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2661• L’assassinat du chef du Hezbollah n’est certes pas un événement décisif marquant la supériorité profondément humanitaire de la puissance israélienne mais une étape sanglante dans le développement vers une guerre de plus en plus généralisée. • L’Occident-compulsif s’est retrouvé dans un élan d’enthousiasme, simplement fasciné par l’usage furieux de la force et rassuré que cela nous vienne de là-bas. • Curieusement (?), le Pentagone a piqué une furieuse colère. • Un ministre turc a remarqué : “l’Amérique est prise en otage”.
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Cela n’a pas manqué. La liquidation de Nasrallah et de divers dirigeants du Hezbollah par l’habituelle équation israélienne (terrorisme + tapis de bombes US et guidées) a été l’occasion d’une forte poussée d’extase dans le camp occidentalo-compulsif qui pensa aussitôt que les morts de Gaza et du Liban étaient, sinon vengés dans tous les cas oubliés comme s’ils n’avaient jamais vécu avant de mourir. C’est en général la marche à suivre et la voie de la mémoire très-courte.
Le pauvre ‘Simplicius’, qui s’est commis à cette tâche ingrate et sans gloire de nous informer sur les accès d’enthousiasme des Occidentaux pour eux-mêmes, décrit l’épisodeen remontant à l’origine opérationnelle et en rappelant qu’en d’autres temps (2006) il en fut de même :
« Israël a finalement réussi à tuer le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, au grand dam de l’Occident. Nombreux sont ceux qui se réjouissent aujourd’hui de la “décapitation extraordinaire” de l’ensemble des dirigeants du Hezbollah, et ce, en plusieurs étapes : d’abord en “éliminant” les fantassins de bas niveau par l’attaque au téléavertisseur, puis les gradés avec des radios et des frappes de missiles dignes d’Hollywood, jusqu’à l’attaque finale décapitante contre les plus hauts dirigeants eux-mêmes.
» Il s’agit d’une démonstration de précision et de planification sans précédent, comme le monde n’en a jamais vu auparavant. Israël a admis que l’attaque au téléavertisseur avait nécessité 15 ans de préparation, qu’il avait créé des sociétés écrans au sein de sociétés écrans, et qu’il avait même fallu plusieurs années à ces sociétés pour produire et expédier de vrais produits afin de se forger une réputation d’authenticité, afin qu’elles soient chargées de distribuer les engins mortels le moment venu.
» Et qu’ont-ils obtenu pour 15 ans de travail et de planification ? Je ne connais pas la moindre preuve que l’attaque ait tué de véritables membres du Hezbollah. Tout ce que j’ai vu, ce sont des hôpitaux baignés du sang des victimes civiles et des collatéraux, et des océans de boue de Hasbarah affirmant que des légions de membres du Hezbollah ont été balayées par la suprématie sioniste.
» Notez simplement à quel point les affirmations d’aujourd’hui sont similaires à celles de la guerre du Liban de 2006 – d’après le wiki :
... Suit un long extrait du ‘Wiki’ sur le démarrage de la guerre de juillet-août 2006 par cette déclaration de juillet 2006 du chef de la force aérienne, émule de LeMay : « We’ve won the war ».
D’une façon générale, en effet, tous les commentateurs occidentaux comme-il-faut estiment quasiment que la guerre est finie, ou à peu près. Intéressons-nous plutôt à la réalité, comme le fait Murad Sadygzade, President du Middle East Studies Center, et chercheur associé à l’Université HSE de Moscou. Sadygzade est bien entendu un collaborateur du centre international de désinformation connu sous le signe de RT.com. Sa prose est intéressante dans la mesure où il prend en compte l’assassinat de Nasrallah, non comme un événement majeur, mais comme une péripétie de l’affrontement qui risque d’aggraver terriblement la situation (« La mort du leader du Hezbollah pourrait déclencher un enchaînement de destructions »).
« Malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu, Israël continue d’intensifier ses actions militaires contre le Hezbollah. Les responsables israéliens affirment que l’objectif principal reste la destruction de l’infrastructure militaire du Hezbollah et la prévention de ses projets d’invasion du territoire israélien. Des rapports du Jerusalem Post indiquent que le commandement israélien a mobilisé les 6e et 228e brigades de réserve pour des opérations dans le nord d’Israël dans un contexte de tensions croissantes le long de la frontière libanaise. Les commandants ont déclaré que la mobilisation de ces forces permettrait de poursuivre la lutte contre le Hezbollah.
