Il y a 50 ans, on se battait contre les chars, aujourd’hui on se bat contre les mensonges

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Pour suivre les nuits agitées de Budapest, les confidences que font aujourd’hui les diplomates hongrois en poste dans les institutions européennes sont marquées par une crainte réelle. Elle se résume à cette question : que va-t-il se passer lors des célébrations du 50ème anniversaire de la glorieuse et magnifique insurrection de Budapest contre les chars de l’Armée Rouge? On risque de faire de fâcheux rapprochements, comme de déterrer de vilains souvenirs.

Après tout, la Hongrie d’aujourd’hui est américanisée et vit au rythme du mensonge américanisé recyclé-hongrois mais ce n’est pas si nouveau. Certains rappelleront que cette Amérique célébrée pour avoir libéré l’Europe de l’Est en 1989 (curieuse interprétation, indeed) avait encouragé l’insurrection d’octobre 1956 par ses radios RFE-RL qui promettaient une aide US aux insurgés, avant que le président Eisenhower ne déclare qu’il n’était pas question que les USA s’impliquent de quelque façon que ce soit dans cette affaire “intérieure” au Pacte de Varsovie. Dont acte, ô Freedom.

Pour l’heure, les mêmes diplomates hongrois ont également fait remarquer à leurs mêmes collègues européens que les foules déchaînées de ces deux dernières nuits de Budapest n’ont jamais manqué de piétiner de rage les drapeaux bleus à étoiles jaunes de l’Union européenne. Un de ces diplomates européens, ainsi informé, a remarqué, laconiquement mais non sans une ironie tristounette : «Ben quoi… Il y a 50 ans, ils piétinaient les drapeaux à étoile rouge de l’URSS, ou inspirés de l’URSS. Aujourd’hui, ce sont les drapeaux européens à étoiles jaunes. On pourrait croire que seule la couleur a changé.»


Mis en ligne le 20 septembre 2006 à 15H46