La CIA pèse sur les relations italo-américaines

Bloc-Notes

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 501

L’affaire des activités de la CIA en Italie, qui remonte au printemps dernier pour sa phase judiciaire, est loin de s’apaiser. C’est-à-dire qu’en réalité elle s’aggrave. La magistrature italienne n’a pas l’intention de baisser les bras devant l’absence totale de coopération des Américains, au contraire. Le Daily Telegraph donne des détails sur la dernière péripétie de cette affaire : « An Italian court yesterday [23 December] issued a Europe-wide arrest warrant for 22 CIA agents accused of kidnapping an Egyptian cleric from Milan and flying him to Egypt, where he says he was tortured.

» The move raises the stakes in the dispute between Europe and America over the CIA's controversial policy of “extraordinary rendition”. It means that police forces in Britain and the 24 other members of the EU would be legally obliged to arrest any of the suspects, who would be sent back to Italy under a fast-track system adopted as a counter-terrorist measure after the September 11 attacks. (...) The Italian prosecutor, Armando Spataro, said he had also asked Interpol to try to detain the CIA agents anywhere in the world. »

L’affaire, tout comme celle des sanglantes péripéties de la libération de l’otage Giuliana Sgrena en mars dernier, forme un grave différend entre l’Italie et les USA. Les magistrats italiens montrent un entêtement remarquable, à parts égales parce qu’ils sont scandalisés par l’attitude américaine, et parce qu’ils veulent embarrasser autant que faire se peut le Premier ministre Berlusconi qui ne rêve que de céder discrètement.

Il est assuré qu’en cas de défaite de Berlusconi aux élections générales de l’année prochaine, et de victoire du centre-gauche (Prodi), ces difficultés judiciaires sortiront au grand jour et constitueront le fondement d’une attaque sévère contre le comportement US, au risque d’endommager gravement les relations italo-américaines. En attendant, les juges italiens mettent nombre de pays de l’UE, soucieux de leurs bonnes relatons avec Washington, dans une situation embarrassante si certains des officiers de la CIA inculpés transitent par leurs territoires (cela se fait beaucoup, en de moment).


Mis en ligne le 25 décembre 2005 à 16H41