Néanmoins, nombreux sont ceux qui craignent qu’une opération terrestre ne produise des résultats ambigus pour Israël lui-même. Comme le Hamas, le Hezbollah est une organisation ancrée dans l’idée de résistance contre l’Occident et Israël. L’élimination de sa direction ne garantit pas l’affaiblissement de l’organisation elle-même ; elle pourrait plutôt radicaliser les sentiments de ses partisans. De plus, même l’assassinat de Nasrallah ne signifie pas la fin du groupe, car des discussions sur un successeur sont déjà en cours. Il est probable que ce successeur soit Sayyed Hashem Safieddin, cousin de Nasrallah et membre du comité exécutif du Hezbollah. »
Alexander Mercouris qui, lui, préfère lorsqu’il s’agit du Liban citer le précédent de l’échec cuisant d’Israel de 1982 après des triomphes initiaux, présente lui aussi un avis contrasté. Il ne néglige pas le fait que le Hezbollah a montré quelques faiblesses, – ce qui nous paraît évident : manque de préparation avec des réunions courantes et des communications de temps de non-guerre alors que l’on se trouvait déjà en état de guerre, comme si le Hezbollah montrait en 2024 les mêmes défauts qu’Israël en 2006 de s’appuyer sur les fausses garanties d’une réputation triomphale.
Mais il pense que si ces faiblesses sont identifiées et traitées, – et l’assassinat de Nasrallah y poussera avec force en ne laissant aucun autre choix, – les choses seront naturellement bien différentes.
« Il faut voir désormais ce qu’Israël se propose de faire. ce qu'Israël envisage maintenant de faire. Ils ont décapité le Hezbollah, ils ont mené des assassinats de ses dirigeants, ils ont exposé des faiblesses dans sa sécurité... Mais, bien sûr si l'organisation survit, si elle conserve sa cohérence et sa discipline et si une nouvelle direction émerge en particulier, si cette nouvelle direction comprend certaines de ces faiblesses et elle ne peut guère faire autrement qu’y parvenir, si en plus les Iraniens commencent à envoyer des troupes au Liban, eh bien, je dois dire que toute la situation, du point de vue israélien commencera alors à paraître très compliquée... »
Comme on le voit, le tour de la situation peut être rapidement fait. Sa complication se trouve justement dans ce que Sadygzade désigne comme “l’enchaînement de destructions”. Les signes à cet égard ne manquent pas, comme celui de l’absence de Sergei Shoigou à Moscou. Mercouris note son absence aux deux derniers conseils de défense, dont il est un membre très important.
Succédant à deux visites très discrètes de Shoigou à Teheran, cette absence pousse Mercouris à donner du crédit aux rumeurs selon lesquelles le Russe est toujours à Teheran, et qu’il aurait suivi le dernier conseil de défense de la direction iranienne, indiquant que les Russes suivent de très près, en sous-main, la situation dans la région et particulièrement la situation de l’Iran qui continuerait à recevoir des armes russes très avancées.
Alors, clopin-clopant, on suivra la conclusion de Sadygzade qui nous semble de relever de la logique du bon sens plutôt que celle de l’idéologie dominante dans nos belles contrées si attachées aux diverses libertés disponibles.
« Malheureusement, les événements récents poussent la région vers une issue catastrophique, les principaux acteurs gravissant rapidement les échelons de l’escalade, laissant peu de marge de manœuvre diplomatique. Ces développements soulignent une fois de plus pourquoi le conflit israélo-palestinien est souvent qualifié de “conflit du Moyen-Orient”. Des décennies de confrontation ont créé un réseau de contradictions de plus en plus difficiles à résoudre par des moyens politiques. La situation actuelle dans la région coïncide avec les turbulences mondiales et l’effondrement de l’ancien ordre mondial. Les événements du 7 octobre 2023 ont déclenché des processus de transformation radicale au Moyen-Orient. La région, comme le monde, entre dans une ère de conflit, dont l’issue façonnera un nouvel ordre et un nouvel équilibre des pouvoirs. Cependant, il est impossible de prédire à quoi ressemblera ce nouveau monde pour la région et la communauté internationale. »
Austin hors de ses gonds
On se tourne maintenant vers Washington pour connaître la réaction, sans doute ravie, des parrains de tous les désordres. Eh bien, pas du tout, et mauvais esprit ! Car l’on a assisté à une première à l’occasion de cette attaque : l’impavide et flegmatique secrétaire à la défense Austin, masse considérable qui ne laisse guère apparaître la moindre émotion, est soudain « sorti de ses gonds ». La cause ? Le gouvernement Netanyahou, qui se permet de prendre de telles initiatives sans avertir personne.
Nous avons plusieurs sources, le Jerusalem Post, ‘Axios’, etc., relayés évidemment par RT.com. Il semble bien que cela fut un chambard considérable.
« “Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin s’est montré “furieux” contre le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant lorsqu’il a appris au dernier moment qu’Israël était sur le point d’assassiner le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, a rapporté le ‘Jerusalem Post’.
