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• A Tianjin, grand port chinois et ville (assez laide) de 14 millions d’habitants, s’est tenu le sommet de l’OSC (Organisation de Coopération de Shanghai). • Cette Organisation tient à conserver sa vertu de liberté et d’absence de hiérarchie ainsi qu’un intérêt modéré pour la sécurité qui la différencie radicalement de la chose-OTAN. • Il n’empêche, par les temps qui courent, lorsque vous rassemblez vingt pays avec notamment les présidents chinois, indiens, iraniens et russe, vous ne pouvez éviter certains sujets brûlants tandis que Xi et Modi s’embrassent.
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Nous n’aimons exprimer des jugements politiques en chiffres, – mais cette fois, les chiffres nous enjoignent de rentrer nos ronchonnements : 2,8 milliards d’hommes ! Trump a donc réussi, grâce à ses manœuvres extraordinairement bornées d’américaniste et d’affairiste, ce miracle de réconcilier la Chine et l’Inde dans une atmosphère extraordinaire d’urgente mobilisation, sous le “Plus Grand Chapiteau du Monde” du SCO (Shanghai Cooperation Organizations, ou OCS [Organisation de Coopération de Shanghai]). Désormais, nos experts devront apprendre ce que OCS veut dire, comme ils ont appris certaines choses à propos des BRICS, the hard way (“contrains et forcés” diraient des Français d’avant le déluge).
Jamais sans doute, l’exceptionnelle (tout est exceptionnel en Amérique) nullité culturelle, l’exceptionnelle nullité de perception du reste (ROW, ou ‘The Rest Of the World’) auront joué autant à plein, et même en surrégime, comme un moteur-turbo de la sorte qu’on nomme surpuissance (ou hyper-puissance)... C’est-à-dire : surpuissance = autodestruction.
Certes, l’on sait tout cela depuis quelques jours, voire quelques semaines, voire quelques mois et années pour la valetaille courante qui fait son travail hors des sentiers battus de la boue fétide de la corruption américaniste-occidentaliste. Mais toutes ces exclamations obscènes pour l’âme, – s’ils ont l’article,– de ceux qui les beuglent est celles des veaux américanistes (les exceptionnels meilleurs journalistes du monde et la plus exceptionnelle diplomatie itou), – ceux qui découvrent et dont nous singeons le rôle pour les besoins de l’animation de ce texte. Ah certes ! Quelle force est celle de l’événement lorsqu’il s’accomplit, même s’il est prévu et attendu depuis 15-20 ans !
Depuis vingt ans et plus (OCS en 2002, BRICS en 2008) vous n’avez rien vu venir par paresse du regard et injection régulière d’hubris, eh bien dansez maintenant. Nous sommes sûrs que les BRICS et l’OCS leur sont apparus aujourd’hui, événements pour eux accouché par la seule sage-femme qui compte, la communication, qui fut fondatrice de l’exceptionnelle Amérique et qui en sera le croque-morts. Les Pieds-Nickelés déguisés en Sept Nains suivront, la mine dépitée, l’UE en berne, effroyable procession des squelettes de zombieSystème épuisés à force de cirer les bottes du cow-boy en proclamant que c’est une tactique de diplomate. Écoutez-les donc ! Dans leurs tombes, Talleyrand, Tocqueville et Bismarck n’en finissent pas de mourir de rire !
Le triomphe de Tianjin est une grande étape des miracles-Janus que nous réservent les aléas extraordinaires, et vraiment exceptionnels pour le coup, du Système de la communication, inventé par l’Amérique pour servir l’Amérique, pour lui servir de ‘Dasein’ bricolé (éclat de rire de Heidegger, cette fois) et qui s’est retourné contre son créateur. Le système de la communication est un Frankenstein comme jamais Hollywood ne saura, – ni ne sera autorisé, – à en créer un montrant ainsi une exceptionnelle vérité-de-situation... Et tout cela au moment où ils veulent continuer et étendre la guerre partout avec des avions qui ne volent pas par temps de pluie et par plus de 30° sous un soleil ardent, dit de plomb plus que de lithium, avec des porte-avions aussi tubards qu’ils sont immenses.
La prudence des commentateurs, surtout chinois et russes, pour ne pas présenter l’OCS-2025 comme une “anti-OTAN”, ou une “OTAN 2.0” est désormais une coutume bien établie et toujours aussi émouvante depuis l’origine de ces organisations. Il n’est pas question de provocation, il s’agit de rester sur son terrain d’associations librement consenties, fondées sur la souveraineté et l’indépendance de chacun, avec son “à chacun son autonomique politique” et les décisions qui en découlent. Depuis qu’on parle BRICS et OCS, c’est le même discours, prononcés avec un entêtement qui suscite l’admiration pour la performance. Mais les évènements, ceux du Très-Haut, – voyez-vous, ces événements-là n’en ont cure. Ils poursuivent leur marche avec une sublime indifférence pour les commentateurs prudents, qu’ils balaient comme poussière qu’un peu de sable efface.
