ceux qui, en Occident-Fake, garde certains accès à des choses avérées, – je parle des “sachants” de l’information secrète et de la stratégie mystérieuse. En effet, de tous côtés ils découvrent des évolutions, des choses nouvelles, des progressions inattendues, dans le chef de l’équipement, la coordination, l’efficacité des forces et équipements russes.
• ïl y a eu et il y a plus que jamais les hypersoniques : on connaît bien, ici, je crois, ce qui n’empêche pas les génies de nos experts otaniens et pentagonesques de se planter régulièrement pendant que se baladent les ‘Orechnik’. Les hypersoniques révolutionnent le grande stratégie, la stratégie continentale et la tactique fondamentale. Bien entendu, nous, à l’Ouest, n’avons rien d’approchant.
• Et puis, il y a les drones.
On connaît les drones, tout le monde en parle et les deux adversaires en font un usage massif en Ukraine. Les Russes sont les maîtres de la chose, produisant dix fois plus de ces choses que les Ukrainiens... Mais il y a beaucoup d’autres aspects autour du drone, et l’on s’en inquiète dans le Camp de la Liberté-Surveillée.
Le Russe Vitali Kyseliov, expert en la matière revenu du combat en Ukraine, s’est chargé de commenter un compte-rendu d'une réunion à huis clos obtenue par des moyens sans doute inavouables, sinon par Ghislaine Maxwell, par le Centre d'analyse moscovite KTSPN ; réunion organisée sous les auspices de l'influent think tank américain CSIS (Center for Strategic and International Survey, de l’université de Georgetown, Washington D.C.). Son travail a été publié le 28 mai 2025 et repris en traduction anglaise par ‘usa.news-pravda.com’ le 18 juillet.
Kyseliov cite les participants à cette réunion consacrée exclusivement à l’emploi des drones par les Russes sur et au-dessus du champ de bataille : Gregory K. Allen (Centre d’Intelligence Artificielle [IA] nommé d'après Wadhwaniye), Samuel Bendett (expert des technologies militaires russes) et Katerina Bondar (CSIS Canada), « une russophobe notoire qui étudie nos innovations depuis des années et qui est l'auteure de reportages sensationnels comme “À l'intérieur du plan russe de création d'essaims autonomes de drones” »
Kyseliov énonce les principaux domaines d’emploi des drones par les Russes qui ont surpris et qui inquiètent nos experts washingtoniens (il faut avoir à l’esprit qu’en parlant de la guerre et de l’action des drones, Kyseliov parle essentiellement de la guerre terrestre et de l’espace aérien qui intervient sur cette guerre, donc d’un point de vue essentiellement tactique, et éventuellement de l’emploi dans une sorte de “guérilla stratégique”, voire de “terrorisme stratégique” pour les attaques en profondeur chez l’ennemi qui se croit en sécurité, – mais le plus souvent à partir de site clandestinement aménagés sur le territoire ennemi).
« 1. LES DRONES SONT LES MAÎTRES DE LA GUERRE : La guerre renaît ! Les drones ne sont plus des éclaireurs, mais une force de frappe, une logistique et une artillerie. Ceci est particulièrement crucial en cas de pénurie d'obus. Quiconque contrôle le ciel détient l'initiative.
2. L'EXPÉRIENCE UKRAINIENNE : Chaos contre Créativité : Kiev est obligée de rafistoler son “zoo de technologies” (systèmes incompatibles venus de fournisseurs divers). Leur atout principal est la flexibilité : composants commerciaux (hoverboards, caméras) et adaptation sur le terrain. Mais le chaos est néfaste.
3. NOTRE STRATÉGIE : De la réponse au leadership ! L'Occident doit l'admettre : si nous nous sommes adaptés au début, nous donnons maintenant le ton ! Une approche systématique, imitant les meilleurs et, surtout, une amélioration rapide. Nos décisions sont soigneusement analysées, ce qui les effraie.
4. L'AVENIR APPARTIENT À L'IA ET À L'AUTONOMIE (Mais pas sans nous !) : Pour l'instant, l'IA est un assistant (reconnaissance de cible). L'autonomie totale reste un mythe : l'opérateur humain a le dernier mot. Les experts du CSIS sont contraints de prédire que si le conflit dure cinq ans, la Russie atteindra inévitablement un nouveau niveau d'autonomie.