» Les États-Unis ont immédiatement nié tout rôle dans l’attaque. Le président Joe Biden a déclaré qu’il n’avait « aucune connaissance » qu’Israël préparait l’attaque, tandis qu’Austin a déclaré aux journalistes qu’il n’avait “aucun avertissement préalable” et qu’il n’avait parlé à Gallant qu’“alors que l’opération était déjà en cours”.
» Citant des sources anonymes, le Jerusalem Post a affirmé dimanche qu’Austin était “furieux” du manque de préavis que Gallant lui avait donné. Austin et Gallant ont parlé au téléphone plus de 125 fois depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas l’année dernière, a indiqué le journal, ajoutant qu’Austin « est littéralement sortir de ses gonds avec Gallant à propos de l’assassinat de Nasrallah et du court préavis fourni”.
» “Nasrallah était un méchant [‘bad guy’], mais il est frustrant que les Israéliens fassent cela sans nous consulter et demandent ensuite que nous fassions le ménage lorsqu’il s’agit de dissuader l’Iran”, a déclaré un responsable américain anonyme au site d’information ‘Axios’ samedi. Selon les sources d’‘Axios’, Gallant a demandé à Austin de faire des déclarations publiques pour dissuader l’Iran de lancer une attaque de représailles contre Israël après la mort de Nasrallah. »
Effectivement, bougonnant et crachant sa colère, Austin s’est néanmoins exécuté et a averti des Iraniens, qui n’ont jusqu’ici rien fait, qu’il veillait à la sécurité des braves Israéliens, et qu’il ne fallait pas les attaquer en traître. Ce faisant, Austin a apporté une éclatante confirmation des propos du ministre turc des affaires étrangères Hakan Fidan, qui nous a confiés, à notre grand étonnement car qui l’aurait cru, que les États-Unis étaient les otages d’Israël.
« Dans une interview accordée samedi à la chaîne TRT, Fidan a évoqué la récente frappe aérienne israélienne sur Beyrouth, au Liban, qui a tué le chef politique du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Il a ajouté que les événements récents ont montré que les pires craintes de la Turquie concernant le débordement du conflit au Moyen-Orient au-delà de l’enclave palestinienne de Gaza se sont avérées vraies.
» “En d’autres termes, nous avons dit que si Israël n’est pas arrêté, il portera cette guerre à d’autres endroits… Il semble qu’il y ait un désir sérieux en Israël, parmi [le Premier ministre Benjamin] Netanyahu et son équipe, d’étendre la guerre à la région, et ils essaient de faire avancer cela”, a-t-il déclaré.
» Il a ensuite accusé les États-Unis de fermer les yeux sur les actions de Jérusalem-Ouest, affirmant que “le sionisme a pris racine dans la politique américaine”.
» “Le fait que toute la puissance de l’État américain ait été transformée en une structure qui sert Israël… n’est plus un problème dérangeant ici, mais est devenu un fait accepté de la vie. Cela, bien sûr, met les Américains sains d’esprit incroyablement mal à l’aise”, a déclaré Fidan.
» Selon le ministre des Affaires étrangères, certains politiciens américains ne peuvent pas s’opposer publiquement à cette politique étrangère s’ils veulent rester dans le système. “Ils sont dans un tel désespoir”, a-t-il ajouté. »
On prendra au sérieux l’analyse du ministre turc des affaires étrangères, même si l’on peut lui rétorquer : “Mais de qui la Turquie est-elle l’otage, sinon de l’Amérique qui est l’otage des sionistes ?” La réponse est certainement évidente et il y a de quoi critiquer Erdogan, mais ce ne serait que vaines paroles. Il se dessine aujourd’hui un danger commun de déstabilisation massive, de conflit déchaîné, et les Turcs ne font là que clamer haut et fort l’évidence, sans pouvoir rien dire ni faire de plus. Il y a des circonstances de la vie internationale où il faut savoir distinguer le pire des “dangers présents”, comme, en 1946, Ho Chi minh désignait “l’ennemi principal” en pointant un doigt vers la Chine.
Une autre évidence, bien sûr, est que les mésententes de 1946 ont peu de choses en commun, en importance et en conséquences, avec celles d’aujourd’hui, qui nous conduisent aussitôt vers des terra incognita d’immenses malheurs. Pour ceux qui ont le cœur à ironiser, il ne reste qu’à observer le comportement des Européens dans cette tambouille pendant que gronde la flambée ukrainienne.
`L’on pourrait, d’autre part et aussi bien, poser la question : “Mais de qui Netanyahou est-il l’otage ?” ; et ce serait encore mieux en précisant : “De qui est-il l’otage et le complice ?” Nous vous recommandons, pour avoir une réponse à cette question qui est tout à fait fondée, de regarder et écouter la première moitié de l’entretien de Larry Johnson et d’Alastair Crooke, le premier interrogeant le second.