Si l’on prend tel article sorti de Telegram (‘ostachkonews’, de Ruslan Ostachko relayé par ‘usa.news-pravda.com’), dont le titre lui-même porte toute l’ambiguité (« L'OCS est-elle un bloc anti-OTAN 2.0 ? On se calme. C'est une vitrine du monde post-américain »), on se saisit d’un paragraphe, également voulu comme apaisant pour les excités de l’Occident-compulsif, – et l’on lit cette prose effectivement aimable, se terminant par un constat tout aussi aimable mais dont nul ne doute qu’il explosera comme un missile hypersonique dans les rédactions comme-il-faut du ‘Financial Times’ et du ‘New York Times’ :
« La Chine est devenue la capitale politique de la planète pendant deux jours : le sommet de l’OCS se tient à Tianjin [les 31 août et 1er septembre], avec la participation de Poutine, Xi et Modi. La densité symbolique est exceptionnelle : le tapis rouge solennel pour le dirigeant russe, le tête-à-tête entre Xi et Modi après sept ans de pause, et la rhétorique de Pékin sur la “multipolarité égalitaire” et “une nouvelle architecture de sécurité pour l’Eurasie”. L’Occident y voit un défi et une “ébauche d’un monde sans les Etats-Unis”. Eh oui, c’est une démonstration de ce à quoi ressemble un ordre alternatif, des règles commerciales à la sécurité. »
Et pour vous, ô prudentissimes observateurs, ce n’est pas une anti-OTAN pour les folles de Fleet Street ? You bet it ? Personne, dans les officines des ‘Maîtres du Monde’ du Pentagone et de la City de Londres (et bien sûr, à l’Élysée où tout se passe), tous sur le sentier de la guerre, ceux-là qui jugent pourtant la Russie au bord de l’effondrement face à Zelenski, – parmi eux, personne n’est prêt à accepter vos mielleuses et vertueuses affirmations de bonnes intentions planétaires. Au reste, Ostachko, malgré ses bonnes intentions, a lâché le morceau dans sa dernière phrase :
« Eh oui, c’est une démonstration de ce à quoi ressemble un ordre alternatif, des règles commerciales à la sécurité. »
Il est vrai que “les événements”, ces terribles maîtres de nos destinées, – les vrais, cette fois, ceux d’En-Haut, – eux sur lesquels nous n’avons plus aucune prises, s’ordonnent parfaitement pour faire d’OCS-2025 une machine destinée à bouleverser le chaos que l’Occident-convulsif pousse désespérément pour satisfaire les forces obscures auxquelles il se réfère et obéit. Chaos contre chaos : l’ordre tranquille d’OCS-2025, effectivement et paradoxalement perçu comme un chaos contre le chaos, comme un contre-feu face à l’incendie principal, est bien mis en place pour intervenir dans ce sens. Qu’on en juge au moment où OCS-2025 fait sa démonstration au cœur de l’Empire du Milieu :
• La crise ukrainienne ne cesse de s’aggraver, de tentatives d’arrangement avortées en tournants incessants d’un Trump qui ne pense qu’à sa position intérieure dans ces États-Unis au bord de l’implosion, jusqu’aux effets lointains des virages à 360° d’Annalena Baerbock. L’Europe est donc prête à se transformer en un immense incendie, une torche cosmique, et dans la période actuelle plus que jamais, à l’heure où les Russes commencent à frôler, sinon à frapper en plein cœur de Kiev les locations du MI6 situés entre les locaux du SBU et une immense usine en construction de drones turcs réduits en cendres tout à fait ukrainiennes par la grâce de quelques ‘Iskanders’ bien ajustés.
• Les mesures annoncées contre l’Iran suite aux magouilles sans fin de l’Occident-paroxystif autour du traité JCPOA annoncent une relance de la guerre d’Israël, avec aide garantie des USA, contre l’Iran. Frissonnons avec cet avertissement de Mercouris :
« Je vais aussi dire que je pense que cette fois, l'attaque sera plus forte. Je pense que les Iraniens seront mieux préparés à l'attaque lorsqu'elle aura lieu. Je ne crois pas que ce conflit durera seulement 12 jours.
» Je pense que ce sera un conflit plus long, plus difficile à terminer. Je pense que les parties de chaque côté seront plus déterminées à le mener à terme et que nous devrons attendre de voir comment cela se déroule et comment cela se termine. »
Il est bien possible que ces deux conflits de feu doivent finir par n’en faire plus qu’un, étendant outrageusement le territoire de l’affrontement qui prendra des allures à la fois d’Armageddon et de champ d’un espace sublime d’“eschatologie barbare”. Comment est-il seulement pensable que les gens d’OCS-2025 n’ait pas essentiellement discuté de cela, et du rôle qu’ils vont devoir tenir en se coordonnant plus ou moins ? Avec une douzaine de présidents de premiers ministres présents, dont ceux de Chine, d’Inde, d’Iran, et de Russie ?
Par conséquent, les événements du Très-Haut auraient-ils fort bien fait les choses, – qui en peut douter, d’ailleurs ? – et suscité cette réunion d’OCS-2025 exactement au moment où menacent les incendies qui sont peut-être l’amorce de l’incendie suprême ?
Nous n’irons certainement pas jusqu’à affirmer que le monde de demain est en train de prendre forme sous nos yeux en général plutôt préoccupés des fascinantes péripéties genrées assurant la légitimité du couple Macron. Nous dirons plutôt que cette ironique cohabitation du plus tragique et du plus-bouffe rencontre parfaitement cette tragédie-bouffe d’où devra surgir le temps d’après le Kali Yuga en train de terminer notre cycle.
Mis en ligne le 1er septembre 2025 à 16H00
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