RapSit-USA2023 : “That Old Black Magic

Brèves de crise

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RapSit-USA2023 : “That Old Black Magic

Il y a exactement huit ans, soit deux mandatures de président des USA (POTUS) que nous décalons dans le temps, le monde apprenait la candidature aux présidentielles de 2016 du narcissico-magnat de la TV et des tours de luxe-habitable, Donald J. Trump, fils de son père et fier de ses $millards et de sa femme (dans l’ordre). A vrai dire, le monde s’en fichait éperdument, ainsi que les partis républicain et démocrate, les commentateurs sérieux, les fouilleurs de poubelles de ‘The House of Cards’  – et peut-être Trump lui-même qui, selon Michael Moore, ne faisait cela (sa candidature) que pour récupérer une émission-TV.

En désespoir de cause, parce qu’il fallait bien que nous nous trouvions quelque chose à nous mettre sous la dent qui ne soit pas les insupportables de service, – l’inusable Hillary et le Bush de service (Jeb, frère ainé de GW, favori de son père [GWH, président de 1989 à 1993] qui le jugea toujours moins stupide que GW [président de 2001 à 2009], et plus habilement conforme au Système, sorte de ‘DeepState’ bien achalandé), – “en désespoir de cause”, nous consacrâmes un très rapide article au néo-candidat Trump le 20 juin 2015, sur la base d’un portrait flatteur de Ilina Mercer, mais vraiment sans la moindre illusion sur la possibilité qu’il perturbât la bonne marche des choses.

Tout le monde à Washington D.C., déjà sur la voie de se faire refaire l’allure et la binette en ‘D.C.-la-folle’, se prit sur l’instant d’une formidable, colossale et inusable haine contre lui. Il était tellement mauvais, tellement inexistant, “tellement vulgaire, the fucking orange-man”, qu’il était inutile d’organiser quoi que ce soit, – y compris un assassinat, – contre lui. Mais la haine était, elle, absolument unanime, comme une pandémie du type Covid-2016 ; irrésistible, touchant tous les jeunes gens “de 7 à 77ans” ; cela, nous permettant d’écrire, le 6 mai 2016, sans vraiment avoir réalisé notre surprise :

« Ainsi en est-il depuis quasiment autour de neuf mois de Donald Trump. L’unanimité du Système était férocement contre lui, après l’avoir ignoré, dès qu’il est apparu qu’il avait sa place dans la compétition électorale. Cette hostilité n’a pratiquement jamais faibli, et elle s’est même amplifiée jusqu’à ces dernières semaines... »

Et voici où nous en arrivâmes, dans le même article où PhG avait trouvé moyen d’inventer “le 4ème pouvoir de l’ex-4ème pouvoir” :

« Et c’est comme si, miracle du système de la communication dans son monde-Janusce “4ème pouvoir de l’ex-4ème pouvoir” remplaçait à lui seul l’“ex-4ème pouvoir” devenu valet-de-pied, bref le ressuscitait à lui seul,  – tour de passe-passe du système de la communication»

Quelqu’un a-t-il compris ? PhG lui-même semble dubitatif. Il suffit pourtant d’aller un peu plus bas pour tout comprendre...

« On a calculé en chiffres approximatifs la performance de communication qu’a réalisée The Donald durant cette période. (On prend des données à partir d’un texte de début avril, sur ‘ZeroHedge.com’ : les chiffres sont si éloquents qu’ils restent évidemment valables un mois plus tard, et qu’ils se sont même accentués au profit de Trump.) Il s’agit d’une comparaison chiffrée fondée sur l’accès aux médias télévisées, durant cette période électorale. La presseSystème adore ces périodes électorales : autour de 90% des dépenses des candidats lui reviennent, surtout les TV sous forme de séquences vantant leurs mérites, discréditant leurs adversaires, etc. ; ces dépenses sont non seulement considérables mais extrêmement faciles et directes, puisqu’elles ne nécessitent aucun effort de marketing et sont en général payées cash et quasiment sans délai de facturation. La comparaison chiffrée réalisée dans ce texte référencé met en regard les dépenses publicitaires des candidats avec leurs temps de présence libre à l’écran pour les nécessités de couverture et d’information de leurs campagnes, ce temps étant comptabilisé selon sa valeur publicitaire correspondante. (Ce rapport est complètement favorable aux candidats, mais il faut évidemment noter que la fréquentation et l’audience, qui valorisent le média et attirent d’autres publicités, en profitent notablement.)