On connaît Crooke l’observateur, le commentateur, mais il y a aussi un Crooke-érudit, formidable connaisseur des affaires infiniment compliquées du Moyen-Orient, d’Israël, des Palestiniens. Dans l’entretien, qui paraît dans un texte du 28 septembre et sur YouTube. Johnson ouvre le débat en notant l’importance extrême de la religion dans ce conflit par rapport à celui de 2006 et tout ce qui a précédé.
Larry Johnson : « ... Il semble que ce conflit, où la religion a une grande place, a pris une impulsion eschatologique : pourriez-vous commenter cela ? »
Alastair Crooke : « Oui je veux dire il semble que c'était assez évident pour moi. J’ai écrit il y a environ 10 ans que je pensais que nous nous dirigions vers une nouvelle forme de conflit un conflit qui ne serait pas en termes, si vous voulez en termes de gestion laïque comme les précédents parce qu'elle s'orienterait beaucoup plus vers des symboles religieux, [comme aujourd’hui] le mont du Temple d'une part et la mosquée Al Aqsa d'autre part... »
Ainsi a-t-on pu entendre la thèse de Crooke, qui se vérifie de plus en plus, qui n’a rien à voir avec la politique et tout avec les extrêmes les plus catégoriques, les moins influençables par la raison, de religions entrant dans des phases eschatologiques d’affrontement. Crooke en a beaucoup parlé dans ce sens depuis les événements du 7 octobre et il suffit à cet égard de le relire ou de l’écouter à l’une ou l’autre occasion.
• Le 13 novembre 2023, dans un texte pour ‘Almayadeen.net’
« De plus, sous le gouvernement Netanyahou, “Israël” s’est rapproché de plus en plus d’une fondation eschatologique d’“Israël” sur la “Terre d’Israël” (biblique) – une démarche qui efface la Palestine. Ce n’est pas une coïncidence si Netanyahou a montré une carte d’“Israël” lors de son récent discours à l’Assemblée générale des Nations Unies, dans laquelle “Israël” dominait du fleuve à la mer – et la Palestine ou le territoire palestinien était inexistant. […]
» En d’autres termes, alors qu’“Israël” devient clairement apocalyptique (Netanyahou dans son discours a parlé d’“arracher le mal” du monde), l’humeur islamique devient elle aussi eschatologique. Rappelons l’avertissement du président Erdogan selon lequel le conflit se transformerait en termes du “Croissant contre la Croix”. »
• Et le 16 novembre 2023, dans un de nos commentaires sur un article parallèle :
« On signifie par là que Crooke précise bien qu’il existe une très forte opposition à Netanyahou, que cette opposition subsiste, mais à côté, et sans rapport nécessaire, il existe une unanimité d’état d’esprit par rapport aux Palestiniens. L’appréciation générale est particulièrement impressionnante et vient d’un homme qui dispose de nombreuses sources personnelles, hors des canaux conventionnels normaux, – donc des sources qui donnent une image beaucoup plus précise et débarrassée de toute pression des positions idéologiques officielles habituelles.
» “Ce qu’on voit de plus en plus en Israël, ce sont des gens qui parlent dans des termes apocalyptiques de l’avenir des civils palestiniens, du fait qu’ils ne sont pas innocents comme l’a dit un des membres du cabinet à propos des colons implantés, ce sont des termes de plus en plus de type biblique, avec toute cette question devenant un débat eschatologique à propos de l’Israël biblique.. Ce que je veux dire est qu’il devient de plus en difficile d’intervenir quand l’esprit tourne de cette façon, et pour être plus clair, on peut dire qu’autour de 80% des Israéliens, de gauche et de droite, partagent ce sentiment de vouloir se débarrasser de tous les Palestiniens de Gaza, parce que, disent-ils, ils ne sont pas innocents, ils sont tous complices... Ils disent vraiment ‘se débarrasser’...” »
Tout est si étrange : on dirait qu’à côté des habituelles analyses qui s’égrènent sans rien apporter de nouveau autour de ce conflit sans fin, qui à chaque occasion se termine par un rafistolage infâme que chacun dénonce, se dresse une perspective entièrement différente qui nous fait craindre, ou dans les cas appréhender, tout ce que l’eschatologie peut nous apporter d’imprévisible, d’inconnu et de terribles ou sublimes choses. Dans tous les cas, on comprend bien qu’il s’agit d’une dimension qui correspond parfaitement à la GrandeCrise, qui se place sur la même ligne que l’Ukraine et le chaos américaniste.
Mis en ligne le 30 septembre 2024 à 18H30
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