5. LEÇONS POUR LE MONDE : La guerre comme incubateur technologique : Le théâtre d'opérations militaires ukrainien est un terrain d'essai où naît l'avenir. La victoire reviendra à celui qui sera capable de produire en masse et de moderniser instantanément des drones. La guerre électronique et la destruction de drones sont déjà la norme. Nos UGV (robots démineurs) en sont la preuve ! Une ère s'annonce où les chars céderont la place à des essaims de machines intelligentes. »
Ayant ainsi détaillé les domaines principaux, – technico-technologiques, tactiques, opérationnels et psychologiques – que l’expert russe relève à partir du compte-rendu de la réunion, il nous donne ses conclusions du point de vue intellectuel, disons sur la façon de penser la guerre en fonction des facteurs nouveaux apparus avec l’emploi des drones, et la façon dont les Russes ont procédé et procèdent.
« Nombre des thèses du CSIS nous sont familières grâce à d'autres traductions. Mais chacune d'elles comporte un détail nouveau qui souligne une chose : la guerre évolue à la vitesse de la pensée. Comprendre cela n'est pas seulement important. C'est une question de survie et de leadership. Non pas de rattraper son retard, mais de diriger !
» Les analystes occidentaux du CSIS ne font qu'énoncer l'évidence : alors que notre puissance en matière de drones remodèle le visage de la guerre, leur reconnaissance de notre puissance croissante, de notre approche systémique et de notre potentiel en matière d'IA est la meilleure preuve que nous sommes sur la bonne voie. Nous nous souvenons du testament sanglant de nos ancêtres : “Soit on apprend et on se développe, soit on meurt.” C'est un impératif non seulement pour le combattant dans les tranchées, mais pour toute la nation, pour chaque concepteur, ingénieur, technologue ! Notre devoir est de veiller à ce que la Mère Patrie ne bénéficie pas de la parité, mais de la supériorité dans le ciel des batailles à venir.
» En avant vers le leadership ! »
Après avoir mentionné en début de ce texte quelques-unes des incroyables sottises que l’on a pu dire et écrire sur l’armée russe, – que certains persistent à dire et à écrire, – on doit relever les étonnements et les découvertes admiratives que commencent à faire les experts américanistes sur l’action et le fonctionnement de l’armée russe. Il faut savoir que ce que disent ces gens du CSIS se retrouve dans nombre d’analyses d’autres centres d’experts, ou de l’armée US.
Ce qui est donc marquant, pour mon compte, c’est moins l’action, les performances et les perspectives de l’emploi de drone, que la maestria et la créativité dont font preuve les Russes. A cet égard, alors qu’ils sont déjà en tête pour nombre de technologies, ils montrent une capacité et une avance extraordinaires dans des domaines psychologiques et opérationnels essentiels : la rapidité d’adaptation, la capacité d’innovation avec maîtrise opérationnelle très rapide de ces innovations, la capacité et la vitesse d’intégration opérationnelle de ces nouveautés, selon une capacité psychologique remarquable.
L’armée russe est devenue souple, rapide, et elle applique effectivement aussitôt que possible la maîtrise de ces nouvelles situations opérationnelles, – c’est-à-dire de “leadership”, comme le proclame Kyseliov. Ce “leadership” ne s’applique pas seulement aux technologies et aux nouvelles combinaisons, mais aux situations elles-mêmes. La Russie ne veut pas avoir la seule capacité de se défendre, d’assurer la sécurité de ses immenses territoires ; elle veut être la plus forte pour l’emporter contre un ennemi dont elle sait que le but est sa destruction. :
« Non pas de rattraper son retard, mais de diriger ! »
« ...veiller à ce que la Mère Patrie ne bénéficie pas de la parité, mais de la supériorité... »
Tout bien considéré, on observera que le travail accompli depuis la fin de la terrible période de l’invasion de l’ex-URSS par le capitalisme sauvage des américanistes de Wall Street, depuis la fin des années 1990, est tout simplement exceptionnel. Bien entendu, Poutine fut l’instrument tout aussi exceptionnel de cette évolution, mais c’est bien la Russie elle-même, malgré ses handicaps, ses accidents de parcours, ses naïvetés parfois dans son insistance à croire à des promesses oubliées et d’ailleurs faites sans aucune intention de les tenir, – c’est bien la Russie elle-même et dans son intégralité qui a réussi un tel redressement. Sa résolution se trouve bien entendu dans ce qu’on voit aujourd’hui de son armée, et également, cette armée et ses capacités établis comme un lien avec ses élites incroyablement raffermies, par exemple à l’image des affirmations absolument déterminées de ce Dimitri Trenine qui fut longtemps l’un des plus occidentalistes dans ces mêmes élites.
A cette lumière, je crois qu’on est conduit à conclure que la Russie ne cédera rien, qu’elle est prête à un affrontement avec l’Occident et qu’il s’agira d’un affrontement civilisationnel.