» • Début avril, Bernie Sanders avait dépensé  depuis le début de la campagne $28 millions en annonces publicitaires et avait bénéficié d’un temps d’antenne équivalant à un coût publicitaire de $321 millions.

» • Hillary Clinton avait dépensé également $28 millions en annonces publicitaires et avait bénéficié d’un temps d’antenne équivalant à un coût publicitaire de $746 millions.

» • Le pire de tous (ce n’est pas une surprise) a été Jeb Bush, éliminé fin janvier, qui avait dépensé $82 millions en annonces publicitaires et avait bénéficié d’un temps d’antenne équivalant à un coût publicitaire de $214 millions.

» • Le plus colossal, le plus énoooorme est évidemment The Donald : $10 millions en annonces publicitaires et le bénéfice d’un temps d’antenne équivalant à un coût publicitaire de $1.890 millions.

» Le fait est donc que le candidat le plus détesté de la course à la présidence, le plus moqué, le plus méprisé, le plus ridiculisé, celui dont la politique supposée a été et continue à être la plus dénoncée, celui qui se présente comme antiSystème et destructeur du système, insultes et anathèmes à la bouche, enfin celui qui a dépensé le moins d’argent en annonces publicitaires, celui-là écrase tous les autres en heures d’antennes gratuites dans une mesure inimaginable. Obama termina son discours du type « L’adieu au simulacre », vendredi dernier, en apostrophant les journalistes : “Beau travail les gars, vous lui avez offert un tapis rouge en ne parlant que de lui ! »... Il aurait pu dire, BHO, vous lui avez offert la désignation républicaine sur un plat doré constitué d’audiences aux grandes heures d’écoute puisque c’est ainsi qu’on pense dans son milieu et selon ses mœurs où les actes de politique se réduisent à la communication. »

Ainsi en venons-nous, après cette introduction interminable, à notre sujet. En un mot : ils vont re-com-men-cer ! Trump, privé de son deuxième mandat par des élections que tous les complotistes sérieux vous décrivent comme truquées jusqu’à la gueule, sous le coup de plusieurs inculpations qui devrait additionner des peines de 400 à 500 ans de prison par jugement unanime de culpabilités reconnues d’avance, est en train de se préparer une campagne aux petits oignons. Il serait merveilleusement hollywoodien que le candidat Trump ait été mis en prison fin 2023, qu’il soit élu en novembre 2024, sorti de sa prison pour sa prestation de serment en janvier 2025 avant d’immédiatement signer sa rétrospective grâce présidentielle pour le prisonnier Donald J. Trump.

Scénario hollywoodien ? Lisez les commentaires de quelques spécialistes des médias, sondages, et techniques juridiques, autour de la première audition de Trump mardi dernier en Floride, pour la dernière affaire en date.

« Quand c’est fini, n-i-nini, ça recommen-ence »

Sputnikglobe.com’, dissimulation grossière d’un réseau honteux, s’est tout de même permis d’interroger plusieurs personnages, qui ne craignent décidément pas de se compromettre. Écoutons-les, sur le même sujet, l’étrange retour des mêmes erreurs et des mêmes passions aveugles.

• Le premier est éditeur et journaliste du journal en ligne ‘The Polemicist’, Jim Kavanagh, décrivant la hargne et l’acharnement des démocrates, des hommes de Biden et des républicains (nombreux) du clan des ‘Never-Trump’... Les mêmes mots qui reviennent : “bizarre“, “étrange”... On précisera que Kavanagh n’est nullement un ami de Trump, bien au contraire.

« Pour une raison ou une autre, ils sont terrifiés par Donald Trump. C'est ce que cela démontre, leur peur politique de Donald Trump. Et c'est là que le bât blesse

» Il est clair qu'ils détestent Trump pour une raison étrange. Normalement, les personnes dans sa position, les oligarques ou les présidents de parti, même lorsqu’ils enquêtent entre eux et sur eux, se contentent d'une surveillance limitée. Ils ne vont pas trop loin.

» Je pense que cela prouve à tout le monde qu'ils ont peur de Donald Trump. Et c'est la chose la plus accablante à laquelle je puisse penser, accablante pour les démocrates et accablante pour la situation politique américaine dans son ensemble, que Donald Trump soit si présent sur la scène politique.

» La frénésie, l'obsession avec laquelle ils ressentent le besoin d’attaquer ce type est bizarre pour moi. Cela démontre leur faiblesse. Ils l'aident, ils l’aident à rester au centre du débat politique... ça ne sert à rien pour personne chez ses adversaires. »

• Le procureur Steve Gill a évoqué les effets indésirables pour les adversaires de Trump de cet acharnement, et notamment la façon dont on comprend aussitôt que cet acharnement est de nature politique. Bien entendu, personne n’en doutait, mais voir la chose ainsi confirmée avec lourdeur conduit à une gêne considérable et un agacement que l’on retrouvera au procès, du côté du juge et des jurés.

« La seule raison pour laquelle Melania Trump n’a pas été appelée à témoigner est qu’elle aurait été amenée à décrire la façon dont les agents du FBI ont fouillé dans le tiroir de ses sous-vêtements... Là-dessus, on attendrait que Trump demande légitimement quand le ministère de la Justice se décidera à agir à propos de tous les documents secrets que Joe Biden avait éparpillés dans son garage sans aucune précaution de sécurité...

»  L’acte d'accusation est excessivement long. A partir des 15 boîtes qui se trouvaient à Mar-a-Lago, il sera question de 131 documents. Sur les 37 chefs d'accusation, 31 sont répétitifs. Ils vont donc répéter encore et encore toujours la même chose. »

• Le procureur-confrère de Gill, Robert Patillo, tout aussi anti-Trump que les précédents, se demande sans l’ombre d’une gêne d’avoir à décrire et à critiquer de telles manœuvres effectivement illégales, pourquoi les démocrates et le ‘DeepState’ ne cessent d’en remettre couche sur couche contre Trump ; avec l’effet évident d’en faire un martyr, de le faire monter dans les sondages ! On dirait presque que lorsqu’on est malhonnête, on se doit d’éviter de l’être maladroitement.

« Cela donne l'impression que Trump est persécuté, que Trump est la victime dans cette situation. Mais pourquoi font-ils une persécution politique qui l'aide dans les sondages, qui lui permet de se débarrasser de l’ensemble du champ républicain ?

» Plus personne ne parle des autres candidats ! On est en train de faire de Trump le candidat républicain par inculpation ! »

2016-2023 : plus ça change, plus c’est la même chose. Trump tient tous ses adversaires, les hordes du ‘DeepState’, les amazones d’Hillary, les vieux mandarins républicains, les publicistes et promoteurs des Black Live Matter de Soros, – il les tient sous la fascination de sa magie, – sa ‘magie noire’ disons, “That Old Black Magic”, étrange occurrence pour “l’homme à la chevelure orange”, comme l’appelait Badia Benjelloun, continuellement accusé de racisme. En 2023, ce sera donc comme en 2016 ? Les cyniques, off the record, ne se priveront pas de ricaner.

 

Mis en ligne le 18 juin 2023 à 18H30